Analyse du film

Transcription

Analyse du film
i
j
q
k
r
l
m
s
t
i
n
u
o
Demain mercredi 25 février
Avant-première
v
p
w
x
y
z
{
Mardi 24 février 1998
U
V
W
X
Y
a
Y
b
c
Z
d
[
e
b
Z
\
f
g
]
h
^
b
\
]
_
`
Z
b
Marie baie des anges, film français de
Manuel Pradal, qui était aux festivals de
Venise en 1997 et d’Angers en janvier
dernier. En présence de l’équipe du film.
A 20 heures 30. N’oubliez pas que pour
ces séances, l’entrée est gratuite.
Mardi prochain 3 mars
Film américain en couleurs. 1955. 104 min.
Titre français
Scénario
Photographie
Musique
Production
Interprétation
The Man from Laramie.
Philip Yordan, Frank Burt d'après un article de Thomas T.Flynn
paru dans le Saturday Evening Post.
Charles Lang (Technicolor, cinémascope).
George Duning.
William Goetz / Columbia.
James Stewart
Arthur Kennedy
Donald Crisp
Cathy O’Donnell
Alex Nicol
Will Lockhart.
Vic Hansbro.
Alec Waggoman.
Barbara Waggoman.
Dave Waggoman.
!
20 heures 30
"
#
$
%
#
&
'
(
)
*
)
+
,
-
&
(
.
/
+
)
(
0
)
&
1
&
#
0
2
Woman of the year (La Femme de l’année)
Comédie américaine en noir et blanc de
George Stevens. 1942. 112 min.
Un chroniqueur sportif tombe amoureux d’une journaliste internationale débordante d’activités. Une confrontation
explosive de personnalités...
23 heures
Wallace et Gromit : A Grand Day Out
Film d’animation de Nick Park.
3
4
5
6
7
5
8
9
6
:
;
9
<
=
>
?
4
;
@
A
B
5
6
Remorques
Film français en noir et blanc de Jean
Grémillon. 1939-1941. 91 min.
Un sauveteur en mer dont la femme est
gravement malade rencontre au cours
d’une intervention une femme mystérieuse. Un profond réalisme psychologique et un des plus beaux films de Grémillon, injustement méconnu.
1 heure 30
Wallace et Gromit : The Wrong Trousers
Film d’animation de Nick Park. 29 min.
C
Le Nouveau-Mexique dans
les années 1870. Will Lockart, ancien capitaine de l'armée au Wyoming, provisoirement reconverti
dans le transport de marchandises,
vient livrer un chargement à Barbara Waggoman, qui, depuis la
mort de son père, tient seule la
boutique dans laquelle celui-ci avait
passé sa vie. Ce n'est pas la seule
raison qui a amené Lockhart dans le
petit village de Coronado. Il est à la
recherche des assassins indirects de
son jeune frère, ceux qui ont vendu
aux indiens des fusils leur ayant permis d'exécuter un raid sanglant où
justement ce frère a péri avec d'autres
soldats. Mais Lockhart se heurte à
l'autorité quasi-totale du propriétaire
du pays, dont il faut tois jours de
marche pour traverser les domaines.
Cet homme tout-puissant est d'autant
plus hostile au nouveau venu qu' il est
hanté par un rêve récurrent: il voit
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
H
O
P
Q
N
D
H
I
R
K
N
S
N
T
T
To Have and have not (Le Port de l’angoisse)
Film américain en noir et blanc de Howard Hawks. 1944. 110 min.
En Martinique pendant la seconde
guerre mondiale, le capitaine Morgan accepte progressivement d’aider la résistance française, après avoir rencontré une
jeune fille au regard trouble. Un film très
connu cette fois -et à juste titre. Ironie,
insolence et provocation dans un ensemble plus piquant que Casablanca.
“Anybody got a match?”
Trois films et deux courts-métrages pour
le prix de deux entrés, n’hésitez pas !
Pendant les pauses, la K-fêt vous servira
des cocktails spéciaux pour l’occasion.
avec angoisse arriver un homme
ayant pour mission de tuer son fils...
Dernier des cinq westerns d'
Anthony Mann interprétés par
James Stewart, L'Homme de la
plaine accentue certaines des lignes
de force du cycle entamé avec Winchester 73, et principalement deux
d'entre elles: la violence sauvage,
voire sadique, caractérisant les relations entre certains personnages
(Dave Waggoman perfore d'un
coup de pistolet la main de Will
Lockhart immobilisé par ses
hommes), et l'aspect névrotique du
héros incarné par James Stewart.
Anthony Mann regarde ses
héros lutter et souffrir avec tendresse et sympathie, il trouve que
leur violence est belle parce qu'elle
est humaine, mais elle ne l'intéresse
nullement pour ses conséquences
dramatiques: au début de L'Homme
de la plaine, il y a une longue bagarre sans vainqueur entre Dave
Waggoman et Will Lockhart.
Le héros d'Anthony Mann
n'est pas un saint. Accomplir sa
vengeance, telle est son obsession.
Une obsession qui le consume et
manque de l'anéantir. Même James
Stewart, le héros candide de Frank
Capra, succombe aux pires accès de
violence. A vrai dire, la névrose de
Will Lockhart - James Stewart est
engendrée tant par son destin que
par son caractère, et l'essentiel de
l'action du film consiste à montrer
les efforts de ce personnage pour
accomplir son destin, puis pour s'en
affranchir en renonçant à sa vocation de vengeur.
Par son extrême tension,
L'Homme de la plaine ouvre aussi
la voie à la descente aux enfers que
sera l'Homme de l'Ouest. Outre
l'évolution individuelle de son héros, l'Homme de la plaine doit sa
très grande richesse à un ensemble
de personnages dominés par le vieil
Alec Waggoman. Les trois plus
jeunes personnages de l'intrigue
sont présentés dams une relation filiale avec lui: Dave est le fils réel
qu'il regrette d'avoir, Hansbro est le
fils de substitution dans lequel il place
de chimériques espoirs, Lockhart est
le fils idéal qu'il aurait souhaité et qu'il
n'aura jamais, proche de lui par le caractère et par l'obstination. Pour Anthony Mann, Alec Waggoman (joué
par l'admirable Donald Crisp) correspond à une libre interprétation du Roi
Lear, transposé dans l'univers du
western.
Ce rancher tout puissant a peur
de quelque chose. De la faiblesse
mauvaise de son fils, d'abord, et d'un
homme qu'il voit en rêve venir détruire le partimoine si durement assemblé. Finalement il comprendra
que l'usurpateur de ses songes n'est
pas le vengeur venu de Laramie mais
le régisseur dont il avait fait son fils
adoptif. Aux yeux de tous les protagonistes du film, ce peronnage est le
traître promis au châtiment final. Et
peut-être l'est-il en effet. Mais pour le
spectateur, seul témoin de certaines
scènes et qui en sait davantage que
James Stewart, le plus coupable paraît être le fils innocenté indûment par
sa mort prématurée. Le personnage
du régisseur, si coupable qu'il soit, ne
l'est pas tant que le croient ceux qui
le condamnent. Il n'est pas, en tout
cas, sans circonstances atténuantes; l'
apreté et l' égoïsme patriarcal de son
patron lui sont une excuse. Apprenti
sorcier de la catastrophe, il n'a pas
voulu tout le mal auquel il s'est
condamné par sa première faute.
Ainsi l' emploi classique du traître
n'est-il ici qu' apparemment respecté, et de façon paradoxale
puisque seulement à l'usage des
protagonistes.
Le film fut tourné en 28 jours
dans une vingtaine de sites naturels
du Nouveau-Mexique, avec une recherche poussée de l'authenticité
dans le détail (décoration intérieure, armes, etc...). Sur le plan visuel, le sens du découpage, la participation intime du décor et des paysages à l'action, éléments essentiels
de la mise en scène d'Anthony
Mann, sont comme renouvelés et
décuplés par l' emploi extraordinaire du Cinémascope, utilisé ici
par Mann pour la première fois. Cependant il n'utilise pas le Cinémascope en tant que format nouveau
mais comme une extension de l'espace autour de l'homme. Ainsi qu'
un poisson dans un plus grand
aquarium, le cow-boy est plus à
l'aise dans le grand écran. S'il traverse le champ, notre plaisir est
double puisque nous le voyons
deux fois plus longtemps....André
Bazin, en décembre 1955, était rassuré que le Scope n'ait pas fait
perdre à Mann "son naturel dans le
maniement d'un lyrisme direct et
discret, et surtout son infaillible sûreté dans l'alliance de l'homme et de
la nature, ce sens de l'air qui est
chez lui l' âme même du western ".
Pascaline Dupas

Documents pareils