Résumé Renaissance - Médiathèque Jean-Louis Curtis

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Résumé Renaissance - Médiathèque Jean-Louis Curtis
Les Clés
de la musique classique
Résumé de la 3ème séance (20 février 2013)
Š La Renaissance
Š La renaissance : contexte historique
1453, Constantinople, capitale de l’Empire Byzantin, pendant oriental, politique, économique et
culturel de Rome, verrou stratégique entre l’Occident et l’Orient, carrefour de la route des
épices, théâtre de nombreuses croisades, seul empire à entretenir encore la mémoire de la
culture hellénistique, tombe sous les assauts réitérés des Ottomans.
Cet évènement aura, en cascade, des conséquences innombrables sur la conception du
monde, l’économie, la politique, l’organisation sociale, l’art, la science, la culture….
Il constituera l’aube d’une véritable renaissance dont Léonard de Vinci, 1452-1519, homme
d’esprit universel, sera l’un des plus illustres représentants.
Politiquement et économiquement, les Ottomans coupent désormais la route des épices et de
la soie, richesses équivalentes à l’or. Cette situation nouvelle génèrera la quête de nouvelles
routes maritimes (Christophe Colomb, découverte du Nouveau Monde en 1492).
La première circumnavigation de Magellan, marin portugais naviguant sous bannière
espagnole entre 1519 et 1522, sera source de richesses commerciales mais également d’une
nouvelle vision du monde engendrant à son tour des développements dans les domaines de
la géographie, de la physique, des mathématiques, de la navigation, de la cartographie, de
l’organisation portuaire….
Conjuguées à l’invention de l’imprimerie, nouvelle source de savoirs partagés, d’ouverture
d’esprit mais également de contestations (et en particulier celle de l’hégémonie de l’Église),
ces découvertes engendreront à leur tour la réforme de Luther (1517) ainsi qu’une nouvelle
vision philosophique et sociale de l’existence (dans le domaine musical, les textes chantés
de polyphonies simplifiées seront désormais rédigés en langue vernaculaire).
Š les bouleversements dans le domaine artistique
Dans les domaines artistiques et culturels, les érudits byzantins, chargés de leur savoir et de
leurs bibliothèques richement dotées, vont s’exiler dans la partie de l’Europe, actuelle Italie,
qui, comme les Pays Bas Bourguignons épargnés par la Guerre de cent ans, connait depuis
les années 1300 (trecento, XIVème siècle) une « pré-renaissance » économique, artistique et
culturelle.
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Médiathèque Jean-Louis-Curtis, Orthez
Texte : Emmanuel Lemouton
La redécouverte de l’humanisme Grec, qui place l’individu au centre des préoccupations
sociales (éducation, vulgarisation de tous les savoirs, indépendance et ouverture d’esprit,
liberté, tolérance, démocratie, les tragédies du triumvirat Eschyle, Euripide, Sophocle, les
fables d’Esope….) , va générer un vent libertaire qui essaimera dans toutes les cours
italiennes (quattrocento, XVème siècle ; quintecento, XVIème siècle), dans les cours des Pays
Bas Bourguignons, puis de l’Espagne et du Portugal, avant de souffler en France et en
Angleterre.
La peinture sur toile, liée à l’industrie textile florissante des Pays Bas, remplaçant la fresque
murale médiévale, va contribuer à une forme de « circulation » de l’art pictural qui invente
la perspective jusqu’alors méconnue.
Š la musique profane exacerbée sous la renaissance
Musicalement, la récente prise en compte de l’individu, que le Moyen âge avait occultée, va
faire de la musique profane le nouveau fer de lance de la musique.
Tous les genres musicaux sont désormais traités dans le style polyphonique savant de la
musique sacrée de la fin du Moyen âge.
Dans les messes et les motets religieux, le traditionnel cantus firmus sacré, source de toute
musique médiévale, pourra faire place à une chanson profane (Messe de Cristobal De
Morales, 1500-1553, sur la chanson profane de Josquin Desprez, 1450-1521, « Mille regrets »).
L’abandon du principe rigoureux de l’isorythmie, remplacé par celui de l’imitation
contrapunctique, rendra la musique plus fluide. L’utilisation de nouveaux intervalles,
désormais considérés comme consonants (tierces), intervalles issus de la résonnance
naturelle des sons (harmoniques) et déjà utilisés dans le gymel médiéval anglais (pendant de
notre organum), confèrera également plus de souplesse au discours musical.
La chanson polyphonique profane, essentiellement issue dans un premier temps des Pays
Bas Bourguignons, adoptera un tour grivois (« Il est bel et bon » de Pierre Passereau, 15091547). Elle s’appuiera durant la seconde moitié du XVIème siècle, à Paris notamment, sur des
textes poétiques (« Mignonne » de Guillaume Costeley, 1530-1606, sur un poème de Pierre de
Ronsard, 1524-1585, « Mignonne allons voir si la rose » extrait du recueil poétique « Les
Odes »).
On notera au passage, qu’à des fins expressives, pour rendre le texte plus aisément
perceptible, la polyphonie contrapunctique peut faire place à une polyphonie
homorythmique.
Dans les cours italiennes et espagnoles, on verra fleurir les frottoles et les vilancicos, dont
la polyphonie et la forme sont épurées.
Le madrigal polyphonique, forme initialement littéraire, met en musique et exacerbe les
passions humaines (affetti) (« Il bianco e dolce cigno » de Jacques Arcadelt, 1507-1568).
Nous avons vu par ailleurs que la prise en compte de l’individu et l’essor de la musique
profane vont concourir au développement de la musique instrumentale. La lutherie s’applique
désormais à étendre la tessiture des instruments jusqu’alors calquée sur celle de la voix. On
écrit maintenant des musiques spécifiquement instrumentales, ce qui n’était pas le cas au
Moyen âge où musiques vocales et instrumentales étaient indifférenciées.
Le luth et l’orgue deviennent des instruments prépondérants. Les cromornes et chalémies à
anche double ainsi que les cornets à bouquin et les sacqueboutes à embouchure se
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Texte : Emmanuel Lemouton
développent. Les familles d’instruments (consorts en anglais) donnent naissance à de
véritables orchestres ignorés jusqu’alors (famille des violes de gambe qui complète celle des
flûtes).
Restent à découvrir les danses de la Renaissance ainsi que des formes musicales savantes
(Canzone, fantaisies, ricercare) avant d’aborder une extraordinaire mutation esthétique qui
nous conduira à l’ère baroque.
Š extraits musicaux écoutés
Chanson « 1 000 regretz » ; Josquin Desprez
Messe « 1 000 regretz » ; Christobal de Morales
Chanson polyphonique « il est bel et bon » ; Pierre Passereau
Chanson polyphonique « Mignonne allons voir si la rose » ; Guillaume Costeley
Vilancico « Fata le porte » ; Juan Del Encina
Frottole « Pan de miglio caldo » ; Anonyme
Madrigal renaissant « Il bianco e dolce cigno »; Jacques Arcadelt
Canzone renaissante sur « Il est bel et bon » ; Guillaume Cavazzonie
Š Prochaines séances
Mercredi 6 mars de 20h à 22h| La période baroque (partie 1)
Mercredi 20 mars de 20h à 22h| La période baroque (partie 2)
Mercredi 27 mars de 20h à 22h| La période classique (partie 1)
Mercredi 10 avril de 20h à 22h| La période classique (partie 2)
Mercredi 22 mai de 20h à 22h| La période romantique (partie 1)
Mercredi 5 juin de 20h à 22h| La période romantique (partie 2)
Mercredi 12 juin de 20h à 22h| Les périodes modernes et contemporaines
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Texte : Emmanuel Lemouton

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