Les rencontres professionnelles de la politique de la

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Les rencontres professionnelles de la politique de la
Le rôle des VVV dans l’éducation citoyenne des jeunes
28 juin 2012 – CREPS PACA – Aix en Provence
Les rencontres professionnelles des agents du réseau politique de la ville ont pour but de favoriser les échanges entre
agents des services de l’Etat (délégués des préfets, personnels des DDCS et des DDCSPP, de la DRJSCS), en associant
leurs partenaires concernés par la thématique abordée. Ces rencontres visent à développer des espaces de débats
professionnels, à diffuser des méthodes et une expertise dans les thématiques et les dispositifs de la politique de la
ville, et à permettre une meilleure appropriation des finalités et contenus des programmes de l’Acsé.
Introduction des travaux, Gérard DELGA, directeur régional adjoint de la DRJSCS
Le programme Ville Vie Vacances figure parmi les plus anciens dispositifs de la politique de la ville. Ses principaux
objectifs sont d’une part de promouvoir pendant les vacances scolaires un accès à des activités culturelles, civiques,
sportives et de loisirs et une prise en charge éducative pour les jeunes âgés de 11 à 18 ans sans activité et/ou en
difficulté ; et d’autre part de contribuer à l’insertion sociale, à la prévention de l’exclusion, à la prévention de la
délinquance et à l’éducation à la citoyenneté. 3959 actions financées en 2010 dans ce cadre, au bénéfice de 390 000
jeunes.
Le programme Ville Vie Vacances (VVV) a été conçu dans l’urgence en 1982 sous l’intitulé initial d’Opérations anti Eté
chaud, puis Opérations Prévention Eté. L’inscription du programme VVV dans la durée (30 ans !) efface l’aspect
« coup médiatique » qui lui a souvent été reproché dans sa phase initiale. Le passage d’un objectif de prévention de la
délinquance à celui d’éducation au civisme et à la citoyenneté a modifié quelque peu la finalité du programme.
Aujourd’hui, l’enjeu principal de ce dispositif est l’utilisation de ce moment de loisirs pour entreprendre un travail
éducatif, inscrit dans la durée, au-delà de seules vacances, dans des dispositifs de droit commun ou d’autres dispositifs
de la politique de la ville.
Bilan et perspectives du programme VVV, par Eric LENOIR (directeur de la prévention de la délinquance et
de l’habitat, Acsé)
30 ans d’évolution du programme VVV
Créé en 19821, le programme VVV fut initialement une
expérimentation limitée à une douzaine de départements,
avant d’être développé et généralisé à l’ensemble du
territoire. Ce programme, né en réaction à des violences
urbaines, était à l’origine fortement orienté sur la
prévention de la délinquance. Il s’agissait alors de
développer des activités occupationnelles en direction des
jeunes.
Par la suite, les objectifs et les publics ciblés par VVV
ont été élargis. En effet, l’accès aux loisirs et aux
vacances pour un public issu principalement des
quartiers prioritaires, est devenu l’objectif premier de ce
programme. Ce biais est considéré comme un moyen
d’atteindre d’autres objectifs, et notamment d’engager un
travail éducatif et préventionnel.
L’approche éducative est importante, afin de ne pas
réduire ce programme à la simple consommation de
loisirs. Cette dimension peut être présente dès la phase
de préparation d’un séjour, dans tous ses aspects
(réflexion sur le projet, recherche du lieu, recherche de
cofinancement…), pour se poursuivre dans le projet luimême.
Selon le ciblage du public (orienté par la prévention
spécialisée, la Protection judiciaire de la jeunesse ou
1
Sous la dénomination initiale « Opérations anti été chaud », puis
« Opérations prévention été ».
l’Administration pénitentiaire), la prévention de la
délinquance demeure donc un enjeu, bien que la
majorité des bénéficiaires ne soit pas concernée par
cette problématique.
L’éducation à la citoyenneté est un objectif qui s’est
affirmé, sous l’impulsion du CIV, après les violences
urbaines de l’automne 2005. Enfin, suite au Grenelle
de l’environnement, le respect de l’environnement et la
prise en compte des enjeux du développement durable
sont des dimensions qui ont été intégrées au
programme.
L’évaluation du programme VVV par l’Acsé
Dans le cadre de la démarche d'évaluation et de suivi
de ses programmes, l’Acsé réalise annuellement une
enquête de suivi des actions inscrites dans le
programme Ville Vie Vacances (VVV). En 2011, celleci a été conduite auprès de l’ensemble des organismes
employeurs par voie de questionnaire. 85% des 1989
organismes ont répondu. Si les résultats de cette
enquête sont en cours d’analyse, Eric Lenoir a présenté
les grands enseignements de celle de 2010.
Parmi les institutions qui orientent les jeunes vers les
actions VVV, le secteur de la prévention spécialisée
apparaît comme le plus fort contributeur. On observe
que plus l’action intègre de jeunes de 16 à 18 ans,
plus ceux-ci sont orientés par la Prévention spécialisée
(25% quand l’action ne comprend que des jeunes de
cette tranche d’âge).
Au total, en 2010, les actions ont permis de faire partir
environ 390 000 jeunes dont 53% en été2. Trois
participants sur quatre résidaient dans un quartier
prioritaire, ce ciblage sur les jeunes des territoires
concernés par la politique de la ville étant encore plus
accentué en PACA.
69% des bénéficiaires étaient âgés de 11 à 18 ans,
mais en région PACA, ceux-ci représentaient 74% des
bénéficiaires. Le cœur des actions VVV concernait des
jeunes de 12 à 15 ans (45% des jeunes qui
participent
aux
actions).
Cette problématique de la mixité fut
l’objet d’un débat entre les
Le
participants
: la mixité s’entend tdéveloppement
elle
comme
la
parité ? Alors qu’elle
de la mixité des
constitue
un
critère
de financement
actions est l’un
des
actions
pour
l’Acsé,
comment y
des enjeux à
parvenir
et
faut-il
cibler
venir,
d’autant
prioritairement des activités
qu’elle tend à
favorisant cet objectif ? Quel effet
régresser : en
sur les conditions de mise en œuvre
effet,
si
en
des actions (par exemple, pour les
2010, 90% des
actions reposant en partie sur le
activités étaient
bénévolat, rechercher la mixité de
mixtes,
l’équipe d’animation ne risque t-il
seulement 36%
pas de renchérir le coût de l’action ?
des bénéficiaires
Viser les jeunes filles oblige à
des
actions
travailler avec les parents et les
VVV étaient des
accompagner, ce qui peut impacter
filles3
et
la préparation du projet…) ?
seulement
un
Certains opérateurs estiment que cet
tiers des actions
objectif doit parfois être poursuivi en
comportait
une
deux temps (d’abord des séjours non
majorité
de
mixtes permettant de préparer
ensuite des projets mixtes où filles et
filles; ce qui
garçons apprendront à vivre
contraste
avec
ensemble).
la
participation
Si
la
mixité
est un critère
beaucoup
plus
d’évaluation
important
pour un
forte des jeunes
objectif
d’égal
accès
aux
loisirs,
estfilles
à
des
il
pertinent
pour
viser
la
prévention
dispositifs
de la délinquance (et donc un cœur
comme
les
de cible plutôt masculin) ?
Opérations
écoles ouvertes.
A partir de 16 ans, la proportion de filles était encore
plus faible4. C’est pourquoi l’Acsé encourage les
opérateurs à constituer des équipes d’animation mixte,
en raison du fort impact observé sur la fréquentation
des actions par les filles. Le type d’actions proposées
est également un autre facteur d’explication de la
surreprésentation des garçons dans les actions VVV. Les
activités artistiques ou culturelles (40% de filles),
autour de la citoyenneté (38%) et celles de solidarité
2
En ajoutant près de 250 000 bénéficiaires de l’action «Passeurs
d’images», le cumul est de 640 000 jeunes.
internationale (46%) sont en effet plus attractives pour
les filles que le sport (33%) ou la sécurité routière
(33%).
Les départements urbains de métropole concentrent un
nombre important d’actions. La région PACA comptabilise
plus de 200 actions mises en œuvre dans ce cadre.
77% des organismes porteurs des actions sont des
associations, mais les collectivités territoriales (leur
service jeunesse en particulier) représentent un porteur
sur cinq.
Au total, plus de 27 000 personnes ont été mobilisées
pour mettre en œuvre ce programme : 10 000 salariés
permanents, 9 000 vacataires (le plus souvent à temps
partiel), et 8 000 bénévoles5. En moyenne, cela
représente 3 salariés (un peu plus quand les actions
sont pilotées par les collectivités territoriales) et 2
bénévoles par action.
Dans 76% des cas, la mise en œuvre des actions
mobilise des partenariats. Les acteurs du territoire
mobilisés sont divers : personnels d'autres associations,
éducateurs spécialisés, intervenants des clubs de
prévention, animateurs sportifs, adultes relais, police ou
gendarmerie6…
Concernant le financement du programme, en dehors de
l’Acsé (21% du financement total), la commune est le
principal contributeur (34%) devant le conseil général
(7%) et la CAF (7%). Les opérateurs participent
directement à près de 10% du financement. Quant aux
contributions des familles et des jeunes eux-mêmes,
elles représentent 7% des sommes allouées aux actions.
Près d’un
dominante :
des actions
les activités
tiers des actions avaient une thématique
les activités artistiques et culturelles (32%
monothématiques), le sport (21%), puis
citoyennes (8%).
La plupart des actions étaient donc multithématiques.
Les activités physiques et sportives (52%) et les
activités artistiques et culturelles (51%) représentaient
l’essentiel des thématiques développées par ces actions,
suivies par les séjours hors quartier (36%), les actions
visant l’animation générale du quartier (36%) ou les
activités civiques ou citoyennes (25%).
Les activités civiques ou citoyennes comptent parmi les
orientations plus récentes des actions VVV : il s’agit
par
exemple
d’activité
autour
du
respect
de
l’environnement, ou encore de chantiers éducatifs.
Enfin, 2% des actions prennent place à
(souvent en Afrique), au titre de la
internationale.
l’étranger
solidarité
En 2010, plus de la moitié des activités se sont
déroulées hors du quartier de résidence (62% en
PACA). La plupart des actions (83%) se déroulent sur
plusieurs jours, la durée moyenne étant de 9 jours.
3
La moyenne en région PACA est de 37%, avec de fortes disparités
selon les départements : 32% seulement dans les Bouches-du-Rhône
et 29% dans les Hautes Alpes, 37% dans le Vaucluse, 41% dans le
Var et 44% dans les Alpes Maritimes.
4
29% entre 16 et 18 ans, et 26% au-delà.
5
6
Notamment des jeunes qui font leur stage pratique pour le BAFA.
Certaines actions sont même portées directement par les services de
police ou de gendarmerie, par exemple dans les Alpes Maritimes.
Pour les porteurs,
le principal objectif
poursuivi par leur
action
est
de
favoriser
l’égalité
d’accès aux loisirs
(47%). En effet,
les bénéficiaires de
ce programme VVV
sont
des
adolescents issus de
milieux défavorisés,
qui n’auraient pas
accès aux vacances
sans ces actions.
D’autant plus que
la crise économique
réduit encore leur
chance de partir au
cours
de
cette
période.
L’éducation
à
la
citoyenneté est le
second objectif cité
(18%), suivi de la
prévention
de
la
délinquance (14%).
Ce dernier objectif
est logiquement plus
importante du public
prévention spécialisée
Par contre, l’objectif
filles est peu mis en
2% des actions prennent place à
l’étranger (souvent en Afrique),
au
titre
de
la
solidarité
internationale. Chaque projet est
présenté par un parrain devant un
jury auquel participe l’Acsé.
Après un travail préparatoire, en
France, ces projets permettent aux
jeunes de conduire des chantiers
(du type réfection d’école) dans
des pays ayant besoin de la
solidarité internationale. Associant
un travail d’intérêt social avec
une
approche
éducative
et
multiculturelle, ces actions sont
des expériences très enrichissantes
et formatrices pour les jeunes.
Toutefois, le coût de ces actions,
la réglementation auxquelles elles
doivent se soumettre, le savoirfaire technique et la connaissance
du pays accueillant nécessaires
pour les mettre en œuvre en
limite le nombre. C’est pourquoi,
chaque année, seulement 600
jeunes environ peuvent participer à
ce type de projets.
fort pour les actions où une part
a été orientée par les équipes de
et les professionnels de la PJJ.
de mixité ou de respect garçonsavant par les opérateurs (8%).
A l’issue de l’action, 1 jeune sur 3 a été orienté vers
une activité (sportive, éducative, culturelle...) pérenne
ou vers une prise en charge éducative du type club de
prévention ou PRE (11%), ou encore, pour ceux âgés
de plus de 16 ans, vers une prise en charge
socioprofessionnelle notamment par les missions locales
(10%). Toutefois, un opérateur sur deux ne savait pas
répondre à cette question.
Le continuum de prise en charge est fortement lié à la
territorialisation des actions : ces actions sont-elles
isolées, ou s’inscrivent-elles dans un pilotage global du
programme ? Les activités sont-elles intégrées dans
une offre globale d’activité (CUCS ou de droit
commun) ? Les acteurs de l’insertion ou de l’éducation
sont-ils mobilisés pour accompagner la mise en œuvre
du programme ?
Pour faire suite à cette évaluation du programme VVV,
l’Acsé lance actuellement une enquête, notamment dans
les Bouches-du-Rhône, auprès de bénéficiaires du
programme pour comprendre ce qui les a conduits à
s’inscrire dans cette action, ce qu’ils en ont retiré, et,
plusieurs mois après, l’impact sur leurs loisirs, leur
projet éducatif… Les résultats de cette enquête
permettront éventuellement d’amender le dispositif.
En PACA, on compte 195 organismes porteurs
d’actions VVV. 56% des actions prennent place
en dehors des quartiers et sur plusieurs jours,
et 27% des actions ont lieu dans les quartiers.
57% des actions portent sur des activités
physiques et sportives, 54% concernent des
activités artistiques et culturelles.
58% des actions ont coûté entre 2 000€ et
7 000€ ; et 10% ont nécessité un budget
compris entre 10 000 et 20 000€. 100% des
actions ont été cofinancées par des crédits
Acsé. Les communes ont apporté 32% des
crédits alloués pour ces actions.
Environ 17 000 jeunes ont bénéficié, en 2010,
d’actions VVV. Parmi ceux-ci, 88% résidaient
dans des quartiers prioritaires (vs 79% au
niveau national). Les filles représentaient 37%
de ces jeunes (36% au niveau national) et
50% des bénéficiaires étaient âgés de 12 à 15
ans (vs 47%).
11% des jeunes ont été orientés vers le
dispositif par la prévention spécialisée, 7% par
la PJJ, 6% par l’Administration pénitentiaire et
6% par les équipes du programme de réussite
éducative.
Léopold
Carbonnel,
responsable
du
Pôle
Observation
Contrôle
Evaluation
Ingénierie
(DRJS PACA), a présenté une démarche
d’évaluation des actions VVV actuellement en
préparation.
Cette
évaluation
impliquera
notamment une trentaine de visites sur le
terrain, pour évaluer les actions sur la base de
critères tels que la mixité, le public bénéficiaire,
le continuum de prise en charge…
Les orientations de l’Acsé pour le programme VVV
Pour la poursuite du programme VVV, la pluralité des
objectifs sera maintenue, l’importance de la pertinence
des activités sportives et culturelles pour y parvenir étant
réaffirmée.
La part des activités hors quartiers doit s’accentuer,
pour travailler à l’ouverture des jeunes des quartiers
vers d’autres environnements géographiques, culturels et
sociaux. Les séjours sont donc privilégiés, constituant à
la fois des supports éducatifs privilégiés, et contribuant à
cette découverte d’autres milieux.
Enfin, la nécessité de favoriser la poursuite d’une
activité, sportive ou culturelle, pour les jeunes
bénéficiaires de ce programme est un objectif important,
cette expérience devant avoir un impact au-delà de la
seule durée de l’action.
Pour terminer, la question de la mixité reste une priorité
de ce programme, avec un objectif fixé à 45% de
jeunes filles participant à ce programme.
Le programme Ville Vie Vacances, de la prévention de la délinquance à l’éducation à la citoyenneté , table
ronde animée par Nacer DEBAGHA (Chargé de mission, Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la
Cohésion Sociale Provence Alpes Côte d'Azur, Pôle Politiques Sociales)
Avant d’ouvrir le débat, un film de l’association Oroleis, qui met en œuvre, partout en France, l’action Regard
jeune sur la cité.
Si dans les Bouches-du-Rhône, le dispositif VVV a
atteint une telle maturité qu’il fait parfois « un peu
trop partie du droit commun », Vannina SchembriPaganini (coordinatrice VVV, DDCS13) loue le
travail partenarial effectué dans le cadre de la
cellule départementale des Bouches-du-Rhône. Du
point de vue de l’Acsé, le rôle majeur de ces
cellules est de territorialiser les actions afin qu’elles
répondent aux besoins d’un territoire.
La
capacité
d’adaptation
des
cellules
départementales aux évolutions institutionnelles et
aux nécessités locales est essentielle. Le choix des
projets se fait au sein de la cellule départementale,
associant la DRJSCS, les collectivités territoriales et
prochainement, la CAF13 devrait se joindre à ces
échanges. L’Education Nationale est le seul
partenaire qui manque dans cette instance de
concertation, afin de faire le lien avec le
programme Ecole Ouverte.
Dans les Bouches-du-Rhône, des opérateurs vont
être invités à restituer un bilan du projet qu’ils ont
mis en œuvre afin de redynamiser le réseau
associatif local.
Selon Eric Lenoir, le programme Ecole Ouverte
vise les périodes de vacances et des publics qui
correspondent pour une large part aux publics
que les VVV. Il prend place pour une large part
sur les mêmes territoires, et enfin, montre des
similitudes avec certaines activités proposées par
les deux programmes. Il y a donc un véritable
enjeu d’articulation de ces programmes et de
complémentarité des démarches sur les territoires,
qui bute principalement le niveau de pilotage,
régional pour l’Ecole Ouverte (en lien avec
Académies) et départemental pour le programme
VVV.
Pour François Jeanblanc (Chef du service des actions
préventives, Direction Enfance-Famille, Conseil Général 13),
l’inscription forte, dans les Bouches-du-Rhône, du dispositif
VVV dans le champ de la protection de l’enfance est une
chance, notamment quand elle s’articule avec les actions de
la prévention spécialisée.
Le choix d’une action territorialisée, privilégiant les quartiers
prioritaires, repose pour le CG13 d’une part sur l’appui aux
projets participant des actions de prévention menées sur les
territoires en lien avec l’ADDAP13, association départementale
de prévention spécialisée, et d’autre part sur la volonté de
mutualiser ses crédits avec ceux de la DRJSCS pour ces
actions VVV orientées vers les publics prioritaires.
Depuis 30 ans, les dispositifs se sont multipliés, ce qui
pour les cadres territoriaux est source de complexité et
représente pour les associations de multiples dossiers à
déposer. Il est donc important que les institutions s’articulent
et développent des politiques territoriales cohérentes.
Enfin, certaines initiatives des porteurs locaux peuvent être
particulièrement saluées. Par exemple, une action s’inscrivant
à la fois, avec les jeunes dans le dispositif VVV et, avec
leurs parents dans le dispositif d’insertion sociale par les
loisirs (Vacances Famille) développé avec la CAF13.
Said CHAHBI, Educateur sportif à Miramas, perçoit les
projets VVV comme des « bouffées d’oxygène » permettant
d’aller à la rencontre des jeunes qui ne fréquentent pas
les structures de loisirs. Les financements du VVV
permettent de toucher un nouveau public et leur offre une
opportunité de participer à des stages d’éducation physique
et sportive qu’ils ne soupçonnerait même pas de pouvoir
pratiquer un jour ou bien qu’ils n’ont jamais eu l’occasion
de faire. Ensuite, il est possible de les impliquer dans le
fonctionnement quotidien de l’association. Participation aux
animations
socio
éducatives
de
proximité
en
les
responsabilisant. C’est eux même qui prodigue les conseils
aux plus jeunes.
Le directeur de l'ACM du Centre Social le Bartas à Vitrolles, souligne, que pour
les opérateurs, la lourdeur des démarches administratives à effectuer pour les
dossiers VVV peut freiner les porteurs de projets à poursuivre cette voie, d’autant
que le montant des subventions allouées ne permet pas toujours de mettre en
place une équipe d’animation adéquate.
Dans le cadre du programme VVV, l’association PARI Mix’cité,
implantée à Carros (Alpes Maritimes), développe, en partenariat
avec les acteurs du contrat local de sécurité et de prévention de
la délinquance (CLSPD), des actions « donnant donnant »
autour de chantiers. Une équipe de deux animateurs va à la
rencontre de jeunes, très éloignés des structures de droit
commun, qui ont été repérés par la cellule de veille du CLSPD.
Des sorties et des séjours sont organisés.
Le dispositif VVV a permis, selon Céline Martini (Directrice Adjointe
de l’association), de renforcer l’équipe d’animation en faisant
appel à des vacataires, pour construire un projet ponctuel, mais
inscrit dans une action à long terme.
L’inscription dans un partenariat local et la mise en place de
cellule locale VVV permettent une vraie réactivité. Ainsi, en
l’espace de 2.½ mois, un projet a été monté, dans la continuité
d’une action réalisée dans le cadre du CUCS : un rallye citoyen
impliquant 80 jeunes du département, venus de différents
territoires (en politique de la ville, ruraux…). Ce projet associait
une dizaine de structures du département (centres sociaux,
services municipaux, associations…), et mobilisait beaucoup
d’acteurs locaux (police nationale et municipale, service de l’Etat
civil, Maison des associations…). Pour y faire suite, un voyage
de trois jours à Paris a été organisé avec une quarantaine de
jeunes filles et garçons, où ils ont pu visiter l’Assemblée
Nationale, la Garde Républicaine… Ils étaient encadrés par des
animateurs de six structures, un gendarme de la brigade locale,
le délégué du Préfet intervenant sur ce territoire, et un agent de
la Brigade de prévention de la délinquance juvénile. Une restitution
du voyage a été faite en mairie, et un débat citoyen a été
organisé avec les jeunes participants
Parmi les effets de ce projet, la participation d’un gendarme a
permis de construire un vrai partenariat avec la brigade locale. Le
fait que les jeunes aient noué des liens avec l’un de ses
membres, doté d’une dynamique relationnelle particulière, a permis
de mener un travail au quotidien (par exemple par des groupes
de discussion sur la toxicomanie).
Hugues Bru est Directeur Adjoint de
l’association Les Petits Débrouillards PACA,
une association de médiation scientifique,
qui réalise des expériences avec le public
afin de faciliter sa compréhension des
phénomènes du quotidien.
L’association sollicite des financements VVV
non pas pour organiser des séjours mais
des actions, pour une durée de 15 jours
environ, dans la rue, à destination des
enfants des quartiers prioritaires qui ne
partent pas en vacances et ne sont pas
inscrits dans des activités.
Par exemple, l’association a travaillé sur la
cartographie avec des enfants du Panier
(Marseille), aboutissant à une cartographie
affective du quartier, les conduisant à une
analyse sociologique et anthropologique de
leur espace, et à s’approprier celui-ci par
une cartographie différente. Cela a donné
lieu à une exposition dans la bibliothèque
du quartier.
Un autre projet, dans le quartier de
Malpassé (Marseille) visait à accompagner
les habitants pendant une opération de
rénovation urbaine. Les enfants ont collecté
des témoignages d’habitants du quartier sur
la vie dans les immeubles destinés à la
destruction et aux alentours. Ceux-ci ont
été exposés ensuite sur les bâtiments en
question.
Les financements VVV constituent un
complément aux autres financements reçus
par l’association (900€ sur un budget de
près de 35 000€).
Ont également participé à cette rencontre :
AZMY Najat, Chargée de mission, Acsé
BEDDOUK Jean-Gabriel, Direction départementale de la cohésion
sociale et de la protection des populations des Alpes Maritimes
BOTTEMER Anne-Joëlle, Déléguée du Préfet, Préfecture des
Bouches-du-Rhône
BRU Hugues, Directeur Adjoint, Les Petits Débrouillards PACA
BUONARCCORSI Laurent, Délégué du Préfet, Préfecture des
Alpes Maritimes
CHABBI Hanafi, Direction Régionale de la Jeunesse, des Sport et
de la Cohésion Sociale PACA
CHAHBI Saïd, Educateur sportif, Boxing Club Salonais CAP Sport
DAHER Emmanuel, Responsable Secteur Jeune et Prévention,
Centre Social La Castellane
DRAVET Eric, Directeur, Point Sud
DUMONT Sonia, Chargée de développement action sociale,
Agence Nationale pour les Chèques Vacances (ANCV)
GARDANNE Claude, Directeur territorial Adjoint, DT PJJ des
Bouches-du-Rhône
GALUS Patrick, Délégué du Préfet, Préfecture des Bouches-duRhône
GORD Franck Othmane, Directeur ALSH, AVES Centre Social Le
Beutus
GRESSIEUX Sylvie, Assistance technique administrative, Direction
Régionale de la Jeunesse, des Sport et de la Cohésion Sociale
PACA
IRACE Patricia, Responsable d’unité éducative, UEMO Les Chutes
Lavie
JEANBLANC François, Chef de service, CG des Bouches du
Rhône
KARDOUS Alhia, Direction départementale de la cohésion sociale
des Bouches-du-Rhône
MAISON Yohan, Chargé de mission Prévention de la Délinquance /
Politique de la Ville, Mairie de Miramas
MARGUERITE Isabelle, CRPV-PACA
MARTINI Céline, Directrice Adjointe, Association PARI Mix’cité
(Carros)
MORISON Brigitte, Conseiller technique, Direction départementale
de la cohésion sociale du Var
RASTIT Françoise, Délégation régionale aux droits des femmes et
à l'égalité, SGAR
ROSITANO Rocco, Direction départementale de la cohésion
sociale des Alpes Maritimes
TESSIER Cécile, Déléguée du Préfet, Préfecture des Alpes
Maritimes
SCHEMBI-PAGANINI Vannina, Conseiller d'Education Populaire et
de Jeunesse, Direction départementale de la cohésion sociale des
Bouches du Rhône
VALLI Michel, Chargé de mission Education / Politique de la Ville,
Mairie de Miramas
VAUDRY Jean-Marie, Directeur régional, ANCV

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