Mon Oncle de Jacques Tati – étudié dans la cadre de l
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Mon Oncle de Jacques Tati – étudié dans la cadre de l
Mon Oncle de Jacques Tati – étudié dans la cadre de l'enseignement de l'HidA – niveau Troisième Mon Oncle (1958), troisième long métrage de Jacques Tati (1907-1982) et premier film en couleur du réalisateur. Synopsis - Monsieur Arpel, riche industriel et fier de sa maison futuriste bardée de gadgets technologiques à l'utilité improbable, veut éviter que son beau-frère, Monsieur Hulot — personnage récurant des films de Jacques Tati et interprété par le réalisateur lui-même — personnage décalé et inadapté, n'influence son fils. Il va essayer de lui confier un emploi dans son usine avant de se décider à l'éloigner. HidA – Mon Oncle – Arts plastiques, domaine des Arts de l'espace (architecture) Art, techniques et expressions : l'œuvre d'art et l'influence des techniques / Art, rupture et continuité : l'œuvre d'art et le dialogue des arts / Art, espace et temps : l'œuvre d'art et la place du corps et de l'homme L'invention du modernisme en architecture : modernité technique et fondements de l'architecture du XX ème siècle Extraits autour de la Villa Arpel (du nom du beau-frère de Monsieur Hulot) : extrait 1 : de 16'57'' à 20'20'' extrait 2 : de 29'24'' à 32'26'' extrait 3 : de 33'20'' à 39'00'' extrait 4 : de 54'27'' à 1h14 soit environ 32 minutes de visionnage en classe. La modernité selon Tati Conçue en collaboration avec le décorateur Jacques Lagrange et montée en 1956 en studio Studios, la Villa Arpel, bien que très caricaturale, est emblématique de l’architecture dite "moderne". Inventée dans les années 50, elle se caractérisait par son idéal de pureté et sa volonté de créer uniquement des volumes et des formes. Pour Jacques Tati, cette maison est un personnage à part entière — par intermittence, les deux hublots de la Villa s'allument et le bâtiment revêt l'allure d'un personnage à part entière, scrutant du coin de l'œil les va-et-vient des visiteurs — à la fois décor et matière première de nombreuses scènes du film, elle est la représentation de la Modernité, l'objet de toutes les interrogations et de toutes les maladresses de Monsieur Hulot l'inadapté. Tout en faisant référence aux villas modernistes et à l'architecture de Le Corbusier, la Villa Arpel est une pure création, mêlant angles droits et courbes avec harmonie, et jouant des contrastes entre la froideur du ciment gris et les couleurs vives du jardin, parfaitement ratissé et divisé. « C'est si pratique, tout communique ! » s'exclamait Mme Arpel tandis qu'elle faisait visiter la villa à une voisine dans le film. Par les nombreuses fenêtres, barreaux et autres embrasures, le spectateur du film (le visiteur de la villa) découvre un intérieur épuré, sans porte, jouant des effets de transparence, à l'image de l'escalier-colonne vertébrale qui mène à l'étage. La Villa Arpel est l'emblème des années 50-60, âge d'or du plastique, des arts ménagers et de la domotique. Les intérieurs et extérieurs se mécanisent : Mme Arpel active à distance la fontaine-poisson du jardin, l'ouverture et la fermeture de la porte du garage dépendent d'un détecteur de mouvements. La cuisine en est sans doute la plus représentative. Aseptisée et quasiment vide, elle ressemble davantage au tableau de bord d'un vaisseau spatial. Dans cette pièce, Tati se moque ouvertement des contradictions de la domotique, sensée faciliter les taches quotidiennes et qui, en réalité, complique les gestes les plus élémentaires comme ouvrir un placard.