Robert Beillonnet, Jean-Pierre Veysseyre, coutellerie claude

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Robert Beillonnet, Jean-Pierre Veysseyre, coutellerie claude
Photo : © Jérôme Pallé
coutelliers
Robert
Beillonnet,
spécialiste des couteaux régionaux
Jean-Pierre
Veysseyre,
un premier prix à Coutellia
Coutellerie
Claude
Dozorme,
une référence de qualité
Nathalie
Girardin,
une expo lumineuse
Robert Beillonnet, dit « le Gros », même s’il est
un des plus grands couteliers d’art de la place de
Thiers, deux fois Meilleur Ouvrier de France, n’en
est pas moins un très bon vivant, voire un grand
épicurien un peu paillard.
Jean-Pierre Veysseyre est un maître dans l’art de
la forge des lames en damas. Sa réputation est
internationale et s’il n’a pas de site internet, son
nom alimente plusieurs blogs de collectionneurs
passionnés de belles pièces uniques.
Claudine Dozorme, jolie jeune femme blonde
de bientôt 45 ans, n’en est pas moins un chef
d’entreprise averti.
Nathalie Girardin excelle dans la récupération
d’objets qu’elle recycle en les détournant de leur
vocation initiale. Plus ils sont déglingués, de
guingois, plus son imagination fertile déborde
d’idées pour leur donner de nouvelles vies.
« Le Gros », ancien élève d’Angel Navarro, est un spécialiste
des couteaux régionaux. En dehors des grands classiques
comme le Laguiole, il fabrique à la demande nombre de
couteaux régionaux confidentiels tels que l’Issoire, l’Aurillac,
l’Arcachon, l’Agenais, ou bien encore Vendetta et Navaja.Autre
spécialité du « Gros », la production de répliques de couteaux
anciens ou leur rénovation.
Les collectionneurs apprécieront ses répliques de couteaux
des 18e et 19e siècles parmi lesquels on peut mesurer le soin
apporté à la réalisation d’un deux-lames damas côtes nacre,
un Châtellerault ivoire doté d’un levier à palette ou un Violon
18e côtes ivoire clouté. Il a rénové des pièces magnifiques qui
auraient une place de choix dans de grands musées. Il n’en
conserve pas moins beaucoup d’affection pour un couteau
que lui donné un vieux paysan, monteur de couteaux. Ce
dernier l’avait fabriqué avec des pièces de récupération
de différents couteaux qu’il avait eu à monter. La lame est
celle d’un couteau pliant de type Pradel (estampillée Pradal),
le manche celui d’un couteau de boucher, le ressort d’un
couteau pliant sert ici d’entretoise en maintenant la lame
ouverte ; pour tenir l’ensemble, une virole de couteau de table
et un fil de fer de coutellerie pour cloutage.
Il a forgé des lames pour de grandes maisons coutelières. Mais
une des plus marquante de ses associations est celle avec
Pierre Cognet pour la confection d’un Douk-Douk avec lame
et manche en damas. Une pièce d’exception. Son nom figure
au palmarès de bien des concours de couteaux d’art, avec une
belle régularité chez lui à Thiers. Sur le concours organisé
dans le cadre de Coutellia, il obtient le 2e prix en 2009 avec
un duo de couteaux, « Elle et Lui ». Il est vainqueur en 2010 et
2011. Et bien évidemment les lames sont toujours en damas,
voire damas mosaïque pour les mitres et brasées à l’argent
en 2010 sur le thème « Mon premier couteau. Même en 2011,
avec un couteau en matières recyclées, la lame est en damas
avec des barres d’acier dont une râpe de maréchal-ferrant !
Mais comme dit Jean-Pierre : «Le temps passe. Et ce qui
différencie l’Homme de l’Enfant, c’est le prix de ses jouets !».
En 2001, lors du départ en retraite de son père, Claude, elle a
pris les rênes de l’entreprise familiale, après y avoir assumé la
fonction commerciale et marketing depuis 1995. Pour marquer
un lien affectif entre le fabricant et le client, elle ajoute alors
le prénom de son père et crée la marque « Claude Dozorme »
avec pour logo le loup, en hommage à son grand-père Blaise
dit « Le loup ». Mais le surnom de « La Louve » pourrait aussi
lui être attribué pour son esprit d’indépendance, de liberté
et d’instinct protecteur vis-à-vis de son entreprise ! Sa fidélité
familiale ne l’empêche pas d’innover sans cesse - usine neuve,
découpe laser, forme et aspect des couteaux, comme la gamme
« Vichy 1902 » au manche décoré du célèbre tissu à carreau
rouge et blanc -. Aucun tabou sur le type, la forme, la couleur
du couteau. Cet état d’esprit a permis à Claudine Dozorme
de positionner sa marque comme une référence de qualité ;
se libérant ainsi de la sous-traitance et de la course suicidaire
au bas prix.
Le respect de la tradition coutelière familiale est cependant
présent par une fabrication de grande qualité 100 % française
et, sur ce point, Claudine ne déroge pas !
A Coutellia, elle a exposé en 2011 «Les Chutes» de la coutellerie
Claude Dozorme.
Nathalie Girardin a eu l’idée d’utiliser les chutes de découpes
de cuillères, fourchettes, couverts à salade, à poisson ou à
dessert, pour réaliser des luminaires.
Ces chutes - «chatilles» en dialecte coutelier thiernois - sont
doublées en intérieur de textures en PVC ou papier contrecollé,
permettant une large gamme de couleurs. Une récupération
aléatoire des chutes - comportant parfois une pièce mal
découpée, restée solidaire de la plaque ! -, l’association des
formes et des couleurs, font de chaque luminaire une pièce
unique numérotée. Le gris des «chatilles» d’acier inoxydable,
associé aux couleurs vives de la garniture intérieure et aux
formes géométriques, cylindres ou parallélépipèdes, donnent
un style résolument industriel à ces ouvrages artistiques.
Robert Beillonnet
Jean-Pierre VEYSSEYRE
63290 PUY-GUILLAUME
Tél. 04 73 94 10 20
www.robert-beillonnet.com
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_ Découverte et Patrimoine n°36
Les Fichardies
63300 THIERS
Tél. 04 73 80 64 71
Claude DOZORME
63650 LA MONNERIE LE MONTEL
Tél. 04 73.51.41.06
www.dozorme-claude.fr
Nathalie Girardin
Dédale Suite
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n°36 Découverte et Patrimoine _
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