Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les indices

Transcription

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les indices
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur
les indices boursiers sans jamais oser le
demander
Par Charles GAVE
Président de l’Institut des Libertés:
Si je ne devais dire qu’une chose:“Se méfier des Indices et de la gestion Indicielle”
Depuis des années, je peste contre la gestion indicielle et contre les faux messages qu’envoient
les indices sur la réalité de la bonne ou mauvaise santé des sociétés qui les composent. Une fois
de plus, je vais y revenir et pour ce faire je vais procéder en deux étapes. Je vais d’abord montrer
de façon visuelle en utilisant un graphique l’étendue du problème. Ensuite je m’efforcerai
d’expliquer pourquoi la gestion indicielle est une monstruosité économique et amène a chaque
fois à de graves ”bear markets ».
1/L’étendue du problème
Standard & Poors a bâti l’indice de référence pour la bourse de New-York, communément appelé
le S&P 500, puisqu’il contient 500 valeurs. Cet indice est calculée en fonction de la capitalisation
boursière de chaque société, c’est-à-dire que les plus « grosses » societes représenteront 2 % à 3
% de l’indice alors que les moins grosses pourront ne représentera que 0.1 % ou 0.2 %, voir
moins du même indice. Fort heureusement, S&P publie aussi un indice des mêmes 500
sociétés ou chacune des valeurs représente à tout moment 1/500 de l’indice. Exactement les
mêmes valeurs sont donc présentes dans les deux indices, la seule différence étant la prise en
compte ou non de la capitalisation boursière à tout moment.
Voici le graphique des deux indices depuis 1999
Si l’on en croit l’indice pondéré, la bourse de New-York n’a rien fait depuis plus de 10 ans , ce qui
nous inciterait à penser que les sociétés Américaines, et donc l’économie US, connaitraient de
graves problèmes.
En revanche, si
nous prenons les
mêmes 500
sociétés et
calculons un indice
ou chacune des
valeurs
représentent
1/500 de l’indice, nous voyons que l’indice est en hausse ininterrompue depuis 1999 et à presque
doublé.Il est donc tout a fait évident que la grande majorité des sociétés US vont bien, toute
tentative pour m’expliquer le contraire se vera opposer le dit graphique.
Reste une question : Comment expliquer une telle différence alors que les deux indices ont
exactement les mêmes composantes ?
Assez simplement. A la fin d’une grande hausse « thématique » comme nous en avons connu
avec la bulle Internet, les valeurs du thème à la mode représentent une part disproportionnée de
l’indice et donc celui qui l’achète perd en quelque sorte le bénéfice de la diversification. Il se met
à avoir un portefeuille concentré dans les valeurs qui ont le plus monté et qui donc vont sans
doute le plus baisser … Ce qui nous amène au deuxième point
2/Le désastre intellectuel représenté par l’Indexation
Les marchés financiers ont un but et un seul : Mesurer la rentabilité marginale du capital qui a été
confié à chaque société . Si cette rentabilité est satisfaisante et en hausse, il faut détenir la
valeur, sauf si son cours est ridiculement sous évalué. Dans le cas contraire, il faut vendre.
Or , ce n’est pas du tout en fonction de ce critère qu’un indice pondéré fonctionne.
Imaginons que nous soyons en France et que le gouvernement décide d’introduire en bourse la
Poste. Cette affaire aurait sans nul doute une énorme capitalisation boursière et chaque gérant
dont la performance relative est mesurée contre l’indice Français se retrouverait OBLIGE
d’acheter la Poste et de la mettre dans son portefeuille quelque soit la rentabilité et les
perspectives du monstre en question.
En termes simples, la gestion indicielle pondérée par la capitalisation boursière dirige
le capital en fonction non pas de la rentabilité et de la valorisation, mais en fonction
de la taille de la capitalisation boursière, ce qui revient a dire que les « gros » ont
accès au capital et pas les petits, ce qui est une forme de socialisme et rien d’autre.
Qui plus est, plus une valeur monte, plus il faut en avoir, ce qui revient à avoir une gestion basée
sur le « momentum » et non pas sur le retour à la moyenne.Pour faire simple, plus une valeur
s’écarte de son cours d’équilibre en montant, plus il faut en avoir, ce qui est proprement idiot, le
contraire étant vrai également.
Bref, la gestion indicielle, inventée par des capitalistes dans le temple du capitalisme, Wall Street,
est une incroyable stupidité garantissant une mauvaise allocation du capital sur le moyen terme
et donc garantissant aussi des alternatives de marchés haussiers et baissiers qui apparaissent au
non spécialiste comme n’ayant ni rimes ni raisons ( à juste titre).
Prenons un exemple actuel:
Cela fait quatre ans que je dis aux fideles lecteurs ( NDLR Dans ’Investir/ le JDF) de n’avoir aucune
banque ou aucune compagnie d’assurance dans leurs portefeuilles (voir nombre d’articles
précédents), en raison du désastre qui s’annonçait avec l’Euro.Ces valeurs représentaient il a y
quatre ans plus de 30 % de l’indice Français. Le gérant qui aurait eu les 70 % restants aurait très
bien fait.Malheureusement, nombre de gérants ont l’interdiction formelle de s’écarter
sensiblement de l’indice contre lequel ils sont mesurés et ont donc ramassé une énorme culotte,
SANS POUVOIR RIEN FAIRE.
Peut on imaginer système plus idiot pour la gestion de ce bien rare entre tous qu’est le Capital ?
Conclusion
L’économie et les sociétés Américaines vont bien et il en est de même de nombre de sociétés
françaises qui ont peu à voir avec toutes ces idées stupides allant de l’indexation à l’Euro en
passant par la théorie moderne des portefeuilles ou celle du marché efficient et qui sont
véhiculées par une classe bancaire, administrative et politique dont la suffisance intellectuelle
n’a d’équivalence que leur incompétence.
Il faut se souvenir quand on fait de la gestion de ce que disait Montesquieu « J’aime les gens de
mon village qui n’en savent pas assez pour raisonner de travers ».Il faut laisser tomber toutes ces
théories modernes et fumeuses et gérer son argent soi même en n’achetant que ce que chaque
lecteur comprend , et rien d’autre.
Les résultats suivront…