Boire du lait, un atout pour perdre du poids? D`où l - Medic

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Boire du lait, un atout pour perdre du poids? D`où l - Medic
Boire du lait, un atout pour perdre du poids?
D'où l'intérêt de la composition en protéines
d'origine laitière des aliments diététiques enrichis
en protides et leur utilisation dans les régimes
pour perdre du poids et stabiliser au poids de forme
La relation entre le contrôle du poids et la consommation de calcium tend à se confirmer si l’on se fie
aux récents résultats de recherche des experts dans le domaine. Plusieurs ont récemment participé, à
Montréal, à un colloque sur le lait et la stabilité pondérale. L’événement était organisé par la division
de kinésiologie de l’Université Laval, en collaboration avec l’Ordre professionnel des diététistes du
Québec.
« Voilà près de 25 ans que l’on s’intéresse à la relation potentielle entre
l’apport quotidien en calcium et l’indice de masse corporel. Actuellement, on en est à confirmer des
démonstrations faites en laboratoire par des essais cliniques », explique Angelo Tremblay, professeur
en kinésiologie à l’Université Laval et un des organisateurs de l’événement. « La tendance entre un
faible apport en calcium et le risque de faire de l’embonpoint devient plus lourde », ajoute-t-il.
Selon ses observations cliniques, la perte de poids et de masse adipeuse des participants, qui
devaient restreindre leur apport en calories, a été plus élevée chez ceux qui ont pris des suppléments
de calcium. Et les résultats ont été encore plus marqués chez les sujets qui ont augmenté leur apport
en calcium en buvant du lait.
L’effet de la supplémentation sur la perte de poids se ferait surtout ressentir chez ceux qui, à la base,
ne consomment pas suffisamment de calcium (600 mg ou moins par jour). Les personnes dont la
consommation de calcium est suffisante ne tireraient pas d’avantage d’un apport additionnel.
Un effet rassasiant
Ces résultats pourraient entre autres s’expliquer par l’effet du calcium et des protéines du lait sur la
satiété. « Lors de récentes études, on a observé une diminution importante d’apport en gras
provenant de l’alimentation chez les personnes qui recevaient un supplément de calcium et de
vitamine D », mentionne Angelo Tremblay.
Harvey Anderson, professeur à l’Université de Toronto et spécialiste de la question de la satiété,
abonde dans le même sens. « Les protéines laitières, en particulier le lactosérum, réduisent la prise
alimentaire à court terme. C’est donc une bonne stratégie pour la collation, par exemple. Elles
augmentent le rassasiement et activent le système de régulation de l’appétit », précise-t-il. De plus,
elles contribuent à contrôler le glucose sanguin et la pression sanguine. Ces protéines auraient aussi
un effet anti-inflammatoire, ajoute-t-il.
© PASSEPORTSANTE.NET
Les experts ont aussi une autre hypothèse pour expliquer l’effet du calcium
sur la stabilité pondérale. Selon Michael Zemel, professeur en nutrition et en médecine à l’Université
du Tennessee, lorsque l’organisme est en déficit de calcium, les moyens de défense qu’il déploie pour
combler cette lacune feraient augmenter les risques d’obésité. « Lorsque l’alimentation ne comporte
pas assez de calcium, l’organisme réagit en sécrétant des hormones pour tenter d’en retenir le plus
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possible. On s’est aperçu que l’une d’elles, le calcitriol , provoquait d’autres réactions dans le corps.
Elle agit entre autres sur les cellules adipeuses en donnant l’ordre d’activer la production de gras à
partir du sucre et de ralentir le processus de consommation des graisses par l’organisme. »
Et, toujours en situation de pénurie de calcium, le calcitriol augmenterait la durée de vie des cellules
adipeuses qui sont non seulement plus grosses, mais aussi plus nombreuses, car elles demeurent
plus longtemps dans l’organisme. « C’est inquiétant puisque l’obésité augmente le stress oxydatif et le
stress inflammatoire, qui sont associés à plusieurs maladies, dont le cancer», explique Michael Zemel.
Une question de portions
Devrait-on augmenter sa consommation de produits laitiers pour avoir un poids santé? « Disons plutôt
qu’il y a un minimum à atteindre et qu’au-delà d’un certain seuil, il n’y a pas de bénéfices additionnels.
De plus, il faut se rappeler que l’obésité est un problème multifactoriel. Plusieurs éléments ont le
potentiel de faire jouer la balance en faveur d’un apport pondéral », précise Angelo Tremblay.
Chose certaine, on sait que la majorité de la population canadienne ne consomme pas le nombre de
portions recommandées par le Guide alimentaire canadien. Selon la dernière Enquête sur la santé
dans les collectivités canadienne, pour tous les groupes d’âge sauf les enfants de 2 ans à 8 ans, la
consommation de lait et substituts était en dessous des recommandations du guide alimentaire.
Le lait, mais aussi les yogourts, les boissons de soya (pourvu qu’elles soient enrichies de calcium et
de vitamine D), les fromages à faible teneur en gras et, occasionnellement, les fromages plus gras
sont tous de bonnes sources de calcium. « Mais on réalise que le calcium n’explique pas tout, qu’il ne
compterait que pour un peu moins de la moitié des effets bénéfiques. Les autres composantes restent
toutefois à découvrir », affirme Michael Zemel.
Selon le chercheur, il faut éviter d’avoir une approche réductionniste vis-à-vis de l’alimentation « Le
lait, ce n’est pas juste du calcium; comme le jus d’orange, ce n’est pas juste de la vitamine C. Par
exemple, on sait que les aminoacides et les peptides contenus dans le lait ont aussi quelque chose à
voir avec les effets observés. Ainsi, on ne peut prétendre que les suppléments de calcium peuvent
jouer le même rôle que les produits laitiers », nuance Michael Zemel.
Claudia Morissette – PasseportSanté.net
1. Forme active de la vitamine D, transformée par le foie et le rein en métabolite actif
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