TRAVAIL D`INITIATION A LA RECHERCHE MEMOIRE DE FIN D
Transcription
TRAVAIL D`INITIATION A LA RECHERCHE MEMOIRE DE FIN D
TRAVAIL D’INITIATION A LA RECHERCHE MEMOIRE DE FIN D’ETUDES En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’Infirmier AU TRAVERS DE L’OUTIL DE MEDIATION QUE SONT LES SOINS ESTHETIQUES, DANS QUELLE MESURE L’INFIRMIERE CONTRIBUE-T-ELLE AU PROJET DE VIE DES PERSONNES AGEES EN INSTITUTION ? Unité d’enseignement 3.4 S6 Initiation à la démarche de recherche Unité d’enseignement 5.6 S6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques Unité d’enseignement 6.2 S6 Anglais : abstract du travail de fin d’études Thème : L’infirmier et la bientraitance chez la personne vulnérable. Présenté et soutenu par : ACCARD Marion FEBVRE Lynn GUYON Maëva PERRIN Clémence Institut de Formation des Professionnels de Santé de Besançon TRAVAIL D’INITIATION A LA RECHERCHE MEMOIRE DE FIN D’ETUDES En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’Infirmier AU TRAVERS DE L’OUTIL DE MEDIATION QUE SONT LES SOINS ESTHETIQUES, DANS QUELLE MESURE L’INFIRMIERE CONTRIBUE-T-ELLE AU PROJET DE VIE DES PERSONNES AGEES EN INSTITUTION ? Unité d’enseignement 3.4 S6 Initiation à la démarche de recherche Unité d’enseignement 5.6 S6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques Unité d’enseignement 6.2 S6 Anglais : abstract du travail de fin d’études Thème : L’infirmier et la bientraitance chez la personne vulnérable Présenté et soutenu par : ACCARD Marion FEBVRE Lynn GUYON Maëva PERRIN Clémence Institut de Formation des Professionnels de Santé de Besançon « Dans le corps malade, l’âme se sent toute seule. » Joseph d’Arbaud REMERCIEMENTS A : Mme Gartner, pour sa disponibilité et le temps qu’elle nous a accordé pour la guidance ; Aux différents professionnels de santé qui ont permis l’élaboration de ce mémoire ; A nos amis et notre famille, pour nous avoir encouragées et soutenues tout au long de notre formation et aussi lors de l’élaboration de ce travail. SOMMAIRE INTRODUCTION 1 I – DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DEPART 3 1. 2. 3. 4 5 6 LA SITUATION NOTRE QUESTIONNEMENT LA QUESTION DE DEPART II – PHASE EXPLORATOIRE 7 1. L’ENTREE EN INSTITUTION ET SES CONSEQUENCES. 8 A) GENERALITES SUR L’ENTREE EN INSTITUTION. 8 B) LE VIEILLISSEMENT, L’ENTREE EN INSTITUTION, ET LEURS CONSEQUENCES SUR L’ESTIME DE 9 SOI, L’IMAGE CORPORELLE ET L’ISOLEMENT SOCIAL. 2. PROJET DE VIE ET DIGNITE. 10 A) LE PROJET DE VIE ET SON CADRE LEGISLATIF. 10 B) LA DIGNITE DANS LES SOINS EST AU CŒUR DU PROJET DE VIE. 11 3. MEDIATION THERAPEUTIQUE 11 4. LES SOINS ESTHETIQUES DANS LA BIENTRAITANCE CHEZ LA PERSONNE VULNERABLE. 12 A) GENERALITES : SOINS ESTHETIQUES PREVALENTS ET MISE EN ŒUVRE. 12 B) BIENTRAITANCE ET SOINS ESTHETIQUES. 13 C) BENEFICES DES SOINS ESTHETIQUES. 14 D) FACTEURS FAVORISANTS ET FREINS. 15 III - PROBLEMATIQUE 17 1. 2. 3. 18 18 19 SYNTHESE DES CONCEPTS QUESTION DE RECHERCHE HYPOTHESES BIBLIOGRAPHIE 20 1. 2. 3. 4. 21 22 23 23 OUVRAGES INTERNET PERSONNES RESSOURCES PROFESSIONNELS INTERVIEWES ANNEXES 24 ANNEXE N°1 : CHARTE DES DROITS ET DES LIBERTES DE LA PERSONNE AGEE DEPENDANTE 25 ABSTRACT 26 1 INTRODUCTION 2 INTRODUCTION A u cours de nos études en soins infirmiers, nous avons appris, observé, mis en œuvre nos compétences, pour prendre en charge le patient de manière holistique et s’investir dans une démarche empathique et bientraitante. En institution, l’infirmier joue un rôle prépondérant dès l’accueil de la personne âgée, ce rôle s’inscrivant ensuite tout au long du projet de vie du résident. Il ressort de nos multiples expériences, tant personnelles que professionnelles, que l’entrée en EHPAD1 par exemple, n’est pas un « simple déménagement », mais que de nombreux processus psychologiques entrent en jeu lors de ce tournant dans la vie de la personne âgée. Par ailleurs, il nous semble que les soins esthétiques sont peu pratiqués par les infirmières, ou du moins, qu’ils ne sont pas utilisés en tant qu’outil de médiation thérapeutique à proprement parler. Ainsi, dans le cadre de ce travail d’initiation à la démarche de recherche, nous avons choisi d’analyser une situation de soins esthétiques en centre de long séjour, qui a fait naître en nous une remise en question de notre propre pratique professionnelle. Nous avons ensuite cheminé en groupe jusqu’à formuler la question de départ de notre travail de fin d’études. Afin de réaliser ce mémoire, nous avons d’une part effectué des recherches théoriques pour nous imprégner des différents concepts qui en découlent, puis dans un second temps, nous avons rencontré des professionnels de santé afin de les interroger sur leurs pratiques. Enfin, ces démarches nous ont permis de confronter les pratiques réelles à notre référentiel afin de faire émerger une problématique. 1 Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes 3 I – DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DEPART 4 I – DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DEPART 1. La situation Après avoir confronté nos expériences vécues en stage, nous avons choisi une situation vécue par l’une d’entre nous illustrant l’infirmier et la bientraitance chez la personne vulnérable. La situation se déroule dans un EHPAD et concerne la mise en place d’un atelier de soins esthétiques. L’objectif principal était de proposer un moment de bien-être et de détente aux personnes âgées en institution, afin d’instaurer un climat de confiance, tant par la communication verbale que non-verbale. « Pour le mettre en place, j’ai commencé par me demander quelles personnes seraient susceptibles d’être intéressées et j’en ai distingué six. Je suis ensuite allée leur présenter mon projet, et c’est avec grand étonnement que j’ai pu remarquer que cela n’intéressait pas tous les résidents, que je pensais pourtant très coquets. Ainsi, seules deux personnes ont souhaité participer. Après ceci, j’ai proposé différentes activités - manucure, soin des pieds, maquillage -, puis je leur ai laissé le temps d’y réfléchir. Le lendemain, je suis retournée les voir pour connaitre leurs réponses et fixer un moment où je pourrais programmer le soin. Pour finir, j’ai réalisé les deux soins qui étaient un soin des mains pour Mme T., et un soin des mains avec pose de vernis pour Mme P. Durant ceux-ci, les résidentes me semblaient plus détendues, cela m’a donc permis d’instaurer une véritable relation d’aide et d’écoute. Ainsi, lors des soins de Mme P., cette dernière m’a avoué que ce n’est pas facile de ne plus être « vraiment chez soi », qu’elle s’ennuie souvent. Je lui ai proposé de me raconter ce qu’elle faisait quand elle était à la maison. Son visage s’est apaisé et elle m’a parlé de diverses choses dont la cuisine, la télévision, lire le journal, acheter son pain… Je lui ai alors demandé pourquoi elle ne participait pas aux activités. Il est vrai que malgré les animations quotidiennes proposées par l’établissement, Mme P. ne s’y rend pas beaucoup. Elle me répond qu’elle ne sait pas, que « ce n’est pas pareil ». Elle ajoute : « En tout cas je suis contente que vous soyez là. Grâce à vous je vais être belle ». » 5 2. Notre questionnement Cette situation nous a interpelé et nous a amené à nous questionner par rapport à différents axes : - L’entrée en institution de la personne âgée ; - Le projet de vie et la bientraitance ; - Les soins esthétiques comme outil de médiation thérapeutique et leurs enjeux. L’entrée en institution peut engendrer une diminution de l’estime de soi, car la personne est confrontée à sa perte d’autonomie et peut se sentir impuissante face à celle-ci. Elle peut aussi vivre un sentiment d’abandon, car ce sont souvent les familles qui font le choix d’un placement en institution. Cette situation nous a touché car nous avons senti toute la difficulté et les enjeux de la vie en EHPAD pour la personne âgée dépendante. Nous avons aussi saisi l’importance des soins esthétiques aux yeux des résidents, afin de leur restituer l’image corporelle qu’ils avaient avant leur entrée. Ces soins sont utilisés en tant qu’outil de médiation thérapeutique et permettent d’entrer en relation avec la personne soignée. A travers le refus, nous avons compris que ces soins entraient dans le concept de la bientraitance seulement si les personnes en ressentaient le besoin et l’envie. En revanche, il nous semble primordial de proposer ce soin à chacun, que ses capacités de communication soient altérées ou non, car il peut favoriser la relation soignant/soigné et le bien-être de la personne. Nous avons pu constater, lors de nos différents stages, que les soins esthétiques ne sont que rarement utilisés en tant que médiation par les infirmières et nous nous sommes questionnées sur les raisons de cette absence. Pourtant, au travers de cette situation qui peut paraître simple et commune, le mot « soin » prend, à notre avis, tout son sens. Au-delà des thérapeutiques et de la technique, il nous semble que les soins esthétiques ne sont pas des soins secondaires mais concourent au bien-être et à la prise en charge holistique de la personne vulnérable. Cette situation nous amène à réfléchir sur plusieurs points. Concernant l’entrée en institution, nous nous demandons quelles peuvent être les conséquences sur la personne âgée. L’institutionnalisation peut-elle entraîner une diminution de l’estime de soi ? Une perturbation de l’image corporelle ? Quel est l’impact sur la dignité de la personne ? 6 Concernant le projet de vie : En quoi consiste-t-il ? Qu’est-ce que la médiation thérapeutique et quels en sont les objectifs ? Quel est le rôle infirmier ? En quoi les soins esthétiques entrent-ils dans ce concept de médiation ? Les soins proposés par les soignants sont-ils toujours en accord avec le principe de bientraitance ? A propos des soins esthétiques et leurs enjeux : Les soins esthétiques concourent-il au bien-être physique et psychologique des patients ? Leur donnent-ils des repères ? Quels sont les bénéfices des soins esthétiques pour la dignité, l’estime de soi et l’image du corps de la personne âgée ? Quels éléments peuvent favoriser et freiner la mise en place des soins esthétiques en institution (matériel, personnel, envie des soignants et des résidents, préjugés…) ? Les préjugés des soignants influencent-ils la mise en œuvre des soins esthétiques ? Qu’apportent les soins esthétiques aux soignants dans leur pratique professionnelle ? 3. La question de départ De notre questionnement a émergé une question de départ pour notre travail de fin d’études : Au travers de l’outil de médiation que sont les soins esthétiques, dans quelle mesure l’infirmière contribue-t-elle au projet de vie des personnes âgées en institution ? 7 II – PHASE EXPLORATOIRE 8 II – PHASE EXPLORATOIRE Nous allons dans cette partie analyser l’écart entre la littérature et la réalité du terrain, grâce à des entretiens menés auprès de professionnels de santé. 1. L’entrée en institution et ses conséquences. a) Généralités sur l’entrée en institution. Selon J. Laudet, l’entrée en institution est sans doute le « dernier grand tournant » d’une 2 vie . Beaucoup veulent l’éviter et prolongent le maintien à domicile grâce à des aides, à la fois humaines et financières. Mais parfois, ce maintien peut paraître déraisonnable voire imprudent, au vu du degré de dépendance de la personne âgée. Il est vrai que l’institutionnalisation est une étape qui peut être déroutante pour la personne, engendrant une perte des repères, car : - ce changement ultime dans les habitudes précède la fin de la vie ; - l’institution sera souvent la dernière demeure de la personne. Quitter son domicile dans lequel on a passé toute sa vie, où l’on s’est construit, implique un processus de deuil, qui sera réalisé plus ou moins facilement selon la capacité d’adaptation de la personne. Le concept de deuil a été évoqué par chacune des deux infirmières interviewées. Elles le mettent en lien avec la perte de leur domicile qu’il faut parfois vendre, ainsi que tout ce qui a trait aux biens matériels et personnels ; - l’entrée en institution révèle à tous la perte d’autonomie, et en même temps une restriction des libertés de l’individu, qui devient tributaire des autres : « Toute vie collective implique des contraintes et des rigidités. »3, ce qui est d’ailleurs confirmé par les deux infirmières : « Ils ne choisissent rien […] C’est nous qui décidons ». - si la personne n’a pas participé à la décision, l’institutionnalisation peut être ressentie comme un abandon et un véritable déchirement. C’est pourquoi dans le second EHPAD, un poste d’infirmière de pré-accueil a été créé ; - elle implique un coût, pouvant faire culpabiliser la personne, qui se sent à la charge de la société. 2 3 LAUDET J. Géronto, 2ème édition, L’infirmière en gérontologie. Lamarre, 2007. 345p. Objectif soins. MANOUKIAN A. Les soignants et les personnes âgées. Lamarre, 2006. 165p. Collection Pratiquer. 9 Selon l’infirmière n°1 4, la capacité d’adaptation de la personne en institution dépend de son sexe. Pour elle, « il y a les hommes, qui sont très contents d'être là, ou certains très bien, où il n'y a jamais aucun souci d'adaptation ». Ils sont moins attachés au matériel et s’adaptent bien à leur nouveau lieu de vie. En revanche, pour les femmes, « c’est plus difficile ». Elle met leurs difficultés en lien avec les concepts de pudeur, de deuil de leur existence et de leurs ressources passées, ainsi que de dépendance. D’autant que tous ces changements se font en peu de temps. L’infirmière n°1 distingue également des génération s différentes au sein de l’institution. En effet, les habitudes d’hygiène ont beaucoup évolué depuis plus de 50 ans, ce qui implique une grande différence de prise en charge. Par exemple, les plus anciens n’ont jamais vécu dans une maison avec une salle de bains, ce qui explique qu’ils aient des habitudes différentes d’un point de vue de l’hygiène et de l’esthétique. Selon elle, « les nouvelles générations auront besoin de plus de libertés, plus d’informations, plus de confort ». Pour l'infirmière n°2, il n'y a pas de différence e ntre les sexes ou les générations, l'adaptation est personne-dépendante mais reste difficile car c’est une « coupure avec tout ce qu’ils ont connu avant ». Elle pense aussi que lorsque l'entrée est brutale, induite par une chute par exemple, elle sera encore plus difficile à vivre. b) Le vieillissement, l’entrée en institution, et leurs conséquences sur l’estime de soi, l’image corporelle et l’isolement social. « Le vieillissement est un processus au cours duquel un individu rencontre non seulement des pertes, des crises, mais aussi des modifications de ses rapports à la société et à son environnement. Chaque perte implique un travail de deuil. »5 D’après Helen L. Halstead, « la perte est le mot qui résume le mieux les problèmes de la vieillesse »6. Partant de ce constat, le soin gérontologique nécessite une implication permanente des soignants pour aider les nouveaux résidents à exprimer leurs difficultés, leurs craintes, afin d’éviter un repli sur soi et un fléchissement psychologique. Pour ce faire, un pré-accueil avec visite des locaux et présentation des infirmiers référents est mis en place dans chacun 4 Infirmière n°1 : 60 ans, infirmière en EHPAD depui s 15 ans, diplômée depuis 1973, actuellement en poste à temps partiel. 5 BELMIN J., AMALBERTI F., BEGUIN AM. L’infirmier(e) et les soins aux personnes âgées, 2ème édition. Masson, Paris, 2005. 369p. Collection Savoir&pratique infirmière. 6 STANLEY M., GAUNTLETT BEARE P. Soins infirmiers en gériatrie : Vieillissement normal et pathologique. De Boeck, 2005. 507p. (p.389) 10 des deux établissements sollicités, pour limiter l’anxiété liée à ce changement de statut social : en effet, la personne devient un « résident », qui, en plus, verra tous ses repères perturbés lors de l’admission en institution. Pour certaines personnes qui vivaient seules, l’institutionnalisation implique l’entrée et l’intégration à une vie en communauté : l’avantage est la lutte contre l’isolement social et familial ; en revanche, il faudra que les personnes s’adaptent à vivre avec d’autres résidents, avec tout ce que cela implique (chambre double, repas en salle à manger…). Parmi les concepts évoqués précédemment, il y a l’estime de soi : elle correspond à la représentation que l’on a de son propre corps, et c’est ce qui fonde notre identité. Le corps participe à notre développement et à nos relations à autrui. Mais l’apparence et l’image que la personne a de son corps sont modifiées lors du vieillissement. « En vieillissant, il existe bien souvent un sentiment conscient ou inconscient de trahison d’un corps qui ne correspond plus à la représentation psychique que se fait la personne d’elle-même »7. En effet, selon l’infirmière n°1, « on garde toujours notre image quand on a 35 ans ». L’estime de soi peut ainsi être perturbée, d’autant qu’elle dépend également du regard qu’autrui porte sur l’individu. Alors, les soignants doivent être vigilants à leur communication non verbale avec le résident, afin de lui apporter de la réassurance et ne pas accentuer son sentiment de dévalorisation. 2. Projet de vie et dignité. a) Le projet de vie et son cadre législatif. Dès l’entrée en institution, il paraît essentiel d’élaborer un projet de vie personnalisé du nouveau résident, afin de remédier aux éventuelles perturbations physiques, psychologiques, sociales et familiales engendrées. Celui-ci met en place des objectifs qui évolueront selon les capacités de la personne, et détermine le choix des outils de médiation : c’est en fait un processus dynamique qui permet à l’individu de se reconstruire, de créer de nouveaux repères afin de trouver sa place dans ce nouvel environnement8. Certaines difficultés liées au vieillissement, peuvent provoquer des modifications profondes et douloureuses de l’image de soi et de son image corporelle, et entraîner une perte d’élan vital. Ce dernier devient un frein au processus d’évolution et de maintien de l’identité. Il y a donc lieu de restaurer chez ces personnes la perception d’une image positive 7 BELMIN J., AMALBERTI F., BEGUIN AM. L’infirmier(e) et les soins aux personnes âgées, 2ème édition. Masson, Paris, 2005. 369p. Collection Savoir&pratique infirmière. 8 BELMIN J., AMALBERTI F., BEGUIN AM. L’infirmier(e) et les soins aux personnes âgées, 2ème édition. Masson, Paris, 2005. 369p. Collection Savoir&pratique infirmière. 11 et gratifiante. En ce sens, cet objectif peut être atteint par le biais des soins esthétiques, utilisés en tant qu’outil de médiation thérapeutique, et inscrits dans un cadre législatif précis : - Dans notre décret de compétences9, les articles 1 à 6 stipulent notamment qu’il est du rôle de l’infirmier de « protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé psychique et mentale des personnes, et/ou l’autonomie de leurs fonctions vitales, psychiques et physiques, en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans le cadre de vie familial ou social ». - D’après l’article 6 de la Charte des Droits et des Libertés de la Personne Agée Dépendante en institution : « L’institution encourage les initiatives du résident. Elle favorise les activités individuelles et développe les activités collectives (intérieures ou extérieures) dans le cadre d’un projet de vie. »10. b) La dignité dans les soins est au cœur du projet de vie. Selon Swanson11, les soins doivent préserver la dignité humaine et restaurer l’humanité. Ils ne doivent pas réduire les personnes au statut d’objet. Pour cela, il décrit cinq composantes dans le soin : - savoir, ou lutter pour comprendre un évènement parce qu’il a du sens dans la vie de l’autre ; - être avec, ou devenir émotionnellement présent à l’autre ; - faire pour, ou faire ce que l’autre voudrait faire lui-même ou elle-même si c’était possible ; - permettre ou faciliter le passage de l’autre à travers les transitions de la vie et les évènements non familiers ; - maintenir la croyance, ce qui implique soutenir la foi dans la capacité de l’autre à passer à travers un évènement ou une transition et faire face à un avenir de réalisation de soi. 3. Médiation thérapeutique Le terme d’activité à médiation thérapeutique naît dans les années 1990. Il s’agit, à partir du centre d’intérêt du patient, « d’utiliser les activités comme support de la relation dans un projet thérapeutique »12. Ces activités impliquent à la fois le corps et les sens, et permettent notamment de mobiliser et maintenir les capacités de la personne, son autonomie, de rompre l’isolement, de faciliter le développement de la vie relationnelle, sociale et culturelle. 9 Décret n°2002-194 du 11 février 2002, relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier, articles 1 à 6. Cf annexe 1 STANLEY M., GAUNTLETT BEARE P. Soins infirmiers en gériatrie : Vieillissement normal et pathologique. De Boeck, 2005. 507p. (page 62) 12 GUETH B., SIRY B., TROUCHE J. Recherche en soins infirmiers n°45, juin 1996, Les activités psycho-soc iothérapeutiques en psychiatrie, p.8 à 53. 10 11 12 Ainsi, elles valorisent les personnes, préviennent la détresse psychologique et donnent un sens au projet de vie. Cette phrase de Philippe Svandra illustre très bien le sens des activités de médiation thérapeutique : « Le soignant, cherchant cette passerelle, cette juste distance qui intègre le respect à l’intimité, aurait alors pour difficile tâche par la médiation du soin d’aider l’autre à supporter une solitude de l’être que l’expérience de la maladie vient raviver. »13 4. Les soins esthétiques dans la bientraitance chez la personne vulnérable. Nous avons vu, au travers de différents concepts, que l’entrée en institution entraînait de nombreuses conséquences physiques et psychiques sur la personne âgée, notamment sur l’image corporelle et l’estime de soi. L’apparence est d’ailleurs en étroite relation avec l’image et l’estime de soi. En effet, selon Mildred O. Hogstel, « les personnes se sentent habituellement mieux quand elles savent qu’elles ont l’air bien14 ». Néanmoins ce sentiment de bien-être est subjectif et diffère selon les personnes. Il est donc important de respecter la volonté du résident : le soignant ne doit pas imposer sa propre vision du bien-être, comme le dit l'infirmière n°2 : "en ce moment il y a un homme qui veut se laisser pousser le bouc comme quand il avait 20 ans, du coup c’est pas terrible, ça part dans tous les sens mais on le laisse faire parce que ça lui fait plaisir. On aimerait toujours qu’ils soient tout beaux mais des fois, ils veulent pas alors on les force pas. " C’est pourquoi nous allons maintenant traiter des soins esthétiques en tant qu’outil de médiation thérapeutique ; après les avoir définis, nous traiterons des bénéfices, risques et éléments à améliorer. a) Généralités : Soins esthétiques prévalents et mise en œuvre. Les actions infirmières sur rôle propre appartenant aux soins d’hygiène et de confort sont primordiales pour le maintien de l’image corporelle de la personne âgée. La coiffure est par exemple très importante. De même, l’infirmière n°1 insiste sur le choix de la tenue vestimentaire : « on ne mettra pas une jupe jaune et un pull rouge par exemple ». Lors de l'interview de l'infirmière n°2 celle-ci me t en évidence le fait que ce choix est réalisé par la résidente avant tout selon ses envies et ses habitudes même si les soignants peuvent être amenés à prodiguer quelques conseils. En effet, les vêtements peuvent aider à constituer des repères temporels : le jour, la nuit, une fête, une sortie, la saison, la météo…15 13 Philippe Svandra, infirmier, titulaire d’un DESS d’éthique médicale, maître de conférence et formateur http://www.serpsy.org/colloques_congres/compte-rendu/serpsy_04/philippe_svandra.html Journée serpsy, 19/03/2004 14 STANLEY M., GAUNTLETT BEARE P. Soins infirmiers en gériatrie : Vieillissement normal et pathologique. De Boeck, 2005. 507p. (page 21) 15 MANOUKIAN A. Les soignants et les personnes âgées. Lamarre, 2006. 165p. Collection Pratiquer. 13 Les hommes âgés peuvent être incités à se raser quotidiennement, à recouper les poils excédentaires du nez, des oreilles et des sourcils si besoin. Les femmes, elles, doivent être aidées choisir des produits cosmétiques adaptés. Toujours selon Mildred O. Hogstel, « les compliments sur l’apparence physique d’une personne sont aussi utiles à 20 ans qu’à 100 ans », ce qui est également approuvé par l’infirmière n°2. Les soins esthétiques constituant un atelier de médiation thérapeutique, il est impératif de créer un cadre, constitué d’un lieu, d’un temps et de règles pour favoriser un climat de confiance entre le soignant et le résident. Par exemple, dans l’établissement n°2, un temps consacré au « bien-être » est planifié tous les dimanches afin de procurer des soins esthétiques aux résidents qui en ressentent le besoin ou qui en expriment le souhait. Une attention particulière est apportée aux personnes qui n’ont pas de matériel personnel ou qui ne sont pas en capacité d’exprimer leur volonté. Pour ce qui est de la mise en œuvre des soins esthétiques, l’endroit enclin à ceux-ci doit être accueillant, bien chauffé, éclairé (lumière naturelle si possible) et aéré. Par exemple, dans les deux structures, les soins esthétiques mis en œuvre sont : - la coiffure, qui a lieu au salon de coiffure de l’établissement ; - les soins esthétiques, comme la pose de vernis, qui se déroulent également au salon de coiffure ou dans la chambre des résidents ; - la balnéothérapie, qui possède un service particulier. Toutefois, les soins peuvent être prodigués dans la chambre du résident par l’aide-soignante ou l’infirmière. On notera que pour les soins esthétiques quotidiens les plus courants (crèmes, maquillage…), ce sont le plus souvent les familles qui fournissent le matériel. b) Bientraitance et soins esthétiques. Il est encore difficile de donner une définition exacte de la bientraitance. Cependant, chacun s’accorde à dire qu’elle est la combinaison entre la compétence, la déontologie, la conscience (responsabilité individuelle de chaque professionnel), le respect de la dignité et le travail d’équipe. Son objectif est de « permettre à la personne de vivre dépendant dans la dignité ».16 Il est important de distinguer la bientraitance de la bienveillance et de la bienfaisance : - la bienveillance implique une relation de hiérarchie : « elle consiste à aborder l’autre, le plus fragile, avec une attitude positive et le souci de faire le bien pour lui »17. 16 MOULIAS R, BUSBY F, MOULIAS S. Gérontologie et société, n°133, 2010. Pour une bientraitance : faut-il repenser le soin ? Editorial : La « bientraitance », qu’est-ce que c’est ? p.10 à 22. 14 - la bienfaisance est un principe éthique. Elle renvoie à la balance bénéfice/risque pour le patient : il faut chercher à maximiser le bénéfice potentiel et à limiter autant que possible le dommage physique ou psychique ou constituant une atteinte à la vie privée.18 Dès lors, dans le cadre de la bientraitance dans les soins, la première chose à faire lors de la mise en œuvre des soins esthétiques comme médiation thérapeutique, consisterait à recueillir le consentement de la personne prise en charge. Nous avons vu dans notre situation d’appel, que ce que l’on croit bon pour autrui ne correspond pas forcément à ses désirs, ses besoins, ses attentes. Il faut donc être vigilant à adapter nos soins, notre façon de prendre soin, afin de toujours se recentrer sur la personne et ce qui est important pour elle. Il faut aussi être attentif à maintenir son autonomie et ses capacités19, tout en restant fidèle à ses habitudes de vie. L’infirmière n°2 cit e par exemple le cas d’un monsieur qui souhaite se laisser pousser le bouc : « On le laisse faire parce que ça lui fait plaisir ». Dans les deux EHPAD interrogés, deux cas de figure sont possibles : - soit la personne est capable d’exprimer sa volonté et demande les soins qu’elle souhaite qu’on lui prodigue (couper les ongles des mains, coiffure, choix des vêtements) ; - soit la personne n’est plus capable de faire de tels choix à cause de troubles cognitifs plus ou moins sévères, et ce sont les soignants qui doivent « juger » de ce qui est bon pour elle. Alors, pour être au plus proche des vœux de la personne, l’infirmière n°1 affirme qu’il faut bien connaître les résidents, et que cela passe par une bonne communication avec les proches. Pour elle, la collaboration avec l’entourage facilite la confiance : « avoir de bonnes relations avec les familles rend la vie beaucoup plus facile, aux pensionnaires, aux soignants, à la famille ». Il est indispensable de les intégrer dans le projet de soins et de vie, et même de les faire participer. La relation possède donc trois composantes, toutes indispensables : le pensionnaire, la famille et l’équipe. c) Bénéfices des soins esthétiques. Les soins esthétiques, en tant qu’outil de médiation thérapeutique, permettent la verbalisation des difficultés ou des angoisses que présente la personne prise en charge. 17 www.anesm.sante.gouv.fr Professeur Régis Aubry Décret n°2002-194 du 11 février 2002, relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier, articles 1 à 6. « protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé psychique et mentale des personnes, et/ou l’autonomie de leurs fonctions vitales, psychiques et physiques, en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans le cadre de vie familial ou social ». 18 19 15 Ils sont également l’occasion de réveiller ses sens, de l’accompagner dans la gestion de ses émotions ou encore d’atténuer les douleurs corporelles. Chez les personnes dont la communication verbale est altérée, les soignants détectent les bienfaits des soins esthétiques grâce à la communication non-verbale : visage détendu, sourire… Ces soins, effectués dans un contexte bientraitant, apportent bénéfice aux trois entités que sont la personne âgée vulnérable, ses proches et l’équipe soignante. En conservant une image de soi satisfaisante et en présentant un visage plus plaisant à son entourage, les relations sociales sont favorisées et maintenues, en ce qu’elles intègrent le besoin d’être reconnu en tant qu’individu à part entière : « c’est leur identité, c’est les considérer comme personnes à part entière »20. L’esthétique s’inscrit donc bien dans un processus de restauration et de maintien de l’identité, permettant de promouvoir une bonne estime de soi à travers la communication verbale et non verbale : « La peau est une interface entre le monde psychique interne et le monde externe, il est donc important d’en prendre soin. En effet, c’est le premier organe du toucher, et donc de la communication avec les autres ».21 Les soins esthétiques permettent de conserver les habitudes qu’ils avaient à domicile et donc de faire le lien avec leur passé, ce qui peut faciliter le travail de deuil. Selon l’infirmière n°1, les soignants « [sont] sati sfaits quand ils sont tous beaux, bien coiffés, habillés, souriants, maquillés… C’est dans la relation, c’est du plaisir… ». Quand à l'infirmière n°2 elle évoque également un sentiment de satisfaction lorsqu'elle a répondu aux attentes des résidents. Les soins esthétiques ont donc une action positive sur les trois personnalités de la prise en charge globale qui sont, comme nous l’avons vu précédemment, le résident, sa famille et l’équipe qui le prend en soins. d) Facteurs favorisants et freins. Grâce à l’expérience des infirmières interrogées, nous avons pu déterminer les facteurs favorisants et les freins à la mise en place des soins esthétiques. Les facteurs favorisant les soins esthétiques sont: - Le souhait des résidents - La volonté des soignants : « On essaie de faire plus que l’ordinaire »22, « On essaie de faire au mieux »23 20 L’investissement des familles (achat de crèmes, de produits de beauté). Infirmière n°2 MANOUKIAN A. Les soignants et les personnes âgées. Lamarre, 2006. 165p. Collection Pratiquer. 22 Infirmière n°1 23 Infirmière n°2 21 16 Dans la pratique, selon les deux infirmières interrogées, il existe de nombreux freins, qui sont : - le manque de collaboration ; - le manque de suivi ; - les imprévus à gérer au sein du service de soins ; - le manque de connaissances du travail de chacun ; - le manque de temps et les horaires à respecter ; - le manque de personnel et le manque d’investissement de chacun ; - le budget : « On se heurte à des choses bassement matérielles », « La direction demande d’économiser les sous de la maison ». Les moyens financiers des familles sont aussi à prendre en compte (notamment pour l’achat de vêtements). Selon l’infirmière n°2, ce qui leur manque beaucoup [aux soignants], c’est de prendre du temps auprès des résidents. Elle nous confie d’ailleurs être venue travailler en gériatrie, pensant avoir plus de temps pour « créer des liens », idée qu’elle qualifie elle-même d’utopie provenant de l’enseignement théorique à l’IFSI.24 24 Institut de Formation en Soins Infirmiers 17 III - PROBLEMATIQUE 18 III – PROBLEMATIQUE 1. Synthèse des concepts Le vieillissement est un processus naturel qui entraîne chez l’individu un bouleversement sur le plan biologique, psychologique, social et spirituel. Sur le plan biologique, la personne âgée subit un amoindrissement de ses capacités physiques, parfois accentué par la maladie ou le handicap. Le vieillissement a ensuite des conséquences psychologiques sur l’image corporelle et l’estime de soi, qui s’en trouvent altérées. D’autre part, l’entrée en EHPAD révèle la dépendance de la personne vulnérable et constitue une rupture avec son mode de vie d’autrefois : elle implique de nombreux processus de deuils et restreint les libertés individuelles. Ainsi, pour pallier à chacune des composantes de la douleur (physique, psychique et morale), un projet de vie personnalisé du résident est réfléchi, discuté en équipe pluridisciplinaire, puis instauré en accord avec les choix et les besoins du patient. Dans le cadre de ce projet de vie, des outils de médiation thérapeutique, tels que les soins esthétiques, sont mis en place en vue d’atteindre les objectifs définis précédemment. L’adaptation de ce projet de soins doit tenir compte de plusieurs paramètres : le sexe, les générations différentes et la personnalité propre à chacun. La dignité et l’humanitude du soin doivent être préservées. D’autant plus que la législation nous impose d’inscrire la démarche de soins dans un cadre bientraitant, qui passe déjà par le recueil du consentement de la personne. Toutefois, malgré la volonté et l’implication des soignants et des résidents, nous avons pu remarquer que les facteurs favorisant les soins esthétiques sont en majeure partie individuels, tandis que les freins sont plutôt liés à la vie en collectivité et à sa logistique. 2. Question de recherche Grâce aux concepts développés dans ce travail d’analyse, nous avons abouti à la problématique suivante : Quels seraient les éléments susceptibles de permettre une meilleure intégration des soins esthétiques au cœur du projet de vie du résident, afin de diminuer la douleur liée à cette rupture qu’est l’arrivée en EHPAD ? 19 3. Hypothèses Afin de répondre à cette problématique de recherche, nous avons formulé les hypothèses suivantes : Former et sensibiliser le personnel soignant en EHPAD sur l’impact de l’entrée en institution, afin de mieux prendre en charge les difficultés des résidents. Mettre en place des partenariats avec des professionnels de l’esthétique, dans le but de faciliter l’accès à ces soins, tout en limitant l’impact sur l’organisation du service. Planifier un temps de « bien-être » personnalisé pour chaque résident volontaire. Sensibiliser à l’importance de la traçabilité des soins esthétiques afin de réévaluer le projet de vie. Réorganiser la planification des soins en vue d'optimiser le temps consacré à la toilette et aux soins corporels de chacun. Un exemple consisterait à instaurer des toilettes le soir, en accord avec les résidents afin de disposer de meilleures conditions pour la prise en charge (disponibilité supplémentaire). 20 BIBLIOGRAPHIE 21 BIBLIOGRAPHIE 1. Ouvrages A. BOIFFIN et H. BECK. Gérontologie Vision nouvelle n°146, 15 avril 2008 2 Eme trimestre, De quelques termes utiles dans l’écoute de la maltraitance, p.34 à 41 Adolescence et crise : La quête de l’identité, Erikson E., Flammarion 1972 BELMIN J., AMALBERTI F., BEGUIN AM. L’infirmier(e) et les soins aux personnes âgées, 2ème édition. Masson, Paris, 2005. 369p. Collection Savoir&pratique infirmière. Décret n°2002-194 du 11 février 2002, relatif aux a ctes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier, articles 1 à 6. GUETH B., SIRY B., TROUCHE J. Recherche en soins infirmiers n°45, juin 1996, Les activités psycho-sociothérapeutiques en psychiatrie, p.8 à 53. RIZET. La revue de l’infirmière, n°138. L’approche corporelle dans les soins. Pages 18-19. LAUDET J. Géronto, 2ème édition, L’infirmière en gérontologie. Lamarre, 2007. 345p. Objectif soins. LE GUEN JP. Gérontologie et société, n°96 2001. L’a nimation en institution « Un lieu de réengagement », p.153 à 162 MANOUKIAN A. Les soignants et les personnes âgées. Lamarre, 2006. 165p. Collection Pratiquer. MOULIAS R, BUSBY F, MOULIAS S. Gérontologie et société, n°133, 2010. Pour une bientraitance : faut-il repenser le soin ? Editorial : La « bientraitance », qu’est-ce que c’est ? p.10 à 22. 22 PLAISANT, Soins, n°713. « L’art-thérapie, de l’esth étisme au soin, une union « phénoménale » ». Page 24. MALFAISAN. Soins, n°84. « Socio esthéticienne en gé riatrie ». Page 17. Soins Psychiatrie Vol 28, n°250, juin 2007, L'accom pagnement infirmier comme médiation thérapeutique p.41 à 45 STANLEY M., GAUNTLETT BEARE P. Soins infirmiers en gériatrie : Vieillissement normal et pathologique. De Boeck, 2005. 507p. 2. Internet http://www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/charte_2007_affiche.pdf (12/03/2013) http://www.anaisformationcontinue.fr/nosprogrammes/Lessoinsesthetiqueschezlapersonneag ee.htm (11/03/2013) http://www.infipp.com/nos-formations-2013/techniques-mediation-ateliers-expression/ (11/03/2013) http://www.annoncebeaute.com/Recruteurs/Esthetique/Les-exceptionnels-bienfaits-de-lasocio-esthetique (24/03/2013) http://www.ileformesante.fr/cariboost_files/fiche_20ped_20atelier_20collectif_20esthetique.p df (24/03/2013) http://soins.hug-ge.ch/_library/specialistes_clin_pdf/concept_ic_22oct06.pdf (26/03/2013) http://www.atelier-vert-lumiere.com/vieillir_ou_grandir.pdf (30/03/2013) http://www.mon-psychotherapeute.com/mediation-therapeutique/ (01/04/2013) 23 http://www.terrafemina.com/forme/bien-etre-beaute/videos/1057-socio-esthetique--quand-labeaute-l-soigne-r.html (01/04/2013) http://www.soinsinfirmiersesthetiques.com/ (03/04/2013) http://www.aise.be/site/index.php (03/04/2013) http://www.escalemieuxetre.be/ (01/04/2013) http://www.apima.fr/ (02/04/2013) http://www.sixi.be/L-Association-des-Infirmieres-conseil-en-Soins-infirmiers-Esthetiques-ason-site-internet_a674.html (02/04/2013) www.anesm.sante.gouv.fr (08/05/2013) 3. Personnes ressources Annie Popoff, formatrice à l’IFPS de Besançon. Professeur Régis Aubry, président du CCNE, responsable du DU éthique. 4. Professionnels interviewés Infirmière n°1 : 60 ans, infirmière en EHPAD depuis 15 ans, diplômée depuis 1973, actuellement en poste à temps partiel. Infirmière n°2 : 27 ans, infirmière en EHPAD depuis 3 ans, diplômée depuis 2010. 24 ANNEXES 25 ANNEXE N°1 : Charte des droits et des libertés de l a personne âgée dépendante 26 ABSTRACT Soins esthétiques et institutionnalisation Dans le cadre de notre formation, nous avons été confrontées à la vie en institution ; Cette expérience nous a amené à nous questionner sur l’importance des soins esthétiques en tant qu’outils de médiation thérapeutique. D’où notre question de départ : «Au travers de l’outil de médiation que sont les soins esthétiques, dans quelle mesure l’infirmière contribue-t-elle au projet de vie des personnes âgées en institution ?» Ces soins contribuent en effet à l’adaptation de la personne âgée à sa nouvelle vie en institution, en favorisant l’acceptation des processus de vieillissement et de deuil de ses capacités physiques et de sa vie passée. Les soins corporels ont également une influence sur la dignité, l’estime de soi, l’image corporelle. Ils permettent une restauration et/ou un maintien de l’identité de la personne vulnérable qui fait d’elle un être humain unique à part entière. Dès l’entrée d’une personne âgée, un projet de vie est élaboré par l’équipe pluridisciplinaire, en accord avec le résident lui-même et sa famille. Celui-ci permet de mettre en relation tous ces concepts dans un cadre bientraitant, afin de promouvoir les soins esthétiques dans une prise en charge holistique de la personne. Afin d’évaluer la prévalence de ces soins, un cadre conceptuel a été élaboré puis une étude de terrain, en EHPAD, avec interview des soignants a été effectuée. Lors de la confrontation de ces données, un écart entre la théorie et la pratique a été mis en évidence. Celui-ci, justifié par la présence de freins tel que : le manque de temps, de budget, d’investissement de la part des soignants et des résidents… La problématique résultant de notre travail de recherche est formulée ainsi : « Quels seraient les éléments susceptibles de permettre une meilleure intégration des soins esthétiques au cœur du projet de vie du résident afin de diminuer la douleur liée à cette rupture qu’est l’arrivée en EHPAD ? » Grâce à notre réflexion personnelle et aux réponses des différents soignants interrogés, des axes d’améliorations ont pu être proposés. Ces réflexions s’inscrivent dans un processus d’évaluation et de réévaluation permanent, et contribuent à une prise en soins adaptée et individuelle de chaque être humain. Elles permettent d’accompagner et de guider ces personnes, dont le seul repère existant est l’institution et ces soignants qu’ils côtoient au quotidien. Il est donc de notre devoir, de nousmêmes et d’après notre décret de compétence infirmier, de veiller au bien être de ces résidents.