L`utilisation des trampolines à la maison et au terrain de jeux

Transcription

L`utilisation des trampolines à la maison et au terrain de jeux
Document de principes
L’utilisation des trampolines à la
maison et au terrain de jeux
Un document conjoint avec l’Académie canadienne de la médecine du sport et de l’exercice
L Purcell, J Philpott; Société canadienne de pédiatrie
Comité d’une vie active saine et de la médecine sportive, Comité de prévention des blessures
Paediatr Child Health 2007;12(6):507-11
Affichage : le 1 août 2007 Reconduit : le 30 janvier 2013
Introduction
l’usage du trampoline sous la supervision directe d’un
thérapeute pour la réadaptation après une blessure.
C’est George Nissen, acrobate de cirque, qui a créé la
gymnastique sur trampoline en 1936.[1]-[7] Depuis les
années 1950, l’utilisation récréative du trampoline a
considérablement augmenté, notamment en Amérique
du Nord, en Europe et en Australie [1]. Aux États-Unis,
les ventes de trampolines extérieurs dépassent les
500 000 unités par année.[1]
Les blessures liées au trampoline
Les blessures liées à l’usage de trampolines sont bien
documentées dans les publications médicales depuis
50 ans.[1]-[16] Ces blessures continuent d’augmenter au
fil du temps.[1][15][17][18][19] Selon une étude [1], elles ont
connu une hausse de 98 % entre 1990 et 1995. Bon
nombre d’entre elles exigent une hospitalisation avec
ou sans opération et provoquent une morbidité
permanente.[1][2][4]-[19] La majorité de ces blessures se
produisent au sein du groupe d’âge pédiatrique.[18][19]
[20][21][22]
Le présent document de principes analyse les
blessures subies par des enfants en raison de l’usage
récréatif d’un trampoline à la maison, y compris
l’incidence, le type et la circonstance des blessures,
ainsi que le sort des enfants après la blessure. On a
procédé à une analyse bibliographique des blessures
liées au trampoline entre 1966 et avril 2006 au moyen
de MEDLINE. L’Agence de la santé publique du
Canada a fourni des données canadiennes sur les
blessures. On émet des recommandations au sujet de
l’usage récréatif du trampoline par les enfants à la
maison. On ne traite ni des blessures liées à
l’utilisation des trampolines dans le cadre des
programmes scolaires d’éducation physique, d’un
entraînement ou de compétitions sportives comme le
plongeon, la gymnastique ou le trampoline, ni de
La prévalence des blessures liées au trampoline au
sein du groupe d’âge pédiatrique semble être à la
hausse. La principale source de données sur les
blessures liées au trampoline au Canada provient du
Système canadien hospitalier d’information et de
recherche
en
prévention
des
traumatismes
(SCHIRPT), une base de données de renseignements
informatisée qui comptabilise les blessures subies par
des patients dans 14 départements d’urgence, y
compris dix hôpitaux pour enfants. L’Agence de la
santé publique du Canada a publié de nombreuses
études du SCHIRPT sur les blessures liées au
trampoline. Entre 1990 et 1998, le nombre de
blessures liées au trampoline subies par des enfants a
presque quadruplé (passant de 149 en 1990 à 557 en
1998) [18]. On a également observé une augmentation
considérable du nombre de blessures entre 1999 et
2003, notamment entre 2002 et 2003 (tableau 1).[19]
Ces chiffres sous-estiment probablement ce nombre,
car la base de données ne tient pas compte des
enfants qui consultent au cabinet d’un médecin, à une
clinique sans rendez-vous ou à un hôpital ne faisant
pas partie du réseau du SCHIRPT. Les blessures
fatales sont également sous-représentées, puisque la
base de données du SCHIRPT ne tient pas compte
des décès ayant eu lieu avant l’arrivée à l’hôpital ou
après le congé de l’hôpital.[18] Par ailleurs, les données
du SCHIRPT ne reflètent pas les taux d’exposition et
de participation. C’est pourquoi l’augmentation du taux
de blessures peut s’expliquer par une augmentation de
l’usage des trampolines.
COMITÉ D’UNE VIE ACTIVE SAINE ET DE LA MÉDECINE SPORTIVE, COMITÉ DE PRÉVENTION DES BLESSURES, SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE |
1
Tableau 1
Les blessures liées au trampoline extérieur tirées de la base de données du
Système canadien hospitalier d'information
et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) entre 1999 et
2003 pour les enfants de tous âge
TABLEAU 2
Fréquence de certaines blessures sportives et récréatives (BSR) tirées de
la base de données du Système canadien hospitalier d'information
et de recherche en prévention des traumatismes entre 1999 et 2003 pour
les enfants de un an et plus
Année
Cas (n)
Cas pour 100,1000 cas du SCHIRPT
Activité
Nombre estimatif de Toutes les
blessures (n)*
BSR (%)
Blessures nécessitant une
hospitalisation (%)
1999
459
450,4
Vélo
15 945
10,2
10,2
2000
469
441,5
Soccer
14 822
9,5
2,5
2001
503
473,4
13 759
8,8
3,3
2002
594
549,3
Hockey sur
glace
2003
680
639,7
Football
7 217
4,6
2,8
Total
2 705
511,5
Planche à
neige
6 314
4,0
12,0
Patin à glace 3 802
2,4
3,2
Luge
3 796
2,4
9,4
Ski alpin
3 497
2,2
12,9
Trampoline
2 705
1,7
12,4
Ensemble
des BSR
156 717
-
5,3
Reproduit avec autorisation de la référence [19]
La gravité des blessures liées au trampoline est
également préoccupante. Si on utilise le taux
d’hospitalisation pour mesurer la gravité des
blessures, les blessures liées au trampoline
provoquent plus de dommages que celles subies par
suite de la pratique d’un autre sport ou d’une autre
activité récréative. Au Canada, même si les blessures
liées au trampoline sont moins fréquentes que les
autres blessures liées à un sport ou à une activité
récréative, peut-être en raison d’un plus faible taux de
participation, elles s’associent à une fréquence
relativement plus élevée d’hospitalisations (S McFaull,
communication personnelle) (tableau 2). Les données
du SCHIRPT confirment également qu’entre 1990 et
2001, le nombre d’hospitalisations a augmenté de 56
% par suite d’une blessure liée au trampoline.[19]
Reproduit avec l'autorisation de Steven McFaull, analyste de recherche
principal, section des blessures et de la violence envers les enfants, Division de
surveillance de la santé et de l'épidémiologie,
Agence de la santé publique du Canada.
*D'après une recherche des codes des facteurs contributifs; les fréquences
sont estimées d'après des données brutes.
Le type de blessure, les circonstances et le
sort des patients
D’après les données sommaires du SCHIRPT pour
1998, la majorité des blessures liées au trampoline
sont subies au sein du groupe des cinq à 14 ans (78,9
%), la plupart (72,2 %) dans le cadre d’un usage
récréatif à la maison. Les fractures sont les blessures
les plus courantes (48,6 %), touchant souvent un
membre supérieur (57,7 %), et représentent la majorité
des hospitalisations (86,3 %). Le taux global
d’hospitalisations était de 13,1 %, par rapport à celui
de 6,8 % pour toutes les blessures enregistrées dans
la base de données du SCHIRPT au cours de la
même période. Par ailleurs, 82,2 % des patients
hospitalisés avaient de cinq à 14 ans.
2 | L’UTILISATION DES TRAMPOLINES À LA MAISON ET AU TERRAIN DE JEUX
Les plus récentes statistiques du SCHIRPT portent sur
les blessures liées au trampoline subies entre 1999 et
2003 (tableau 1) [19]. L’étude ne traitait que des
trampolines extérieurs et excluait les mini-trampolines,
les trampolines d’exercice, les trampolines aquatiques
et les incidents au club de gymnastique et à l’école.
Les jeunes de dix à 14 ans ont subi 43,3 % de ces
blessures, leur âge médian étant de 10,1 ans. Les
fractures étaient les plus courantes (47,2 %), 62,5 %
d’entre elles touchant les membres supérieurs. Le taux
d’hospitalisations était de 12,4 %, soit plus de deux
fois celui (5,9 %) pour tous les autres types de
blessures, enregistré dans la base de données du
SCHIRPT au cours de la même période. Environ la
moitié des patients (52,4 %) se sont blessés sur le
trampoline même, et 14,3 % lorsque plusieurs
personnes partageaient le trampoline.[19]
Une étude régionale canadienne [6] a obtenu des
résultats similaires. Black et Amadeo ont analysé les
blessures orthopédiques subies par des enfants à
cause de l’usage récréatif d’un trampoline à Winnipeg,
au Manitoba. La majorité des blessures ont été subies
par des enfants de cinq à neuf ans (49 %). Soixantecinq pour cent des enfants se sont blessés sur le
trampoline même, tandis que 30 % se sont blessés en
chutant du trampoline. Trente-cinq pour cent des
enfants se sont blessés lorsqu’ils étaient plusieurs à
partager le trampoline. Une fracture ou une fractureluxation (75 %) constituait la blessure la plus courante,
les membres supérieurs étant les plus atteints (avantbras 45 %, humérus et coude 35 %). Les chercheurs
ont recensé une fracture-luxation de la colonne
cervicale accompagnée d’une paralysie chez un enfant
de huit ans qui avait chuté du trampoline, mais aucun
décès. Dix pour cent des cas sont survenus sous la
supervision d’un adulte.[6]
La perspective mondiale : Plusieurs études d’autres
pays ont également traité des blessures liées au
trampoline chez les enfants.[1][2][4][6][7][13]-[19][21][22]
L’analyse de ces articles, incluant les données
canadiennes déjà abordées, se résume comme suit :
Les âges les plus vulnérables : La majorité des
blessures liées au trampoline se produisent chez les
cinq à 14 ans, l’âge moyen se situant entre sept et dix
ans.[1][6][7][13]-[15][17]-[19][22] C’est au sein de ce groupe
d’âge qu’on observe le plus d’hospitalisations liées au
trampoline.[4][18]
Les blessures les plus fréquentes : D’après la
majorité des études [1][4][6][13][15][17]-[19][21][22], les fractures
représentaient la blessure la plus fréquente (32 % à 75
%) et la principale raison d’une hospitalisation.[1][17][18]
[21][22]
Cependant, selon deux petites études
rétrospectives [2][14], ce sont les entorses et les foulures
qui étaient les principales blessures liées au
trampoline.
Les principaux foyers de blessures : Les
extrémités, notamment les membres supérieurs,
étaient blessées dans 30 % à 80 % des cas [1][4][6][7][13]
[17][18][19][21][22]. Deux petites études rétrospectives [2][14]
établissaient plutôt que les membres inférieurs étaient
les plus touchés.
Les circonstances : La plupart des blessures liées au
trampoline (71 % à 99 %) s’étaient produites à la
maison ou chez un voisin.[1][2][4][7][15][17][18][21][22] Jusqu’à
83 % des blessures avaient eu lieu lorsque plus d’un
enfant partageaient le trampoline.[6][7][13][15][17][19] La
majorité étaient causées par une chute sur le
trampoline (52 % à 66 %).[6][7][13][15][17][19] À l’exception
d’une étude [4], selon laquelle 80 % des blessures
découlaient d’une chute du trampoline, ces chutes
représentaient 30 % ou moins des blessures.[6][7][13][15]
Parmi les circonstances moins courantes entraînant
une blessure, soulignons les tentatives de cascades
comme des figures acrobatiques ou des pirouettes [7]
[15][19] et les jeux imaginatifs comme sauter d’une
échelle sur le trampoline.[15] Le pic saisonnier de
blessures avait lieu pendant les mois du printemps et
de l’été, lorsque les trampolines extérieurs sont les
plus utilisés.[1][6][7][13][15][18][19][21][22]
Le sort des enfants : La plupart des enfants ont
obtenu leur congé après l’évaluation de leur blessure à
l’urgence [18][22]. Le taux d’hospitalisation oscillait entre
3 % et 17 %. [1][2][7][13]-[15][17]-[19][21] Une étude néozélandaise [4] a révélé une augmentation du taux
d’hospitalisations imputables à une blessure liée au
trampoline de 3,1 à 9,3 cas pour 100 000 habitants par
année entre 1979 et 1988, le plus fort taux
d’hospitalisations se produisant chez les cinq à neuf
ans (30,3 cas pour 100 000 personnes par année). La
majorité des hospitalisations étaient attribuables à une
fracture [1][6][17][18][21][22], de 6 % à 17 % des enfants
ayant besoin d’être opérés.[7][13][15][17]
Les blessures graves : On a déclaré des blessures
rares mais graves liées au trampoline, responsables
d’une importante morbidité, y compris des
traumatismes de la colonne vertébrale, [5][6][8]-[[10][15][16]
[19]
des dissections de l’artère vertébrale [23],
d’importantes blessures ligamentaires du genou [9][24],
des thromboses de l’artère poplitée [25] et des
blessures du nerf cubital [26]. Les traumatismes de la
COMITÉ D’UNE VIE ACTIVE SAINE ET DE LA MÉDECINE SPORTIVE, COMITÉ DE PRÉVENTION DES BLESSURES, SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE |
3
colonne cervicale sont probablement les plus
préoccupants, en raison du risque de grave morbidité
à long terme. Une étude [15] sur des enfants a révélé
que 12 % des blessures étaient de nature cervicale, y
compris sept fractures cervicales ou thoraciques, dont
une associée à une paraplégie au niveau de la
vertèbre C7. Torg et Das [5][11] et Torg [12] ont analysé
114 traumatismes catastrophiques de la colonne
cervicale liés au trampoline et responsables d’une
quadriplégie. La majorité de ces traumatismes sont
survenus pendant la séance d’entraînement d’athlètes
de haut niveau, ce qui indique qu’une supervision
expérimentée ne permet pas de les prévenir.[5][9][10]-[12]
Les politiques en place
chez les enfants et les adolescents. De nombreux
auteurs et organismes, y compris l’American Academy
of Pediatrics (AAP) et SécuriJeunes Canada,
demandent l’élimination des trampolines comme
matériel de jeu récréatif à la maison [1]-[4][7][8][14][17][27] ou
l’interdiction catégorique des trampolines dans
quelque situation que ce soit au sein du groupe d’âge
pédiatrique [5][9][10]-[12][15][16] (tableau 3). D’autres, dont
Santé Canada et l’American Academy of Orthopedic
Surgeons, préconisent des limites propres au groupe
d’âge pédiatrique, y compris la non-participation des
enfants de moins de six ans à cette activité, la
présence d’un seul enfant à la fois sur le trampoline, la
supervision parentale et l’interdiction de faire des sauts
périlleux ou des pirouettes sur le trampoline. [6][7][13][21]
[22][28]-[31]
Le trampoline est une activité à haut risque qui
s’associe à un potentiel de grave blessure, notamment
TABLEAU 3
Politique au sujet de l'usage du trampoline par les enfants
Organisme, année
[référence]
Position
Santé Canada, 2005 [28]
Conseille la prudence par des restrictions : supervision convenable; une seule personne à la fois; avoir plus de six ans; pas d’échelles;
pas de sauts périlleux; matelas amortisseurs; filet de sécurité; trampoline au niveau du sol.
American Academy of
Pediatrics, 1999 [17]
Les trampolines ne doivent pas être utilisés à la maison; les parents ne doivent jamais acheter un trampoline ou permettre à leurs
enfants d’utiliser un trampoline installé à domicile. Les trampolines ne doivent pas être intégrés aux cours d’éducation physique.
Utilisation limitée des trampolines dans le cadre de programmes d’entraînement supervisés, avec l’usage de matelas, de harnais ou de
ceintures de sécurité, de matelas au sol, une seule personne à la fois, présence de surveillants compétents.
SécuriJeunes Canada, 2005
Adhère aux recommandations de l’American Academy of Pediatrics.
[27]
American Academy of
Orthopedic Surgeons, 2005
Les trampolines ne doivent pas être utilisés pour des activités récréatives non supervisé et jamais par des enfants de moins de six
ans. Adhère aux lignes directrices de la Consumer Product Safety Commission.
[29]
Consumer Product Safety
Commission, 2000 [20]
Une seule personne à la fois; pas de sauts périlleux; matelas amortisseurs recouvrant les ressorts, les crochets et la structure;
installer le trampoline loins des structures et des aires de jeux; pas d’échelle; avoir plus de six ans; supervision en tout temps; filets de
sécurité.
Ministère de la protection des Les enfants de moins de six ans doivent être supervisés en tout temps; il faut donner des directives rigoureuses aux enfants plus âgés;
consommateurs et de
une personne à la fois; sauter près du centre de la toile; monter et descendre de la toile sans sauter; éviter les manœuvres
l’emploi, gouvernement de
dangereuses.
l’ouest de l’Australie/Kidsafe
WA, 2001 [31]
Victorian Injury Surveillance
System, 1992 [21] et 2000
[22]
Les trampolines ne doivent pas être perçus comme du matériel de jeu; dissuader les parents d’acheter un trampoline extérieur.
Idéalement, il faut pratiquer le trampoline en milieu supervisé, en compagnie de personnel formé, à l’aide de harnais pour les
manœuvres difficiles. Si les parents achètent un trampoline extérieur, il ne faut l’utiliser que sous la supervision rigoureuse d’un adulte;
pas de sauts périlleux; une seule personne à la fois; rester au centre de la toile, monter et descendre du trampoline sans sauter.
4 | L’UTILISATION DES TRAMPOLINES À LA MAISON ET AU TERRAIN DE JEUX
Pour ce qui est de l’usage limité des trampolines dans
le cadre de programmes d’entraînement supervisé en
vue de compétitions, telles que le trampoline, le
plongeon et la gymnastique, l’AAP [17] et le Victorian
Injury Surveillance System [21][22] recommandent le
respect rigoureux des mesures de sécurité suivantes :
l’utilisation de matelas de sécurité recouvrant la
structure et les ressorts du trampoline et la surface
entourant le trampoline; la présence de surveillants
compétents formés en sécurité sur trampoline en tout
temps lorsque le trampoline est utilisé; la présence
d’une seule personne au centre du trampoline;
l’évitement de manœuvres qui dépassent les habiletés
de l’athlète et l’utilisation d’un harnais de sécurité
pendant l’apprentissage ou la pratique d’habiletés plus
avancées.
Malgré ces recommandations en matière de sécurité,
on observe encore de graves blessures liées au
trampoline chez les enfants. Par exemple, en
Australie, malgré l’adoption de recommandations
claires sur l’usage sécuritaire du trampoline depuis
1992 [21], on recense 1 355 blessures liées au
trampoline chez des enfants de moins de 15 ans ayant
consulté aux urgences de Victoria entre 1995 et 1999,
dont 16 % ont exigé une hospitalisation.[22]
Conclusions
Les blessures liées au trampoline sont fréquentes au
sein du groupe d’âge pédiatrique. La majorité des
blessures et des hospitalisations se produisent chez
les cinq à 14 ans. On remarque une augmentation
alarmante du taux d’hospitalisations découlant de
blessures liées au trampoline au Canada, et surtout de
fractures des membres supérieurs. La majorité de ces
blessures sont subies sur des trampolines extérieurs
en raison d’une chute sur le trampoline même, ce qui
contredit la notion selon laquelle des surveillants
entourant le trampoline, la supervision parentale ou
même les filets de sécurité peuvent éliminer les
blessures. De nombreuses blessures surviennent
lorsque plusieurs utilisateurs partagent le trampoline
ou que la supervision est insuffisante.
De nombreux auteurs et de nombreux organismes,
comme l’AAP, recommandent que les enfants
n’utilisent pas le trampoline. D’autres organismes,
comme l’American Academy of Orthopedic Surgeons,
Santé Canada et la Consumer Product Safety
Commission, recommandent des restrictions précises
sur l’usage des trampolines au sein du groupe d’âge
pédiatrique. Malgré ces avertissements, les taux de
blessures liées au trampoline continuent d’augmenter.
RECOMMANDATIONS
Le trampoline est une activité à haut risque qui
s’associe à un potentiel de grave blessure.
L’augmentation rapide des blessures liées à l’usage
récréatif des trampolines par les enfants démontre
l’inefficacité des stratégies de prévention actuelles
pour prévenir la majorité des blessures. C’est pourquoi
la Société canadienne de pédiatrie et l’Académie
canadienne de médecine du sport recommandent :
• que les enfants et les adolescents n’utilisent pas le
trampoline pour un usage récréatif à la maison (y
compris au chalet et dans une résidence estivale
temporaire).
• que les professionnels de la santé, y compris les
médecins de famille et les pédiatres, avertissent les
parents des dangers du trampoline comme jeu
récréatif dans le cadre des consultations régulières.
Ils doivent conseiller aux parents de ne pas acheter
de trampoline pour la maison, car les filets de
sécurité et une supervision convenable ne
garantissent pas d’éviter les blessures.
• que les trampolines ne soient pas perçus comme
du matériel de jeu et ne soient pas intégrés aux
terrains de jeux extérieurs.
• que les médecins préconisent l’adoption de lois
exigeant l’apposition d’étiquettes énumérant les
dangers du trampoline sur le produit.
• que des recherches plus approfondies soient
menées sur les blessures liées au trampoline
subies en milieu supervisé, comme à l’école, au
club de gymnastique et dans le cadre de
programmes d’entraînement, afin d’évaluer le
risque de blessures dans de tels contextes.
Remerciements
Les auteurs remercient Steven McFaull, analyste de
recherche principal, section des blessures et de la
violence envers les enfants (Division de surveillance
de la santé et de l’épidémiologie, Agence de la santé
publique du Canada), pour son aide inestimable dans
l’obtention des données sur les blessures liées au
trampoline
du
Système
canadien
hospitalier
d’information et de recherche en prévention des
traumatismes.
COMITÉ D’UNE VIE ACTIVE SAINE ET DE LA MÉDECINE SPORTIVE, COMITÉ DE PRÉVENTION DES BLESSURES, SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE |
5
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6 | L’UTILISATION DES TRAMPOLINES À LA MAISON ET AU TERRAIN DE JEUX
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SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE : Comité
d’une vie active saine
Membres : Claire LeBlanc MD (présidente); Tracy
Bridger MD; Stan Lipnowski MD; Peter Nieman MD;
Tom Warshawski MD
Représentante :
Laura
Purcell
MD,
Société
canadienne de pédiatrie, section de la médecine du
sport et de l’exercice en pédiatrie
SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE : Comité de
prévention des blessures
Membres : Lynne Warda MD (présidente); John
Philpott MD; Ann Hawkins MD; Richard Stanwick MD;
Charmaine Van Schaik MD
Représentantes : Laurel Chauvin-Kimoff MD, Société
canadienne de pédiatrie, section de la médecine
d’urgence; Allyson Hewitt, SécuriJeunes Canada; Gail
Salminen, Santé Canada
ACADÉMIE CANADIENNE DE MÉDECINE DU
SPORT : Comité de la médecine du sport et de
l’exercice en pédiatrie
Membres du groupe de travail : Laura Purcell MD
(présidente); John Philpott MD (vice-président); Elaine
Joughin MD; Claire LeBlanc MD; Bill Mackie MD;
Merrilee Zetaruk MD
Auteurs principaux : Laura Purcell MD; John Philpott
MD
Aussi disponible à www.cps.ca/fr
© Société canadienne de pédiatrie 2017
La Société canadienne de pédiatrie autorise l’impression d’exemplaires uniques de ce document à partir
de son site Web. Pour COMITÉ
obtenir la permission
d’imprimer
de photocopier
des MÉDECINE
exemplaires multiples,
D’UNE VIE
ACTIVEouSAINE
ET DE LA
SPORTIVE,
consultez notre politique sur les droits d'auteurs.
Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne
Des
variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler
pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.
constituent pas SOCIÉTÉ
une démarche
ou un mode DE
de PÉDIATRIE
traitement exclusif.
COMITÉ DE PRÉVENTION DES BLESSURES,
CANADIENNE
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