Un corpus de français parlé (Acadie 2002

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Un corpus de français parlé (Acadie 2002
Un corpus de français parlé (Acadie 2002-2003)
Laurence Arrighi, Université de Moncton
Dans le cadre de ma thèse de doctorat (2001-2005) portant sur la morphosyntaxe du français
parlé en Acadie et visant à approcher les modalités de la variation et du changement en
morphologie et en syntaxe françaises, j’ai constitué un corpus de français parlé auprès
d’Acadiens et d’Acadiennes des trois Provinces Maritimes du Canada. Les enregistrements ont
été effectués par mes soins lors d’un séjour dans ces provinces de janvier 2002 à juillet 2003
rendu possible grâce au concours financier du Conseil international d’études canadiennes et à
l’accueil institutionnel de l’Université de Moncton. Ce long séjour ne se limitait pas à me
permettre de recueillir des données mais il devait me fournir une compréhension du milieu dans
lequel évoluaient mes informateurs.
Avant d’arriver au Canada, j’avais obtenu quelques enregistrements du Centre d’études
acadiennes dans le but de me familiariser avec cette variété. Sur place, j’ai cherché à recueillir des
prises de parole assez spontanées, les plus spontanées sont des discussions prises sur le vif. Pour
d’autres, il s’agit plutôt d’une interaction sollicitée dans lesquelles un ou plusieurs témoins
discutent aussi librement que possible de sujets que nous avions ensemble définis (parcours de vie,
vie professionnelle, souvenirs), un « familier » fait souvent alors le pont entre ces informateurs et
moi-même. Au total, 37 personnes de divers lieux de la francophonie acadienne ont été
enregistrées. Plus précisément, les informateurs sont tous nés dans les zones acadiennes ; ils ont
passé la majorité de leur vie dans les Provinces Maritimes et, pour la plupart, ont un niveau
d’études moyen à supérieur. La moyenne d’âge des informateurs est d’environ 45 ans. Cette
caractérisation des informateurs ressort plutôt a posteriori à la collecte des données. A priori,
postulant le fait que le type de réalisation que j’étudie relève plus d’un usage diaphasique et plus
précisément diamésique de la langue, je n’ai pas cherché à échantilloner mes informateurs selon
divers paramètres sociolinguistiques (tels que le sexe ou la profession). Le corpus de plus de
15 000 mots représentant 35 heures d’enregistrement a été mis à l’écrit sous la forme d’une
transcription orthographique aménagée et reproduit, au niveau de sa présentation formelle, le
modèle de transcription HIAT (Halbinterpretative Arbeitstranskription) exposé par Ehlich (1993).
Ce corpus a servi d’assise à ma thèse de doctorat portant essentiellement sur la morphosyntaxe du
système verbal du français parlé en Acadie et continue à être exploiter dans le cadre de recherches
sur le fonctionnement de cette variété.

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