Fiches aménageurs - 5èmes Assises pour la ville

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Fiches aménageurs - 5èmes Assises pour la ville
PLAN D’ACTIONS EN FAVEUR DE L’ARBRE
FICHES AMENAGEURS : CAHIER DES PRESCRIPTIONS GENERALES
Direction des services de l’environnement
Mission écologie urbaine – nov. 2008
PREAMBULE
Qu’il soit planté en alignement ou qu’il pousse dans un espace vert, l’arbre
participe en partie à façonner le paysage urbain et, à ce titre, contribue à la qualité
et à l’amélioration du cadre de vie en ville.
L’arbre fait partie intégrante du paysage urbain : visible de loin, il représente le
premier paramètre d’évaluation de la qualité environnementale d’une rue ou d’un
quartier.
Il participe également au confort des résidents, comme élément de
reverdissement de l’espace minéral.
C’est pourquoi, il est essentiel de les soigner mais également de les intégrer dès
la conception de tout projet urbain.
Les prescriptions ci-après s’adressent aux aménageurs intervenant sur le
domaine public. Ils devront les intégrer dans leur CCTP.
ANALYSE
PAYSAGÈRE
Analyser l’espace
L’analyse paysagère s’adapte en fonction du projet d’aménagement envisagé
(création pure ou rénovation/réhabilitation). Elle devra prendre en compte les
préconisations suivantes :
Positionnement des arbres vis à vis des façades
Afin de maintenir un niveau d’éclairement naturel satisfaisant des locaux, les arbres ne
devront jamais être positionnés à moins de 5 m des façades ou des balcons.
Toutefois, pour les arbres de petit ou moyen développement ou pour les arbres taillés
en rideaux, la distance peut être ramenée à 3 m.
Positionnement des arbres vis à vis des chaussées circulées
Pour garantir le passage de tous les véhicules, le gabarit de passage des véhicules
(de la chaussée aux branches) sera au minimum de 4.50 m.
La distance minimale entre les arbres (mesurée à l’axe) et le fil d’eau du caniveau sera
au minimum de 1 m.
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Positionnement vis à vis du mobilier urbain
Pour protéger le développement naturel des végétaux et limiter la destruction des
systèmes racinaires, une distance minimale de 1.5 m devra être respectée entre le
tronc des arbres et les fouilles pour les fondations du mobilier à poser.
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Positionnement vis à vis des réseaux souterrains
- En cas de réseaux à moins d’1 m de l’axe de plantation ou d’un trottoir ou terreplein inférieur à 1,50 mètres de largeur, éviter de planter afin de ne pas générer
de nuisances, qui occasionneraient des tailles répétées.
- Si les réseaux de distribution sont à moins de 1.50 m des arbres, demander le
déplacement des réseaux dans une emprise spécifique ou, sous la chaussée ou,
avec construction de galeries techniques.
- Isoler les conduites principales situées, d’un seul côté, à au moins 1 m de l’axe de
plantation avec la mise en place d’un dispositif de protection (murs, plaques,
bande feutre, Root Control, …).
Positionnement vis à vis des réseaux aériens (France Télécom, câbles
électriques, éclairage…)
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Les arbres plantés le long des voies équipées de candélabres dont la hauteur est > 5
m devront êtres plantés alternativement avec les mâts.
Si l’implantation de ces mâts est postérieure à celle des arbres, cette règle s’applique
également pour le positionnement des candélabres.
Les mâts d’éclairage ne devront en aucun cas se situer dans la couronne des arbres.
Espacement entre les arbres
Le choix des essences lié à leur développement ou leur grandeur conditionne des
distances de plantation. Pour éviter une gestion trop intensive, les plantations
initialement denses demandent à être éclaircies grâce à une taille intermédiaire.
Classification des arbres
Distance minimale de plantation entre
les arbres
Arbre à grand développement (essence
10 m
de plus de 15 m à l’état adulte)
Arbre à moyen développement
8m
(essence de 10 à 15 m à l’état adulte)
Arbre à petit développement (essence
7m
de 5 à 10 m à l’état adulte)
Choisir l’essence
Le choix de l’essence se fait en fonction de plusieurs paramètres :
- Les préconisations du Plan Vert
- L’espace
- La qualité du sol
- La résistance de l’arbre en milieu urbain et au changement climatique
Les préconisations du Plan Vert, mis en place par la ville :
Soucieuse de maîtriser son développement urbain tout en améliorant la qualité de vie,
la gestion, la protection et le développement des espaces verts, la ville de Nanterre
s’est engagée depuis janvier 2002, dans l’élaboration d’un « plan vert », qui permet de
définir une approche globale de la préservation et du développement de son patrimoine
végétal et de son paysage.
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La municipalité s’est fixée en 2005 l’objectif d’inscrire son action dans une politique de
lutte contre le changement climatique. Pour cela, il a été décidé d’intégrer de nouveaux
critères d’actions, relevant du volet environnemental du développement durable :
- contribuer à la lutte contre le changement climatique en diminuant nos émissions de
gaz à effet de serre
- privilégier une utilisation économe des ressources et de l’espace.
Compte tenu de ces nouvelles orientations, aujourd’hui, il est proposé de mettre en
œuvre une politique plus ambitieuse pour le patrimoine végétal de la ville de Nanterre,
permettant de concrétiser un certain nombre d’axes qui sont déclinés dans cette
politique de développement durable.
Dans cette perspective, il est proposé d’utiliser des essences plus résistantes :
- à la chaleur, en vue de l’augmentation de la température (exemple du châtaignier) ;
- au stress hydrique, en vue du déficit hydrique et aux restrictions d’eau qui ont lieu
dans différents départements
Il s’agit par exemple d’éviter de planter des plantes de bruyères ou des peupliers,
végétaux très demandeurs d’eau.
- et également des essences résistantes aux ravageurs, qui se répandent plus
facilement avec le réchauffement climatique : les exemples bien connus de la chenille
processionnaire du pin des Landes, du chancre coloré du platane ou plus récemment
de la mineuse qui touche les marronniers de la ville, montrent combien il est important
de diversifier les essences plantées, en vue de diminuer les risques et les traitements
phytosanitaires à entreprendre.
Il est aussi proposé de valoriser la filière bois en plantant des arbres, sous forme de :
- bois énergie, en développant l’utilisation du bois de coupe et d’élagage des arbres :
chaufferies bois (étude de faisabilité en cours pour installer une chaufferie dans un
équipement municipal sur le quartier du Chemin de l’Ile ; chaufferie bois collective
envisagée dans le quartier Hoche de Seine-Arche) ;
- bois d’œuvre, pour la construction de bâtiments, de menuiserie (charpentes),
d’ébénisterie…
Il s’agit, d’adapter les essences d’arbres plantés en vue de ces futures utilisations :
châtaigniers, noyers, frênes, merisiers, autres fruitiers, érables, aulnes, chênes…
Il est aussi préconisé d’intégrer de la biodiversité dans les projets d’aménagement du
territoire : diversifier les essences.
Il est aussi recommandé de diminuer les quantités de produits chimiques utilisées
dans la gestion des espaces verts.
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L’espace :
Espace disponible
En l’absence de proche bâti à moins de 6
mètres de l’axe de plantation
S’il existe des contraintes entre 3 mètres
et 6 mètres de l’axe de plantation
S’il existe des contraintes à moins de 3
mètres de l’axe de plantation
Catégorie d’arbre
Arbre à grand développement (essence
de plus de 15 m à l’état adulte)
Arbre
à
moyen
développement
(essence de 10 à 15 m à l’état adulte)
Arbre à petit développement (essence
de 5 à 10 m à l’état adulte)
La qualité du sol : Dans tous les cas, il sera nécessaire de prendre en compte la
qualité du sol pour une meilleure adaptabilité des végétaux plantés et une meilleure
résistance à l’ensemble de ces paramètres.
Si cela n’est pas le cas, la terre doit être adaptée à l’essence choisie et respecter les
prescriptions du CCTP :
Composition type d’une terre végétale :
Eléments grossiers (2 à 10 mm)
Sables grossiers (0,2 à 2 mm)
Sables fins (0,05 à 0,2 mm)
Limons totaux (0,002 à 0,05 mm)
Argiles (< 0,002 mm)
Matières organiques
PH H2O
CaCO3 total
C/N
Résistivité (sol/eau : ½, 5)
Percolation (test de Hénin)
0 à 10 %
20 à 35 %
Sables totaux 40 à 60 %
10 à 25 %
< 40 %
12 à 20 %
1,8 à 4 %
6,5 à 7,5 %
<5%
8 à 14
> 2000 S/cm
log K > 1,6
Il est demandé avant la plantation de :
- fournir une analyse de sol mis en place avant la plantation de la ville
- mettre en place la terre au moins 1 mois avant la plantation proprement dite.
Protéger le pied d’arbre
La pose du revêtement définitif se réalise selon l’environnement urbanistique. Il est
souhaitable de choisir des plantes tapissantes, résistantes au piétinement (zones
particulières). Elles permettent de préserver, d’embellir, d’éviter l’utilisation de
désherbants et de maintenir l’eau dans le sol : bugle rampant, raisin d’ours, géranium
vivace, millepertuis…,par exemples.
Si cela n’est pas possible, car le trottoir est trop étroit pour le passage ou qu’il y a un
risque de piétinement, il est préconisé l’utilisation de :
- grilles (2 m x 2 m) posées sur des longrines et du remblais.
Cette solution est possible lorsque l’on a assez de place pour maintenir une
circulation piétonne.
- stabilisé ( type stabilizer ou sable de vignat) en tant que revêtement définitif. Cette
alternative suppose qu’elle s’accompagne d’un entretien régulier donc inclus dans le
budget de gestion. Le stabilisé poussiéreux est à éviter.
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PRESCRIPTIONS
TECHNIQUES LORS
DE LA PLANTATION
Les fosses de plantation
Le volume de terre végétale à apporter par arbre est déterminé en fonction des
essences choisies
Volume des fosses à remplir en terre végétale en fonction du milieu
environnant
Classification des arbres Arbres sur rues et sur Cas particuliers
espaces ouverts
Exemple : des terrasses
Arbres à petit et moyen
8 m3 optimum
10 m3 optimum
développement
5 m3 minimum
8 m3 minimum
Arbres à grand
10 m3 optimum
16 m3 optimum
développement
8 m3 minimum
10 m3 minimum
La plantation
- Apporter la terre végétale au minimum 1 mois avant la plantation et fournir une
analyse de la qualité du sol
- Planter dans des conditions météorologiques satisfaisantes (pas de neige, pas
de gel).
- Protéger la fosse par un dispositif de sécurité pour les usagers.
- Soulever par une sangle unique, appelée « la cravate », les arbres livrés en motte,
inférieur à 25/30 de circonférence,
- Soulever et manipuler par une sangle fixée au tronc et deux crochets fixés de part
et d’autre de la motte, de manière à assurer trois points de fixation les arbres
équivalents ou supérieurs à 25/30 de circonférence .
- Placer le collet à 5 cm au dessus du niveau du sol fini afin de n’être ni enterré, ni
surélevé.
- Réaliser une cuvette d’arrosage à l’aplomb de la motte.
- Arroser en fonction de la taille de l’arbre
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Positionnement de la cuvette par rapport au collet de l’arbre
Le drain
La pose du drain se fait à la demande du maître d’œuvre.
- Disposer un drain en PVC de 100 cm de diamètre, annelé et perforé, avec bouchon
en PVC ou en aluminium et un té de raccordement, autour de la motte dans la partie
du tiers supérieur.
- Dans le cas d’une fosse de grande dimension, disposer un drain en périphérie de la
fosse afin d’aider les racines à prospecter dans la fosse.
Le tuteurage
Plusieurs systèmes de maintien de l’arbre peuvent être utilisés :
Nature du tuteurage
Ancrage de motte
Tuteurage simple oblique
Tuteurage bipode
Tuteurage tripode
Tuteurage quadripode
Haubanage
Position ou force
Tous les arbres sur les projets et axes structurants
Arbres de force inférieure ou égale à 16-18
Arbre de force égale à 18
Arbres de force supérieure ou égale à 18-20
Arbres de force supérieure ou égale à 18-20
Arbre de grandes dimensions
En règle générale, le tuteurage bipode et quadripode sont les plus utilisés sur la
ville.
Il existe plusieurs techniques d’ancrage de motte :
- les ancrages dans le sol
des tiges (ou crochets à bascule) sont enfoncées sous la fouille, et sur lesquelles
sont fixées des sangles maintenant la motte.
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- les ancrages auto-portants
les mottes sont positionnées sur trois lattes de bois disposées en triangle sur
lesquelles sont fixées les sangles maintenant la motte.
- les ancrages sur dalles ou sur réseaux souterrains
un treillis de fer soudé est disposé en fond de forme, le comblement par la terre
végétale est effectué, les sangles maintenant la motte sont fixées sur le treillis
- le tuteurage simple oblique : pose d’un
simple tuteur le long du tronc
- le tuteurage « bipode »
Deux tuteurs de diamètre 6, en résineux
écorcé, non traité, disposé de part et d’autre
de la motte et reliés par une barre de bois
transversale, sur laquelle est fixé le tronc à
l’aide d’un collet avec protection.
- le tuteurage « tridipode »
Trois tuteurs implantés en triangle, de chaque angle par un lien qui maintient le tronc
de l’arbre.
- le tuteurage « quadripode »
Quatre tuteurs disposés aux angles de la fosse, reliés par des traverses, de chaque
angle par un lien qui maintient le tronc, ou utilisation du tuteurage bipode au milieu.
Cette disposition est la plus protectrice vis à vis des chocs de véhicules sur le tronc.
- le haubanage : maintien de l’arbre par le tronc en 3 points
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Mobiliers de protection
Pour empêcher le stationnement sauvage et protéger la fosse de plantation, le tronc
et éventuellement le feuillage des arbres vis à vis des chocs des véhicules, il est
nécessaire de poser des doubles bordures/ arceaux sur le trottoir.
Il existe deux cas de figures :
- stationnement le long de l’alignement d’arbre :
Prévoir la pose de doubles bordures ou de bordures anti-stationnement au droit de la
fosse d’arbre. Il est possible également de rehausser la fosse de plantation (pose de
bordures). Au droit des bateaux, il pourra être envisagé la pose de potelets antistationnement.
- stationnement entre les arbres :
Prévoir la pose d’arceaux ou de potelets à moins de 0.50 m des bords extérieurs de
la fosse d’arbre. Allonger d’1 m la longueur de la place de stationnement (6 m au lieu
de 5 m)
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