En marge de la Fashion Week de Londres, de nouveaux talents s

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En marge de la Fashion Week de Londres, de nouveaux talents s
En marge de la Fashion Week de Londres, de
nouveaux talents s'activent
19/09/2016
Steven Tai - Fall-Winter2016 Womenswear - Londres - © PixelFormula
Loin des défilés des grandes marques, une foule de nouveaux designers alternatifs présentent leurs créations
en marge de la Fashion Week de Londres et constituent, pour certains, l'essence de cet événement.
C'est ainsi dans un espace industriel accessible via un magasin de disques de Soho que trois designers ont
préparé leurs mannequins dans une étroite cabine avant de les faire défiler au milieu de jeunes branchés
buvant de la bière.
Il s'agissait du défilé phare organisé par la plate-forme créative On/Off (www.onoff.tv) qui présente des
créateurs alternatifs depuis 2002 et a donné un coup de pouce à des marques britanniques désormais
reconnues comme Gareth Pugh, J. W. Anderson et Roksanda.
C'est devenu une sorte de passage obligé avant qu'un créateur ne parvienne à figurer dans le calendrier
officiel de la semaine de la mode qui garantit l'intérêt des médias et acheteurs internationaux.
Parmi ces créateurs figurait le jeune diplômé Timothy Bouyez-Forge qui a présenté une collection de
tuniques et robes aux formes improbables, à la manière de plastique modelé, pulvérisées de couleurs vives, et
dont les liens et attaches étaient remplacés par des sangles industrielles ou des rivets.
« Cela porte sur le talent brut et donne au talent brut l'opportunité d'être vu », a expliqué Lee Lapthorne, le
directeur créatif de On/Off. Pour lui, ce genre de défilés, souvent organisés à la hâte avec des budgets réduits,
des installations spartiates, des collections limitées mais une bonne volonté présente à foison, est vital pour la
réputation créative de Londres et contrebalance les grands noms comme Burberry ou le géant Topshop.
« Ce qui manque à Londres actuellement selon moi c'est ce pourquoi Londres était connu - cette énergie
nerveuse et presque punk que Londres avait, que McQueen a apporté, que Galliano avait » aussi, a-t-il dit à
l'AFP.
« Londres a dû devenir une grande ville de la mode et a dû penser davantage au côté business, légitimement
d'ailleurs. Mais, en même temps, je pense que ça manque de liberté et d'expression créative », a-t-il regretté,
estimant que beaucoup sont aujourd'hui « lassés par la fashion week ».
On/Off est l'une des initiatives visant à soutenir les talents émergents qui sont, pour la plupart, aidées
financièrement par le British Fashion Council (BFC). Certaines, comme les programmes de sponsoring the
Fashion East et NewGen, sont financées par Topshop.
« La semaine de la mode de Londres et la mode britannique sont connues comme le lieu de naissance des
talents émergents », a affirmé la patronne du BFC Caroline Rush. « C'est formidable que nous ayons des
entreprises prospères, des marques qui développent leurs affaires à l'international. Mais beaucoup de gens
sont aussi évidemment enthousiastes à l'idée de voir de la nouveauté », a-t-elle dit.
Non loin de l'espace de On/Off se trouve la Painting Rooms Presentations qui propose pour sa troisième
saison des défilés dans une galerie centenaire, près de Covent Garden.
Parmi les créateurs figurent la Chinoise Xiao Li, qui s'est fait un nom avec ses vêtements volumineux, et le
Canadien Steven Tai qui a présenté un look androgyne sur des modèles à l'allure d'adolescentes.
Initiée par l'agence de relations publiques The Wolves, la Painting Rooms Presentations propose deux
créateurs en même temps, l'un participant au calendrier officiel de la Fashion week et l'autre pas.
« Cela aide à faire venir un public qui ne viendrait peut-être pas autrement. Et vice versa - beaucoup de gens
aiment beaucoup regarder ce qui se passe dans le Off et évite le calendrier officiel », a confié à l'AFP le
responsable des relations publiques Stephen Lawton.
Et si tous les créateurs alternatifs ne se feront pas une place parmi les grands, tout défilé au moment de la
Fashion Week peut aider.
Timothy Bouyez-Forge, au visage enfantin caché sous une casquette de baseball, confie qu'il espère que son
défilé aura assez de succès pour lui permettre de continuer à créer. Quant au calendrier officiel, « c'est décidé
par des gens beaucoup plus haut placés mais je peux tout à fait essayer », a-t-il dit.
Soruces : © 2016 Agence France-Presse

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