Méthodes d`approximation des calculs en solutions aqueuses
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Méthodes d`approximation des calculs en solutions aqueuses
Méthodes solutions aqueuses page 1/8 Méthodes d’approximation des calculs en solutions aqueuses I Introduction Les réactions en solutions aqueuses au programme sont peu nombreuses (4 types), mais peuvent se combiner entre elles. De plus le nombre de constituants d’une solution peut être élevé. On arrive vite à des systèmes d’équations non linéaires qui conduisent à des équations d’ordre n élevé (n = 3 pour un seul acide faible par exemple). L’esprit du programme n’est pas de se diriger vers une résolution exacte du système d’équation, mais de développer un sens chimique qui permet de faire des approximations légitimes et astucieuses. Cela prend du temps et demande de la pratique. Ce document rappelle quelques méthodes d’approximation classiques, et les applique aux systèmes chimiques acido-basiques les plus fréquents. Pour les systèmes où ont lieu complexation, précipitation, redox, les méthodes vues ici restent valables. II Les pré-requis (résumé du cours) La difficulté qu’éprouve le débutant en solution aqueuse vient de ce qu’il faut maitriser les outils de base du cours, afin de les utiliser au bon moment, et de façon pertinente. Si les points suivants ne sont pas assimilés, l’élève aura du mal à résoudre les problèmes classiques et moins classiques, et aura la sensation d’être perdu. 1 ) Expression de la LAM (loi d'action de masse) pour un équilibre quelconque On se rappellera que dans un premier temps, la LAM s’exprime en fonction des activités, qui prennent des valeurs différentes selon que le corps est solide, gazeux, dissout, ou est le solvant. Savoir exprimer la constante d’équilibre d’une réaction composée d’autres réactions. 2 ) Autoprotolyse de l’eau Dans l’eau, quelque soit le système, il y aura au moins les espèces H 2O, H3O+, OH-, liées par les relations fondamentales : Ke = h oh et pH + pOH = pKe On doit connaître les relations suivantes : neutralité : h = oh ; pH = pOH = ½ pKe approximation oh << h (soit oh h/10) pH 6,5 approximation h << oh (soit h oh/10) pOH 6,5 ; pH 7,5 3 ) Acide faible - acide fort- base faible - base forte a) Définition du Ka d’un acide faible à partir de la réaction précise AH + S A- + SH+ S désigne le solvant (l’eau dans ce cours) Plus l’acide AH est fort, plus la base A- est faible et plus pKa est faible Plus la base A- est forte, plus AH est faible et plus pKa est grand De même pour la définition précise de Kb et relation pKa + pKb = pKe b) Un acide AH est dit « fort » (HCl, HNO3, 1ère acidité de H2SO4, etc…) s’il réagit totalement sur l’eau, pour donner H+. Son pKa est alors < 0 et on ne le donne pas dans l’énoncé. On estime que l’acide fort AH n’existe pas du tout dans l’eau. Conséquence : on ne doit donc jamais voir [AH] dans les équations (ex : [HCl]) Une base B est dite « forte » (NaOH…) si elle réagit totalement sur l’eau. Son pKb est alors < 0 (soit pKa>14) et on ne le donne pas dans l’énoncé. On estime que la base B n’existe pas du tout dans l’eau. Conséquence : on ne doit donc jamais voir [B] dans les équations (ex : [NaOH]) c) Echelle d’acidité (EA) C’est le graphe vertical où l’on porte pKa vers le haut, et les acides (les donneurs de H+) à droite. Cela permet de classer les acides par force croissante vers le bas, et les bases par forces croissante vers le haut. On retiendra l’action d’un couple A1H/A1- (pKa1) sur un autre A2H/A2- (pKa2). Il faut savoir calculer rapidement la constante de l’équilibre résultant. (attention : est donné ici le cas où tous les coefficients stœchiométriques sont 1, il faut retrouver la formule si ce n’est pas le cas) : A1H + A2- A1- + A2H K K a1 le Ka au numérateur est celui de l’acide du 1er membre Ka2 Méthodes solutions aqueuses page 2/8 d) Domaine de prédominance (DP) C’est le graphe horizontal où l’on porte le pH vers la droite, et les différentes domaines de prédominance des espèces, selon le pH. Les domaines hachurés sont des zones du pH où aucune espèce n’est prédominante devant toutes les autres. e) Coefficients de répartition Ce sont les pourcentages des espèces. Ces coefficients s’expriment en fonction de h et des Ka i. Les courbes des i en fonction du pH sont des représentations plus détaillées et graphiques des DP. A savoir : deux courbes i et i+1 (successives), se coupent en un point d’abscisse pH = pKa (ne pas se tromper de pKa) III Deux méthodes d’approximation 1 ) Les équations algébriques a) Ecriture du système On peut distinguer les équations sommes (linéaires) : CM et CC les équations produits (non linéaires) : LAM L’ensemble constitue un système non linéaire de n équations à n inconnues, les inconnues étant : * les [] des espèces dissoutes * les nombres de mole des espèces solides * les pressions partielles des gaz L’élève peut avoir des difficultés à écrire ces équations car : * il faut avoir une idée très précise de la liste complète des espèces dans l’état final (équilibre) * ne pas écrire de [] pour les précipités ou les solides, mais n/V * bien voir dans l’énoncé s’il n’y a pas une dilution à cause de différents volumes ajoutés * il y a souvent une erreur de coefficients, par exemple dans CC, l’espèce SO42- qui porte deux charges – par ion, se voit affectée d’un coefficient 2 : h + … = oh + .. + 2 [SO42-] De même dans la CM de l’élément Ag, l’espèce solide Ag3PO4 qui porte 3 atomes de Ag par molécule, s’écrira : [Ag+]+ … + 3 n(Ag3PO4)/V + … = … b) Résolution approximative du système On admettra qu’il n’y a mathématiquement qu’une seule solution au système ayant un sens physique (un seul pH, etc…) L’approximation est basée sur le schéma suivant : Validation de l’hypothèse initiale (important) Hypothèse initiale On peut supposer pour une solution d’acide faible par exemple, que le pH va être dans telle ou telle zone de son DP. Résolution du système en faisant les approximations basées sur l’hypothèse initiale Si l’hypothèse est vérifiée, la solution est trouvée. Il ne reste plus qu’à calculer l’état complet du système (selon ce que demande l’énoncé) Sinon, il faut reprendre le calcul en partant d’une meilleure hypothèse. 2 ) Méthode de la réaction prépondérante (RP) Si, dans un système chimique quelconque, une réaction a sa constante d’équilibre nettement plus grande que celle des autres réactions (facteur 1000 au moins), cette réaction décrit, à elle seule, l’ensemble du système. On l’appelle la réaction prépondérante (RP). Pour résoudre le système, il faut donc savoir trouver les réactions du système (en se servant de l’EA) et calculer leur constante d’équilibre. Si une RP se dégage des autres réactions, il suffira souvent de dresser son tableau d’avancement. Ce tableau donnera des informations utiles qui permettront de terminer le calcul. On notera que : * la validation du résultat demande de prouver que telle réaction (R) est négligeable devant le RP. Cela se fait en montrant que l’avancement (R) est très faible devant celui de la RP. Cette validation est parfois difficile à faire. * la RP n’existe pas forcément (il peut y avoir plusieurs réactions d’ampleur similaire) Pour ces raisons, il sera parfois nécessaire d’utiliser la méthode RP en parallèle avec le système d’équations algébriques du système. Méthodes solutions aqueuses page 3/8 IV Quelques calculs classiques Sont vu ici seulement quelques exemples d’application très fréquents. Il sera bon, en plus de comprendre les approximations et de savoir les refaire, d’apprendre les résultats encadrés. 1 ) pH d’un acide fort ou d’une base forte Enoncé Calculer le pH d’une solution d’acide chlorhydrique de concentration c. Equations CM pour « Cl » : [Cl-] = c (1) ; CC : h = oh + [Cl-] (2) ; Autoprotolyse : Ke = h oh (3) C’est un système de 3 équations à 3 inconnues ([Cl -], h, oh), conduisant à une simple équation du second degré en h : h = Ke/h + c Approximation classique : On suppose que pH 6,5, ce qui permet de négliger oh devant h dans (2), d’où h = c pH = pc Vérification de l’hypothèse : il faut que pc 6,5 soit c 10-6,5 M Si on ne fait pas la vérification on se retrouve avec un pH = 8 pour une solution d’acide c = 10-8 M, alors que bien sûr le pH doit être < 7 ! Pour les bases fortes (NaOH), on obtient de même : pOH = pc d’où pH = 14 - pc si c 10-6,5 M 2 ) pH d’un monoacide faible ou d’une monobase faible Enoncé Calculer le pH d’une solution d’acide faible AH de concentration c, et de pK a donné Equations CM pour « A » : [AH] + [A-] = c (1) ; CC : h = oh + [A-] (2) ; Autoprotolyse : Ke = h oh (3) ; couple AH/A- : Ka = h[A-]/[AH] (4) C’est un système de 4 équations à 4 inconnues ([AH], [A-], h, oh), conduisant à une équation de degré 3 en h. Selon la valeur de pKa se dégagent dans le DP différentes zones d’approximation. Voici deux exemples de DP : pKa-1 pKa+1 7 6,5 AH ADP (cas où pKa est faible, acide assez fort) : I II III IV pKa-1 pKa+1 7 AH ADP (cas où pKa est plus grand, acide plus faible) : I II III pKa+1 6,5 7 pKa-1 AH ADP (cas où pKa >> 7 , acides très faibles) : I II etc… Dans tous les cas, le pH sera < 7 La suite est l’étude du premier cas seulement (pKa faible, acide assez fort). a) Approximation classique n°1: valable quand l’acide est assez concentré On suppose le pH dans la zone I, soit pH pKa-1 et donc aussi pH 6,5 On peut donc négliger [A-] devant [AH] dans (1) ainsi que oh devant h dans (2). En reportant dans (4) on obtient h K a c soit pH = ½ (pKa + pc) Vérification de l’hypothèse : Il faut vérifier que pH pKa – 1, cela donne, après calcul pc pKa-2 soit c suffisamment grand. b) Approximation classique n°2: valable quand l’acide est plus dilué On suppose le pH dans la zone II, soit pH dans la zone hachurée, mais encore pH 6,5 On garde [A-] et [AH] dans (1), mais on néglige oh devant h dans (2). h2 En reportant dans (4) on obtient K a c’est une équation du 2nd degré en h. ch Vérification de l’hypothèse : Il faut simplement vérifier pH 6,5 c) Approximation classique n°3: valable quand l’acide est très dilué On suppose le pH dans la zone III, soit pH pKa +1 et pH 6,5 On néglige [AH] devant [A-] dans (1), ainsi que oh devant h dans (2). On obtient h = c et pH = pc Vérification de l’hypothèse : il faudra pc pKa+1 et pc 6,5 Dans ce cas, l’acide se comporte comme un acide fort (dissociation quasi-totale) pH pH pH Méthodes solutions aqueuses page 4/8 d) Approximation n°4: valable quand l’acide est encore plus dilué On suppose le pH dans la zone IV, soit pH pKa +1 et pH 6,5 On néglige [AH] devant [A-] dans (1), on garde h et oh dans (2). On obtient l’équation du second degré h = Ke/h + c comme dans le cas de l’acide fort très dilué (voir 1) Vérification de l’hypothèse : il faudra vérifier si pH pKa+1 et pH 6,5 Dans ce cas également, l’acide se comporte comme un acide fort. e) Pour le cas des bases , prendre le problème de façon symétrique en travaillant sur pOH au lieu de pH et pKb au lieu de pKa. Par exemple une formule classique (similaire au cas a) est : pOH = ½ (pKb + pc) soit pH = 14 - ½ (pKb + pc) avec pc pKb-2 3 ) pH d’un polyacide faible ou d’une polybase faible Enoncé : Prenons le cas d’un diacide AH2, de pKa1, pKa2 et de concentration c. Equations CM pour « A » : [AH2] + [AH-] + [A2-]= c (1) ; CC : h = oh + [AH-] + 2 [A2-] (2) ; (attention au coefficient 2) Autoprotolyse : Ke = h oh (3) ; couple AH2/AH- : Ka = h[AH-]/[AH2] (4) ; couple AH-/A2- : Ka2 = h[A2-]/[AH-] (5) Ce qui donne 5 équations à 5 inconnues ([AH2], [AH-], [A2-], h, oh). pKa-1 pKa+1 pKa-1 pKa+1 AHA2Limitons nous à cet exemple de DP : AH2 I V II III IV Arrivé à ce point, vous devriez avoir un peu plus de facilité, aussi les calculs qui suivent sont moins détaillés : pensez à vérifier vos approximations a) Approximation n°1 : pH zone I dans (1) : on néglige [AH-] et [A2-] devant [AH2] dans (2) : on néglige [A2-] devant [AH-] (garder [AH-]) et oh devant h on reporte dans Ka1 ce qui redonne la relation vue pour le monoacide : soit pH = ½ (pKa1 + pc) si pc pKa1-2 Seule la première acidité intervient, le diacide se comporte comme un monoacide. b) Approximation n°2 : pH zone II Là encore on retrouve l’équation K a1 h2 du monoacide (la 2ème acidité n’intervient ch toujours pas) c) Approximation n°3 : pH zone III Ici la première acidité est totale et la 2ème n’intervient pas encore : pH = pc d) Approximation n°4 : pH zone IV La 2ème acidité commence à se faire sentir (apparition de A2-) dans (1) : on néglige [AH2] devant [AH-] et [A2-] : [AH-] + [A2-]= c (1’) dans (2) : on néglige oh devant h : h = [AH-] + 2 [A2-] (2’) On exprime en fonction de h et c, [AH-] et [A2-] grâce à (1’) et (2’) , puis on reporte dans Ka2. h( h c ) Cela donne l’équation du second degré en h : K a 2 2c h On remarquera que cette équation impose à h d’être dans l’intervalle [c, 2c], ce qui signifie que la quantité de H+ libérés est plus grande que si on avait un monoacide fort de concentration c (en effet la 1ère acidité s’est totalement libérée et la 2ème partiellement), et moins grande que si on avait un monoacide fort de concentration 2c (car la 2ème acidité n’est que partielle) e) Approximation n°5 : pH zone V Ici les deux acidité se sont libérées : : pH = p(2c) = pc-log2 f) Approximation n°5 : pH zone VI Comme un acide fort très dilué de concentration 2c : h = Ke/h + 2c g) Pour les polybases, procéder de façon symétrique et calculer pOH puis pH = 14 – pOH 7 6,5 VI pH Méthodes solutions aqueuses page 5/8 4 ) pH d’un ampholyte Un ampholyte est une espèce à la fois acide et basique. Un exemple d’ampholyte est toute espèce intermédiaire dans un polyacide / polybase. Considérons par exemple le diacide AH2, de pKa1 = 3, pKa2 = 6: l’espèce AH- est un ampholyte. Enoncé Calculer le pH d’une solution de HANa de concentration c. On remarquera que la solution de l’ampholyte AH- est toujours accompagnée d’un contre ion (ici le cation Na+) Cet exercice est très bien traité par la méthode RP, exposée dans ce qui suit. OHH2O On commence par former l’EA. On y souligne les espèces présente dans l’état 14 initial, en quantité appréciable (ne pas souligner par exemple OH- qui bien que A2AHprésente dans l’eau, a une concentration très faible 10 -7 M) pKa2 On en déduit la liste des réactions ayant lieu dans le système, en commençant par AH2 celle de plus grande constante d’équilibre (ça sera la RP), c’est-à-dire l’action de AH pK a1 l’acide le plus fort sur la base la plus forte. On calcule soigneusement les H2O H3O+ constantes d’équilibre associée à ces réactions. 0 (1) 2 AH- H2A + A2K1 = Ka2/Ka1 = 10-3 (2) AH- + H2O A2- + H3O+ K2 = Ka2 = 10-6 (3) AH + H2O AH2 + OH K3 = Kb1 = Ke/Ka1 = 10-11 (4) 2 H2O H3O+ + OHK4 = Ke = 10-14 Par suite , RP = (1). On en dresse un tableau d’avancement : (1) 2 AH- H2A + A2c 0 0 c-2x x x x2 Il est possible de calculer x qui vérifie la LAM de (1) : K1 c 2x Mais ce n’est pas nécessaire, il suffit de remarquer qu’à l’équilibre [H2A] = [A2-] (relation I) Le calcul se termine en faisant le produit de Ka1 et Ka2 : h[AH - ] h[A 2- ] K a1 K a 2 h 2 par suite h K a1 K a 2 soit pH = ½ (pKa1 + pKa2) = 4,5 [AH 2 ] [AH ] Vérification de l’hypothèse Ici , l’hypothèse est que l’on peut négliger l’avancement des réactions (2) (3) (4), ce qui peut être un peu obscur. Utilisons les équations algébriques pour bien maîtriser les approximations faites : CM pour « A » : [AH2] + [AH-] + [A2-]= c (1) ; CM pour « Na » : [Na+]= c (2) ; (Na+ est indifférent) CC : h + [Na+] = oh + [AH-] + 2 [A2-] (3) ; (attention au coefficient 2, et ne pas oublier Na+) Autoprotolyse : Ke = h oh (4) ; couple AH2/AH- : Ka = h[AH-]/[AH2] (5) ; couple AH-/A2- : Ka2 = h[A2-]/[AH-] (6) Ce qui donne 6 équations à 6 inconnues ([AH2], [AH-], [A2-], [Na+], h, oh), Représentons le DP. 5 7 2 4 AH2 AHA2- pH Le pH obtenu précédemment est dans la zone III de prédominance de la forme I V II III IV ampholyte AH-. 2Il s’agit ici d’obtenir une relation entre espèce minoritaires ([AH 2], [A ]). Pour cela, AVANT de faire des approximations, effectuons des combinaisons des équations pour éliminer les grandeurs majoritaires ([AH-], [Na+], c). (1) + (3) - (2) : [AH2] + h = [A2-] + oh (relation II) Cette relation II , obtenue sans aucune approximation, est à comparer à la relation I obtenue par la méthode RP, et permet de voir les approximations qui ont été faites, afin de les vérifier. Il faut montrer que h [AH2]/10 h est connu (h = 10-pH) il reste à calculer l’espèce minoritaire [AH2]. Cela ne peut pas se faire avec les équations sommes (dans lesquelles les petites espèces sont écrasées par les grandes), mais avec les équations produits, ici le Ka1. L’équation (1) donne après approximation : [AH-] = c (toute la matière est sous la forme ampholyte à ce pH) h[ AH - ] h[ AH - ] hc Par suite , K a1 soit [ AH 2 ] [ AH 2 ] K a1 K a1 Méthodes solutions aqueuses Il suffit de vérifier que h page 6/8 hc soit c 10 K a1 10 2 M 10 K a1 (note : il faut également vérifier que oh [A2-]/10 , ce qui est le cas) On retiendra le pH d’un ampholyte : pH = ½ (pKa1 + pKa2) si c est suffisamment grand Note : la formule semble ne pas dépendre de c. Bien sûr ce n’est pas le cas. Par exemple si on fait c = 0, le pH vaudra 7 (eau pure). C’est dans la vérification que l’on voit l’influence de c, elle est à faire soigneusement en fonction des cas qui se présentent. 5 ) Mélanges d’acides et/ou de bases La méthode de la RP est souvent la plus rapide. En voici deux exemples. OH- H2O 14 a) Mélange de 2 acides Enoncé : Mélange de v1 = 5 mL d’acide HCl (c1 = 0,1 M) , et de v2 = 15 mL d’acide faible AAH 3 AH (c2 = 0,2 M, pKa = 3) On remarque de suite que les concentrations des expèces dans l’état initial ne correspondent pas à c1 et c2, à cause de la dilution (on ajoute des volumes). H2O H3O+ La première chose à faire est de calculer les concentrations initiales, c’est-à-dire avant 0 réaction , mais après mélange. Concentration de HCl réellement introduite dans le système: c1’=c1v1/( v1+v2) ; c1’= 2,5 10-2 M Concentration de AH réellement introduite dans le système: c2’= c2v2/( v1+v2) ; c2’= 1,5 10-1 M On représente l’EA en soulignant les espèces présentes, on en déduit les réctions : (1) : H3O+ + H2O H2O + H3O+ K1 = 1 (2) : AH + H2O A- + H3O+ K2 = Ka = 10-3 (3) : Autoprotolyse de l’eau (Ke = 10-14) Supposons, ce qui est légitime, que RP = (1). Cette réaction ne change pas les concentrations du système , c’est donc l’état final, par suite h = c1’ ; pH = pc1’ = 1,6 Vérification de l’approximation Ici, nous avons négligé la réaction (2) , c'est-à-dire les H+ apportés par AH devant ceux apportés par HCl. Passons aux équations algébriques pour bien voir la nature des approximations qui ont été faites. CM pour « A » : [AH] + [A-] = c2’ (1) CM pour « Cl » : [Cl-] = c1’ (2) CC : h = oh + [A-] + [Cl-] (3) Autoprotolyse : Ke = h oh (4) ; ; couple AH/A- : Ka = h[A-]/[AH] (5) Le pH est bien acide, on peut négliger oh devant h dans (3) qui devient : h = [A-] + c1’ (3’) montre bien qu’en réalité, les H+ proviennent en plus de la dissociation de l’acide fort (terme c1’), également de la dissociation de AH (terme [A-]). Il faut vérifier que [A-] c1’/10. Il faut donc calculer [A-]. Comme le pH = 1,6 pKa -1, l’espèce AH prédomine, on a donc [AH] = c2’ (d’après 1) Il ne faut pas répondre [A-] = 0 pour autant ! Règle : les espèces minoritaires se calculent grâce aux équations produits (et non somme, équations dans lesquelles elles disparaissent, écrasées par les espèces majoritaires) On utilise le Ka du couple, ce qui donne : [A-] = [AH]Ka/h = c2’ Ka / h = 6,00 10-3 M. Par suite [A-] n’est pas inférieur à c1’/10 = 2,50 10-3 M et le calcul n’est pas validé. L’idée de départ (RP=1), bien que légitime (un acide fort donne en général plus de H + qu’un acide faible), ne l’est pas ici car AH est plus abondant (et son pK a n’est pas si petit) Toutefois, le calcul pH = 1,6 n’est pas perdu, en fait le pH réel va être inférieur à 1,6 puisque AH donne aussi des H+ (non comptés dans le 1er calcul). Ainsi, on est sûr d’avoir un pH dans le DP de AH, la formule [A-] = [AH]Ka/h = c2’ Ka / h est donc valable, et en reportant dans (3) , on obtient l’équation du 2nd degré : h = c2’ Ka / h + c1’ soit h2 – h c1’ - Ka c2’ = h2 – 2.5 10-2 h - 0.15 10-3 = 0 Cela donne : h = 3,0 10-2 M (au lieu de 2,5 10-2 M du 1er calcul) pH = 1,5 b) Mélange d’un acide et d’une base Enoncé : Mélange contenant l’acide faible CH3COOH (c1 = 0,1 M, pKa1 = 4,8) , et la base faible NH3 (c2 = 0,15 M, pKa1 = 9,2). La RP s’obtient facilement (voir l’EA), et est totale, d’où le tableau d’avancement : Méthodes solutions aqueuses page 7/8 RP : CH3COOH + NH3 CH3COO- + NH4+ K = Ka1/Ka2 = 109,2-4,8 = 104,4 c1 c2 c2 – c1 c1 c1 On notera que l’acide acétique est en défaut, mais ne disparaît pas complètement : on laisse un qui signifie quantité faible mais non nulle. c12 On peut calculer ce grâce à K , mais pour obtenir le pH ce n’est pas nécessaire. (c2 c ) En effet, si dans un mélange, la concentration des formes acides AH et basique A- d’un même couple est connue, on connaît le pH par : pH = pKa + log base/acide On peut appliquer cette formule au couple NH4+/NH3 ou encore au couple CH3COOH/CH3COO-, cela donne le même résultat (il y a un seul pH dans la solution), mais c’est plus direct avec l’ammoniac dont on connaît les concentrations des deux espèces par la RP : pH = pKa2 + log [NH3] / [NH4+] = 9,2 + log(c2-c1)/c1 = 9,2 + log 0.05/0.1 ; pH = 8,9 6 ) Dosages acido-basiques Seuls quelques types de dosage sont vus ici. Quelques remarques générales : * un volume à l’équivalence est associé à une réaction précise * on ne peut définir un volume équivalence que si la réaction est totale ou presque (K > 103) * il n’y a pas toujours de saut de pH à l’équivalence d’une réaction * lorsqu’il y a plusieurs réactions, celles-ci peuvent être successives (deux sauts de pH), ou simultanées (un seul saut de pH) * savoir calculer les points caractéristiques des courbes classiques : - pH initial - à la demi équivalence - à l’équivalence - limite théorique du pH quand v (c’est toujours le pH de la solution dans la burette) * sur le site est placé une application en ligne pour s’exercer aux dosages acides bases (partie cours / solutions aqueuses / compléments). Les courbes plus bas sont tirées de là. a) Acide fort par base forte Enoncé : dosage de HCL c0 = 0,1M ; v0 = 10 mL, par NaOH c = 0,1 M; v variable On dresse un tableau d’avancement en mole pour la RD (réaction du dosage avant l’équivalence), totale ici. On note ve le volume à l’équivalence défini par : cv cv qté acide en début de RD qté base versée en fin de RD (équivalence) soit 0 0 e coef stoechio de l'acide coef stoechio de la base 1 1 on pose x = v/ve = cv/c0v0 = nb/na (rapport qté base ajoutée sur qté acide au départ) H3O+ + OH- 2 H2O K = 1/Ke 1014 (totale) Etat initial pour v versé c0v0 cv Etat final si v < ve c0v0-cv (excès H+) Etat final si v = ve ’ (=) (équivalence) Etat final si v > ve cv – c0v0 (excès OH-) lim pH = pH(burette) = 14 - pc x x>1 cv c0 v0 cv 0 0 ( x 1) c0 '( x 1) v v0 v v0 c0’ est c0 corrigée par la dilution x >1 ; pH = 14 – pc0’ + log (x-1) oh x = 1 ; pH = 7 (car h=oh) 0<x<1 c v - cv c0 v0 h 0 0 (1 x) c0 '(1 x ) . v v0 v v0 0 < x < 1 ; pH = pc0’- log (1-x) x = 0 ; pH = pc0 Méthodes solutions aqueuses page 8/8 b) Acide faible par base forte Enoncé : dosage de AH c0 = 0,1M ; v0 = 10 mL ; pKa, par NaOH c = 0,1 M; v variable La constante d’équilibre de la RD est moins grande mais reste souvent totale (cela dépend de K a) : AH + OH- A- + H2O K = 1/Kb = Ka/Ke (souvent totale) Etat initial pour v versé c0v0 cv Etat final si v < ve c0v0-cv cv (excès AH) Etat final si v = ve ’ (=) c0v0 (équivalence) Etat final si v > ve cv-c0v0 c0v0 (excès OH-) lim pH = pH(burette) = 14 - pc x x = 1, il s’agit du pH d’une base faible A- de concentration c0’=c0v0/(ve+v0) (= c0/2 ici). Il faut donc faire le calcul du pH qui conduit souvent à la formule classique : pOH = ½ (pKb + pc0’) soit x = 1 ; pH = 7 + ½ (pKa – pc0’) Le pH est basique à l’équivalence de ce dosage 0<x<1; cv x pK a log c0 v0 cv 1 x Application x = ½ (demi équivalence) pH = pKa (autant de forme AH que A-) pH pK a log x= 0 ; pH = ½ (pKa + pc0) (ou une des expressions du pH d’un acide faible) Notes : * L’intervalle x [0,1] s’appelle le domaine d’Henderson Dans ce domaine le pH varie lentement, lorsque qu’on ajoute NaOH, et même lorsqu’on dilue le milieu avec de l’eau, les courbes sont en effet voisines à toutes concentration (ce n’est pas le cas du dosage acide fort/ base forte). . On dit que dans ce domaine, la solution se comporte comme une solution tampon. Plus généralement, une solution tampon est obtenue en mélangeant la forme acide et basique d’un même couple, dans des concentrations assez voisines, afin se trouver dans ce domaine d’Henderson. * les relations plus haut ne sont pas valables tout le temps, cela dépend du pK a et de c0. Il faudra faire le calcul pour chaque cas, avec les méthode vues dans ce document.. En particulier pH n’est pas toujours pKa à la demi équivalence. c) Polyacide faible par base forte Enoncé : Un dosage classique, qu’on fera en TP est celui de l’acide phosphorique H 3PO4 (c0 = 0,1 M ; v0 = 10 mL ; pKa1 = 2,2 ; pKa2 = 7 ; pKa3 = 12,3) par NaOH (c = 0,1 M ; v) On observe 3 RD successives, mais la 3ème a une constante d’équilibre assez faible et n’est pas totale, cela se traduit par un 3ème saut de pH invisible. On notera les points suivants : * le pH à la 1ère équivalence (x = 1) est celui de la solution de l’ampholyte H2A- (associé aux ions Na+), à la concentration c0’ = c0v0/(ve+v0), cela donne approximativement pH = ½ (pKa1 + pKa2) * le pH à la 2ème équivalence (x = 2) est celui de la solution de l’ampholyte HA2(associé à 2 ions Na+), à la concentration c0’ = c0v0/(2ve+v0). Cela donne approximativement pH = ½ (pKa2 + pKa3) * cas des ½ équivalences : pH(x = 1/2) pKa1 pas très bien vérifiée comme on le voit sur les courbes (cela dépend de c0); pH(x = 3/2) pKa2 (bien vérifiée) x = 5/2 : pas valable.