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Quotidien d’information générale - Série III n° 852 Prix : 2000 Fc Directeur de Publication : Jacques Famba Tél. 0899311288 - 0998190510 Courriel : [email protected], www.nyota.net Récépissé n◦MIN/CM/LMO/053/2015 Le secret de la messe de l’Ile de Gorée Les opposants ont rencontré «Satan» (P. 12) POLITIQUE Processus électoral L’Eglise catholique exige des élections en 2016 ( P. 2) Chronique Caleçon + chemise = calchemise ? D epuis deux jours, j’en ai très marre des élucubrations de nos politiques. Ainsi, Je vous glisse dans un autre domaine qui n’a rien à voir avec la politique politicienne qui fâche de plus en plus. Tenez : Adieu chemise débraillée ! À mi-chemin entre le caleçon et la chemise, ce tout nouveau vêtement deux en un a les faveurs du mâle moderne. Grenouillère d’été, body pour homme, combi en toile de chemise ? Ce vêtement hybride né de la fusion entre le caleçon et la chemise révolutionne le vestiaire masculin. Voilà 5 000 ans que chemises et caleçons se frôlent, sans jamais s’unir. Il était grand (Texte en page 3) Bilan mitigé de la session parlementaire de septembre (P. 4) Mondial des clubs Assalé, deux Grève à l’OCC : couronnes et la RDC sans œil ! un coup dur (P. 5) La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 (P. 11) 2 La République ACTUALITE Repères Processus électoral L’Eglise catholique exige des élections en 2016 A moins de 12 mois de la présidentielle, les prélats congolais exhorte le gouvernement à dégager « en toute urgence » les ressources nécessaires pour les scrutins. L’Eglise catholique congolaise dit avoir reçu des informations selon lesquelles les moyens n’ont pas été dégagés pour le financement des élections. Ainsi, elle exhorte le gouvernement à rendre disponible les ressources nécessaires à la Commission électorale nationale indépendante. Selon l’abbé André Masingana, secrétaire-général adjoint de la Conférence épiscopale, qui a présenté le «rapport d’observation pré-électorale» de cette institution, « la RDC a tenu des élections générales en 2011, le pays est en train de faire son chemin démocratique, et cet élan ne doit pas être brisé ». Interrogé sur l’avenir du processus électoral, le président de la CENI, Corneille Nangaa, a déclaré qu’« on Lisez Li sez et faites lire La République jnga 0900440446 Coordonnateur de la Rédaction Boendy Bo Lokanga +243999199410 Boendy BL Remy RemyBuanga Buanga LP Eyenga Alexis E. PAO Charly BANZUZI +243897230562 Jean Senga Sengavictor Jean-Victor ne peut publier un calendrier que lorsqu’on est sûr d’avoir des ressources nécessaires pour le mettre en œuvre ». Ici, l’opposition accuse la majorité de vouloir se maintenir aux commandes plus longtemps, et de retarder les élections de 2016. Cependant, Joseph Kabila entend réunir prochainement un dialogue national en vue de dégager un «consensus» le plus large possible sur l’organisation et le financement des élections à venir. BBL Sud-Kivu Les pluies diluviennes font 16 morts à Kalehe S elon Radio Okapi, seize personnes ont trouvé la mort à la suite de fortes pluies qui se sont abattues dans la nuit du mercredi 16 décembre dans plusieurs localités du territoire de Kalehe dans le Sud-Kivu. Par ailleurs, ces pluies ont également emporté plusieurs habitations, faisant plus de 160 sans abris, qui ont trouvé refuge dans des familles d’accueil. La société civile déplore « l’indifférence » des autorités provinciales face à cette situation, estimant que cette question nécessite une action urgente. Delphin Birimbi, membre de la société civile de Mbinga-Nord, en territoire de Kalehe, est à Bukavu pour faire le suivi de la situation auprès des autorités provinciale. «On venait de trouver plusieurs morts dont cinq à Buganga vers Rutshunda. Une personne est morte dans l’avenue Kalere, à Minova-centre. Il y a aussi cinq morts à Kabishamaga, dans la zone de Minova et cinq autres à Rwamiko, dans le centre de Kalungu», détaille-t-il. Delphin Birimbi fait également état de l’enclavement du territoire de Kalehe après ces pluies. «Il y a eu coupure totale de la route au niveau de la rivière Bigeni, à Mweha. Là, il n’y a plus passages de véhicules en provenance de Goma, ni de Bukavu pour fréquenter BingaNord. Le territoire de Kalehe vient d’être enclavé à cause de la coupure de la route», affirme-t-il. Le ministre provincial des Affaires humanitaires du Sud-Kivu, Dr Mwanza Nangunia, a annoncé, depuis deux jours, la délocalisation de toutes les personnes habitant les sites exposés aux risques d’inondation sans plus de précision sur la date de la mise en œuvre de cette mesure. La semaine passée, le territoire de Kalehe avait enregistré huit morts, neuf blessés et plus d’une centaine de bâtiments détruits, après de fortes pluies. BBL/RO Province de la Tshopo Un atelier pour faciliter la gestion des marchés de Kisangani U ne vingtaine de gérants des marchés, de chargés d’assainissement, de chefs de secteurs, de bourgmestres des communes, d’administrateurs de territoires ainsi que le commandant de la police des marchés prennent part à un atelier depuis mercredi 16 décembre sur les mécanismes à mettre en place pour faciliter la gestion des marchés de la ville de Kisangani. Selon le chargé de renforcement des capacités de la Coopération technique belge (CTB) qui a initié cet atelier de réflexion et de formation, la confusion autour de la gestion des marchés de la ville serait à la base de la faible mobilisation des recettes dans ces marchés. La CTB prévoit d’organiser des ateliers similaires dans les autres territoires de la province de la Tshopo où elle a construit des marchés. RO Nord-Kivu A quoi servent les drones de la Monusco ? M ercredi dernier à l’aube, un aéronef sans pilote de la Monusco s’est écrasé près de Bunia, dans la province d’Ituri. L’appareil de reconnaissance sans pilote est tombé « à 3 kilomètres après la piste d’atterrissage », a précisé le lieutenant-colonel Martin Amouzoun, porte-parole militaire de la Monusco, lors de la conférence hebdomadaire de l’ONU. « Nos troupes sont allées sur le terrain et les investigations sont en cours » pour déterminer l’origine du crash, a-t-il ajouté. L’incident, qui s’est produit dans une zone inhabitée, n’a pas fait de mort ou de blessé. Mais selon des photos prises par l’armée congolaise peu après l’incident, et que Jeune Afrique a pu consulter, il n’y a eu rien à sauver : on découvre un appareil disloqué, plusieurs pièces calcinées, certaines encore fumantes. C’est le troisième crash d’un drone de la Monusco : le premier s’est déroulé en janvier 2014 et le second en octobre de la même année, sans faire de victime. Ces appareils sont officiellement entrés en action début décembre 2013 à Goma, capitale de l’instable province du Nord-Kivu, lors d’un vol inaugural historique : jamais auparavant une force de maintien de la paix de l’ONU n’avait recouru à l’usage de tels engins. Les drones doivent principalement mener des vols de reconnaissance pour renforcer la prise de renseignement des Casques bleus sur les nombreux groupes armés de l’Est. Après les trois accidents, il reste encore des drones en état de vol, mais impossible d’en dévoiler le nombre pour des raisons opérationnelles, confie Félix Basse, porte-parole civil de la Monusco qui s’exprimait auparavant sur les questions militaires. Interrogé sur la plus-value des drones, un haut-responsable militaire congolais se montre très critique. Cet appareil ne « répondait pas aux critères de renseignement furtif », car il était trop bruyant, et « aucune image n’était partagée avec les autorités congolaises ». En outre, « Le trafic d’armes n’a pas stoppé, le trafic de ressources naturelles (minerais, bois…) n’a pas été dissuadé ». Félix Basse juge pour sa part que les drones offrent un « apport significatif » à la Monusco, puisqu’ils lui permettent d’avoir une « liberté d’action et de prendre des décisions à temps ». Il en veut notamment pour preuve deux événements qui se sont produits fin novembre. Sur le plan humanitaire, il raconte qu’un drone a permis de repérer rapidement une embarcation qui avait fait naufrage sur le lac Kivu, ce qui a facilité l’arrivée des secours et aidé la Monusco à « sauver une dizaine de vies humaines ». Quant au volet militaire, il revient sur les attaques simultanées meurtrières menées dans la région d’Eringeti, au Nord-Kivu, par de présumés rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). « Les drones nous ont permis de suivre ce groupe, de le repérer, d’identifier une zone bien précise, ce qui nous a permis d’engager la riposte dès le lendemain : nos hélicoptères d’attaque ont pu entrer en action pour engager ce groupe. » BBL/JA La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 La République LES POINTS Billet Boîte à clichés Epouvantail E n France. Trump / Le Pen. Si loin, si proches, si semblables. Tous deux héritiers qui se cachent de l’être, chouchous haïs des médias, ils jettent à la vindicte populaire élites et intellectuels avec une démagogie sans limite et un langage outrancier, sans filtre, pour vendre leur «vérité» à bas prix. Ils ont l’Autre, le musulman surtout, mais pas seulement, pour cibles, la peur du terrorisme, du déclassement et les questions identitaires comme stratégie. Et ça marche. Marine Trump n’a même pas besoin de cohérence : ses supporteurs se voient comme les garants d’une république éternelle et exceptionnelle, prêts à tout croire. Donald Le Pen peut ainsi promettre la fin d’un cher Etat hypertrophié aux électeurs du sud et vendre un Etat protecteur aux «blue collars» déclassés du Nord sans que ceux-ci ne voient de flou et de loup. On peut faire un pari, et prendre rendez-vous en novembre 2016 et mai 2017. Ni Trump ni Le Pen ne seront président-e. Grâce aux systèmes électoraux, primaires et grands électeurs aux Etats-Unis d’une part, second tour en France d’autre part, grâce à l’opposition aux idées qui reste majoritaire dans l’opinion et à la personnalité des deux phénomènes, ils ne franchiront pas le dernier obstacle. Au moins en 2017. Mais on voit bien que les figures de Trump et de Le Pen entraînent des stratégies politiques particulièrement néfastes. La posture qui consiste à jouer avec l’épouvantail ou à lui ressembler pour accrocher la dernière place disponible en finale mène sur le long terme à l’impasse. Les candidats, français et américains, feraient mieux de créer les conditions du changement, de tenir des lignes claires et de définir quel avenir ils souhaitent à leur pays. Pour que Marine Trump cesse d’imposer sa lecture tronquée des faits, l’urgence est d’apporter des réponses au nouvel ordre géopolitique, à la peur du déclassement, au chamboulement des repères culturels. Il y a urgence, ici et là-bas. La France et l’Amérique, si loin, si proches et si semblables, parfois. BBL Chronique Caleçon + chemise = calchemise ? D epuis deux jours, j’en ai très marre des élucubrations de nos politiques. Ainsi, Je vous glisse dans un autre domaine qui n’a rien à voir avec la politique politicienne qui fâche de plus en plus. Tenez : Adieu chemise débraillée ! À mi-chemin entre le caleçon et la chemise, ce tout nouveau vêtement deux en un a les faveurs du mâle moderne. Grenouillère d’été, body pour homme, combi en toile de chemise ? Ce vêtement hybride né de la fusion entre le caleçon et la chemise révolutionne le vestiaire masculin. Voilà 5 000 ans que chemises et caleçons se frôlent, sans jamais s’unir. Il était grand temps de les marier ! Soucieux de rajeunir cet incontournable du vestiaire masculin et d’éviter les risques de débraillages malencontreux, trois comparses qui se sont rencontrés sur les bancs de leur école d’ingénieur ont eu l’idée de créer le bien nommé calchemise. Le nouveau-né dans le paysage vestimentaire à de nombreux mérites : « confortable » et « pratique » sont les mots qui reviennent dans la bouche des nouveaux adeptes. De plus, porté avec un pantalon, le calchemise est indétectable. Aux yeux de tous, il n’est qu’une chemise. Classique, élégant, original, hipster…, le calchemise s’adapte à toutes les fantaisies de monsieur et « permet chaque jour d’apprécier le plaisir simple de lever le bras 3 pour attraper l’agrafeuse », explique Simon Fréour, le directeur marketing de la start-up. Le succès de ce drôle de vêtement, lancé le 30 octobre et vendu au tarif unique de 50 euros, est au rendez-vous. Moins de deux mois après, près de 30 000 curieux se sont rendus sur le site de la marque, et en deux semaines, les objectifs de vente fixés pour le mois avaient été atteints. S’il est incontestable que le (sous/sur ?)-vêtement rompt avec la monotonie de l’attirail stylistique masculin, pas sûr en revanche que madame soit convaincue… BBL Le RDC vers la précarité P iqûre de rappel. En 2006, les Congolais écoutaient avec émotion le discours d’investiture de Joseph Kabila, premier président issu d’élections jugées crédibles en RDC. L’ex-Zaïre revenait enfin à la vie après une guerre civile qui avait fauché la vie de plusieurs millions de Congolais, jeté la plupart d’entre eux sur le chemin de l’errance et plongé le pays dans une misère indescriptible. Dans le même élan, un processus démocratique consensuel né des accords de Sun-City prenait forme. Les Congolais commençaient à se remettre au travail pour rebâtir un vaste pays saccagé par les guerres civiles post-indépendance, la barbarie du régime Mobutu et les atrocités des rébellions dites de libération qui ravagèrent le pays, de 1996 à 2002. L’espoir naissait avec le président Joseph Kabila qui bénéficiait d’une large adhésion populaire à son programme dit des « Cinq chantiers ». Une ambition titanesque qui traduisait les immenses attentes populaires liées à la bonne gouvernance, à la construction d’infrastructures et à l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble des Congolais. Cependant, depuis un paquet de temps, l’opposition s’emploie à accuser la majorité au pouvoir de vouloir faire un coup d’Etat constitutionnel, arguant qu’elle a pris conscience qu’elle ne pourrait plus se maintenir à travers un jeu démocratique franc et ouvert, et qu’elle a levé l’option d’entamer lentement mais sûrement le périlleux périple de la mise en tombeau de la jeune démocratie. En effet, pour l’opposition, la majorité s’exerce à modifier les règles électorales en allant d’un scrutin présidentiel à deux tours à celui à tour unique, à la veille de la présidentielle de 2011. La coalition au pouvoir espérait ainsi voir son champion rempiler face à une opposition qui ne réussissait pas à former un bloc uni. Grâce aux plusieurs avantages, Joseph Kabila s’offre alors non sans peine un second mandat à la tête du pays. On ne fait pas d’élections dans un pays en guerre L’est du Congo est encore écumé par des hordes de combattants locaux et étrangers qui opèrent en toute impunité, pillent les ressources naturelles, violent les femmes, incendient des villages, massacrent quotidiennement les populations qui ne savent plus quel saint se vouer. Pendant ce temps, la classe politique s’embrigade dans une logique de consensus pour le partage du pouvoir et, sans l’avouer, d’un nouvel ordre constitutionnel. Histoire aussi de remettre les compteurs à zéro a travers les concertations nationales et le futur dialogue national, favorables a ceux qui voudraient rentrer dans l’exercice du pouvoir par des manœuvres de couloir. Présentement, ca bloque. Il faut respecter la Constitution pour ne pas engager la nation sur une voie suicidaire. L’ensemble de l’opposition politique et un groupe d’autres frondeurs dormants de la majorité qui attendraient de vider le camp du pouvoir en place ont signé une déclaration commune rejetant toute manœuvre qui s’écarterait des dispositions de la Constitution en vigueur. Enfin plus significatif, la très influente Église catholique et de nombreuses organisations de la société civile projetteraient des « actions d’envergure » pour contraindre le pouvoir à ouvrir l’arène politique et à organiser la présidentielle dans les délais constitutionnels. Tout se fait au vu et au su des Congolais au nom desquels les politiques se dressent abusivement. Vacciné contre les microbes politiques, le peuple ne se laissera pas mener à l’abattoir comme des moutons, et projetterait des votes sanction. Car il a pris pleinement conscience et ne donnerait aucune chance aux ennemis de l’humanité. BBL Thermoϐlash M Conseil gratuit.... esdames, vous vous sentez toujours heureuse lorsque les gens Voient votre robe et vous disent que vous êtes sexy ? «Vous êtes sexy» n’est pas un bon message d’accueil, ceci n’est pas un compliment, c’est plutôt une insulte. Ils vous disent, vous avez quelque chose de bon dans votre jupe. Ils disent que vous devriez être experte et professionnelle au lit. Ils ont envie de votre corps. Rien de plus. Ils vous disent que vous êtes un bon jouet. Ils vous disent que vous symbolisez le sexe et non une personnalité à respecter. Ils disent simplement que vous êtes plus près d’être une prostituée que d’une femme vertueuse, d’une femme de qualité et exceptionnelle. Il faut donc toujours s’habiller pour se faire jolie et belle, ne pas s’habiller pour avoir l’air sexy. Les Princesses et Premières dames ne se font pas vêtir pour paraître sexy, elles s’habillent pour être belle, adorable et jolie. Rappelez-vous toujours que les bons produits sont toujours bien couverts, emballés, mais les produits sans valeur sont toujours exposés à tous. Vous êtes précieuse, couvrez-vous. Ainsi, lorsque vous vous habillerez demain matin, demandez-vous, suis-je habillée comme une PREMIÈRE DAME ou comme UNE FILLE SEXY ? Faites le bon choix et soyez fière d’être un bon exemple pour la société. BBL La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 4 La République ACTU-PLUS Processus électoral : la classe politique Bilan mitigé de la session interpelée par les deux préalables de la parlementaire de septembre CENI et l’enquête de la CENCO A u cours d’un point de presse tenu mercredi 16 décembre au siège de la CENCO à Kinshasa, deux faits majeurs ont été mis en exergue par la CENI et la CENCO qui avait rendu public son enquête. En effet, le président de la CENI, M. Corneille Nangaa Yabuleo a déclaré que « l’enrôlement des majeurs et le problème du fichier électoral étaient les deux points majeurs de la CENI avant de publier un nouveau calendrier électoral ». Il a affirmé : « Tout le monde est d’accord, partis politiques de la Majorité présidentielle comme l’opposition politique qu’on ne doit pas organiser les élections sans avoir intégré les nouveaux majeurs. Cela pose déjà un problème du fichier électoral. Pour nous, nous pensons qu’il y a déjà un consensus sur ce point et c’est sur ce point que nous commençons déjà à travailler ». Il sied de rappeler qu’en novembre dernier, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avait préconisé l’enrôlement de nouveaux majeurs. A l’issue de sa mission d’audit du fichier électoral, l’OIF a indiqué que plus ou moins deux millions d’électeurs sont déjà décédés. Le président de la CENI, M. Corneille Nangaa Yabuleo a indiqué que son institution n’est pas capable d’extirper ces morts du fichier électoral. « Avoir des morts dans la liste électorale, ça biaise. Dans un pays où il n’y a pas de registre d’état-civil, la CENI n’a pas la capacité légale, ni technique d’extraire ces morts du fichier électoral », a-t-il poursuivi. Pour Corneille Nangaa Yabuleo, la CENI fait également face à la contrainte budgétaire pour organiser les élections avant de publier un nouveau calendrier. « Avec trois calendriers publiés et non exécutés, cela pose problème. Mais cela ne veut pas dire que la CENI ne va pas publier un calendrier. Même ce soir, elle est capable de publier un nouveau calendrier réaménagé », a conclu le président de la CENI. Par ailleurs, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) avait rendu public également son enquête le même jour. Le deuxième secrétaire général de la CENCO, l’abbé André Masinganda a dit que cette enquête a révélé que 75% des Congolais ne font pas confiance au processus électoral en RDC. Les causes de méfiance n’ont pas été ressorties dans cette étude. M. l’abbé André Masinganda a indiqué que l’enquête de cette Mission nationale d’observation électorale de la CENCO a été menée sur l’ensemble du pays durant la période allant du 29 août au 5 décembre 2015. Face à ce tableau, le deuxième secrétaire géné- ral de la CENCO a formulé quelques recommandations à la CENI afin de rétablir la confiance perdue auprès des populations sur le processus électoral. « La confiance des citoyens étant un élément-clé de la crédibilité et de la légitimité des résultats, la CENCO invite le gouvernement et la CENI et toutes les autres parties prenantes impliquées dans le processus électoral de respecter les obligations internationales pour des élections démocratiques et de poser des actes conformes à la Constitution », a-t-il recommandé. Le président de la CENI dit prendre acte de ce rapport et assure que « l’observation d’un processus électoral vise exactement à renforcer la confiance du public ». Selon lui, l’observation d’un processus électoral a aussi pour objectif d’encourager l’élaboration et la mise en place des règlements et pratiques électorales équitables, ainsi que la réduction des frustrations et violences électorales. Les checkists ayant servi à la collecte des données sur le terrain au cours de l’observation préélectorale de la CENCO évaluent l’administration électorale et la campagne électorale. Celles-ci sont qualifiées d’illégale. Ce rapport d’observation préélectorale a été présenté devant le président de la CENI et le corps diplomatique accrédité en RDC. Louis-Paul Eyenga Insécurité dans le Nord-Kivu Une enquête souligne les attaques systématiques menées par les ADF U ne enquête judiciaire menée du 3 au 12 décembre par l’auditorat militaire de Beni-Butembo dans la localité d’Eringeti et dans les sites de déplacés environnants révèle que 375 violations des droits de l’homme ont été commises lors de l’attaque des rebelles ougandais des ADF le 29 novembre dernier à Eringeti. Cette attaque avait fait 24 morts, selon la Monusco. Pour le directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en RDC, Jose Maria Aranaz, les résultats de cette enquête confirment « les attaques systématiques d’une extrême cruauté commises de manière indiscriminées par les combattants de l’ADF contre la population civile ». Il fait état d’un besoin urgent de neutraliser sans délai les rebelles ADF pour mettre fin à l’insécurité à laquelle fait face la population civile de Beni. Parmi les 375 violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire documentées dans l’enquête de l’auditorat militaire, on compte notamment: • 25 cas d’atteinte au droit à la vie, dont 13 femmes et deux mineurs • 6 cas d’atteintes à l’intégrité physique, dont quatre femmes • 3 cas d’enlèvement suivis de travaux forcés, dont deux mineurs • 244 cas d’atteinte au droit à la propriété (pillages) José Maria Aranaz félicite les autorités congolaises pour leurs efforts visant à ce que les auteurs de ces actes soient traduits devant les juridictions nationales ou internationales. L’enquête de l’auditorat militaire a été appuyée par le BCNUDH et la Section d’appui à la justice et à l’administration pénitentiaire de la Monusco. En mai 2015, un rapport du BCNUDH avait révélé qu’entre le 1er octobre et le 31 décembre 2014, au moins 237 civils ont été tués dans des attaques des combattants ADF. BBL/RO C ’est le 15 décembre dernier que la session parlementaire de septembre, essentiellement budgétaire, est intervenue avec un bilan mitigé. C’est le cas à l’Assemblée nationale où le président de la chambre basse du Parlement, Aubin Minaku a souligné dans un discours de circonstance que « la liberté d’expression des députés de l’opposition n’a jamais été atteinte sous mon mandat et elle ne le sera en aucun cas et sous aucun prétexte. Nul ne peut objectivement prétendre que la liberté d’expression des députés de l’Opposition est bafouée ici dans cet hémicycle ». Cette session budgétaire a toutefois permis aux deux chambres du Parlement de voter la loi de finances de l’exercice 2016 en vue de doter le gouvernement des moyens nécessaires de sa politique. Il en est de même de la loi portant reddition des comptes du pouvoir central pour 2014 dont le vote était un préalable à l’examen et au vote de la loi de finances de l’exercice 2016. Ces deux lois seront transmises au président de la République pour promulgation. Cette session avait également inscrit parmi ses priorités la poursuite des réformes législatives jugées nécessaires à la consolidation de l’Etat de droit et à l’amélioration de la gouvernance politique et institutionnelle, économique et sociale, notamment la poursuite de la décentralisation, la répartition équitable des ressources nationales, la réforme du secteur de la Justice, l’amélioration du cadre macroéconomique et du climat des affaires, la gestion des ressources naturelles. Concernant la décentralisation, les deux chambres du parlement, saisies par le président de la République sur pied de l’article 137 de la Constitution, ont procédé à une nouvelle délibération et adopté la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Caisse nationale de péréquation. Celle-ci a été transmise au président de la République pour promulgation. Cependant, l’Assemblée nationale qui a entériné Corneille Nangaa, Norbert Basengezi et Mwenze aux postes respectivement de président, vice-président et questeur de la CENI, doit poursuivre la réforme au sein de la CENI pour la mise en œuvre de la loi électorale pour des élections apaisées de la base au sommet. S’agissant de la réforme de la Justice, de la lutte contre l’impunité des crimes internationaux et de la promotion des droits de l’homme et des libertés publiques et dans sa mise en œuvre, l’Assemblée nationale et le Sénat ont, au cours de cette session qui vient de s’achever, adopté les lois modifiant et complétant le Code pénal, le Code de procédure pénale, le Code pénal militaire et le Code de justice militaire en vue de la mise en œuvre du Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Enfin, les deux chambres du Parlement ont adopté au cours de cette session la loi fixant les mesures d’application de la liberté de manifestation. Comme nous l’avions souligné, le bilan de la session parlementaire de septembre était mitigée dans la mesure où l’on attend que l’on puisse atteindre le mois de mars 2016 pour examiner et actualiser la loi électorale. Louis-Paul Eyenga La République, une somme d’infos brutes et améliorées pour le meilleur de tous et contre le pire de personne. La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 La République 5 ECONOMIE Grève à l’OCC : la RDC sans œil ! Fibank L es agents et cadres de l’Office Congolais de Contrôle ont poursuivi jeudi 17 décembre 2015, leur mouvement de grève enclenché depuis mardi pour réclamer le paiement des arriérés de plus de quatre mois de salaires ainsi que d’autres avantages sociaux leurs reconnus par la convention collective liant les deux parties de cette entreprise publique. Basile Masua Tchomba, président de la délégation syndicale nationale, avait accusé l’employeur de n’avoir pas réservé une suite favorable à sa demande de la tenue de l’Assemblée générale prévue pour mardi à la Direction générale de la société, ni au paiement des arriérés des salaires. Le mouvement s’est durci en raison de l’interpellation par la police des délégués syndicaux des travailleurs gardés au cachot du camp Lufungula, dans la commune de Lingwala. La reprise du travail est assujettie désormais à la satisfaction des revendications des travailleurs et à la libération des délégués incarcérés, injustement selon des agents de l’OCC. Tout le problème à l’OCC est la dégradation brutale des conditions de vie des travailleurs depuis l’arrivée aux affaires d’Hassan Yengula Maktumy mi-mars dernier. Selon des informations reçues sur place, à sa prise des fonctions, ce transfuge de la DGDA a été estomaqué par la saignée des finances de l’OCC avant son arrivée. Une situation reconnue par des agents et cadres de l’entreprise qui dénoncent des dépenses fantaisistes orchestrées par des proches de l’ancien DG. Dans le souci de sortir de cette ornière, les agents ont accepté la cure d’amaigrissement imposée par le comité Hassan. Malheureusement la cure s’éternise et certaines mesures auraient conduit à la mort des cadres ; on cite notamment la mise à la retraite dont certains auraient reçu notification sur le lit d’hôpital, avant de rendre l’âme dans les instants qui suivent. De plus, d’aucuns ont sombré dans le cycle infernal de dettes à intérêts faramineux, d’autres sont chassés de leurs habitations, alors que d’autres se sont révélés incapables de scolariser leurs enfants à cause de l’impaiement qui dure depuis plus d’un trimestre. LR Le PNUD encourage la RDC à poursuivre le développement humain L e Programme des Nations Unies pour le développement(PNUD) encourage la RDC à poursuivre le développement humain par le travail autour, de nouveaux débouchés, du bien-être des travailleurs et de développement humain et des actions ciblées. Un communiqué de cette organisation qui donne cette information indique que la RDC a conjugué des efforts dans le cadre du Plan national stratégique de développement (PNSD) en cours d’élaboration pour faire du travail et de l’emploi, les facteurs de prospérité et de bonheur. En rapport avec le classement mondial du développement humain de 2015, il indique que la RDC a gagné 11 places, passant de la 188ème place en 2013 à 176ème, et de ce fait, elle a enregistré des progrès en termes d’espérance de vie, de durée attendue et moyenne de scolarisation ainsi qu’en termes de revenu national brut par habitant. La source précise qu’en République démocratique du Congo, le travail en général et en particulier celui des jeunes et des femmes se pose avec acuité, laissant entendre qu’elle est parmi les pays qui ont le taux de chômage le plus élevé, et aussi le taux de sous-emploi global, le plus élevé chez les jeunes. Ce rapport 2015 estime que la réduction des inégalités et la création d’emplois sont vitales pour le développement humain dans la région d’Afrique-subsaharienne. Le rapport insiste sur le fait que la notion de travail est beaucoup plus large que celle de l’emploi. Deux milliards de personnes sont sorties d’un faible niveau de développement humain avant de consolider ces progrès. R.B. Les Congolais en ont marre de produire ce qu’ils ne consomment pas, et de consommer ce qu’ils ne produisent pas Les comptes sont au rouge ! D ans un communiqué de vendredi dernier, la Banque centrale du Congo (BCC) a décidé de nommer un comité provisoire à la tête de la First international bank (Fibank). La nouvelle équipe est dirigée par Alphonse Guy Ramazani. Il sera assisté de quatre autres personnes, a expliqué mercredi 16 décembre à Radio Okapi, le directeur des opérations bancaires en charge de la politique monétaire de la Banque centrale, JeanLouis Kayembe. Selon lui, la Fibank n’a plus suffisamment de fonds propres devant lui permettre d’être à l’abri « en cas de choc ». « Quand une banque n’a pas suffisamment de fonds propres, elle devient vulnérable et en cas de choc. Elle risque d’avoir des problèmes graves. Voilà pourquoi, pour Siège de la BCC à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo être proactive, pour anticiper des situations qui peuvent être difficilement gérables, la banque centrale a pris cette décision » a indiqué Jean Louis Kayembe. La nouvelle équipe mise en place aura pour mission d’assurer une bonne gestion courante de la banque et surtout d’élaborer un plan de redressement de cet établissement bancaire. Selon lui, la suspension du comité de gestion n’est qu’une mesure préventive. La banque centrale assure que ces changements n’auront aucune incidence sur les clients tant pour les opérations de retrait que de dépôt. LR/OR Des stocks de vivres pour les festivités de fin d’année à Kinshasa A l’approche des festivités de fin d’année, le gouvernement a prévu d’inonder les marchés de la Capitale en produits vivriers en vue de permettre à la population de s’approvisionner sans difficultés. C’est ainsi qu’à l’issue d’une tournée d’inspection dans les principales chambres froides de la capitale, le ministre de l’Economie nationale Bahati Lukwebu rassure en ces termes : « Je voudrais me rassurer de la quantité des produits vivriers disponibles dans les entrepôts afin d’éviter des spéculations sur les prix et garantir le panier de la ménagère pendant et après les festivités de fin d’année ». Modeste Bahati a visité notamment les entrepôts tenus par les dépositaires, notamment FC Congo, Congo frais, Egal, Socofrais, Inalca, Socimex, Congo Futur, Mino Congo, Sokin et tant d’autres sociétés spécialisées dans l’importation des produits vivriers. A cette occasion le numéro un de l’économie nationale a rappelé les obligations de tous les dépositaires de livrer à la consommation les produits de bonne qualité et en quantité suffisante et soigner les conditions de leur conservation. Il les a invités à cultiver le patriotisme dans les transactions commerciales. Légère augmentation de prIx Par ailleurs, les produits de première nécessité connaissent une légère hausse des prix dans certains ports de Kinshasa. Dans certains ports de Kinshasa en particulier aux ports (S.A.C) société agricole et commerciale, Orgaman et CELCO, le sac des maïs coûtant, il y a deux mois 43. 000Fc se négocie actuellement à 45.000fc, soit une augmentation de deux milles Francs congolais pour la vente en gros. Au détail, un kg de ce produit généralement appelé (Ekolo) qui se négociait à 450 FC revient à ce jour 500 FC. Par contre le sac des braises a baissé sensiblement, soit de 18.000FC à 13.000 FC. Pour les vendeurs la hausse du maïs, est psychologique car les acheteurs pensent que pendant la période des festivités de fin d’année, les travailleurs profitent de stocker les réserves alimentaires dans des maisons en vue de faire face à la crise du mois de janvier. Ailleurs on indique cette hausse est consécutive à la la rareté d’accostage des bateaux marchandises et la baisse par l’accostage de plusieurs bateaux marchandises. Un vendeur relève qu’il est difficile pour la RDC de connaître une carence de ces produits, car le pays connaît deux saisons culturales. Il y a une saison du fleuve qui va de septembre à février et celle du Kasaï va de janvier en mai. Par fleuve, il entend les produits qui viennent de l’Equateur et Kisangani, tandis que par Kasaï, les produits provenant de Bandundu, Ilebo, Ndekese , Kole , Lodja. R.B. La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 Lise 6 La République SOCIETE Campagne de distribution de Vers la démolition des constructions sur des sites dangereux produits de test de la malaria e ministère de l’Aménagement du à des pharmaciens à Kinshasa territoire, Urbanisme Conséquences des pluies à Kinshasa L et Habitat a annoncé, mercredi 16 décembre certaines mesures destinées à prévenir les dégâts causés par les pluies en RDC. Selon le directeur du cabinet adjoint du ministre, Bonaventure Mautu Boleke, les services de cette administration envisagent d’interdire les constructions dans les zones constamment menacées d’inondations. « Nous allons faire en sorte que les sites qui ont connu plusieurs dégâts de façon récurrente soient déclarés non aedificandi, c’est-à-dire on ne peut pas y construire, conformément aux règles urbanistiques », annonce-t-il. Bonaventure Mautu affirme, sans plus de détails, que d’autres mesures ont également été prises après « un travail de terrain » réalisé par des agents de son L ministère après les dégâts causés par les dernières pluies. Ces pluies ont fait officiellement une trentaine de morts et plusieurs milliers de sans-abris. « Nous avons reçu des données qui peuvent aider le gouvernement à se prémunir afin que pareils cas n’arrivent plus dans les années à venir », fait-il savoir. La collecte des données après les pluies aurait commencé à Kinshasa et devrait s’étendre à travers le pays notamment à Bukavu, Kindu et Kisangani. Des villes souvent confrontées à des dégâts de pluie. Plusieurs quartiers ont été inondés à la suite des dernières pluies qui se sont abattues sur la ville de Kinshasa. Des milliers de familles ont perdu des biens. Et d’autres se sont retrouvées sans abris. LR/RO Sensibilisation de la jeunesse féminine des universités et instituts supérieurs de Kinshasa au VIH/SIDA L e Conseil national de la jeunesse a organisé, vendredi à Kinshasa, une journée de sensibilisation à l’intention de la jeunesse féminine des universités et instituts supérieurs de la ville contre le VIH/SIDA, à la clôture de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, leur égard, indique un document de cette structure reçu mardi à l’ACP. Selon la source, «le président du Conseil national de la jeunesse, Saidi Masudi a situé la nature tridimensionnelle de cette journée marquant la clôture de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et coïncidant avec la journée internationale de droit célébrée le 10 décembre de chaque l’année». «Cette journée doit interpeller la jeunesse sur ses droits et sur le VIH/SIDA, une maladie à éviter en prenant des précautions», a-t-il dit. Il a souligné que son ONG s’engage à lutter contre toute forme des violences notamment sexuelles à cause des conséquences néfastes sur la santé notamment les grossesses indésirables, les infections sexuellement transmissibles (IST) et le VIH/SIDA. A ce sujet, M. Saidi a loué les efforts du gouvernement qui ne ménage aucun effort dans la lutte contre cette épidémie qui, jusqu’à ce jour, n’a pas des remèdes. La vice-présidente du Conseil national de la jeunesse en charge du genre, Liliane Lelo, qui est intervenue sur le thème de l’année : «Plus d’engagement et plus des ressources pour mettre fin à l’épidémie du Sida d’ici 2030, a souligné sa préoccupation pour cette maladie. Elle a invité la responsable de la coordination estudiantine des universités et instituts supérieurs de Kinshasa à s’investir pour relever les défis face à ce fléau notamment la prise de conscience sur les trois modes de prévention, la dénonciation des auteurs de violences sur le genre et l’intégration des jeunes dans l’élaboration des programmes des éducateurs pour la sensibilisation». Quant à M. Robert Okenge, directeur de cabinet de la ministre de la Femme, Famille et Enfant, il a encouragé les jeunes regroupés au sein de cette structure pour l’organisation de ce genre d’activités qui montre à suffisance le rôle devant être joué par les jeunes en cette matière. Cette journée a été aussi marquée par la projection d’un film sur le VIH/SIDA par Mme Fabienne Kulapa du Programme national multisectoriel de lutte contre le SIDA (PNMLS) lequel a édifié les jeunes sur le concept de cette maladie, les modes de transmission, de prévention et de traitement. ACP ’ «ACF», un organisme international spécialisé dans la distribution de produits pharmaceutiques a lancé mercredi, à Kinshasa, une campagne de distribution de produits de test de la malaria à une cinquantaine de pharmaciens sélectionnés par cet organisme, a appris le même jour un journaliste de l’ACP auprès de l’Ordre urbain des pharmaciens. L’ACF remet gratuitement dans ce cadre un lot de produits, devant de test de la malaria simple à des pharmaciens qui, à leur tour, procéderont au dépistage des malades. L’objectif poursuivi, précise-t-on, est de dépister le paludisme est de donner la possibilité aux malades atteints du paludisme de se faire soigner à moindre frais. Certaines organisations internationales impliquées dans les soins de santé estiment que la malaria qui fait des victimes à travers le pays peut être éradiquée à peu de frais et sans d’examens médicaux qui coutent chers. Selon elles, les symptômes de la maladie sont généralement connus, notamment la fièvre à répétition, souvent le soir, les maux de tête et parfois la fatigue et les frissons. L’ACF travaille en partenariat avec des bailleurs de fonds qui ont mis ces produits à sa disposition. ACP La prévalence contraceptive moderne est estimée à 20,5% à Kinshasa L a prévalence contraceptive moderne à Kinshasa est estimée à 20,5%, selon les derniers résultats 2015 de l’enquête mixte PMA 2020 communiqués lundi par le président national de l’Association pour le Bien-être familial-Naissances désirables (ABEF-ND), Georges Ntumba, à l’occasion du lancement de la semaine spéciale de sensibilisation et d’offre gratuite de services de planification familiale en faveur de onze zones de santé de la capitale congolaise. M. Ntumba a également indiqué que son association a recruté cette année 527.235 nouvelles acceptantes des méthodes contraceptives modernes venues s’ajouter à 189.672 anciennes acceptantes. Cependant, il a noté que les besoins non satisfaits en planification familiale demeurent encore énormes dans le pays où l’enquête démographique de santé 2013-2014 (EDS) a relevé 28% en milieux rural et urbain. Il a précisé que L’ABEF-ND dispose d’environ 586 agents de distribution à Base communautaire et plus de 64 structures sanitaires réparties dans 17 zones de santé d’intervention à Kinshasa pour l’offre de service gratuit en planification familiale. Evoquant les avantages de l’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes et les jeunes filles, il a souligné qu’elles épargnent à ces dernières les grossesses non désirées et la déperdition scolaire et académique. M. Ntumba a rappelé que l’ABEF-ND, en tant que partenaire du gouvernement congolais, s’inscrit dans la mise en œuvre du plan stratégique national pour répondre aux besoins non satisfaits et augmenter la prévalence contraceptive, en collaboration avec le ministère de la Femme, Famille et Enfant. ACP Quid des infrastructures scolaires du Kasaï Oriental ? M . Raphaël Sanduku Tarantuanzu, nouveau chef de division provinciale de l’EPS-INC pour la province éducationnelle du Kasaï Oriental, effectue depuis le début de semaine, une tournée de prise de contact et de contrôle des infrastructures scolaires de sa juridiction. Cette mission permet au Directeur de l’enseignement, de faire un état de lieu infrastructurel des différents établissements scolaires publics et privés, en vue d’adapter la qualité et les conditions des études aux nouvelles réformes édictées par le ministère de tutelle. Le contact avec les gestionnaires des écoles et la visite des bâtiments sur le terrain permettent à la province éducationnelle du Kasaï Oriental de faire de l’enseignement le cheval de batail du gouvernement dont le souci premier est de former des personnes capables de construire la société de demain. M. Sanduku a affirmé, dans certaines écoles déjà visitées, qu’une personne formée intégralement est déjà une société construite, raison pour laquelle il insiste auprès des enseignants, sur une formation effective, efficace et affective en vue d’une éducation intégrale des enfants. La tournée a débuté par le territoire de Kabeya Kamwanga, renseigne-t-on. ACP La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 La République PROVINCES 7 La CSC soutient le dialogue Redistribution des revenus dans l’ex- Katanga politique pour toutes ϐins utiles L’ONG Cordaid accuse D eux temps forts ont marqué cette semaine les activés de la Confédération Limete, un séminaire ouvert, suivi du Conseil national le jeudi 17 décembre syndicale du Congo qui, dans un premier temps, a organisé au Centre Bondeko de auxquels avaient pris part les délégations venues des fédérations provinciales, des militants et délégués de Kinshasa ainsi que les partenaires belges de l’ACV/ CSC. Le thème retenu de ces deux rencontres rehaussées de la présence d’une forte délégation du gouvernement à travers le délégué du Vice-premier ministre et ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale ainsi que père-fondateur de la CSC, Clément Buangi est : « Pour une gestion syndicale rationnelle et une autonomie de la CSC », avec pour sous-thème : « Maintenir le cap ». A l’ouverture du séminaire, le président de la CSC, Guy Kolela Tshibangu, avait balisé la piste de la rencontre pour évaluer les orientations découlant des résolutions et recommandations du Conseil national de 2014 et projeter les activités à entreprendre afin de renforcer les acquis de gestion et configurer les réformes à imprimer pour le développement institutionnel de la CSC. Au moment où la CSC s’est prêtée à l’évaluation générale et systématique des résolutions du conseil national, elle a donné son avis sur le dialogue politique en cours de préparation, en dehors des questions d’actualité sur le découpage territorial et implications syndicales, la responsabilité des syndicats face aux enjeux politiques de l’heure ainsi que la politique nationale de protection sociale. A ce sujet, fort de l’expérience que revêt le dialogue social dans le monde du travail, le président de la CSC Guy Kolela Tshibangu a déclaré que « le dialogue politique proposé par la Haute hiérarchie du pays n’a pas d’inconvénient et est le bienvenu pour pouvoir mettre patriotiquement autour d’une table les opérateurs politiques congolais pour toutes fins utiles. Ce, en vue d’éviter toute situation malencontreuse et préjudiciable à la paix sociale et l’ordre public ». S’agissant du pari de ces deux rencontres dont la clôture interviendra ce vendredi, où s’affiche une densité thématique abordant les sujets purement syndicaux notamment, il était question de procéder à la vulgarisation de l’enquête diligentée par la CSC sur le pouvoir d’achat des travailleurs kinois face à l’inflation socioéconomique. Il sied de rappeler qu’au cours de ces journées de réflexions, les participants ont analysé si la CSC était réellement impliquée dans toutes les activités de la société civile ; si la CSC a mené des études sur le pouvoir d’achat des travailleurs kinois face à l’inflation et à l’environnement socioéconomique et si la CSC est présente dans tous les cadres de concertation sectorielle tant au niveau national qu’international. Louis-Paul Eyenga le Gouvernement central L a redistribution des revenus générés par les industries extractives dans l’Ex-Katanga ne tient pas compte des besoins de la population locale, rapporte Radio Okapi. Ils sont en grande partie réservées directement dans les comptes du gouvernement central, a révélé un rapport de l’ONG néerlandais, Cordaid, publié mardi 15 décembre à Kinshasa. Ce document est le résultat d’une enquête menée en 2014 dans six compagnies minières à Kolwezi et à Lubumbashi avec la participation des communautés riveraines de 12 villages. L’enquête de Cordaid cherchait à établir l’impact des industries extractives sur les communautés locales. Selon ce rapport, la RDC a produit plus d’un million de tonnes de cuivre et cobalt sans compter les autres minérais depuis 2014 pendant que la pauvreté de la population vivant dans les zones minières et ses environs augmentait de plus en plus. L’enquête a également établi l’inexistence des standards définis, précisant la nature et l’ampleur de l’engagement des entreprises minières dans le développement social. Un vide qui aurait entraîné des écarts considérables dans les politiques sociales des entreprises minières opérant dans la région. Certaines proposent des politiques sociales encourageantes pendant que les autres ne proposent rien du tout, renseigne le rapport. S’agissant de l’exploitation industrielle, cette étude a établi un lien direct entre l’exploitation minière et la déforestation et la perte de la biodiversité, la dégradation des sols et du paysage, la pollution des eaux superficielles et souterraines ainsi que la pollution de l’air. Le rapport recommande notamment l’intégration, dans le code minier, des dispositions réglementaires et institutionnelles promouvant le développement local des zones extractives et favorisant l’emploi de la main d’œuvre par le développement de compétences locales. RO/LR La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 8 La République NATION Célébration des 47 ans 175 personnes enlevées contre d’existence de la SCPT rançon en 2015, selon HRW e quarante septième anniversaire d’existence de Droits de l’homme H uman Rights Watch (HRW) a recensé en 2015 au moins 175 cas de personnes enlevées contre rançon par des groupes armés opérant en RDC. Les ravisseurs réclamaient de l’argent avant de libérer leurs otages, a révélé un rapport de cette ONG publié mercredi 16 décembre à Goma au Nord-Kivu. Pour HRW, la grande majorité d’enlèvements documentés ont été recensés dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, dans l’Est du pays. Dans un incident survenu le 2 septembre, rapport l’ONG, des hommes armés ont enlevé une étudiante de 27 ans près de l’hôpital général de Goma et l’ont emmenée au fin fond de la forêt, où elle a été détenue avec d’autres otages. Les ravisseurs frappaient et maltraitaient les otages, même en les brûlant avec des baïonnettes chauffées. « Lorsque nous avons demandé de la nourriture, ils ont choisi un homme parmi nous et l’ont tué en lui tranchant la gorge », a-telle confié à Human Rights Watch. « ‘Si vous voulez manger, voilà la viande’, nous ont-ils dit. » Elle a été détenue pendant neuf jours, et relâchée après que sa famille ait versé une rançon. Dans les cas documentés par Human Rights Watch, les ravisseurs ont réclamé de 200 à 30 000 dollars américains par otage, même si les montants payés étaient souvent bien inférieurs à la somme réclamée, selon des proches et d’anciens otages. Pour mettre fin aux enlèvements, l’ONG invite les autorités de la RDC à créer une unité de police spéciale chargée de lutter contre cette pratique. « La hausse alarmante du nombre de kidnappings constitue une grave menace pour la population de l’Est de la RD Congo. Les autorités congolaises devraient de toute urgence créer une unité de police spéciale chargée d’aider à secourir les otages, et de mener des enquêtes et des poursuites contre les ravisseurs », a déclaré Ida Sawyer, chercheuse senior de la division Afrique à Human Rights Watch. Cette ONG dit avoir mené des entretiens auprès de 45 anciens otages et témoins dans le Nord-Kivu entre mai et décembre. Ces sources ont indiqué que les ravisseurs opèrent en général en groupes d’une dizaine d’individus ou plus, et sont souvent armés de kalachnikovs et d’autres armes d’assaut. Nombre d’entre eux portent des tenues militaires et semblent appartenir, ou avoir appartenu, à l’un des nombreux groupes armés actifs dans l’Est de la RD Congo. Les ravisseurs suivent souvent une procédure similaire : ils frappent, fouettent ou menacent leurs otages de mort, leur demandant d’appeler leurs proches ou leurs employeurs afin de les persuader de payer pour leur libération. Les ravisseurs ont souvent utilisé les téléphones portables des victimes ou bien leurs propres téléphones afin de négocier le paiement des rançons. Dans certains cas, les ravisseurs ont enlevé un seul otage, et dans d’autres cas un groupe d’otages, détaille HRW. BBL/RO SNCC/Maniema Le dépôt diesel en construction L e ministre des Transports et Voies de Communication a procédé, lundi 14/12/2015, à la pose de la première pierre marquant le début des travaux de construction du dépôt diésel de la Société Nationale de Chemin de Fer du Congo, SNCC en sigle. La salle des machines a servi de cadre à cette cérémonie rehaussée de la présence de toutes les notabilités de la Province du Maniema. Dans son mot de circonstance, Kalumba Mwana Ngongo Justin avait appelé les agents de la SNCC à plus d’ardeur au travail pour rentabiliser l’axe ferroviaire Kindu-Kabalo-Kamina-Kalemi qui dispose déjà de quatre locomotives neuves avant d’annoncer l’arrivée très prochaine des wagons passagers en vue d’humaniser le transport par voie ferrée. Auparavant il avait exhorté les populations de la Province du Maniema en général et celles de la ville de Kindu en particulier de rendu hommage au Président de la République pour le désenclavement terrestre, fluvial et aérien de cette province dans le cadre de sa vision de la modernité. Pour sa part, le gouverneur de province, Tutu Salumu Pascal avait rassuré toute l’implication de son gouvernement provincial dans la sécurisation du pa- L la Société Commerciale de Postes et Télécommunications (SCPT) a été fêté le 13 décembre à Kisangani dans la plus grande méditation, a déclaré mardi à l’ACP le directeur provincial de cette entreprise étatique, M. Muyumba Mwila Joseph au cours d’un entretien dans son cabinet de travail. Très optimiste quant à l’avenir de la SCPT, le directeur Muyumba a dressé un tableau reluisant grâce à la volonté exprimée par le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et à l’équipe dirigeante actuelle de la société. La SCPT n’offre plus l’image d’une société en arrêt de production a-t-il indiqué, la société renait de plus en plus et une certaine visibilité s’observe dans ses services essentiels tel que ; le courrier ordinaire, le courrier express, la boîte poste, le compte chèque postal et le transfert d’argent appelé «Mandat Express International» (MEI). Aussi notet-il sa société qui a pour vocation le transport de biens ne ménage aucun effort pour la restauration de sa capacité en vélos, motos et véhicules. Concernant la connexion de l’ex-province Orientale à la fibre optique retenue comme troisième phase, le directeur provincial a indiqué qu’une équipe de la direction générale de la SCPT venait d’y séjourné pour une mission d’étude du sol et autres obstacles naturels pour la réalisation et l’installation de ce fibre dans toute l’ex-province orientale. ACP Ituri : des civils encadrés par des policiers rançonnent les conducteurs sur l’axe Bunia-Komanda D es civils encadrés par des policiers rançonnent des conducteurs qui empruntent le tronçon Bunia-Komanda, au niveau du pont Ndoya, dans la nouvelle province de l’Ituri. Au cours d’une interview accordée mercredi à Radio Okapi, ils indiquent que ces personnes transformées en cantonniers leur exigent de payer 500 Fc (0,54 USD) ou 1 000 Fc (1,08 USD) pour les motos et 2 000 Fc (2,15 USD) pour les voitures et un peu plus pour camions. Les raquetteurs peuvent ainsi gagner par jour, suite à cette pratique, 400 000 Fc (430.05$), estiment les conducteurs. Cette situation énerve des camionneurs qui doivent payer le péage route au Fonds national d’entretien routier (Foner), soit à Lengabo à la sortie de Bunia, soit avant d’atteindre Komanda à 65 kms de Bunia. Le chef de chantier de l’office des routes qui répare ce pont depuis une semaine assure qu’il pourra être à nouveau opérationnel dimanche 20 décembre. LR trimoine et des installations de la SNCC. Les agents de la SNCC qui ont, à cette occasion, sollicité l’implication de l’autorité publique pour le retrait aux FARDC du camp des agents de cette société, totalisent présentement plus de cent mois des salaires non payés. ACP/LR Cafardé ? Sous informé ? … Beuh, il y a une solution : Larépubliquez – vous !!! Service vente et abonnement. Tel : (+243) 81 50 11 886, (+243) 99 74 40 728 La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 La République 9 TRIBUNE DU SAVOIR Explication E Le terrorisme, affaire de potes n France, une vingtaine de jeunes suspectés d’appartenir à un groupe ayant commis un attentat en 2012, et qui en préparait d’autres, sont renvoyés devant une cour d’assises spéciale. Une cour d’assises spéciale les condamnera ou les acquittera. Un dispositif rare, réservé aux affaires les plus graves, dont les crimes terroristes. Le jury y est remplacé par des magistrats professionnels. Ils devront juger 20 personnes soupçonnées de plusieurs actes terroristes, commis ou envisagés. L’instruction, ouverte en 2012, vient d’être bouclée. Le juge du pôle antiterroriste du tribunal de Paris, David Bénichou, a rendu le 7 décembre son ordonnance de «mise en accusation», que Libération a pu consulter. Un seul mis en examen bénéficie d’un non-lieu intégral : Yann Nsaku, un joueur de foot dont la présence dans cette affaire avait été largement médiatisée. Les autres seront tous jugés. Au fait, cette affaire tentaculaire raconte les mutations du mouvement jihadiste depuis trois ans, ses obsessions et ses constants. S’y croisent la publication par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet, une attaque à la grenade contre une épicerie casher de Sarcelles, des repérages aux abords de casernes militaires, des braquages pour financer l’achat d’armes, un projet avorté par hasard (l’un des suspects ne s’est pas réveillé…), des départs en Syrie suivis de retours avec l’ambition de commettre des attentats sur le territoire français. La composition du groupe de Cannes-Torcy en rappelle aussi bien d’autres : des jeunes hommes dans la vingtaine, venus d’horizon sociaux et religieux différents, passés pour certains par la prison, tous réunis par la fascination pour un leader charismatique, plus âgé qu’eux : Jérémie Louis-Sidney. C’est lui qui soude les deux bandes, l’une à Torcy en Seine-et-Marne et l’autre à Cannes, dans les Alpes-Maritimes. A Torcy comme à Cannes, les deux groupes fréquentent des mosquées, mais restent à la marge, discutent entre eux après les prières, entretiennent des relations parfois tendues avec les responsables des lieux de culte. Louis-Sidney est décrit tantôt comme «l’émir», tantôt comme «un chef de meute». Le personnage apparaît fantasque – il avait envisagé d’appeler un de ses fils Moudjahidin («combattants» en arabe et titre que s’attribuent volontiers les jihadistes) – mais aussi violent – il ne quitte jamais son 357 magnum. Il est surtout très radical et profondément antisémite, invoquant souvent «l’exemple de Mohamed Merah», selon plusieurs témoignages. Mais Jérémie Louis-Sidney ne sera pas jugé. Lors de son arrestation à Strasbourg, le 6 octobre 2012, il tire sur les forces d’intervention avant d’être criblé de balles par les policiers. Son «lieutenant», lui, comparaîtra bel et bien. Jérémy Bailly, 28 ans, a été interpellé le même jour. La cour d’assises spéciale devra déterminer s’il est coupable de l’attentat contre l’épicerie casher de Sarcelles, le seul attentat réalisé dont la cellule est accusée. Il n’avait fait aucun mort. Retour en trois chapitres sur ce groupe, présenté comme «le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France», par le procureur François Molins. Grenade dans une épicerie de Sarcelles Flash-back. A l’été 2012, les deux bandes de Torcy et de Cannes se rencontrent. Six personnes descendent de la banlieue parisienne à bord d’un camping-car. Direction le Sud, où ils retrouvent dix membres du groupe cannois autour de Louis-Sidney. Pendant deux semaines, tous gravitent dans les environs de Cannes. Au bord d’une rivière où ils prennent l’habitude de se retrouver, ils parlent religion, jihad (à cause de «l’actualité internationale», dira l’un d’eux aux enquêteurs), évoquent l’affaire Merah. Bailly et Louis Sidney exhibent des armes. Pour le juge d’instruction, il s’agit là d’un «séjour fondateur». Trois membres de la bande sont accusés d’avoir lancé une grenade dans une épicerie casher de Sarcelles quelques semaines plus tard. A 12 h 30, le 19 septembre 2012, un pavé en béton brise la vitrine du magasin. Une grenade est projetée à l’intérieur. Elle roule sous une rangée de chariots et explose, libérant des milliers de billes métalliques. Aucune des quatre personnes à l’intérieur n’est gravement blessée. A l’extérieur, deux personnes sont aperçues fuyant à pied. Pour le magistrat instructeur, ces deux hommes sont Jérémy Bailly et Jérémie Louis-Sidney. L’ADN de ce dernier est d’ailleurs retrouvé sur la cuillère de la grenade, devant le commerce. Bailly et Louis-Sidney s’échappent à bord d’une voiture conduite par un troisième homme, Kévin P., selon le juge Bénichou. L’attaque contre l’épicerie casher a lieu le «jour de la publication par l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo de nouvelles caricatures du prophète Mahomet», note le juge dans son ordonnance de mise en accusation. C’est ce premier attentat qui déclenchera une enquête, rapidement confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris. Un mois plus tard, la police interpellera sept suspects, dont Bailly. Chez lui est retrouvé un bip pour ouvrir un garage. Bailly ne parle pas, mais les enquêteurs trouvent le box. A l’intérieur : des armes, une cocotte-minute avec tout ce qu’il faut pour la transformer en bombe (du nitrate de potassium, du charbon, du souffre, des clous et des réveils électriques). Selon plusieurs mis en examen, le matériel devait servir pour détruire un McDonald’s à Lognes (Seine-etMarne). Prévu pour le 3 octobre, le projet a été annulé faute d’essence que devait apporter Kévin P., qui ne s’est pas réveillé… Des militaires ciblés dans le Sud L’affaire ne s’arrête pas avec les interpellations d’octobre 2012. En juin 2013, la compagne d’un certain Maher O. dépose plainte pour violences conjugales. A cette occasion, elle révèle qu’il projette «d’assassiner des militaires dans une caserne». Son compagnon n’est pas un inconnu, les policiers l’ont aperçu en compagnie de Louis-Sidney quelques mois plus tôt et placé sur écoute. Ils s’inquiètent de sa radicalité. Sur son compte Facebook, Maher O. affiche une photo d’un «homme armé à cheval porteur d’un drapeau symbolisant le jihad armé». Au printemps 2013, il évoque un départ vers une destination jugée «mystérieuse», car «jamais évoquée» par téléphone. L’homme est interpellé le lendemain du dépôt de plainte de sa compagne. Deux de ses «comparses» attirent aussi l’attention. Tous deux étaient incarcérés à la maison d’arrêt de Grasse en même temps que Louis-Sidney. C’est pendant sa détention que «l’émir» s’est converti à l’islam radical. L’un d’eux, Jamel B., s’est rendu en Syrie pendant un mois durant l’hiver 2013. Le même est repéré à proximité du camp militaire de Canjuers, dans le Var, le soir du 16 juin. Pour les enquêteurs, ce déplacement confirme l’intention d’une attaque prochaine. Les deux hommes sont arrêtés dans la nuit. Des armes seront retrouvées chez un autre. Aux yeux du magistrat instructeur, le mode opératoire de ce groupe, excroissance de la cellule de Cannes-Torcy, rappelle Mohamed Merah qui obsédait tant Louis-Sidney : outre les pistolets mitrailleurs, une GoPro et un scooter T-Max sont saisis lors des perquisitions. Retours de Syrie et cache d’explosifs Autour de Louis-Sidney figuraient, à leur manière, des précurseurs. Dès l’automne 2012, trois Cannois partent en Syrie pour «participer aux combats aux côtés des jihadistes». L’Etat islamique n’est alors pas encore présent dans le pays, Al-Qaeda vient de s’y implanter. Pour le juge d’instruction, «une filière jihadiste syrienne» est mise en place au départ de Cannes. Deux Cannois du groupe sont rentrés en France, suivant un scénario qui donne des cauchemars aux services antiterroristes et rappelle les attentats du 13 Novembre. Début 2014, Abdelkader T. se fait arrêter sur le chemin du retour, lors d’un contrôle fortuit à la frontière grecquo-italienne. L’autre, Ibrahim B., parvient en revanche à rentrer en France, malgré une brève arrestation en Grèce. Juste après son arrivée sur le territoire, la police l’interpelle à Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes. Elle découvrira quelques jours plus tard, cachés dans l’immeuble où il est arrêté, «trois engins explosifs artisanaux» - des petites bombes confectionnées dans des canettes de Red Bull - remplies de TATP, l’explosif utilisé lors des attentats de Paris. Toutes sont en état de fonctionner. Le troisième homme, Rached R., serait toujours en Syrie aujourd’hui où il a rejoint successivement la branche syrienne d’Al-Qaeda et l’Etat islamique, deux groupes jihadistes rivaux. Pendant ces trois années, il a été blessé à de multiples reprises. Mi-mars 2015, sa mère expliquait aux enquêteurs qu’il était «toujours immobilisé [et] avait beaucoup maigri». Sur l’ordonnance du juge, à côté de son nom apparaît simplement la mention «mandat d’arrêt». BBL avec Le Point Migrants : en quoi consiste le projet européen de création d’un corps de gardes-frontières ? L e plan que la Commission de Bruxelles met sur la table, mardi 15 décembre, est une véritable bombe. La Commission a l’intention de proposer un règlement visant à créer une véritable agence européenne de gardes-côtes et de gardes-frontières, constituée de milliers de personnels mobilisables rapidement, et qui aurait la capacité de s’autosaisir en cas de menace jugée grave à une frontière de l’Union. Ce projet, s’il est approuvé par les Etats et le Parlement européens, marquerait, une avancée considérable vers une gestion commune des frontières de l’Union. Il suppose toutefois des abandons de souveraineté qui ne manqueront pas de faire débat. Quel est l’objectif assigné à ce corps de gardes-frontières/ gardes-côtes ? L’enjeu est mieux surveiller les frontières extérieures de Schengen. Pour la Commission, il s’agit d’endiguer le flux de migrants, alors que plus de 1,5 million d’entre eux ont franchi « illégalement » les frontières extérieures de l’UE en 2015, et que plus d’un million sont déjà arrivés en Allemagne. Pour Bruxelles, l’enjeu est aussi de sauver le traité de Schengen, qui permet la libre circulation des personnes à l’intérieur de l’Union. Ces derniers mois, plusieurs Etats, à commencer par l’Allemagne, ont rétabli des contrôles à leurs frontières, afin de tenter d’endiguer les arrivées de migrants. D’autres, comme la Hongrie, ont hérissé de véritables barrières pour empêcher les réfugiés de rejoindre le vieux continent. BBL La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 10 La République CULTURE & ARTS Musique Musique Stromae s’est marié à son styliste Bientôt «Mutu na se makolo likolo» de Lambio-Lambio sur le marché de disque I C ’est la grande surprise pour les fanatiques de Stromae. Et non, ne vous en faites pas, il ne lui est rien arrivé de mal. Plutôt il est aux anges et vit le grand bonheur avec l’élue de son cœur Coralie Barbier. Vous l’aviez compris, l’artiste s’est marié. Vous ne vous trompez pas, Coralie Barbier est bien la styliste de Stromae. L’auteur de ses différentes tenues de scène assez particulières et uniques. Il a bien eu raison de l’épouser car elle participe aussi bien à son épanouissement émotionnel. C’est vrai qu’aucune annonce n’avait été faites par Stromae, tout simplement parce qu’il tient à protéger sa privée. C’est même pour cette raison que ni le nom de sa tendre épouse moins encore leur idylle n’avaient été dévoilé auparavant. Un petit secret qui ne fait pas mal d’ailleurs. La cérémonie de mariage a eu lieu le week-end dernier, dans un hôtel 4 étoiles en Belgique, aménage pour la circonstance. L’artiste y avait réserve 79 chambres, soit l’entièreté du bâtiment, afin de partager son bonheur avec ses invites pendant 2 jours de suite. Stromae vient donc de démontrer qu’il est possible d’avoir une vraie vie privée, bien que l’on soit l’un des hommes les plus connu au monde. B.J.D Nostalgie Sam Mangwana, un Angolais nationalisé congolais l s’était enfermé depuis plusieurs mois au studio pour l’enregistrement du single qui s’intitule «Mutu na se makolo likolo». Les travaux étant finis, celuici n’attend que la proposition de son producteur pour le mettre sur le marché. Selon son géniteur, la sortie de ce single pourra avoir lieu d’ici la fin de cette année en cours en vue de permettre aux amoureux de la bonne musique de festoyer avec ce beau single. Ceci sera sous deux supports, audio et vidéo. Produit par la maison «F victim» de Fally Ipupa, cet opus servira aussi de la promotion à cette nouvelle maison de production qui jusque-là n’est qu’à sa deuxième production. Notez que ce single est réalisé avec le groupe cher a Lambert Moke Tomisi dit Lambio-Lambio «Vijana» En attendant sa sortie sur le marché, Moto na Nzambe et son groupe ont arrêté avec les production scénique pour se concentrer a la promotion de cet opus qui pourra renverser les données dans le monde musique. Lambio-Lambio étant un vieux routier dans la musique, mettra toutes les batteries en marche pour la réussite de ce single qui sert de l’avant-gout avant la sortie proprement dit de l’album «Likolo ya Mokolo». B.J.D La deuxième édition de Rumba Parade se tient du 17 au 19 décembre prochain I nitié par l’Institut National des Arts, pour la promotion de la rumba congolaise dans toute sa diversité, le festival Rumba Parade s’apprête à ouvrir ses portes dans quelques jours. Ceci se tiendra donc du 17 au 19 décembre prochain. Sous la direction du professeur Yoka, le festival compte offrir une place de choix à la fanfare. C’est un des instruments de musique qui fait la particularité de la rumba congolaise. Raison pour laquelle, l’Ina a fait appel à quelques groupes de fanfare très connu à Kinshasa, pour prester a cette manifestation. Aussi à l’occasion de ce grand évènement, un hommage sera rendu à l’un des pères de la rumba congolaise, longtemps reste dans l’oubli, qu’est Nico Kassanda. L’artiste est très reconnu pour sa finesse dans la manipulation de la guitare, et principalement la guitare hawaïenne. Cette deuxième édition connaitra aussi la participation de la délégation Wallonie-Bruxelles, qui servira d’ailleurs de cadre pour les trois jours de réjouissance. Il est prévu non seulement des prestations des groupes musicaux et aussi des journées de réflexion pour codifier la rumba congolaise. Du cote des invites, le festival produira Petit Wendo, les artistes Héritiers du défunt Wendo Kolosoy, aussi Givano et bien d’autres artistes. B.J.D Chant chorale «Chœurs de Noël de Paix» à Limete du 19 au 20 décembre E S am Mangwana est un musicien plutôt d’origine angolaise. Congolais aussi pourquoi pas? Car sa discographie est plus congolaise qu’angolaise, pays qui l’a adopté et dans lequel il a évolué et vécu depuis longtemps. Il est originaire de la province d’Uige, de la juridiction de Mucaba. Un artiste hors pair. Il a su donner à sa musique une dimension internationale, car il savait adapter son rythme partout où il est passé, Cameroun, Côte d’Ivoire. Bref, dans toute la côte ouest africaine. Il a travaillé avec Tabu Ley Rochereau (au sein d’Afrisa Fiesta, d’Afrisa Fiesta National et plus tard d’Afrisa International) et avec Franco Luambo Makiadi (TP OK Jazz). En solitude, il a créé plusieurs groupes (Festival des maquisards, African All Stars) et enregistré de nombreux disques au cours de sa longue carrière, tel que Waka Waka, Bana Ba Cameroun, Suzanna, Maria Tebbo, Nakupenda, Kabibi, Bowane, Kiyedi, Fati mata, Mabele1, Zela Ngai Nasala, Zala Sportif, Ibrahim, Aladji, Belle-mère, La Fête au Village, PAPA BONBON, jalous jalous, Matinda. B.J.D/Wikipédia n marge des festivités marquant la fin de l’année 2015, un décor pittoresque est en train d’être planté à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo en faveur de tous les fans de la musique chorale. L’Agence Axiologique Communication, promoteur de l’événement compte, pour sa part, émerveiller le public à travers un concert de haute facture dénommé «Chœurs de Noël de Paix», qu’elle organise du 19 au 20 décembre 2015, dans l’enceinte de l’espace Echangeur de Limete. A en croire Lecoeur Mutshipayi, responsable de l’Agence Axiologique, ce concert s’inscrit dans le but de promouvoir la musique chorale dans toute sa diversité culturelle. Aussi, a-t-il poursuivi, c’est un moment formidable ou un grand rendez-vous historique qui va constituer un point d’orgue de rencontre entre plusieurs chœurs de la Rdc. Ce sont deux grandes soirées «Highlight» que les Kinoises et Kinois s’apprêtent à ressentir la vibration à l’espace échangeur de Limete. Pendant deux jours, soit du 19 au 20 décembre prochain, «Chœurs de Noël de Paix», envisage de mettre sur scène, une série de prestations des chœurs d’hommes et des femmes en provenance de différentes paroisses de la Ville-province de Kinshasa dûment sélectionnés pour la circonstance. Plus d’une dizaine de chorales de la Ville prendront part à cette grande messe susceptible de vivifier l’âme des chrétiens pendant la période de Noël. Alignées pour le 19 décembre prochain, le public va savourer une ambiance inédite avec les chorales, chœur la Grace, le chœur Célébrons ; le La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 Chœur Nodasa de l’Unikin ; le Chœur Cantate dominum ; le chœur Magnificat ; le Groupe Nouvelle alliance ; le Chœur Kin Est de néo-apostolique ; Chœur le Quator. Puis s’en suivra, le 20 décembre avec le Chœur Kin Nord et Kin Centre I de NéoApostolique, l’Orchestre la joie du ciel; le chœur Tshiondo de CPK Lemba ; le Chœur la Fraternité de Saint Dominique; le Groupe Tous adorons ; Chœur la Voix des anges, et enfin, Chœur la Victoire de CBCO Bandal II. En ce qui concerne les prestations, chaque groupe sélectionné va se munir de son répertoire de chants pour agrémenter ces festivités. Par ailleurs, il convient de rappeler qu’en marge de ce concert, les billets sont vendus en prévente et les ventes (pendant les festivités). B.J.D La République SPORT Mondial des clubs Assalé, deux couronnes et un coup dur P our un mois de décembre, la température est actuellement très agréable à Osaka. Mais à voir certains joueurs du TP Mazembe quitter le Stade Nagai emmitouflés dans des couvertures, cette douceur est toute relative, comparée au climat de RD Congo. La bonne nouvelle, c’est que les Corbeaux retrouveront bientôt des températures plus douces. La mauvaise, c’est qu’ils quittent le Japon après une deuxième défaite en deux matches de Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2015, cette fois contre le CF América. Le Tout-Puissant n’a pas fait honneur à son nom, l’attaquant Roger Assalé en est conscient. «D’abord il fait très froid, ça a été difficile», lâche l’Ivoirien au micro deFIFA. com, le col de sa veste remonté jusqu’au menton... mais des sandales aux pieds ! «Mais ce n’est pas une excuse. Il y a des jours où on peut tout essayer, et rien ne marche.» Ou presque rien. Rainford Kalaba a bien inscrit un but pour les Africains, mais auparavant, les Mexicains avaient marqué deux fois pour influger au TP un deuxième revers après le 3:0 contre Sanfrecce Hiroshima en quart de finale. «Nous espérions porter haut les couleurs de l’Afrique, mais nous sommes tombés sur des équipes qui ont donné plus que nous», regrette celui qui avait raté son premier match, et a débuté le second sur le banc. «Au niveau personnel, j’aurais voulu apporter plus de choses», ajoute-t-il, déçu par ses propres performances. Une année réussie L’attaquant pouvait légitimement viser plus haut sachant qu’il débarquait avec deux sacres continentaux conquis au cours de l’année écoulée. Vainqueur de la Ligue des champion de la CAF pour sa première saison chez les Corbeaux, il avait déjà remporté la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF avec les Éléphants. «C’est très difficile pour un joueur de remporter deux titres aussi importants la même année. Être régulier et couronné de succès avec le club et la sélection, c’est la preuve que c’est une année réussie», admet-il, conscient que les deux matches perdus ne doivent pas faire oublier 387 11 Deux hauts responsables de la FIFA plaident non coupable à New York Q une saison pleine. Plutôt que d’y voir une conclusion ratée, Assalé préfère considérer l’échec japonais comme le début d’une nouvelle aventure. «Le plus important, c’est de se servir de la déception pour l’avenir. Il faut retenir autre chose de cette compétition que la défaite», juge-t-il. «Nous avons beaucoup appris auprès de grandes équipes. Nous devons maintenant nous motiver pour aller de l’avant et préparer la nouvelle saison pour qu’elle soit aussi réussie. Nous ferons tout pour revenir l’an prochain et faire une meilleure compétition. Nous sommes champions d’Afrique, nous allons tout faire pour le rester.» Ayant refusé des offres de France et de Belgique pour signer à Mazembe, Assalé avait alors justifié son choix par un désir d’épanouissement personnel, mais aussi de revanche. « J’ai fait le bon choix», assure-t-il un an après. «En 2014, j’ai perdu la finale de la Coupe de la Confédération avec le Sewé Sport de San Pedro, et j’avais cœur de remporter une compétition internationale en club. Un an après, je remporte la Ligue des champions et je dispute la Coupe du Monde avec le Tout-Puissant. Je suis fier de cette équipe et je lui suis reconnaissant de ce qu’elle m’a permis d’accomplir. J’ai progressé, je me suis développé. C’est le cadre idéal pour progresser en Afrique.» Du beau monde Double roi du continent, Assalé a effectivement franchi un cap mais n’a pas encore atteint tous ses objectifs. Appelé régulièrement avec les Éléphants, il ne fait pas encore figure de titulaire. «La Côte d’Ivoire est une grande équipe, notamment parce que tous les joueurs évoluent en Europe. C’est très difficile d’être appelé en sélection en jouant encore en Afrique», estime celui qui cite El Fenomeno Ronaldo comme idole. «Le plus important, c’est de toujours faire de bonnes performances, de continuer à progresser pour encore être appelé. Avec des joueurs comme Max-Alain Gradel, Wilfried Bony, Gervinho ou Salomon Kalou, c’est dur de gagner sa place. Il y a du beau monde, mais l’important n’est pas d’être en concurrence avec ces joueurs, mais d’essayer d’apprendre d’eux.» Pour marcher dans les traces de ses glorieux aînés, Assalé rêve d’Europe. «On peut être un grand en Afrique, mais le top du football mondial, ça se passe en Europe», estime-t-il. «C’est important pour un joueur africain de commencer en Afrique, de progresser et de s’affirmer, mais pour prouver sa place au plus haut niveau, il faut aller de l’avant et réussir en Europe. Il faut toujours travailler et regarder le futur.» Celui de Mazembe et d’Assalé passe peut-être par un retour en Coupe du Monde des Clubs l’an prochain. Il faudra alors se servir du passé pour préparer l’avenir. FIFA.COM uelques heures après leur arrivée à New York, deux hauts responsables de la FIFA mis en cause dans le scandale de corruption qui secoue l’instance mondiale du football ont plaidé non coupable, mardi 15 décembre, devant le tribunal fédéral de Brooklyn. L’ancien président de la Fédération hondurienne de football (Fenafuth) Rafael Callejas a été le premier à comparaître. L’homme de 72 ans est inculpé de racket et de blanchiment d’argent. Toujours membre de la commission marketing et télévision de la FIFA, il est accusé d’avoir reçu, avec d’autres, des pots-de-vin entre mars 2011 et janvier 2013 à hauteur de 1,6 million de dollars (environ 1,45 million d’euros), dans le cadre de l’attribution de droits de retransmission télévisée de matchs de qualification pour la Coupe du monde. M. Callejas avait quitté lundi le Honduras « en citoyen libre », selon les autorités de son pays. Il a été arrêté à son arrivée à Miami, en Floride, sans incident, puis transféré à New York. Il a été maintenu en détention. Juan Angel Napout s’est présenté peu de temps après devant le juge. Le vice-président suspendu de la FIFA, par ailleurs ex-président de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), est inculpé de complot de racket, complot de fraude électronique, complot de blanchiment d’argent. L’homme de 57 ans avait été extradé dans la matinée de Suisse. Arrêté à Zurich, il avait donné son accord pour être livré aux Etats-Unis le 8 décembre. Le Paraguayen a obtenu sa remise en liberté contre une caution de 20 millions de dollars (18 millions d’euros), dont 10 millions en liquide à payer d’ici à mercredi. Il est assigné à résidence à New York, avec surveillance électronique constante. La prochaine audience dans son dossier a été fixée au 16 mars. Les deux hommes font partie de la deuxième vague de seize inculpations, annoncées le 3 décembre par les autorités américaines. Au total, trente-neuf personnes et deux entreprises sont accusées par les autorités américaines dans ce scandale, dont douze ont déjà plaidé coupable. Les suspects sont accusés d’avoir sollicité et reçu plus de 200 millions de dollars (183 millions d’euros) en pots-de-vin et rétrocommissions sur une période de vingt-cinq ans, en liaison notamment avec des droits de retransmission télévisée des tournois et matchs de football. L’acte d’accusation compte deux cent trente-six pages. BBL Platini boycotte son audition devant la FIFA M ichel Platini a décidé de boycotter son audition prévue ce vendredi à Zurich devant la justice interne de la FIFA, « dès lors que le verdict a déjà été annoncé dans la presse par un des porte-parole » au « mépris de la présomption d’innocence », ont indiqué ses avocats. Par cette décision [boycotter son audition], Michel Platini entend signifier sa plus profonde indignation face à une procédure qu’il considère comme uniquement politique et visant à l’empêcher de se présenter à la présidence de la FIFA. La radiation à vie du monde du foot a été requise contre Michel Platini pour ce fameux paiement controversé de 1,8 million d’euros en 2011 par Sepp Blatter, président démissionnaire de la FIFA qui sera lui entendu jeudi. La décision de la justice interne de la FIFA est attendue à partir de lundi. Platini explore toutes les suites, y compris judiciaires Le président de l’UEFA a été suspendu par la commission d’éthique de la FIFA le 8 octobre pour 90 jours, soit jusqu’au 5 janvier. Sa candidature à la présidence de la fédération internationale est gelée le temps de sa suspension, alors que le scrutin est prévu le 26 février 2016 à Zurich. Quand Platini évoque un « verdict déjà annoncé dans la presse », il se réfère aux propos d’Andreas Bantel, porte-parole de la chambre d’instruction de la FIFA, qui a déclaré vendredi dernier : « Platini sera certainement suspendu pour plusieurs années. » Ces propos sont apparus quelques heures sur le site Internet de Lequipe.fr, puis édulcorés ensuite. M. Bantel s’est plaint samedi auprès de l’AFP de la publication d’une « interview non autorisée ». Il a ensuite fait savoir à l’AFP qu’en tant que porte-parole des instructeurs de la FIFA, il avait le droit de donner son avis sur des sanctions possibles. « M. Platini explore toutes les suites, y compris judiciaires, à donner aux propos tenus par M. Andreas Bantel », écrivent mercredi ses avocats, qui, eux, se rendront bien vendredi à l’audience de la justice interne de la FIFA à Zurich. BBL La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015 12 La République POINT CHAUD Le secret de la messe de l’Ile de Gorée L Les opposants ont rencontré «Satan a dernière rencontre des opposants congolais au Sénégal divise encore les esprits au pays. L’opinion est partagée entre les souteneurs de cette rencontre qui rentre dans le cadre de la liberté d’un chacun de se mouvoir et de s’abreuver dans la calebasse de son choix. Il est donc de bon aloi que des Congolais, à la manière des Lumumba auprès de Nkwame Krumah, s’inspirent de l’expérience de leurs frères sénégalais qui font incontestablement figure de modèle dans la culture politique au niveau de l’Afrique. A l’opposé, des Congolais reprochent aux pèlerins de Dakar d’être partis concocter un plan diabolique contre les institutions dont les animateurs sont issus des élections démocratiquement organisés au pays. La sauce salée provient du fait de la participation des animateurs de « Balai citoyen » et « Y en a marre », deux mouvements citoyens ayant déjoué les tentatives de s’éterniser au pouvoir des anciens présidents Blaise Compaoré au Burkina Faso, et Abdoulaye Wade au Sénégal. L’histoire récente rappelle la venue à Kinshasa de ces deux animateurs qui devaient initier des jeunes congolais à la manière de conduire une résistance citoyenne contre le pouvoir en place. Une aventure ayant débouché sur l’arrestation, jusqu’à ce jour, de certains jeunes congolais des mouvements Lucha et Filimbi, alors que les Sénégalais et Burkinabé étaient simplement extradés vers leurs pays. Mais ce qui n’a pas assez circulé dans l’opinion est la présence active dans cette rencontre de sir Greg Mills, une figure très redoutée en raison de son CV riche en opérations difficiles menées par ce Sud-Africain. Ce personnage ne saurait être mobilisé par les organisateurs pour de simples discours. C’est un stratège, un homme de terrain dont on recourt aux services seulement dans une phase ultime d’une opération. D’où la colère – on peut aussi dire la peur – des hommes au pouvoir à Kinshasa. A chacun de découvrir la biographie de cet homme ! LR Dr Greg Mills Inauguration du barrage de Matebe D’importants capitaux pour préserver le par des Virunga L e mercredi 16 décembre 15, Joseph Kabila inaugure le barrage hydroélectrique de Matebe, dans le territoire de Rutshuru, en province du Nord-Kivu. Un important ouvrage produisant 13,2 MW et dont les travaux de construction ont duré deux ans. Pour ce faire, la firme Howard Buffet Fondation, maître d’ouvrage, a dû débourser une bagatelle de 20 millions de dollars américains. Selon les détails, les problèmes de dessert en énergie électrique sont ainsi résolus sur quatre axes principaux : Rutshuru-Bunagana, Rutshuru-Ishasha, Rutshuru-Kanyabayonga et Rutshuru-Kibumba. Le projet ne s’arrête pas là ; il intègre également la construction de 6 ouvrages analogues devant produire dans l’ensemble 120 MW, avec la création d’au moins 1000 emplois directs, précise Cosma Wilungula, directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature. Ce projet sera exécuté sur financement de l’Union européenne pour un coût global de 120 millions de dollars américains. Cette mobilisation internationale a pour avantage de mettre à l’abri de convoitises coriaces le parc national des Virunga sous la menace conjointe du gouvernement congolais et des multinationales charmés par les réserves pétrolières sous son sol. Classé patrimoine international ; et en raison de sa participation à l’équilibre écologique, le parc des Virunga bénéficie de l’attention du monde dressé contre le projet d’exploitation pétrolière et les nombreuses incursions de la population environnante contre ses espèces végétales et animales. En effet, l’électricité, espère-t-on, va détourner la population du recours constant au bois de chauffe et aux charbons, à la base de la déforestation tant déplorée. De ce fait, le barrage de Matebe constitue une première réponse aux besoins des habitants locaux en énergie, comme il impulse la dynamique de développement autour des Virunga ; elle ouvre de bonnes perspectives pour des opérateurs économiques qui seront désormais intéressés à investir dans la région du Nord-Kivu. C’est aussi une bonne manière d’assurer une rentabilisation soft du parc. Comme l’a si bien signifié le ministre de Tourisme, Elvis Mutiri wa Bashara, pour qui la centrale hydroélectrique de Matebe est un atout important pour la relance du tourisme au Nord-Kivu. Il a ce faisant, invité les jeunes de la région à déserter les rangs des groupes armés et à réintégrer la vie civile. Car, a-t-il dit, cette centrale va notamment générer beaucoup d’emplois. Cap sur le reboisement Pour l’administrateur directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature, Cosmas Wilungula, la construction de la centrale hydroélectrique de Matebe est destinée à limiter la déforestation. « Nous pouvons restaurer davantage la forêt dans ce parc [des Virunga] et nous pouvons contribuer à atténuer le réchauffement de la planète », rassure-t-il. L’homme se réjouit de la contribution de l’Union européenne car, soutient-il, les 13,6 mégawatts de la centrale de Matebe sont insuffisants pour couvrir les besoins en énergie des habitants du Nord-Kivu. Mais l’administrateur se réjouit de l’implication de l’Union européenne tendant à accroitre le volume de l’énergie à offrir aux riverains du parc : « Nous venons d’obtenir une étude déjà terminée par le financement de l’Union Européenne pour interconnecter toutes les centrales qui vont être construites pour atteindre une puissance de 100 mégawatts ». Sur place on a appris que des opérateurs économiques sont au portillon du barrage pour la conclusion du marché de fourniture de l’énergie électrique ; ils se recrutent parmi les exploitants de la savonnerie et de la cimenterie. LR G reg Mills doctorat est directeur de la Fondation Brenthurst basée à Johannesburg. Un conseiller spécial à un certain nombre de gouvernements africains et autres, il est largement publié sur les affaires internationales, le développement et la sécurité, un chroniqueur régulier en Afrique du Sud et au-delà, et l’auteur des best-sellers «Pourquoi l’Afrique est médiocre - Et ce que les Africains peuvent faire à ce sujet »(Penguin: 2010) et, avec Jeffrey Herbst (Président: Université Colgate),» Troisième libération de l’Afrique »(Penguin: 2012). En 2008, il a été déployé en tant que conseiller stratégique au président du Rwanda. De 2007-12 il a dirigé le Secrétariat de l’International Advisory Board présidentielle au Mozambique, et depuis 2012, le Comité consultatif présidentiel sur l’économie du Malawi. En 2006, il était en mission à Kaboul en tant que chef de de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) Prism groupe d’analyse stratégique, et a été détaché à la FIAS à Kandahar aussi avec Prism en 2010, et au QG de la FIAS à nouveau à Kaboul en 2012. En Juillet 2013, il a été nommé en tant que membre du Groupe de haut niveau de la Banque africaine de développement pour les États fragiles. Basé sur ses expériences de consolidation de la paix, en 2011 il a édité conjointement, avec le général Sir David Richards, «Victoire chez les personnes: leçons tirées de la lutte contre les insurrections et la stabilisation d’États fragiles (2011: Royal United Services Institute), et en 2013 a publié ‘Somalie- - Fixation plupart Échec de l’État de l’Afrique »(Tafelberg) avec Peter Pham du Conseil de l’Atlantique et spécialiste de contre-insurrection australien David Kilcullen. Le petit-fils de l’avant-guerre pilote de Grand Prix Billy Mills, et lui-même pilote de l’équipe 24 heures africaine Mans, il a publié plusieurs titres sur l’histoire du sport automobile, et plus récemment ‘Agriculture, de meubles et Marmalade: Southern Motorsport Heroes africains’ (Panmacmilllan: 2013). Son livre le plus récemment publié est «Pourquoi Unis Récupérer: Modification Sociétés __gVirt_NP_NN_NNPS<__ Walking Into Gagner Nations- l’Afghanistan au Zimbabwe. Picador Afrique / Hurst. La phrase du jour « La sagesse n’est pas un comprimé qu’on avale. On naît sage, on ne le devient pas (Proverbe ghanéen) » La République n° 852 du Vendredi 18 Décembre 2015