Installation en vaches allaitantes

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Installation en vaches allaitantes
Octobre 2014
Comités de développement du Finistère
Installation en vaches allaitantes
Financement et EBE font la qualité de
l’installation en vaches allaitantes
2. Le prélèvement privé minimum annuel a été fixé à
13 500 €.
En 2014, le pôle herbivore des Chambres d’agriculture
de Bretagne a exploré le thème de l’installation en
vaches allaitantes. Cette étude pose la question du
financement et fixe des objectifs d’EBE à atteindre.
L’installation après tiers en vaches allaitantes est
difficile comme sans doute dans d’autres filières
animales. Au cours des douze premières années,
l’objectif principal est d’acheter le cheptel.
L’étude : reprise d’une exploitation de
73 hectares et 62 vaches en système
naisseur engraisseur
L’exploitation décrite dégage un EBE de 47 000 € soit
750 € par vache.
Trois trajectoires étudiées pour la constitution du cheptel :
 Reprise complète : 62 mères, 27 génisses de 2 ans,
31 génisses de 1 an, 31 broutardes et 30 broutards
pour un montant de 253 000 € de valeur de cheptel.
La reprise de 362 613 € comprend aussi 109 000 € de
matériels, bâtiments et stocks repris à la valeur
comptable. Une modalité complémentaire a été testée
pour un montant réévalué de 100 000 € à 462 613 €.
Le foncier est loué.
 Reprise du cheptel de souche : 47 vaches, 15
génisses pleines, 10 génisses de 18 mois et 10
broutardes. Du croit interne est réalisé et le rythme
de croisière est atteint après la 4ème année.
 Achat de trois lots de 30 broutardes. Le rythme de
croisière n’est atteint qu’après la 8ème année
d’installation. Entre temps les terres disponibles sont
consacrées aux cultures avec les travaux effectués
par entreprise pour limiter l’investissement.
L’étude est réalisée sur douze ans, correspondant à la
durée des prêts, et une marge de sécurité de 5 000 €
égale à 10 % de l’EBE. Deux préalables ont guidé la
réalisation de cette étude :
1. La trésorerie est maintenue positive sur toute la
durée du plan.
Au terme de 12 ans, les trajectoires d’installation se valent.
Les scénarios progressifs nécessitent un financement au
fil des années pour la capitalisation interne en cheptel. Le
scénario «broutardes» est envisagé avec 6 700 € de
prélèvements en années 1, 2 et 3, durant lesquelles une
activité externe doit s’envisager.
Pour réussir une installation en vaches
allaitantes
Ne pas vouloir tout acheter, pour pouvoir
moderniser et vivre !
Le bilan consolidé d’une exploitation avec le foncier,
les bâtiments, le matériel… dépasse la valeur de
10 000 € par vache. Vouloir tout acheter n’est pas
possible dans le cadre d’une installation après tiers, si
on veut prélever un salaire et continuer à investir.
L’hypothèse retenue a été de mettre la priorité sur
l’achat du cheptel.
Pour analyser les capacités à investir, la courbe de
trésorerie prévisionnelle est indispensable.
Réfléchir aux investissements
Y a-t-il une autre solution ? Ce choix est-il le plus
économique ? Ces questions sont posées pour chaque
investissement car il faut compter un effort de
48 centimes par kg de carcasse durant dix ans par
tranche de 100 000 € investis. C’est important dans un
contexte où les prix de marchés ne progressent pas.
Quand un investissement est fait, la marche arrière est
rarement possible !
Les repères de charges financières par
vache (annuités et frais financiers)
Montant
EBE par
vache
Charges financières
plafond pour un
prélèvement de
1 Smic (62 va)
Charges
financières plafond
pour un
prélèvement de
1.5 Smic (62va)
600 €
700 €
800 €
900 €
1000 €
350 à 400 €
450 à 500 €
550 à 600 €
650 à 700 €
750 à 800 €
250 € à 300 €
350 € à 400 €
450 € à 500 €
550 € à 600 €
650 € à 700 €
Les montants proposés sont indicatifs pour un troupeau
de 62 vaches pour 1 UTH.
Pour financer l’activité, il faut optimiser toutes les voies
de financements. L’objectif est d’abaisser la charge
financière et de la raisonner en fonction du niveau
d’EBE attendu et des prélèvements privés souhaités.
Les voies de financements à explorer
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L’apport personnel : les banques demandent, aides
comprises, un apport personnel de 20 %.
Concernant l’étude, l’apport privé était de 35 000 €
pouvant être réduit au plus bas à 20 000 €.
Les aides à l’installation : DJA, prêts bonifiés,
abattements fiscaux et sociaux, compléments
PAC,
aides
des
collectivités,
remises
commerciales… représentent un capital qu’il faut
mettre à profit. S’installer sans les aides est un pari
risqué en viande bovine.
Les prêts bancaires : les emprunts long et moyen
termes constituent l’essentiel du financement. Ils
sont complétés par des prêts de trésorerie. Le
différé d’amortissement de prêt permet de mieux
passer en trésorerie avec un coût équivalent à un
point d’intérêt environ.
Les financements alternatifs : la location des
bâtiments (en plus du foncier), le financement des
broutards par la filière, les co-financements
familiaux ou privés (prêt vendeur, prises de
participations en sociétés, GFA).
L’installation en sociétés (GAEC, EARL…) permet
une reprise partielle et progressive des parts.
Reste à trouver le bon équilibre entre sociétaires
dans le partage et la rémunération du travail et la
rémunération des capitaux.
Enfin, il n’est pas interdit d’imaginer de nouvelles
formes d’installation : le régime de la SCAEC est
Tous droits réservés. Sauf autorisation, la reproduction,
la publication de cette page pour utilisation publique et
commerciale sont interdites.

en cours d’expertise en Pays de Loire. Le jeune
détient 50 % des parts et est gérant de la société.
Toutes les filières auront à se poser la question du
financement du capital. Une mini révolution est en
route dans ce domaine et de nouvelles pistes à
explorer par rapport aux pratiques courantes
d’aujourd’hui.
Dépasser les 50 000 € d’EBE par UTH
Les capacités à investir et à prélever dépendent de
l’EBE dont l’objectif se situe au palier des 50 000 € par
UTH. Dans notre exemple, le quart supérieur est
capable en effet d’investir 100 000 € de plus que la
moyenne sur 12 ans, il peut aussi choisir de prélever à
hauteur de 1,5 SMIC sans investir. D’où l’importance
d’optimiser chacun des postes qui le constituent :
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la productivité des animaux et les poids de
carcasse
le marché : la qualité des animaux et la qualité des
débouchés sont complémentaires
les aides PAC
la maîtrise des coûts alimentaires, des charges
diverses, des charges fixes.
Une analyse détaillée des produits et des charges est
possible avec la méthode des coûts de production pour
identifier les points faibles et ceux à conforter.
Conclusions
L’installation en vaches allaitantes nécessite beaucoup
de capitaux. Pour gérer au mieux sa trésorerie et
prélever un salaire correct, les modalités de
financements de l’exploitation sont essentielles et
l’excédent brut d’exploitation, l’indicateur à optimiser.
Si les conditions optimales de l’installation ne sont pas
réunies, la vache allaitante peut s’envisager en
seconde production et, dans ce cas, le cheptel sera
limité aux capacités de logement existantes, aux
surfaces toujours en herbe, ou à la main d’œuvre
disponible.
Pour en savoir plus : www.chambre-agriculturefinistere.fr.
Résumé de l’étude : installation en vaches allaitantes
une question de trésorerie.
Le guide à l’installation.
Contact : Raymond BARRÉ, tél. 02 98 52 48 11
Réalisé avec le concours financier de