Les baTeauX- LaVoirs : 150 ans d`histoire LavaLLoise

Transcription

Les baTeauX- LaVoirs : 150 ans d`histoire LavaLLoise
Le sommaire 02 / L’édito 03 / Les actus 04-07 / La vie citoyenne 08 / La soL
L’empLoi 18 / Les commerces 19 / L’histoire 20 / La cuLture 21 /
Les baTeauXLaVoirs :
150 ans
d’histoire
LavaLLoise
Laval a cette chance de posséder les deux derniers bateauxlavoirs de France. au moment où le saint-julien vient de retrouver sa place initiale sur la mayenne, Laval la Ville revient sur plus
de 150 ans d’histoire(s).
L’installation de bateaux-lavoirs à Laval est plus tardive que dans
d’autres villes. elle coïncide avec les travaux de construction des
quais entrepris en 1844 et développés à partir de 1860 par le nouveau maire, Charles Toutain (1860-1874).
1860 : les premiers bateaux-lavoirs
Ces travaux sont destinés à assainir la ville, par la suppression des
inondations, et la disparition des vieilles maisons sur pilotis bordant la rive droite de la rivière la mayenne. Ces quais, en empêchant l’accès direct à la rivière, font disparaître les « arrivoirs », qui
servaient de lavoirs et d’abreuvoirs. d’où l’idée de mettre en place
des établissements flottants : les bateaux-lavoirs. C’est ainsi, qu’à
partir de 1860, une flottille voit le jour. Trois types de bateaux-lavoirs se sont succédé à Laval : simples barques lavandières d’une
dizaine de mètres de longueur, petits bateaux de lavage à un seul
niveau complétés d’une buanderie sur rive puis, vers 1865, grands
bateaux buandiers à étage comme le saint-julien et le saint-Yves.
1850-1970 : un lieu de travail, un lieu de vie
à cette époque, un cérémonial précis rythmait le travail sur les bateaux-lavoirs. L’essentiel de la clientèle se rendait dès le lundi matin
aux bateaux afin d’y laver le linge. jusqu’au mercredi, le buandier
Le naufrage, en 1975,
d’un bateau-lavoir amarré entre le saint-Yves et le saint-julien.
10 /
Les bords de la mayenne avant la construction des quais. au premier
plan, à droite, le photographe a immortalisé une barque lavandière
se chargeait de faire bouillir la lessive. à partir du jeudi, les bateauxlavoirs étaient moins fréquentés. Les laveuses se consacraient aux
travaux de blanchisserie c’est-à-dire au ramassage et au pliage du
linge, à la mise en paquets, aux livraisons, etc. La semaine s’achevait par l’entretien et la préparation du bateau pour le lundi suivant.
Les bateaux-lavoirs étaient des lieux très animés où naissaient de
nombreux conflits entre « poules d’eau », surnom donné à l’époque
aux laveuses. avant tout lieux de travail, les bateaux-lavoirs servaient également de logements aux buandiers et à leurs familles
qui occupaient les pièces situées aux extrémités du pont supérieur.
1960 : une activité condamnée
dans les années 1960, l’arrivée de la machine à laver et la volonté
des préfets de supprimer ces établissements inesthétiques et polluants vont mettre en péril l’existence des bateaux-lavoirs. en 1972,
il reste à Laval quatre bateaux-lavoirs qui ont tous cessé leur activité : le bateau Lemoigne fait naufrage lors des crues de 1974 et le
bateau Letessier lors de celles de 1982. Le saint-julien et le saintYves deviennent les deux derniers témoins d’une flottille de 22 bateaux en 1904. Le saint-julien poursuivra même son activité buandière jusqu’en 1970. Ce bateau qui appartenait à joseph poirier,
décédé en janvier 1970, est ensuite donné par son fils patrick poirier à la Ville de Laval. il devient, après restauration (en 1976), une
annexe du musée municipal sous le nom de saint-julien (1985).
Le bateau baziller, devenu propriété du foyer de jeunes travailleurs,
est acheté par la Ville en 1979. il est transformé, en 1982, en base
nautique, sous le nom de port saint-Yves. en 1993, ils sont, tous les
deux, classés monument historique.
2009 : une opération de sauvetage
réduite à deux bateaux à partir de 1975, la flottille Lavalloise
concentrée à proximité de la chapelle saint-julien a fait l’objet de
mesures de protection et de travaux de restauration qui n’ont pourtant pas permis d’éviter son naufrage en 2009. à l’issue de l’opération de sauvetage de ces deux bateaux en avril 2009, le cabinet
d’architecture navale seine design a été chargé de réaliser un diagnostic d’état du saint-julien et de conduire sa restauration. Les
études menées par seine design ont permis d’identifier les causes
du naufrage du saint-julien. La principale tient à la mauvaise restauration de la coque entièrement reconstruite en 1994. à cela
s’ajoute un système d’amarrage, inadapté aux variations de hauteurs de la rivière ayant entraîné des déformations du flotteur. Ce
diagnostic a également mis en évidence les facteurs de dégradation
dont il a fallu prémunir le bateau-lavoir : attaques de l’eau, du vent,
de l’humidité, de la pluie et du soleil.