Production de documentaires en Afrique Quel est le

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Production de documentaires en Afrique Quel est le
Production de documentaires en Afrique
Quel est le potentiel d’implication des télévisons locales ?
Selon Dominique OLIER, Coordinateur général d' Africadoc, l’implication des chaines de
télévisions locales dans la production de documentaires en Afrique est une réalité qui peut
être considérée à 3 niveaux.
Après le Louma 2010 (Projet subventionné par le Programme ACPFilms) de St-Louis du Sénégal,
qui vise à la création d’un marché international du documentaire africain, Dominique OLIER écrivait :
« Cette année quelque chose a basculé du côte de la professionnalisation des chaînes ». Deux
exemples sont particulièrement illustratifs. 7 télévisions publiques d'Afrique (Mali, Sénégal, Niger,
Bénin, Côte d'Ivoire, Cameroun et Congo Brazza) se sont dites prêtes à investir de l'argent en achat
de documentaires au point de mutualiser leurs achats pour faire baisser les tarifs. Du coté des
chaînes privées, un groupement d'achat s'est constitué afin d’acquérir des documentaires africains ou
sur l'Afrique. Et sur place au Louma, une offre d'achat d'un package de 20 films de 52' leur a été
proposée.
Cette nouvelle dynamique constitue pour Dominique OLIER, « un acte symbolique, encore
impensable il y a seulement un
an. » Il poursuit : « l'on peut
donc sans crainte reprendre
l'analyse que nous faisions en
Europe à la fin des années 80
qui s’applique aujourd’hui au
nouveau paysage audiovisuel
des télévisions africaines : qui
achète va préacheter et qui
préachète va coproduire. »
L’optimisme est permis souligne
t’il,
car
le
potentiel
d'investissement des télévisions
africaines
dans
les
films
documentaires est à considérer
comme possible en tenant
compte de 3 cas de figure : les
chaînes de télévision qui
interviennent dans des projets
Ph : Hyppolite / Play Film
de films comme diffuseurs ;
celles qui fournissent des
apports en industrie et en nature non négligeable (véhicule - autorisation de déplacement et tournage
- apport de techniciens) et enfin celles (bien que rares), qui y mettent un peu de numéraire.
Seuls diffuseurs et en même temps coproducteurs possibles actuellement en Afrique, les chaines de
télévision voient leur rôle dans les projets de coproduction monter incontestablement en puissance ;
toute chose qui offre une belle opportunité pour asseoir un développement de la diffusion/production
des films documentaires à venir.
Dans cette dynamique, les chaines de télévisions des États ACP trouveront auprès du Secrétariat
ACP un soutien capital. En effet, le nouveau « Programme ACP-UE d’appui au Secteur culturel ACP »
fait de la diffusion et la production télévisuelles, une des priorités de son volet soutien au secteur
cinématographique et audiovisuel. Un appel à propositions, sera lancé dans quelques semaines,
visant entre autres, à renforcer l’accès aux marchés locaux, régionaux, intra-ACP, des programmes
audiovisuels ACP.
Par Moussa Sawadogo