TRAVAIL D`INITIATION A LA RECHERCHE MEMOIRE DE FIN D

Transcription

TRAVAIL D`INITIATION A LA RECHERCHE MEMOIRE DE FIN D
TRAVAIL D’INITIATION A LA RECHERCHE
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’Infirmier
AU TRAVERS DE L’OUTIL DE MEDIATION QUE SONT LES SOINS
ESTHETIQUES, DANS QUELLE MESURE L’INFIRMIERE CONTRIBUE-T-ELLE
AU PROJET DE VIE DES PERSONNES AGEES EN INSTITUTION ?
Unité d’enseignement 3.4 S6 Initiation à la démarche de recherche
Unité d’enseignement 5.6 S6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques
Unité d’enseignement 6.2 S6 Anglais : abstract du travail de fin d’études
Thème :
L’infirmier et la bientraitance chez la personne vulnérable.
Présenté et soutenu par :
ACCARD Marion
FEBVRE Lynn
GUYON Maëva
PERRIN Clémence
Institut de Formation des Professionnels de Santé de Besançon
TRAVAIL D’INITIATION A LA RECHERCHE
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’Infirmier
AU TRAVERS DE L’OUTIL DE MEDIATION QUE SONT LES SOINS
ESTHETIQUES, DANS QUELLE MESURE L’INFIRMIERE CONTRIBUE-T-ELLE
AU PROJET DE VIE DES PERSONNES AGEES EN INSTITUTION ?
Unité d’enseignement 3.4 S6 Initiation à la démarche de recherche
Unité d’enseignement 5.6 S6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques
Unité d’enseignement 6.2 S6 Anglais : abstract du travail de fin d’études
Thème :
L’infirmier et la bientraitance chez la personne vulnérable
Présenté et soutenu par :
ACCARD Marion
FEBVRE Lynn
GUYON Maëva
PERRIN Clémence
Institut de Formation des Professionnels de Santé de Besançon
« Dans le corps malade, l’âme se sent toute seule. »
Joseph d’Arbaud
REMERCIEMENTS A :
Mme Gartner, pour sa disponibilité et le temps qu’elle nous a accordé pour la
guidance ;
Aux différents professionnels de santé qui ont permis l’élaboration de ce
mémoire ;
A nos amis et notre famille, pour nous avoir encouragées et soutenues tout au
long de notre formation et aussi lors de l’élaboration de ce travail.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1
I – DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DEPART
3
1.
2.
3.
4
5
6
LA SITUATION
NOTRE QUESTIONNEMENT
LA QUESTION DE DEPART
II – PHASE EXPLORATOIRE
7
1.
L’ENTREE EN INSTITUTION ET SES CONSEQUENCES.
8
A) GENERALITES SUR L’ENTREE EN INSTITUTION.
8
B) LE VIEILLISSEMENT, L’ENTREE EN INSTITUTION, ET LEURS CONSEQUENCES SUR L’ESTIME DE
9
SOI, L’IMAGE CORPORELLE ET L’ISOLEMENT SOCIAL.
2. PROJET DE VIE ET DIGNITE.
10
A) LE PROJET DE VIE ET SON CADRE LEGISLATIF.
10
B) LA DIGNITE DANS LES SOINS EST AU CŒUR DU PROJET DE VIE.
11
3. MEDIATION THERAPEUTIQUE
11
4. LES SOINS ESTHETIQUES DANS LA BIENTRAITANCE CHEZ LA PERSONNE VULNERABLE.
12
A) GENERALITES : SOINS ESTHETIQUES PREVALENTS ET MISE EN ŒUVRE.
12
B) BIENTRAITANCE ET SOINS ESTHETIQUES.
13
C) BENEFICES DES SOINS ESTHETIQUES.
14
D) FACTEURS FAVORISANTS ET FREINS.
15
III - PROBLEMATIQUE
17
1.
2.
3.
18
18
19
SYNTHESE DES CONCEPTS
QUESTION DE RECHERCHE
HYPOTHESES
BIBLIOGRAPHIE
20
1.
2.
3.
4.
21
22
23
23
OUVRAGES
INTERNET
PERSONNES RESSOURCES
PROFESSIONNELS INTERVIEWES
ANNEXES
24
ANNEXE N°1 : CHARTE DES DROITS ET DES LIBERTES DE LA PERSONNE AGEE DEPENDANTE
25
ABSTRACT
26
1
INTRODUCTION
2
INTRODUCTION
A
u cours de nos études en soins infirmiers, nous avons appris, observé, mis en
œuvre nos compétences, pour prendre en charge le patient de manière
holistique et s’investir dans une démarche empathique et bientraitante.
En institution, l’infirmier joue un rôle prépondérant dès l’accueil de la personne âgée,
ce rôle s’inscrivant ensuite tout au long du projet de vie du résident.
Il ressort de nos multiples expériences, tant personnelles que professionnelles, que
l’entrée en EHPAD1 par exemple, n’est pas un « simple déménagement », mais que de
nombreux processus psychologiques entrent en jeu lors de ce tournant dans la vie de la
personne âgée.
Par ailleurs, il nous semble que les soins esthétiques sont peu pratiqués par les
infirmières, ou du moins, qu’ils ne sont pas utilisés en tant qu’outil de médiation
thérapeutique à proprement parler.
Ainsi, dans le cadre de ce travail d’initiation à la démarche de recherche, nous avons
choisi d’analyser une situation de soins esthétiques en centre de long séjour, qui a fait naître
en nous une remise en question de notre propre pratique professionnelle.
Nous avons ensuite cheminé en groupe jusqu’à formuler la question de départ de
notre travail de fin d’études. Afin de réaliser ce mémoire, nous avons d’une part effectué des
recherches théoriques pour nous imprégner des différents concepts qui en découlent, puis
dans un second temps, nous avons rencontré des professionnels de santé afin de les
interroger sur leurs pratiques. Enfin, ces démarches nous ont permis de confronter les
pratiques réelles à notre référentiel afin de faire émerger une problématique.
1
Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes
3
I – DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DEPART
4
I – DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DEPART
1. La situation
Après avoir confronté nos expériences vécues en stage, nous avons choisi une
situation vécue par l’une d’entre nous illustrant l’infirmier et la bientraitance chez la personne
vulnérable.
La situation se déroule dans un EHPAD et concerne la mise en place d’un atelier de
soins esthétiques.
L’objectif principal était de proposer un moment de bien-être et de détente aux
personnes âgées en institution, afin d’instaurer un climat de confiance, tant par la
communication verbale que non-verbale.
« Pour le mettre en place, j’ai commencé par me demander quelles personnes
seraient susceptibles d’être intéressées et j’en ai distingué six. Je suis ensuite allée leur
présenter mon projet, et c’est avec grand étonnement que j’ai pu remarquer que cela
n’intéressait pas tous les résidents, que je pensais pourtant très coquets. Ainsi, seules deux
personnes ont souhaité participer.
Après ceci, j’ai proposé différentes activités - manucure, soin des pieds, maquillage -, puis je
leur ai laissé le temps d’y réfléchir. Le lendemain, je suis retournée les voir pour connaitre
leurs réponses et fixer un moment où je pourrais programmer le soin.
Pour finir, j’ai réalisé les deux soins qui étaient un soin des mains pour Mme T., et un soin
des mains avec pose de vernis pour Mme P.
Durant ceux-ci, les résidentes me semblaient plus détendues, cela m’a donc permis
d’instaurer une véritable relation d’aide et d’écoute. Ainsi, lors des soins de Mme P., cette
dernière m’a avoué que ce n’est pas facile de ne plus être « vraiment chez soi », qu’elle
s’ennuie souvent. Je lui ai proposé de me raconter ce qu’elle faisait quand elle était à la
maison. Son visage s’est apaisé et elle m’a parlé de diverses choses dont la cuisine, la
télévision, lire le journal, acheter son pain… Je lui ai alors demandé pourquoi elle ne
participait pas aux activités. Il est vrai que malgré les animations quotidiennes proposées par
l’établissement, Mme P. ne s’y rend pas beaucoup. Elle me répond qu’elle ne sait pas, que
« ce n’est pas pareil ». Elle ajoute : « En tout cas je suis contente que vous soyez là. Grâce
à vous je vais être belle ». »
5
2. Notre questionnement
Cette situation nous a interpelé et nous a amené à nous questionner par rapport à
différents axes :
-
L’entrée en institution de la personne âgée ;
-
Le projet de vie et la bientraitance ;
-
Les soins esthétiques comme outil de médiation thérapeutique et leurs enjeux.
L’entrée en institution peut engendrer une diminution de l’estime de soi, car la personne
est confrontée à sa perte d’autonomie et peut se sentir impuissante face à celle-ci. Elle peut
aussi vivre un sentiment d’abandon, car ce sont souvent les familles qui font le choix d’un
placement en institution.
Cette situation nous a touché car nous avons senti toute la difficulté et les enjeux de la
vie en EHPAD pour la personne âgée dépendante. Nous avons aussi saisi l’importance des
soins esthétiques aux yeux des résidents, afin de leur restituer l’image corporelle qu’ils
avaient avant leur entrée.
Ces soins sont utilisés en tant qu’outil de médiation thérapeutique et permettent d’entrer en
relation avec la personne soignée.
A travers le refus, nous avons compris que ces soins entraient dans le concept de la
bientraitance seulement si les personnes en ressentaient le besoin et l’envie. En revanche, il
nous semble primordial de proposer ce soin à chacun, que ses capacités de communication
soient altérées ou non, car il peut favoriser la relation soignant/soigné et le bien-être de la
personne.
Nous avons pu constater, lors de nos différents stages, que les soins esthétiques ne
sont que rarement utilisés en tant que médiation par les infirmières et nous nous sommes
questionnées sur les raisons de cette absence.
Pourtant, au travers de cette situation qui peut paraître simple et commune, le mot « soin »
prend, à notre avis, tout son sens. Au-delà des thérapeutiques et de la technique, il nous
semble que les soins esthétiques ne sont pas des soins secondaires mais concourent au
bien-être et à la prise en charge holistique de la personne vulnérable.
Cette situation nous amène à réfléchir sur plusieurs points.
Concernant l’entrée en institution, nous nous demandons quelles peuvent être les
conséquences sur la personne âgée.
L’institutionnalisation peut-elle entraîner une diminution de l’estime de soi ? Une perturbation
de l’image corporelle ? Quel est l’impact sur la dignité de la personne ?
6
Concernant le projet de vie :
En quoi consiste-t-il ? Qu’est-ce que la médiation thérapeutique et quels en sont les
objectifs ? Quel est le rôle infirmier ?
En quoi les soins esthétiques entrent-ils dans ce concept de médiation ?
Les soins proposés par les soignants sont-ils toujours en accord avec le principe de
bientraitance ?
A propos des soins esthétiques et leurs enjeux :
Les soins esthétiques concourent-il au bien-être physique et psychologique des patients ?
Leur donnent-ils des repères ? Quels sont les bénéfices des soins esthétiques pour la
dignité, l’estime de soi et l’image du corps de la personne âgée ?
Quels éléments peuvent favoriser et freiner la mise en place des soins esthétiques en
institution (matériel, personnel, envie des soignants et des résidents, préjugés…) ? Les
préjugés des soignants influencent-ils la mise en œuvre des soins esthétiques ?
Qu’apportent les soins esthétiques aux soignants dans leur pratique professionnelle ?
3. La question de départ
De notre questionnement a émergé une question de départ pour notre travail de fin
d’études :
Au travers de l’outil de médiation que sont les soins esthétiques, dans quelle mesure
l’infirmière contribue-t-elle au projet de vie des personnes âgées en institution ?
7
II – PHASE EXPLORATOIRE
8
II – PHASE EXPLORATOIRE
Nous allons dans cette partie analyser l’écart entre la littérature et la réalité du terrain,
grâce à des entretiens menés auprès de professionnels de santé.
1. L’entrée en institution et ses conséquences.
a) Généralités sur l’entrée en institution.
Selon J. Laudet, l’entrée en institution est sans doute le « dernier grand tournant » d’une
2
vie . Beaucoup veulent l’éviter et prolongent le maintien à domicile grâce à des aides, à la
fois humaines et financières. Mais parfois, ce maintien peut paraître déraisonnable voire
imprudent, au vu du degré de dépendance de la personne âgée.
Il est vrai que l’institutionnalisation est une étape qui peut être déroutante pour la personne,
engendrant une perte des repères, car :
-
ce changement ultime dans les habitudes précède la fin de la vie ;
-
l’institution sera souvent la dernière demeure de la personne. Quitter son domicile
dans lequel on a passé toute sa vie, où l’on s’est construit, implique un processus de
deuil, qui sera réalisé plus ou moins facilement selon la capacité d’adaptation de la
personne. Le concept de deuil a été évoqué par chacune des deux infirmières
interviewées. Elles le mettent en lien avec la perte de leur domicile qu’il faut parfois
vendre, ainsi que tout ce qui a trait aux biens matériels et personnels ;
-
l’entrée en institution révèle à tous la perte d’autonomie, et en même temps une
restriction des libertés de l’individu, qui devient tributaire des autres : « Toute vie
collective implique des contraintes et des rigidités. »3, ce qui est d’ailleurs confirmé
par les deux infirmières : « Ils ne choisissent rien […] C’est nous qui décidons ».
-
si la personne n’a pas participé à la décision, l’institutionnalisation peut être ressentie
comme un abandon et un véritable déchirement. C’est pourquoi dans le second
EHPAD, un poste d’infirmière de pré-accueil a été créé ;
-
elle implique un coût, pouvant faire culpabiliser la personne, qui se sent à la charge
de la société.
2
3
LAUDET J. Géronto, 2ème édition, L’infirmière en gérontologie. Lamarre, 2007. 345p. Objectif soins.
MANOUKIAN A. Les soignants et les personnes âgées. Lamarre, 2006. 165p. Collection Pratiquer.
9
Selon l’infirmière n°1 4, la capacité d’adaptation de la personne en institution dépend de
son sexe. Pour elle, « il y a les hommes, qui sont très contents d'être là, ou certains très
bien, où il n'y a jamais aucun souci d'adaptation ». Ils sont moins attachés au matériel et
s’adaptent bien à leur nouveau lieu de vie.
En revanche, pour les femmes, « c’est plus difficile ». Elle met leurs difficultés en lien avec
les concepts de pudeur, de deuil de leur existence et de leurs ressources passées, ainsi que
de dépendance. D’autant que tous ces changements se font en peu de temps.
L’infirmière n°1 distingue également des génération s différentes au sein de
l’institution. En effet, les habitudes d’hygiène ont beaucoup évolué depuis plus de 50 ans, ce
qui implique une grande différence de prise en charge. Par exemple, les plus anciens n’ont
jamais vécu dans une maison avec une salle de bains, ce qui explique qu’ils aient des
habitudes différentes d’un point de vue de l’hygiène et de l’esthétique. Selon elle, « les
nouvelles générations auront besoin de plus de libertés, plus d’informations, plus de
confort ».
Pour l'infirmière n°2, il n'y a pas de différence e ntre les sexes ou les générations, l'adaptation
est personne-dépendante mais reste difficile car c’est une « coupure avec tout ce qu’ils ont
connu avant ». Elle pense aussi que lorsque l'entrée est brutale, induite par une chute par
exemple, elle sera encore plus difficile à vivre.
b) Le vieillissement, l’entrée en institution, et leurs conséquences sur
l’estime de soi, l’image corporelle et l’isolement social.
« Le vieillissement est un processus au cours duquel un individu rencontre non
seulement des pertes, des crises, mais aussi des modifications de ses rapports à la société
et à son environnement. Chaque perte implique un travail de deuil. »5
D’après Helen L. Halstead, « la perte est le mot qui résume le mieux les problèmes de la
vieillesse »6.
Partant de ce constat, le soin gérontologique nécessite une implication permanente
des soignants pour aider les nouveaux résidents à exprimer leurs difficultés, leurs craintes,
afin d’éviter un repli sur soi et un fléchissement psychologique. Pour ce faire, un pré-accueil
avec visite des locaux et présentation des infirmiers référents est mis en place dans chacun
4
Infirmière n°1 : 60 ans, infirmière en EHPAD depui s 15 ans, diplômée depuis 1973, actuellement en poste à temps partiel.
5
BELMIN J., AMALBERTI F., BEGUIN AM. L’infirmier(e) et les soins aux personnes âgées, 2ème édition. Masson, Paris, 2005.
369p. Collection Savoir&pratique infirmière.
6
STANLEY M., GAUNTLETT BEARE P. Soins infirmiers en gériatrie : Vieillissement normal et pathologique. De Boeck, 2005.
507p. (p.389)
10
des deux établissements sollicités, pour limiter l’anxiété liée à ce changement de statut
social : en effet, la personne devient un « résident », qui, en plus, verra tous ses repères
perturbés lors de l’admission en institution. Pour certaines personnes qui vivaient seules,
l’institutionnalisation implique l’entrée et l’intégration à une vie en communauté : l’avantage
est la lutte contre l’isolement social et familial ; en revanche, il faudra que les personnes
s’adaptent à vivre avec d’autres résidents, avec tout ce que cela implique (chambre double,
repas en salle à manger…).
Parmi les concepts évoqués précédemment, il y a l’estime de soi : elle correspond à
la représentation que l’on a de son propre corps, et c’est ce qui fonde notre identité. Le corps
participe à notre développement et à nos relations à autrui. Mais l’apparence et l’image que
la personne a de son corps sont modifiées lors du vieillissement. « En vieillissant, il existe
bien souvent un sentiment conscient ou inconscient de trahison d’un corps qui ne
correspond plus à la représentation psychique que se fait la personne d’elle-même »7. En
effet, selon l’infirmière n°1, « on garde toujours notre image quand on a 35 ans ».
L’estime de soi peut ainsi être perturbée, d’autant qu’elle dépend également du regard
qu’autrui porte sur l’individu. Alors, les soignants doivent être vigilants à leur communication
non verbale avec le résident, afin de lui apporter de la réassurance et ne pas accentuer son
sentiment de dévalorisation.
2. Projet de vie et dignité.
a) Le projet de vie et son cadre législatif.
Dès l’entrée en institution, il paraît essentiel d’élaborer un projet de vie personnalisé du
nouveau
résident,
afin
de
remédier
aux
éventuelles
perturbations
physiques,
psychologiques, sociales et familiales engendrées. Celui-ci met en place des objectifs qui
évolueront selon les capacités de la personne, et détermine le choix des outils de médiation :
c’est en fait un processus dynamique qui permet à l’individu de se reconstruire, de créer de
nouveaux repères afin de trouver sa place dans ce nouvel environnement8.
Certaines difficultés liées au vieillissement, peuvent provoquer des modifications
profondes et douloureuses de l’image de soi et de son image corporelle, et entraîner une
perte d’élan vital. Ce dernier devient un frein au processus d’évolution et de maintien de
l’identité. Il y a donc lieu de restaurer chez ces personnes la perception d’une image positive
7
BELMIN J., AMALBERTI F., BEGUIN AM. L’infirmier(e) et les soins aux personnes âgées, 2ème édition. Masson, Paris, 2005.
369p. Collection Savoir&pratique infirmière.
8
BELMIN J., AMALBERTI F., BEGUIN AM. L’infirmier(e) et les soins aux personnes âgées, 2ème édition. Masson, Paris, 2005.
369p. Collection Savoir&pratique infirmière.
11
et gratifiante. En ce sens, cet objectif peut être atteint par le biais des soins esthétiques,
utilisés en tant qu’outil de médiation thérapeutique, et inscrits dans un cadre législatif précis :
-
Dans notre décret de compétences9, les articles 1 à 6 stipulent notamment qu’il est
du rôle de l’infirmier de « protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé
psychique et mentale des personnes, et/ou l’autonomie de leurs fonctions vitales,
psychiques et physiques, en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur
réinsertion dans le cadre de vie familial ou social ».
-
D’après l’article 6 de la Charte des Droits et des Libertés de la Personne Agée
Dépendante en institution : « L’institution encourage les initiatives du résident. Elle
favorise les activités individuelles et développe les activités collectives (intérieures ou
extérieures) dans le cadre d’un projet de vie. »10.
b) La dignité dans les soins est au cœur du projet de vie.
Selon Swanson11, les soins doivent préserver la dignité humaine et restaurer
l’humanité. Ils ne doivent pas réduire les personnes au statut d’objet. Pour cela, il décrit cinq
composantes dans le soin :
- savoir, ou lutter pour comprendre un évènement parce qu’il a du sens dans la vie de
l’autre ;
- être avec, ou devenir émotionnellement présent à l’autre ;
- faire pour, ou faire ce que l’autre voudrait faire lui-même ou elle-même si c’était
possible ;
- permettre ou faciliter le passage de l’autre à travers les transitions de la vie et les
évènements non familiers ;
- maintenir la croyance, ce qui implique soutenir la foi dans la capacité de l’autre à
passer à travers un évènement ou une transition et faire face à un avenir de réalisation de
soi.
3. Médiation thérapeutique
Le terme d’activité à médiation thérapeutique naît dans les années 1990. Il s’agit, à partir
du centre d’intérêt du patient, « d’utiliser les activités comme support de la relation dans un
projet thérapeutique »12. Ces activités impliquent à la fois le corps et les sens, et permettent
notamment de mobiliser et maintenir les capacités de la personne, son autonomie, de
rompre l’isolement, de faciliter le développement de la vie relationnelle, sociale et culturelle.
9
Décret n°2002-194 du 11 février 2002, relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier, articles 1 à 6.
Cf annexe 1
STANLEY M., GAUNTLETT BEARE P. Soins infirmiers en gériatrie : Vieillissement normal et pathologique. De Boeck, 2005.
507p. (page 62)
12
GUETH B., SIRY B., TROUCHE J. Recherche en soins infirmiers n°45, juin 1996, Les activités psycho-soc iothérapeutiques
en psychiatrie, p.8 à 53.
10
11
12
Ainsi, elles valorisent les personnes, préviennent la détresse psychologique et donnent un
sens au projet de vie.
Cette phrase de Philippe Svandra illustre très bien le sens des activités de médiation
thérapeutique : « Le soignant, cherchant cette passerelle, cette juste distance qui intègre le
respect à l’intimité, aurait alors pour difficile tâche par la médiation du soin d’aider l’autre à
supporter une solitude de l’être que l’expérience de la maladie vient raviver. »13
4. Les soins esthétiques dans la bientraitance chez la personne vulnérable.
Nous avons vu, au travers de différents concepts, que l’entrée en institution entraînait de
nombreuses conséquences physiques et psychiques sur la personne âgée, notamment sur
l’image corporelle et l’estime de soi.
L’apparence est d’ailleurs en étroite relation avec l’image et l’estime de soi. En effet,
selon Mildred O. Hogstel, « les personnes se sentent habituellement mieux quand elles
savent qu’elles ont l’air bien14 ». Néanmoins ce sentiment de bien-être est subjectif et diffère
selon les personnes. Il est donc important de respecter la volonté du résident : le soignant ne
doit pas imposer sa propre vision du bien-être, comme le dit l'infirmière n°2 : "en ce moment
il y a un homme qui veut se laisser pousser le bouc comme quand il avait 20 ans, du coup
c’est pas terrible, ça part dans tous les sens mais on le laisse faire parce que ça lui fait
plaisir. On aimerait toujours qu’ils soient tout beaux mais des fois, ils veulent pas alors on les
force pas. "
C’est pourquoi nous allons maintenant traiter des soins esthétiques en tant qu’outil de
médiation thérapeutique ; après les avoir définis, nous traiterons des bénéfices, risques et
éléments à améliorer.
a) Généralités : Soins esthétiques prévalents et mise en œuvre.
Les actions infirmières sur rôle propre appartenant aux soins d’hygiène et de confort
sont primordiales pour le maintien de l’image corporelle de la personne âgée.
La coiffure est par exemple très importante. De même, l’infirmière n°1 insiste sur le choix de
la tenue vestimentaire : « on ne mettra pas une jupe jaune et un pull rouge par exemple ».
Lors de l'interview de l'infirmière n°2 celle-ci me t en évidence le fait que ce choix est réalisé
par la résidente avant tout selon ses envies et ses habitudes même si les soignants peuvent
être amenés à prodiguer quelques conseils. En effet, les vêtements peuvent aider à
constituer des repères temporels : le jour, la nuit, une fête, une sortie, la saison, la météo…15
13
Philippe Svandra, infirmier, titulaire d’un DESS d’éthique médicale, maître de conférence et formateur
http://www.serpsy.org/colloques_congres/compte-rendu/serpsy_04/philippe_svandra.html Journée serpsy, 19/03/2004
14
STANLEY M., GAUNTLETT BEARE P. Soins infirmiers en gériatrie : Vieillissement normal et pathologique. De Boeck, 2005.
507p. (page 21)
15
MANOUKIAN A. Les soignants et les personnes âgées. Lamarre, 2006. 165p. Collection Pratiquer.
13
Les hommes âgés peuvent être incités à se raser quotidiennement, à recouper les poils
excédentaires du nez, des oreilles et des sourcils si besoin.
Les femmes, elles, doivent être aidées choisir des produits cosmétiques adaptés.
Toujours selon Mildred O. Hogstel, « les compliments sur l’apparence physique d’une
personne sont aussi utiles à 20 ans qu’à 100 ans », ce qui est également approuvé par
l’infirmière n°2.
Les soins esthétiques constituant un atelier de médiation thérapeutique, il est
impératif de créer un cadre, constitué d’un lieu, d’un temps et de règles pour favoriser un
climat de confiance entre le soignant et le résident. Par exemple, dans l’établissement n°2,
un temps consacré au « bien-être » est planifié tous les dimanches afin de procurer des
soins esthétiques aux résidents qui en ressentent le besoin ou qui en expriment le souhait.
Une attention particulière est apportée aux personnes qui n’ont pas de matériel personnel ou
qui ne sont pas en capacité d’exprimer leur volonté.
Pour ce qui est de la mise en œuvre des soins esthétiques, l’endroit enclin à ceux-ci doit être
accueillant, bien chauffé, éclairé (lumière naturelle si possible) et aéré. Par exemple, dans
les deux structures, les soins esthétiques mis en œuvre sont :
-
la coiffure, qui a lieu au salon de coiffure de l’établissement ;
-
les soins esthétiques, comme la pose de vernis, qui se déroulent également au salon
de coiffure ou dans la chambre des résidents ;
-
la balnéothérapie, qui possède un service particulier.
Toutefois, les soins peuvent être prodigués dans la chambre du résident par l’aide-soignante
ou l’infirmière.
On notera que pour les soins esthétiques quotidiens les plus courants (crèmes,
maquillage…), ce sont le plus souvent les familles qui fournissent le matériel.
b) Bientraitance et soins esthétiques.
Il est encore difficile de donner une définition exacte de la bientraitance. Cependant,
chacun s’accorde à dire qu’elle est la combinaison entre la compétence, la déontologie, la
conscience (responsabilité individuelle de chaque professionnel), le respect de la dignité et
le travail d’équipe.
Son objectif est de « permettre à la personne de vivre dépendant dans la dignité ».16
Il est important de distinguer la bientraitance de la bienveillance et de la bienfaisance :
-
la bienveillance implique une relation de hiérarchie : « elle consiste à aborder l’autre,
le plus fragile, avec une attitude positive et le souci de faire le bien pour lui »17.
16
MOULIAS R, BUSBY F, MOULIAS S. Gérontologie et société, n°133, 2010. Pour une bientraitance : faut-il repenser le soin ?
Editorial : La « bientraitance », qu’est-ce que c’est ? p.10 à 22.
14
-
la bienfaisance est un principe éthique. Elle renvoie à la balance bénéfice/risque pour
le patient : il faut chercher à maximiser le bénéfice potentiel et à limiter autant que
possible le dommage physique ou psychique ou constituant une atteinte à la vie
privée.18
Dès lors, dans le cadre de la bientraitance dans les soins, la première chose à faire lors de la
mise en œuvre des soins esthétiques comme médiation thérapeutique, consisterait à
recueillir le consentement de la personne prise en charge. Nous avons vu dans notre
situation d’appel, que ce que l’on croit bon pour autrui ne correspond pas forcément à ses
désirs, ses besoins, ses attentes. Il faut donc être vigilant à adapter nos soins, notre façon
de prendre soin, afin de toujours se recentrer sur la personne et ce qui est important pour
elle. Il faut aussi être attentif à maintenir son autonomie et ses capacités19, tout en restant
fidèle à ses habitudes de vie. L’infirmière n°2 cit e par exemple le cas d’un monsieur qui
souhaite se laisser pousser le bouc : « On le laisse faire parce que ça lui fait plaisir ».
Dans les deux EHPAD interrogés, deux cas de figure sont possibles :
-
soit la personne est capable d’exprimer sa volonté et demande les soins qu’elle
souhaite qu’on lui prodigue (couper les ongles des mains, coiffure, choix des
vêtements) ;
-
soit la personne n’est plus capable de faire de tels choix à cause de troubles cognitifs
plus ou moins sévères, et ce sont les soignants qui doivent « juger » de ce qui est
bon pour elle.
Alors, pour être au plus proche des vœux de la personne, l’infirmière n°1 affirme qu’il faut
bien connaître les résidents, et que cela passe par une bonne communication avec les
proches. Pour elle, la collaboration avec l’entourage facilite la confiance : « avoir de bonnes
relations avec les familles rend la vie beaucoup plus facile, aux pensionnaires, aux
soignants, à la famille ». Il est indispensable de les intégrer dans le projet de soins et de vie,
et même de les faire participer. La relation possède donc trois composantes, toutes
indispensables : le pensionnaire, la famille et l’équipe.
c) Bénéfices des soins esthétiques.
Les soins esthétiques, en tant qu’outil de médiation thérapeutique, permettent la
verbalisation des difficultés ou des angoisses que présente la personne prise en charge.
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www.anesm.sante.gouv.fr
Professeur Régis Aubry
Décret n°2002-194 du 11 février 2002, relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier, articles 1 à
6. « protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé psychique et mentale des personnes, et/ou l’autonomie de leurs
fonctions vitales, psychiques et physiques, en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans le cadre de
vie familial ou social ».
18
19
15
Ils sont également l’occasion de réveiller ses sens, de l’accompagner dans la gestion de ses
émotions ou encore d’atténuer les douleurs corporelles. Chez les personnes dont la
communication verbale est altérée, les soignants détectent les bienfaits des soins
esthétiques grâce à la communication non-verbale : visage détendu, sourire…
Ces soins, effectués dans un contexte bientraitant, apportent bénéfice aux trois entités que
sont la personne âgée vulnérable, ses proches et l’équipe soignante.
En conservant une image de soi satisfaisante et en présentant un visage plus plaisant à son
entourage, les relations sociales sont favorisées et maintenues, en ce qu’elles intègrent le
besoin d’être reconnu en tant qu’individu à part entière : « c’est leur identité, c’est les
considérer comme personnes à part entière »20. L’esthétique s’inscrit donc bien dans un
processus de restauration et de maintien de l’identité, permettant de promouvoir une bonne
estime de soi à travers la communication verbale et non verbale : « La peau est une
interface entre le monde psychique interne et le monde externe, il est donc important d’en
prendre soin. En effet, c’est le premier organe du toucher, et donc de la communication avec
les autres ».21 Les soins esthétiques permettent de conserver les habitudes qu’ils avaient à
domicile et donc de faire le lien avec leur passé, ce qui peut faciliter le travail de deuil.
Selon l’infirmière n°1, les soignants « [sont] sati sfaits quand ils sont tous beaux, bien coiffés,
habillés, souriants, maquillés… C’est dans la relation, c’est du plaisir… ». Quand à
l'infirmière n°2 elle évoque également un sentiment de satisfaction lorsqu'elle a répondu aux
attentes des résidents.
Les soins esthétiques ont donc une action positive sur les trois personnalités de la prise en
charge globale qui sont, comme nous l’avons vu précédemment, le résident, sa famille et
l’équipe qui le prend en soins.
d) Facteurs favorisants et freins.
Grâce à l’expérience des infirmières interrogées, nous avons pu déterminer les facteurs
favorisants et les freins à la mise en place des soins esthétiques.
Les facteurs favorisant les soins esthétiques sont:
-
Le souhait des résidents
-
La volonté des soignants : « On essaie de faire plus que l’ordinaire »22, « On essaie
de faire au mieux »23
20
L’investissement des familles (achat de crèmes, de produits de beauté).
Infirmière n°2
MANOUKIAN A. Les soignants et les personnes âgées. Lamarre, 2006. 165p. Collection Pratiquer.
22
Infirmière n°1
23
Infirmière n°2
21
16
Dans la pratique, selon les deux infirmières interrogées, il existe de nombreux freins, qui
sont :
-
le manque de collaboration ;
-
le manque de suivi ;
-
les imprévus à gérer au sein du service de soins ;
-
le manque de connaissances du travail de chacun ;
-
le manque de temps et les horaires à respecter ;
-
le manque de personnel et le manque d’investissement de chacun ;
-
le budget : « On se heurte à des choses bassement matérielles », « La direction
demande d’économiser les sous de la maison ». Les moyens financiers des familles
sont aussi à prendre en compte (notamment pour l’achat de vêtements).
Selon l’infirmière n°2, ce qui leur manque beaucoup [aux soignants], c’est de prendre du
temps auprès des résidents. Elle nous confie d’ailleurs être venue travailler en gériatrie,
pensant avoir plus de temps pour « créer des liens », idée qu’elle qualifie elle-même
d’utopie provenant de l’enseignement théorique à l’IFSI.24
24
Institut de Formation en Soins Infirmiers
17
III - PROBLEMATIQUE
18
III – PROBLEMATIQUE
1. Synthèse des concepts
Le vieillissement est un processus naturel qui entraîne chez l’individu un bouleversement
sur le plan biologique, psychologique, social et spirituel. Sur le plan biologique, la personne
âgée subit un amoindrissement de ses capacités physiques, parfois accentué par la maladie
ou le handicap. Le vieillissement a ensuite des conséquences psychologiques sur l’image
corporelle et l’estime de soi, qui s’en trouvent altérées.
D’autre part, l’entrée en EHPAD révèle la dépendance de la personne vulnérable et constitue
une rupture avec son mode de vie d’autrefois : elle implique de nombreux processus de
deuils et restreint les libertés individuelles.
Ainsi, pour pallier à chacune des composantes de la douleur (physique, psychique et
morale), un projet de vie personnalisé du résident est réfléchi, discuté en équipe
pluridisciplinaire, puis instauré en accord avec les choix et les besoins du patient.
Dans le cadre de ce projet de vie, des outils de médiation thérapeutique, tels que les soins
esthétiques, sont mis en place en vue d’atteindre les objectifs définis précédemment.
L’adaptation de ce projet de soins doit tenir compte de plusieurs paramètres : le sexe, les
générations différentes et la personnalité propre à chacun.
La dignité et l’humanitude du soin doivent être préservées. D’autant plus que la législation
nous impose d’inscrire la démarche de soins dans un cadre bientraitant, qui passe déjà par
le recueil du consentement de la personne.
Toutefois, malgré la volonté et l’implication des soignants et des résidents, nous avons pu
remarquer que les facteurs favorisant les soins esthétiques sont en majeure partie
individuels, tandis que les freins sont plutôt liés à la vie en collectivité et à sa logistique.
2. Question de recherche
Grâce aux concepts développés dans ce travail d’analyse, nous avons abouti à la
problématique suivante :
Quels seraient les éléments susceptibles de permettre une meilleure intégration
des soins esthétiques au cœur du projet de vie du résident, afin de diminuer la
douleur liée à cette rupture qu’est l’arrivée en EHPAD ?
19
3. Hypothèses
Afin de répondre à cette problématique de recherche, nous avons formulé les
hypothèses suivantes :
Former et sensibiliser le personnel soignant en EHPAD sur l’impact de l’entrée en
institution, afin de mieux prendre en charge les difficultés des résidents.
Mettre en place des partenariats avec des professionnels de l’esthétique, dans le but
de faciliter l’accès à ces soins, tout en limitant l’impact sur l’organisation du service.
Planifier un temps de « bien-être » personnalisé pour chaque résident volontaire.
Sensibiliser à l’importance de la traçabilité des soins esthétiques afin de réévaluer le
projet de vie.
Réorganiser la planification des soins en vue d'optimiser le temps consacré à la
toilette et aux soins corporels de chacun. Un exemple consisterait à instaurer des
toilettes le soir, en accord avec les résidents afin de disposer de meilleures conditions
pour la prise en charge (disponibilité supplémentaire).
20
BIBLIOGRAPHIE
21
BIBLIOGRAPHIE
1. Ouvrages
A. BOIFFIN et H. BECK. Gérontologie Vision nouvelle n°146, 15 avril 2008 2 Eme trimestre, De
quelques termes utiles dans l’écoute de la maltraitance, p.34 à 41
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BELMIN J., AMALBERTI F., BEGUIN AM. L’infirmier(e) et les soins aux personnes âgées,
2ème édition. Masson, Paris, 2005. 369p. Collection Savoir&pratique infirmière.
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LE GUEN JP. Gérontologie et société, n°96 2001. L’a nimation en institution « Un lieu de
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MANOUKIAN A. Les soignants et les personnes âgées. Lamarre, 2006. 165p. Collection
Pratiquer.
MOULIAS R, BUSBY F, MOULIAS S. Gérontologie et société, n°133, 2010. Pour une
bientraitance : faut-il repenser le soin ? Editorial : La « bientraitance », qu’est-ce que c’est ?
p.10 à 22.
22
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Soins,
n°713.
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de
l’esth étisme
au
soin,
une
union
« phénoménale » ». Page 24.
MALFAISAN. Soins, n°84. « Socio esthéticienne en gé riatrie ». Page 17.
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STANLEY M., GAUNTLETT BEARE P. Soins infirmiers en gériatrie : Vieillissement normal et
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2. Internet
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(11/03/2013)
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23
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www.anesm.sante.gouv.fr (08/05/2013)
3. Personnes ressources
Annie Popoff, formatrice à l’IFPS de Besançon.
Professeur Régis Aubry, président du CCNE, responsable du DU éthique.
4. Professionnels interviewés
Infirmière n°1 : 60 ans, infirmière en EHPAD depuis 15 ans, diplômée depuis 1973,
actuellement en poste à temps partiel.
Infirmière n°2 : 27 ans, infirmière en EHPAD depuis 3 ans, diplômée depuis 2010.
24
ANNEXES
25
ANNEXE N°1 : Charte des droits et des libertés de l a personne âgée dépendante
26
ABSTRACT
Soins esthétiques et institutionnalisation
Dans le cadre de notre formation, nous avons été confrontées à la vie en institution ;
Cette expérience nous a amené à nous questionner sur l’importance des soins esthétiques
en tant qu’outils de médiation thérapeutique. D’où notre question de départ :
«Au travers de l’outil de médiation que sont les soins esthétiques, dans quelle mesure
l’infirmière contribue-t-elle au projet de vie des personnes âgées en institution ?»
Ces soins contribuent en effet à l’adaptation de la personne âgée à sa nouvelle vie en
institution, en favorisant l’acceptation des processus de vieillissement et de deuil de ses
capacités physiques et de sa vie passée. Les soins corporels ont également une influence
sur la dignité, l’estime de soi, l’image corporelle. Ils permettent une restauration et/ou un
maintien de l’identité de la personne vulnérable qui fait d’elle un être humain unique à part
entière.
Dès l’entrée d’une personne âgée, un projet de vie est élaboré par l’équipe pluridisciplinaire,
en accord avec le résident lui-même et sa famille. Celui-ci permet de mettre en relation tous
ces concepts dans un cadre bientraitant, afin de promouvoir les soins esthétiques dans une
prise en charge holistique de la personne.
Afin d’évaluer la prévalence de ces soins, un cadre conceptuel a été élaboré puis une étude
de terrain, en EHPAD, avec interview des soignants a été effectuée. Lors de la confrontation
de ces données, un écart entre la théorie et la pratique a été mis en évidence. Celui-ci,
justifié par la présence de freins tel que : le manque de temps, de budget, d’investissement
de la part des soignants et des résidents…
La problématique résultant de notre travail de recherche est formulée ainsi :
« Quels seraient les éléments susceptibles de permettre une meilleure intégration des
soins esthétiques au cœur du projet de vie du résident afin de diminuer la douleur liée
à cette rupture qu’est l’arrivée en EHPAD ? »
Grâce à notre réflexion personnelle et aux réponses des différents soignants interrogés, des
axes d’améliorations ont pu être proposés.
Ces réflexions s’inscrivent dans un processus d’évaluation et de réévaluation permanent, et
contribuent à une prise en soins adaptée et individuelle de chaque être humain. Elles
permettent d’accompagner et de guider ces personnes, dont le seul repère existant est
l’institution et ces soignants qu’ils côtoient au quotidien. Il est donc de notre devoir, de nousmêmes et d’après notre décret de compétence infirmier, de veiller au bien être de ces
résidents.