Le président des industriels tire la sonnette d`alarme
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Le président des industriels tire la sonnette d`alarme
ECONOMIE DANS LE BASSIN GIENNOIS Le président des industriels tire la sonnette d’alarme Jean-Pol Launois, président du MEPAG (Mouvement des Entreprises du Pays Giennois) a alerté les chefs d’entreprises et surtout les élus sur l’appauvrissement du tissu économique du sud-est du Loiret. La zone industrielle de la Bosserie quasiment vide et l’aménagement de la route d’Orléans (ci-contre) font notamment partie des points noirs du secteur. (Voir page 5) Pour Jean-Pol Launois (en médaillon), l’aménagement de la route de Briare-Gien-Orléans est une priorité ECONOMIE DANS LE BASSIN GIENNOIS Le président des industriels tire la sonnette d’alarme Le président du MEPAG (Mouvement des entreprises en pays giennois) Jean-Pol Launois, a alerté les chefs d’entreprises mais surtout les élus sur l’appauvrissement du tissu économique du sud-est du Loiret. La zone industrielle de la Bosserie quasiment vide et l’aménagement de la route d’Orléans font notamment partie des points noirs du secteur L’assemblée générale du Mouvement des entreprises du Pays Giennois (MEPAG), qui s’est déroulée jeudi dernier à l’Auberge des Templiers en présence de la sous-préfète Maria-Dolores Martinez-Pommier, a été l’occasion pour le président Jean-Pol Launois, de tirer la sonnette d’alarme quant à l’avenir économique et industriel du secteur. Car si ce dernier se porte aujourd’hui plutôt bien, « avec un tissu économique dense et varié qui a été capable de surmonter l’année noire 2009 », il n’en reste pas moins que ce territoire du sud-est du Loiret stagne et donc « s’appauvrit », tant au niveau de ses infrastructures que du renouvellement de ses entreprises. Communication Le MEPAG a son site internet Tapez www.mepag.fr et vous tomberez sur le site du Mouvement des entreprises du Pays Giennois qui vient à peine d’être réalisé. Vous y trouverez l’ensemble des membres de ce groupement ainsi que leurs actions, leurs partenaires, leur actualité, des articles récents, etc. Ce site présenté ce jeudi n’est pas encore référencé par les moteurs de recherche, mais ça ne saurait tarder. Il est en tout cas très agréable à visiter et surtout « très ergonomique » comme l’a souligné Jean-Pol Launois. Et chacune des entreprises adhérentes au MEPAG dispose d’une page de présentation de son activité, mais toutes ne l’ont pas encore fournie. Il serait bien de le faire au plus vite car un bon outil de communication comme celui-ci supporte mal le vide. Le président a aussi demandé à ses membres de faire vivre ce site « en y apportant votre contribution ». « La belle mécanique s’est enrayée » Le MEPAG aura pourtant fait beaucoup cette année pour la formation, la communication et la promotion du bassin et de ses entreprises à travers ses différentes actions (forums, conférences, stages, visites d’entreprises, participation active au plan de revitalisation du bassin d’emploi…) qui ont été déclinées ce jeudi dans le rapport d’activité. Le Mouvement aura aussi tenté (en vain) de faire avancer le dossier de la liaison routière avec Orléans. Soit une réelle dynamique qui le positionne comme « un acteur reconnu » par les différents partenaires que sont la préfecture, la DIRECCT (Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation, du travail et de l’emploi), la Maison de l’emploi, sans oublier l’UDEL, l’ADEL, les chambres consulaires… Mais cela ne peut cacher les points noirs que Jean-Pol Launois n’a pas manqué de souligner, à savoir l’éloignement des centres de décisions (Orléans, Paris…), la zone industrielle de la Bosserie qui reste désespérément vide à part quelques occupants du tertiaire, et donc l’aménagement de la RD 952 jusqu’à Châteauneuf-sur-Loire « dont la situation est actuellement figée »… « Les moyennes et grandes entreprises installées depuis des dizaines d’années sont dans une logique qui n’est plus d’actualité, les infrastructures ne suivent pas, la belle mécanique s’est enrayée… il faut absolu- Lors de la présentation du site internet du MEPAG avec au premier rang à gauche, le président Jean-Pol Launois et Maria-Dolorès Martinez-Pommier, sous préfète. ment du sang neuf », a martelé le président tout en exhortant les patrons du Giennois à adopter « une stratégie positive, à faire valoir leurs atouts et à contribuer aux diverses actions ». Mais si le MEPAG a incontestablement un rôle à jouer pour relancer la dynamique du passé, il ne peut être qu’« un catalyseur ou un facilitateur », a estimé Jean-Pol Launois. Car le Mouvement n’a pas les moyens de cette relance et c’est pourquoi le président a lancé un vibrant appel aux politiques afin qu’ils mettent en œuvre un véritable plan d’action et de développement « auquel nous apporterons toute notre énergie ». Vers un rapprochement avec les industriels sullylois Un appel que les élus présents ont bien entendu, à commencer par le maire de Briare, Marius Collot, qui s’est montré « pugnace », notamment pour la RD 952, mais aussi pour le maintien des gares ou encore le passage duTGV à l’est du Loiret. Christian Bouleau en a fait de même en signalant que, en tant que président de la Communauté des communes giennoises, c’est le rapprochement avec l’ADEL (Agence de développement économique du Loiret), notamment pour la ZI de la Bosserie, qui était sa première préoccupation, structure dont il est désormais administrateur (voir encadré). Le nouveau conseiller général de Briare, Michel Lechauve, a quant à lui mis l’accent sur la liaison routière avec Orléans pour laquelle il compte « se battre ». Une liaison pour laquelle le conseiller général d’Ouzouer-sur-Loire, Claude de Ganay, a dit qu’il ne fallait pas « désespérer ». Et après les travaux imminents du contournement de Saint-Martin d’Abbat, il pourrait s’ajouter, selon lui, la création de « quelques créneaux de dépassements ». Il a par ailleurs invité le président à avoir plus de relations avec les chefs d’entreprises pour travailler ensemble sur les différents thèmes abordés lors de cette réunion. Enfin Patrick Chiérico, représentant le conseiller général maire de Gien Jean- Pierre Hurtiger (convalescent), a regretté de ne pas voir plus souvent les responsables de l’ADEL dans le Giennois. Puis il s’est dit « pessimiste » sur l’aménagement de la RD 952 tout en comptant sur le Conseil général pour faire avancer ce dossier. Des propos plutôt encourageants que Jean-Pol Launois a immédiatement saisi en mettant l’accent sur le nécessaire rapprochement de tous les élus pour que ces vœux deviennent un jour réalité. « Le MEPAG compte sur vous car c’est une démarche vitale pour le Giennois ». Et il compte aussi sur un rapprochement avec le bassin économique du Sullylois, ce qui renforcerait considérablement le Mouvement. Des contacts ont déjà été pris et cela pourrait aboutir prochainement. Une synergie fructueuse en perspective, du véritable gagnant/gagnant ! Hervé Le Roux Dupeyron ADEL Quatre présidents de communautés de communes entrent au conseil d’administration Les responsables de l’ADEL (Agence de développement économique du Loiret) ont récemment sollicité les présidents des communautés de communes pour qu’ils intègrent leur conseil d’administration. Une fort bonne idée puisque ces communautés de communes ont pour la plupart récupéré la compétence « économie », et notamment l’aménagement et le développement des zones industrielles. Sur les neuf candidats qui se présentaient, quatre ont été élus, à savoir Arnaud de Beauregard (CC des Loges), Marie-Françoise Fautrat (CC du Malesherbois), Jean-Jacques Mallet (CC du Bellegardois) et Christian Bouleau (CC du Giennois). Une entrée au sein de l’ADEL qui ravit le président giennois et maire de Saint-Brisson-sur-Loire qui veut même aller plus loin en signant avec l’ADEL un contrat de partenariat « afin d’avoir une place encore plus privilégiée », dit-il. Et si tout cela pouvait contribuer à garnir (enfin) la zone industrielle de la Bosserie, ce serait formidable ! H.LRD (Voir page 6). Dimanche 26 juin Otis ouvre ses portes Pour célébrer le 50e anniversaire de son implantation à Gien, le leader mondial de l’ascenseur veut associer la population à cet événement. confiée à un français, Bruno Grob. En 1995, le site giennois est devenu centre de produits neufs avant d’accéder, deux ans plus tard, au rang de Centre mondial pour un élément spécifique : les portes. Chaque année, et en moyenne, l’usine fabrique près de 10 000 ascenseurs et 120 000 portes, avec un stock qui se renouvelle 15 fois par an. En 2010, 70 % de la production ont été exportés essentiellement en Europe de l’ouest, mais aussi de l’est et en Afrique. Après la phase de reconstruction mise en œuvre au lendemain de la guerre, Gien entrait – à la fin des années 50 – dans une nouvelle ère : celle de l’industrialisation. Cette période porte la marque d’un homme : le Dr Louis Boyer, tout jeune maire de Gien puisqu’il a été élu en 1959. En effet, c’est à ce moment là que Gien a vu s’installer sur son territoire les plus beaux fleurons de son économie actuelle. Tel est le cas d’Otis dont on célèbre cette semaine le cinquantième anniversaire de l’implantation par une opération « portes ouvertes » aux familles des salariés et au grand public. Il était une fois Geneviève Dauvergne, première femme à diriger l’usine giennoise d’Otis Otis n’est pas à l’origine de l’implantation de ce qui est aujourd’hui son Centre de produits neufs pour l’Europe et l’Afrique. Celle-ci repose sur l’entente entre le Dr Boyer et le président de la société IMEC, Emile Aubert, exploitant en France le brevet des ascenseurs Shlieren Suisse et sénateur des Hautes-Alpes. Même les propositions plus alléchantes de la ville de Rennes ne parvinrent pas à dissuader Emile Aubert, séduit par la force de conviction du maire de Gien. Les travaux débutent en novembre 1960 et les premières machines arrivent de Suresnes en juillet 1961. Le démarrage du site coïncide avec la formation d’une nouvelle société : Ascinter, née de la fusion d’Imec ; d’Edoux-Samain et Baudon-DononRoussel. La configuration est la suivante : un siège social à Paris, le site d’Argenteuil (aujourd’hui centre de modernisation) agrandi pour 2 millions de francs, l’usine de Gien construite pour 8 millions de francs pour 5 900 m2 de surface couverte… et deux sites fermés. Le premier directeur de Gien est Roger Lainez avec Pierre Roussel comme président directeur général. Le 30 septembre 1964, une nouvelle fusion s’opère, celle d’Ascinter avec Otis. Elle s’accompagne d’un nouveau développement pour Gien. Cette phase de croissance se poursuit avec Maurice Bastide à partir de 1967 avec de nouvelles constructions dédiées notamment à l’ascenseur « APL 4 » qui marque les débuts du pré-assemblage des cabines et des canalisations des trémies en usine et non plus sur chantier. croissance. Il aura le privilège d’accueillir Jean-Pierre Van Roy, président d’Otis Monde, arrivé dans la cour de l’usine à bord de l’Orient-Express affrété spécialement et célébrera le 30e anniversaire d’Otis Gien. (Source : « Le Giennois industriel », par JeanPierre Roth). Une adaptation constante aux réalités du marché Jean-PierreChailloux, Laurent N’Guyen, Charles Maniac et Vincent Delaval présidèrent ensuite aux destinées de l’usine Otis de Gien que dirige aujourd’hui, et pour la première fois, une femme : Geneviève Dauvergne. Ce n’est pas la moindre des évolutions de cette entreprise qui est le premier acteur privé sur Gien avec 609 salariés, certains membres d’un même famille se succédant parfois dans l’entreprise. Les femmes occupent de plus en plus des postes clefs et si le comité de direction (12 membres) ne comportait que des hommes en 2001, ceux-ci y sont aujourd’hui minoritaires puisque, dix ans après, on y recense sept femmes… Durant cette période, de 1968 à 1973, s’opère aussi la création du restaurant, du centre administratif, de la tour d’essai, de la chaufferie et de nouvelle lignes de production tandis que des gammes spécifiques (bureaux, hôpitaux..) apparaissent. Les effectifs atteignent 1 000 salariés. La crise de 1974 suspend cette période et se caractérise par une baisse naturelle du nombre de salariés. Dans son prolongement, le site Giennois connaît ses premiers plans sociaux dont l’exécution, en même temps que l’adaptation de l’usine aux réalités économiques du moment, est confiée à Antoine Gréco. Ce dernier organisera une opération portes ouvertes en 1981 pour le 20e anniversaire (il y en a eu aussi en 1969 et 1974). Viendront ensuite Jean Lainé (1983-1985) l’homme de la remise à niveau et Olivier Robert (1985-1990), l’artisan du redressement. Olivier Frinault (1990-1993), sera celui de la Le travail de ces derniers a considérablement évolué en un demi-siècle. Alors que la production en absorbait l’essentiel, y compris les femmes. L’automatisation et la formation ont fait évoluer les choses au point que les effectifs se partagent quasiment pour moitié entre les ateliers et les autres services (commercial, logis- Enfin, Otis installe sur ces appareils un dispositif, le Regen Drive qui permet de récupérer l’énergie produite pendant les phases de freinage et de la restituer au réseau électrique de l’immeuble. La consommation d’énergie liée au fonctionnement des ascenseurs peut ainsi être abaissée jusqu’à 75 % selon le constructeur. Deux priorités majeures : environnement et sécurité On comprend qu’Otis est engagé dans une procédure de développement durable qui s’applique non seulement au niveau du fonctionnement de ses entreprises (comme l’utilisation de véhicules électriques en interne), mais aussi du produit luimême. La réduction des gaz à effet de serre, de la consommation d’eau et d’énergie sont au cœur de cette La résistance au feu des portes d’ascenseurs est testée en interne, Otis étant agréé pour certifier ses produits. Otis-Gien aujourd’hui Dans le dispositif mondial d’Otis, Gien occupe une place importante. Sa situation géographique en fait un carrefour entre l’Europe et l’Afrique dont la responsabilité est d’ailleurs Au 7e étage de la tour Otis, ces deux techniciens préparent un test sur une cabine d’ascenseur. Vue partielle des 17 ha et 55 000 m2 couverts du site Otis Gien depuis la terrasse de la tour d’essai tique, recherche, gestion, administration…). Aujourd’hui, dans les ateliers, il faut presque chercher des techniciens postés tant l’automatisation est grande. L’usine travaille généralement en 2X8, soit 150 personnes environ par équipe, réparties dans un bâtiment de 55 000 m2 où depuis plusieurs années, ils se consacrent à une nouvelle génération d’appareil : Gen2. Ces ascenseurs intègrent les fruits de la recherche Otis qui conforte le groupe dans sa place de leader mondial. Tout d’abord une courroie plate en polyuréthane armé qui remplace les traditionnels câbles en réduisant le poids (20 %), le bruit en fonctionnement, et ne nécessite aucune opération de lubrification. La technologie Gen2 présente le meilleur rendement énergétique. Par ailleurs, l’utilisation de leds et la mise en place d’un mode de mise en veille ont permis de limiter la consommation électrique par rapport à l’éclairage classique (80 %). démarche éco-citoyenne. Celle-ci va de pair avec une rationalisation constante des procédés de fabrication. Il existe un plan à 2015 pour OtisGien destiné à réimplanter les lignes de production pour en accroître la performance. Mais Otis joue aussi la sécurité au maximum, tant pour ses appareils neufs, testés à Gien dans une double tour d’une quarantaine de mètres où une quinzaine peuvent être à l’essai simultanément, que le parc ancien. A Gien, le groupe dispose d’un laboratoire pour tester la résistance des portes au feu. L’usine giennoise est la seule au monde à disposer d’un tel équipement qui lui permet de les agréer avec les mêmes obligations qu’un laboratoire indépendant. Tout cela fait d’Otis, le premier opérateur industriel de Gien et, sans doute, l’une des entreprises les plus performantes de la région. Martial Poncet A savoir pour les portes ouvertes L’automatisation est une réalité forte chez Otis Les portes ouvertes de ce 50e anniversaire se dérouleront en deux temps. Samedi 25 juin, seuls les salariés, retraités et leurs familles pourront visiter l’usine. Le grand public sera accueilli le lendemain, dimanche 26 juin de 10 h 30 à 17 h 30. L’ensemble du personnel s’est mobilisé pour recevoir les visiteurs que l’on attend en grand nombre. Un guide sera remis à chacun d’eux à l’entrée. Le parcours à suivre sera fléché. Le stationnement se fera à l’extérieur du site pour tous. On n’oubliera pas qu’il s’agit d’une usine en activité. Par conséquent, les consignes de sécurité devront naturellement être respectées par tous. 50e anniversaire d’Otis Des milliers de visiteurs impressionnés 50e anniversaire d’Otis Des milliers de visiteurs impressionnés Mais les grandes chaleurs de dimanche n’ont pas favorisé une fréquentation optimale de ce fleuron de l’industrie giennoise qui emploie plus de 600 personnes. Dimanche, grâce à un parcours parfaitement balisé et encadré, les visiteurs ont pu parcourir l’usine à leur rythme. Le 50e anniversaire de l’usine Otis de Gien s’annonçait comme un événement important pour la vie locale. Avec plusieurs milliers de visiteurs reçus en une journée et demie sur ce site de 55 000 m2, dont près de 3 000 pour l’après-midi du samedi réservé au personnel et à leurs proches, cette manifestation a remporté un succès véritablement populaire. Lors de la visite des personnalités dimanche matin, guidées par la directrice de l’usine, Geneviève Dauvergne, ici à droite. (Voir page 5) Il démontre, s’il en était besoin, l’attachement des habitants du Giennois pour une entreprise dont la directrice, Geneviève Dauvergne a justement rappelé aux personnalités qu’elle accueillait dimanche matin, « qu’elle est un des fleurons de l’économie régionale ». Au-delà, Otis-Gien, plus de 600 salariés, est aussi « un exem- ple de savoir-faire à la française exportable à l’international ». De fait, 70 % de la production réalisée ici est exportée pratiquement dans le monde entier… Pour son demi-siècle en terre giennoise, Otis avait manifestement souhaité organiser un moment de convivialité privilégié avec son personnel. L’après-midi de samedi lui était consacré et a été suivi d’une soirée conviviale à la salle Cuiry qui a réuni plus de 500 personnes, salariés et conjoints. Il s’agissait de prendre le temps de jeter un regard en arrière sur une aventure industrielle exemplaire alors que se profile à l’horizon de nouveaux défis comme il en est ainsi en économie. De gauche à droite, Charles Maniac, ancien directeur, Geneviève Dauvergne, actuelle directrice, Guy Boureux et Jean-Pierre Pougny, deux anciens d’Otis Il y avait aussi l’envie de rappeler qu’Otis fait aujourd’hui pleinement partie de l’histoire de Gien. Au fil des années s’est forgée une dynamique socioculturelle particulière. Elle repose sur l’attachement des salariés à leur entreprise, comme en témoigne le fait qu’on y travaille parfois « en famille » (le mari et la femme, le père puis le fils ou le neveu…), comme sur un management qui permet à chacun d’évoluer. Ce n’est pas un hasard si Otis-Gien est devenu un Centre de produits neufs et un Centre mondial pour les portes d’ascenseurs dont la variété en a étonné plus d’un. Il faut y voir le résultat du travail des directeurs qui se sont succédé en restant au plus près de leur personnel et de salariés, inscrits dans la tradition industrielle locale, complètement impliqués. Gien peut être considérée comme une référence ce qui explique une légitime fierté commune des salariés d’Otis et de la population, sentiment vraisemblablement partagé pour d’autres grandes entreprises locales. Dimanche matin, Geneviève Dauvergne et Alain Simonot, directeur recherche et développement, ont accueilli différentes personnalités dont le sénateur Jean-Pierre Sueur, le vice-président du Conseil général, Claude de Ganay, venu en voisin, Christian Bouleau, président de la communauté des communes, Patrick Chierico, adjoint au maire, Jean-Pol Launois, président du Mepag, et Christiane Franchina, représentant la CCI. Ces personnalités connaissent bien le bassin d’emploi de Gien et ne manqueront pas d’en rappeler l’importance à leurs pairs orléanais, lesquels ont perdu une occasion de s’en rendre compte par eux-mêmes à travers cet événement exceptionnel du 50e anniversaire d’Otis Gien. Ces invités ont pu accéder à des endroits que, par sécurité, le grand public n’a pu visiter comme les étages et la terrasse de la tour d’essai d’où l’on domine Gien et ses alentours. Dans l’usine, ils ont pu apprécier l’ordonnancement millimétré des postes de travail, l’impressionnant degré d’automatisation de certaines machines, l’ampleur de l’usine (35 000 m2 couverts). Près de certains îlots de fabrication, le produit fini était présenté ainsi qu’un film sur les différentes opérations nécessaires pour le réaliser. L’après-midi, en dépit de la chaleur étouffante, le public a franchi les portes de cette usine emblématique de Gien car il n’est sans doute pas un habitant de cette ville qui, où qu’il se trouve dans le monde, ne regarde la marque d’un ascenseur sans se dire : « tiens, celui-là, il vient peut-être de chez moi » !…. Geneviève Dauvergne a pu se rendre compte de cet attachement du public à cette usine en dialoguant avec les visiteurs près des panneaux de présentations des équipes qui œuvrent au quotidien en ces lieux. Un dialogue d’autant plus facile que beaucoup d’entre eux avaient des anecdotes à raconter, un ancien salarié à évoquer, un événement resté dans les mémoires. Otis, c’est aussi une belle histoire giennoise. Martial Poncet Des mannequins avaient même été mis en scène pour cette présentation du chargement d’un camion. Geneviève Dauvergne s’est entretenue personnellement avec des visiteurs pour recueillir leurs impressions sur le site industriel Giennois d’Otis. Otis rééquipe l’Empire State Building L’expertise, le savoir-faire et le professionnalisme des équipes d’Otis lui permettent d’être le leader mondial dans le domaine des ascenseurs. En France, Otis va rééquiper la tour Eqho à la défense où se trouvait autrefois le siège social d’IBM. Mais on lui doit aussi les ascenseurs de la Tour Eiffel à Paris, ceux des Twin Towers Petronas à Kuala Lumpur… et bien d’autres réalisations pour de prestigieux immeubles. Ainsi, la semaine dernière, la compagnie américaine a remporté le contrat de rénovation et de modernisation des 68 ascenseurs de l’emblématique Empire State Building, ainsi qu’un contrat de maintenance de dix ans. Ce marché s’élève à 550 millions de dollars. Shiseido Gaultier part, Elie Saab arrive Le catalan Puig a repris la maison de couture de Jean-Paul Gaultier. La partie parfums devrait suivre dans quelques années. En contrepoint, l’arrivée du couturier libanais Elie Saab chez Shiseido qui lance pour lui « Le Parfum » est un signe positif pour l’avenir. Le chaud et le froid ont soufflé sur Shiseido International France au cours du premier semestre 2011. La filiale française du groupe japonais a enregistré le rachat de la maison de couture Jean-Paul Gaultier par le catalan Puig. Ce « transfert » implique a priori la fin de la collaboration de Jean-Paul Gaultier et Shiseido, à travers sa filiale Beauté Prestige international, à l’issue du contrat en cours à mi 2016. Dans le même temps, Shiseido s’apprête à lancer sur le plan mondial, pour le couturier libanais Elie Saab, une nouvelle fragrance qui se nomme, tout simplement… « Le Parfum ». Gauthier : échéance à 2016 « C’est forcément une mauvaise nouvelle… mais c’est la vie, le business » reconnaît Daniel Guillermin, PDG de Shiseido International France, en évoquant la fin probable de la collaboration avec Jean-Paul Gaultier. Cela ne signifie pas que les partenaires ont quelque chose à se reprocher en quoi que ce soit. Il faut y voir une conséquence de la logique très particulière du monde des affaires. « Nous avons des licences. Elles sont renouvelées ou pas. Celle de Jean-Paul Gaultier a déjà été renouvelée une fois ». Elle ne le sera pas une deuxième fois, non pas parce que Shiseido a failli d’une quelconque manière mais parce que la maison de couture de Jean-Paul Gaultier a changé de mains. Jean-Louis Dumas, le président d’Hermès, et Jean-Paul Gaultier étaient très liés. Le premier aidait puissamment le second au point d’être actionnaire à 45 % dans sa maison de couture. La donne a changé avec sa brutale disparition l’an dernier. Depuis, Hermès a vendu sa participation chez Jean-Paul Gaultier, fragilisant ainsi l’activité phare du couturier français confronté à plusieurs offres, dont une de Shiseido allié au fonds d’investissement hongkongais Li Fung. Pas de changement à court terme Mais Jean-Paul Gautier recherchait un partenaire ayant une expérience de la culture, de la mode et de la création qui lui permettrait de s’épanouir dans son domaine de prédilection. Le groupe catalan Puig, qui possède déjà Paco Rabanne, Nina Ricci et Carolina Herrera également présents dans le domaine du parfum, correspondait le plus à ses attentes. « Jean-Paul Gaultier a pérennisé sa maison de couture. En cédant ses parts plus celles d’Hermès, Puig est devenu majoritaire. En théorie, il ne se passe que cela » explique en substance Daniel Guillermin. Et d’estimer : « à court terme, il n’y a pas de raison que les choses changent fondamentalement. Pour l’instant, il y a un contrat en bonne et due forme qui est respecté ». En clair, la collaboration continue jusqu’à son terme. Les produits Gauthier continueront à être développés et le lancement de nouveaux produits Gaultier est prévu pour la rentrée. Jean-Pol Launois et Daniel Guillermin, résolument tournés vers l’avenir, présentent « Le Parfum » du couturier libanais Elie Saab dont le lancement mondial va commencer. « Nous ne perdons pas une licence parce que nous l’avons mal développée. Notre savoir faire est reconnu et notre image intacte. C’est important pour trouver d’autres licences » poursuit Daniel Guillermin. Le Groupe Shiseido a d’ores et déjà mis en place des groupes de travail pour trouver de nouveaux partenaires. Mais d’essentiellement sélective, sa démarche va devenir plus agressive en s’appuyant notamment sur son expérience de créateur de parfum pour des couturiers qui n’en faisaient pas. « Rien ne nous empêche d’élargir ce champ d’activité et nous ne nous interdisons pas non plus de faire des acquisitions » ajoute le PDG de Shiseido International France. Après tout, les parfums Jean-Paul Gaultier représentent 40 % de l’activité fabrication de SIF qui emploie 580 personnes (hors intérimaires) sur ses deux sites de Gien et Ormes. Un personnel régulièrement informé de cette situation à propos de laquelle « en interne, nous avons joué à fond la transparence ». Elie Saab, joker de Shiseido Shiseido peut compter sur ses deux autres valeurs sûres : Issey Miyake et Narciso Rodriguez. Il y a aussi les propres parfums et produits dérivés du groupe japonais qui représentent « 20 % de notre chiffre que l’on peut encore développer ». 2011 marque aussi l’arrivée d’un nouveau couturier chez Shiseido : le Libanais Elie Saab dont la notoriété est très élevée dans le monde entier et particulièrement au Moyen Orient. Elie Saab est le spécialiste des robes de princesses, de stars et de mariées dans un style classique qui sublime la femme. Avec lui, on entre dans l’univers des contes des mille et une nuits. Une robe Elie Saab peut atteindre le prix d’une… Ferrari. Les hommes apprécieront. Pour lui, Shiseido vient de créer « Le Parfum ». Il s’agit en fait d’une « eau de parfum » caractérisée en trois mots : « radieux, voluptueux, addictif » et définit ainsi : « une Eau de Parfum florale, solaire, boisée ; racée et lumineuse, l’Eau de Parfum est composée d’une sélection de matières nobles et offre ainsi une parure olfactive exceptionnelle ». Cette Eau de Parfum réunit des accords légers et profonds à la fois de fleur d’oranger en tête, de jasmin (Inde et Égypte) et de patchouli (Indonésie) en note de cœur, puis le cèdre, naturellement, et le miel de rose, en fond. Ce parfum, présenté dans un flacon en verre taillé à facettes, est subtil et crée « un sillage enveloppant et élégant… comme la traîne d’une robe Haute Couture ». Il est déjà disponible dans les magasins les plus spécialisés alors que le lancement, d’une ampleur mondiale (avec près d’un million de pièces) débutera le mois prochain. « Le Parfum » Elie Saab se décline en 3 contenances (30, 50 et 90 ml), un déodorant spray, fabriqués à Gien depuis un mois et demi, ainsi qu’un lait corporel, une crème de soin et un gel douche que produit l’usine d’Ormes. Avec Elie Saab, Shiseido démontre encore une fois sa capacité à innover… et à aller de l’avant. Martial Poncet Georgia Pacific Aqua tube, pour vous les hommes ! L’usine giennoise continue d’innover avec un tube de papier toilette biodégradable qui se désintègre totalement dans les canalisations. Une nouveauté made in Loiret. Un geste simple pour la paix des ménages… car les études montrent que les hommes oublient de jeter le rouleau en carton une fois vide. Voir page 6 Georgia Pacific Aqua tube, pour vous les hommes ! L’usine giennoise Georgia Pacific continue d’innover avec un nouveau tube de papier toilette biodégradable et qui se désintègre immédiatement dans les canalisations. Une nouveauté entièrement made in Loiret. Source indéniable d’agacement quotidien dans le couple et en famille, le tube de papier toilette n’en finit pas de déclencher de petites disputes. Adepte de la paix des ménages, la marque Lotus lance Aqua Tube le premier tube qui se jette directement dans les toilettes. Avec Aqua Tube de Lotus, finies la corvée du tube et les disputes inutiles à cause d’un simple morceau de carton ! Cette innovation est née et fabriquée dans l’usine giennoise d’Arrabloy, et 100 % de la pâte à papier utilisée pour fabriquer Aqua Tube provient de fournisseurs certifiés par des organismes indépendants experts en gestion durable de la forêt, dont un fournisseur voisin du Giennois. Au bonheur des Dames ! Avant de lancer sur le marché belge ce nouveau produit (sorti en France depuis cette semaine) les études réalisées par le fabricant étaient formelles : la destinée finale de ces petits mandrins vides était jusque-là plus qu’aléatoire. Car la plupart des utilisateurs ne le recyclaient pas et qu’il partait directement à la poubelle. Sans compter les tubes de papier toi- DE NOUVEAUX EMPLOIS CHEZ GEORGIA PACIFIC Cette nouvelle fabrication a nécessité des embauches supplémentaires, une trentaine environ, dans l’usine giennoise et l’avenir du site est aux beaux fixes avec 400 salariés et les allées et venus de 150 camions par jour pour le transport des produits Lotus et Moltonel. Le site fonctionne en 24/24 et produit non moins de 2 millions de rouleaux chaque jour ! Le nouveau pack de papier toilette muni d’un aqua tube lette qui s’entassent dans les toilettes car personne ne prend la peine de les jeter et de les remplacer. À croire qu’ils font partie intégrante de la décoration ! Seules les femmes y pensent et le font à la place des autres ! En effet, 82 % des femmes déclarent que ce sont elles qui le plus souvent remplacent le tube… Et les hommes qu’en font-ils ? 40 % de ceux qui le laissent à l’abandon déclarent le faire… par paresse ! La cible de ce produit est donc la femme active sensible à l’environnement et… à la paix dans son ménage ! Il suffit de tirer la chasse d’eau ! Pour ce petit geste au petit coin, il n’y a pas besoin d’être très malin… Il suffit de tirer la chasse et de regarder Aqua Tube disparaître avec le papier toilette. Aqua Tube est biodégradable et après avoir tiré la chasse, Aqua Tube se disperse immédiatement dans les canalisations, comme du papier toilette. Il peut être utilisé avec n’importe quelles toilettes, même si vous possédez un système plus ancien, si vous habitez dans un immeuble ancien, si vous utilisez une fosse septique ou si vous avez des toilettes sèches. Comme Aqua Tube ne requiert pas de chasse d’eau supplémentaire, il n’y a pas plus d’eau qui est utilisée. Enfin c’est ce qu’annonce la campagne marketing car du côté des forums « écolos », ce nouveau concept laisse un peu (fosse) sceptique… L’un d’eux, le site Conso Globe, a même décerné à ce produit « le Trou de cul d’or de l’invention la plus idiote, la plus inutile et la plus nuisible dans le domaine du papier toilette va à… Lotus pour son aquatube soluble », se basant sur l’argument suivant : « Hier encore, ce cœur de carton était recyclé avec les vieux papiers ; aujourd’hui, jeté dans les toilettes, l’aquatube ira encombrer et boucher les égouts et les stations d’épuration »… Si vous êtes curieux, il ne vous reste plus qu’à découvrir ce nouveau gadget dans tous vos supermarchés, à condition d’y mettre… le prix ! Hélène Tubach