Le président des industriels tire la sonnette d`alarme

Transcription

Le président des industriels tire la sonnette d`alarme
ECONOMIE DANS LE BASSIN GIENNOIS
Le président des industriels
tire la sonnette d’alarme
Jean-Pol Launois, président du
MEPAG (Mouvement des
Entreprises du Pays Giennois)
a alerté les chefs d’entreprises
et surtout les élus sur
l’appauvrissement du tissu
économique
du sud-est du Loiret.
La zone industrielle de la
Bosserie quasiment vide et
l’aménagement de la route
d’Orléans (ci-contre) font
notamment partie des points
noirs du secteur.
(Voir page 5)
Pour Jean-Pol Launois (en médaillon), l’aménagement de la route de Briare-Gien-Orléans est une priorité
ECONOMIE DANS LE BASSIN GIENNOIS
Le président des industriels tire la sonnette d’alarme
Le président du MEPAG (Mouvement des entreprises en pays giennois) Jean-Pol Launois, a alerté les chefs d’entreprises
mais surtout les élus sur l’appauvrissement du tissu économique du sud-est du Loiret. La zone industrielle de la Bosserie
quasiment vide et l’aménagement de la route d’Orléans font notamment partie des points noirs du secteur
L’assemblée générale du Mouvement des entreprises du Pays Giennois (MEPAG), qui s’est déroulée jeudi
dernier à l’Auberge des Templiers en
présence de la sous-préfète Maria-Dolores Martinez-Pommier, a été l’occasion pour le président Jean-Pol Launois, de tirer la sonnette d’alarme
quant à l’avenir économique et industriel du secteur. Car si ce dernier se
porte aujourd’hui plutôt bien, « avec
un tissu économique dense et varié
qui a été capable de surmonter l’année noire 2009 », il n’en reste pas
moins que ce territoire du sud-est du
Loiret stagne et donc « s’appauvrit »,
tant au niveau de ses infrastructures
que du renouvellement de ses entreprises.
Communication
Le MEPAG a son site internet
Tapez www.mepag.fr et vous tomberez sur le site du Mouvement des
entreprises du Pays Giennois qui vient à peine d’être réalisé. Vous y trouverez l’ensemble des membres de ce groupement ainsi que leurs actions,
leurs partenaires, leur actualité, des articles récents, etc. Ce site présenté
ce jeudi n’est pas encore référencé par les moteurs de recherche, mais ça
ne saurait tarder.
Il est en tout cas très agréable à visiter et surtout « très ergonomique »
comme l’a souligné Jean-Pol Launois. Et chacune des entreprises adhérentes au MEPAG dispose d’une page de présentation de son activité,
mais toutes ne l’ont pas encore fournie. Il serait bien de le faire au plus
vite car un bon outil de communication comme celui-ci supporte mal le
vide. Le président a aussi demandé à ses membres de faire vivre ce site
« en y apportant votre contribution ».
« La belle mécanique s’est enrayée »
Le MEPAG aura pourtant fait beaucoup cette année pour la formation, la
communication et la promotion du
bassin et de ses entreprises à travers
ses différentes actions (forums, conférences, stages, visites d’entreprises,
participation active au plan de revitalisation du bassin d’emploi…) qui ont
été déclinées ce jeudi dans le rapport
d’activité. Le Mouvement aura aussi
tenté (en vain) de faire avancer le dossier de la liaison routière avec Orléans.
Soit une réelle dynamique qui le positionne comme « un acteur reconnu »
par les différents partenaires que sont
la préfecture, la DIRECCT (Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation, du travail et de l’emploi), la Maison de
l’emploi, sans oublier l’UDEL, l’ADEL,
les chambres consulaires…
Mais cela ne peut cacher les points
noirs que Jean-Pol Launois n’a pas
manqué de souligner, à savoir l’éloignement des centres de décisions (Orléans, Paris…), la zone industrielle de
la Bosserie qui reste désespérément
vide à part quelques occupants du tertiaire, et donc l’aménagement de la
RD 952 jusqu’à Châteauneuf-sur-Loire
« dont la situation est actuellement figée »… « Les moyennes et grandes
entreprises installées depuis des dizaines d’années sont dans une logique
qui n’est plus d’actualité, les infrastructures ne suivent pas, la belle mécanique s’est enrayée… il faut absolu-
Lors de la présentation du site internet du MEPAG avec au premier rang à gauche, le président Jean-Pol Launois
et Maria-Dolorès Martinez-Pommier, sous préfète.
ment du sang neuf », a martelé le président tout en exhortant les patrons
du Giennois à adopter « une stratégie
positive, à faire valoir leurs atouts et
à contribuer aux diverses actions ».
Mais si le MEPAG a incontestablement un rôle à jouer pour relancer la
dynamique du passé, il ne peut être
qu’« un catalyseur ou un facilitateur »,
a estimé Jean-Pol Launois. Car le Mouvement n’a pas les moyens de cette
relance et c’est pourquoi le président
a lancé un vibrant appel aux politiques
afin qu’ils mettent en œuvre un véritable plan d’action et de développement « auquel nous apporterons toute
notre énergie ».
Vers un rapprochement
avec les industriels sullylois
Un appel que les élus présents ont
bien entendu, à commencer par le
maire de Briare, Marius Collot, qui
s’est montré « pugnace », notamment
pour la RD 952, mais aussi pour le
maintien des gares ou encore le passage duTGV à l’est du Loiret. Christian
Bouleau en a fait de même en signalant que, en tant que président de la
Communauté des communes giennoises, c’est le rapprochement avec
l’ADEL (Agence de développement
économique du Loiret), notamment
pour la ZI de la Bosserie, qui était sa
première préoccupation, structure
dont il est désormais administrateur
(voir encadré). Le nouveau conseiller
général de Briare, Michel Lechauve, a
quant à lui mis l’accent sur la liaison
routière avec Orléans pour laquelle il
compte « se battre ». Une liaison pour
laquelle le conseiller général d’Ouzouer-sur-Loire, Claude de Ganay, a dit
qu’il ne fallait pas « désespérer ». Et
après les travaux imminents du
contournement de Saint-Martin d’Abbat, il pourrait s’ajouter, selon lui, la
création de « quelques créneaux de
dépassements ». Il a par ailleurs invité
le président à avoir plus de relations
avec les chefs d’entreprises pour travailler ensemble sur les différents
thèmes abordés lors de cette réunion.
Enfin Patrick Chiérico, représentant le
conseiller général maire de Gien Jean-
Pierre Hurtiger (convalescent), a regretté de ne pas voir plus souvent les
responsables de l’ADEL dans le Giennois. Puis il s’est dit « pessimiste » sur
l’aménagement de la RD 952 tout en
comptant sur le Conseil général pour
faire avancer ce dossier.
Des propos plutôt encourageants
que Jean-Pol Launois a immédiatement saisi en mettant l’accent sur le
nécessaire rapprochement de tous les
élus pour que ces vœux deviennent
un jour réalité. « Le MEPAG compte
sur vous car c’est une démarche vitale
pour le Giennois ».
Et il compte aussi sur un rapprochement avec le bassin économique
du Sullylois, ce qui renforcerait considérablement le Mouvement. Des
contacts ont déjà été pris et cela pourrait aboutir prochainement. Une synergie fructueuse en perspective, du véritable gagnant/gagnant !
Hervé Le Roux Dupeyron
ADEL
Quatre présidents
de communautés de communes
entrent au conseil d’administration
Les responsables de l’ADEL (Agence de développement économique
du Loiret) ont récemment sollicité les présidents des communautés de
communes pour qu’ils intègrent leur conseil d’administration. Une fort
bonne idée puisque ces communautés de communes ont pour la plupart
récupéré la compétence « économie », et notamment l’aménagement et
le développement des zones industrielles.
Sur les neuf candidats qui se présentaient, quatre ont été élus, à savoir
Arnaud de Beauregard (CC des Loges), Marie-Françoise Fautrat (CC du
Malesherbois), Jean-Jacques Mallet (CC du Bellegardois) et Christian
Bouleau (CC du Giennois). Une entrée au sein de l’ADEL qui ravit le président giennois et maire de Saint-Brisson-sur-Loire qui veut même aller
plus loin en signant avec l’ADEL un contrat de partenariat « afin d’avoir
une place encore plus privilégiée », dit-il. Et si tout cela pouvait contribuer
à garnir (enfin) la zone industrielle de la Bosserie, ce serait formidable !
H.LRD
(Voir page 6).
Dimanche 26 juin
Otis ouvre ses portes
Pour célébrer le 50e anniversaire de son implantation à Gien, le leader mondial de l’ascenseur
veut associer la population à cet événement.
confiée à un français, Bruno Grob. En
1995, le site giennois est devenu centre de produits neufs avant d’accéder,
deux ans plus tard, au rang de Centre
mondial pour un élément spécifique :
les portes. Chaque année, et en
moyenne, l’usine fabrique près de
10 000 ascenseurs et 120 000 portes,
avec un stock qui se renouvelle 15
fois par an. En 2010, 70 % de la production ont été exportés essentiellement en Europe de l’ouest, mais
aussi de l’est et en Afrique.
Après la phase de reconstruction
mise en œuvre au lendemain de la
guerre, Gien entrait – à la fin des
années 50 – dans une nouvelle ère :
celle de l’industrialisation. Cette
période porte la marque d’un
homme : le Dr Louis Boyer, tout jeune
maire de Gien puisqu’il a été élu en
1959.
En effet, c’est à ce moment là que
Gien a vu s’installer sur son territoire
les plus beaux fleurons de son économie actuelle. Tel est le cas d’Otis dont
on célèbre cette semaine le cinquantième anniversaire de l’implantation
par une opération « portes ouvertes »
aux familles des salariés et au grand
public.
Il était une fois
Geneviève Dauvergne, première femme à diriger l’usine giennoise d’Otis
Otis n’est pas à l’origine de l’implantation de ce qui est aujourd’hui
son Centre de produits neufs pour
l’Europe et l’Afrique. Celle-ci repose
sur l’entente entre le Dr Boyer et le
président de la société IMEC, Emile
Aubert, exploitant en France le brevet
des ascenseurs Shlieren Suisse et
sénateur des Hautes-Alpes. Même les
propositions plus alléchantes de la
ville de Rennes ne parvinrent pas à
dissuader Emile Aubert, séduit par la
force de conviction du maire de Gien.
Les travaux débutent en novembre
1960 et les premières machines arrivent de Suresnes en juillet 1961. Le
démarrage du site coïncide avec la
formation d’une nouvelle société :
Ascinter, née de la fusion d’Imec ;
d’Edoux-Samain et Baudon-DononRoussel. La configuration est la suivante : un siège social à Paris, le site
d’Argenteuil (aujourd’hui centre de
modernisation) agrandi pour 2 millions de francs, l’usine de Gien
construite pour 8 millions de francs
pour 5 900 m2 de surface couverte…
et deux sites fermés. Le premier
directeur de Gien est Roger Lainez
avec Pierre Roussel comme président
directeur général.
Le 30 septembre 1964, une nouvelle fusion s’opère, celle d’Ascinter
avec Otis. Elle s’accompagne d’un
nouveau développement pour Gien.
Cette phase de croissance se poursuit
avec Maurice Bastide à partir de 1967
avec de nouvelles constructions
dédiées notamment à l’ascenseur
« APL 4 » qui marque les débuts du
pré-assemblage des cabines et des
canalisations des trémies en usine et
non plus sur chantier.
croissance. Il aura le privilège d’accueillir Jean-Pierre Van Roy, président
d’Otis Monde, arrivé dans la cour de
l’usine à bord de l’Orient-Express
affrété spécialement et célébrera le
30e anniversaire d’Otis Gien. (Source :
« Le Giennois industriel », par JeanPierre Roth).
Une adaptation constante
aux réalités du marché
Jean-PierreChailloux,
Laurent
N’Guyen, Charles Maniac et Vincent
Delaval présidèrent ensuite aux destinées de l’usine Otis de Gien que
dirige aujourd’hui, et pour la première fois, une femme : Geneviève
Dauvergne. Ce n’est pas la moindre
des évolutions de cette entreprise qui
est le premier acteur privé sur Gien
avec 609 salariés, certains membres
d’un même famille se succédant parfois dans l’entreprise. Les femmes
occupent de plus en plus des postes
clefs et si le comité de direction (12
membres) ne comportait que des
hommes en 2001, ceux-ci y sont
aujourd’hui minoritaires puisque, dix
ans après, on y recense sept
femmes…
Durant cette période, de 1968 à
1973, s’opère aussi la création du restaurant, du centre administratif, de la
tour d’essai, de la chaufferie et de
nouvelle lignes de production tandis
que des gammes spécifiques
(bureaux, hôpitaux..) apparaissent.
Les effectifs atteignent 1 000 salariés.
La crise de 1974 suspend cette
période et se caractérise par une
baisse naturelle du nombre de salariés. Dans son prolongement, le site
Giennois connaît ses premiers plans
sociaux dont l’exécution, en même
temps que l’adaptation de l’usine aux
réalités économiques du moment, est
confiée à Antoine Gréco. Ce dernier
organisera une opération portes
ouvertes en 1981 pour le 20e anniversaire (il y en a eu aussi en 1969 et
1974). Viendront ensuite Jean Lainé
(1983-1985) l’homme de la remise à
niveau et Olivier Robert (1985-1990),
l’artisan du redressement. Olivier Frinault (1990-1993), sera celui de la
Le travail de ces derniers a considérablement évolué en un demi-siècle.
Alors que la production en absorbait
l’essentiel, y compris les femmes.
L’automatisation et la formation ont
fait évoluer les choses au point que
les effectifs se partagent quasiment
pour moitié entre les ateliers et les
autres services (commercial, logis-
Enfin, Otis installe sur ces appareils
un dispositif, le Regen Drive qui permet de récupérer l’énergie produite
pendant les phases de freinage et de
la restituer au réseau électrique de
l’immeuble.
La
consommation
d’énergie liée au fonctionnement des
ascenseurs peut ainsi être abaissée
jusqu’à 75 % selon le constructeur.
Deux priorités majeures :
environnement et sécurité
On comprend qu’Otis est engagé
dans une procédure de développement durable qui s’applique non seulement au niveau du fonctionnement
de ses entreprises (comme l’utilisation de véhicules électriques en
interne), mais aussi du produit luimême. La réduction des gaz à effet de
serre, de la consommation d’eau et
d’énergie sont au cœur de cette
La résistance au feu des portes d’ascenseurs est testée en interne, Otis
étant agréé pour certifier ses produits.
Otis-Gien aujourd’hui
Dans le dispositif mondial d’Otis,
Gien occupe une place importante.
Sa situation géographique en fait un
carrefour entre l’Europe et l’Afrique
dont la responsabilité est d’ailleurs
Au 7e étage de la tour Otis, ces deux techniciens préparent un test sur une
cabine d’ascenseur.
Vue partielle des 17 ha et 55 000 m2 couverts du site Otis Gien depuis la terrasse de la tour d’essai
tique, recherche, gestion, administration…). Aujourd’hui, dans les ateliers,
il faut presque chercher des techniciens postés tant l’automatisation est
grande. L’usine travaille généralement en 2X8, soit 150 personnes
environ par équipe, réparties dans un
bâtiment de 55 000 m2 où depuis plusieurs années, ils se consacrent à une
nouvelle génération d’appareil :
Gen2. Ces ascenseurs intègrent les
fruits de la recherche Otis qui conforte
le groupe dans sa place de leader
mondial.
Tout d’abord une courroie plate en
polyuréthane armé qui remplace les
traditionnels câbles en réduisant le
poids (20 %), le bruit en fonctionnement, et ne nécessite aucune opération de lubrification. La technologie
Gen2 présente le meilleur rendement
énergétique. Par ailleurs, l’utilisation
de leds et la mise en place d’un mode
de mise en veille ont permis de limiter la consommation électrique par
rapport à l’éclairage classique (80 %).
démarche éco-citoyenne. Celle-ci va
de pair avec une rationalisation
constante des procédés de fabrication. Il existe un plan à 2015 pour OtisGien destiné à réimplanter les lignes
de production pour en accroître la
performance. Mais Otis joue aussi la
sécurité au maximum, tant pour ses
appareils neufs, testés à Gien dans
une double tour d’une quarantaine de
mètres où une quinzaine peuvent être
à l’essai simultanément, que le parc
ancien. A Gien, le groupe dispose
d’un laboratoire pour tester la résistance des portes au feu. L’usine giennoise est la seule au monde à disposer d’un tel équipement qui lui
permet de les agréer avec les mêmes
obligations qu’un laboratoire indépendant. Tout cela fait d’Otis, le premier opérateur industriel de Gien et,
sans doute, l’une des entreprises les
plus performantes de la région.
Martial Poncet
A savoir pour les portes ouvertes
L’automatisation est une réalité forte chez Otis
Les portes ouvertes de ce 50e anniversaire se dérouleront en deux
temps. Samedi 25 juin, seuls les salariés, retraités et leurs familles pourront visiter l’usine.
Le grand public sera accueilli le lendemain, dimanche 26 juin de 10 h 30
à 17 h 30. L’ensemble du personnel s’est mobilisé pour recevoir les visiteurs que l’on attend en grand nombre. Un guide sera remis à chacun
d’eux à l’entrée. Le parcours à suivre sera fléché. Le stationnement se fera
à l’extérieur du site pour tous.
On n’oubliera pas qu’il s’agit d’une usine en activité. Par conséquent,
les consignes de sécurité devront naturellement être respectées par tous.
50e anniversaire d’Otis
Des milliers de visiteurs
impressionnés
50e anniversaire d’Otis
Des milliers de visiteurs
impressionnés
Mais les grandes chaleurs de dimanche n’ont pas favorisé
une fréquentation optimale de ce fleuron de l’industrie
giennoise qui emploie plus de 600 personnes.
Dimanche, grâce à un parcours parfaitement balisé et encadré, les visiteurs ont pu parcourir l’usine à leur
rythme.
Le 50e anniversaire de l’usine Otis
de Gien s’annonçait comme un événement important pour la vie locale.
Avec plusieurs milliers de visiteurs
reçus en une journée et demie sur ce
site de 55 000 m2, dont près de 3 000
pour l’après-midi du samedi réservé
au personnel et à leurs proches, cette
manifestation a remporté un succès
véritablement populaire.
Lors de la visite des personnalités dimanche matin, guidées par la directrice de l’usine, Geneviève Dauvergne, ici à droite. (Voir page 5)
Il démontre, s’il en était besoin, l’attachement des habitants du Giennois
pour une entreprise dont la directrice,
Geneviève Dauvergne a justement
rappelé aux personnalités qu’elle
accueillait dimanche matin, « qu’elle
est un des fleurons de l’économie
régionale ». Au-delà, Otis-Gien, plus
de 600 salariés, est aussi « un exem-
ple de savoir-faire à la française
exportable à l’international ». De fait,
70 % de la production réalisée ici est
exportée pratiquement dans le
monde entier…
Pour son demi-siècle en terre giennoise, Otis avait manifestement souhaité organiser un moment de convivialité privilégié avec son personnel.
L’après-midi de samedi lui était
consacré et a été suivi d’une soirée
conviviale à la salle Cuiry qui a réuni
plus de 500 personnes, salariés et
conjoints. Il s’agissait de prendre le
temps de jeter un regard en arrière
sur une aventure industrielle exemplaire alors que se profile à l’horizon
de nouveaux défis comme il en est
ainsi en économie.
De gauche à droite, Charles Maniac, ancien directeur, Geneviève Dauvergne, actuelle directrice, Guy Boureux et Jean-Pierre Pougny, deux
anciens d’Otis
Il y avait aussi l’envie de rappeler
qu’Otis fait aujourd’hui pleinement
partie de l’histoire de Gien. Au fil des
années s’est forgée une dynamique
socioculturelle
particulière.
Elle
repose sur l’attachement des salariés
à leur entreprise, comme en
témoigne le fait qu’on y travaille parfois « en famille » (le mari et la
femme, le père puis le fils ou le
neveu…), comme sur un management qui permet à chacun d’évoluer.
Ce n’est pas un hasard si Otis-Gien
est devenu un Centre de produits
neufs et un Centre mondial pour les
portes d’ascenseurs dont la variété en
a étonné plus d’un. Il faut y voir le
résultat du travail des directeurs qui
se sont succédé en restant au plus
près de leur personnel et de salariés,
inscrits dans la tradition industrielle
locale, complètement impliqués.
Gien peut être considérée comme
une référence ce qui explique une
légitime fierté commune des salariés
d’Otis et de la population, sentiment
vraisemblablement partagé pour
d’autres grandes entreprises locales.
Dimanche matin, Geneviève Dauvergne et Alain Simonot, directeur
recherche et développement, ont
accueilli différentes personnalités
dont le sénateur Jean-Pierre Sueur, le
vice-président du Conseil général,
Claude de Ganay, venu en voisin,
Christian Bouleau, président de la
communauté des communes, Patrick
Chierico, adjoint au maire, Jean-Pol
Launois, président du Mepag, et
Christiane Franchina, représentant la
CCI. Ces personnalités connaissent
bien le bassin d’emploi de Gien et ne
manqueront pas d’en rappeler l’importance à leurs pairs orléanais, lesquels ont perdu une occasion de s’en
rendre compte par eux-mêmes à travers cet événement exceptionnel du
50e anniversaire d’Otis Gien.
Ces invités ont pu accéder à des
endroits que, par sécurité, le grand
public n’a pu visiter comme les
étages et la terrasse de la tour d’essai
d’où l’on domine Gien et ses alentours. Dans l’usine, ils ont pu apprécier l’ordonnancement millimétré des
postes de travail, l’impressionnant
degré d’automatisation de certaines
machines, l’ampleur de l’usine
(35 000 m2 couverts).
Près de certains îlots de fabrication, le produit fini était présenté ainsi
qu’un film sur les différentes opérations nécessaires pour le réaliser.
L’après-midi, en dépit de la chaleur
étouffante, le public a franchi les
portes de cette usine emblématique
de Gien car il n’est sans doute pas un
habitant de cette ville qui, où qu’il se
trouve dans le monde, ne regarde la
marque d’un ascenseur sans se dire :
« tiens, celui-là, il vient peut-être de
chez moi » !….
Geneviève Dauvergne a pu se rendre compte de cet attachement du
public à cette usine en dialoguant
avec les visiteurs près des panneaux
de présentations des équipes qui
œuvrent au quotidien en ces lieux.
Un dialogue d’autant plus facile que
beaucoup d’entre eux avaient des
anecdotes à raconter, un ancien salarié à évoquer, un événement resté
dans les mémoires. Otis, c’est aussi
une belle histoire giennoise.
Martial Poncet
Des mannequins avaient même été mis en scène pour cette présentation
du chargement d’un camion.
Geneviève Dauvergne s’est entretenue personnellement avec des visiteurs pour recueillir leurs impressions sur le site industriel Giennois d’Otis.
Otis rééquipe
l’Empire State
Building
L’expertise, le savoir-faire et le
professionnalisme des équipes
d’Otis lui permettent d’être le
leader mondial dans le domaine
des ascenseurs.
En France, Otis va rééquiper la
tour Eqho à la défense où se
trouvait autrefois le siège social
d’IBM. Mais on lui doit aussi les
ascenseurs de la Tour Eiffel à
Paris, ceux des Twin Towers
Petronas à Kuala Lumpur… et
bien d’autres réalisations pour
de prestigieux immeubles.
Ainsi, la semaine dernière, la
compagnie américaine a remporté le contrat de rénovation
et de modernisation des 68
ascenseurs de l’emblématique
Empire State Building, ainsi
qu’un contrat de maintenance
de dix ans. Ce marché s’élève à
550 millions de dollars.
Shiseido
Gaultier part, Elie Saab arrive
Le catalan Puig a repris la maison de couture de Jean-Paul Gaultier.
La partie parfums devrait suivre dans quelques années. En contrepoint,
l’arrivée du couturier libanais Elie Saab chez Shiseido qui lance
pour lui « Le Parfum » est un signe positif pour l’avenir.
Le chaud et le froid ont soufflé sur
Shiseido International France au
cours du premier semestre 2011. La
filiale française du groupe japonais a
enregistré le rachat de la maison de
couture Jean-Paul Gaultier par le
catalan Puig. Ce « transfert » implique
a priori la fin de la collaboration de
Jean-Paul Gaultier et Shiseido, à travers sa filiale Beauté Prestige international, à l’issue du contrat en cours à
mi 2016.
Dans le même temps, Shiseido
s’apprête à lancer sur le plan mondial, pour le couturier libanais Elie
Saab, une nouvelle fragrance qui se
nomme, tout simplement… « Le Parfum ».
Gauthier : échéance à 2016
« C’est forcément une mauvaise
nouvelle… mais c’est la vie, le business » reconnaît Daniel Guillermin,
PDG de Shiseido International
France, en évoquant la fin probable
de la collaboration avec Jean-Paul
Gaultier. Cela ne signifie pas que les
partenaires ont quelque chose à se
reprocher en quoi que ce soit. Il faut y
voir une conséquence de la logique
très particulière du monde des
affaires.
« Nous avons des licences. Elles
sont renouvelées ou pas. Celle de
Jean-Paul Gaultier a déjà été renouvelée une fois ». Elle ne le sera pas
une deuxième fois, non pas parce
que Shiseido a failli d’une quelconque manière mais parce que la
maison de couture de Jean-Paul
Gaultier a changé de mains.
Jean-Louis Dumas, le président
d’Hermès, et Jean-Paul Gaultier
étaient très liés. Le premier aidait
puissamment le second au point
d’être actionnaire à 45 % dans sa maison de couture. La donne a changé
avec sa brutale disparition l’an dernier. Depuis, Hermès a vendu sa participation chez Jean-Paul Gaultier, fragilisant ainsi l’activité phare du
couturier français confronté à plusieurs offres, dont une de Shiseido
allié au fonds d’investissement hongkongais Li Fung.
Pas de changement
à court terme
Mais Jean-Paul Gautier recherchait
un partenaire ayant une expérience
de la culture, de la mode et de la création qui lui permettrait de s’épanouir
dans son domaine de prédilection.
Le groupe catalan Puig, qui possède déjà Paco Rabanne, Nina Ricci et
Carolina Herrera également présents
dans le domaine du parfum, correspondait le plus à ses attentes.
« Jean-Paul Gaultier a pérennisé sa
maison de couture. En cédant ses
parts plus celles d’Hermès, Puig est
devenu majoritaire. En théorie, il ne
se passe que cela » explique en substance Daniel Guillermin. Et d’estimer :
« à court terme, il n’y a pas de raison
que les choses changent fondamentalement. Pour l’instant, il y a un
contrat en bonne et due forme qui est
respecté ». En clair, la collaboration
continue jusqu’à son terme. Les produits Gauthier continueront à être
développés et le lancement de nouveaux produits Gaultier est prévu
pour la rentrée.
Jean-Pol Launois et Daniel Guillermin, résolument tournés vers l’avenir,
présentent « Le Parfum » du couturier libanais Elie Saab dont le lancement
mondial va commencer.
« Nous ne perdons pas une licence
parce que nous l’avons mal développée. Notre savoir faire est reconnu et
notre image intacte. C’est important
pour trouver d’autres licences » poursuit Daniel Guillermin. Le Groupe Shiseido a d’ores et déjà mis en place
des groupes de travail pour trouver
de nouveaux partenaires. Mais d’essentiellement sélective, sa démarche
va devenir plus agressive en s’appuyant notamment sur son expérience de créateur de parfum pour
des couturiers qui n’en faisaient pas.
« Rien ne nous empêche d’élargir ce
champ d’activité et nous ne nous
interdisons pas non plus de faire des
acquisitions » ajoute le PDG de Shiseido International France. Après
tout, les parfums Jean-Paul Gaultier
représentent 40 % de l’activité fabrication de SIF qui emploie 580 personnes (hors intérimaires) sur ses
deux sites de Gien et Ormes. Un personnel régulièrement informé de
cette situation à propos de laquelle
« en interne, nous avons joué à fond
la transparence ».
Elie Saab, joker de Shiseido
Shiseido peut compter sur ses
deux autres valeurs sûres : Issey
Miyake et Narciso Rodriguez. Il y a
aussi les propres parfums et produits
dérivés du groupe japonais qui représentent « 20 % de notre chiffre que
l’on peut encore développer ».
2011 marque aussi l’arrivée d’un
nouveau couturier chez Shiseido : le
Libanais Elie Saab dont la notoriété
est très élevée dans le monde entier
et particulièrement au Moyen Orient.
Elie Saab est le spécialiste des
robes de princesses, de stars et de
mariées dans un style classique qui
sublime la femme. Avec lui, on entre
dans l’univers des contes des mille et
une nuits. Une robe Elie Saab peut
atteindre le prix d’une… Ferrari. Les
hommes apprécieront.
Pour lui, Shiseido vient de créer
« Le Parfum ». Il s’agit en fait d’une
« eau de parfum » caractérisée en
trois mots : « radieux, voluptueux,
addictif » et définit ainsi : « une Eau
de Parfum florale, solaire, boisée ;
racée et lumineuse, l’Eau de Parfum
est composée d’une sélection de
matières nobles et offre ainsi une
parure olfactive exceptionnelle ».
Cette Eau de Parfum réunit des
accords légers et profonds à la fois de
fleur d’oranger en tête, de jasmin
(Inde et Égypte) et de patchouli (Indonésie) en note de cœur, puis le cèdre,
naturellement, et le miel de rose, en
fond.
Ce parfum, présenté dans un flacon
en verre taillé à facettes, est subtil et
crée « un sillage enveloppant et élégant… comme la traîne d’une robe
Haute Couture ». Il est déjà disponible
dans les magasins les plus spécialisés alors que le lancement, d’une
ampleur mondiale (avec près d’un
million de pièces) débutera le mois
prochain.
« Le Parfum » Elie Saab se décline
en 3 contenances (30, 50 et 90 ml), un
déodorant spray, fabriqués à Gien
depuis un mois et demi, ainsi qu’un
lait corporel, une crème de soin et un
gel douche que produit l’usine
d’Ormes.
Avec Elie Saab, Shiseido démontre
encore une fois sa capacité à innover… et à aller de l’avant.
Martial Poncet
Georgia Pacific
Aqua tube,
pour vous les hommes !
L’usine giennoise
continue
d’innover
avec un tube
de papier toilette
biodégradable
qui se désintègre
totalement dans
les canalisations.
Une nouveauté
made in Loiret.
Un geste simple pour la paix des ménages… car les études montrent
que les hommes oublient de jeter le rouleau en carton une fois vide.
Voir page 6
Georgia Pacific
Aqua tube,
pour vous les hommes !
L’usine giennoise Georgia Pacific
continue d’innover avec un nouveau
tube de papier toilette biodégradable
et qui se désintègre immédiatement
dans les canalisations. Une nouveauté entièrement made in Loiret.
Source indéniable d’agacement
quotidien dans le couple et en famille,
le tube de papier toilette n’en finit pas
de déclencher de petites disputes.
Adepte de la paix des ménages, la
marque Lotus lance Aqua Tube le premier tube qui se jette directement
dans les toilettes. Avec Aqua Tube de
Lotus, finies la corvée du tube et les
disputes inutiles à cause d’un simple
morceau de carton ! Cette innovation
est née et fabriquée dans l’usine giennoise d’Arrabloy, et 100 % de la pâte à
papier utilisée pour fabriquer Aqua
Tube provient de fournisseurs certifiés par des organismes indépendants experts en gestion durable de
la forêt, dont un fournisseur voisin du
Giennois.
Au bonheur des Dames !
Avant de lancer sur le marché belge
ce nouveau produit (sorti en France
depuis cette semaine) les études réalisées par le fabricant étaient formelles : la destinée finale de ces
petits mandrins vides était jusque-là
plus qu’aléatoire. Car la plupart des
utilisateurs ne le recyclaient pas et
qu’il partait directement à la poubelle.
Sans compter les tubes de papier toi-
DE NOUVEAUX EMPLOIS
CHEZ GEORGIA PACIFIC
Cette nouvelle fabrication a
nécessité des embauches supplémentaires, une trentaine
environ, dans l’usine giennoise
et l’avenir du site est aux beaux
fixes avec 400 salariés et les
allées et venus de 150 camions
par jour pour le transport des
produits Lotus et Moltonel. Le
site fonctionne en 24/24 et produit non moins de 2 millions de
rouleaux chaque jour !
Le nouveau pack de papier toilette muni d’un aqua tube
lette qui s’entassent dans les toilettes
car personne ne prend la peine de les
jeter et de les remplacer. À croire
qu’ils font partie intégrante de la
décoration ! Seules les femmes y
pensent et le font à la place des
autres ! En effet, 82 % des femmes
déclarent que ce sont elles qui le plus
souvent remplacent le tube… Et les
hommes qu’en font-ils ? 40 % de ceux
qui le laissent à l’abandon déclarent
le faire… par paresse !
La cible de ce produit est donc la
femme active sensible à l’environnement et… à la paix dans son
ménage !
Il suffit de tirer
la chasse d’eau !
Pour ce petit geste au petit coin, il
n’y a pas besoin d’être très malin… Il
suffit de tirer la chasse et de regarder
Aqua Tube disparaître avec le papier
toilette. Aqua Tube est biodégradable
et après avoir tiré la chasse, Aqua
Tube se disperse immédiatement
dans les canalisations, comme du
papier toilette. Il peut être utilisé avec
n’importe quelles toilettes, même si
vous possédez un système plus
ancien, si vous habitez dans un
immeuble ancien, si vous utilisez une
fosse septique ou si vous avez des
toilettes sèches. Comme Aqua Tube
ne requiert pas de chasse d’eau supplémentaire, il n’y a pas plus d’eau
qui est utilisée. Enfin c’est ce qu’annonce la campagne marketing car du
côté des forums « écolos », ce nouveau concept laisse un peu (fosse)
sceptique… L’un d’eux, le site Conso
Globe, a même décerné à ce produit
« le Trou de cul d’or de l’invention la
plus idiote, la plus inutile et la plus
nuisible dans le domaine du papier
toilette va à… Lotus pour son aquatube soluble », se basant sur l’argument suivant : « Hier encore, ce cœur
de carton était recyclé avec les vieux
papiers ; aujourd’hui, jeté dans les
toilettes, l’aquatube ira encombrer et
boucher les égouts et les stations
d’épuration »…
Si vous êtes curieux, il ne vous
reste plus qu’à découvrir ce nouveau
gadget dans tous vos supermarchés,
à condition d’y mettre… le prix !
Hélène Tubach