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J Gynecol Obstet Biol Reprod 2000 ; 29 : 351-361. Mise à jour Le traitement de la grossesse extra-utérine en l’an 2000 C. Chapron*, H. Fernandez**, J.B. Dubuisson* * Service de Gynécologie-Obstétrique (Pr Dubuisson), Clinique Universitaire Baudelocque, CHU Cochin Saint-Vincent de Paul, Paris. ** Service de Gynécologie-Obstétrique (Pr Frydman), Hôpital A. Béclère, Clamart et Unité INSERM 292 (Pr. Spira). RÉSUMÉ La cœliochirurgie est aujourd’hui le traitement de référence de la grossesse extra-utérine (GEU). Comme par laparotomie, le traitement cœliochirurgical de la GEU peut être conservateur (salpingotomie) ou radical (salpingectomie). Après traitement percœlioscopique conservateur, les échecs sont diagnostiqués par la surveillance de la décroissance des bêta hCG. Les résultats de fertilité après traitement cœliochirurgical de la GEU sont comparables à ceux observés après un traitement identique par laparotomie. La connaissance des facteurs de risques de GEU, combinée à la réalisation des dosages de l’hCG, de la progestérone et de l’échographie endovaginale permet le diagnostic précoce des GEU, en dehors de l’urgence, et autorise une stratégie thérapeutique médicale dans plus de 30 % des cas. En tenant compte de critères d’inclusion stricts, le traitement par le Méthotrexate (1 mg/kg), par voie locale ou systémique, en dose unique éventuellement associé à la Mifepristone, donne un taux de succès compris entre 90 et 95 %. Quel que soit le traitement, le pronostic de fertilité n’est pas corrélé aux caractéristiques de la GEU mais dépend uniquement de l’âge et des antécédents de la patiente. Mots-clés : Grossesse extra-utérine • Cœliochirurgie • Traitement médical. SUMMARY Operative laparoscopy is currently the best treatment for pregnancy (EP). As with laparotomy, laparoscopic treatment of EP can be either conservative (salpingotomy or radical (salpingectomy). After conservative laparoscopic treatment, failures are diagnosed by monitoring the drop in beta-hCG levels. Fertility results after laparoscopic treatment of EP are comparable with those observed after similar treatment by laparotomy. Better knowledge o the risk factors of EP, development of hCG assays using serum progesterone and high resolution sonography using vaginal probes allow early diagnosis of EP and a nonsurgical approach in more than 30% of cases. When inclusion criteria are strict, methotrexate administered by local injection or systemically (1 mg/kg) in a single dose or in combination with mifepristone gives a 90 to 95% success rate. Whatever treatment protocol is used, fertility prognosis after EP is not correlated to the features of EP but depends mainly on patient age and past history. Key words: Ectopic pregnancy • Operative laparoscopy • Medical treatment. Ces dernières années ont été marquées en matière de grossesse extra-utérine (G.E.U.) par des progrès considérables tant sur le plan diagnostique que sur le plan thérapeutique. En ce qui concerne le diagnostic, celui-ci est de plus en plus précoce grâce à la possibilité d’effectuer un dosage radio-immunologique des bêta hCG ainsi qu’aux performances de l’échographie endovaginale. Sur le plan thérapeutique, la mise au point des techniques cœliochirurgicales conservatrice [1] et radicale [2] et plus récemment le développement du traitement médical ont considérablement modifié la prise en charge de cette affection. L’objet de ce travail est d’effectuer une mise au point sur le traitement de cette pathologie gynécologique dont la fréquence, en augmentation, est estimée à 2 % des grossesses [3, 4]. LE TRAITEMENT CHIRURGICAL Préciser les modalités du traitement chirurgical de la GEU impose de répondre aux deux questions suivantes : Tirés à part : C. Chapron, à l’adresse ci-dessus. Reçu le 20 octobre 1999. Avis du Comité de lecture le 22 décembre 1999. Définitivement accepté le 24 janvier 2000. © MASSON, Paris, 2000. C. Chapron et collaborateurs — le traitement chirurgical doit-il en l’an 2000 être réalisé par cœlioscopie ou par laparotomie ? — le traitement doit-il être conservateur ou radical ? Laparotomie ou cœliochirurgie ? Auteurs Fertilité après traitement chirurgical conservateur de la GEU : Résultats des trois études prospectives randomisées. Fertility after conservative surgical treatment of ectopic pregnancy. Results of three randomized prospective studies. Année Cœliochirurgie Laparotomie N N n Fertilité après traitement chirurgical conservateur de la GEU [8]. Fertility after conservative surgical treatment of ectopic pregnancy. GIU Technique chirurgicale Trois études prospectives randomisées [5-7] ont comparé les résultats du traitement chirurgical conservateur de la GEU (salpingotomie) selon que l’intervention ait été réalisée par laparotomie ou par voie cœliochirurgicale. Ces travaux permettent de conclure à des pertes sanguines significativement moins importantes, à la prescription significativement moins élevée d’analgésiques en post-opératoire, à des durées d’hospitalisation et de convalescence moindres ainsi qu’à des bénéfices économiques en faveur du traitement cœliochirurgical. Sur le plan de la fertilité post-opératoire, ces séries prospectives randomisées [5-7] montrent également que les chances de grossesses intra-utérines (GIU) après traitement conservateur sont comparables que la salpingotomie ait été réalisée par laparotomie ou par voie cœliochirurgicale (tableau I). De même le risque de récidives n’est pas plus important lorsque le traitement conservateur est réalisé par voie cœliochirurgicale (tableau I). Dans la littérature, l’analyse des résultats des travaux non randomisés donne les mêmes conclusions [8] (tableau II). En ce qui concerne le traitement radical (salpingectomie), il n’existe à notre connaissance pas de travaux Tableau I Tableau II % n N n % N n Laparotomie 811 498 61,4 125 15,4 Cœliochirurgie 703 429 61,0 109 15,5 prospectifs randomisés. Les résultats rapportés par Oelsner [9] et par Fernandez [10] montrent que les chances de GIU sont au moins comparables que la salpingectomie ait été faite par voie cœliochirurgicale ou par laparotomie voire supérieure après cœliochirurgie [10] et qu’il en est de même pour le risque de récidives (tableau III). Ces résultats, très favorables au traitement chirurgical endoscopique, sont confortés par le fait que la cœliochirurgie expose à un risque adhérentiel postopératoire moindre par rapport à la laparotomie. Ceci a été démontré dans le travail prospectif randomisé réalisé par Lundorff [11]. Dans cette étude le risque adhérentiel post-opératoire sur la trompe, siège de la GEU, était significativement moins important par cœlioscopie que par laparotomie (16 % versus 52 % ; p < 0,001). Le seul inconvénient du traitement cœliochirurgical conservateur est celui du risque de persistance trophoblastique. Ce risque d’échec est plus important que celui observé après traitement conservateur par laparotomie [8] (tableau IV). Malgré cet élément, toutes les données de la littérature concordent et plaident Tableau III % Fertilité après traitement chirurgical radical de la GEU. Fertility after radical surgical treatment of ectopic pregnancy. Auteurs a) Taux de grossesse intra-utérine : GEU Année Cœliochirurgie Laparotomie N N n % n % Murphy [5] 1992 8 7 88 10 5 50 Vermesh [6] 1989 19 13 68 21 15 71 a) Taux de grossesse intra-utérine : Lundorff [7] 1991 42 22 52 45 20 44 Oelsner [9] 1994 32 18 56,3 117 77 65,8 69 42 61 76 40 53 Fernandez [10] 1998 122 77 63,1 62 27 43,5 154 95 61,7 179 104 58,1 Total b) Taux de récidives : Total Murphy [5] 1992 8 0 0 10 2 20 b) Taux de récidives : Vermesh [6] 1989 19 1 5 21 4 19 Oelsner [9] 1994 32 2 Lundorff [7] 1991 42 4 10 45 5 11 Fernandez [10] 1998 122 13 69 5 7 76 11 14 Total 154 15 Total 352 6,2 117 14 11,9 62 6 9,6 9,7 179 20 11,2 10,6 © MASSON, Paris, 2000. Mise à jour • Le traitement de la grossesse extra-utérine en l’an 2000 Tableau IV Échecs du traitement chirurgical conservateur de la GEU [8]. Failures after conservative surgical treatment of ectopic pregnancy. Technique chirurgicale Taux d’échecs N n % Laparotomie 230 9 3,9 Cœliochirurgie 699 58 8,3 aujourd’hui en faveur de la cœliochirurgie comme étant le traitement chirurgical de référence de la GEU. En l’an 2000 les indications de la laparotomie ne relèvent que des contre-indications de la cœliochirurgie (tableau V). Ces contre-indications sont dominées par l’inexpérience du chirurgien. Il est important de souligner qu’un hémo-péritoine, même important, n’est pas une contre-indication formelle à effectuer un traitement cœlioscopique. Si les constantes hémodynamiques sont parfaitement maîtrisées par l’anesthésiste, le traitement cœliochirurgical peut être réalisé dans d’excellentes conditions. Les contre-indications relatives sont directement corrélées à l’expérience du chirurgien. Le traitement cœliochirurgical étant le traitement de référence, plusieurs points essentiels doivent impérativement être soulignés en ce qui concerne la technique opératoire : — La salpingotomie est la technique de référence du traitement cœliochirurgical conservateur. L’existence d’un hématosalpinx impose de réaliser une salpingotomie, le risque d’échecs étant en effet trois fois plus important si une aspiration par voie transpavillonnaire est effectuée [12, 13]. — La suture tubaire n’est pas nécessaire après traitement cœliochirurgical conservateur. Tulandi et Tableau V Contre-indications du traitement cœliochirurgical de la GEU. Contraindications of laparoscopic treatment of ectopic pregnancy. a) Contre-indications formelles : — Inexpérience de l’opérateur +++ — État hémodynamique instable. b) Contre-indications relatives : — Hémopéritoine important. — Obésité. — Antécédents chirurgicaux abdomino-pelviens importants. — GEU Interstielles. — GEU cornuales. — Hématocèles enkystées dans le Douglas. J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 29, n° 4, 2000 Guralnick [14] ont, dans un travail randomisé réalisé par laparotomie, montré que le fait de suturer la salpingotomie non seulement n’augmentait pas les chances de GIU mais que les grossesses survenaient plus tardivement pour les patientes dont la trompe avait été suturée. La comparaison des résultats de fertilité après traitement cœliochirurgical conservateur confirme qu’il n’y a aucun bénéfice à effectuer une suture percœlioscopique de la trompe dans le but d’augmenter les chances de GIU [15]. — Une surveillance de la décroissance des bêta hCG, jusqu’à négativation complète, est indispensable après salpingotomie percœlioscopique [16] en raison du risque de rétention trophoblastique, risque dans la littérature très variable d’un auteur à l’autre (3 à 15 %). Une telle attitude permet de diagnostiquer précocement les échecs (48e heure) et de proposer une prise en charge adaptée par l’injection de Méthotrexate par voie intramusculaire (IM) à la dose de 1 mg par Kg avant que la patiente ne quitte l’hôpital. — La toilette abdomino-pelvienne, trop souvent banalisée, est un temps opératoire essentiel, que le traitement cœlioscopique ait été conservateur ou radical. Sa réalisation en fin d’intervention doit être systématique et minutieuse. Cette toilette permet non seulement d’éliminer tous les caillots, source d’adhérences post-opératoires, mais aussi de minimiser le risque d’implantation trophoblastique secondaire, complication qui peut survenir quelles que soient les modalités du traitement cœliochirurgical (conservateur ou radical) [17, 18]. Le traitement cœliochirurgical doit-il être conservateur ou radical ? Cette question est essentielle pour les patientes présentant un désir de fertilité après leur GEU. Une revue de la littérature des résultats de fertilité après traitement cœlioscopique de la GEU [8], rapportée dans le tableau VI, permet de faire les deux conclusions suivantes : — Contrairement à une idée reçue, les chances de GIU, toutes patientes confondues, semblent comparables, que le traitement ait été conservateur ou radical. — Si le risque de récidives est significativement moins important lorsque le traitement cœliochirurgical est radical, il faut souligner que ce risque reste élevé après salpingectomie, en moyenne de 10 %. Ceci permet d’affirmer que la réalisation d’une salpingectomie ne permet en aucun cas d’éliminer le risque de récidives de la GEU. Cette observation est confirmée par les résultats de deux études récentes 353 C. Chapron et collaborateurs Tableau VI Fertilité après traitement cœliochirurgical de la GEU : Revue de la littérature. Fertility after laparoscopic treatment of ectopic pregnancy. Data from the literature. Technique cœliochirurgicale GIU GEU Année N n % n % 1997 528 280a 53 78b 15 1997 1246 614a 49 123b 10 1) Salpingotomie : Yao et Tulandi [8] 2) Salpingectomie : Yao et Tulandi [8] a : Chi 2 = 2,08 ; p = ns b : Chi 2 = 8,86 ; p = 0,003 françaises qui rapportent, après salpingectomie percœlioscopique pour GEU, des taux de récidives 11 % [10] et 15 % [19]. Après traitement cœliochirurgical conservateur, les caractéristiques de la GEU (taille, importance de l’hémo-péritoine, localisation) n’affectent pas de façon statistiquement significative les résultats de fertilité [20, 21]. Ces observations sont importantes dans la mesure où elles ont des implications cliniques : — La taille ne doit pas être considérée comme un facteur limitant les indications du traitement cœliochirurgical conservateur. Si initialement ce traitement était préconisé pour les patientes présentant des GEU de petites tailles, nous avons démontré qu’il était parfaitement possible sans affecter la fertilité des patientes de traiter de façon conservatrice des GEU de plus de 3 cm [20]. — Le traitement cœliochirurgical conservateur peut être proposé quelle que soit la localisation de la GEU tubaire, y compris dans les localisations isthmiques [22]. — L’existence d’une rupture tubaire ne doit plus être considérée comme une indication formelle de salpingectomie. Si les dégâts tubaires ne sont pas trop importants et que la rupture est linéaire et limitée, il est possible d’utiliser la rupture spontanée pour effectuer l’aspiration du trophoblaste et conserver la trompe [20]. Quelles que soient les modalités du traitement chirurgical, le pronostic de fertilité est corrélé de façon statistiquement significative aux antécédents et à l’âge de la patiente [10, 19-21]. Les excellents résultats de fertilité des patientes présentant une GEU sur stérilet permettent de souligner de façon indirecte le rôle pronostique majeur joué par les antécédents tubaires [23]. Ce résultat s’explique parfaitement 354 dans la mesure où, si le stérilet est prescrit de façon correcte, il le sera chez des patientes ne présentant ni antécédent infectieux, ni antécédent tubaire. L’analyse de la fertilité chez les patientes porteuses d’un stérilet au moment de la GEU nous a permis indirectement de sélectionner une population de patientes sans antécédent tubaire et donc présentant un pronostic de fertilité très supérieur à celui de l’ensemble des patientes faisant une GEU. Les antécédents tubaires de la patiente affectent la fertilité de plusieurs façons [20, 21] : — ils diminuent de façon statistiquement significative les résultats bruts de fertilité en diminuant les chances de GIU et en majorant le risque de récidives ; — ils diminuent de façon statistiquement significatives les taux cumulatifs de GIU ; — ils retardent la survenue des GIU ; — ils altèrent d’autant plus la fertilité qu’ils sont associés chez une même patiente ; — ils favorisent la survenue de récidives homolatérales [24]. Les antécedents n’affectant pas tous de la même façon le pronostic de fertilité après GEU, nous avons proposé un Score Thérapeutique de la GEU [20, 21] (tableau VII). L’analyse des résulats de fertilité en fonction du score thérapeutique de la GEU et des modalités du traitement cœliochirurgical permet de faire les observations suivantes (tableau VIII) : — Plus le score est élevé plus le pronostic de fertilité est altéré. — Pour les patientes sans antécédent tubaire (score = 0), les résultats de fertilité sont rigoureusement comparables après salpingotomie et après salpingectomie. En d’autres termes la réalisation d’une salpingectomie n’est absolument pas synonyme d’une Tableau VII Score Thérapeutique de la GEU [20, 21]. Therapeutic score of ectopic pregnancy [20, 21]. Paramètres Poids statistique Score ATCD de GEU 0,434 2 GEU supplémentaire 0,261 1 ATCD d’adhésiolyse percœlioscopique 0,258 1 ATCD microchirurgie tubaire 0,351 2 Trompe unique 0,472 2 ATCD de salpingite 0,242 1 Adhérences homolatérales 0,207 1 Adhérences controlatérales 0,198 1 © MASSON, Paris, 2000. Mise à jour • Le traitement de la grossesse extra-utérine en l’an 2000 Tableau VIII Fertilité après traitement cœliochirurgical de la GEU : Résultats en fonction du score thérapeutique de la GEU et des modalités du traitement cœlioscopique (conservateur ou radical). Fertility after laparoscopic treatment of ectopic pregnancy. Outcome by therapeutic score of ectopic pregnancy and type of laparoscopic treatment (conservative or radical). Score thérapeutique de la GEU Traitement conservateur* Traitement radical** 0 84,1 81,2 1 71,1 60,9 2 57,5 34,4 3 31,2 40,0 4 25,0 37,5 5 18,7 35,5 >5 6,2 40,0 * : Pouly — Chapron : référence 20 ** : Dubuisson — Chapron : référence 19 altération du pronostic de fertilité. Il est parfaitement possible après salpingectomie d’obtenir d’excellents résultats de fertilité avec un taux de GIU de plus de 80 % pour des patientes sans antécédent. La synthèse de ces éléments concernant le traitement chirurgical de la grossesse extra-utérine permet d’affirmer les points suivants : — En l’an 2000 le traitement chirurgical de référence, sauf exceptionnelles contre-indications, est le traitement cœliochirurgical. Ceci soulève la nécessité de se donner les moyens pour une formation correcte des praticiens aux techniques cœliochirurgicales. — La toilette abdomino-pelvienne fait partie intégrante du traitement cœliochirurgical dans le but de prévenir le risque d’adhérences post-opératoires et les implants trophoblastiques. — Une surveillance rigoureuse de la décroissance des bêta hCG jusqu’à négativation complète est indispensable après traitement cœliochirurgical conservateur. — Les antécédents de la patiente représentent le facteur pronostique de fertilité essentiel. Il est parfaitement possible pour les patientes sans antécédent tubaire d’obtenir des résultats de fertilité comparables que le traitement cœlioscopique ait été conservateur ou radical. Ce dernier point est particulièrement important dans la mesure où le traitement radical présente un certain nombre d’avantages dont les plus importants sont les suivants : il est toujours réalisable ; il est beaucoup plus simple à effectuer ; il ne justifie aucun matériel opératoire spécifique ; il n’impose en post-opératoire aucune surveillance de la décroissance J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 29, n° 4, 2000 des bêta hCG ; enfin il n’expose pas au risque de rétention trophoblastique intra-tubaire. — La synthèse des résultats (tableau VIII), présentée dans cette première partie, permet de proposer comme traitement cœliochirurgical de la GEU l’attitude suivante [19] : — Score 0 = Traitement radical ou conservateur. — Score 1 et 2 : Traitement conservateur. — Score > à 2 : Traitement radical. Dans la seconde partie de ce travail nous allons préciser quelles sont les places et les modalités du traitement médical de cette pathologie. LE TRAITEMENT MÉDICAL Indications Le traitement non chirurgical de la grossesse extrautérine est devenu une entité thérapeutique si le diagnostic est fait précocement, sans la cœlioscopie. L’histoire médicale des patientes associée à une connaissance des principaux facteurs de risque de grossesse extra-utérine (les infections génitales, le tabagisme et sa relation dose-effet, les antécédents de chirurgie pelvienne, l’induction de l’ovulation, les grossesses obtenues au décours d’une contraception, l’âge maternel élevé) amènent souvent à consulter des patientes asymptomatiques ou pauci-symptomatiques. Chez celles-ci, pourront être réalisés les trois principaux examens qui sont à la base des algorithmes diagnostiques et thérapeutiques : le dosage de l’hCG plasmatique, le dosage de la progestéronémie et la réalisation d’une échographie endovaginale. Carson et Buster [25] ont proposé un arbre décisionnel (fig. 3) pour le diagnostic précoce des grossesses extra-utérines non rompues dans le but de sélectionner des patientes pouvant bénéficier d’un traitement médical. Cet algorithme est réalisé en tenant compte de la mesure de l’hCG, de la progestérone plasmatique qui définie plus précisément le potentiel d’activité de la grossesse extra-utérine, de l’échographie vaginale et du curetage endo-utérin. Ce dernier, effectué en ambulatoire, permet ainsi la recherche de villosités choriales, signes de faussecouche spontanée. Cette pratique peu répandue en France, peut-être avantageusement remplacée par la réalisation d’une hystéroscopie dans les cas où une grossesse intra-utérine aura été formellement éliminée et que le doute diagnostique n’existe qu’entre une grossesse extra-utérine et une fausse-couche. 355 C. Chapron et collaborateurs Fernandez et coll. [26] ont proposé un score intégrant des éléments cliniques, biologiques et échographiques dans le but de sélectionner des patientes pouvant bénéficier d’un traitement médical (tableau IX). Ce score réalisé de manière prospective utilise six paramètres : l’âge gestationnel (plus il est jeune et plus la grossesse extra-utérine est habituellement active), la notion de douleurs pelviennes, la taille de l’hématosalpinx, le volume de l’hémopéritoine, le taux initial d’hCG, le taux initial de progestérone. Chaque paramètre est coté de 1 à 3. Pour un score inférieur à 13, le taux de succès du traitement médical et supérieur à 90 % à la condition que le traitement médical soit pratiqué par l’injection in situ de méthotrexate. Au-delà de ce chiffre, le taux d’échec est proche de 50 %. Ces algorithmes décisionnels ont permis de définir trois groupes de patientes présentant une grossesse extra-utérine comme ceci a été défini lors de la conférence de consensus réalisée à Vichy en septembre 1995. Le premier groupe est défini comme non biologique ou non actif avec un taux d’hCG < 1 000 mUI/ ml, une progestéronémie < 5 ng/ml, et une évolution décroissante à 48 h d’intervalle. Dans ce cas la grossesse extra-utérine ne requiert probablement aucun traitement et peut être gérée par l’expectative ou par l’injection intramusculaire de Méthotrexate avec évaluation de la chute de l’hCG selon la courbe de Korhonen [27] (fig. 1). Le deuxième groupe est défini comme à activité modérée avec un taux d’hCG < 5 000 mUI/ml évoluant en plateau et une progestorémie incluse entre 5 et 10 ng/ml et peut être traité de manière conservatrice, soit par cœlioscopie, soit par traitement médical en fonction des algorithmes décisionnels préalablement définis. Le troisième groupe est défini comme à haute activité avec un taux d’hCG > 10 000 mUI/ml et une progestéronémie > 10 ng/ml et doit bénéficier soit d’une Tableau IX Score indiquant un traitement médical. Score indicating medical treatment. Terme en jour d’aménorrhée hCG (mUI/ml) Progestérone (ng/ml) Douleur 1 2 3 > 49 ≤ 49 ≤ 42 ≤ 1 000 ≤ 5 000 > 5 000 ≤5 ≤ 10 > 10 Nulle Provoquée Spontanée Hématosalpinx en cm ≤1 ≤3 >3 Hémopéritoine en cc ≤ 10 ≤ 100 > 100 356 Figure 1 Valeur moyenne et intervalle de confiance (95%) pour la décroissance de l’hCG pour les patientes évoluant spontanément O ou devant subir une cœlioscopie . Korhonen (1994). Mean value and 95% confidence interval for drop in hCG for patients with spontaneous course ( O) or undergoing laparoscopy ( ). salpingectomie soit d’un traitement conservateur associé dans le même temps à une injection intramusculaire de méthotrexate. En l’absence de signe clinique et échographique de certitude de grossesse extra-utérine, il est licite de proposer après information de la patiente, une réévaluation clinique, biologique et échographique à 48 heures d’intervalle, notamment en cas de doute entre grossesse extra-utérine, fausse couche et grossesse intra-utérine débutante. Dans les cas où la grossesse extra-utérine est hautement probable et que les taux hormonaux chutent spontanément, Ylöstalo [28], Korhonen [27] et Shalev [29] ont montré que sur des populations « tout venant », 20 % des grossesses extra-utérines pouvaient régresser spontanément. Une microcœlioscopie réalisée sous anesthésie locale peut, en cas de difficultés diagnostiques, confirmer le diagnostic et permettre le traitement par ponction directe de la GEU sous contrôle endoscopique. En revanche, lorsque la modification de l’hCG et de la progestérone est comprise entre – 25 et + 25 % des taux initiaux, avec un score pré-thérapeutique inférieur à 13, on propose un traitement médical. Dans tous les cas, s’il existe une thrombopénie inférieure à 100.109/L, une créatinémie élevée, une élévation des enzymes hépatiques voire une anomalie de la crase sanguine, le traitement médical sera contre-indiqué. À l’évidence, lorsque le tableau clinique évoque un saignement intra-péritonéal ou un état © MASSON, Paris, 2000. Mise à jour • Le traitement de la grossesse extra-utérine en l’an 2000 hémodynamique instable, le traitement médical est strictement contre-indiqué. Les indications du traitement médical ainsi définies, recouvrent actuellement environ 30 à 40 % des grossesses extra-utérines diagnostiquées. Le traitement médical par le méthotrexate C’est en 1982 que Tanaka [30] a décrit le premier traitement d’une grossesse interstitielle par le méthotrexate par voie systémique. Aux doses utilisées dans le traitement de la GEU, le méthotrexate de par son tropisme pour les cellules trophoblastiques, entraîne une destruction partielle mais suffisante des cellules pour interrompre le signal endogène et entraîner la régression de la grossesse extra-utérine. Plusieurs équipes ont utilisé l’acide folinique en sauvetage (rescue) afin de limiter les effets secondaires du méthotrexate. En fait cet emploi empirique n’est pas argumenté et les études pharmacocinétiques faites après l’injection d’1 mg/kg de méthotrexate ont montré que 24 heures après l’injection, la concentration sérique résiduelle du méthotrexate est inférieure à 5.10 – 8 mmol/l et rend donc inutile l’adjonction d’acide folinique [31]. Il apparaît par ailleurs, que l’injection locale diminue l’aire de distribution cinétique du méthotrexate par rapport aux injections systémiques, liée à une meilleure captation du méthotrexate par le tissu trophoblastique. Aucune toxicité tubaire du méthotrexate n’a été décrite à ce jour. Les modalités thérapeutiques La voie parentérale : elle a été la première utilisée dans le traitement de la grossesse extra-utérine. Les modalités d’administration étaient variables : 15 mg/j pendant 5 jours, 25 mg/j pendant 3 jours, 0,4 mg/kg/j pendant 5 jours, 1 mg/kg/j, un jour sur deux pendant 8 jours puis une injection unique à la dose de 50 mg/m2. Cette dernière modalité thérapeutique a permis à Lipscomb [32] poursuivant la série initiale de Stovall [33] de définir un taux de succès supérieur à 90 % sans effet secondaire toxique. L’injection locale : Feichtinger [34] a rapporté le premier cas de GEU traité par injection locale de méthotrexate en utilisant la technique de ponction par voie vaginale sous contrôle échographique comme ceci est proposé pour le recueil ovocytaire en fécondation in vitro. Le sac amniotique repéré échographiquement est d’abord aspiré, vidé puis le méthotrexate est injecté. L’avantage de cette technique réside en l’obtention de concentrations élevées de méthotrexate au sein du sac amniotique ou de l’hématosalpinx tout en diminuant les effets secondaires du fait d’un passage systémique plus faible [35]. Cette technique de ponction directe est également utilisée par voie cœlioscopique [36] ce qui a pour avantage d’être certain de ponctionner dans l’hématosalpinx mais qui a pour inconvénient majeur de pratiquer une cœlioscopie. Les doses habituellement utilisées pour cette technique sont 50 mg/m2 ou 1 mg/kg (tableau X). Surveillance du traitement par le Méthotrexate Une exacerbation des douleurs pelviennes peut être notée dans les 24 heures post-injection et peut persister jusqu’au 4e jour correspondant à la nécrose de la grossesse extra-utérine ou à l’avortement tubo-abdominal de celle-ci, pouvant poser un problème de diagnostic différentiel avec un syndrome fissuraire. La Traitement de la GEU par injection in situ échoguidée de MTX. Treatment of ectopic pregnancy by echoguided in situ methotrexate injection. Tableau X Auteurs Nombre Succès Feichtinger (1987) 8 8 Feichtinger (1989) 8 6 Mottla (1992) 7 4 Tulandi (1992) 40 28 Perméabilité Tubaire Fertilité % de GEU 7,1 (2/28) Fernandez (1993) 100 83 72/80 34/58 8,8 (3/34) Madelenat-Darai (1994) 100 78 13/26 21/75 28,6 (6/21) 0 Fernandez (1995) 20 19 NA 6/10 Total 283 226 79,9 % 106 80,2 % 61/143 42,7 % J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 29, n° 4, 2000 357 C. Chapron et collaborateurs surveillance du traitement médical impose des dosages d’hCG plasmatiques à J2, J5 puis de façon hebdomadaire jusqu’à négativation complète de l’hCG obtenue habituellement en 30 jours. La courbe évolutive (fig. 2) montre une ascension initiale de l’hCG due à l’accélération initiale du métabolisme de l’hCG par le méthotrexate et à la destruction cellulaire trophoblastique majorant le relargage systémique de l’hCG. Habituellement le taux d’hCG plasmatiques revient au taux initial vers le 8e jour après l’injection de méthotrexate. La parfaite connaissance de l’évolution de l’hCG post-traitement évite des interventions excessives et inutiles dans la première semaine postthérapeutique sur le seul critère de la non décroissance du taux d’hCG. Cependant, en cas de non décroissance persistante de l’hCG ou d’une évolution différente à celle de la courbe et en l’absence de signe clinique et échographique pouvant faire suspecter un syndrome fissuraire, une injection intramusculaire supplémentaire de méthotrexate peut être indiquée afin de réaliser un rattrapage ou de mimer les premiers protocoles thérapeutiques utilisés dans le traitement médical de la grossesse extra-utérine. Un taux d’hCG initial supérieur à 5 000 mUI/ml allonge le temps de retour à la normale au delà de 30 jours mais n’augmente pas le risque d’échec si les autres paramètres sont favorables. La surveillance post-thérapeutique ne nécessite donc pas de pratiquer des échographies, sauf en cas de douleurs et en moyenne 4 à 6 dosages sont réalisés jusqu’au retour à la normale de l’hCG. Les indications respectives de la voie d’administration Actuellement, aucune étude n’a pu faire la preuve de la supériorité de la voie systémique sur la voie Figure 2 358 Évolution de la croissance des hCG après traitement médical (Fernandez). Time course of hCG after medical treatment (Fernandez). locale ou l’inverse en dose unique. Le taux de succès varie de 61 à 95 % avec un traitement local et entre 64 et 94 % dans les traitements par voie intramusculaire. La voie locale diminue cependant la distribution systémique du méthotrexate et diminue, voire supprime le risque de tout effet secondaire, même minime. Néanmoins, l’hétérogénéité des critères d’inclusion rend difficile l’interprétation des résultats des différentes études. Il semble cependant que les modalités d’administration joue un rôle important sur les chances de succès si l’on tient compte du type de GEU traitée. On peut donc résumer l’indication de la voie d’administration par le fait que si la grossesse extra-utérine est aisément visible en échographie et que la ponction s’avère facile, il est préférable de le faire. Par contre, lorsque l’accès est difficile par voie échographique ou que la grossesse est trop petite ou que les patientes semblent mal supporter la présence d’une sonde vaginale en échographie, la voie systémique intramusculaire est à préférer. Deux récentes études prospectives [36, 37] ont montré une amélioration de l’efficacité du traitement médical par l’association au méthotrexate par voie IM de la Mifépristone. Dans ce cas, le taux de succès est > à 90 %, alors qu’en cas de traitement par méthotrexate IM seul, il n’atteint que 75 % dans ces deux études. Indications alternatives Le traitement médical par le méthotrexate représente une alternative à la cœlioscopie lorsque celle-ci présente un risque ou une difficulté non négligeable : patiente multi-opérée, patiente présentant un antécédent de syndrome adhérentiel pelvien majeur, patiente présentant une contre-indication anesthésiologique, patiente obèse même si le taux d’échec peut être supérieur à celui attendu. Dans ces cas, une hospitalisation peut être licite. Par ailleurs, certaines localisations rendant le traitement cœlioscopique difficile, font indiquer de manière préférentielle le traitement médical, quel que soit le score préthérapeutique initial. C’est le cas des grossesses interstitielles car peu de chirurgiens ont une habileté suffisante pour traiter ce type de grossesse en cœlioscopie et dans la majorité des cas une laparotomie est alors indiquée. Un traitement médical est alors licite en informant la patiente d’un risque d’échec de l’ordre de 20 %. De manière plus exceptionnelle, l’existence d’une grossesse cervicale ou sur l’isthme utérin, ovarienne voire abdominale, ont pu être traitées par du méthotrexate évitant ainsi des thérapeutiques chirurgicales mutilatrices. © MASSON, Paris, 2000. Mise à jour • Le traitement de la grossesse extra-utérine en l’an 2000 Figure 3 Algorithme décisionnel pour le diagnostic de GEU sans recourir à la cœlioscopie (selon Carson). Decision tree for diagnosis of ectopic pregnancy without laparoscopy. Les autres traitements médicaux Ni les prostaglandines, ni le glucose hyperosmolaire, ni le chlorure de potassium n’ont montré une supériorité sur le méthotrexate dans l’approche médicale de la grossesse extra-utérine. Aussi, il ne semble actuellement pas d’actualité de discuter ce type d’alternative. Seul le chlorure de potassium peut être proposé en cas de grossesse hétérotopique en particulier lorsque la grossesse extra-utérine est cornuale. Dans ces cas, le traitement médical a montré 80 % de succès. Essai thérapeutique comparant traitement médical et traitement conservateur cœlioscopique Seule la réalisation d’essai thérapeutique est susceptible de valider définitivement le traitement médical maintenant que les essais de cohorte ont montré sa réelle efficacité. Cinq essais [39-43] thérapeutiques pratiqués avec le méthotrexate par voie locale (sous contrôle cœlios- J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 29, n° 4, 2000 copique ou échographique) ou par voie I.M. et un essai avec le glucose hyperosmolaire [44] injecté au cours d’une cœlioscopie ont montré une équivalence d’efficacité entre les deux attitudes thérapeutiques. CONCLUSION Le traitement cœlioscopique conservateur de la grossesse extra-utérine reste le traitement de référence. Cependant le traitement médical par méthotrexate injecté localement ou par voie parentérale est applicable dans 30 à 40 % des cas pour des GEU à faible ou moyenne activité en ambulatoire stricte voire sans hospitalisation. Par ailleurs le suivi ultérieur des patientes traitées médicalement montre une fertilité identique au traitement cœlioscopique. La stratégie thérapeutique doit tenir compte du taux initial d’hCG, de progestérone et de l’échographie vaginale. On pourrait la résumer ainsi : en l’absence de rupture ou de pré-rupture imposant une cœlioscopie immédiate (la laparotomie doit restée exceptionnelle), 359 C. Chapron et collaborateurs il est licite d’attendre 48 heures et de refaire un contrôle échographique et biologique. Si les taux baissent, l’abstention est possible lorsque la GEU est non active (hCG inférieur à 1 000 mUI/ml et progestérone inférieure à 5 ng/ml), si les taux sont sensiblement identiques ou en discrète augmentation, on peut proposer un traitement médical. Dans les autres cas, la cœlioscopie est indiquée. Cependant, il ne faut pas oublier que, quelle que soit la stratégie thérapeutique choisie, les éléments prépondérants concernant la fertilité ultérieure sont l’âge des patientes et l’état tubaire antérieur. Il est probable que l’incidence réelle du traitement soit faible sur cette fertilité ultérieure et il faut privilégier les traitements les moins traumatiques et les plus aisément applicables. En respectant les bonnes indications du traitement médical et en tenant compte pour la sélection des patientes de leur compréhension du suivi, de l’adhésion aux modalités thérapeutiques et de l’éloignement potentiel qui rendrait une surveillance difficile, le taux de succès observé actuellement est situé de manière constante entre 90 et 95 %. Par ailleurs, le traitement médical bénéficie d’une préférence des patientes quand le diagnostic n’est pas réalisé au cours d’une cœlioscopie mais d’une échographie, alors que dans le cas contraire l’impact psychologique du traitement médical altère la qualité de vie immédiate [45-46]. Enfin, sur le plan des coûts, si 30 % des GEU sont traitées médicalement avec un taux de succès compris entre 90 et 95 %, l’économie réalisée est supérieure, aux USA, à 280 millions de dollars [47]. RÉFÉRENCES 1. Bruhat MA, Manhes H, Mage G, Pouly JL. Treatment of ectopic pregnancies by means of laparoscopy. Fertil Steril 1980; 33: 411-4. 2. Dubuisson JB, Aubriot FX, Cardone V. Laparoscopicsalpingectomy for tubal pregnancy. Fertil Steril 1987; 47: 225-8. 3. Goldner T, Lawson HW, Xia Z, Atrash HK. Surveillance for ectopic pregnancy. United States 1970-1989. MMWR 1993; 42: 73-85. 4. Job-Spira N, Bouyer J, Pouly JL, Germain E, Coste J, AubletCuvelier B et coll. Fertility after ectopic pregnancy. 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