Le culte de la personne alitée - Le blog de Pierre
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Le culte de la personne alitée - Le blog de Pierre
Le culte de la personne alitée Les candidats à la Présidence de la République sont souvent accusés d’avoir un ego surdimensionné. Mais, pour prétendre incarner un courant de pensée politique et représenter par la suite la France dans le monde, il est tout de même nécessaire d’avoir d’autres qualités que la modestie. De plus, le climat actuel caractérisé par une espèce de monarchie républicaine et les pratiques politiques courantes transforment en sacre le second tour de ce scrutin. La rencontre d’un homme et d’un peuple formule souvent employée pour qualifier cette élection présidentielle donne à cette dernière une dimension quasi-religieuse où le candidat devient à la fois un porte-parole, un visionnaire, un prophète et un rassembleur. Plus que les postulants eux-mêmes, c’est tout le système politique et électoral qui incite au culte de la personnalité. Ségolène Royal a essayé en vain de pratiquer ce culte sous différentes déclinaisons. Elle a d’abord voulu apparaître comme la diva de la démocratie participative où le peuple soit-disant souverain trouverait en elle la seule personne capable de synthétiser les aspirations populaires pour le plus grand bien de tous. Elle s’est par la suite construite une image rassembleuse à travers une effigie de nouvelle Marianne plaquée sur les tracts vantant son programme assortie d’un slogan « la France Présidente » réactualisant la notion de démocratie participative en faisant croire aux citoyens qu’ils vont entrer avec elle à l’Elysée. Enfin, sa fin campagne de premier tour la transforme en plagiaire puisqu’elle puise dans le programme de François Bayrou ses dernières inspirations sur les caractéristiques d’une sixième République et sur la nécessité de passer de la loi du plus fort à la loi du plus juste. Le culte de la personnalité ne lui sied pas car elle n’a pas de personnalité. Le leader centriste croît en son étoile car il s’estime dédié à la Présidence de la République. Plus que de l’auto persuasion forcée, il s’agit en fait d’une intime conviction. Il pense que son programme est la bonne réponse à la crise de confiance actuelle des électeurs envers leurs élus. Il a choisi la voie de la rigueur et de la raison plutôt que celle des promesses intenables. Il a opté pour le rassemblement fondé sur des valeurs et des convictions au détriment de l’intérêt partisan qui verrouille le système et lasse les citoyens. Il veut pacifier le pays pour renforcer l’unité nationale et mettre fin aux divisions.. Il veut imposer à la classe politique traditionnelle réticente les changements profonds auxquels aspire la population. Il veut l’Etat impartial et des pouvoirs séparés et indépendants. Le troisième homme des sondages dérange l’ordre établi car il préfère la conscience à la consigne. Il incarne une nouvelle gouvernance en devenir symbole d’une révolution civique qui va se traduire dans les urnes. Plus que le culte de la personnalité, il pratique le culte de la République, cette République aujourd’hui dénaturée et trahie par les deux principaux partis qui se succèdent au pouvoir depuis plus de vingt-cinq ans. Nicolas Sarkozy, quant à lui, a réussi à ne pas se faire apprécier où à inquiéter une partie croissante de l’électorat. Son programme sans fraternité favorise la recherche de boucsémissaires, culpabilise les personnes en difficulté, attise les tensions et favorise le communautarisme. Son sourire carnassier, son agitation permanente qui masque le bilan réel de ses actions, ses excès verbaux , sa mainmise sur une partie des médias , tout cela lasse les électeurs. Le petit caporal de Neuilly dérive lentement vers l’extrême droite. La violence est en lui. Ses paroles sont comme un kärcher qui veut nettoyer à tout prix pour ramener l’ordre et la quiétude au profit des plus aisés. Le candidat des riches n’aime pas se trouver face à des résistances. Il a voulu intimider l’équipe de France 3 qui ne l’a pas reçu comme un prince. Il a menacé physiquement Azouz Begag qui ne s’est pas plié à la discipline qu’il a voulu imposer. Il a abandonné l’héritage du Gaullisme fait de grandeur et d’indépendance face aux Etats-Unis. Ses sautes d’humeur et son langage deviennent détestables. Il veut que tout cède devant lui. Il aime que les autres se couchent devant lui à travers une soumission à ses paroles ou à sa volonté. Il s’allonge lui-même souvent lorsque ses migraines ou son caractère maniaco-dépressif lui imposent des pauses inadéquates avec la fonction de Président de la République. Le citoyen l’a perçu. L’électeur s’en souviendra. Car les français n’ont pas le culte de la personne alitée. Etienne Béranger – UDF 92 Issy les Moulineaux Membre de Réflexions 92