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DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT
CETTE FILLE-LÀ
De Joan MacLeod
Traduction d’Olivier Choinière
Photo : Alexandre Mattar
Une coproduction du Théâtre la Catapulte (Ottawa)
et du Théâtre la Seizième (Vancouver), avec le
soutien du Centre national des Arts
1
SOMMAIRE
1.Introduction
2. Les coproducteurs: le Théâtre la Seizième, le Théâtre la Catapulte et le Centre national des
Arts
3. L’équipe de production
4. L’auteure – Joan MacLeod
5. L’histoire de la pièce
6. Le fait divers qui a inspiré l’auteure
7. Activités sur le fait divers
8. Thèmes abordés, pistes de réflexion et activités:
- Le phénomène d’intimidation
- La discrimination et l’intolérance
- La violence chez les adolescentes
- Les préoccupations des adolescents
9. La forme de la pièce : monologue, soliloque
10 . Autres activités sur la pièce
11. Annexes
- Annexe 1 : articles de presse
- Annexe 2 : vocabulaire
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1. INTRODUCTION
Le Théâtre la Catapulte d’Ottawa et le Théâtre la Seizième de Vancouver ont eu beaucoup de
plaisir à travailler sur ce magnifique projet pour adolescents. Ils sont heureux de vous
accueillir avec vos classes dans leurs salles de diffusion, La Nouvelle Scène d’Ottawa et la
Salle Multi de Vancouver, ou encore, de visiter votre région et votre école avec leur nouvelle
création, Cette fille-là de Joan MacLeod.
Cette pièce a connu un immense succès auprès du public adolescent lors de sa création en
anglais. Craig Holzschuh, directeur artistique du Théâtre la Seizième, et Joël Beddows,
directeur artistique du Théâtre la Catapulte, se sont donc associés artistiquement pour partager
ce coup de cœur et monter ce texte en français pour le public francophone et francophile.
Cette fille-là, une traduction d’Olivier Choinière du texte de Joan MacLeod, The Shape of a
Girl, soulève un certain nombre de débats – les angoisses des adolescents, leurs relations
familiales, les pressions des pairs pour n’en nommer que quelques-uns. L’humour est
également très présent dans la pièce. Cependant, le thème principal dont il est question dans
Cette fille-là est celui du phénomène très grave d’intimidation (en d’autres termes, le « taxage
», et le « bullying » en anglais), tristement à la mode dans les écoles et dans les communautés
partout au Canada. Vous pourrez donc considérer cette pièce comme un outil artistique
permettant d’entamer ou continuer des discussions ouvertes en classe sur ce sujet d’actualité.
Avec Cette fille-là, nous souhaitons avant tout que le public adolescent découvre ou continue
d’être en contact avec ce magnifique mode d’expression qu’est le théâtre et qu’il vive une
expérience théâtrale unique.
Merci de l’intérêt que vous porterez à ce dossier, un outil vous proposant des informations et
des pistes de réflexion sur la pièce, en espérant qu’il facilite votre travail avec les élèves et
que vous continuiez à les amener au théâtre pour rêver, pour parler, pour s’interroger et pour
avancer…
Merci à Julia Langlois du Théâtre la Seizième pour son aide dans la recherche sur le fait
divers qui a inspiré cette pièce.
Le Théâtre la Catapulte et le Théâtre la Seizième vous souhaite une belle saison théâtrale, un
bon spectacle et une bonne lecture !
Sandrine Vrilliard
Agente des communications
Théâtre la Catapulte
Pour l’Ontario et la région d’Ottawa-Gatineau contacter le 613.562.0851
Veuillez noter que Madame Sylvie Bonin-Ducharme, Agente de programmation au Théâtre la
Seizième à Vancouver, est responsable de l’encadrement pédagogique pour l’Ouest canadien. Pour la
contacter, composez le 1.800. 736.5710 ou le 604.736.2616
N.B. : Dans ce dossier, le générique masculin sera utilisé sans aucune discrimination et uniquement pour alléger
le texte.
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2. LES COPRODUCTEURS
Le Théâtre la Seizième – Vancouver
Le Théâtre la Seizième : une compagnie passionnante et passionnée! Depuis 1974, elle tient
haut et fort le fanion du théâtre professionnel francophone en Colombie-Britannique en
offrant des spectacles qui s’adressent tour à tour aux adultes, aux adolescents et aux enfants.
Présenter et diffuser du théâtre de haute qualité en français à Vancouver, en ColombieBritannique et dans le reste du Canada, voilà notre leitmotiv. Nous voulons trouver les
moyens pour permettre aux créateurs de travailler dans des conditions optimales dans le but
de développer une dramaturgie franco-colombienne. De plus, la Seizième travaille au
développement d’échanges artistiques avec d’autres compagnies théâtrales afin de faire
circuler la créativité des artistes et des concepteurs et ainsi, augmenter la visibilité de nos
spectacles. Finalement, c’est en encourageant et en organisant des formations d’appoint que
nos artistes et concepteurs parviennent à combler les attentes de notre cher public!
Productions pour adolescents :
Cette fille-là de Joan MacLeod, traduction d’Olivier Choinière (création 2004-2005)
Safari de banlieue de Stephan Cloutier (accueil 2003-2004)
Menteurs de Dennis Foon traduit et mise en scène par Stephan Cloutier (création 2002-2003)
L'Hypocrite de Michael Gauthier (accueil 2001-2002)
[email protected]. d’André Jean (création 2000-2001)
Cap Enragé de Herménégilde Chiasson (accueil 2000-2001)
Le Théâtre la Catapulte - Ottawa
Fondé en 1992, le Théâtre la Catapulte se définit comme un carrefour de créateurs et de
publics avides d'audace. Réunir le talent dans l'urgence et le plaisir de la création, promouvoir
le théâtre par une dramaturgie vivante et un art de la scène audacieux, tel est le mandat que se
donne cette compagnie de recherche, de développement et de création. Cette dernière propose
cinq volets d'activité : la création de productions pour adultes et pour adolescents, la diffusion
de ces productions sur une échelle provinciale et nationale, le développement de nouvelles
oeuvres, la formation continue des artistes de la relève et l'accueil de productions.
Productions pour adolescents
Cette fille-là de joan MacLeod, traduction d’Olivier Choinière (création 2004-2005)
Bang Boy, Bang! d’Ed Roy (accueil 2003-2004)
La Meute d’Esther Beauchemin (création 2003-2004)
Une Veillée chez le Maréchal-Ferron, projet de Christian Vézina(accueil 2002-2003)
Les Zurbains du Théâtre le Clou (accueil 2002-2003)
Au moment de sa disparition de Frédéric Messier (accueil 2001-2002)
Safari de banlieue de Stephan Cloutier (création 2001-2002)
[email protected]. d’André Jean (accueil 2000-2001)
L’Hypocrite que Michael Gauthier (création 2000-2001)
Cap Enragé de Herménégilde Chiasson (accueil 1999-2000)
La Band à tout casser de Patrick Leroux (création 1998-1999)
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Le Centre national des Arts – Ottawa
Le Théâtre français du Centre national des Arts, qui fête en 2004-2005 son trente-cinquième
anniversaire, vise depuis sa fondation un haut standard de qualité artistique. Depuis décembre
2000, Denis Marleau en est le directeur artistique. Le Théâtre français présente au public des
représentations du monde en phase avec notre temps, un théâtre en prise avec les forces vives
de l’art dramatique d’ici et de l’étranger, un théâtre qui participe au développement et au
renouvellement de la mise en scène et de la dramaturgie. Cette ligne artistique se réalise avec
l’aide de partenariats nationaux et internationaux, ainsi que par des accueils judicieux, mais
aussi par la création de productions par lesquelles le Théâtre français du CNA fait entendre
une voix distincte. Ce souci de penser et créer un théâtre au présent se manifeste aussi dans
des initiatives parathéâtrales telles la publication des Cahiers du Théâtre français, des
rencontres avec le public et la mise sur pied des Laboratoires du Théâtre français.
3. L’ÉQUIPE DE PRODUCTION
Texte - Joan MacLeod
Traduction - Olivier Choinière
Mise en scène - Joël Beddows
Interprétation - Stéphanie Kym Tougas
Scénographie et costumes - Julie Martens
Vidéographie - Amos Hertzman
Éclairages - Glen Charles Landry
Environnement sonore - Jules Bonin-Ducharme
Conseils littéraires et artistiques - Guy Warin
Assistance à la mise en scène et régie de tournée - Isabelle Légaré
Régie de création - Mélanie Mongeon
Direction de production – Céline Paquet
Stagiaire en conception d'éclairage - Vincent Pilon
Rédaction du dossier d’accompagnement – Sandrine Vrilliard
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4. L’AUTEURE – JOAN MACLEOD
Joan MacLeod a grandi à North Vancouver. Elle a étudié à l’Université de Victoria et à
l’Université de la Colombie-Britannique en écriture créative. Par la suite, elle a passé sept
saisons comme auteure en résidence au Tarragon Theatre à Toronto. Ses créations
comprennent : The Shape of a Girl en 2000 (Jessie Award, Betty Mitchell Award), Little
Sister (Chalmers Award), The Hope Slide (Chalmers Award), Amigo’s Blue Guitar (Prix du
Gouverneur général), Toronto, Mississippi et Jewel. Toutes ses pièces de théâtre ont été
jouées à plusieurs reprises et ont été traduites en plusieurs langues. De plus, elle est l’auteure
du livret de la comédie musicale The Secret Garden (Dora Award).
Autant ses proses que sa poésie apparaissent souvent dans les journaux littéraires. Pendant
cinq ans, elle a écrit la série Edgemont Rd. pour CBC-TV qui a été en nomination en 2003
pour un Leo Award. The Shape of a Girl vient juste de terminer sa troisième année en
tournée à travers le Canada. Cette pièce a été traduite en français par Olivier Choinière, mais
elle existe aussi en espagnol, finlandais et en islandais. Joan MacLeod vie aujourd’hui avec sa
famille à Victoria en Colombie-Britannique.
Elle a écrit The Shape of a Girl en partie en réaction aux tragiques événements qui ont
entouré la mort à Victoria de la jeune Reena Virk. Dans un texte rédigé en 2001, elle évoquait
sa pièce en ces termes : « La voix de Braidie n'a commencé à s'imposer à moi qu'il y a un peu
plus de trois ans, peu après le meurtre d'une jeune fille de quatorze ans par une bande
d'adolescents... Je n'avais aucune envie d'écrire sur ces tristes événements survenus à Victoria,
aussi ai-je mis une autre année à faire le lien entre les deux. Je savais seulement que Braidie
s'était mise elle-même dans le pétrin et j'ignorais pourquoi. Je savais aussi que je tenais une
pièce, parce que je voulais à toute force comprendre. »
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5. L’HISTOIRE DE LA PIÈCE
Cette fille-là n’est pas un documentaire dramatique sur Reena Virk, la jeune adolescente
assassinée en 1997 à Victoria mais un monodrame racontant une histoire fictive. Le seul
personnage sur scène, Braidie, une adolescente de quinze ans, a de plus en plus peur
lorsqu’elle apprend le meurtre d’une jeune fille de Victoria à la télévision. Elle refuse alors
d’aller à l’école et passe ses journées sur la plage, hantée par ce meurtre. C’est là qu’elle
replonge dans son passé, constatant que ses amies et elle ne sont pas si différentes des
adolescentes qui ont commis l’impensable.
En effet, Braidie et sa « gang » d’amies ont trouvé en Sofie une victime et un souffre-douleur
tout désignés. Tandis que leur intimidation prend de l’ampleur et devient de plus en plus
dangereuse, Braidie commence à être anxieuse. Elle s’adresse à son grand frère Trevor en lui
faisant, en autres, des confidences sur les événements, ses sentiments et sa relation avec sa
mère. Mais Braidie est de plus en plus obsédée par l’histoire du meurtre. Alors qu’elle
réfléchit sur toute la couverture médiatique qui est faite autour de la victime et de ses
assassins, elle s’étonne de voir à quel point elle pourrait être reliée à cette histoire.
Elle compare la victime à Sofie, la fille constamment harcelée par la meilleure amie de
Braidie, Adrienne, même si Sofie essaie par tous les moyens de devenir son amie. Tandis
qu’elle voit petit à petit la réalité en face – les gestes que posent ses amies et les conséquences
tragiques possibles de leurs actions -, Braidie se pose la question de la responsabilité de ceux
qui sont témoins d’un tel acte, ceux qui restent dans la foule à regarder sans bouger.
Le personnage de Braidie
Dans son texte mordant, perspicace et souvent ironique, Joan MacLeod nous fait rencontrer
Braidie, une adolescente de 15 ans, parfois drôle, parfois touchante et parfois carrément
détestable, qui se préoccupe des mêmes sujets que les autres adolescentes de son âge ─
voitures, école, vêtements, rapports avec sa mère ─ mais également de ses rapports avec
Adrienne, la chef de sa « gang » et sa meilleure amie.
Braidie cultive une sorte d’humour sarcastique imitant le style des insultes qu’on retrouve
dans les « sitcom » américains. Elle est particulièrement sans pitié envers sa mère qu’elle
ridiculise tout au long de la pièce. Anti-héroïne, elle se rend détestable aux yeux du
spectateur. Elle se considère elle-même comme une fille ordinaire et normale. Par moment,
Braidie est dégoûtée par Adrienne, personnage également haïssable, de sorte qu’elle retrouve
son côté un peu plus humain mais Braidie ne fait rien pour aider Sofie, la victime de leur
intimidation. Elle ne fait preuve d’aucune compassion sincère se rendant ainsi complice
d’Adrienne dans l’acte d’intimidation.
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6. LE FAIT DIVERS QUI A INSPIRÉ L’AUTEURE
Reena Virk, quand la réalité est aussi troublante que la fiction (informations compilées
par Julia Langlois, Théâtre la Seizième )
L’adolescence est une période difficile de la vie. Les besoins d’indépendance, de liberté et
d’appartenance à un groupe sont des questions de vie ou de mort… Malheureusement, pour
Reena Virk, une adolescente de 14 ans de Victoria, c’est à la mort que ces désirs l’ont
conduite.
Reena Virk
Plusieurs enfants portent la marque profonde de blessures venant du passé. Certains sont des
victimes toute leur vie, comme si nous pouvions lire dans leur visage : « Vous pouvez me
faire tout ce que vous voulez car je suis incapable de me défendre ». Reena fait partie de ce
que les jeunes appellent « les rejets ». Elle est physiquement différente, du moins différente
du standard nord-américain de la fille « normalement » attirante : elle a un surplus de poids,
est d’origine indoue, donc la peau et les yeux foncés, et comble de malheur pour une fille de
14 ans, elle a des poils « disgracieux » au visage. Pour une adolescente, elle possède tout pour
se faire harceler et pour être rejetée par les gangs de l’école.
Enfant aimée, mais élevée dans un climat strict selon les valeurs religieuses de la famille, elle
a toujours eu une belle relation avec les membres de sa famille. Cette bonne entente perdure
jusqu’à l’été 1996, à l’âge de 13 ans, où elle commence à fréquenter des jeunes placés en
famille d’accueil qui traînent au Rudd Park près de Victoria. Selon ses parents et les membres
de la famille de Reena, ces jeunes ne sont pas de bonnes fréquentations, mais elle retrouve en
eux l’enfant exclue qu’elle est. C’est à cette époque qu’elle commence à fumer, à boire et à
prendre des drogues comme l’héroïne. Ses parents, choqués de la voir traîner avec ces voyous,
la force à rester à la maison pendant une semaine. Pour se venger de cette autorité parentale
excessive, elle se rend quelques jours après sa pénitence au Ministère de l’enfance et de la
famille et accuse un membre de sa famille de viol en ajoutant qu’elle ne désire plus rester au
foyer familial. C’est ainsi qu’elle va vivre chez ses grands-parents, Tarsem et Mukand Lal
Pallan, pendant plusieurs mois. Juste avant la fin de son séjour, elle confie à sa grand-mère
que l’homme en question est son père et qu’elle refuse de retourner chez elle. De plus, elle
répand cette nouvelle accusation à l’école (fausse accusation car elle la retirera plus tard pour
rentrer chez elle). Son père est arrêté pour contact sexuel et incitation à des contacts sexuels et
on accorde à Reena la permission de rester chez sa grand-mère jusqu’à la fin de l’année
scolaire.
Toutefois, en avril, elle décide de quitter ses grands-parents et demande d’être placée dans un
foyer d’accueil. À cette époque elle écrit le mot « Crips » sur sa main et partout autour d’elle,
montrant ainsi son appartenance à une gang de rue réputée à Los Angeles. Pour ses parents,
Reena est passée d’un extrême à l’autre en peu de temps. Son père, plaidant toujours son
innocence face à la justice, voit son cas suspendu suite à un autre mensonge d’abus sexuel de
Reena.
En septembre, l’interdiction pour Reena de voir son père tombe et les réconciliations se font.
Reena souhaite maintenant retourner à la maison. Ce retour est sous condition: elle doit retirer
les accusations de viol contre son père, ce qu’elle fait. Elle retourne à l’école mais passe la
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plupart de son temps à la maison. Bien vite, son désir de liberté revient. Elle demande donc à
son oncle Belrag d’aller la conduire au refuge Kiwanis Youth Shelter car elle ne supporte plus
la vie chez les siens. C’est à ce refuge qu’elle rencontre ceux qui deviendront ses assassins…
La famille Virk insiste auprès des travailleurs sociaux afin que Reena ne soit pas retirée du
nid familial. Ils trouvent inconcevable que le Ministère de l’enfance et de la famille retire une
enfant de son foyer parce qu’elle réclame de l’argent pour ses cigarettes et la permission de se
coucher tard! Cependant, les autorités cherchent un nouveau foyer d’accueil pour Reena
même si elle garde de bons contacts avec sa famille.
L’attaque
14 novembre 1997, un jour fatal pour Reena Virk ! Au cours de cette journée, les élèves
préparent leur coup à l’école. Le motif est anodin : on accuse Reena de répandre la rumeur
qu’une fille aurait une aventure avec le copain d’une autre fille de l’école. Ils sont bien
décidés à lui donner une bonne leçon.
Reena habite dans sa nouvelle maison d’accueil depuis seulement quelques jours mais elle
décide d’aller passer la fin de semaine avec sa famille. Le vendredi soir, elle reçoit un appel
téléphonique d’une jeune fille de l’école qui l’invite à une fête sous le pont Craigflower où les
jeunes « in » se rejoignent souvent. Excitée par cette sortie, mais à la fois déchirée par le fait
de rester avec sa famille, elle choisit d’aller socialiser avec les jeunes de son âge. Deux heures
et demie plus tard, elle téléphone à la maison pour dire qu’elle rentre sous peu… c’est la
dernière conversation qu’elle a avec ses proches.
Arrivée sur les lieux du crime, elle réalise vite que c’est un coup monté. Elle se retrouve
encerclée par sept filles et un garçon. Une des filles éteint sa cigarette sur le front de la
victime. Reena prend alors son sac et s’enfuit mais ses agresseurs, bien décidés à ne pas la
laisser partir, la rattrapent et lui infligent une série de coups de poing et de coups de pieds
laissant Reena crier, « Laissez-moi tranquille, partez, aidez-moi ! » La plupart des filles
prennent part à l’assaut de même qu’un garçon, Warren Glowatsky, qui lui inflige des coups
de pieds à la tête. Après quelques temps, deux filles donnent l’ordre d’arrêter disant qu’elle en
a eu assez. Avant de partir, une jeune fille allume une allumette et la tient dans les cheveux de
Reena, prend son sac et le vide dans la rivière. Reena se relève ensuite et monte les marches
pour aller sur le pont et retourner chez elle, mais ce n’est pas terminé. Selon les témoins, deux
des attaquants, Kelly Ellard, 15 ans et Warren Glowatski, 16 ans, la poursuivent de l’autre
côté du pont. Ils lui frappent la tête contre un arbre, la battent un peu plus et, selon Glowatski,
Ellard lui tient la tête sous l’eau jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus et qu’elle voit du rouge dans
l’eau.
Les accusations
Le 22 novembre 1997, le corps de Virk est retrouvé 8 jours après sa disparition, flottant dans
l’eau glacée de la Gorge Waterway, à Saanich, à un kilomètre de la scène du crime. Dans la
semaine qui suivit le meurtre, la rumeur se répandit comme une traînée de poudre et, un jour
avant que le corps ne soit découvert, la police arrêta huit suspects, tous des adolescents dont la
moitié allait à l’école Shoreline qui se situe tout près des lieux du crime. Deux adolescents,
Glowatski et Ellard sont accusés de meurtre au second degré et six autres de voies de fait
graves. La police a divisé cette soirée en deux événements distinctifs : le premier assaut où
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Virk était entourée des huit jeunes et la deuxième attaque qui, elle, fut fatale. Cette histoire a
fait des vagues et soulevé une foule de débats sociaux. Les détails de ce crime en ont choqué
plus d’un, d’autant plus que les agresseurs étaient tous mineurs, entre 14 et 17 ans et que le
motif de l’attaque était plutôt piètre.
Le 9 février 1998, un premier procès pour le meurtre de Reena Virk débute. Trois
adolescentes plaident « non-coupable » contre la charge voies de fait causant des lésions
corporelles et trois autres jeunes filles ont un procès pour voies de fait graves.
D’avril à mai 1998, six filles âgées entre 14 et 16 ans sont condamnées à la prison pour une
durée qui varie de 60 jours à un an pour avoir participé à l’agression de Reena Virk.
Le 18 juin 1999, Warren Paul Glowatski a été condamné pour le meurtre au second degré de
Reena Virk et peine une sentence de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle
avant une période de sept ans. Il a été jugé à la cour pour adultes.
Le 9 mars 2000, un premier procès est entamé pour Kelly Ellard accusée de meurtre au
second degré. Elle est jugée à la cour pour adultes. Le jury la déclare coupable.
Le 4 février 2003, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique ordonne un nouveau procès de
Kelly Ellard maintenant âgée de 21 ans.
Le 14 juin 2004, un deuxième procès de Kelly Ellard est ouvert pour le meurtre au second
degré de Reena Virk. Le jury ne sera pas en mesure d’obtenir l’unanimité.
Conclusion
Un troisième procès est prévu le 12 octobre 2004 pour Kelly Ellard (date à confirmer). La
couronne est prête à entamer de nouveau le procès, « le plus tôt sera le mieux »1 affirmait
Catherine Murray, avocate de la couronne lors du deuxième procès de Mademoiselle Ellard.
Difficile pour la famille de passer cette histoire au peigne fin une troisième fois. Mais la
question reste à savoir, combien faudra-t-il encore de procès pour arriver à une fin
concluante ?
1
Judge Sets Date forTthird Ellard Trial de la Canadian Press, www.globeandmail.com, 21 juillet 2004.
Selon l’histoire de :
-The Lonely Death of Reena Virk de Sid Tafler, partie 1 et 2, www.islandnet.com/pwacvic/tafler04.html, 1998.
Autres sources :
-New Trial Ordered in Virk Killing de CBC news online, www.vancouver.cbc.ca, 4 février 2003.
-Indepth : Reena Virk, The Murder of Reena Virk : A timeline de CBC news online, www.vancouver.cbc.ca , 14 juin 2004.
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7. ACTIVITÉS SUR LE FAIT DIVERS
▼ ACTIVITÉ 1 : Mise en situation
Étudier le fait divers - Objectif : revoir des points de langue
1. Support : différents articles de presse relatant le drame qui a inspiré l’auteur. Voir Extraits
de la couverture médiatique en annexe.
2. Lecture des articles
3. Questions à poser aux élèves
→ Préalable : Qu’est-ce qu’un fait divers ?
C’est un événement local, plus ou moins grave.
→ Relever les titres des articles présentés.
→ Encadrer l’événement.
→ Souligner les indicateurs de lieu.
→ Quel est le point commun à tous ces titres ?
L’événement raconté n’intéresse que ceux qui vivent dans la région évoquée.
→ Le titre : que remarque-t-on d’un point de vue grammatical ?
(Rappel sur phrase verbale et non-verbale et application : découper cinq gros titres verbaux
et cinq autres non-verbaux que vous collerez sur une grande feuille de classeur afin d’obtenir
une présentation agréable. Entourer d’un filet rouge les phrases verbales. Surligner le noyau
de chaque phrase en jaune si c’est un verbe, en vert si c’est un mot d’une autre nature.)
→ Recherche du vocabulaire difficile : aucun mot ne pose problème.
→ Pourquoi le lexique est-il simple ? Il s’agit d’être compris de tous dans un journal local.
→ Quelles informations sont contenues ? Elles peuvent répondre aux questions qui ? quoi ?
où ? quand ? pourquoi ?, autrement dit aux différentes circonstances de l’événement.
→ Quels personnages sont évoqués ?
→ Quels mode(s) et temps sont utilisés ? Quelle(s) personne(s) de conjugaison ?
→ Quels différentes expressions désignent le personnage principal ? l’événement ? (afin
d’éviter des répétitions.)
→ Surligne en vert les c.c.lieu et en rouge les c.c. temps puis place-les dans un tableau.
▼ ACTIVITÉ 2 : Définitions du fait divers
Objectif : Faire une synthèse de ce qui a été vu préalablement et prise de notes
Qu'est-ce que le fait divers ?
On trouve sous cette appellation, l'infinie variété des informations n'entrant pas dans une
catégorie déterminée. Il s'agit d'un ÉVÉNEMENT NON PRÉVU QUE LE LECTEUR LIT
AVEC INTÉRÊT du fait de sa proximité affective, géographique et temporelle : un accident,
un drame frappent chacun d'entre nous parce que nous y avons été un jour ou l'autre
confrontés, soit directement, soit à travers un proche.
Il n’y a pas de petit fait divers, tous les faits divers sont traités avec soin.
Comment est-il traité ?
1. Il est écrit simplement
- Le style est clair : des phrases courtes : sujet-verbe-complément, pas d'adjectifs.
- L'utilisation de l'imparfait et du passé composé est préférée à celle de tout autre temps.
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2. On respecte "les cinq commandements" suivants :
→ QUI ou QUOI ? On donne l'identité complète des personnes en cause, à savoir, dans
l'ordre : prénom, nom, âge, profession, adresse, éventuellement : liens de parenté entre les
protagonistes et fonction dans la vie sociale ou associative.
→ QUAND ? On donne le jour et l'heure
→ OÙ ? On situe le plus précisément possible les lieux de l'évènement. Exemple, pour un
accident : on ne dit pas "sur le C.D.5", mais "sur la route de X à Y, au lieu dit Z".
→ COMMENT ? On expose les circonstances de l'événement. Exemple : "La voiture roulait
à contresens sur la voie express" ou bien : "Le voleur s'est introduit dans la maison après avoir
forcé la porte du garage". On donne si possible des témoignages. C'est dans la réponse à cette
question que se trouve l'intérêt du fait divers : aspect insolite ou dramatique.
→ POURQUOI ? On donne les éléments susceptibles de mieux faire comprendre les raisons
de l'événement: chaussée mouillée, brouillard, imprudence manifeste, court-circuit ou
sécheresse (dans le cas d'un incendie) etc.
3. On achève en ajoutant des précisions sur les conséquences du fait divers :
- nature et gravité des blessures
- étendue des dégâts et leur montant le cas échéant -les perturbations sur la circulation, les
coupures de téléphone ou de courant etc...
- on signale les actes de solidarité, en citant si possible ceux qui y ont pris part (sauvetage,
élan de solidarité après un incendie...)
4. On illustre l'événement
avec "une photo qui informe"
5. Le fait divers est souvent révélateur d'un fait de société.
Quand l'évènement le permet, on le prolonge en en faisant, dans les jours qui suivent, une
exploitation rédactionnelle exemples :
▼ QUESTION À POSER :
D’après-vous, quel(s) fait(s) de société, le drame de Reena Virk soulève-t-il?
▼ ACTIVITÉ 3 : Écrire un fait divers pour un quotidien
Objectif : utilisation et compréhension des caractéristiques d’écriture adéquate
En vous appuyant sur les caractéristiques du fait divers présentées ci-dessus, vous allez écrire
un fait divers réel ou imaginaire mais qui devra être réaliste.
Quelques indications
1. Vous aurez pour mission d’informer le lecteur sur les circonstances. Soyez particulièrement
attentif et précis en ce qui concerne les indicateurs de temps et de lieu.
2. Votre lexique doit être simple et clair tout en évitant les répétitions.
3. Vous utiliserez le présent comme temps de base, ce qui veut dire que vous pouvez aussi
employer le passé composé et le futur, parfois même l’imparfait. Attention, le passé simple est
interdit !
4. La 3ème personne de conjugaison sera la plus utilisée.
5. Vous choisirez un titre accrocheur.
6. Vous disposerez votre travail sur deux colonnes.
7. N’oubliez pas de recourir au dictionnaire pour vérifier l’orthographe.
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8. THÈMES ABORDÉS, PISTES DE RÉFLEXION ET
ACTIVITÉS
Le phénomène d’intimidation et de taxage ( bullying en anglais)
Définition
L'intimidation, ou bullying en anglais, consiste à donner à quelqu'un des noms insultants ou à
systématiquement l'agacer, le provoquer, le bousculer ou le frapper, abîmer ses affaires ou ses
vêtements, gâcher son repas, l'exclure ou l'ignorer, le forcer à donner de l'argent ou des objets,
lancer des rumeurs ou dire du mal à son sujet. Les filles ont tendance à exclure une personne
de leur jeu, faire du commérage ou essayer de voler l’amie d’une autre personne.
Il s’agit essentiellement d’un problème de « relation »; Un moyen de s’affirmer par
l’agression; Des comportements physiques ou verbaux dont l’intention est hostile, qui
provoquent la détresse chez les victimes et qui sont répétés au fil du temps. L’intimidation se
définit par un rapport de force entre les intimidateurs et leurs victimes. Le fait que
l’intimidateur ne comprenne pas les sentiments des autres correspond à une «
déshumanisation » totale de la victime qui lui apparaît alors comme un être inférieur qui n’est
pas digne de respect.
Le problème d’intimidation touche les filles ET les garçons (65 % des garçons et 75 % des
filles de niveau secondaire ont déclaré être verbalement ou socialement agressifs).
L’incidence de l’intimidation est plus élevée au début du secondaire (la période de transition
et d’adaptation difficile pour de nombreux étudiants; un nombre similaire de garçons et de
filles ont recours à l’intimidation psychologique et sont victimes de ce type d’intimidation).
Elle se produit surtout entre jeunes du même sexe.
Quelle est la différence entre la taquinerie et le sarcasme?
Il est souvent difficile de faire la différence entre la taquinerie enjouée et l’intimidation
psychologique. Ce qui peut blesser une personne peut ne pas être désagréable du tout pour
une autre.
Le sarcasme, qui s’appuie sur un déséquilibre du pouvoir, est à sens unique; la taquinerie
permet à la personne qui taquine et à celle qui est taquinée de changer de rôle.
Le but du sarcasme est de blesser, ce n’est pas le cas de la taquinerie.
La taquinerie ne compromet pas la dignité élémentaire des personnes concernées; le sarcasme
peut être humiliant, cruel et sectaire, et il peut porter atteinte à la dignité.
Le sarcasme incite à rire de la victime et non avec elle; la taquinerie a pour but de faire rire
tout le monde.
Le mobile de la taquinerie est innocent; celui du sarcasme est méchant.
Mais avant tout, les taquineries cessent lorsque la personne ciblée se fâche ou s’objecte, tandis
que le sarcasme continue.
► Extrait dans la pièce
Adrienne, parlant de son souffre-douleur Sofie dans la pièce :
Adrienne : « Personne doit avoir de contact avec ÇA tout le temps de la première période
jusqu’à l’heure du dîner. Si vous avez à vous adresser à ÇA faites-le près des casiers. Dans
l’autobus ÇA doit s’asseoir sur le quatrième banc du côté gauche. Si ÇA parle à un gars c’est
moi qui règle le cas. Aujourd’hui le lunch de ÇA va être partagé entre Amber, Braidie et
Jacquie. Le dossier est clos. ÇA ne fera aucun commentaire et il ne lui sera plus jamais
permis de lever les yeux sur moi et ce à partir de maintenant. » p. 10
13
▼ ACTIVITÉ 1 : Activité de mise e nroute
Demandez à vos élèves de classer les comportements de la liste suivante du moins violent ou
plus violent. Cela permettra d’illustrer le cercle vicieux de la violence en montrant comment
cette dernière peut commencer par un simple acte non-violent se transformant petit à petit en
un acte très violent.
Demandez aux élèves de comparer leur liste et inscrire l’ordre au tableau afin de discuter par
la suite de la façon dont ils peuvent être affectés par chacun de ces comportements dans leur
quotidien.
-Pousser ou donner une claque
-Insulter quelqu’un
-Coller des messages insultants dans le dos
-Tirer sur quelqu’un avec une arme à feu d’une personne
-Taquiner
-Frapper avec un objet, comme un livre ou un sac à dos
-Lever et rouler les yeux
-Poignarder
-Se moquer en défiant constamment quelqu’un
-Défier quelqu’un en le menaçant avec une arme
-Dire des blagues qui peuvent blesser une personne
-Donner un coup de poing
▼ ACTIVITÉ 2: Sondage auprès des élèves pour amorcer une discussion sur
l’intimidation
Demandez aux élèves d’écrire les réponses aux questions suivantes. Inscrivez les résultats sur
le tableau afin d’en discuter en groupe.
1. As-tu déjà été témoin d’intimidation dans ton école ?
-jamais
-quelque fois (1 ou 2 fois par mois)
-souvent (1 à 2 fois par semaine)
-tous les jours
2. Que fais-tu quand tu vois quelqu’un qui est victime d’intimidation à l’école ?
-Je n’ai jamais vu quelqu’un être intimidé à l’école
-Je l’ignore car ce n’est pas de mes affaires
-Je ne fais rien – je regarde
-J’essaie d’arrêter l’intimidation et d’aider les victimes
-Je vais chercher l’aide des adultes ou des autres étudiants
3. Que font les adultes quand ils sont témoins d’intimidation à l’école ?
-Rien. Ils l’ignorent
-Ils l’arrêtent et disent aux témoins de partir
-Ils l’arrêtent et aident à résoudre le problème
-Autre :
4. Que peuvent faire les adultes pour aider à arrêter le phénomène d’intimidation à l’école ?
-Mieux surveiller l’école
-Mettre en place des programmes de patrouille d’étudiants
14
-Punir les responsables en établissant des règles contre l’intimidation
-Faire de la prévention en classe contre ce phénomène
-Aider les étudiants à travailler ensemble et à être amis
5. Qu’est-ce que toi ou tes amis pouvez faire pour arrêter l’intimidation ?
-Ne pas me joindre dans la moquerie, la taquinerie et l’intimidation
-Rester à l’écart des conflits et de la violence
-Parler aux adultes de ce que je vois et de ce que je sais
-Obtenir de l’aide si j’ai peur ou si je suis en colère
-Ne pas devenir ami avec l’intimidateur
-Autres suggestions :
6. Es-tu victime en ce moment ou as-tu déjà été victime d’intimidation à l’école ?
-jamais
-quelque fois (1 ou 2 fois par mois)
-souvent (1 à 2 fois par semaine)
-tous les jours
▼ ACTIVITÉ 3 : Activité complète sur l’intimidation : consultez la trousse sur le site
Internet (document en format pdf pouvant être photocopié et permettant l’utilisation
d’acétates)
http://deal.org/app/DocRepository/2/bullying/intimidationnotes.pdf
▼ ACTIVITÉ 4 :
Activité de mathématique sur les statistiques concernant
l’intimidation dans l’école (réalisation de sondages, de diagrammes, d’interprétation de
statistiques) http://deal.org/app/DocRepository/2/bullying/maths.pdf
La loi du silence dans les gangs :
Tout au long de la pièce, Braidie réfléchit sur l’aveuglement et sur le silence. Plusieurs
aspects dans le texte soulignent la « conspiration du silence » qui a pesé sur la tragédie de
Reena Virk et qui accompagne souvent les cas d’intimidation ou d’abus. Dans le cas de Reena
Virk, des centaines de personnes auraient été au courant du crime mais sont restées
silencieuses. Braidie commente cette complicité.
► Extrait dans la pièce
Braidie : « Ceux qui regardaient, peut-être qui pensaient que c’était pas pour vrai ; peut-être
quand ils gueulaient ou riaient en fait ils étaient complètement figés. Peut-être qu’ils sont
juste tellement contents de pas être à la place de la fille- dont les cheveux brûlent sous la
flamme d’un briquet – qui savent même pas comment formuler dans leur tête le mot stop.
Peut-être qu’ils pensent que le silence est leur passe-droit, la seule manière de pas finir
comme cette fille-là.
Même ceux qui ont rien vu, qui ont juste entendu parler de ce qui s’était passé, ils portent
aussi le silence en eux – comme un cadeau empoisonné, passé de main en main. Quand ils
rentrent à la maison peut-être qu’ils vont rêver qu’ils sont devenus aveugles. Parce qu’ils
peuvent plus supporter de voir la reprise – quand la fille a levé les yeux et supplié qu’on
l’aide.» p.21
15
▼ QUESTIONS À POSER:
1. L’explication que Braidie fait de l’inaction des témoins est-elle vraisemblable?
2. Pourquoi certaines personnes choisissent souvent d’ignorer des actes de violence ou de
garder le silence sur ces actes ou abus dans lesquels leurs camarades sont impliqués ?
3. Pourquoi est-ce si difficile de faire face à ce phénomène d’intimidation ?
4. Quels sont les risques auxquels les jeunes font face s’ils parlent ou s’ils ne parlent
pas?
5. Pourquoi est-ce si difficile de dénoncer ?
► Extrait dans la pièce
Braidie : « Sofie veut sonner la cloche parce qu’elle pense qu’Adrienne serait capable de la
tuer et je pense aussi qu’Adrienne serait capable de tuer Sofie. Je regarde Adrienne regarder
Sofie. Adrienne grince des dents tellement elle est en crisse. Sofie me regarde. Elle peut pas
savoir que mon corps s’est changé en pierre. Je peux pas bouger je peux pas crier. Tout ce
que je peux faire c’est voir.» p.6
Braidie : « Si t’as dénoncé quelqu’un tu dois toujours être en train de te retourner en
marchant, sans jamais pouvoir regarder personne dans les yeux. Tu dois passer le restant de
ta vie à utiliser uniquement ta vision périphérique. » p.9
Trop de jeunes restent silencieux lorsqu'ils sont victimes de taxage ou d'intimidation. C'est
exactement ce qu'il ne faut pas faire. Il faut en parler à quelqu'un en qui nous avons confiance.
Non seulement est-ce que cela aidera à mettre fin au taxage ou à l'intimidation, mais cela nous
donnera aussi la chance de nous vider le coeur. Ceux qui sont témoins d’un acte de taxage ou
d’intimidation ne devraient pas rester silencieux eux aussi car ils se rendent aussi coupables
que le taxateur lui-même et risquent également une peine.
« Il existe une différence entre dénoncer et « stooler ». « Stooler, c'est révéler de l'information
par intérêt ou par haine (...) déNONcer, c'est dire NON à la situation. En déNONçant, tu
permets qu'un adulte puisse intervenir en te protégeant. »
( Source : http://deal.org/DefaultSite/webzine/index_f.aspx?articleid=418 )
Autres sites sur l’intimidation:
- www.parlonsen.com (en français et en anglais)
- www.bullybeware.com (en anglais)
- www.bullying.org (en anglais)
- Document de discussion sur les attaques de groupe (en français)
(« Swarming ») http://www.ulcc.ca/fr/criminal/index.cfm?sec=3&sub=3c
- www.prevention.gc.ca/fr/library/publications/fact_sheets/cca_bullying/bullying_fact_sheet.html (en
français)
16
La discrimination et l’intolérance
Définition
Racisme : discrimination basée sur la croyance qu’il existe plusieurs « races » parmi les
humains et que certaines « races » sont supérieures à d’autres.
Le racisme emprunte aujourd'hui de multiples formes, souvent moins radicales, mais plus
pernicieuses, car plus difficiles à identifier. Ces formes s'expriment par des préjugés ou des
stéréotypes, puis se concrétisent par la discrimination et l'isolement social.
Malgré ses tentatives pour s’intégrer, Reena Virk a échoué. Elle avait le teint basané dans une
société à prédominance blanche. Elle était supposément grassette dans une société qui valorise
la minceur […] et elle était différente dans une société qui valorise le « semblable » et
l’uniformité. » , Propos de Yasmin Jiwani, du Centre for Research on Violence against
Women and Children (FREDA) de Vancouver.
▼ ACTIVITÉ 1 : remue-méninges
Il y a des comportements racistes qui sont évidents et qui sont dommageables pour les gens
qui les subissent. Par contre, il y a des comportements racistes qui sont plus subtils. Identifie
des comportements racistes dont tu es témoin dans ta vie de tous les jours.
► Extrait dans la pièce
Braidie : « Parce qu’elle est grosse, parce qu’elle a un kick sur tel gars, parce qu’elle a la
peau foncée ou parce qu’elle a volé leur agenda, parce qu’elle a pas rapport et qu’elle
raconte n’importe quoi. Parce qu’elles ont le droit. » p.20
Les jeunes et la discrimination :
Les jeunes qui font partie d’une minorité visible représentent 13% de la population des jeunes
du Canada. En Colombie-Britannique et en Ontario, environ un jeune sur cinq fait partie
d’une minorité visible. Ces jeunes peuvent être victimes de racisme dans leur quotidien ou de
discrimination à l’école, dans la communauté ou en milieu de travail.
En Colombie-Britannique, on a demandé à des jeunes faisant partie d’une minorité visible de
partager leurs expériences de la discrimination. Tant chez les adolescents (22%) que chez les
adolescentes (28%), l’apparence physique était la raison de discrimination qui revenait le plus
souvent. La race et la couleur de la peau était moins fréquemment mentionnée ; 11% chez les
adolescents et 8% chez les adolescentes.
Les crimes motivés par la haine et la discrimination
Plusieurs collectivités ont connu une hausse de la criminalité motivée par la haine et la
discrimination. Ces genres de crimes se produisent lorsque des individus sont harcelés ou
agressés en raison de leurs caractéristiques individuelles, de leurs origines ethniques ou
raciales, de leur appartenance à un groupe religieux et de leurs préférences sexuelles. Les
victimes de crimes motivés par la haine ou la discrimination hésitent souvent à se faire
connaître, de crainte de représailles.
(Source : La santé des enfants du Canada : Un profil de l’Institut canadien de la santé infantile)
17
La violence chez les adolescentes
Quelques chiffres pour commencer…
Le taux de crimes violents a doublé chez les jeunes entre 1987 et 1997 (le plus fort
pourcentage a été en 1996). Entre 1987 et 1997, le taux de crimes violents chez les
adolescentes a augmenté de 179%. Le taux de crimes violents chez les adolescents a
augmenté de 85%. Le nombre réel d’adolescentes accusées d’un crime violent en 1997 (47
par 10 000) était toujours plus faible que pour les adolescents (133 par 10 000).
▼ ACTIVITÉ 1 : Discussion en classe sur la violence chez les filles
•
QUESTION 1 : La violence des filles apparaît-elle sous la même forme que celle de la
violence des garçons ?
Il existe plusieurs types de violence chez les filles :
-la violence relationnelle : par exemple, ignorer, exclure, saboter, un langage négatif du corps (gestes,
expressions faciales) sont des actes d’agression relationnelle.
-la violence indirecte (manipulation émotive et psychologique) : elle permet à celui qui l’emploie
d’éviter de confronter directement sa victime en adoptant un comportement moins direct comme s’il
n’y avait aucune intention de nuire. Par exemple, partir des rumeurs sur quelqu’un.
-la violence sociale : dans l’intention de détruire l’estime de soi de la victime ou son statut social au
sein d’un groupe.
► Extrait dans la pièce (Braidie décrit une scène dans les toilettes des filles):
« Adrienne échappe son atlas sur le pied de Sofie. Sofie bronche pas.
-Ramasse.
-On s’en va.
-J’ai dit ramasse.
[…]
Mais Sofie fait juste se pencher. Et je la déteste. Dès qu’elle commence à se pencher je sais qu’est
finie. Adrienne fait revoler Sofie sur ses quatre pattes. Toutes les heures passées à perfectionner son
rôle de femme invisible, dans le fond de la bol. Sofie est complètement visible : des jambes roses, des
bobettes avec des petits ronds bleus.
Trop cute. Sofie le cheval. Sofie essaie de se mettre debout mais la botte d’Adrienne vient s’écraser
dans le milieu de son dos. Est-ce que je t’ai donné la permission de te relever ? Sofie essaie de se
tourner la tête mais Adrienne l’attrape par le collet. Peut-être que le cheval a besoin de boire un peu
d’eau. Adrienne tire Sofie vers le bol de toilette. » p.23-24
•
QUESTION 2 : Pourquoi les filles ont-elles recours à des comportements agressifs et
violents?
Voici des éléments de réponse pour guider les élèves et pour faire des liens avec le fait divers:
Certains chercheurs croient que les filles ont des raisons différentes de celles des garçons d’adopter un
comportement agressif et violent. Aucun facteur unique ne permet de prévoir de tels comportements.
Les facteurs qui contribuent au risque de comportement agressif et violent chez les filles peuvent être
systémiques (contexte familial, communautaire et social) ou individuels (personnels). Habituellement,
de nombreux facteurs interagissent.
18
Dynamique familiale et relations parentales
Selon certaines données, le comportement agressif et violent serait lié à des facteurs familiaux et
sociaux, notamment : les privations sociales et financières; la dureté et l’inconstance du parentage; les
problèmes conjugaux des parents; la violence familiale, qu’elle se manifeste entre les parents, entre
les enfants ou soit exercée par les parents envers les enfants; la mauvaise santé mentale des parents; la
violence physique et sexuelle; ainsi que l’alcoolisme, la toxicomanie ou l’abus d’autres substances par
les parents ou d’autres membres de la famille. En outre, de nombreuses filles agressives et violentes
ont des liens ténus avec leur mère.
► Extrait dans la pièce
« Là le gars des nouvelles dit que une des filles a vu son père se faire tuer devant ses yeux à l’âge de
six ans. Et que le père d’une autre fille aussi s’est fait tuer. » p.5
Difficultés à l’école
Les filles qui sont aux prises avec des difficultés à l’école, comme le rejet social par les pairs et des
liens faibles avec l’école, sont plus souvent absentes et risquent plus d’abandonner un jour leurs
études. Ces filles sont aussi plus nombreuses à se montrer agressives et violentes. Les problèmes
familiaux et les difficultés d’apprentissage sont aussi reliés aux difficultés à l’école.
Questions relatives au sexe
Les filles agressives et violentes considèrent souvent que le contrôle et la domination des hommes
envers les femmes sont normaux. Elles peuvent partager les idées des personnes qui approuvent la
violence des hommes envers les femmes parce qu’elles croient souvent que les filles et les femmes ont
moins de valeur et d’importance que les garçons et les hommes. Les filles agressives et violentes ont
tendance à attaquer les filles qu’elles perçoivent comme étant en compétition avec elles pour
l’attention masculine et à maintenir des liens sociaux avec les pairs qui peuvent, selon elles, les aider à
remporter la victoire.
Ennui et besoin d’attirer l’attention
Les filles qui adoptent des conduites sociales agressives et ont recours à l’intimidation mentionnent
que leur motivation est souvent de vaincre l’ennui en créant un émoi, en cherchant à connaître les
rumeurs, en tentant d’attirer l’attention et de se faire valoir et d’obtenir l’approbation d’un groupe
exclusif.
Liens avec les pairs délinquants
Les filles risquent plus que les garçons d’être rejetées par les pairs lorsqu’elles adoptent une conduite
agressive et violente ouverte (manifeste et directe). Cependant, les filles peuvent être tentées de se
joindre à un gang lorsqu’elles désirent fuir un foyer défavorisé sur le plan économique, accroître leur
estime de soi et leur sentiment d’appartenance ou obtenir vengeance et protection. L’association à des
pairs délinquants augmente les possibilités de comportements agressifs et violents chez les filles.
19
▼ ACTIVITÉ 2 : Dresser le portrait d’une fille violente
(activité collective orale ou activité écrite individuelle permettant d’appliquer les règles d’écriture
d’un portrait )
En classe, demandez à vos élèves d’essayer de dresser le portrait d’une fille violente : sa personnalité,
son attitude en classe ou ses comportements vis-à-vis de ses pairs, ce qui la pousse à être violente…
Des réponses des élèves se dégageront certainement des stéréotypes, des clichés et des impressions
qui peuvent être fausses ou réelles. Ainsi, en fonction des réponses et du portrait qui ressortira de la
mise en commun, vous pouvez vous référer aux mythes et aux réalités suivants concernant les filles
violentes et en faire part aux étudiants :
Les mythes abondent concernant les raisons qui poussent les filles à adopter une conduite agressive et
violente. Les raisons qui incitent les filles à devenir agressives ou violentes s’expliquent mieux
lorsqu’on examine leur vécu et leurs croyances.
Mythe
Les filles agressives et violentes…
-ne se préoccupent pas des autres.
-battent les gens sans raison ou pour le plaisir.
-essaient de montrer que les femmes sont les égales des hommes.
-sont un résultat du mouvement de la libération de la femme.
-n’ont jamais été disciplinées correctement.
-sont excitées par leur participation à des activités dangereuses.
Réalité
Les filles agressives et violentes…
-apprécient le respect et le souci des autres, la politesse, le pardon et la générosité au même titre que
les filles non violentes; elles valorisent moins l’honnêteté que les filles non violentes, mais pas moins
que les garçons.
-rationalisent l’agressivité et la violence dont elles font preuve en blâmant les autres; elles diront par
exemple, « elle m’a poussée à le faire » ou « je n’ai jamais battu quelqu’un qui ne le méritait pas ».
-ne reconnaissent pas la valeur ou le pouvoir des femmes et croient que celles-ci sont inférieures aux
hommes; elles croient que leur seul moyen d’obtenir du pouvoir est d’attirer des garçons ou des
hommes dominants.
-cherchent plus souvent l’approbation des hommes que la compétition avec eux.
-ont été disciplinées durement et ont été victimes de plus de mauvais traitements que les filles non
violentes et que les garçons violents ou non.
-ont souvent des comportements agressifs pour assurer leur domination sociale ou pour éviter d’être
contrôlées par les autres ou de devenir leur victime.
( Source : http://www.hc-sc.gc.ca/hppb/violencefamiliale/html/nfntsaggsr_f.html )
Autres sites sur la violence
http://www.ucalgary.ca/resolve/violenceprevention/Francais/regard.htm
20
Les préoccupations des adolescents
Les relations avec la famille
- Les frères et soeurs :
Dans la pièce, Braidie voue une certaine admiration pour son grand frère, Trévor. Il représente
son confident. C’est d’ailleurs à lui qu’elle s’adresse et elle le prend souvent à témoin dans
son récit des événements et de ses sentiments.
► Extrait dans la pièce
« Trévor je pense à tout ça pis à comment j’aimerais pouvoir t’en parler. J’aimerais tellement
que tu sois là, juste là couché dans ta chambre. Toi, mon grand frère, qui as l’incroyable don
de pouvoir dormir jusqu’à trois heures de l’après-midi trois mois d’affilée ; toi qui peux
rouler jusque chez vous à Whistler, en utilisant uniquement ta vision périphérique. » p.2
- Les parents :
Les jeunes ont souvent l’impression que leurs parents sont contre eux et ne les aiment pas. Ils
prétendent détester leurs parents.
► Extrait dans la pièce
« Avant je pensais que je voudrais aussi mourir si ‘man pis ‘pa mourrait. Maintenant je les
imagine morts comme ça je pourrais sortir tard pis faire ce qui me tente. […] J’suis pas du
genre suicidaire. Même si j’étais un total légume pis que mon cerveau était comme du jello je
voudrais que personne me débranche. ‘Man me débrancherait dans la seconde qui suit.
Souviens-toi de ça Trévor. Assure-toi que ‘man me débranche pas. » p.4
Communication souvent difficile entre les parents et les jeunes. Les jeunes reprochent
également l’absence d’un des deux parents, le manque d’attention :
► Extrait dans la pièce
Braidie :
« La voix de 'man et moi on est sorties au restaurant hier soir. Comme d’habitude 'pa – mieux
connu sous le nom de 'Pa Point Com – est parti en voyage d’affaire, alors ça a été, et je cite –
une sortie de filles.
Quelqu’un pourrait penser que sortir au restaurant veut dire commander à manger, manger
le manger, payer le manger. Erreur. 'Man insiste sur le fait que, un, on soit assis à la même
table. Deux, que je lise pas en mangeant. Trois, quatre et cinq que je m’enlève la toupette de
la face, que je m’assois correctement et que j’arrête de regarder partout comme si je me
demandais par où m’enfuir. Et six, elle veut qu’on reprenne contact, qu’on discute un peu. Je
lui explique, patiemment que j’aimerais mieux sauter sans parachute plutôt que d’attendre
voir quelle autre idée niaiseuse elle a derrière la tête.
Et ça finit par sortir : l’école a appelé au bureau. Ils voudraient avoir une explication pour
mes absences inexpliquées. J’explique, patiemment, que j’ai décidé de poursuivre mes études
à la maison.
Apparemment un scoop pour 'man. Et un scoop pour l’école. » p .12-13
21
Relation conflictuelle avec sa mère :
► Extrait dans la pièce
« Man pis moi on a eu une grosse engueulade hier soir, une engueulade majeure. Elle me dit,
toute bizarre avec un sourire – la maison des jeunes donne une danse en fin de semaine.
Pourquoi tu irais pas ? Je lui rappelle que je suis allée la dernière fois et dire que c’était
dégueu serait PAS ASSEZ. Elle me sort que de toute façon je suis même pas entrée, que j’ai
passé la soirée à niaiser dans le stationnement avec Adrienne. Comment elle sait ça ? Parce
qu’elle est passée par là – PLUS qu’une fois. En roulant lentement comme un policier
undercover ou comme maniaque sexuel. La vie avec elle est insupportable, un long
apprentissage de la honte. » p.8
L’amitié :
Les jeunes adolescents et adolescentes sont en quête de leur identité. Le groupe d’amis prend
une place de plus en plus grande dans cette quête et les adolescents ressentent un besoin
intense d’appartenance. L’adolescent recherche son double, son alter ego. Le groupe apporte
union, partage, identification. Durant cette période de la vie, les amitiés entre jeunes du même
sexe sont souvent fortes. Elles répondent à un besoin de se rassurer en se comparant à l’autre
et en partageant les mêmes préoccupations. L’amitié authentique réside dans la découverte de
l’autre. Souvent. Parmi sa «gang» d’amis, l’adolescent aura souvent un ou une meilleur(e)
ami(e) à qui il confie tous ses secrets et ses tracas.
► Extrait dans la pièce
« Man dit que j’ai besoin de me faire plus d’amis. Elle me rappelle qu’en cinquième année
j’ai failli avoir une crise cardiaque quand j’ai appris que pour une première fois depuis la
maternelle, moi pis Adrienne on allait pas être dans la même classe. […] J’aimais tellement
Adrienne que je me demandais souvent si j’étais pas lesbienne pis quand popa disait des
affaires comme coudonc vous deux êtes-vous nées soudées par les hanches ? je pensais que
lui aussi se posait des questions. » p. 2-3
La télévision
Les jeunes sont souvent attirés par les émissions qui fabriquent du « sensationnel » où la
violence est souvent présente.
► Extrait dans la pièce
« Je regarde une de ces émissions vraiment poches qui parle de choses vraiment poches qui
arrivent à des gens désespérément normaux. On a pas encore la permission d’avoir le câble
ce qui fait que la réception est pourrie […] L’Émission s’appelle Les Pires horreurs et
dangers jamais vécus. » p.4
Les vêtements et l’apparence extérieure
L’aspect vestimentaire est souvent mentionné dans la pièce car l’apparence extérieure est
primordiale pour les jeunes filles : souliers plate-forme, brassière de sport, jeans, manteaux,
les cheveux.
► Extrait dans la pièce
« Adrienne enlève son t-shirt. Elle porte une brassière avec des petites fleurs roses. La
mienne est pareille. Sofie ouvre sa chemise d’un coup sec. Elle porte une camisole roulée au
nombril. Sofie dit : - C’EST UNE BRASSIÈRE DE SPORT. » p.11
22
Les vêtements que l'on porte ne relèvent pas du hasard. On les choisit en fonction des saisons,
de la température, mais aussi en vue d'activités. On se vêt différemment au travail, à la
maison, au lit, lors d'une fête, lors d'une sortie.
Se vêtir dépasse largement l'aspect pratique, confort ou protection. Tantôt, les vêtements
symbolisent l'appartenance à la masse, à un groupe d'individus; tantôt ils symbolisent une
quête d'identité, des valeurs, un idéal. Les vêtements reflètent plus ou moins une image de soi
mais surtout par le vêtement "on se définit, on se décrit à soi et aux autres". Les vêtements
expriment ce qui est ressenti à l'intérieur et disent ce "quelque chose qui dépasse les
mots"(BELL).
[…]
Les gangs s'identifient et se distinguent par le port d'un costume ou d'un code vestimentaire:
un vêtement --surtout chez les filles--, les lacets de bottes. Par exemple, les Punks des années
1980 exprimaient par leurs vêtements et leur accoutrement une idéologie radicale.
(source Internet : Pierre Tombale Le symbolisme vestimentaire)
23
9. LA FORME DE LA PIÈCE : MONOLOGUE – SOLILOQUE
Qu’est-ce qu’un monologue ?
Définition
Monologue : (n.m.) propos qu'un personnage, seul sur la scène, se tient à lui-même révélant
ainsi au spectateur ses sentiments.
▼ ACTIVITÉ 1 : étude sur le monologue
En vous servant des caractéristiques du monologue classique, pouvez-vous dire quelles sont
les ressemblances et les différences entre le monologue de Braidie dans la pièce et un
monologue classique ?
Le monologue dans le théâtre classique
Aspect artificiel du procédé : c'est une convention théâtrale : le personnage est ou se croit seul
sur la scène et « pense » tout haut ; le spectateur participe pleinement à l'illusion.
I) Ses fonctions
1. Fonction de délibération
Face à un dilemme, le personnage prend le temps d'envisager les solutions possibles, leurs
avantages et leurs inconvénients, manifeste son désarroi au moment de décider, prend au
contraire une décision ou encore essaie de revenir sur une décision antérieure au monologue.
Exemple : Hermione dans Andromaque V 1
2. Fonction d'introspection
Il s'agit de monologues plus lyriques au cours desquels le personnage manifeste une émotion
en général violente, sans avoir à décider ; ces monologues sont souvent moins construits (du
moins en apparence), et montrent le désordre de la pensée du personnage qui atteint parfois
aux limites entre raison et folie.
Exemple : Phèdre dans Phèdre IV 6
3. Fonction dramaturgique
De la décision finale du monologue dépend parfois la suite de l'action de la pièce. Plus que le
désordre intérieur du personnage, il doit souligner alors l'importance de sa décision dans le
déroulement général de la pièce.
Exemple : Arnolphe dans L'école des Femmes, IV 1
II) Ses caractéristiques
1. Le destinataire
Le personnage s'adresse le plus souvent à lui-même, comme s'il réfléchissait tout haut.
Néanmoins, il peut être tenté de s'adresser à un personnage imaginaire ou absent de la scène,
croire même, dans un moment d'égarement, à la présence de l'absent et l'invectiver. Il peut
encore s'adresser au public.
Exemple : le célèbre monologue d'Harpagon dans l'Avare ; début de la tirade de Roxane dans
Bazajet, IV 5 (où elle n'a plus conscience de la présence de Zatime)
2. Les marques du trouble intérieur
Ponctuation souvent forte et abondante ; structure syntaxique souvent bouleversée ; rythme
volontiers saccadé ; importance de champs lexicaux d'ordre affectif ; rôle essentiel des
marques d'énonciation.
Exemple : tous les monologues de ce groupement !
24
Conclusion
Comme il s'agit de montrer les bouleversements de l'âme, les monologues sont
essentiellement présents dans les tragédies ; force poétique réelle de ces passages qui révèlent
les tourments d'un personnage, mais aussi la puissance de conviction du comédien qui en
endosse le rôle.
( Source : http://www.ifrance.com/Vitellus/monolog.htm )
Qu’est-ce qu’un soliloque ?
Définition
Discours qu’une personne ou un personnage se tient à soi-même. Le soliloque, plus encore
que monologue, réfère à une situation où le personnage médite sur sa situation psychologique
et morale, dévoilant ainsi, grâce à une convention théâtrale, ce qui resterait simple monologue
intérieur. La technique du soliloque révèle au spectateur l’âme ou l’inconscient du
personnage : d’où sa dimension épique et lyrique et son aptitude à devenir un morceau choisi
détachable de la pièce et ayant valeur autonome.
Les étudiants peuvent être encouragés à étudier la forme d’un monologue en s’appuyant sur
d’autres textes et à écrire eux-même un monologue.
(source : Dictionnaire du Théâtre, Patrice Pavis, Éditions Dunod, p : 332-333)
▼ QUESTIONS À POSER:
1. Quels sont les avantages et les inconvénients d’un monologue ? Quels sont les défis
que pose cette forme d’écriture ? Quels genres d’histoire peuvent bien fonctionner ?
2. Trouver des exemples de monologues chez d’autres auteurs canadien-anglais ou
canadien-français ou dans la littérature française.
▼ ACTIVITÉ 2 : activité orale sur le monologue
Technique de la voix : La bobine de fil
Cet exercice de la bobine est une activité intéressante si on travaille sur un monologue où le
personnage se met en colère...
Il s'agit de souffler doucement et le plus longtemps possible en faisant le geste de sortir un fil
de sa bouche. Il est important de dire aux élèves que cet exercice, comme tout ceux qui
concernent la voix, est là pour exercer et entraîner les cordes vocales et donc qu'il ne faut
jamais aller jusqu'aux limites de l'asphyxie.
(Source : http://www.dramaction.qc.ca/)
Les étudiants peuvent être encouragés à jouer un monologue en classe en récitant un extrait de
la pièce :
► Extrait 1 (basé sur l’humour sarcastique)
Braidie :
« La voix de 'man et moi on est sorties au restaurant hier soir. Comme d’habitude 'pa – mieux
connu sous le nom de 'Pa Point Com – est parti en voyage d’affaire, alors ça a été, et je cite –
une sortie de filles.
25
Quelqu’un pourrait penser que sortir au restaurant veut dire commander à manger, manger
le manger, payer le manger. Erreur. 'Man insiste sur le fait que, un, on soit assis à la même
table. Deux, que je lise pas en mangeant. Trois, quatre et cinq que je m’enlève la toupette de
la face, que je m’assois correctement et que j’arrête de regarder partout comme si je me
demandais par où m’enfuir. Et six, elle veut qu’on reprenne contact, qu’on discute un peu. Je
lui explique, patiemment que j’aimerais mieux sauter sans parachute plutôt que d’attendre
voir quelle autre idée niaiseuse elle a derrière la tête.
Et ça finit par sortir : l’école a appelé au bureau. Ils voudraient avoir une explication pour
mes absences inexpliquées. J’explique, patiemment, que j’ai décidé de poursuivre mes études
à la maison.
Apparemment un scoop pour 'man. Et un scoop pour l’école. » p .12-13
► Extrait 2 (basé sur un ton dramatique et d’angoisse)
Braidie : «Ceux qui regardaient, peut-être qui pensaient que c’était pas pour vrai ; peut-être
quand ils gueulaient ou riaient en fait ils étaient complètement figés. Peut-être qu’ils sont
juste tellement contents de pas être à la place de la fille- dont les cheveux brûlent sous la
flamme d’un briquet – qui savent même pas comment formuler dans leur tête le mot stop.
Peut-être qu’ils pensent que le silence est leur passe-droit, la seule manière de pas finir
comme cette fille-là.
Même ceux qui ont rien vu, qui ont juste entendu parler de ce qui s’était passé, ils portent
aussi le silence en eux – comme un cadeau empoisonné, passé de main en main. Quand ils
rentrent à la maison peut-être qu’ils vont rêver qu’ils sont devenus aveugles. Parce qu’ils
peuvent plus supporter de voir la reprise – quand la fille a levé les yeux et supplié qu’on
l’aide.
Ou peut-être c’est le gars de Burnaby l’hiver dernier, quand il a écrit son mot d’adieu avant
de monter sur le garde-fou du pont Putallo.
Ou peut-être c’est Sofie. Parce qu’au moment où tu pensais que tout ça c’était du passé tout
reprend depuis le début.
Trevor – tu te souviens comment j’ai passé les cinq premières années de ma vie à me cacher
entre les jambes de man chaque fois qu’on se retrouvait en public ? C’est le problème avec le
silence. Je peux plus bouger, même si je veux. Et je commence à penser qu’Adrienne agit à
ma place.» p.21
▼ ACTIVITÉ 3 : Les étudiants peuvent être encouragés à jouer un monologue en classe en
présentant à voix haute ce qui se passe dans leur tête pour développer leur créativité, pour
utiliser l’humour, organiser les informations de façon cohérente et sélectionner les
informations essentielles.
Déroulement de la séance :
- Animer une discussion sur ce qu’est le monologue
- Faire écouter un monologue d'Yvon Deschamps ou de toute autre personne afin de
faire découvrir comment le monologue peut être développé.
- Faire ensuite un remue-méninges sur ce qui caractérise le monologue et comment il
peut mettre les idées en valeur.
- Faire choisir aux élèves un sujet à partir d'une liste ou tout simplement à partir de leurs
idées.
- Présenter la fiche pour faire le plan du monologue.
26
-
Permettre aux élèves de travailler deux par deux ou en équipe, afin de recevoir de la
rétroaction sur leur monologue.
Suggestions de sujets
- je me regarde dans le miroir le matin
- ce que je pense de...
- je me prépare à une entrevue pour un emploi
- je tente de faire rire un enfant de 6 ans
- dans une boutique, j'essaie un vêtement qui me donne une drôle d'apparence
- un acte de bouffonnerie
- je cherche des arguments pour expliquer mon retard d'hier soir
- je veux annoncer à mon ami ou à mon amie que je veux le quitter
je me souviens qu’une fois à l’école…
( Source : http://www.sasked.gov.sk.ca/docs/francais/fransk/fran/sec/prg_etudes/actnc15.h )
27
10. AUTRES ACTIVITÉS SUR LA PIÈCE
Les défis de monter un spectacle de tournée:
Faire la tournée d’une production exige la conception d’un décor flexible et capable de
s’adapter à différents lieux de représentation. Le comédien sur scène doit également faire
preuve d’une grande capacité d’adaptation puisqu’à chaque représentation la salle de
spectacle est différente.
▼ QUESTIONS À POSER:
1. Est-ce que le décor conçu par Julie Martens était pertinent et efficace par rapport à la
pièce ?
2. Quels sont les défis évidents concernant la scénographie et le jeu de la comédienne ?
3. Quels sont les avantages de l’utilisation du multimédia ?
4. Quels sont les impacts de la scénographie, des éclairages et de la vidéo sur les
spectateurs ?
5. Quels sont les défis pour la comédienne de jouer seule sur scène ?
6. Comment est-ce que les spectateurs ont réagi à la pièce ?
Comparaison entre le contexte de la pièce et celui de votre communauté :
L’histoire de la pièce se déroule sur une île sur fond d’une histoire qui s’est passée à Victoria
et qui a été très médiatisée. Cependant, la pièce véhicule des messages auxquels les jeunes de
partout au Canada peuvent s’identifier. Les étudiants trouveront donc intéressant de discuter
des différences et des ressemblances entre leur propre communauté et le monde de Braidie.
▼ QUESTIONS À POSER:
1. Qu’est-ce qui vous semble familier entre le monde de Braidie et la situation contre
laquelle elle se bat ?
2. Pouvez-vous reconnaître les groupes d’adolescents qu’elle décrit, ses amies y compris,
parmi les personnes qui vous entourent ?
3. Quelles sont les différences géographiques et culturelles entre l’environnement de
Braidie et le vôtre ?
4. Qu’est-ce qui poussent les jeunes dans la pièce à intimider un camarade ou à abuser de
lui ? (un lieu isolé ? l’ennui ? les relations avec leur famille ? …)
5. Le phénomène d’intimidation est-il devenu trop répandu ou trop grave dans nos
communautés ?
6. Les gens sont-ils conscients de la gravité de ce phénomène ?
7. Est-ce un sujet tabou dans notre société ?
8. Quelles sont les ressources mises en place pour aider les jeunes susceptibles de
devenir des victimes de ce phénomène ?
La dernière question peut permettre de faire une recherche et de rassembler les
informations concernant les différents moyens d’aider à contrer ce phénomène dans votre
communauté ou dans votre école ; de faire une liste des ressources disponibles.
▼ ACTIVITÉ 3 : Faire appel à l’imagination des jeunes : Écrire ou imaginer la suite de
l’histoire est une activité classique mais les étudiants aiment généralement créer leur propre
histoire sur le « prochain chapitre » dans la vie du ou des personnages de la pièce. Qu’arrivet-il à Braidie ? Retourne-t-elle à l’école ? Comment sa rencontre avec ses amies se passera-telle après l’incident ? Qu’arrive-t-il à Sofie ou à Adrienne ?
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11. ANNEXES
ANNEXE 1 - ARTICLES SUR LE FAIT DIVERS
Le Quotidien
Nouvelles générales, mardi 25 novembre 1997, p. 18
Meurtre d'une jeune fille de 14 ans
Trois adolescents retrouvent leur liberté
PC
Victoria, C.-B. - Trois des huit adolescents accusés du meurtre d'une adolescente de 14 ans ont été libérés hier. Il
s'agit de trois jeunes filles, qui devront cependant respecter les conditions assorties à leur libération.
La police a par ailleurs identifié la victime: Reena Virk, une jeune fille de 14 ans apparemment sans histoire,
originaire de Saanich, une ville de 105 000 habitants en banlieue de Victoria.
Les parents de la victime étaient présents pour entendre l'avocat de la Couronne raconter comment leur jeune
fille avait été battue à mort sur un pont de la région.
Au cours des derniers jours, les enquêteurs de trois corps de police ont fouillé les indices qui affluaient à leurs
bureaux au sujet de cette affaire, qui a stupéfié la région depuis que le corps a été découvert, dans une crique
samedi.
Quant à la plupart des jeunes (sept filles et un garçon) qui ont été arrêtés et accusés, ils fréquentent une école
secondaire située à deux pas de l'endroit où le corps a été découvert. Vu leur âge, ils ne peuvent pas être
identifiés. Les accusés ont tous entre 14 et 16 ans.
Deux des filles qui ont été libérées hier doivent respecter un couvre-feu à compter de 18 h, ne doivent pas
contacter les autres accusés ni quitter la région. La troisième ne doit pas quitter le domicile familial.
Le meurtre est survenu le 14 novembre après un party au cours duquel une bagarre est survenue quand l'un des
jeunes a écrasé une cigarette dans le front de la victime, selon le témoignage de la soeur d'une des accusées.
Plus tard, un garçon et une fille ont rencontré la victime près du pont, lui ont cassé les deux bras et l'ont noyée.
Au moment de leur entrée dans la salle d'audiences, les jeunes filles affichaient hier une certaine assurance, mais
se sont mises à pleurer durant le déroulement du procès.
L'avocat de la Couronne, Don Morrison, a laissé entendre qu'il évaluait la possibilité d'aggraver les accusations,
voire de transporter l'affaire devant un tribunal pour adultes.
A l'heure actuelle, sept des huit jeunes impliqués dans cette affaire sont accusés de voies de fait graves, l'autre
étant accusé de meurtre non prémédité.
Les accusés ont été arrêtés après que la police eut commencé à enquêter sur des rumeurs qui circulaient, la
semaine dernière, à l'effet qu'une fugueuse avait été tuée et son corps jeté à l'eau.
D'autres arrestations pourraient être faites, a indiqué le constable Chris Horsley.
29
Le Droit
Le Pays, mercredi 26 novembre 1997, p. 18
Meurtre à Saanich: des preuves plus accablantes
PC
Saanich - Sept filles et un garçon accusés d'avoir battu à mort une adolescente de 14 ans, Reena
Virk, pourraient faire face à de nouvelles accusations et l'un des agresseurs pourrait même être
accusé de meurtre au premier degré.
Un porte-parole de la police de cette banlieue de Victoria a déclaré hier que c'était là une possibilité
à la suite de nouvelles preuves accumulées relativement à cet assassinat brutal qui ravive le débat
sur la violence parmi les jeunes.
Sept des huit jeunes sont accusés d'agression grave et le huitième est accusé de meurtre.
«C'est possible que certaines personnes qui sont actuellement accusées d'agression grave puissent
être accusées de meurtre non prémédité», a déclaré l'agent Chris Horsley, de la police de Saanich.
Il a ajouté qu'une fille de 15 ans actuellement accusée de meurtre non prémédité pourrait bientôt
se voir accuser de meurtre prémédité.
Virk, une adolescente troublée qui avait quitté le domicile familial, a vraisemblablement été tuée le
14 novembre, lors d'une fête sur un pont entre Saanich et Esquimalt.
Après avoir pris connaissance de la rumeur de ce meurtre, la police a arrêté huit suspects, sept
filles et un garçon âgés de 14 à 16 ans. Le corps de Reena Virk a été découvert samedi.
Le procureur de la Couronne a révélé que Virk avait été agressée à deux reprises, d'abord par un
groupe de filles. Elle serait morte après une deuxième attaque survenue sur le pont.
L'émotion était évidente mardi sur le pont, alors que des résidants ont fiché plus de 40 bouquets
de fleurs dans le garde-fou. Plus tard, des membres de la famille de Reena Virk ont placé une
couronne mortuaire sur le pont.
L'oncle de la jeune fille, Balraj Pallan, a estimé que la tragédie était une nouvelle démonstration sur
les dangers qui guettent les adolescents aujourd'hui.
Mardi, des plongeurs de la police ont fouillé les eaux boueuses près de l'endroit où le corps a été
trouvé, vraisemblablement à la recherche de l'arme du crime.
Catégorie : Politique nationale et internationale
Sujets - Le Droit : Meurtres et homicides involontaires; Arrestations, opérations, brutalité, etc.;
Adolescents et jeunes adultes
Lieu(x) géographique(s) - Le Droit : Colombie Britannique
Type(s) d'article : Nouvelle
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ANNEXE 2 - VOCABULAIRE ET EXPRESSIONS
Fam = langage familier / oral = langage oral / Can. franç = canadien français
Un monodrame : monodrama
Un monologue : (du grec monologos, discours d’une seule personne) monologue, soliloquy
Un soliloque : (du latin solus, seul et loqui, parler) soliloquy
LE TEXTE
Page 2
1. de mes tripes : from my guts
2. le pré-fini : panelling
3. donner la chienne : to scare
4. ‘man (abréviation de maman) : mom
5. Là ça fait : That’s enough
6. J’en ai ma claque ! : I have enough ! To be fed up with something
7. un perce-oreille : ear wig
8. gruau : oatmeal
9. pis (abréviation de puis) (fam. oral) : then
10. cette conne d’île : that stupid island
11. une cantine : canteen, cook shack
12. corneille virée folle (fam. oral, Can. franç) : crow gone nuts
page 3
1.
2.
3.
4.
5.
6.
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1.
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5.
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11.
12.
13.
page 5
1.
2.
3.
4.
5.
6.
d’affilée : in a row
un hydravion : a seaplane
un matelas: a matress
mon front de bœuf : insolence, the basic snarkiness of my disposition
mettre les pieds à l’école : to go to school
la maternelle: kindergarden
capoter (fam. oral, Can. franç) : drove me nuts
un chandail: a sweater
une chaise berçante : a rocking chair
faire ce qui me tente (fam. oral, Can. franç ): do what I want
débrancher: unplug
Faque : (abréviation pour fait que) – (fam. oral, Can. franç) : so
un divan : a sofa
poche (adj.) (fam. oral, Can. franç) : stupid, ridiculous
pourri-e- (adj.) : no good
un front de klingon : alien-like features, Star Trek character
le corps d’un slinky : bodies flowing up and down, spiral shaped toy
pogner des scènes cochonnes (fam, oral Can. franç) : to catch dirty movies, zap down something racy
from Pay
un gradin : bleachers
Fouille-moi c’est quoi le problème : Don’t ask me what is wrong with…
fonce carré dans le monde : smashes right into the crowd
genre (fam. oral) : like
une épaule: shoulder
un contrevenant/ une contrevenante: young offender
flou (adj.) : fuzzy
brouillé (adj.) : blurred, smudged
une gomme : eraser
voies de fait : assault
31
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
un meurtre : a murder
prendre sa pause : to take a break
frue (abbreviation de l’adj. Frustré) : frustrated
se faire passer pour normales : to pretend to be normal
les lèvres gercées : chapped lips
allo (fam. oral Can. franç) : hello
une grimace: (making a) goofy face
page 6
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
un drapeau : a flag
t’sais c’est quoi ? (oral pour Est-ce que tu sais ce que c’est ?) :do you know what it is ?
rouillé-e- (adj.) : rusted
espionner : to spy
fins (adj. fin/fine) : nice (en Can.franç) / thin, slim en français de France
grincer des dents : grinding his/her teeth
être en crisse (fam. oral Can. franç) : to be upset
page 7
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
On est en amour (Can. franç) : to be in love / être amoureux en français de France
des piles et des piles de : tones of…
une crinière : mane
une queue : tail
courir au galop : galloping
trotter : to trot
hénir : to neigh
un enclos : paddock
avoine : oat
une tresse : braid
une punition : a penalty
page 8
1.
2.
3.
4.
un pou/des poux : a louse/some louse
une engueulade : arguement
niaiser (fam. oral Can. franç) : hung out
la honte : shame
page 9
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
un témoin : a witness
dénoncer : to report
jouer à la marelle : playing hopscotch
une agression : assault
passer au cash : to get what is coming (in this case, to get beat up)
cracher : to spit
casier judiciaire : criminal record
checke ce que je viens de faire ? (fam. oral, Can. franç): look at what I just did
une conne : idiot
page 10
1. un casier : locker
2. le dossier : case
page 11
1. une brassière : bra
2. un nombril : belly button
3. déshabiller : to undress
32
page 12
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
un jeune héritier : young heir
étuis à crayons : pencil case
tirailler : pummeling
le chauffeur : the driver
un mollet : calf
affaire gluante : something slimy
chantait une comptine : were chanting
page 13
1. un toupette (fam. oral Can. franç) : bangs
2. s’entretuer : to kill one another
page 14
1. pisser dans nos culottes : pee in our pants
2. devine ce qu’on s’en va faire ? Ça tentes-tu de venir ? (fam. oral Can. franç) : Guess what we’re
gonna do. Do you feel like coming ?
3. un talon : heel
4. espadrilles (can.franc) : running shoes
5. une cuisse : thigh
page 15
1.
2.
3.
4.
5.
6.
un avertissement : a warning sign
rapetisser : to shrink
la brume : fog
Sofie se retrouve écrasée contre la vitre. Son visage vire gris. : Sofie finds herself up against the
window. Her face turns grey.
ses fesses sont restées pognées (fam. oral Can. franç ): her bum got stuck
une narine : nostril
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1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Calvaire, veux-tu ben me dire à quoi tu joues ? : What the hell do you think you’re doing ?
un rot : burp
effouaré (fam. oral Can. franc) : laid back
flotifflotant : bobbing
une camisole de sauvetage : lifejacket (un gilet de sauvetage en français de France)
Ça m’a jeté à terre : It floored me
plate (fam, oral, Can. français) : boring
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1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
à l’aveuglette : blindly
une branche de lauriers : laurel leaf
juter : to leak
croire dur comme fer : to firmly believe
depuis des siècles : in ages
drette-là (fam. oral Can. franç) : right there
fixer : to stare
page 18
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
en lambeaux : in rags
un coquillage : seashell
grimper dans les broussailles : to climb into the brushwood
une cheville : ankle
sonner la cloche : to ring the bell
retenir son souffle : to hold his/her breath
glisser : to slide
visée, tirée, frappée : aimed, shot, hit
cave (adj.) (fam. oral Can.franc) : stupid
ressuciter : to come back from the dead
33
page 19
1.
2.
3.
4.
5.
6.
soudée par la tête : joined at the head
se faufiler : to sneak into
une poitrine : chest
abandonnait : was giving up
tapisser le mur : cover the walls
hurler : to scream
page 20
1. catcher (fam. oral Can. franc) : to understand
2. a pas rapport (fam. oral): doesn’t fit
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1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
vont clancher (fam. oral Can. franç) : are going to get
pénible : miserable
une famille d’accueil : foster home
fuguer : to run away from home
gueulaient : yelled
figer : to freeze
un briquet : lighter
empoisonné : poisoned
supplier : to plead
un garde-fou : rail
par exprès : on purpose
un traversier : ferry
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1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
un stationnement : parking lot
Il pleut des cordes : it’s raining hard
un char (oral Can. franç): car
débile léger : sort of an idiot
se tirailler : pummeling each other
une ancre : anchor
un capuchon : hood
un corridor : hall way
abri-bus : bus shelter
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1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
perché sur le quai à deux doigts de m’étriper : waiting on the dock, ready to strangle me
une cabine : stall
brailler : crying
les yeux comme des lapins albinos : her eyes are rabbity pink
broncher : to budge, blink
Fais de quoi, dis de quoi, n’importe quoi, réagis. : Do something, say something, anything, react.
dans le fond de la bol (fam. oral Can. franc) : down the drain
bobettes (fam. oral Can. franc) : underwear
avoir mal au coeur : to be sick to the stomach
le bus démarre : the bus pulls out
ta yeule ( = ta gueule ) (fam. oral Can. franç) : shut up
page 26
1. une lépreuse : leper
2. regretté : defunct
3. répréhensible : despicable
page 27
1. une joue noircie : blackened cheek
2. s’enfuir : to run away
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