Rue Frontenac - Supertramp – De l`ennui à l`extase
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Rue Frontenac - Supertramp – De l`ennui à l`extase
Rue Frontenac - Supertramp – De l'ennui à l'extase Écrit par Philippe Meilleur Jeudi, 16 juin 2011 23:57 - Mis à jour Samedi, 18 juin 2011 16:53 Face à un parterre plutôt calme, Supertramp a donné un spectacle étrange et, avouons-le, plus ou moins réussi jeudi soir au Centre Bell. La soirée s'annonçait mystérieuse avant même d'entrer au Centre Bell. Devant les portes, on distribuait des pamphlets célébrant le génie créatif de... Roger Hodgson, l'ex-meneur de Supertramp ! On y précisait que malgré sa brouille avec ses anciens potes, ce bon vieux Roger était toujours en forme et se produisait encore dans les grandes salles de l'Amérique. Quel effronterie de la part du bonhomme ! Sérieusement, c'est l'une des choses les plus bizarres que j'ai vu aux abords d'un concert rock. Même Axl Rose n'oserait pas faire ça. Les quinze premières minutes du spectacle ont été franchement ennuyantes. Vous savez, ce moment précieux et incontournable pendant lequel la foule défonce la plafond de l'aréna tellement elle applaudit fort l'arrivée des vedettes? {photovault:photovault_library/originals/2011/06/16/60802a0dca844825b28619b8f21f0b72.jpg|phot Peu généreux en paroles, le groupe l'a été en nombre de chansons interprétées. Photo Alain Décarie Eh ben, il n'a pas eu lieu. Les lumières se sont éteintes, quelques applaudissements polis ont jailli... Et puis, plus rien. Qu'une dizaine de musiciens jammant You Started Laughing devant 9500 fans muets. Jamais entendu une levée de rideau aussi silencieuse que celle-là. Jamais. Même la crowd de Celtic Woman à la Place des Arts aurait été plus bruyante que ça. Faut dire qu'il n'y avait pas grand chose à célébrer sur cette grande scène. Le «décor» était savamment constitué d'un rideau noir derrière lequel se camouflait – roulements de tambour – un écran vidéo. Trois rangées de lumières au plafond, une autre derrière le batteur. That's it. 90$ dans les rouges pour ça? C'est un scandale. 1/3 Rue Frontenac - Supertramp – De l'ennui à l'extase Écrit par Philippe Meilleur Jeudi, 16 juin 2011 23:57 - Mis à jour Samedi, 18 juin 2011 16:53 Et c'était tellement ennuyeux dans les premiers instants que la plupart des spectateurs de la section 123 ont passé cinq minutes à engueuler deux filles qui osaient se tenir debout. L'intervention du gars de la sécurité s'est attiré presque autant d'encouragements que le premier solo de guitare de la soirée! Doux réveil Mais il serait injuste de ne pas noter qu'après Breakfast In America, une demi-heure plus tard, le Centre Bell s'est réveillé petit à petit. From Now On et Give A Little Bit ont provoqué de belles réactions et, l'instant de quelques couplets, ce qu'il reste de Supertramp a été en osmose avec son public. Downstream , livrée piano-voix, était aussi réussie. Les solos étaient tous bien foutus, surtout quand le lead revenait au piano, et les voix étaient très claires. Peu généreux en paroles, le groupe l'a été en nombre de chansons interprétées, la soirée frisant les deux heures sans interruption. Pour ça, chapeau. {igallery id="7581" cid="201" pid="1" type="classic" children="1" showmenu="1" tags="" limit="30"} Des photos d'Alain Décarie Dans une étrange décision éditoriale, toutefois, le groupe a regroupé ses gros hits – je parle de School , Crime Of The Century et Dreamer – à la toute fin du concert, au rappel. M'est avis qu'il aurait fallu gâter davantage ce public; il fallait être trrrès patient pour parvenir jusqu'au bout de ces deux heures de spectacle sans décrocher. Quand tu roules ta bosse depuis 35 ans, pas besoin d'adopter les stratégies d'un one hit wonder sur la pente descendante... 2/3 Rue Frontenac - Supertramp – De l'ennui à l'extase Écrit par Philippe Meilleur Jeudi, 16 juin 2011 23:57 - Mis à jour Samedi, 18 juin 2011 16:53 Avant d'arriver à bon port, les fans ont eu droit à It's Raining Again, Take The Long Way Home, Bloody Well Right et The Logical Song . L'ambiance s'est améliorée en chemin et, tranquillement, chanson par chanson, Supertramp nous a rappelé pourquoi, deux éternités après sa conception, il attire encore quelques milliers de fans à Montréal. Le solo qui a conclu Another Man's Woman a été dignement ovationné et la foule s'est levée d'un bond monolithe lorsque les dernières notes de Crime of the Century se sont évaporées dans les hauteurs de l'amphithéâtre. Mieux vaut tard que jamais, comme on dit... 3/3