gastro-1 - Obeirut
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gastro-1 - Obeirut
Restauration 8 décembre 2011 No 49 La principale différence entre la cuisine suisse et libanaise n’est pas dans l’assiette EDITORIAL Culture du partage Mais quelle belle salade! Manger libanais ne se résume pas à une expérience gustative. Le rôle social des repas passe souvent au premier plan. principalement de la Vallée de la Bekaa. Les plus célèbres (les plus distribués à l’étranger) sont le Ksara et le Kefraya. Pour les boissons non alcoolisées typiques citons les sirops à base de dattes (jelleb) et de différentes sortes de fruits, comme par exemple l’abricot. Jasmina Slacanin «Les Libanais vont presque tous les jours au restaurant», déclare Charles Abela, directeur du développement au restaurant Obeirut, créé à Lausanne par Carlos et Nathalie Mirza. Les soirées en tête à tête, à la maison, sont rares. Sortir à plusieurs et partager un long repas est essentiel.» Et c’est bien le mot «partage», au sens propre comme au figuré, qui semble résumer le mieux la cuisine de ce petit pays du Moyen-Orient. Comme dans la plupart des pays du Moyen-Orient, les desserts jouent un rôle central en gastronomie. Au Liban, les notes de lait, de miel et de pistache dominent. Baklavas, flans à base de crème de lait ou différentes glaces servent à clore un repas qui s’étend souvent sur plusieurs heures. Mais qu’est-ce que la cuisine libanaise? Si dans le passé – avant les années 1970 – le Liban était considéré comme «La Suisse du MoyenOrient», c’est principalement pour sa puissance économique. Par contre, côté gastronomie, il n’existe que peu de similitudes. «Comme les tapas en Espagne, les mezzés font partie intégrante de la Qu’est ce qui est typique? • La façon de manger: les plats sont posés au centre de la table et tous les convives se servent, partagent leur repas. • Ce que l’on mange: les mezzés principalement, mais aussi des grillades, tartares et plats végétariens pour la grosse faim. Mais sans jamais sauter un mezzé! Les desserts sont rarement oubliés. • Ce que l’on boit: alcools (vin ou arak), non alcoolisé (thés, cafés et sirops) DR En Suisse, les restaurants libanais ne sont pas nombreux. Ou plus précisément, ils sont répartis de manière inégale dans les «grandes» villes. Alors qu’à Zurich, par exemple, ces établissements connaissent un succès certain, à Lausanne, ils font encore exeption. «La plupart des clients de Obeirut ont déclaré avoir mangé libanais pour la première fois dans notre restaurant», insiste Charles Abela. Au restaurant Obeirut à Lausanne, la plupart des clients ont déclaré avoir mangé libanais pour la première fois. cuisine libanaise», explique Charles Abela. Chauds ou froids, végétariens ou à base de viande, ils se mangent sur plusieurs plats placés au milieu de la table. Bien plus que des entrées, ils peuvent être commandés plusieurs fois au cours d’une soirée. Il existe une très grande variété de mezzés: hommos (purée de pois chiches), moutabbal (caviar d’aubergines), labné (fromage blanc à partir de lait caillé), tabboulé (peu de semoule, 95% de persil), fattouche (salade de crudités), falafel ou encore sambousek bel jebnéh (rissole au fromage). Ces mets se mangent soit avec la main, soit avec du pain libanais, qui remplace ainsi la cuillère. Au Liban, les mezzés sont traditionnellement servis dans des plats en terre cuite. Mais en Suisse, pour des questions d’hygiène, ce matériau est interdit. Mis à part ce détail esthétique, très peu d’adaptations se font pour la clientèle helvétique. Les produits incontournables sont le persil, l’aubergine, l’ail, la tomate et le pois chiche. En ce qui concerne les viandes – en mezzés, tartare ou grillades – elles se résument à de l’agneau et au poulet. Jamais de porc! Côté boissons, les Libanais aiment boire de l’alcool lors de leurs sorties. La boisson la plus populaire est l’arak, un alcool anisé ressemblant à de l’ouzo grec. On en boit pour accompagner un repas. Les vins, rosés, blancs ou rouges, font également partie intégrante de la gastronomie locale. Ils viennent Mais malgré l’exotisme de certaines saveurs, l’aspect qui distingue le plus une cuisine suisse d’une cuisine libanaise se trouve dans les mœurs. Prenons l’exemple de l’addition. Au Liban, à la fin d’un repas au restaurant, une guerre est déclarée afin de définir celui qui aura le mérite de payer. «C’est un véritable rituel, sourit Charles Abela. Une question d’orgueil pour celui qui invite. Une compétition dans l’hospitalité, qui est notre sport national, s’installe au moment de l’addition.» A Obeirut, le patron aime de temps à autre offrir quelque chose à ses clients, ce qui semble surprendre. Et pour cause. Dans ce restaurant lausannois, 80% de la clientèle est locale (et non libanaise). Enfin, pour prendre un dernier exemple de coutumes qui distinguent les deux pays, citons la tradition du narghilé. Ce dernier est indissociable d’une sortie au restaurant. Il se fume avant, pendant et après les repas. Mais, pour des raisons «pratiques», cette tradition est mise de côté par la plupart des restaurateurs qui se sont lancés dans la gastronomie libanaise en Suisse. In Kürze Was die Tapas in Spanien, sind die Mezzes in der libanesischen Gastronomie. Man stellt sie in die Mitte des Tisches und jeder Gast nimmt sich, was er will. Es ist gewissermassen ein «Teilen», das die libanesische Küche am besten charakterisiert. Es geht also mehr um Sitten und Bräuche als um den Tellerinhalt. Ein starker Unterschied zur Schweizer Küche. 13 Que nous apprend le prix moyen général d’une tasse de café dans un restaurant? Rien. Même des journalistes intelligents ne parviennent pas à expliquer pourquoi une fluctuation du prix d’une tasse de café le met dans une euphorie hypomaniaque. Cette année, elle était encore plus intense que les autres années. Lundi, les «cafetiers» ont annoncé que le prix moyen d’un café avait franchi la limite des quatre francs, pour la première fois dans l’histoire de la restauration suisse. Il semble que ce chiffre soit plus important que l’évolution annuelle de l’index Dow Jones, du DAX et du SMI réunis. Le phénomène est incompréhensible. Quelques rares journalistes sautent de joie, lorsque ce chiffre est annoncé. Parmi eux, il y a aussi quelques rédacteurs qui, chaque matin, se rendent à leur travail avec un gobelet en papier rempli d’un café Starbucks à sept francs. Le café est un produit auquel on relie des prestations de service, des illusions, des humeurs et des produits annexes. A qui sera vendu le café, sur quel marché et de quelle manière? Avec ou sans nappe, avec ou sans friandise, dans un gobelet en papier ou dans une tasse. Le prix se définit à partir de ces questions. Aucun journaliste n’y réfléchit. Et aucun ne demande pourquoi un hamburger moyen avec du fromage coûte trois francs, qu’il est, par conséquent, moins cher qu’une fève passée dans de l’eau bouillante avec une marge brute bien suisse de 80 à 90 pour cent. Romeo Brodmann PUBLICITE Le Gastro Trophy 2011: une impulsion pour le futur Le goût de Pfyn-Finges Pfyn-Finges ne sera pas qu’une histoire de papillons. L’idée d’un parc régional d’importance nationale permettra aux restaurateurs-hôteliers du territoire concerné (près de 300 km2, sur 13 communes entre Mollens/Sierre et Gampel) de se positionner et de vivre en symbiose avec les différents acteurs du projet. Un concours gastronomique de «menus du parc», organisé durant toute cette année, a vécu son apogée, lundi dernier, à Souste. Le Gastro Trophy a été remis à René et Maya Briand (Hotel-Restaurant Flaschen, Albinen) en présence de 140 convives. Alexandra Fuccaro, responsable du projet, exprime sa confiance: «Nous avons commencé avec sept restaurateurs (sur les 200 que compte le parc).» «Le Gastro Trophy a été un grand succès pour eux. Je pense que bien d’autres professionnels, également de Sierre et de Mollens, seront intéressés à participer à la deuxième édition qui aura lieu en 2013. Le visiteur ne veut pas seulement admirer le parc, il souhaite aussi en apprécier les saveurs!» Didier de Courten, président du jury, trouve essentiel ce retour aux sources qui implique la création d’une filière de solidarité entre les acteurs: «En mettant en valeur la région, on se met en valeur soimême. Il s’agit de montrer aux agriculteurs locaux que nous sommes capables de promouvoir leurs produits. A l’avenir, chaque restaurateur concerné devrait proposer un menu sur une thématique du parc. De même il devra oser se mettre en concurrence lors du Gastro Trophy, s’il veut une reconnaissance et une visibilité à l’instar des vignerons-encaveurs! Cette première édition a donné l’impulsion. Nous allons voir comment évoluer et faciliter les contacts.» pw GJRI63334