(PRD) Nucléaire

Transcription

(PRD) Nucléaire
I 172/2008
TTE
Le 3 décembre 2008 TTE C
Interpellation
2014
Astier, Moutier (PRD)
Cosignataires:
3
Déposée le:
10.06.2008
Nucléaire: position du Conseil-exécutif?
Dans sa Stratégie énergétique 2006, le Conseil-exécutif a prévu que d’ici à 2035, 80 pour
cent de l’électricité dont le canton a besoin serait produite à partir de sources renouvelables, y compris la force hydraulique. Il a aussi déclaré qu’à moyen terme, il n’y aurait plus
d’électricité produite dans le canton de Berne à partir de l’énergie nucléaire. Afin d’assurer
son approvisionnement en électricité, le canton de Berne doit trouver, d’ici à l’échéance de
l’autorisation d’exploitation de la centrale, une autre manière de produire les 2,9 millions
de MWh fournis pour l’instant par la centrale nucléaire de Mühleberg, ce qui représente 40
pour cent des besoins en électricité !
« L’énergie nucléaire peut bien sûr apporter une contribution majeure dans la bataille
contre le changement climatique », a déclaré le président de la Commission européenne
José Manuel Barroso lors du Forum européen de l’énergie nucléaire, organisé à Prague
jeudi 22 et vendredi 23 mai. Pour M. Barroso, le nucléaire est devenu « l’une des sources
d’énergie les moins chères », et peut donc « protéger l’économie européenne de la volatilité des prix » du pétrole. M. Barroso ne fait que prendre acte d’une tendance de fond en
Europe. A ce jour, quinze des vingt-sept Etats membres ont recours à cette technologie
pour produire de l’électricité.
Depuis l’arrivée récente de Silvio Berlusconi au pouvoir en Italie, le pays semble être repris en main. Dans le domaine de l’énergie, le gouvernement de Silvio Berlusconi a décidé
jeudi 22 mai 2008 qu’il voulait relancer le nucléaire, vingt ans après y avoir renoncé par
référendum populaire. Le ministre du développement économique, Claudio Scajola, a déclaré devant le patronat que « lors de cette législature, nous poserons la première pierre
pour la construction dans notre pays d’un groupe de centrales nucléaires de nouvelle génération ». A la suite de cette annonce, l’Allemagne semble de plus en plus isolée, alors
que la France table sans problème sur l’atome et que la Grande-Bretagne a approuvé en
janvier la construction de nouveaux réacteurs. D’ailleurs, la chancelière Angela Merkel a
jugé que l’Allemagne se rendait « ridicule », car elle doit respecter le contrat de coalition
de 2005.
Le Conseil-exécutif est prié de répondre aux questions suivantes :
1. Le Conseil-exécutif peut-il confirmer qu’il est toujours en faveur de l’abandon du nucléaire à long terme ?
2. Le 15 mai 2008, le Conseil-exécutif a indiqué qu’il misait sur la biomasse, le but étant de
couvrir avec celle-ci environ 10 pour cent des besoins en énergie finale, pour l’électricité
comme pour la chaleur, d’ici à 2035. Il manque 30 pour cent à trouver pour remplacer le
nucléaire pour autant que les prévisions sur la biomasse soient confirmées. Où en est le
Conseil-exécutif avec ses réflexions pour trouver les 30 pour cent restants ?
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2
3. La realpolitik n’impose-t-elle pas au Conseil-exécutif de prendre les mesures dès maintenant pour ne pas manquer d’énergie en 2035, c’est-à-dire prévoir la construction de
nouvelles centrales nucléaires ?
Réponse du Conseil-exécutif
Question 1 :
L’objectif inscrit dans la stratégie énergétique 2006, à savoir l’abandon à moyen terme de
l’énergie nucléaire pour la production d’électricité, est inchangé et reste valable. Pour fixer
cet objectif, le Conseil-exécutif s’est fondé sur une analyse approfondie de la situation
dans le secteur de l’énergie, incluant les critères de disponibilité à long terme, de coûts et
de risques par rapport aux différents agents énergétiques.
Question 2 :
La stratégie énergétique 2006 comprend différents objectifs complémentaires. Le principal
d’entre eux vise à concrétiser d’ici à l’année 2035 la société à 4 000 watts, ce qui reviendra à diminuer d’environ un tiers la consommation d’énergie actuelle par habitant dans le
canton de Berne.
La part d’électricité consommée qui est d’origine nucléaire est déjà relativement faible,
puisqu’elle se monte à environ dix pour cent. Ce chiffre s’obtient compte tenu du fait que la
part de l’électricité dans la consommation totale d’énergie en Suisse se monte à 24 pour
cent, dont 40 pour cent sont produits à partie de l’énergie nucléaire.
La part relative de l’électricité dans la consommation totale d’énergie tendra à l’avenir à
augmenter, et ce, en raison des progrès technologiques qui permettront une meilleure
exploitation des agents énergétiques renouvelables. Dans l’absolu, l’objectif d’une société
à 4 000 watts impliquera toutefois aussi une réduction de la consommation d’électricité.
Selon la stratégie énergétique, la consommation d’énergie dans le canton doit diminuer de
telle manière que les besoins puissent dans une large mesure être couverts par des sources d’énergie renouvelables (y compris la force hydraulique, avec les installations existantes). Le besoin en électricité qui est actuellement couvert par le moyen de l’énergie nucléaire ne devra donc à l’avenir pas être couvert par un autre agent énergétique, mais sera
supprimé du fait de la diminution de la consommation d’énergie.
Question 3 :
Dans l’analyse de la situation qui est à la base de la stratégie énergétique 2006, le
Conseil-exécutif a pris note du fait que l’approvisionnement en énergie de la Suisse, et par
conséquent du canton de Berne, dépend pour plus de 80 pour cent de l’étranger. Cette
dépendance se rapporte à tous les agents fossiles tels que le pétrole, le gaz naturel et le
charbon, de même que l’uranium qui est nécessaire pour l’exploitation des centrales nucléaires.
La stratégie énergétique 2006 est orientée sur une réduction massive de la dépendance
de l’étranger en matière d’approvisionnement en énergie. De l’avis du Conseil-exécutif,
c’est là le seul moyen d’assurer avec succès et à long terme l’approvisionnement du canton de Berne en énergie, sous une forme dont le coût soit supportable. Les centrales nucléaires n’apportent à cet égard pas de contribution décisive.
Au Grand Conseil