Le groupe d`avocats espagnols du procès de l`attentat du 11 mars

Transcription

Le groupe d`avocats espagnols du procès de l`attentat du 11 mars
Représentant les avocats d’Europe
Representing Europe’s lawyers
Le groupe d’avocats espagnols du procès de l’attentat du 11 mars
Le groupe d’avocats espagnols du procès du 11 mars est un groupe d’avocats ayant travaillé dans le
cadre du procès faisant suite aux explosions dans le train de Madrid le 11 mars 2004. Les attaques
terroristes du 11 mars 2004 font partie des actes terroristes les plus importants jamais commis en
Europe. Elles ont ôté la vie à 191 personnes ; 1.800 autres personnes ont été blessées. Ces attaques
ont violemment touché la communauté internationale, européenne et espagnole et font
malheureusement partie de notre histoire commune.
Le procès du 11 mars a été conduit dans l’Audienca Nacional en 2007 ; il s’agit d’un procès de grande
envergure, exceptionnel et unique qui a duré 18 mois et qui s ‘est tenu seulement 3 ans après les
faits. Après avoir arrêté les suspects dans les jours suivant l’attaque, ces derniers ont été mis en
détention dans l’attente du procès en attendant que des avocats de l’aide juridique soient désignés
pour les défendre. La tâche n’était pas aisée car la plupart ne parlaient pas espagnol et n’étaient pas
intéressés par les charges retenues contre eux. Le barreau de Madrid a désigné 23 avocats de la
défense et 3 avocats des parties civiles dans le cadre de son régime d’aide juridique.
Les avocats impliqués dans le procès du 11 mars ont dû franchir des obstacles immenses pour
exercer leurs fonctions dans la mesure où leurs carrières et leurs vies privées ont été affectées.
Il est également difficile d’imaginer le contexte social et la pression des médias supportées par toutes
les parties (juges, procureurs, victimes, accusés et avocats) lors du procès. La pression était accrue
pour les avocats chargés de représenter les suspects. Il convient d’y ajouter le calendrier très serré, la
rémunération très faible (un petit supplément par rapport à une affaire pénale classique) et le fardeau
pour leur vie privée et professionnelle, dont, dans certains cas, la fermeture des cabinets après avoir
perdu des revenus et des clients pendant plus d’un an.
Des négociations, soutenues par leurs barreaux et le barreau national, ont eu lieu afin de garantir de
meilleures conditions d’exercice du droit de la défense. En témoigne de ces difficultés, la dissidence
initiale quant à l’accès aux notes de synthèse justifiée par la confidentialité et nombre de dossiers. Il
s’est souvent révélé impossible de communiquer avec les clients et donc de disposer d’arguments
solides pour les défendre dans un procès où les droits basiques et fondamentaux en jeu devraient
être protégés.
La motivation ressentie par ces avocats de l’aide juridique est identique à celle du CCBE. Il s’agit de
défendre les principes qui représentent les bases d’une démocratie fondée sur l’Etat de droit : la
primauté de la légalité, l’égalité, l’égalité dans toute procédure judiciaire tant pour les défenseurs que
les défendeurs. Ces avocats sont le meilleur exemple du fait que la représentation juridique, dont le
droit à l’aide juridique, est une pierre angulaire pour préserver le droit à un procès équitable dans
toutes les circonstances.
Les travaux de ces avocats visant à garantir les droits les plus fondamentaux, le « droit d’avoir des
droits », méritent d’être récompensés par le prix du CCBE cette année. Ils estiment qu’ils ne faisaient
que leur devoir.
Il s’agit des avocats suivants :
Antonio Alberca Pérez, Jesús Maria Andújar Urrutia, Francisco José Andújar Ramírez, Eva Aragón
Fernández-Cavada, Andres Arévalo Pérez-Fontán, Beatriz Margarita Bernal Gaipo, José Luis Borraz
Diaz, Fernando Crespo Vadillo, Miguel Garcia Pajuelo, Eduardo Ezequiel Garcia Peña, María Isabel
García Moreno, Juan Ramón Gemeno Marín, Cristóbal Gil del Campo, Juan Carlos Herranz
Blázquez, José Luis d´lom Laso, Ricardo López Sanchez, Mónica Teresa Peña Maesso, María del
Carmen Perez Calera, Maria del Mar Ramos Llorens, Julio Sanchez-Majano Suarez-Llanos, Juan
Jesús Yebes Ballesteros, Endika Zulueta San Sebastian, Alicia Moreno Pérez.
M. Endika Zul.ueta San Sebastian recevra le prix au nom du groupe d’avocat ; 13 d’entre eux seront
présents à Bruxelles.