L`avant-première de « Turkish Passport

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L`avant-première de « Turkish Passport
L’avant-première de « Turkish Passport » à Cannes : quand la fraternité
humaine l’emporte contre la barbarie et l’indifférence
Mercredi 18 Mai, dans le cadre du 64 ème Festival de Cannes, dans une salle
comble du «Star», 250 personnes ont applaudi le film « Turkish passport » de Burak
Arliel , premier docu fiction sur la Shoah réalisé dans un pays musulman : l’histoire
peu connue du sauvetage par des diplomates turcs des centaines de Juifs
pourchassés dans la France occupée par les Nazis.
Organisée par « le Projet Aladin », en partenariat avec Interfilm Istanbul, la
Communauté juive de Turquie et le Comité français pour Yad Vashem et en
présence de nombreux diplomates et représentants de Turquie, d’Israël, de la
Communauté juive de la Région Paca, de Monaco et de nombreux festivaliers, cette
projection a été
précédée des interventions d’Anne-Marie Revcolevschi,
Présidente du Projet Aladin, du réalisateur, Burak Arliel, de Ertan Tezgor,
Ambassadeur de la Turquie auprès du «Groupe d'action international pour la
coopération sur l'éducation, la mémoire et la recherche sur l'Holocauste», et de
Michèle Merowka, représentant le Comité français pour Yad Vashem.
Ceux-ci ont brièvement rappelé les faits historiques et félicité les producteurs du film
Gunes Celikcan et Bahadir Arliel d’avoir pris l’initiative de montrer les pages
sombres de l’histoire de la Shoah, mais aussi les pages lumineuses qu’ont écrites les
consuls de Turquie.
En effet, Madame Revcolevschi a souligné dans son
introduction, reprenant les informations précises de M. Serge Klarsfeld, que malgré
le sauvetage de ces centaines de Juifs d’origine turque, près d’un millier d’autres
avaient été déportés entre 1942 et 1944 : des précisions apportées, par ailleurs,
au cours du film par les « rescapés » eux-mêmes dont les familles, les parents
ont été déportés sans retour. Elle a par ailleurs informé les spectateurs et le
réalisateur que les images d’archives de l’INA sur le camp de Drancy avaient été
identifiées par Serge Klarsfeld, non pas présentant des détenus juifs avant leur
déportation mais des détenus accusés de collaboration et internés à Drancy
quelques semaines après la Libération. Le réalisateur Burak Arliel s’est ensuite
engagé à retirer ces images de la version définitive.
De nombreuses personnalités turques ainsi que des représentants de la
communauté juive de Turquie, dont Moris Levi, vice-président du conseil exécutif de
la Communauté juive de Turquie, Naim Güleryüz, président du Musée du judaïsme
à Istanbul, Haluk Gürgen, administrateur de l’Université de Bahcesehir Istanbul,
Sekib Avdagic, Président d’Istanbul Capitale Européenne de la Culture, étaient
présents à cette projection aux côtés de Martine Ouaknine, Adjoint au Maire de
Nice, Christian Estrosi, Geneviève Koubi, Conseillère municipale, représentant le
Député-Maire de Cannes, Bernard Brochand et Eliane Zayan, Conseillère
municipale, représentant le Maire de Marseille.
Plusieurs diplomates, notamment Berris Ekinci, Consul général de Turquie à
Marseille, Turgut Kural, le conseiller culturel de l’Ambassade de Turquie à Paris, le
Dr Ilham Aygun, Consul honoraire de Turquie à Monaco, Michel Harel, Ministre
conseiller de l’Ambassade d’Israël en France et Jean-Dominique Leraci, Ministre
conseiller de l’Ambassade du Canada en France, ont également assisté à la
projection.
Avant que la lumière ne s’éteigne, le jeune réalisateur du film, Burak Arliel, a pris la
parole pour rappeler qu’il avait voulu rendre hommage à ces individus courageux qui
avaient refusé le parti de l’indifférence et de l’inaction et montrer ainsi que les valeurs
humaines doivent transcender tous les clivages religieux, ethniques et culturels.
Le témoignage très émouvant de Mme Mina Ozdoganci, fille du Consul M. Fikret
Sefik Ozdoganci, qui avait organisé de février à mai 1944 le départ de 8 trains en
direction d’Istanbul, et celui de M Nisso Barbouth, l’un des voyageurs de ces trains «
de la vie » ont conclu cette soirée de grande dignité où les valeurs de courage et de
fraternité humaine ont été rappelées avec conviction et partagées par tous les
invités……
Une atmosphère bien différente des propos tenus quelques mètres plus loin par le
réalisateur de Melancholia.