Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l`adulte Adult
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Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l`adulte Adult
EMC-Pneumologie 1 (2004) 19–36 www.elsevier.com/locate/emcpn Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte Adult pulmonary Langerhans cell histiocytosis A. Tazi (Professeur des Universités, praticien hospitalier) Service de pneumologie, Hôpital Saint-Louis, 1 avenue Claude Vellefaux, 75475, Paris cedex 10, France MOTS CLÉS Histiocytose ; Cellules de Langerhans ; TDM-HR pulmonaire ; Lavage bronchoalvéolaire ; Pathogénie ; Réponse immunitaire pulmonaire ; Cellules dendritiques ; Cytokines Résumé L’histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte est une maladie rare, d’étiologie indéterminée, qui survient électivement chez le sujet jeune fumeur entre 20 et 40 ans. Chez l’adulte, l’atteinte pulmonaire est en règle générale isolée et se caractérise sur le plan histopathologique par la présence de granulomes à cellules de Langerhans (CL) qui infiltrent et détruisent la paroi des bronchioles distales. La tomodensitométrie pulmonaire en haute résolution (TDM-HR) constitue une étape indispensable dans l’approche diagnostique de cette affection. Elle montre, dans les cas typiques, l’association de nodules, nodules cavitaires, kystes à parois épaisses ou fines. Le lavage bronchoalvéolaire (LBA) montre une alvéolite macrophagique liée au tabagisme des patients et est surtout utile pour éliminer un agent infectieux ou écarter d’autres pneumopathies infiltrantes diffuses qui peuvent s’observer à cet âge. En effet, avec le recul, la recherche de cellules de Langerhans (CL) dans le LBA s’est révélée peu rentable. Le diagnostic de certitude de l’HL pulmonaire de l’adute repose sur la mise en évidence de granulomes à CL, le plus souvent par biopsie pulmonaire chirurgicale guidée par les données de la TDM-HR. Sa réalisation n’est cependant pas systématique et se discute au cas par cas. Une meilleure connaissance des mécanismes pathogéniques impliqués dans l’HL pulmonaire de l’adulte est essentielle et devrait permettre à terme l’élaboration de nouvelles stratégies thérapeutiques pour cette maladie orpheline, pour laquelle on ne dispose pas de traitement efficace. © 2003 Elsevier SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS Histiocytosis; Langerhans cells; High resolution computed tomography of the lung; Bronchoalveolar lavage; Pulmonary immune response; Dendritic cells; Cytokines Abstract Adult pulmonary Langerhans cell histiocytosis (LCH), is a rare disorder of unknown etiology which occurs predominantly in young smokers, with a peak incidence between 20 and 40 years of age. In adults, pulmonary involvement with LCH is usually an isolated manifestation and is characterised by Langerhans cells (CL) granulomas infiltrating and destroying the wall of distal bronchioles. High resolution chest tomography (HRCT) is an essential step in the diagnosis of the disease, showing in typical cases the association of nodules, cavitary nodules and cystic lesions with both thick and thin walls. The macrophage alveolitis observed in bronchoalveolar lavage (BAL) is not specific and reflects the smoking habits of the patients. BAL is useful to eliminate the presence of an infectious agent or other infiltrative lung disorders that can occur in young adults. In contrast to what was initially hoped, the sensitivity of the identification of increased numbers of LC in the BAL from patients with pulmonary LCH is weak in most cases. The definite diagnosis of pulmonary LCH requires the identification of LC granulomas, usually obtained by surgical lung biospy guided by lung HRCT. In pratice, however, lung biopsy is not systematically performed and is discussed on a case by case basis. A better unders- Adresse e-mail : [email protected] (A. Tazi). © 2003 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi: 10.1016/S1762-4223(03)00003-5 20 A. Tazi tanding of the mecanisms involved in the pathogenesis of pulmonary LCH is essential and should help in the development of more specific therapeutic strategies for patients with this orphan disease for which no efficient treatment is currently available. © 2003 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Introduction Au début des années 1950, Lichtenstein a regroupé sous le terme d’histiocytose X, un ensemble d’affections d’étiologie inconnue, de présentation clinique et de pronostic très variés qui avaient en commun sur le plan histopathologique l’infiltration des tissus concernés par des histiocytes atypiques souvent organisés en granulomes.79 Ultérieurement, il a été montré que ces histiocytes étaient similaires aux cellules de Langerhans (CL) qui sont présentes à l’état normal dans l’épiderme et dans les muqueuses d’autres épithéliums, ce qui est à l’origine de la dénomination actuelle d’histiocytose langerhansienne (HL).1,46 Les formes cliniques d’HL ont été classées par l’Histiocyte Society essentiellement sur la base du nombre d’organes atteints.1,46 On distingue ainsi les formes pluritissulaires disséminées de présentation aiguë qui touchent avant tout le petit enfant, plus rarement le sujet âgé, et dont l’évolution est sévère (Letterer-Siwe) ; les formes multifocales de l’enfant plus âgé ou de l’adolescent (syndrome de HandSchüller-Christian, granulome éosinophile multifocal) d’évolution variable mais souvent favorable ; et les formes localisées (granulome éosinophile, histiocytose pulmonaire primitive) de l’adulte jeune touchant notamment l’os, le poumon ou la peau et dont l’évolution est souvent bénigne. L’atteinte pulmonaire de l’HL peut s’observer dans le cadre d’une forme multisystémique au cours de laquelle, bien qu’elle soit rarement au premier plan clinique, elle semble associée à un pronostic plus sévère de la maladie.4,65,82 La localisation pulmonaire isolée ou prédominante est la forme rencontrée par les pneumologues d’adultes et présente plusieurs particularités épidémiologiques et cliniques qui justifient son individualisation comme entité particulière.114,123 Épidémiologie L’HL pulmonaire de l’adulte est une affection rare dont la prévalence précise est inconnue. Dans une série ancienne de plus de 500 patients qui bénéficiaient d’une biopsie pulmonaire chirurgicale pour une pneumopathie infiltrante diffuse, l’HL représentait moins de 5 % des cas.52 Sur une période de 6 ans, Colby et Lombard ont identifié 15 HL alors que 274 sarcoïdoses étaient prises en charge dans ce centre de référence au cours de la même période.27 Plus récemment, dans un registre prospectif des pneumopathies interstitielles établi sur 5 ans dans 20 centres de pneumologie en Belgique, l’HL représentait 3 % des 360 patients recensés.116 Enfin, au Japon, 160 patients ont été recensés sur une période de 1 an à partir des listes diagnostiques des hôpitaux de plus de 200 lits.127 Il est vraisemblable néanmoins que la fréquence de la maladie est sousestimée, du fait de son caractère parfois asymptomatique, de la survenue de rémissions spontanées, et des aspects non spécifiques des lésions pulmonaires histologiques des formes très évoluées. Bien que certains cas d’HL familiales aient été rapportés,5 l’HL pulmonaire survient sur un mode sporadique. La maladie semble plus rare chez les patients de peau noire,29,49 mais l’on ne dispose pas de données épidémiologiques précises. Récemment, les aspects cliniques et épidémiologiques de l’HL pulmonaire chez des patients asiatiques ont été décrits.127 L’HL pulmonaire est avant tout une affection du sujet jeune avec un pic de fréquence de la maladie entre 20 et 40 ans.9,27,29,32,49,65,102,118,124,127 Les femmes seraient un peu plus âgées, notamment aux États-Unis.49 À ce titre, la très nette prédominance de la maladie chez le sujet de sexe masculin qui a été initialement rapportée9 n’a pas été retrouvée dans les séries plus récentes, notamment américaines, où la maladie est même plus fréquente chez la femme.27,29,49,65,118,124 Ces différences épidémiologiques reflètent en réalité les différences dans les habitudes tabagiques des populations étudiées. En effet, la principale caractéristique épidémiologique de l’HL pulmonaire de l’adulte est sa survenue quasi exclusivement chez les sujets fumeurs (90-100 % des patients dans les différentes séries), avec un tabagisme quotidien souvent important (> 20 cigarettes/j.).9,27,29,32,49,58,65,102,118,124,127 Aucun autre facteur épidémiologique n’a été associé à la maladie. Un certain nombre de cas d’HL pulmonaire ont été rapportés dans les suites de lymphomes, notamment hodgkiniens, traités par radiothérapie et/ou chimiothérapie.38,89,119 Présentation clinique La présentation clinique de l’HL pulmonaire est polymorphe.9,27,29,32,49,65,102,114,118,123,124,127 Sché- Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte matiquement trois tableaux principaux peuvent être rencontrés : • dans environ 25 % des cas, la maladie est asymptomatique et est découverte à l’occasion d’un cliché de thorax systématique ; • près de deux tiers des patients présentent des symptômes respiratoires, essentiellement une toux sèche souvent associée à une dyspnée d’effort. Ces symptômes sont habituellement d’installation récente (en moyenne 6 mois) lorsque la maladie est reconnue et peuvent s’accompagner dans environ 30 % des cas de signes généraux (asthénie, fièvre, sueurs nocturnes, amaigrissement) ; • l’HL pulmonaire peut être reconnue à l’occasion d’un pneumothorax spontané qui est à l’origine notamment d’une douleur thoracique. La survenue d’un pneumothorax est une des particularités de l’HL au sein des pneumopathies infiltrantes diffuses. Ce pneumothorax, qui serait plus fréquent chez l’homme jeune, est observé dans 10 à 20 % des cas, peut survenir à n’importe quel moment de l’évolution de la maladie, être bilatéral, récurrent et peut poser de difficiles problèmes thérapeutiques.9,27,29,32,49,65,84,102,118,124,127 Rarement, les patients signalent des sifflements respiratoires ou une hémoptysie qui doivent faire rechercher une autre cause (notamment un cancer bronchique sur ce terrain très tabagique) avant de relier ce dernier symptôme à l’HL pulmonaire.29,49,73,118,123 L’atteinte pulmonaire de l’HL chez l’adulte est habituellement isolée. Dans de rares cas, elle est associée à des atteintes extrathoraciques essentiellement osseuse, hypothalamo-hypophysaire (diabète insipide avec syndrome polyuro-polydipsique) ou cutanée.9,29,32,49,65,102,118,124,127 En dehors des formes avec pneumothorax, atteinte costale (responsable d’une douleur pariétale spontanée et/ou provoquée) ou au stade de cœur pulmonaire chronique, l’examen clinique thoracique, est normal. Il n’y a pas de crépitants et l’hippocratisme digital est exceptionnel. Le reste de l’examen somatique, hormis les rares cas avec atteinte extrathoracique, est normal. Radiographie thoracique Le cliché de thorax standard représente un mode de découverte assez fréquent de l’HL pulmonaire de l’adulte.114,123 Les aspects radiographiques observés varient en fonction du stade évolutif de la maladie. Le tableau le plus fréquemment rencontré est un syndrome réticulomicronodulaire dans le- 21 Figure 1 Tomodensitométrie haute résolution thoracique d’un patient ayant une histiocytose langerhansienne pulmonaire montrant l’association caractéristique de nodules, nodules cavitaires, de kystes à parois épaisses ou fines. quel on peut parfois individualiser des kystes.76,114,123 Les images sont bilatérales, symétriques, prédominent dans les moitiés supérieures des champs pulmonaires et respectent les angles cardiophréniques.76 L’étendue de l’atteinte radiographique contraste souvent avec la pauvreté de la symptomatologie respiratoire. Contrairement à la plupart des autres pneumopathies infiltrantes diffuses- à l’exception de la lymphangioléiomyomatose -, le volume pulmonaire est normal ou augmenté. La radiographie de thorax peut montrer un pneumothorax, plus rarement une lyse costale, qui constituent des éléments d’orientation diagnostique. En revanche, il n’y a pas d’épanchement pleural liquidien ou d’adénopathie médiastinale (sauf exception) mais une hypertrophie des hiles pulmonaires peut s’observer en cas d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).76,88,114,123 Dans les formes évoluées, les images nodulaires sont rares ou absentes, les kystes pulmonaires constituent la principale anomalie radiographique et réalisent parfois un aspect pseudoemphysémateux pulmonaire. Enfin, dans de rares cas, la radiographie de thorax est normale (< 10 % des cas dans une série ancienne).43 Tomodensitométrie thoracique La tomodensitométrie pulmonaire en haute résolution (TDM-HR) a constitué une avancée essentielle dans l’approche diagnostique de l’HL pulmonaire et est indispensable dans ce contexte. Elle permet, en effet, de mieux préciser les lésions élémentaires de la maladie, et notamment le caractère excavé de certains nodules, mal visualisé sur le cliché de thorax standard.15,88 Elle montre typiquement l’association de nodules à limites irrégulières, nodules cavitaires, kystes à paroi épaisse et kystes à paroi fine (Fig. 1). Les anomalies siègent aussi bien dans les zones pulmonaires périphériques que centrales, 22 Figure 2 Tomodensitométrie haute résolution thoracique d’un patient ayant une histiocytose langerhansienne pulmonaire évoluée montrant la présence de nombreux kystes pulmonaires de taille variée, par endroits jointifs ou confluents. sont focales laissant entre elles des zones de parenchyme normal et prédominent le plus souvent dans les parties supérieures et moyennes des champs pulmonaires. Ces nodules ont une distribution centrolobulaire, ce qui reflète le caractère bronchiolocentré des lésions anatomiques de l’HL pulmonaire. L’aspect réticulé observé sur le cliché standard correspond dans la plupart des cas à la juxtaposition de kystes pulmonaires (Fig. 2). Ces kystes pulmonaires, qui prédominent dans les formes évoluées de la maladie, sont de taille variable (habituellement < 1cm), peuvent être isolés ou confluents pouvant prêter parfois à confusion avec un emphysème pulmonaire centrolobulaire. Les études scanographiques longitudinales ont permis de préciser l’évolution séquentielle des anomalies radiologiques : nodules, nodules cavitaires, kystes à paroi épaisse puis kystes à paroi fine.15 Ces études ont aussi montré qu’alors que les nodules et les nodules cavitaires peuvent régresser, les kystes pulmonaires ont tendance le plus souvent à persister ou à augmenter de taille.16 D’autres anomalies peuvent être observées au cours de l’HL pulmonaire comme des zones de « verre dépoli », des opacités linéaires ou des bulles emphysémateuses secondaires au tabagisme des patients.15,88 Un épanchement pleural liquidien ou des adénopathies médiastinales sont extrêmement rares.14,15,88,92 En revanche, une augmentation de la taille des artères pulmonaires a été rapportée chez certains patients.88 Enfin, la TDM-HR est essentielle pour orienter les prélèvements biopsiques pulmonaires chirurgicaux lorsqu’ils sont réalisés. Fonction respiratoire Les anomalies de la fonction respiratoire sont variables et dépendent des lésions anatomiques prédominantes ainsi que de l’ancienneté de la mala- A. Tazi die.114,123 Il n’est pas rare, cependant, d’observer des images radiologiques pulmonaires étendues alors que la fonction ventilatoire est peu (ou pas) perturbée. Chez 10 à 15 % des patients la fonction respiratoire au repos est normale.9,29,32,118,124,127 L’anomalie la plus fréquemment rencontrée est une diminution de la capacité de diffusion pulmonaire pour l’oxyde de carbone (DLCO) qui est constatée dans 70 à 90 % des cas.9,29,32,118,124,127 Un trouble ventilatoire restrictif, obstructif ou mixte a été rapporté. Le profil fonctionnel souvent observé associe une capacité vitale diminuée, un volume résiduel (VR) normal ou augmenté, une capacité pulmonaire totale (CPT) relativement conservée et un rapport VR/CPT normal ou augmenté. Un trouble ventilatoire obstructif - qui ne s’explique pas par le seul tabagisme des patients et reflète vraisemblablement le tropisme bronchiolaire des lésions pulmonaires de l’HL - est assez souvent rencontré. Environ 50 % des patients ont une anomalie de la courbe débit/volume et une diminution significative du rapport de Tiffeneau est constatée dans 20 à 30 % des formes récentes d’HL pulmonaire.9,29,32,102,118,124,127 Cette réduction du rapport volume expiratoire maximal seconde/capacité vitale (VEMS/CV) est nettement plus fréquente dans les formes évoluées de la maladie.9,29,32,102,118,124,127 La présence d’un trouble ventilatoire obstructif constitue un élément d’orientation diagnostique dans le cadre d’une pathologie pulmonaire infiltrante diffuse. Un profil ventilatoire restrictif pur a cependant aussi été décrit dans l’HL pulmonaire.29,32,118,124 L’hématose au repos est longtemps préservée mais une augmentation du gradient alvéoloartériel en oxygène à l’effort et une hypoxémie d’exercice sont plus précocement observées.29,102 Endoscopie bronchique. Lavage bronchoalvéolaire L’examen macroscopique de l’arbre bronchique est normal ou ne montre qu’un aspect inflammatoire non spécifique lié au tabagisme des patients. Les biopsies de la muqueuse bronchique ne permettent pas de faire le diagnostic d’HL pulmonaire mais sont utiles pour écarter d’autres diagnostics, notamment dans les formes atypiques de la maladie. Les biopsies transbronchiques permettent parfois de faire le diagnostic d’HL pulmonaire à condition d’en réaliser plusieurs et d’étudier de façon exhaustive les prélèvements obtenus, au besoin en s’aidant de techniques immunohistochimiques.64,118,126 Elles sont réalisées essentiellement outre-Atlantique avec un rendement de 10 à 40 % Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte des cas, ce qui s’explique par le caractère focal des lésions parenchymateuses pulmonaires de la maladie.64,118,126 De plus, le risque de pneumothorax paraît accru chez ces patients ayant des kystes pulmonaires. Le LBA montre une hypercellularité alvéolaire totale souvent très importante (> 106 cellules/ml) essentiellement composée de macrophages alvéolaires. Cette « alvéolite macrophagique » est en réalité le reflet du tabagisme des patients et est directement corrélée à l’importance de leur consommation quotidienne.58 En effet, dans les rares formes survenant chez des sujets non fumeurs la cellularité alvéolaire est normale. L’étude de la formule cytologique du LBA montre parfois une augmentation modérée et non spécifique du pourcentage de polynucléaires éosinophiles (< 10 %).58,114 La proportion de lymphocytes alvéolaires est normale ou réduite et le rapport lymphocytes T CD4/CD8 diminué, comme c’est le cas chez les sujets fumeurs. Le LBA a été pendant un certain temps considéré comme permettant de faire le diagnostic d’HL pulmonaire en mettant en évidence l’accumulation de CL dans le poumon profond de ces patients,7,25,132 mais avec le recul cette recherche de CL par immunocytochimie à l’aide d’anticorps anti-CD1a (ex. : OKT6) s’est révélée décevante. Tout d’abord, il existe de nombreuses causes de faux positifs et la lecture doit être confiée à un cytologiste expérimenté. D’autre part, une accumulation de CL (jusqu’à 2,5-3 %) s’observe dans les alvéoles de sujets contrôles fumeurs indemnes de pathologies pulmonaires et un pourcentage non négligeable de CL CD1a+ (jusqu’à 4 % dans notre expérience) peut se voir dans le LBA de patients ayant une hyperplasie épithéliale alvéolaire importante (ex. : fibrose pulmonaire).20,114 Ainsi, si le seuil discriminant de 5 % de cellules CD1a+ est retenu, une valeur 5 % est hautement évocatrice d’HL mais ne se rencontre dans notre expérience que rarement (< 25 % des cas).114 Les formes cliniques de la maladie qui s’associent à un taux élevé de cellules CD1a+ dans le LBA restent à préciser. La majorité des patients adultes atteints d’HL pulmonaire ont un pourcentage de CL CD1a+ dans leur LBA superposable à celui de sujets contrôles fumeurs. Il est possible cependant que la valeur diagnostique du LBA soit différente dans l’HL de l’enfant.97 Ainsi, le LBA permet rarement de porter formellement le diagnostic d’HL pulmonaire chez l’adulte mais conforte l’orientation diagnostique en montrant une alvéolite macrophagique. Il est aussi utile en cas de tableau atypique pour écarter d’autres pneumopathies infiltrantes diffuses ayant un profil évocateur au LBA (ex. : granulomatose pulmonaire 23 lymphocytaire) ou certaines infections pulmonaires qui peuvent occasionnellement prêter à confusion (ex. : formes excavées de pneumocystose).47 Biologie Les examens biologiques usuels ne sont pas contributifs. Une discrète hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles liée au tabagisme des patients peut s’observer, mais il n’y a pas d’hyperéosinophilie sanguine. Un syndrome inflammatoire avec une augmentation modérée de la vitesse de sédimentation a été rapporté. Divers autoanticorps à faible taux ont été décrits mais n’ont aucune valeur d’orientation. Dans un tableau avec des signes généraux, il convient de s’assurer de la négativité de la sérologie du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Le taux d’enzyme de conversion de l’angiotensine sérique est le plus souvent normal. Formes cliniques De rares patients peuvent présenter des formes atypiques de la maladie rendant son diagnostic particulièrement difficile. C’est le cas des formes nodulaires pures, des nodules isolés, des images radiologiques franchement asymétriques, de kystes avec niveau liquide ou de condensations alvéolaires localisées.71,95,115 De rares observations d’HL pulmonaire avec adénopathies médiastinales ont été mentionnées14, de même que des patients avec obstruction endotrachéale ou bronchique.90,95 Plus récemment, des patients avec HL pulmonaire présentant un tableau d’HTAP sévère similaire à une HTAP primitive ont été rapportés45. Cette atteinte vasculaire pulmonaire prédomine au niveau des veinules pulmonaires et réalise un tableau proche d’une maladie veino-occlusive pulmonaire.45,56 Histopathologie pulmonaire Sur le plan histopathologique, l’HL se caractérise par l’accumulation de CL activées organisées en granulomes au niveau de la paroi des bronchioles distales qu’elles détruisent, associées à un nombre variable de lymphocytes et de cellules inflammatoires, en particulier des éosinophiles et des macrophages.80 La présence en nombre important d’éosinophiles, en particulier dans les lésions osseuses d’HL, est à l’origine de la dénomination de granulome éosinophile utilisée pour les formes localisées d’HL. 24 En microscopie optique, les CL sont reconnues à leur noyau irrégulier et contourné, ainsi qu’à leur cytoplasme pâle faiblement éosinophile, contenant peu ou pas de particules phagocytaires. La nature langerhansienne de ces cellules doit être confirmée par la mise en évidence en immunohistochimie de l’antigène membranaire CD1a grâce à des anticorps monoclonaux ou par la présence de granules de Birbeck en microscopie électronique, qui sont plus nombreux que dans les CL normales.8,57 Cette approche devrait être remplacée dans le futur par l’utilisation en immunohistochimie d’un anticorps dirigé contre la langerine exprimée spécifiquement par les CL, y compris dans les lésions d’HL.53,120 La recherche d’une positivité pour la protéine cytoplasmique S100, qui a beaucoup été utilisée par le passé pour identifier les CL, n’est pas spécifique, d’autres types cellulaires pouvant aussi l’exprimer, notamment les cellules neuroendocrines et certains macrophages. L’aspect des lésions spécifiques de l’HL varie en fonction de leur stade évolutif mais aussi selon le tissu concerné. Au niveau pulmonaire, les lésions sont focales, mal limitées, laissant entre elles des intervalles de tissu sain, et sont centrées autour des bronchioles distales (terminales et respiratoires) dont elles détruisent la paroi.9,27,49,114,118,123 Ainsi, l’HL pulmonaire apparaît plus comme une bronchiolite qu’une pathologie pulmonaire interstitielle diffuse. Les granulomes sont cependant mal limités et s’étendent aux alvéoles adjacentes aux bronchioles atteintes. De plus, ces alvéoles contiennent souvent un nombre important de macrophages pigmentés réalisant un aspect de pneumopathie desquamative associée aux CL (DIP-pattern). Dans les zones non concernées par le processus pathologique, l’architecture pulmonaire apparaît normale mais est souvent le siège de lésions non spécifiques secondaires au tabagisme (bronchiolite respiratoire, accumulation intra-alvéolaire de macrophages pigmentés, amas lymphoïdes infiltrant les parois alvéolaires). L’aspect histopathologique des lésions d’HL pulmonaire varie avec leur stade évolutif et des lésions d’âges différents sont fréquemment présentes sur un même prélèvement biopsique pulmonaire. Les lésions les plus précoces infiltrent de façon excentrée la paroi des bronchioles terminales et respiratoires qu’elles détruisent progressivement. La lésion s’étend fréquemment par contiguïté aux artérioles adjacentes. À ce stade, les CL sont nombreuses formant un granulome compact central et sont associées à un nombre important de lymphocytes présents à la fois entre les CL et à la périphérie du granulome (Fig. 3). Des cellules inflammatoires, principalement des éosinophiles et des macrophages, sont A. Tazi Figure 3 Microscopie optique d’une lésion précoce d’histiocytose langerhansienne pulmonaire. La paroi bronchiolaire est infiltrée et en partie détruite par le granulome à cellules de Langerhans (gr). Une partie de l’épithélium bronchiolaire est encore identifiable (br). H et E × 200. également présentes en nombre variable à la périphérie de la lésion. La destruction de l’épithélium bronchiolaire survient tôt au cours du processus pathologique, ce qui rend difficile, sur une coupe donnée, d’affirmer le caractère bronchiolocentré des lésions. Une étude récente a cependant montré par reconstruction tridimensionnelle des lésions à partir de coupes sériées que le processus pathologique formait un manchon granulomateux s’étendant de proche en proche dans la paroi des voies aériennes distales de ces patients.68 Bien que les lésions précoces apparaissent souvent excavées, il n’y a pas de nécrose tissulaire, la cavité correspondant à la lumière résiduelle de la bronchiole détruite par la réaction granulomateuse. Dans les lésions de stade intermédiaire, le nombre de CL diminue formant des amas cellulaires entourés de lymphocytes, de cellules inflammatoires, notamment des éosinophiles, des macrophages et à un moindre degré des neutrophiles. Des amas lymphoïdes sont souvent présents à la périphérie au contact de la réaction fibreuse débutante. À un stade avancé, il y a peu ou pas de CL mais des macrophages pigmentés ou contenant des inclusions lipidiques sont présents. Les lésions cicatrisent par fibrose sous forme de cicatrices stellaires ou sont remplacées par des cavités kystiques confluentes et jointives entourées d’un anneau fibreux (Fig. 4). Un emphysème de traction contribue aussi à l’aspect kystique de ces lésions évoluées. Approche diagnostique Le diagnostic de certitude d’HL repose sur la mise en évidence du granulome à CL au niveau d’un tissu atteint par la maladie. Au niveau pulmonaire, bien que le diagnostic puisse être parfois obtenu par Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte Figure 4 Microscopie optique d’une lésion d’histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte à un stade cicatriciel. La cavité kystique correspond à la lumière résiduelle de la bronchiole (br) dont la paroi a été détruite par le processus pathologique. Noter la présence d’un vaisseau (v) au contact de la cavité. H et E × 25. biopsie transbronchique, la preuve histologique est obtenue le plus souvent par biopsie pulmonaire chirurgicale (généralement par vidéochirurgie). Cette biopsie pulmonaire doit être guidée par les données de la TDM-HR, en privilégiant les zones les plus nodulaires. Le caractère focal des lésions implique un certain nombre de précautions pour assurer la meilleure rentabilité diagnostique : effectuer des prélèvements de taille suffisante, rechercher de façon très minutieuse les lésions spécifiques, si possible congeler un fragment tissulaire pour réaliser des techniques immunohistochimiques visant à identifier les CL. En l’absence de prélèvement pulmonaire congelé, on peut s’aider de l’anticorps anti-CD1a O10 qui réagit avec les CL des granulomes d’HL fixées en formol et incluses en paraffine.41,75 Des aspects de pneumopathie desquamative et de bronchiolite respiratoire du fumeur peuvent masquer les lésions d’HL qui doivent être méticuleusement recherchées.27,99,118 L’apport de la TDM-HR dans un contexte clinique compatible a cependant tendance à limiter les indications de la biopsie pulmonaire chirurgicale qui se discutent au cas par cas et qui sont du domaine du spécialiste. Ainsi, la présence d’un aspect scanographique nodulokystique prédominant dans les moitiés supérieures des champs pulmonaires chez un sujet jeune, fumeur, asymptomatique ayant une formule cytologique du liquide de LBA comprenant une hypercellularité importante macrophagique, pose peu de problèmes diagnostiques. À l’inverse, en cas de signes systémiques associés à des lésions nodulaires pulmonaires excavées, ou dans les rares formes nodulaires pures, de nombreux autres diagnostics peuvent être discutés comme une mycobactériose ou d’autres infections, une sarcoïdose, une maladie de Wegener, des métastases pulmonaires excavées, un carcinome 25 bronchiolo-alvéolaire, des emboles septiques ou une pneumocystose excavée. De même, chez la femme, il est difficile de distinguer une HL kystique pure d’une lymphangio-léiomyomatose (rechercher des angiomyolipomes intra-abdominaux par échographie et TDM en faveur de ce dernier diagnostic).67 Schématiquement, on peut préconiser de réaliser une biopsie pulmonaire chirurgicale chez les patients ayant des pneumothorax itératifs ou persistants dans le même temps que l’accolement pleural chirurgical, chez les femmes avec des lésions kystiques diffuses, chez les patients symptomatiques ayant une forme nodulaire prédominante en vue d’une corticothérapie orale et dans les formes de présentation atypique. En revanche, la biopsie pulmonaire chirurgicale ne paraît pas d’emblée justifiée en cas de tableau typique chez un patient peu ou pas symptomatique. De même, elle paraît risquée chez des patients ayant une altération importante de la fonction respiratoire du fait d’une atteinte destructrice pulmonaire diffuse. Enfin, la biopsie d’une lésion extrathoracique, osseuse par exemple, permet parfois de parvenir indirectement au diagnostic, lorsque le tableau pulmonaire est concordant. Évolution et pronostic L’histoire naturelle de la maladie est très variable et difficile à prévoir chez un patient donné. Schématiquement, la moitié des patients environ évoluent favorablement spontanément ou sous traitement corticoïde, avec une résolution partielle ou complète des anomalies radiologiques (en dehors des kystes) et des symptômes lorsqu’ils étaient initialement présents mais sans qu’il y ait forcément une évolution parallèle de la fonction respiratoire, qui peut montrer un trouble ventilatoire obstructif. Dans environ 10 à 20 % des cas, l’évolution apparaît d’emblée sévère, marquée par des pneumothorax itératifs ou le développement d’une insuffisance respiratoire progressive avec cœur pulmonaire chronique. Chez le reste des patients, qui présentent des symptômes de gravité variable, on constate sur le plan radiologique une disparition des nodules qui font place à des kystes à paroi épaisse puis des kystes à paroi fine qui demeurent stables. Bien que ces formes kystiques paraissent inactives, il a été montré que des granulomes à CL peuvent toujours être présents dans le parenchyme pulmonaire de ces patients.105 Ainsi, une surveillance prolongée de ces formes est nécessaire dans la mesure où une aggravation très à distance de la fonction respiratoire est possible, de même que la survenue de rares rechutes de la maladie 26 marquées par la réapparition d’images nodulaires.96,112 Certains facteurs pronostiques défavorables ont été rapportés : survenue de l’HL pulmonaire à un très jeune âge ou à l’inverse chez un sujet âgé, persistance prolongée des signes généraux, survenue de pneumothorax itératifs, présence de localisations extrathoraciques (à l’exception de l’atteinte osseuse qui n’a pas d’implication pronostique particulière), aspect radiologique kystique diffus, altération importante de la fonction respiratoire au moment du diagnostic (surtout le VEMS et le VEMS/CV, à un moindre degré le rapport VR/CPT).9,32,124 Aucun de ces critères n’est cependant formel pour établir un pronostic chez un patient donné. La présence d’une HTAP sévère est un facteur péjoratif.45 La grossesse ne semble pas modifier le cours évolutif de l’HL pulmonaire chez la plupart des patientes, mais des cas d’exacerbations de diabète insipide chez des femmes enceintes ayant une HL ont été rapportés.34,72 Ainsi, en l’absence d’une insuffisance respiratoire sévère, l’HL n’est pas une contre-indication à la grossesse. Hormis l’association à des lymphomes, une fréquence élevée de survenue de cancers bronchiques primitifs (favorisés par la poursuite du tabagisme des patients) ainsi que d’autres tumeurs malignes de nature variée a été signalée.38,65,81,89,100,117,124 Prise en charge thérapeutique La fréquence des formes d’HL pulmonaire spontanément résolutives ou d’évolution stable sans traitement, rend difficile l’appréciation de l’efficacité des diverses thérapeutiques qui ont été essayées dans cette affection. De plus, du fait de la rareté de la maladie, des études contrôlées avec des effectifs suffisants de patients sont difficiles à réaliser. En pratique, on ne dispose pas à l’heure actuelle de traitement efficace de l’HL pulmonaire de l’adulte et aucun essai randomisé en double aveugle n’a été rapporté.114,123 La mortalité liée à l’HL est difficile à apprécier du fait du nombre relativement important des patients perdus de vue au cours du suivi évolutif et cette mortalité est probablement surestimée dans les séries qui rapportent le suivi à distance des patients atteints d’HL pulmonaire.32,124 L’association très forte entre tabagisme et survenue d’une HL pulmonaire suggère que le tabac joue un rôle dans la pathogénie de cette affection (cf. infra). De ce fait, il paraît essentiel d’obtenir une cessation de l’intoxication tabagique chez ces patients gros fumeurs, en les intégrant si besoin A. Tazi dans des programmes de sevrage tabagique. Plusieurs observations de régression de la maladie après sevrage tabagique ont été signalées,86,125 mais un effet bénéfique sur l’évolution à long terme de la maladie, bien que probable, n’a pas encore été démontré, et de rares rechutes de la maladie peuvent survenir malgré l’arrêt du tabac.112 Cependant, l’arrêt du tabagisme a en tout cas pour effet de réduire le risque de survenue de cancers bronchiques primitifs, de pathologie cardiovasculaire et la détérioration de la fonction respiratoire liée à une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) post-tabagique qui sont des complications fréquentes dans l’évolution des patients ayant une HL pulmonaire. Les corticoïdes sont efficaces sur les signes généraux et sont proposés de façon empirique dans les formes récentes nodulaires symptomatiques d’HL pulmonaires, par exemple sous la forme de prednisone ou prednisolone à la dose initiale de 0,5 à 1 mg/kg/j, suivie d’une décroissance progressive de la posologie sur une durée de 6 à 12 mois.114,123 Bien que la prise de corticoïdes puisse s’accompagner de la régression des symptômes et des anomalies radiologiques, il n’a pas été démontré qu’ils amélioraient de façon significative la fonction respiratoire des patients.102 La prise de corticoïdes a même été associée à une évolution plus défavorable de la maladie, probablement du fait d’un biais lié au traitement des formes les plus sévères.32,124 Notre attitude est de réserver la corticothérapie aux formes nodulaires symptomatiques dans l’espoir d’accélérer la résolution des lésions inflammatoires granulomateuses. Les traitements cytotoxiques (principalement vinblastine, à un moindre degré méthotrexate), qui sont indiqués en association avec la corticothérapie dans les formes multifocales sévères d’HL, n’ont pas fait la preuve de leur utilité dans l’HL pulmonaire isolée de l’adulte. Les infections bronchopulmonaires représentent une cause fréquente de détérioration de l’état respiratoire des patients ayant une HL pulmonaire et justifient un traitement précoce et rigoureux. Le pneumothorax relève d’un traitement spécifique (drainage, accolement pleural) en évitant la pleurectomie chez ces patients jeunes qui peuvent bénéficier éventuellement d’une transplantation pulmonaire. Un certain nombre de patients ayant une insuffisance respiratoire très sévère ou une HTAP majeure ont bénéficié d’une greffe pulmonaire avec des résultats similaires aux autres patients ayant une pathologie infiltrante diffuse qui ont bénéficié d’une transplantation pulmonaire.11,108 Des rechutes de la maladie sur le greffon ont cependant été rapportées. Elles survien- Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte nent dans l’année qui suit la greffe pulmonaire, semblent favorisées par la reprise du tabagisme par les patients et s’observeraient surtout dans les formes comprenant des atteintes extrathoraciques.11,44,51,55,108 Le suivi des patients atteints d’HL pulmonaire n’est pas aisé à définir du fait du caractère paucisymptomatique de certains patients et surtout de l’absence de traitement réellement efficace. Celui-ci repose sur la clinique, la radiographie de thorax (TDM-HR en cas de modification du cliché standard) et la fonction respiratoire par exemple tous les 3 à 6 mois. La TDM-HR est utile pour l’évaluation de l’histoire naturelle de la maladie, mais son rythme et son impact sur la prise en charge des patients restent à déterminer. En particulier, bien que l’importance des anomalies pulmonaires à la TDM-HR ait été corrélée aux données de la DLCO,88 on ne dispose pas d’étude comparant l’évolution scanographique et fonctionnelle des patients. Typiquement, le trouble ventilatoire obstructif s’accompagne de l’apparition ou de l’aggravation des lésions kystiques qui deviennent confluentes et aboutissent à la formation d’images pseudobulleuses chez les patients à un stade avancé de la maladie. Cependant, du fait de la faible sensibilité de la radiographie de thorax standard pour visualiser les kystes pulmonaires, il n’est pas rare que l’on assiste à une progression du trouble ventilatoire obstructif, alors que la radiographie donne une fausse impression de stabilité ou d’amélioration du fait de la régression des images nodulaires et de leur remplacement par des kystes. L’échographie cardiaque avec doppler est utile pour rechercher une HTAP en cas de dyspnée inexpliquée ou de suspicion radiographique. On ne dispose pas de critères fiables d’activité de l’HL pulmonaire. Le scanner thoracique ne permet pas d’identifier formellement les aspects inactifs de la maladie dans la mesure où, même dans les formes kystiques pures, il peut persister des granulomes dans le parenchyme pulmonaire des patients.105 Plus récemment, des résultats préliminaires suggèrent que la scintigraphie au 111In pentétréotide (analogue de la somatostatine) pourrait être utile pour juger de l’activité des lésions mais ces données encore très parcellaires nécessitent des études plus larges pour préciser la place de cet examen dans la prise en charge des patients.19,77,128 Pathogénie de l’HL pulmonaire de l’adulte La méconnaissance de l’étiologie de l’HL explique que la pathogénie de la maladie demeure en grande 27 partie mal comprise. De plus, malgré des stigmates histopathologiques communs, il est vraisemblable que les différentes formes cliniques d’HL obéissent à des mécanismes pathogéniques différents. Ainsi, par exemple, alors que l’analyse des CL présentes au sein des lésions provenant de patients ayant des présentations cliniques variées d’HL a montré que ces cellules étaient clonales (ce qui est en faveur d’un processus tumoral à l’origine de la maladie),129,130,135 une étude récente est en faveur de l’absence de clonalité des CL dans la forme pulmonaire de l’adulte.134 Celle-ci se présente plus comme une pathologie réactionnelle à un (ou plusieurs) stimulus inconnu(s). Quoi qu’il en soit, les hypothèses pathogéniques concernant l’HL pulmonaire doivent rendre compte : • du tropisme bronchiolaire des lésions spécifiques et de l’accumulation initiale des CL électivement dans ce territoire ; • de la capacité des granulomes à détruire les bronchioles qu’ils infiltrent ; • du lien épidémiologique très fort de la maladie avec le tabac, mais aussi de la rareté de l’HL en regard de la prévalence du tabagisme dans la population générale. Bien que les différents mécanismes potentiellement impliqués dans ces aspects soient présentés séparément ici, il faut garder à l’esprit qu’ils sont potentiellement intriqués, un même mécanisme pouvant être par exemple responsable à la fois de l’accumulation focale des CL et de leur capacité à détruire les bronchioles. Un bref rappel sur les cellules dendritiques (CD) est utile pour la compréhension des mécanismes pathogéniques qui seront abordés ci-après. Cellules dendritiques Ontogénie et distribution tissulaire Les CD constituent une population hétérogène de cellules mobiles, d’origine médullaire, dont la principale fonction est de présenter les antigènes aux lymphocytes T.8,83 La possibilité de cultiver in vitro différents précurseurs hématopoïétiques en présence de combinaisons variées de facteurs de croissance et de cytokines a permis au cours des dernières années d’identifier différentes sous-populations de CD.8,83 Schématiquement, les CD dites myéloïdes (ou DC1) sont obtenues à partir de précurseurs myélomonocytaires CD34+ en présence de granulocyte macrophage-colony stimulating factor (GMCSF) et de tumor necrosis factor (TNF-a).21 Des DC1 sont également obtenues à partir de monocytes sanguins purifiés en présence de GM-CSF et d’interleukine 4 (IL4).94 Ces précurseurs peuvent don- 28 ner lieu aussi à des CL, en présence notamment de transforming growth factor (TGF-b) (qui est un facteur important pour la différenciation de ces cellules).22,54 Plus récemment, une autre souspopulation de CD qui dérive de précurseurs lymphoïdes a été identifiée, y compris chez l’homme. La survie in vitro de ces CD lymphoïdes (dites plasmacytoïdes ou DC2) ne dépend pas du GM-CSF mais de l’IL3, dont elles expriment fortement le récepteur CD123 (IL3Ra) à leur surface.60 Cependant, bien que ces voies de différenciation des souspopulations de CD soient bien établies in vitro, leur correspondance exacte avec l’ontogénie des CD in vivo n’est pas complètement établie. Les CD tissulaires, y compris les CD pulmonaires, dérivent des CD circulantes (< 1 % des cellules mononucléées du sang). Les CD myéloïdes (DC1) sont largement distribuées dans tout l’organisme : sang circulant, organes lymphoïdes, derme, parenchyme pulmonaire, chorion des muqueuses digestives.8,83 Des CD plasmacytoïdes (DC2) ont été identifiées dans les organes lymphoïdes secondaires et les amygdales, mais leur distribution dans les tissus non immuns, notamment le poumon, est encore mal connue.66,131 Les CL ont une distribution tissulaire beaucoup plus restreinte et sont présentes à l’état normal dans les épithéliums de revêtement en contact avec le milieu extérieur.8,83 Ces cellules, qui ont été initialement identifiées dans l’épiderme, se distinguent des autres CD par la présence dans leur cytoplasme d’organites spécifiques, identifiables en microscopie électronique : les granules de Birbeck qui interviennent dans l’internalisation de substances exogènes. Elles sont reconnaissables en immunohistochimie par l’expression à la fois de l’antigène CD1a (anticorps OKT6 par exemple) et à l’aide d’un anticorps récemment mis au point dirigé contre la langerine qu’elles expriment de façon spécifique.22,121 Le microenvironnement épithélial est essentiel pour le recrutement et la différenciation des CL, notamment par le biais de la sécrétion locale de GM-CSF, de TGF-b et de la chémokine CCL20 (MIP-3a).8,12,17,18,22,23,24,33,54,137 Ainsi, le GM-CSF augmente le recrutement et la différenciation des CL dans l’épiderme.17,18 D’autre part, les souris transgéniques chez lesquelles le gène du TGF-b a été inhibé n’ont pas de CL intraépidermiques, alors qu’elles ont un nombre normal de CD dans le derme.12 Plus récemment, il a été montré que la chémokine CCL20 (MIP-3a), produite notamment par des cellules épithéliales, attirait fortement les CL in vitro en agissant sur son récepteur CCR6 exprimé à la surface de ces cellules.24,28,33 Cette chémokine semble impliquée dans le recrutement des CL dans les muqueuses, au cours de certains processus pathologiques.33,63,122 A. Tazi Caractéristiques fonctionnelles Les CD constituent une population importante de cellules présentatrices d’antigènes aux lymphocytes T.8,83 D’une façon globale, les CD sont, à nombre égal, 10 à 100 fois plus puissantes que les monocytes/macrophages pour induire une prolifération lymphocytaire T. Il est important de souligner, néanmoins, qu’une cellule donnée n’exprime pas toutes les fonctions de cellule accessoire au même moment, mais plutôt de façon séquentielle.8,83 Ainsi, les CD et les CL présentes dans les tissus périphériques servent essentiellement de cellules sentinelles qui captent les antigènes mais n’induisent pas de réponse immunitaire in situ. Secondairement, ces cellules migrent via la lymphe afférente vers les organes lymphoïdes régionaux où elles vont stimuler les lymphocytes T spécifiques de l’antigène. Cette étape de migration des CD vers les organes lymphoïdes secondaires est essentielle pour le déclenchement d’une réponse immunitaire spécifique et est très vraisemblablement fortement influencée par le « gradient » de chémokines existant entre les vaisseaux lymphatiques afférents et le site d’introduction de l’antigène.8,23,28,83,137 Au cours de cette migration, elles perdent leur fonction de capture antigénique et acquièrent une forte capacité d’activation des lymphocytes T. Ceux-ci peuvent alors proliférer, produire diverses cytokines qui favorisent la sécrétion d’anticorps par les lymphocytes B, le recrutement de cellules inflammatoires (natural killer [NK], macrophages, éosinophiles, etc.) ou l’activation des lymphocytes T cytotoxiques. Ainsi, l’état de maturation des CD représente un facteur clé pour l’induction d’une réponse immunitaire efficace. Le microenvironnement dans lequel se trouvent les CD influence fortement leur état fonctionnel et ce à toutes les étapes de la réaction immunitaire. Lors de la rencontre avec l’antigène, c’est la présence de signaux dits « danger » de types microbiens (LPS, virus), membranaires (CD40 ligand exprimé par les lymphocytes T activés) ou de cytokines (TNF-a ,IL1-b) qui déclenchent la migration des CD et des CL périphériques vers les organes lymphoïdes.8,83 De même, les cytokines présentes ainsi que les signaux membranaires délivrés aux CD, vont influencer leur maturation fonctionnelle et de ce fait orienter la réponse immunitaire vers une réponse efficace de type TH1 ou à l’inverse vers une tolérance immunitaire du fait de l’activation de lymphocytes de type TH2 ou de lymphocytes T régulateurs8,83 (Fig. 5). De façon intéressante, cette hétérogénéité fonctionnelle des CD est en grande partie corrélée à leur phénotype de surface. Ainsi, les CD immatures et les CL expriment peu ou pas les molécules de Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte CELLULES DENDRITIQUES Hétérogénéité CD Immature CD Mature Capture d’antigène Activation lymphocyte T CMH II intracellulaire CD 1a (CL) CD80-, CD86+/CCR6+ CD40++ CD80++ CD86++ CD83+ DC-LAMP+ CD54+ CCR7+ Signaux inhibiteurs (IL10, TGF-β, VEGF ...) Signaux activateurs (IL12, TNF-α, CD40L...) Microenvironnement Figure 5 Phénotype de surface et état de maturation des cellules dendritiques/cellules de Langerhans. (CMH II : complexe majeur d’histocompatibilité de classe II). costimulation CD40, CD80 (B7-1), CD86 (B7-2), sont CD83 et DC-LAMP (lysosome-associated membrane protein) négatives, alors que ces molécules sont fortement présentes à la surface de CD matures.8,83 De même, les CL expriment à leur surface membranaire le récepteur CCR6 spécifique de la chémokine CCL20 (qui les attire in vitro), alors que les CD matures expriment le CCR7 et sont sensibles à la chémokine CCL19 (MIP-3b) produite notamment dans les organes lymphoïdes.8,23,28,83,137 Ces différences phénotypiques permettent d’identifier ces sous-populations de CD dans les tissus où elles sont éventuellement présentes (Fig. 5). CD pulmonaires Dans le poumon, les CD (DC1) sont présentes aussi bien dans le tissu conjonctif des gaines bronchovasculaires, que l’interstititum alvéolaire, le tissu lymphoïde associé à l’épithélium bronchique (BALT), la plèvre viscérale et y sont retrouvées avant la naissance.57,61 Les CL sont localisées à l’état normal quasi exclusivement dans l’épithélium trachéobronchique où elles forment un réseau très développé du fait des interdigitations de leur dendrites entre les cellules épithéliales.57,61 Le nombre, la distribution et l’état d’activation des CL pulmonaires varient dans les situations pathologiques. Alors que très peu de CL existent dans l’épithélium alvéolaire normal, ces cellules sont présentes en grand nombre dans les alvéoles de sujets fumeurs et des patients ayant une inflammation pulmonaire, tout particulièrement au niveau des zones d’hyperplasie épithéliale alvéolaire.106,111 Ceci explique qu’à l’état normal, peu ou pas de CL sont recueillies par LBA, et qu’elles puissent représenter un pourcentage significatif dans le LBA des sujets fumeurs ou atteints d’affections pulmonaires induisant une hyperplasie épithéliale alvéolaire.20,114 De même, les CL infiltrent parfois de façon importante certains cancers bronchopulmo- 29 naires.26,111 De façon intéressante, nous avons mis en évidence une corrélation très étroite entre la production locale de GM-CSF par les cellules épithéliales bronchiolaires normales, alvéolaires hyperplasiques ou tumorales bronchiques et la présence de CL dans ces différentes situations, ce qui suggère fortement que ce facteur exerce un rôle important dans le contrôle du recrutement et/ou de la différenciation des CL dans le poumon.111 La présence éventuelle de CD de type plasmacytoïde dans le poumon normal et pathologique reste à déterminer. À l’état normal, les CD et les CL pulmonaires n’expriment pas les molécules de costimulation impliquées dans l’activation des lymphocytes T et ne sont pas en mesure d’initier une réponse immunitaire localement.57,61,107,113 De façon intéressante, bien que le nombre de CL augmente de façon notable aux sites d’hyperplasie épithéliale alvéolaire ou dans certains cancers bronchopulmonaires, ces cellules demeurent CD80, CD86 et CD40 négatives.113 De même, lorsque les CD pulmonaires provenant d’animaux sains sont isolées et incubées in vitro en présence de lymphocytes T, elles induisent plutôt une réponse de type TH2 et une tolérance immunitaire.61,107 En revanche, en présence de signaux inflammatoires, notamment microbiens, de cytokines comme le GM-CSF ou le TNF-a, ou d’interactions membranaires (CD40L-CD40), ces cellules expriment les molécules de stimulation et induisent une réponse immunitaire cellulaire efficace de type TH1.61,107,113 Mécanismes responsables de l’accumulation des CL dans les bronchioles des patients atteints d’HL pulmonaire Les lésions initiales de l’HL pulmonaire sont caractérisées par une accumulation de nombreuses CL dans les bronchioles concernées par le processus pathologique. Ces lésions sont focales, touchant électivement certaines bronchioles distales, ce qui suggère qu’une modification du microenvironnement épithélial bronchiolaire, notamment sous l’effet du tabac, joue un rôle important dans l’accumulation des CL à ce niveau. Cette infiltration bronchiolaire par de nombreuses CL peut être liée, de façon non exclusive, à un recrutement de ces cellules à partir de leurs précurseurs pulmonaires ou sanguins, à une prolifération locale des CL et/ou à une diminution de leur sensibilité aux processus de mort cellulaire par apoptose. Comme il a été dit plus haut, les cellules épithéliales bronchiolaires sont capables de produire divers médiateurs, notamment le GM-CSF, connus pour réguler la prolifération et la différenciation 30 Figure 6 Immunomarquage à l’aide d’un anticorps anti-GM-CSF. Fixation intense au niveau de l’épithélium encore identifiable d’une bronchiole (br) dont la paroi est infiltrée par le processus granulomateux (gr). H et E × 200. des précurseurs médullaires et/ou sanguins des CL et favoriser leur survie in vitro.110 À ce titre, nous avons pu montrer, à partir de lésions très précoces d’HL pulmonaire, que l’épithélium des bronchioles atteintes par le processus pathologique produisait des quantités plus élevées de GM-CSF que les épithéliales des bronchioles indemnes chez le même patient109 (Fig. 6). De façon intéressante, une production importante de GM-CSF a également été mise en évidence dans les lésions cutanées d’HL et ces cellules expriment le récepteur de cette cytokine.40 De plus, l’injection intradermique de GMCSF à des patients atteints de lèpre s’accompagne d’une accumulation importante de CL au site d’injection et la peau des animaux transgéniques surexprimant le gène du GM-CSF contient beaucoup plus de CL épidermiques que celle des animaux contrôles.17,18,70,133 L’ensemble de ces données suggère fortement un rôle pour le GM-CSF dans l’accumulation des CL dans les lésions d’HL, notamment pulmonaires. Cependant, d’autres médiateurs produits par les cellules de l’arbre respiratoire sont probablement aussi impliqués dans ce processus. Par exemple, il a été rapporté une hyperplasie des cellules neuroendocrines pulmonaires produisant des peptides analogues de la bombésine chez les patients ayant une HL pulmonaire, mais le rôle de ces cellules dans la pathogénie de la maladie reste à élucider.2,35 De même, les lésions florides d’HL pulmonaire produisent des quantités importantes de TGF-b, cytokine essentielle pour la différenciation intraépithéliale des CL.6 Le rôle éventuel de l’IL15 dans la différenciation des CL dans l’HL reste à déterminer.87 Enfin, une étude très récente a montré la production de CCL20 (MIP-3a) dans les lésions osseuses et cutanées d’HL.48 De façon intéressante, les CL de ces granulomes exprimaient à la fois CCR6 et CCR7.48 Une telle étude n’a pas encore été réalisée dans l’HL pulmonaire. A. Tazi Le fait que l’épithélium bronchiolaire soit rapidement détruit par les lésions d’HL implique que d’autres facteurs, non épithéliaux, contribuent au maintien des CL dans les granulomes. Les CL ellesmêmes produisent de nombreux médiateurs y compris le GM-CSF, et pourraient participer au maintien des lésions par un mécanisme autocrine et/ou paracrine.37,39,40 De plus, diverses cytokines ont été mises en évidence par immunohistochimie au sein des granulomes à CL pulmonaires, dont certaines (TNF-a, IL4 notamment) influencent la croissance, la survie et la différenciation des CL in vitro, mais leur rôle précis dans la pathogénie de l’HL pulmonaire reste à préciser.37 Un cas d’amélioration spectaculaire sous anti-TNF-a d’un patient ayant une HL systémique réfractaire a été récemment rapporté.10 D’autres aspects concernant l’accumulation élective des CL dans les bronchioles des patients ayant une HL restent à étudier, notamment les mécanismes de homing de ces cellules, leur expression d’adressines ou de molécules d’adhésion particulières.31,98 La capacité des CL à proliférer au sein des lésions d’HL est un sujet de controverse. Les CL dans les granulomes d’HL pulmonaire ont un taux de prolifération similaire à celui des cellules épithéliales bronchiques normales et nettement plus faible que celui des cellules tumorales des cancers bronchiques, ce qui suggère que ce mécanisme est peu important dans l’accumulation des CL dans les lésions d’HL pulmonaire.13 À l’inverse dans d’autres localisations d’HL, notamment cutanées ou osseuses, les CL au sein des lésions spécifiques expriment le marqueur de prolifération Ki67 ainsi que d’autres peptides impliqués dans le cycle cellulaire.103 Il est vraisemblable que les CL persistent longtemps dans les granulomes d’HL du fait d’une sensibilité diminuée aux mécanismes de mort cellulaire par apoptose. Ainsi, les CL des lésions osseuses ou cutanées d’HL expriment le marqueur Bcl-2 associé à la protection vis-à-vis de l’apoptose.101,103 Des données non publiées suggèrent que c’est aussi le cas des CL dans les lésions spécifiques de l’HL pulmonaire (P. Soler communication personnelle). En résumé, divers mécanismes contribuent à l’accumulation des CL dans les lésions d’HL pulmonaire, mais il est vraisemblable que le recrutement de ces cellules, à partir de leurs précurseurs pulmonaires et/ou sanguins occupe une place prépondérante. L’augmentation du nombre de précurseurs CD34+ dans le sang périphérique de ces patients est en faveur de cette hypothèse.85 Mécanismes responsables de la destruction des bronchioles dans l’HL pulmonaire Dans les autres situations pathologiques où l’on observe une accumulation de CL dans le poumon Histiocytose langerhansienne pulmonaire de l’adulte (exemple : hyperplasie épithéliale alvéolaire, certains cancers bronchopulmonaires), ces cellules n’induisent pas de destruction tissulaire et ne sont pas associées à un nombre important de cellules inflammatoires comme dans l’HL pulmonaire. Une explication possible à cette destruction bronchiolaire est que les CL sont dans un état fonctionnel particulier qui leur permet d’induire une réponse immunitaire lymphocytaire T locale cytotoxique pour la paroi épithéliale bronchiolaire et le tissu pulmonaire adjacent. Plusieurs données sont en faveur de cette hypothèse. • La seule fonction connue des CL est de servir de cellules présentatrices d’antigènes aux lymphocytes T pour initier les réponses immunitaires. • En dehors des CL, les lymphocytes T sont la principale population cellulaire qui s’accumule dans les lésions précoces de la maladie. Cette accumulation de lymphocytes concerne électivement les lésions spécifiques de la maladie, le nombre de ces cellules n’est pas accru dans les territoires parenchymateux séparant les granulomes.110 • Comme c’est le cas au cours des réponses immunitaires cellulaires secondaires à une stimulation antigénique, ces lymphocytes T sont principalement de type CD4 et expriment des récepteurs antigéniques de type ab ainsi que des marqueurs d’activation récente.110 En microscopie électronique, les CL dans ces lésions ont des contacts membranaires étroits et différenciés avec les lymphocytes et peuvent même réaliser des aspects en rosette, un nombre important de lymphocytes entourant une CL, aspect qui est similaire à celui observé dans les réactions d’hypersensibilité cutanée ou lors d’incubation de CD et de lymphocytes T in vitro.42,110 • La structure même du granulome, composé de CL centrales entourées de lymphocytes, est très proche de celle des granulomes immuns. • L’évolution de ces lésions est aussi similaire à celle d’une réponse immunitaire granulomateuse. En effet, l’accumulation initiale de cellules présentatrices d’antigènes (ici les CL) et de lymphocytes T, le recrutement secondaire de cellules inflammatoires, et le remplacement progressif de ces cellules par des macrophages et des fibroblastes avec une évolution vers une cicatrice fibreuse sont caractéristiques des granulomes immuns. • L’étude du phénotype de surface des CL au sein des granulomes d’HL pulmonaire indique que ces cellules sont dans un état d’activation particulier. Ainsi, nous avons montré que les CL 31 dans l’HL pulmonaire expriment les marqueurs phénotypiques de CD matures CD80, CD86 et CD40, qui ne sont pas présents à la surface des CL pulmonaires à l’état normal ou lorsqu’elles infiltrent d’autres situations pathologiques pulmonaires comme l’hyperplasie épithéliale alvéolaire ou les cancers bronchiques.113 De plus, des lymphocytes T exprimant le CD40ligand sont présents dans ces lésions, ce qui conforte l’idée d’une interaction locale avec les CL.113 Cependant, bien que ces données soient nettement en faveur de l’implication d’une réponse immunitaire cellulaire T induite par les CL dans la pathogénie de l’HL pulmonaire, il n’a pas été possible de montrer de façon formelle que les CL provenant des granulomes pulmonaires pouvaient induire une prolifération lymphocytaire T, du fait des difficultés à isoler un nombre suffisant de CL pour les étudier in vitro. De même, la présence éventuelle d’IL12 au sein des granulomes pulmonaires serait un argument supplémentaire pour l’implication d’une réponse immunitaire T dans la pathogénie de l’HL pulmonaire de l’adulte. De façon intéressante, le microenvironnement dans lequel se trouve les CL dans les lésions d’HL pulmonaire est propice à leur activation locale. En effet, le profil des cytokines dans les granulomes à CL de l’HL pulmonaire (présence de GM-CSF, TNF-a, IL1b et absence d’IL10) est similaire à celui qui favorise la maturation des CD in vitro, alors que dans les autres situations pathologiques pulmonaires où les CL ont un phénotype immature, un profil de cytokines inverse est observé (présence d’IL10, absence d’IL1b).3,8,50,61,74,83,91,93,107,113 Les études réalisées sur les localisations osseuses et cutanées d’HL suggèrent cependant que l’état d’activation des CL n’est pas uniforme. Ainsi, si dans les deux cas les CL sont CD40+, ces cellules sont CD80 et CD86 positives dans la peau mais négatives dans les lésions osseuses.36,53 Dans cette dernière localisation, une production accrue d’IL10 a été identifiée au sein des granulomes osseux d’HL.53 L’étude fonctionnelle des CL isolées à partir de lésions osseuses a montré cependant que les CL n’avaient pas de défaut intrinsèque dans la mesure où elles sont capables d’activer efficacement les lymphocytes T in vitro, après stimulation via le CD40.53 De même, les CD générées in vitro à partir de précurseurs CD34+ provenant de patients ayant une forme localisée ou systémique d’HL ne présentent pas de déficit fonctionnel par rapport à des CD obtenues dans les mêmes conditions chez des sujets contrôles.62 La signification de ces disparités dans le phénotype et le microenvironnement dans lequel se trouvent les CL en fonction du type de localisation de la maladie reste à élucider. 32 Un nombre important d’autres cytokines sont produites dans le granulome à CL et contribuent à l’accumulation et à l’activation des cellules inflammatoires qui composent ces lésions.30,37,69,113 De même, des médiateurs comme le TGF-b et certains types de métalloprotéinases sont produits localement et sont vraisemblablement impliqués dans le remodelage tissulaire et la réaction fibreuse observés au cours de l’évolution des lésions6,59. L’idée que les lésions de l’HL pulmonaire résulteraient d’une réponse immunitaire incontrôlée suppose la présence d’un ou plusieurs antigènes inducteurs de cette réponse, mais pour l’heure aucun antigène candidat n’a été identifié. Une cause virale a été initialement évoquée devant la présence d’inclusions intramitochondriales dans certaines CL granulomateuses et un rôle du virus HHV6 a été suggéré mais non confirmé.78 La recherche systématique de la présence de génomes de nombreux virus dans les lésions d’HL est restée infructueuse.104,130 Tabac et HL pulmonaire La forte association entre tabac et HL suggère nettement une implication dans la pathogénie de la maladie. Le rôle du tabac dans le déclenchement de l’atteinte pulmonaire de l’HL a été récemment souligné par le fait que la majorité des enfants atteints d’HL systémique qui développent secondairement une atteinte pulmonaire à l’adolescence ou à l’âge adulte se sont mis à fumer.10 Un groupe a rapporté l’accumulation de CL en amas dans le poumon de souris exposées à la fumée de tabac mais un tel modèle n’a pas été reproduit depuis.136 La distribution électivement bronchiolocentrée des lésions et la forte association avec le tabagisme dans l’HL pulmonaire de l’adulte ont fait envisager la possibilité d’une réaction immunitaire dirigée contre une composante du tabac. Cependant, cette hypothèse n’explique pas la survenue de la maladie chez le petit enfant et chez les rares patients adultes non fumeurs. Il a été proposé que les cellules épithéliales bronchiolaires pourraient être la cible de la réponse immunitaire au cours de l’HL pulmonaire. Ainsi, l’apparition de lésions bronchiolaires hyperplasiques ou dysplasiques serait impliquée à la fois dans l’accumulation et l’activation des CL dans les bronchioles d’une part et d’autre part ces cellules pourraient exprimer des néoantigènes qui seraient présentés par les CL aux lymphocytes T et devenir la cible de cette réponse immunitaire. Cette hypothèse, qui reste à démontrer, rendrait compte du caractère bronchiolocentré des lésions ainsi que de la destruction précoce de l’épithélium bronchiolaire. Le tabagisme, qui est une A. Tazi cause fréquente de modifications de l’épithélium bronchiolaire prédisposerait à la maladie, mais les patients qui auraient des anomalies bronchiolaires pour d’autres raisons (radiothérapie par exemple) pourraient aussi développer une HL pulmonaire. La rareté de l’HL pulmonaire en regard de la fréquence du tabagisme dans la population générale est très en faveur de l’existence chez les patients d’un terrain propice au développement de la maladie. De même, la survenue de rechutes de la maladie sur les greffons pulmonaires des patients transplantés pour HL pulmonaire est aussi en faveur de l’implication de facteurs liés à l’hôte dans cette affection, dont la nature reste à découvrir. Conclusion En résumé, si certaines étapes du processus pathologique à l’origine des lésions de l’HL pulmonaire commencent à être comprises, des études complémentaires sont nécessaires pour expliquer les différents aspects du granulome à CL. En particulier, il paraît important de préciser les mécanismes en jeu en fonction de la localisation et de l’expression clinique de la maladie. Une meilleure compréhension de la pathogénie de cette affection et notamment du rôle des CL devrait permettre à terme d’élaborer une approche thérapeutique rationnelle pour cette maladie orpheline. Références 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Writing Group of the Histiocyte Society. Histiocytosis syndromes in children. Lancet 1987;1:208–209. 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