le journal d`une folie Nietzsche - Médiathèque de la Cité de la
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Lundi 12 décembre Nietzsche : le journal d’une folie Dans le cadre du cycle La folie Du 9 au 17 décembre Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Nietzsche : le journal d’une folie | Lundi 12 décembre Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Cycle La folie Schumann, Nietzsche, le Tasse sombrèrent dans la folie tout comme Lucia di Lammermoor et tant de personnages d’opéra. Jordi Savall, avec Érasme, célèbre les pouvoirs de subversion de la folie ; Fausto Romitelli en révèle le déchaînement. Dérangement psychique, hallucinations, somnambulisme, amnésie… ces scènes sont devenues une sorte d’épisode obligé pour les héroïnes (généralement soprano) dans l’opéra du début du XIXe siècle et donnent l’occasion d’un déploiement de virtuosité vocale impressionnante. Accompagnée par La Chambre Philharmonique que dirige Emmanuel Krivine, Olga Peretyatko interprète des grands airs de Donizetti et Bellini. La Malédiction du chanteur ainsi que les quatre ballades réunies sous le titre Le Page et la Fille du roi de Schumann, au programme du concert dirigé par Laurence Equilbey, datent de 1852, année au cours de laquelle le compositeur subit des troubles nerveux. Ces derniers sont les prémices de la folie qui le conduira à finir ses jours dans l’asile d’Endenich. Imprimé à Paris et dédié à son ami Thomas More, Éloge de la folie d’Érasme remet tout en cause avec subversion. En s’emparant de ce célèbre texte, Jordi Savall brosse un portrait musical en forme d’hommage au philosophe qu’il considère comme un « réformateur audacieux », « premier théoricien littéraire du pacifisme » et « premier penseur à se définir comme européen ». De César Franck à Eugène Ysaÿe en passant par les Märchenerzählungen de Schumann, le violoncelliste Alexander Kniazev et ses complices ont imaginé un parcours musical ponctué par la lecture de textes du philosophe Friedrich Nietzche. Dans Amok Koma pour instruments et électronique, Fausto Romitelli rend perceptible « l’avènement d’une violence cachée » qui se révèle par « la dérive chaotique du matériau » musical, par sa destruction et par son retour incandescent, « hors de tout contrôle » selon le compositeur italien. Sur les vingt madrigaux qui composent le Deuxième Livre de Claudio Monteverdi (1590), neuf sont des mises en musique de poèmes de Torquato Tasso. L’atmosphère pastorale suggérée dans la poésie madrigalesque ne fait pas transparaître l’état de folie dans lequel sombrait peu à peu le grand poète épique d’Italie mais Le Tasse fut interné en 1577 puis en 1579 à Ferrare. 2 du vendredi 9 au SAMEDI 17 décEMbre VENDREDI 9 DÉCEMBRE – 20H DIMANCHE 11 DÉCEMBRE – 16H30 Scènes de folie Éloge de la folie : Érasme de Rotterdam et son temps Gaetano Donizetti Airs extraits de Lucia di Lammermoor Giuseppe Verdi La Force du destin : Ouverture Vincenzo Bellini Airs extraits de I Puritani Airs extraits de La Sonnambula Robert Schumann Symphonie n° 4 La Chambre Philharmonique Emmanuel Krivine, direction Olga Peretyatko, soprano Ce concert est précédé d’une conférence à 18h45, L’opéra, c’est fou !, par Caroline Eliacheff, psychanalyste Entrée libre sur réservation SAMEDI 10 DÉCEMBRE – 20H Fausto Romitelli Amok Koma Matthias Pintscher Hespèrion XXI Songs from Solomon’s Garden La Capella Reial de Catalunya Olga Neuwirth Jordi Savall, direction, dessus de viole Construction in Space LUNDI 12 DÉCEMBRE – 20H Nietzsche : le journal d’une folie Robert Schumann Fantasiestücke op. 73 César Franck Sonate pour violoncelle et piano Robert Schumann Märchenerzählungen op. 132 Robert Schumann Märchenbilder op. 113 Robert Schumann Fantasiestück op. 111 n° 1 Eugène Ysaÿe Berceuse Ultimes ballades Textes de Friedrich Nietzsche Robert Schumann La Malédiction du chanteur op. 139 Max Bruch Die Loreley, op. 16 : Ouverture Robert Schumann Le Page et la Fille du roi op. 140 Orchestre de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie Accentus Laurence Equilbey, direction Christiane Libor, soprano Maria Riccarda Wesseling, mezzo-soprano Marcel Reijans, ténor Benedict Nelson, baryton-basse Johannes Mannov, basse JEUDI 15 DÉCEMBRE – 20H Alexander Kniazev, violoncelle Plamena Mangova, piano Romain Guyot, clarinette Andreï Gridchuk, alto Didier Sandre, récitant Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Leigh Melrose, baryton Emmanuelle Ophèle, flûte basse Alain Billard, clarinettes basse et contrebasse Gérard Buquet, tuba Vincent David, saxophone Peter Böhm, électronique en temps réel VENDREDI 16 DÉCEMBRE – 20H SAMEDI 17 DÉCEMBRE – 20H Claudio Monteverdi Intégrale des madrigaux : Deuxième Livre Les Arts Florissants Paul Agnew, direction, ténor Maud Gnidzaz, soprano Hannah Morrison, soprano Marie Gautrot, contralto Sean Clayton, ténor Callum Thorpe, basse VENDREDI 9, SAMEDI 10, ET DIMANCHE 11 DÉCEMBRE CITÉSCOPIE La Folie Avec Jean-François Boukobza, Damien Colas, Hélène Pierrakos, Rémy Stricker, musicologues, Jean-Marie Fritz, professeur de littérature médiévale et Catherine Kintzler, philosophe 4 lundi 12 décembre – 20h Amphithéâtre Nietzsche : le journal d’une folie Alexander Kniazev, violoncelle Plamena Mangova, piano Romain Guyot, clarinette Andrei Gridchuk, alto Didier Sandre, récitant Enregistré par France Musique, ce concert sera retransmis le mardi 3 janvier à 20h. Fin du concert vers 22h10. 5 Friedrich Nietzsche (1844-1900) Introduction – Extrait d’Ecce Homo Robert Schumann (1810-1856) Fantasiestücke op. 73 : N° 1. Zart und mit Ausdruck Friedrich Nietzsche Lettre à Reinhardt von Seydlitz du 12 février 1888 Robert Schumann Fantasiestücke op. 73 : N° 2. Lebhaft, leicht Friedrich Nietzsche Pour parler avec la cruauté… Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 Robert Schumann Fantasiestücke op. 73 : N° 3. Rasch, mit Feuer Friedrich Nietzsche C’est la nuit : maintenant toutes les fontaines jaillissantes… – Extrait de Ainsi parlait Zarathoustra, chapitre « Le Chant de la nuit », cité dans Ecce Homo (chapitre « Ainsi parlait Zarathoustra », paragraphe 7) César Franck (1822-1890) Sonate pour violoncelle et piano entracte Friedrich Nietzsche Sur Lou – Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 Robert Schumann Märchenerzählungen pour clarinette, alto et piano op. 132 : N° 1. Lebhaft, nicht zu schnell N° 2. Lebhaft und sehr markirt Friedrich Nietzsche Sur Lou (suite) – Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 6 Robert Schumann Märchenerzählungen pour clarinette, alto et piano op. 132 : N° 3. Ruhiges Tempo, mit zartem Ausdruck Friedrich Nietzsche À Paul Rée sur Lou Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 Robert Schumann Märchenerzählungen pour clarinette, alto et piano op. 132 : N° 4. Lebhaft, sehr markirt Friedrich Nietzsche Fou seulement ! Poète seulement ! – Extrait des Dithyrambes de Dionysos Robert Schumann Märchenbilder pour alto et piano op. 113 Friedrich Nietzsche Billets de Turin (janvier 1898) Robert Schumann Fantasiestücke op. 111 : N° 1. Sehr rasch, mit leidenschaftlichem Vortrag Friedrich Nietzsche Je vais parmi les hommes… – Extrait de Ainsi parlait Zarathoustra, chapitre « De la rédemption », cité dans Ecce Homo (chapitre « Ainsi parlait Zarathoustra », paragraphe 8) Eugène Ysaÿe (1858-1931) Berceuse de l’enfant pauvre 7 Robert Schumann, César Franck et Friedrich Nietzche sont trois génies de l’époque du Romantisme. Schumann et son Sturm and Drang, Nietzche et son surhomme, Franck avec son mysticisme quasi religieux. Ces trois immenses artistes du XIXe siècle sont unis par une haute spiritualité, mêlée à une profonde passion. C’est une ligne conductrice qui explique la quintessence de leur Art. Alexander Kniazev Je vais parmi les hommes comme parmi des fragments du futur, de ce futur où plonge mon regard. Ma seule ambition de poète est de recomposer, de ramener à l’unité ce qui n’est que fragment, énigme, effroyable hasard. Comment supporterai-je d’être homme, si l’homme n’est aussi poète et déchiffreur d’énigmes, et rédempteur du hasard ? Racheter tous ceux qui furent, et convertir tout « il y avait » en « c’est ce que j’ai voulu », cela, et cela seul, je l’appellerais rédemption. Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra 8 Robert Schumann Fantasiestücke pour clarinette et piano op. 73 Zart und mit Ausdruck [Tendre et avec expression] Lebhaft, leicht [Vif et léger] Rasch und mit Feuer [Rapide et avec feu] Composition : 11-12 février 1849. Création : 14 janvier 1850 à Leipzig. Publication : Robert Schumanns Werke, 1881-1893, Leipzig, Breitkopf und Härtel. Durée : environ 12 minutes. Fantasiestücke : la période est décidément riche en appellations du genre, puisque ce sera aussi le titre d’un trio pour violon, violoncelle et piano la même année 1849, puis celui d’un recueil pianistique, l’Opus 111 de 1851. Cet Opus 73, écrit en deux jours seulement, marque le début d’un nouveau ton schumannien : délaissant les sérieux Quatuors (op. 41 et 47) et les solides Quintette (op. 44) et Trios (op. 63 et 80), tout en abandonnant l’italien, langue internationale de la musique, au profit de l’allemand, le musicien se tourne vers des œuvres plus courtes, plus libres, où l’inspiration se déroule au gré de sa fantaisie. Ce faisant, il renoue avec l’esprit de la plupart des pièces de piano de la décennie 1829-1839 ; entretemps, les titres de morceau ont disparu, peut-être sous l’influence des indications génériques à l’œuvre dans la musique de chambre traditionnelle. Seule reste, comme support de notre imagination, la musique même. Cet Opus 73 n’a rien de l’album réunissant diverses pièces pour les besoins d’une édition : tout est pensé ici pour que les trois Stücke forment un tout (ce que la coda du dernier nous confirme d’ailleurs en convoquant deux thèmes des épisodes précédents). Les tonalités, d’abord, qui s’ancrent sur la tonique la ; mode mineur pour le Zart initial, qui s’achève en majeur ; mode majeur ensuite pour les deux morceaux suivants, avec un temporaire retour au mineur pour la partie centrale du Rasch und mit Feuer final. L’équilibre architectural, ensuite, fermement conçu autour du chiffre 3 : trois pièces, chacune d’entre elle s’organisant sur une forme ABA, chaque partie pouvant être encore divisée en trois. Les caractères, enfin, pensés pour proposer une évolution vers un plus grand poids instrumental et une extériorité plus importante, depuis la douceur [Zart] jusqu’au feu [mit Feuer]. Instrumentalement, le style de Schumann s’est forgé à l’école de sa musique de chambre « traditionnelle » ; il se mâtine d’une belle vocalité (rappelons que l’œuvre est écrite pour clarinette et donc portée par le souffle) et suggère ici une Novelette, là un lied, au fil de ses inflexions mélodiques, de ses doublures asynchrones et de ses « trois pour deux » qui auront chez Brahms une si belle descendance. 9 César Franck Sonate pour violoncelle et piano – transcription de la Sonate pour violon et piano Allegretto ben moderato Allegro Recitativo-Fantasia (ben moderato) Allegretto poco mosso Composition : 1886. Création : le 16 décembre 1886 à Bruxelles, par Mme Bordes-Pène au piano et Eugène Ysaÿe, son dédicataire, au violon. Durée : environ 30 minutes. La Sonate pour violon et piano fait partie, avec la Symphonie en ré mineur et Prélude, Choral et Fugue pour piano, des œuvres les plus connues de Franck ; elle illustre avec panache sa musique de chambre en poursuivant le chemin abordé avec le Quintette pour piano et cordes de 1879, avant l’ultime Quatuor à cordes de 1890. L’amour que portait le grand violoniste et compositeur Eugène Ysaÿe, dédicataire de l’œuvre, à cette partition, n’est pas pour rien dans le succès qu’elle rencontra très vite. En effet, ce dernier, l’ayant reçue comme cadeau de mariage en 1886, ne cessa pas par la suite de l’interpréter. Cela valut à cette Sonate pour violon et piano une multitude de transcriptions : pour flûte, pour alto, pour tuba même, mais aussi pour violoncelle, et ce, dès avant la mort de Franck. L’arrangement du fameux violoncelliste Jules Delsart (qui fut suivi par bien d’autres pour le même instrument) reçut ainsi l’approbation du compositeur. Il donne à la Sonate une tonalité plus chaude encore et accentue ses contrastes par l’éventail des registres possibles. Le début de la sonate néglige le traditionnel tempo allegro pour un allegretto ben moderato tout de douceur : texture aérée, balancements du violoncelle, soutien discret du piano et intervalle fondateur de tierce. Ces éléments et leurs variantes (voyez la belle reprise lors de la réexposition, avec de délicats accords de piano parcourant le clavier) forment la plupart du matériau du mouvement, complétés d’un second thème en courbes déclives présenté par le piano seul. Le thème principal de l’Allegro suivant émerge peu à peu des grondements de piano, donné par les doigts intérieurs de la main droite. Cette torrentueuse virtuosité disparaît au détour d’une page pour une poignante mélancolie (pédale de fa, accords de piano quasi lento…), mais c’est pour mieux refaire surface, jusqu’à une coda électrique où les deux instruments se surpassent véritablement. Le ben moderato qui suit porte bien son nom : Recitativo-Fantasia. Il retravaille des éléments motiviques déjà entendus dans une profonde émotion et une grande liberté, les complétant d’un très beau thème dramatico, ouvert sur une chute de sixte, que le finale nous donnera par deux fois à réentendre. Très imitatif, ce dernier Allegretto, fondé sur un refrain sans cesse transposé (la majeur, do dièse majeur, mi majeur, si bémol mineur…), présente un visage doucement souriant, dont l’apparente simplicité est rehaussée de cheminements harmoniques délicats où l’on reconnaît la patte de Franck. 10 Robert Schumann Märchenerzählungen pour clarinette, alto et piano op. 132 Lebhaft, nicht zu schnell [Animé, mais pas trop vite] Lebhaft und sehr markirt [Animé et très marqué] Ruhiges Tempo, mit zartem Ausdruck [Tempo calme, avec une expression tendre] Lebhaft, sehr markirt [Animé, très marqué] Composition : octobre 1853. Création : octobre 1853, à Düsseldorf, avec Joseph Joachim à l’alto. Publication : février 1854, Leipzig, Breitkopf und Härtel. Durée : environ 14 minutes. Ces Märchenerzählungen, d’abord titrés Märchenphantasien (décidément…), sont crépusculaires par bien des aspects. Pas tant par leurs sonorités, non : seul le n° 3 assume ses accents de tendresse désolée, faisant dialoguer la clarinette et l’alto avec la plus belle délicatesse sur le fil changeant des doubles-croches du piano. Les autres se veulent plus que vivants (tous portent l’indication lebhaft, où l’on entend la racine de « Leben », « vie »), comme pour conjurer le mauvais sort, prenant par-ci des accents mozartiens, par-là des tournures presque héroïques. Mais les timbres, tout de même, délaissent le brillant pour le feutré des tessitures médium, en unissant la clarinette des Fantasiestücke op. 73 et l’alto des Märchenbilder op. 113. Et puis, surtout, les Märchenerzählungen sont composés lors du dernier mois fécond de Schumann, peu avant les Gesänge der Frühe pour piano, chants de l’aube qui seront finalement chants du soir. Joués deux fois durant ce même mois d’octobre 1853 (« une grande joie »), ces Récits de contes seront édités en février 1854 – juste avant que Schumann ne se jette dans le Rhin pour échapper à ses hallucinations. Angèle Leroy 11 Robert Schumann Märchenbilder en ré mineur pour alto et piano op. 113 Nicht schnell [Pas vite] Lebhaft [Animé] Rasch [Rapide] Langsam, mit melancholischem Ausdruck [Lent, avec une expression mélancolique] Composition : achevée le 4 mars 1851, à Düsseldorf. Dédicataire : Joseph von Wasielewski. Création : déchiffrage le 15 mars 1851, par Joseph von Wasielewski (alto) et Clara Schumann (piano) ; création publique le 12 novembre 1853 à l’Hôtel de l’Étoile d’Or à Bonn, par les mêmes interprètes. Durée : environ 15 minutes. Dans l’Opus 113 de 1851, Schumann exploite avec un rare bonheur les spécificités timbriques de l’alto. L’instrument lui semble particulièrement bien désigné pour évoquer le monde perdu de l’enfance, et on le retrouvera deux ans plus tard dans l’Opus 132, Märchenerzählungen, l’une des pages ultimes du compositeur, habitée elle aussi par les contes de fées. C’est la simplicité de la texture et de la phrase qui frappent dans le premier mouvement, où toujours l’accompagnement pianistique reste discret autant que simple. La forme est tournoyante, l’allure modérée, même retenue (pas vite, indique Schumann), le ton quelque peu mélancolique, entre ballade et berceuse. Tout semble s’animer dans le deuxième mouvement. Le compositeur y exploite largement le spectre de l’alto, depuis ses graves (qui donneront au discours son allure bondissante quand ils seront joués sur deux cordes) jusqu’à ses aigus traités dans de petits motifs tourbillonnants. Le troisième mouvement (rapide n’est alors qu’une traduction approximative de rasch) est d’essence fantastique. Cette page brève – plus fulgurante que miniature – est parcourue de tremblements, où l’alto fait merveille grâce à son timbre presque rêche. L’œuvre s’achève sur ce qui pourrait alors passer pour une berceuse si cette page terriblement mélancolique n’ignorait le réconfort. À cet égard, les dernières secondes de la partition sont exemplaires : un petit sursaut qui sonne comme trois points de suspension. Dominique Druhen 12 Robert Schumann Fantasiestücke pour piano op. 111 – extrait N° 1. Sehr rasch, mit leidenschaftlichem Vortrag [Très rapide, avec une interprétation passionnée] Composition : 1851. Publication : Robert Schumanns Werke, 1881-1893, Leipzig, Breitkopf und Härtel. Durée : environ 2 minutes. Avec les Fantasiestücke op. 111, composés en 1851, Schumann se penche à nouveau sur l’instrument de sa jeunesse, le piano, qu’il a fait chanter de façon presque exclusive durant les dix premières années de sa vie de compositeur (entre 1829 et 1839). Il retrouve le ton passionné qui était celui des Fantasiestücke op. 12, composées en 1837, et convoque le souvenir d’Eusebius et Florestan, ses deux « doubles », l’un tendre, l’autre sauvage. C’est ce dernier qui inspire le (court) premier pan de ce triptyque, tout bousculé de pressants triolets. Pour autant, il ne les nomme plus, préférant la même poésie diffuse que proposent ses contemporaines œuvres de musique de chambre : une poésie du son, affranchie des formes traditionnelles. Eugène Ysaÿe Berceuse de l’enfant pauvre op. 20 Durée : environ 4 minutes. Le virtuose du violon Ysaÿe ne dédaignait pas le violoncelle, dont il jouait parfois – très bien, dit-on – lors de soirées entre amis. Alexander Kniazev a donc transcrit plusieurs de ses œuvres, à l’origine pour violon et orchestre, pour son propre instrument : le célèbre Poème élégiaque op. 12, qui inspirera Chausson pour son propre Poème, mais aussi la Berceuse op. 20. Le court morceau, qui porte en épigraphe cette petite phrase : « L’enfant pauvre et chétif tristement s’endormait… », est profondément mélancolique ; à peine étoffé en son milieu, le discours rhapsodique, où l’on entend le lyrisme intense d’Ysaÿe, se déroule sur des harmonies postromantiques et s’achève dans une quasi-immobilité. Angèle Leroy 13 Introduction En ce jour de perfection, où tout vient à maturité et où la grappe n’est pas seule à dorer, un rayon de soleil vient de tomber sur ma vie : j’ai regardé derrière moi, j’ai regardé loin devant moi : jamais je n’ai vu, à la fois tant de choses, et si bonnes... Ce n’est pas en vain qu’aujourd’hui j’ai enterré ma quarante-quatrième année : je pouvais à bon droit l’enterrer – ce qui, en elle était vie est maintenant sauvé, est impérissable. L’Inversion de toutes les valeurs – les Dithyrambes de Dionysos, et, pour mon délassement, le Crépuscule des Idoles : tout cela, des présents de cette année, et même de son dernier trimestre ! Comment pourrais-je ne pas en éprouver de gratitude envers ma vie tout entière ? – Et c’est pourquoi je me conte ici ma vie... Extrait d’Ecce Homo Lettre à Reinhardt von Seydlitz à Reinhart von Seydlitz, au Caire Nice, pension de Genève, le 12 février 1888 Cher ami, Ce n’est pas un « silence orgueilleux » qui tout ce temps m’a tenu muet avec chacun ou presque, c’est bien plutôt un silence extrêmement découragé, celui de qui souffre et se fait une honte de trahir à quel point il souffre. Quand un animal est malade, il se cache dans sa tanière, la bête philosophe fait pareil. Il est si rare qu’une voix amicale parvienne encore jusqu’à moi. Je suis à présent seul, absurdement seul. Et, à force de lutte implacable et souterraine contre tout ce que les hommes ont jusqu’ici honoré et aimé, (ma formule pour désigner cela est « l’inversion de toutes les valeurs ») je suis moi-même devenu, imperceptiblement, quelque chose comme un terrier, quelque chose de caché que l’on ne trouve plus, même quand on s’épuise à le chercher. Mais personne ne s’y épuise plus... Entre nous soit dit, en deux mots, il n’est pas impossible que je sois le premier philosophe de notre époque, même peut-être encore un peu plus que cela, et pour ainsi dire quelque chose de décisif et de fatal qui se lève entre deux millénaires. On expie toujours une position aussi singulière – par un isolement toujours plus grand, toujours plus glacial, toujours plus tranchant. Et nos chers Allemands ! En Allemagne, bien que je sois dans ma quarante-cinquième année, et que j’aie publié environ quinze ouvrages (et, parmi eux, ce nec plus ultra, mon Zarathoustra), pas un seul de mes livres n’a été soumis à une seule discussion, fût-elle de médiocre intérêt. On s’en tire à présent avec des mots, « excentrique », « pathologique » « psychiatrique ». On ne se prive pas de me vilipender et de me calomnier ; dans les revues, savantes ou non, le ton est ouvertement hostile mais d’où vient que jamais personne ne proteste là contre ? Que jamais personne ne se sente blessé, lorsque je suis outragé ? Et pendant des années durant aucun réconfort, pas une goutte d’humanité, pas un souffle d’amour. 14 Pour parler avec la cruauté… Pour parler avec la cruauté de celui qui sait comme un libre penseur, je suis à l’école des émotions, c’est-à-dire que les émotions me dévorent. Une pitié atroce, une déception atroce, un sentiment atroce de fierté blessée – comment les supporterai-je plus longtemps ? Que dois-je faire ? Chaque matin je désespère de avoir comment je survivrai à la journée qui commence. Je ne dors plus ! A quoi cela sert-il de marcher huit heures par jour ! D’où viennent ces émotions violentes ! De grâce un peu de glace ! Mais où y a-t-il encore de la glace pour moi ? Ce soir je prendrai tant d’opium que j’en perdrai le jugement. Car c’est étrange, j’ai trop de jugement, mais il est au service exclusif de la raison. Où y a-t-il un être que l’on puisse vénérer ! Je vous connais tous si bien ! Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 C’est la nuit : maintenant toutes les fontaines… C’est la nuit : maintenant toutes les fontaines jaillissantes parlent plus fort. Fontaine jaillissante, mon âme l’est aussi. C’est la nuit : maintenant seulement s’éveillent tous les chants des amoureux. Et mon âme est aussi le chant d’un amoureux. Quelque chose d’inassouvi : d’inassouvissable, est en moi, qui veut se faire entendre. Un désir d’amour est en moi, qui parle le langage de l’amour. Je suis lumière : ah, que ne suis-je nuit ! Mais c’est ma solitude, qu’être de lumière encerclé. Ah, que ne suis-je obscur et plein de nuit ! Mamelles de lumière, oh, je vous téterais ! Vous aussi, je vous bénirais, scintillantes étoiles et vers luisants tout là-haut – vos lumineux présents me combleraient. Mais je vis dans ma propre lumière, je ravale les flammes qui s’échappent de moi. Je ne connais pas le bonheur de prendre; et j’ai souvent songé que voler, plus encore que prendre, est le vrai bonheur. C’est là ma pauvreté, que ma main ne se lasse pas de donner; de là vient mon envie, de voir des yeux pleins d’attente et des nuits illuminées par le désir. Oh, misère de ceux qui donnent ! Ténèbres jetées sur mon soleil ! Désir fou de convoiter ! Oh, fringale dans la satiété ! Ils acceptent mes dons : mais puis-je encore toucher leur âme? Il est un gouffre entre prendre et donner : et le gouffre le plus étroit est le plus impossible à franchir. Une faim naît de ma beauté : j’aimerais faire mal à tous ceux pour qui je resplendis, j’aimerais dépouiller ceux que je comble de présents – ainsi j’ai soif de cruauté. Retirant la main, lorsque déjà, vers elle, se tend la main, pareil à la cascade qui, dans sa chute, hésite encore et se retient : ainsi j’ai soif de cruauté. Telle est la vengeance ourdie par mon opulence, telle la perfidie qui, de ma solitude, sourd lentement. Mon bonheur de donner est mort à force de donner ! Ma vertu s’est lassée d’elle-même par son excès ! Qui donne toujours, son péril est de perdre pudeur : qui sans cesse répand, sa main, son cœur, à force de répandre, sont calleux. Mes yeux maintenant restent secs devant la honte des implorants : ma main s’est trop endurcie pour sentir encor trembler les mains comblées. Où sont les larmes de mes yeux, où, le tendre duvet de mon cœur ? Oh, solitude de tous ceux; qui illuminent ! 15 Dans l’espace désert gravitent maints soleils. Leur lumière parle à tous les obscurs : pour moi seul ils restent muets. Haine de la lumière pour ce qui luit : elle poursuit sa course, inexorablement. D’un cœur mauvais envers tout ce qui luit, froid envers tout soleil – ainsi gravite tout soleil. Pareils à la tempête, les soleils vont leur chemin; ils suivent leur implacable volonté, c’est là leur froid mortel. Oh, c’est vous seuls, les obscurs, les pleins de nuit, qui de tout, ce qui luit, tirez de la chaleur ! Aux mamelles de la lumière, vous seuls boirez le lait réconfortant. Hélas, c’est de la glace qui m’entoure, ma main se brûle à ce contact glacé ! Hélas, une soif est en moi, qui se languit de votre soif. C’est la nuit : pourquoi me faut-il être lumière? Et soif de tout ce qui est nuit ! Et solitude ! C’est la nuit : maintenant, comme une source jaillissant de moi, s’élance mon désir – c’est de parler que j’ai désir. C’est la nuit : maintenant toutes les fontaines jaillissantes parlent plus fort. Fontaine jaillissante, mon âme l’est aussi. C’est la nuit : maintenant seulement s’éveillent tous les chants des amoureux. Et mon âme est aussi le chant d’un amoureux ! Extrait de Ainsi parlait Zarathoustra, chapitre « Le Chant de la nuit », cité dans Ecce Homo (chapitre « Ainsi parlait Zarathoustra », paragraphe 7) Sur Lou Fin novembre-début décembre 1882 Chère Lou ne dites rien en votre faveur : j’ai déjà fait valoir plus de choses en votre faveur que vous ne pourriez le faire : et cela, vis-à-vis de moi-même et vis-à-vis des autres. La dureté est une vertu chez les êtres compatissants. Des êtres tels que vous ne peuvent être supportés par d’autres que s’ils ont un but élevé. (…) Peu m’importe d’avoir beaucoup souffert, il s’agit seulement de savoir si vous allez vous retrouver vous-même, ou non – je n’ai encore jamais fréquenté une personne aussi pauvre que vous l’êtes, riche dans l’exploitation des plus offrants, ignorante – mais perspicace, sans goût, mais naïve dans cette lacune, honnête et surtout dans le détail, généralement par défi ; malhonnête dans l’ensemble, pour ce qui est de l’attitude générale de l’âme (malade par excès de travail etc.), sans la moindre délicatesse pour ce qui est de prendre et de donner. Oui, j’étais fâché contre vous : mais pourquoi parler de ce détail? J’ai été fâché tous les 5 jours – et croyez-moi j’avais toujours de bonnes raisons. Mais comment pourrais-je vivre maintenant auprès des hommes si je ne savais pas surmonter mon dégoût à l’égard de maints aspects de l’homme? Je sais cela depuis longtemps : des personnes du genre de ma mère et de ma sœur doivent être mes ennemis naturels – il n’y a rien à y changer : la raison s’en trouve dans la nature des choses. Le fait de devoir fréquenter de telles personnes corrompt l’air que je respire et je dois faire de grands efforts sur moi-même. Ce ne sont pas tant les actions que les caractères qui m’offensent. Ma chère Lou prenez garde ! Si je vous écarte de moi maintenant, ce sera une terrible censure de tout votre être ! Vous avez eu à faire à un des hommes les plus indulgents et les mieux intentionnés : mais notez bien que 16 le dégoût est pour moi un argument suffisant contre tous les petits égoïstes et tous les petits jouisseurs. Je suis vaincu par le dégoût plus facilement qu’on ne le croit. Ravisez-vous, rappelez-vous à vous-même ! Je ne me suis jamais trompé sur personne : et il y a en vous cette aspiration à un égoïsme sacré qui est une aspiration à l’obéissance envers ce qu’il y a de plus haut – et vous l’avez confondue, en raison de je ne sais quelle malédiction, avec son contraire, l’appétit pillard du chat, de la vie pour le seul amour de la vie. Qui pourra encore vous fréquenter si vous lâchez la bride à tous les traits mesquins de votre nature ! Vous avez causé du tort, vous avez fait du mal – non seulement à moi mais à tous ceux qui m’aimaient – cette épée est suspendue au-dessus de vous. Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 (décembre 1882) Concernant Lou von Salomé L’incroyable résultat de cet été : Lou m’a rendu suspect aux yeux des miens et des Bâlois, qui me traitent à présent comme un homme aux intentions basses, et qui plus est, sournois – Voilà que Lou propage des ragots, par l’intermédiaire de Madame Gelzer et de ma sœur justement Lou ! C’est une cruauté du destin pitié enfer supporter la douleur; – un effort pour me dépasser moi-même prodigieux « un cerveau doué d’un rudiment d’âme » Le caractère d’un chat – d’une bête de proie qui joue les animaux domestiques les sentiments nobles comme traces de la fréquentation de gens nobles une volonté forte, mais sans grand objet sans zèle et sans pureté sans probité bourgeoise une sensualité cruellement fermée des enfants arriérés – conséquence d’un dépérissement et d’un retard de la sexualité Capable d’enthousiasme sans amour pour les hommes, mais aimant Dieu Besoin d’expansion rusée et très maîtresse d’elle-même en ce qui concerne la sensualité des hommes dénuée de cœur et incapable d’amour l’émotion toujours maladive et proche de la folie sans reconnaissance, sans pudeur à l’égard du bienfaiteur infidèle et trahissant tout un chacun devant n’importe qui incapable de politesse du cœur hostile à la pureté et à la netteté de l’âme sans pudeur dans la pensée toujours nue devant elle-même violente dans le détail incertaine sans « courage » grossière dans les questions d’honneur. Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 (décembre 1882) 17 Sur Lou (suite) À Paul Rée et Lou Andréas-Salomé (vraisemblablement à Berlin) mi-décembre 1882 Ne vous inquiétez pas trop des explosions de ma mégalomanie ou de ma vanité blessée : et même si par hasard je devais m’ôter la vie dans un de ces états, il n’y aurait pas grand-chose à regretter. Que vous importent mes chimères, je veux dire à vous et à Lou ! Surtout dites-vous bien tous les deux que je suis finalement un homme à moitié fou qui souffre de migraines, et que la solitude a définitivement égaré. J’en viens à cet avis sur la situation, un avis raisonnable à mon sens, après avoir absorbé par désespoir une incroyable dose d’opium. Mais au lieu que ce soit moi qui perde la raison, on dirait que c’est elle qui me vient enfin. (…) Demandez à Lou de tout me pardonner, je promets – seulement – de faire la même chose et plus souvent d’avoir les mêmes crises : je crois que j’aurai encore l’occasion de lui pardonner quelque chose. Il est beaucoup plus difficile de pardonner à ses amis qu’à ses ennemis. Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 (décembre 1882) À Paul Ree Sur Lou Mon cœur gémit pour Lou : elle a renoncé à tout but supérieur et à tout idéal – c’est pour moi quelque chose d’atroce et de triste. (…) Je n’ai jamais douté qu’un jour elle se purifiera, de quelque céleste manière, de la saleté de ces actions ignominieuses. Tout autre homme se serait détourné avec dégoût d’une telle fille je l’éprouvais aussi, mais je le surmontais toujours je me désolais d’assister à la dégénérescence d’une nature aux nobles dispositions et pour dire la vérité : j’ai versé d’innombrables larmes à Tautenburg, non sur moi-même mais à cause de Lou. C’est la pitié qui m’a joué ce tour. (…) Etrange ! J’ai cru qu’un ange m’avait été envoyé lorsque je me suis a nouveau tourné vers les hommes et la vie – un ange qui devait me soulager de maints, fardeaux, que la douleur et la solitude avaient rendus trop lourds, et avant tout un ange de courage et d’espoir pour tout ce qui m’attend maintenant Mais ce n’était pas un ange. Extrait de la Correspondance entre Nietzsche, Lou Andreas-Salomé et Paul Rée de l’année 1882 (décembre 1882) 18 Fou seulement ! Poète seulement ! Dans l’air clarifié, quand déjà la consolation de la rosée descend sur la terre, invisible, sans qu’on l’entende, – car la rosée consolatrice porte des chaussures fines, comme tous les doux consolateurs – songes-tu alors, songes-tu, cœur chaud, combien tu avais soif jadis soif de larmes divines, de gouttes de rosée, altéré et fatigué, combien tu avais soif, puisque, dans l’herbe, sur les sentes jaunies, les rayons du soleil couchant, méchamment, au travers des arbres noirs, couraient autour de toi, des rayons ardents et malicieux. « Le prétendant de la vérité ? Toi ? » – ainsi se moquaient-ils – Non ! Poète seulement ! une bête rusée, sauvage, rampante, qui doit mentir sciemment, volontairement, envieuse de butin, masquée de couleurs, masque pour elle-même, butin pour elle-même, cela – le prétendant de la vérité ?... Non ! Fou seulement ! Poète seulement ! parlant en images coloriées, criant sous un masque multicolore de fou, errant sur des mensongers ponts de paroles, sur des arcs-en-ciel mensongers, parmi de faux ciels errant, planant çà et là – fou seulement ! poète seulement ! Cela – le prétendant de la vérité ?... ni silencieux, ni rigide, lisse et froid, changé en image, en statue divine, ni placé devant les temples, gardien de seuil d’un Dieu : non ! ennemi de tous les monuments de la vertu, plus familier de tous les déserts que de l’entrée des temples, 19 pleins de chatteries téméraires, sautant par toutes les fenêtres, vlan ! dans tous les hasards, reniflant d’envie et de désirs ! Ah ! toi qui cours dans les forêts vierges, parmi les fauves bigarrés, bien portant, colorié et beau comme le péché, avec les lèvres lascives, divinement moqueur, divinement infernal, divinement sanguinaire, que tu cours, sauvage, rampeur, menteur… Ou bien, semblable à l’aigle qui regarde longtemps, longtemps le regard fixé dans les abîmes, dans ses abîmes… – oh ! comme il plane en cercle, descendant toujours plus bas, au fond de l’abîme toujours plus profond ! – Puis, soudain, d’un trait droit, les ailes ramenées, fondant sur des agneaux, d’un vol subit, affamé, pris d’appétit pour ces agneaux, détestant toutes les âmes d’agneaux, haineux de tout ce qui a le regard vertueux, l’œil de la brebis, la laine frisée, de tout ce qui est stupide et bienveillant comme l’agneau… Tels sont, semblables à l’aigle et la panthère, les désirs du poète, tels sont tes désirs, en mille masques, toi qui es fou, toi qui es poète ?... Toi qui vis l’homme, tel Dieu, comme un agneau, déchirer Dieu dans l’homme, comme l’agneau dans l’homme, rire en le déchirant – Ceci, ceci est ta félicité, la félicité d’un aigle et d’une panthère, la félicité d’un poète et d’un fou !... Dans l’air clarifié, quand déjà le croissant de la lune 20 glisse ses rayons verts, envieusement parmi la pourpre du couchant : ennemi du jour, glissant à chaque pas, furtivement, devant les bosquets de roses, jusqu’à ce qu’il s’effondrent pâles dans la nuit : ainsi suis-je tombé moi-même jadis de ma folie de vérité, de mes désirs du jour, fatigué du jour, malade de lumière, – je suis tombé plus bas vers le couchant et l’ombre : par une vérité brûlé et assoiffé – t’en souviens-tu, t’en souviens-tu, cœur chaud, comme alors tu avais soif. Que je sois banni de tout vérité ! Fou seulement ! Poète seulement ! Extrait des Dithyrambes de Dionysos 21 Billets de Turin Turin, 1er janvier 1889. À Catulle Mendès C’est pour faire un bien infini à l’humanité que je lui offre mes dithyrambes. Je les remets entre les mains du poète d’Isoline, le plus grand et le premier satyre vivant aujourd’hui – et pas seulement aujourd’hui… Dionysos Turin, 3 janvier 1889. À Meta von Salis-Marschlins Mademoiselle von Salis, Le monde est transfiguré, car Dieu est sur la terre. Ne voyez-vous pas comme tous les cieux exultent ? Je viens juste de prendre possession de mon royaume, je jette le pape en prison et je fais fusiller Guillaume, Bismarck et Stöcker. Le Crucifié Turin, 3 janvier 1889 À Cosima Wagner À la princesse Ariane, ma bien-aimée, C’est un préjugé que je dois être humain. Mais j’ai souvent vécu parmi les êtres humains et connais toutes les expériences que les êtres humains sont capables de faire, de la plus basse à la plus élevée. J’ai été Bouddha en Inde, Dionysos en Grèce – Alexandre et César sont mes incarnations, tout comme le poète Shakespeare, lord Bacon. A la fin j’ai encore été Voltaire et Napoléon, peut-être également Richard Wagner… Mais cette fois-ci, je viens comme le Dionysos victorieux, qui fera de la terre un jour de fête… Non que j’aie beaucoup de temps… Les cieux se réjouissent que je sois là… J’ai également été accroché sur la croix… Turin, 4 janvier 1889 À Peter Gast À mon maestro Pietro Chante-moi un chant nouveau : le monde est transfiguré et tous les cieux exultent. Le Crucifié 22 Turin, vers le 4 janvier 1889 À Franz Overbeck À l’ami Overbeck et à sa femme, Bien que vous ayez démontré jusqu’à maintenant une croyance limitée dans ma capacité à compter, j’espère pouvoir encore démontrer que je suis quelqu’un qui paie ses dettes – par exemple envers vous… Je viens de faire fusiller tous les antisémites… Dionysos Turin, 6 janvier 1889 À Jacob Burckhardt Cher Monsieur le Professeur, (…) Je vais partout en tenue d’étudiant, ici et là, je frappe sur l’épaule de quelqu’un et lui dis : siamo contenti ? Son dio, ho fatto questa caricatura… Demain arrive mon fils Umberto et la charmante Marguerite, que je recevrai comme vous, en bras de chemise. Paix à Madame Cosima… Ariane… De temps en temps on fait de la magie. Je fais mettre Caïphe dans les chaînes ; moi aussi j’ai été continuellement crucifié l’année dernière par les médecins allemands. Supprimé Guillaume, Bismarck et tous les antisémites. Vous pouvez faire de cette lettre tout usage qu’il vous plaira, pourvu qu’il ne me rabaisse pas aux yeux des Bâlois. Turin, 4 janvier 1889 À Cosima Wagner Ariane je t’aime. Dionysos Je vais parmi les hommes… Je vais parmi les hommes comme parmi des fragments du futur, de ce futur où plonge mon regard. Ma seule ambition de poète est de recomposer, de ramener à l’unité, ce qui n’est que fragment, énigme, effroyable hasard. Comment supporterai-je d’être homme, si l’homme n’est aussi poète et déchiffreur d’énigmes, et rédempteur du hasard ? Racheter tous ceux qui furent, et convertir tout « il y avait » en « c’est ce que j’ai voulu », cela, et cela seul, je l’appellerais rédemption. Extrait de Ainsi parlait Zarathoustra, chapitre « De la rédemption », cité dans Ecce Homo (chapitre « Ainsi parlait Zarathoustra », paragraphe 8) 23 Alexandre Kniazev et du Wigmore Hall de Londres, Mendelssohn avec Dmitri Makhtin Alexandre Kniazev étudie le ainsi qu’au Festival de Salzbourg et, et Boris Berezovsky sont parus à violoncelle au Conservatoire prochainement, au Lincoln Center de l’automne 2007. Cet enregistrement, de Moscou avec Alexander New York. Il a joué en mars 2009 au acclamé par la presse, a reçu le Prix Fedorchenko et l’orgue avec Galina Musikverein de Vienne avec Vladimir Echo. Le Concerto pour violoncelle de Kozlova. Il remporte de nombreux Fedoseyev, donné le Concerto de Dvořák avec l’Orchestre Symphonique prix, notamment au Concours Dvořák à la Salle Pleyel, et s’est Tchaïkovski de Moscou et Vladimir International de Violoncelle Gaspar produit au Festival de Montpellier Fedoseyev sort en mars 2009 sous Cassadó, au Concours International en juillet 2009 avec Evgueni Kissin le label Lontano / Warner Classics de Musique de Chambre de Trapani et Silvia Marcovici. Lors de la saison International. Parmi ses projets et au Concours International de 2010, Alexandre Kniazev donne les récents ou à venir, mentionnons des Pretoria en Afrique du Sud. Alexandre six Suites pour violoncelle seul de concerts au Musikverein de Vienne Kniazev a joué sous la direction de Bach à la Philharmonie de Saint- et en Allemagne avec l’Orchestre chefs d’orchestre tels qu’Evgueni Pétersbourg. Son enregistrement Symphonique Tchaïkovski de Svetlanov, Yuri Temirkanov, Mstislav de Schelomo d’Ernest Bloch, sous la Moscou et Vladimir Fedoseyev, Rostropovitch, Yuri Bashmet, Vladimir direction d’Evgueni Svetlanov avec avec le Philharmonia Orchestra et Fedoseyev, Maxim Chostakovitch, l’Orchestre Symphonique d’État de Maestro Vedernikov à Londres, aux Neeme Järvi ou Kurt Masur. Il a Russie, a été acclamé par la presse Folles Journées de Nantes et Tokyo, également joué avec l’Orchestre musicale internationale. Son disque au Japon puis à Paris aux côtés Royal Philharmonique de Londres, consacré à Max Reger a été primé d’Evgeny Kissin et Martha Argerich… l’Orchestre de la Radio Bavaroise, par le magazine Répertoire. Chez l’Orchestre Symphonique de Warner Classics International, il signe Plamena Mangova Göteborg, l’Orchestre Symphonique un disque consacré aux Suites pour Née en 1980, la pianiste bulgare d’État de Russie, l’Orchestre violoncelle seul de Bach et, en octobre Plamena Mangova obtient le 2e Philharmonique de Saint-Pétersbourg, 2004, il enregistre sous le même label Prix au Concours Reine Elisabeth l’Orchestre Philharmonique de le Trio n° 2 de Chostakovitch et le 2007, puis un Diapason d’or de La Haye, l’Orchestre National de Trio élégiaque n° 2 de Rachmaninov l’Année pour son premier CD dédié France, l’Orchestre Philharmonique avec Boris Berezovsky et Dmitri à Chostakovitch. Elle se produit dans de Prague… Il est régulièrement Makhtin, enregistrement qui reçoit un un vaste répertoire, du Baroque à la invité au Festival « Les Soirées de Diapason d’or ainsi que le Prix Echo. Décembre » de Moscou, organisé En trio avec Boris Berezovsky et Dmitri récital et musique de chambre, de par Sviatoslav Richter, ce dernier Makhtin, il enregistre par ailleurs un Tokyo à Saint-Pétersbourg, en passant l’ayant très fortement influencé. DVD consacré à Tchaïkovski (pièces notamment par la Corée du Sud et Ses partenaires de musique de pour piano, violon et violoncelle et les plus grandes scènes européennes, chambre sont Evgueni Kissin, Vadim Trio élégiaque « À la mémoire d’un telles la Philharmonie de Berlin, Repin, Plamena Mangova, Brigitte grand artiste »). Ce DVD a obtenu le Concertgebouw d’Amsterdam, Engerer, Boris Berezovsky, Dmitri un Diapason d’or. Il enregistre le Gewandhaus de Leipzig, la Makhtin et Nikolaï Lugansky. Il se également avec l’Orchestre de Philharmonie du Luxembourg, le produit également en trio avec Chambre de Moscou sous la direction Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Boris Berezovsky et Dmitri Makhtin de Constantin Orbelian un disque le Queen Elisabeth Hall de Londres, sur les prestigieuses scènes du réunissant les Variations Rococo, la Komische Oper de Berlin, le Concertgebouw d’Amsterdam, du l’Andante cantabile et des romances Théâtre du Châtelet, et des festivals Palais des Beaux-Arts de Bruxelles de Tchaïkovski. Les deux trios de prestigieux –La Roque-d’Anthéron, 24 musique contemporaine, en concerto, Verbier, Folles Journées de Nantes Outre son disque Chostakovitch en Romain Guyot et Tokyo, Santander, Radio France- solo, Plamena Mangova a gravé une Romain Guyot compte parmi les plus Montpellier, Menton… Plamena intégrale des œuvres pour violon brillants clarinettistes de la scène Mangova a suivi l’enseignement de et piano de Prokofiev avec Tatiana internationale. Il remporte en 1996 Marina Kapatsinskaya à l’Académie Samouil, de la musique de chambre – premier nommé – les prestigieuses de Musique d’État de Sofia, avant de Chostakovitch avec Natalia « Young Concert Artists International d’étudier à l’École Supérieure de Priscepenko, Sebastian Klinger et la Auditions » à New York, distinction Musique Reine Sofia de Madrid auprès soprano Tatiana Melnichenko, des de Dmitri Bashkirov. Elle a également qui le conduit à se produire aux œuvres de Beethoven, de Strauss avec États-Unis et au Japon en soliste et travaillé avec Abdel-Rahman El Bacha à l’Orchestre National de Belgique et en récital. À 16 ans, il est choisi pour la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Walter Weller, ainsi que le Concerto être clarinette solo de l’Orchestre des En master-classes, Plamena Mangova n° 1 de Brahms avec l’Orchestre Jeunes de l’Union Européenne sous la a reçu les conseils de musiciens National de Belgique et Walter Weller. direction de Claudio Abbado. Il étudie comme Leon Fleisher, Rosalyn Tureck, Nombre de ces enregistrements ont au Conservatoire de Paris (CNSMDP) Krystian Zimerman, Ralf Gothoni, été primés par la critique. La pianiste où il obtient deux premiers prix en András Schiff, Mauricio Fuks, Zakhar a participé à deux éditions du projet clarinette et musique de chambre. À Bron, Natalia Gutman et Teresa « Hand in Hand » à Bruxelles, soutenu 22 ans, il est nommé clarinette solo Berganza. Elle est lauréate du Festival par Martha Argerich et Médecins du de l’Orchestre National de l’Opéra de Juventus en France et d’importants Monde. En novembre 2009, elle a Paris pendant dix ans et, après avoir concours internationaux (Paloma été invitée à participer au concert en quitté ce poste, Claudio Abbado et O’Shea de Santander, Vittorio Gui l’honneur de la nouvelle Secrétaire Daniel Harding lui demandent d’être de Florence, Prix Granados d’Alicia Générale de l’UNESCO, Irina Bokova. clarinette solo du Mahler Chamber de Larrocha). Elle se produit avec Plamena Mangova a donné des Orchestra où il y restera de 2003 à des orchestres renommés, dont master-classes à plusieurs reprises, 2006. En janvier 2008, c’est l’Orchestre l’Orchestre Philharmonique de Tokyo, en Espagne, en Afrique du Sud, de Chambre d’Europe (COE) qui le l’English Chamber Orchestra, le au Japon, en Belgique (Chapelle choisit pour être clarinettiste solo. Sinfonia Varsovia, l’Orchestre National Musicale Reine Elisabeth) et en Romain Guyot mène une carrière de de Belgique, l’Orchestre National Bulgarie. Ses prochains engagements soliste à travers l’Europe entière, le de Lille, l’Orchestre National de l’amèneront à se produire, entre Japon, la Corée, l’Amérique du Sud, Montpellier, l’Orchestre Symphonique autres, à Varsovie avec le Sinfonia les États-Unis. Il se produit avec de de Saint-Pétersbourg, l’Orchestre de Varsovia et Kazuki Yamada, au nombreux orchestres tels l’English la RAI de Turin, l’Orchestre du MDR de Théâtre des Champs-Élysées pour Chamber Orchestra, le Sinfonia Leipzig…, sous la baguette de chefs son premier récital, en Norvège Varsovia, les Tokyo Mozart Players, tels que Sir Colin Davis, Emmanuel avec l’Orchestre Symphonique de l’Orchestre Philharmonique de Krivine, Jean-Claude Casadesus, Trondheim et Alexander Vedernikov, Radio France, l’Ulster BBC Orchestra, Dmitri Jurowski, Gilbert Varga, à Bruxelles avec l’Orchestre National et dans les plus importantes salles François-Xavier Roth… Chambriste de Belgique, au Suntory Hall de de concerts, notamment à New prisée, elle partage sa musicalité Tokyo avec l’Orchestre Symphonique York (92nd Street Y et Alice Tully avec des artistes comme Maria João Métropolitain de Tokyo… Elle fera Hall), Washington (Kennedy Center Pirеs, Boris Berezovsky, Augustin également ses débuts avec l’Orchestre et Bibliothèque du Congrès), Dumay, Pascal Moraguès, Alexei Philharmonique de Rotterdam sous Tokyo (Suntory Hall), Séoul (Arts Ogrintchouk, Alexandre Kniazev, la direction de Sir Andrew Davis Center), Paris (Cité de la musique), Nobuko Imai, le Quatuor Ysaÿe… dans le Concerto en sol de Ravel. Amsterdam (Concertgebouw), Berlin 25 (Philharmonie), Dublin (National la première fois à l’âge de 6 ans Bruch et Carl Reinecke avec Romeo Concert Hall), Belfast (Waterfront avec l’orchestre philharmonique Tudorache et Tonino Riolo ont été Hall et Ulster Hall), Moscou de sa ville natale. L’année d’après, il chaleureusement accueillis par la (Conservatoire et Musée Pouchkine), intègre l’École Centrale de Musique presse. Andreï Gridchuk a également Saint-Pétersbourg (Philharmonie)… de Moscou puis le Conservatoire, gravé les Sonates n° 1 et n° 2 de Passionné de musique de chambre, il étudiant notamment avec Yuri Nikolaï Roslavets. Il joue sur un alto partage régulièrement la scène avec Yankelevitch, Zinaida Gilels, Boris de Paolo Antonio Testore de 1750. des interprètes comme les pianistes Belenky, Fedor Druzinin et Yuri Myung-Whun Chung, Pierre-Laurent Bashmet, dont il est l’assistant Didier Sandre Aimard, Claire Désert, François- pendant plusieurs années. En tant Didier Sandre a joué au théâtre public Frédéric Guy, Christian Ivaldi, Roger que membre des Solistes de Moscou, et privé sous la direction de Bernard Muraro, Momo Kodama, Emmanuel il a joué dans les plus grandes salles Sobel, Patrice Chéreau, Antoine Vitez, Strosser ; les violonistes Isabelle Faust, du monde. Il est lauréat du Concours Jorge Lavelli, Luc Bondy, Jean-Pierre Ilya Gringolts, Gordan Nikolich, Régis d’Alto de l’Union Soviétique (1984) et Vincent, Jean-Pierre Miquel, Maurice Pasquier ; les violoncellistes Xavier du Concours Maurice-Vieux (1989), Béjart, Giorgio Strehler, Adrian Brine. Philipps, Marc Coppey, Jean-Guihen entre autres. Depuis, s’est produit en Il a reçu le Prix du Syndicat de la Queyras ; les quatuors à cordes Artis, tant que soliste avec des formations Critique pour ses interprétations dans Lindsay, Sine Nomine, Vanbrugh, comme l’Orchestre Philharmonique Le Mariage de Figaro, Madame de Ysaÿe, Renoir… Il a été membre du de Radio France, l’Orchestre Sade et Le Soulier de Satin, le Molière Quintette à vent Claude Debussy Symphonique de Hambourg, du meilleur acteur pour celle de avec lequel il a remporté les concours l’Orchestre de la Staatsoper de Berlin, Un mari idéal d’Oscar Wilde. Didier de Tokyo et de Munich (ARD) et l’Orchestre de la Staatskapelle de Sandre participe régulièrement à de fait partie de l’ensemble à vent Weimar, l’Orchestre Symphonique de nombreux concerts qui intègrent Paris-Bastille avec François Leleux Milan Giuseppe-Verdi ou l’Orchestre un récitant dans des œuvres de (hautbois), Laurent Lefèvre (basson) Philharmonique de Zagreb, sous répertoire (L’Histoire du Soldat, Le et Hervé Joulain (cor). Romain Guyot la direction de chefs comme Yuri Martyre de saint Sébastien, Egmont, s’intéresse au nouveau répertoire Bashmet, Rudolf Barshai, Marco Le Roi David, Les Sept Dernières pour clarinette. Il a assuré la création Boemi, Riccardo Chailly, Oleg Caetani, Paroles du Christ, Pierre et le loup, d’œuvres de Nicolas Bacri, Marc- Marek Janowski, Roman Kofman, etc.) ou conçus spécifiquement André Dalbavie, Philippe Hersant, Kent Nagano, Nicolas Pasquet, Ulf pour la scène (Une saison en Jean‑Christophe Marti et Schirmer, Christian Thielemann et enfer – Rimbaud-Liszt, Les Liaisons Philippe Leroux. Il a enregistré Krzysztof Penderecki. En musique de dangereuses – Laclos-Scarlatti, Peer une dizaine d’œuvres pour les chambre, il a pour partenaires Yuri Gynt – Ibsen-Grieg, etc.). Il a travaillé labels Harmonia Mundi, EMI et Bashmet, Boris Berezovsky, Pamela avec l’Orchestre de Paris, l’Ensemble Naïve. Romain Guyot est conseiller Frank, Steven Isserlis, Leila Josefowicz, intercontemporain, l’Orchestre artistique chez Buffet Crampon Mischa Maisky, Vadim Repin, Dmitry de Poitou-Charentes, l’Orchestre et Rico International, et, depuis Sitkovetsky ou le Quatuor Borodine, National de Lyon, l’Orchestre National 2009, professeur au Conservatoire entre autres. Il participe fréquemment d’Île-de-France, sous la direction de de Musique de Genève. à de nombreux festivals comme ceux Pierre Boulez, Myung-Whun Chung, de Verbier, Wasa, Tours ou Koblenz, David Robertson, Frans Brüggen, Andreï Gridchuk ainsi qu’à l’Auditorium du Louvre. Sylvain Cambreling, Jean-François Né en Russie à Irkoutsk, Andreï Ses enregistrements des trios pour Heisser, Jean-Claude Pennetier, Gridchuk se produit en public pour clarinette, alto et piano de Max Hervé Niquet, Michaël Levinas, Yoel 26 Levi, etc. Il travaille également avec des solistes tels que Abdel Rahman El Bacha, Alexandre Tharaud, Jeff Cohen, Michel Béroff, Marie-Josèphe Jude, Thierry Escaich, Pascal Amoyel, David Bismuth, Jean-François Zygel, Emmanuelle Bertrand, des formations de musique de chambre telles que le Quatuor Ludwig ou le chanteur François Leroux. Parmi les nombreux films pour la télévision et le cinéma auxquels il a participé, on se souvient de L’Allée du roi de Nina Companeez, Petits Arrangements avec les morts de Pascale Ferran, Conte d’automne de Éric Rohmer, Le Mystère Paul d’Abraham Segal, À la recherche du temps perdu d’après Marcel Proust de Nina Companeez. Il vient d’achever le tournage de Toute une nuit de Lucas Belvaux et a joué cet automne une pièce de Ronald Harwood, Collaboration, aux côtés de Michel Aumont au Théâtre des Variétés. Didier Sandre est chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres et chevalier dans l’ordre national du Mérite. 27 Et aussi… > CONCERTS > SALLE PLEYEL > MÉDIATHÈQUE MARDI 14 FÉVRIER, 20H SAMEDI 4 FÉVRIER, 20H Carl Loewe Der Nöck Prinz Eugen Edward Tom der Reimer Richard Strauss Vom künftigen Alter Erschhaffen und Beleben Und dann nicht mehr Im Sonnenschein Richard Strauss Allerseelen Die Nacht Morgen Heimliche Aufforderung Gustav Mahler Rückert Lieder En écho à ce concert, nous vous proposons… Giuseppe Verdi Les Vêpres siciliennes : Ouverture Don Carlo : « Tu che le vanità » Aïda : « Ritorna vincitor » La Force du destin : Ouverture La Force du destin : « Pace, pace, mio Dio ! » Francesco Cilea Adrienne Lecouvreur : « Io son l’Umile… » Giacomo Puccini Manon Lescaut : Intermezzo Manon Lescaut : « Sola, perduta, abbandonata » Amilcare Ponchielli La Gioconda : Ballet La Gioconda : « Suicidio ! » Thomas Quasthoff, baryton-basse Justus Zeyen, piano Orchestre National de Lille Evelino Pidò, direction musicale Eva-Maria Westbroek, soprano > À la médiathèque Coproduction Orchestre National de Lille, Salle Pleyel. Felix Mendelssohn Le Songe d’une nuit d’été La Première Nuit de Walpurgis > CITÉSCOPIE Accentus Ensemble Orchestral de Paris Laurence Equilbey, direction Mélanie Boisvert, soprano Angélique Noldus, mezzo Maximillian Schmitt, ténor Michael Nagy, baryton-basse MERCREDI 21 MARS, 20H Franz Liszt La Lugubre gondole n° 1 Sonate en si mineur Leoš Janáček Sonate « 1er octobre 1905 » Dans les brumes Sur un sentier recouvert Mikhaïl Rudy, piano The Quay Brothers, film original … d’écouter un extrait audio dans les « Concerts » : Trois pièces op. 94 de Robert Schumann par Céleste Zewald (clarinette) et Jaap Kooi (piano), concert enregistré à la Cité de la musique en 2004 • Märchenerzählungen de Robert Schumann par Paul Meyer (clarinette), Antoine Tamestit (alto) et Éric Le Sage (piano), concert enregistré à la Salle Pleyel en 2008 SAMEDI 10 DECEMBRE, DE 9H30 A 18H DIMANCHE 11 DECEMBRE, DE 10H À 16H La Folie Avec Jean-François Boukobza, Damien Colas, Hélène Pierrakos, Rémy Stricker, musicologues, Jean-Marie Fritz, professeur de littérature médiévale et Catherine Kintzler, philosophe … d’écouter avec la partition : Prélude, Choral et Fugue de César Franck par Jean-Claude Pennetier (piano) • Poème élégiaque d’Eugène Ysaÿe par la Nordwestdeutsche Philharmonie, Albrecht Laurent Breuninger (violon), Welisar Gentscheff (direction) • Trois romances op. 94 de Robert Schumann par Alexei Ogrintchouk (hautbois) et Leonid Ogrintchouk (piano) … de lire : Robert Schumann : le musicien et la folie de Rémy Stricker • La musique française de piano : Claude Debussy, César Franck, Gabriel Fauré, Emmanuel Chabrier, Paul Dukas par Alfred Cortot > MUSÉE Du 18 octobre au 15 janvier Exposition Paul Klee Polyphonies Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Ariane Fermont | Stagiaires : Christophe Candoni, Carolina Guevara de la Reza. Imprimeur BAF | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 VENDREDI 16 MARS, 20H > Sur le site Internet http://mediatheque.cite-musique.fr