COMING HOME Zhang Yimou
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COMING HOME Zhang Yimou
Fiche n° 1238 Coming home - Chine sortie 17/12/2014 – 1h49 du 4 au 10 février 2015 Hors compétition- Cannes 2014 COMING HOME Zhang Yimou Lu Yanshi, prisonnier politique, est libéré à la fin de la Révolution Culturelle. Lorsqu’il rentre chez lui, il découvre que sa femme souffre d’amnésie. Elle ne le reconnait pas et chaque jour, elle attend le retour de son mari, sans comprendre qu’il est à ses cotés. Maître du cinéma des sentiments, Zhang Yimou délaisse les grandes fresques historiques (La Cité interdite) ou le film de sabre virevoltant (Hero) pour un récit intimiste, gardant néanmoins une toile de fond politique qui serait dès lors peinte en aquarelle : le trait s’efface mais la forme est bien visible. Le film entier est à cette image, tout en délicatesse muette mais finalement assez disert sur la beauté des sentiments. Le mode mineur de la mise en scène laisse tout d’abord penser que Yimou est devenu trop vieux, un cinéaste sur lequel on ne miserait plus, réduit à signer un soap déjà vu. Mais le tandem qu’il forme avec épouse et muse, Gong Li, depuis sa première réalisation, Le Sorgho rouge en 1998, réserve encore bien des fulgurances. Le parti pris esthétique de l’auteur se lit en quelque sorte sur les traits vieillissants de son actrice : sans artifice, sans maquillage, la caméra avance peau nue. La mise en scène feutrée de Yimou porte ainsi en elle son expérience passée et capte l’essentiel, tel un visage sur lequel on lit toute une vie et qui dégage une forme de sagesse. Il n’est pas si fréquent de voir une actrice de renommée internationale, sublime qui plus est, se livrer ainsi au public. Il est tout aussi courageux pour un auteur multiprimé de signer un pur mélodrame de chambre. Et la puissance dramatique n’est en rien réprimée car, ainsi dénudé, le sentiment amoureux s’exprime dans un premier degré très émouvant. L’œuvre se révèle enfin très sulfureuse car que dit d’autre Coming Home que de prouver que le totalitarisme détruit des vies et annihile toute progression puisqu’en éloignant des êtres qui s’aiment, il fige la mémoire et interrompt le temps à tout jamais. Les fiches du cinéma Filmographie sélectrice de Zhang Yimou 1987 Le Sorgho rouge – 1991 Epouses et concubines – 1922 Qiu Ju femme chinoise – 1993 Vivre ! – 2002 Hero - 2003 Le Secret des poignards volants - 2006 La Cité Interdite – 2007 Chacun son cinéma – 2010 Sous l’aubépine A daptation d’un livre de Yan Geling, romancière et scénariste, le film se concentre sur les passages qui ont le plus bouleversé Zhang Yimou : la tentative d’évasion ratée de Lu Yanshi et son retour à la maison après la Révolution culturelle. S’il ne fait pas l’impasse sur des aspects terribles de cette époque comme les arrestations arbitraires, l’encouragement de la délation de leurs parents par les enfants et la toute-puissance du parti sur les destinées individuelles, Coming home s’avère davantage un drame intime qu’un film politique. Épouse d’un réprouvé, Wanuy a élevé seule sa fille, âgée seulement de 3 ans quand son père a été emprisonné. Dan Dan a deux religions : la danse et le parti. Fille d’un traître, elle a essayé d’amadouer les cadres locaux en dénonçant son père lors de son évasion. Un crime que sa mère ne lui pardonnera pas, même quand bien des souvenirs se seront effacés de sa mémoire, y compris le visage de l’homme qu’elle aime. La bouleversante attente conjointe de Lu Yanshi et Feng Wanuy dit magnifiquement l’amour qu’ils continuent de se vouer par-delà deux décennies de séparation. Chaque 5 du mois, elle va le chercher à la gare où il lui a annoncé son arrivée. Et chaque fois, il tente de réveiller en elle images, sons, sensations du passé. Il demeure son héros, celui seul qui peut l’amener à réviser son attitude face à Dan Dan. Elle reste son ancrage, le centre de son existence où il veut enfin trouver la paix. Chen Daoming campe un homme empreint d’une immense bonté malgré les épreuves endurées. Gong Li interprète une femme forte que l’amnésie a amenée à se replier sur elle-même. Dans son petit appartement dont elle ne ferme plus jamais la porte à clé depuis l’échec de l’évasion de son mari, des post-it lui rappellent les gestes de la vie quotidienne. Sur son visage éteint, flotte le sourire de celle qui a échappé aux tourments par l’oubli. Avec une image à l’esthétique soignée, Coming home, œuvre délicate et gracieuse, puise sa poésie dans sa sobriété et la répétition des motifs. La Croix Dan Dan est une danseuse prometteuse mais un rôle qu'elle convoitait ne lui a pas été confié à cause de Lu Yanshi, son père, un opposant politique. Alors que la jeune fille ambitieuse, jure de servir le parti coûte que coûte, sa mère Feng Wanuy tremble pour son mari. Celui-ci se cache mais se fait finalement arrêté. Il passe de longues années en prison et finit par être libéré à la fin de la Révolution culturelle. Feng Wanuy attend son époux mais, à cause du traumatisme, finit par perdre la mémoire. Quand Lu Yanshi rentre enfin dans son foyer, elle ne le reconnait pas. Et à chaque fois qu'il se présente à elle, elle le prend à chaque fois pour une personne différente... C'est l'histoire d'une femme et d'un pays amnésiques. Feng (Gong Li) ne reconnaît pas son mari, une des innombrables victimes de la Révolution culturelle, lorsqu'il revient chez lui au bout de dix ans... La Chine, elle, a longtemps, refusé d'admettre les désastres causés par Mao et ses gardes rouges. C'est la première fois, sans doute, que l'on voit une jeune fille avouer à son père ses remords de l'avoir dénoncé, jadis, aux autorités. La scène est déchirante, mais douce, presque apaisée. Comme si le temps avait cicatrisé les plaies... Par pudeur — ou par peur —, Zhang Yimou n'a pas voulu tourner un pamphlet vengeur. La critique politique imprègne son film, mais elle est masquée sous le lyrisme et les artifices d'un mélo à l'ancienne. Presque désuet. Le cinéaste y retrouve, curieusement, l'humanisme d'un Vittorio de Sica multipliant, en fin de carrière, des odes au talent de sa star favorite, Sophia Loren. Zhang Yimou filme Gong Li, sa complice de toujours (du Sorgho rouge, en 1987, à La Cité interdite, en 2006), avec la même tendresse. La même attention. Lorsqu'il la montre dans une gare, attendant pour toujours, et en vain, l'homme qui se tient en fait à ses côtés, on ne sait pas qui est le plus ému. Elle. Lui. Ou le spectateur. — Télérama D’autres occasions de revenir au Cinémateur : La Norvège, l’hiver. Nils, conducteur de chasse-neige, tout juste gratifié du titre de citoyen de l’année, apprend le décès de son fils par overdose. Réfutant cette version officielle, il se lance à la recherche des meurtriers, et va se forger une réputation de justicier anonyme dans le milieu de la pègre. Si la vengeance est un plat qui se mange froid, la sienne sera glacée ! Le lundi 23 février, Assemblée Générale du Cinémateur Festival L’AMERIQUE DU NORD – PLAN LARGE sur les 3 salles Du 18 fev au 3 mars Soirée unique le vendredi 6 février à 21h en partenariat avec le groupe Edgar Quinet, Libre pensée Du 11 au 17 février HOPE de Boris Lojkine – France – 1h31 LES NUITS d’ETE de Mario Fanfani – France – 1h40