Ba - montaiguvendee.fr
Transcription
Ba - montaiguvendee.fr
Bases Photographiques La formation d'images à partir de la lumière à l'aide d'un sténopé fut décrite pour la première fois e e par Aristote (IV av. JC). Cet appareil a été très utilisé au XV par les artistes de la Renaissance pour leurs peintures : il prend alors le nom de camera obscura (chambre noire). Deux perfectionnements lui e ont été ajoutés au XVI pour accroître la netteté de l'image : la lentille optique (Jérôme Cardan, 1550) e et le diaphragme (Daniele Barbaro, 1530). Au XVIII , on chercha à fixer l'image obtenue. Après un siècle d'essais infructueux, la première photographie fut prise par Joseph Nicéphore Niepce en 1827 sur une plaque d'étain recouverte de bitume de Judée (en réalité, il s'agissait d'une héliographie, sorte de photogravure). En 1839, les principes de la photographie sont présentés par Daguerre à l'Académie des sciences sous le nom de daguerréotype (plaque d'argent). Puis, Fox Talbot créa un procédé concurrent avec développement, le calotype. Ensuite d'autres procédés virent le jour, avec de nombreuses améliorations : passage du métal au verre, puis au papier, diminution sensible des temps de pose (de plus de 8 h en 1827 à moins de 3 s en 1847). Enfin, la création par George Eastman de la firme Kodak en 1888 permit à tous de réaliser des photographies : films secs et en rouleaux, appareils portables et simples d'emploi. Constitution d'un appareil photographique reflex Le reflex 24x36 mono-objectif représente le meilleur compromis entre la qualité des images, l'universalité, la maniabilité, le prix et le nombre d'accessoires. Cependant, on peut leur reprocher leur bruit, leur lenteur à déclencher (parallaxe de temps) et leur format de négatif, trop petit pour un grand nombre d'applications (reproductions de grand format...). Le principe du reflex est de présenter au photographe la vue exactement comme elle sera enregistrée sur le négatif. En effet, contrairement aux autres appareils, la visée se fait à travers l'objectif, grâce à un miroir mobile à 45°. Reflex traditionnel en vue éclatée Viseur Le pentaprisme permet de viser et de cadrer. Il redresse l'image, inversée par le trajet à travers l'objectif. Il est associé au verre de visée (en dessous), dépoli et sérigraphié, sur lequel se forme l'image. Enfin, un oculaire permet d'adapter l'image à l'œil. Un viseur est caractérisé par sa luminosité, -1- le type de verre de visée (dépoli uniforme, quadrillé...), sa couverture (en % de la surface du négatif) et son dégagement oculaire (distance à laquelle l'image se forme, en mm ; plus la valeur est élevée, moins on aura besoin de coller son œil au viseur). Obturateur C'est un jeu de lamelles métalliques (ou rideaux sur les appareils plus anciens) qui permet de laisser passer la lumière ou non. Lorsqu'on déclenche (prend une photo), l'obturateur s'ouvre puis se referme. Le temps d'ouverture est nommé temps de pose : il s'échelonne de quelques secondes jusqu'au 1/8000 s (selon les boîtiers). Les vitesses normalisées suivent une progression géométrique de 1/2, ce qui permet de diviser par 2 la quantité de lumière à chaque valeur : 1 1/2 1/4 1/8 1/15 1/30 1/60 1/125 1/250 1/500... l'unité est la seconde. Le choix du temps de pose se fait selon la mobilité du sujet à photographier. Objectif Ils sont interchangeables sur tous les reflex, mais chaque marque a sa propre monture (à baïonnette le plus souvent). Ses caractéristiques principales sont sa distance foca-le (ou focale) et son ouverture (voir diaphragme). Définition de la longueur La focale focale d'une lentille "normale" (qui correspond à la perspective et à l'angle de champ de l'œil) en 24x36 est de 50 mm, soit à peu près la diagonale du négatif. Un objectif de focale < 50 mm est nommé grand angulaire (ou grand angle) et un de focale > 50 mm téléobjectif. Les focales courantes s'échelonnent de 24 à 300 mm. La focale caractérise l'angle de champ de l'objectif, mais aussi la perspective de l'image. Influence de la focale sur l'angle de champ Il est nécessaire d'effectuer la mise au point (MAP) pour avoir une photo nette. Les appareils modernes sont autofocus : la MAP est automatique (faisceaux IR ou détection de phase) donc pas de soucis. Sinon, pour s'assurer de l'exactitude de la MAP, les boîtiers possèdent des dispositifs optiques. Diaphragme C'est une vanne à lumière. Il permet de régler le débit de lumière qui va arriver sur le film. Typiquement, ils sont constitués de fines lamelles de métal se chevauchant : il est alors nommé diaphragme à iris et peut être comparé à l'iris de l'œil. Sa valeur est appelée ouverture. L'échelle des ouvertures est une progression géométrique de premier terme 1 et de raison V2 : les valeurs sont 1 1.4 2 .8 4 5.6 8 11 16... Cette progression a été choisie pour ses propriétés : à chaque graduation, la quantité de lumière est divisée par 2 (plus le chiffre est grand, plus le trou est petit !). De plus, c'est une ouverture relative à distance focale de l'objectif : soit n cette ouverture, F la focale de l'objectif (en mm) et d le diamètre du diaph (c'est-à-dire le diamètre du faisceau lumineux), on a alors n = F/d. Une ouverture de 4 sera notée 1:4 ou f/4. Le diaphragme est fixé selon la profondeur de champ désirée (zone de netteté devant et derrière le sujet sur lequel la mise au point a été faite). Films argentiques Le format du négatif est de 24x36 mm sur des films perforés de 35 mm de large, dits films 135. Il existe plusieurs types de films : négatif ou positif (diapositives), couleur, noir & blanc et même infrarouge... de quoi satisfaire tout photographe ! Leur caractéristique commune est la sensibilité (ou rapidité) : c'est la quantité de lumière nécessaire pour que le film soit correctement exposé. La sensibilité s'exprime en ISO (anciennement en ASA). On trouve des films de 25 à 3200 ISO. Les valeurs "courantes" sont 100, 200 et 400. La contrepartie de l'augmentation de la sensibilité est l'accroissement sensible de la granulation du négatif. A chaque fois que la sensibilité double, la quantité de lumière nécessaire est divisée par 2. -2- Une autre caractéristique qui peut être importante est la température de couleur du film. Typiquement, les films sont équilibrés pour la lumière du soleil, soit environ 5400 à 6000 K. On trouve des films équilibrés pour chaque type d'éclairage artificiel (halogène, tungstène...), ce qui évite les dominantes colorées (jaune par exemple). D'autres formats sont disponibles pour les reflex (APS et 120), mais le choix est bien moindre que pour les 135, car bien moins utilisés. Les films sont maintenant tous codés DX : un jeu de contacts électrique sur le boîtier lui permet de connaître la sensibilité du film. Si l'appareil ne possède pas ces contacts, l'utilisateur doit régler manuellement la sensibilité sur l'appareil (à ne pas oublier !). Maintenant, nous allons voir l'utilité des différents réglages de l'appareil. l'Exposition Comme nous l'avons vu plus haut, le film a besoin d'une certaine quantité de lumière. Cette quantité de lumière est l'exposition (ou lumination). Elle est égale au produit de l'éclairement du négatif (en lux) par le temps de poses (en seconde). Le diaphragme contrôle le débit de lumière, donc l'éclairement, et l'obturateur joue sur le temps. On appelle couple vitesse/diaphragme toute combinaison de ces deux valeurs qui donnera une exposition correcte. En effet, on peut faire passer beaucoup de lumière pendant peu de temps ou bien peu de lumière pendant longtemps. Par exemple, pour une rapidité donnée, les couples 1/250 f4 et 1/500 f2.8 sont parfaitement équivalents en terme d'exposition. Désormais, tous les boîtiers possèdent un posemètre intégré. Celui-ci mesure la lumière réfléchie par le sujet et donne à l'utilisateur un couple correct (en mode auto). Les autres modes sont : priorité vitesse (le photographe choisi la vitesse, l'appareil trouve le diaph correspondant), priorité ouverture (le contraire du précédent) et manuel (le posemètre ne fait qu'indiquer l'écart avec l'exposition théorique). Mais, si certains couples correspondent à la même exposition, la photographie finale sera toute différente... Influence de la vitesse La vitesse influe sur la netteté des sujets mobiles. Si on veut figer un mouvement, il faut employer une vitesse d'obturation rapide. Sinon, le sujet apparaîtra flou. D'autre part, l'utilisation de longues focales sans pied peut provoquer un flou de bougé : ce n'est plus le sujet qui bouge, mais le photographe, et la longue focale amplifie ce bougé. Une règle empirique donne comme vitesse minimum à main levée (sans pied ni stabilisateur) l'inverse de la focale utilisée. Ainsi, avec un 200 mm, il ne faut pas descendre en dessous du 1/200 s. Les vitesses lentes (1/4 s et plus) sont utilisées en faible lumière, car on est limité par l'ouverture maximale de l'objectif. Influence de l'ouverture - profondeur de champ La profondeur de champ (pdf) est la zone nette en avant et en arrière du sujet sur lequel est faite la MAP. Plus l'ouverture choisie est grande (chiffre petit), plus la profondeur de champ est limitée. Inversement, plus l'ouverture est petite, plus la pdf sera importante. La pdf est inversement proportionnelle à la focale utilisée : plus la focale utilisée est courte, plus la pdf sera importante. La pdf est proportionnelle à la distance de mise au point. Il est à remarquer que la zone de netteté se répartie d'environ 1/3 en avant de la MAP et 2/3 en arrière. -3- 1/500 – f/2.8 1/60 – f/8 1/15 – f/16 Il faut donc composer entre la vitesse et l'ouverture pour obtenir l'image désirée : sur l'image de gauche, le liquide est figé grâce à la vitesse élevée, mais la bouteille située à l'arrière plan est floue à cause de l'ouverture ; l'effet contraire peut être observé sur l'image de droite. Influence de la focale Le changement de focale n'implique pas seulement un changement d'angle de champ : le choix de l'objectif implique aussi un choix de perspective et de profondeur de champ. Les focales courtes donnent une impression d'espace, alors que les longues focales compressent les perspectives. Les longues focales limitent aussi la profondeur de champ. 28 mm 50 mm 135 mm 35 m 80 mm 200 mm Les trois photographies ci-dessus ont été prises avec des focales différentes, mais en laissant au sujet principal la même importance dans l'image (le photographe a reculé en augmentant la focale). -4- Sur les photos précédentes, on voit l'évolution de l'angle de champ en fonction de la focale (point de vue identique). En photographie, on est à l'infini lorsque la distance qui sépare le film du sujet est d'au moins 1000 fois la distance focale de l'objectif. Sur le graphique ci dessus, la pdf arrière s'étend donc jusqu'à l'infini. Cette fois ci, la focale est fixe (50 mm) et on ferme le diaphragme. La mise au point est faite à 3 m. La profondeur de champ augmente avec la fermeture du diaphragme. Avec un objectif de 100 mm ouvert à f/8, la profondeur de champ très réduite à courte distance augmente rapidement avec la distance de mise au point. Mesure de la lumière Tous les reflex modernes intègrent des circuits électroniques dans le but de faire la mesure de lumière la plus juste. En effet, plus l'exposition s'écarte de la valeur nominale, moins on aura d'information enregistrée : trop de lumière, et le film est surexposé (ou brûlé), pas assez, et il est sous-exposé (ou bouché). La tolérance d'exposition (mesurée en diaphragme) dépend du type de film (à titre indicatif : -0.5 à +0.3 en inversible, -0.5 à +1 en négatif). Ainsi, il existe 4 modes de mesures : -5- 1.Matricielle (ou multizone ou évaluative) : l'image est divisée en zones (de 2 à des milliers) et la détermination de l'exposition se fait selon le contraste des zones et leur répartition dans l'image, par comparaison avec une banque de donnée ; 2.Intégrale à prédominance centrale (ou centrale pondérée) : la mesure est effectuée uniformément sur toute l'image, mais accorde plus d'importance au centre ; 3.Sélective : la mesure porte uniquement sur une zone de l'image (7-8 %) ; 4.Spot : idem, mais sur 2 ou 3 %. La mesure de lumière est réalisée à l'ouverture maximale de l'objectif (diaphragme couplé). Sur des appareils anciens, la mesure s'effectuait à diaphragme réel avec comme avantage la visualisation de la profondeur de champ en continu, mais en assombrissant la visée. Sur certains appareils, on peut cependant vérifier la pdf à l'aide d'un testeur de profondeur de champ (il ferme le diaph à la valeur choisie). Les capteurs de lumière sont situés contre le pentaprisme ou dans le bas du boîtier, couplés au détecteurs AF (mesure pondérée en fonction de la zone de MAP), la lumière étant renvoyée par un miroir secondaire (fixé au miroir principal). En effet, il est assez facile de tromper certains appareils, en cas de contre-jour par exemple : la cellule de mesure est éblouie par la lumière très forte, elle indique de fermer le diaph (ou augmenter la vitesse…). Résultat, les zones ayant une luminosité moyenne (typiquement le sujet principal) n'ont pas reçu assez de lumière et sont noires sur la photo. Solution : surexposer de +1 à +2, ou mieux, faire une mesure spot sur le sujet principal. Prendre une photo La prise de vue comporte deux opérations principales : le choix du cadrage et la prise de vue. Pour le cadrage il n'existe pas de règles, mais certains usages permettent d'avoir une certaine esthétique : 1.ne pas essayer de vouloir en dire trop sur une seule photo, isolez le sujet principal ; 2.éviter de centrer le sujet principal ; 3.attention aux zooms : zoomer ne remplace pas le déplacement du photographe : une longue focale réduit l'angle de champ, mais aussi la perspective ! Pour la seconde partie, c'est plus technique : 1.cadrer l'image, choisir son point de vue et son objectif ; 2.faire la mise au point ; 3.mesurer la lumière, choisir le couple et donc l'exposition ; 4.déclencher (après avoir armé le déclencheur et avoir avancé le film, si le boîtier est manuel). Maintenant, c'est l'appareil qui travaille : - remontée des miroirs (principal et secondaire) ; - fermeture du diaphragme ; - ouverture de l'obturateur ; - réouverture du diaph et descente du miroir. Obturateur Les obturateurs modernes sont dits focaux et sont composés de deux jeux de lamelles métalliques. Deux modes de fonctionnement existent, selon la vitesse adoptée. Pour les vitesses lentes (jusqu'à la vitesse dite synchro X, cf. plus bas), le premier jeu de lamelles s'abaisse (le négatif est alors exposé sur toute sa surface), puis le second jeu s'abaisse, empêchant la lumière de passer. Le temps de pose correspond alors à la durée séparant le départ des trains de lamelles. Pour avoir accès à des vitesses plus hautes, les deux trains de lamelles se suivent à vitesse constante, et c'est l'écart entre elles qui détermine le temps de pose. Flash La vitesse de synchronisation X correspond à la vitesse maximum à laquelle l'obturateur est totalement ouvert (de 1/60 à 1/250 suivant le boîtier). C'est donc la vitesse maximum d'utilisation du flash. En effet, la durée de l'éclair d'un flash est très courte (de l'ordre du 1 / 10 000 s ou moins) et doit avoir lieu lorsque l'obturateur est totalement ouvert. Un flash électronique émet une lumière voisine de 6000 K. Il est utilisé lorsque la quantité de lumière n'est pas suffisante, mais aussi en plein jour, pour réduire le contraste (débouchage des ombres ou fill-in). Il est caractérisé principalement par sa puissance (ou nombre guide : NG) : NG = portée x ouverture (pour 100 ISO). Des automatismes aident à l'exposition en jouant sur la durée de -6- l'éclair : elle est déterminée soit par un computer : le flash affiche les couples portée/diaphragme à utiliser et l'éclair est coupé grâce à une cellule située sur le flash ; soit en mode TTL (through the lens) : une cellule interne à l'appareil mesure la quantité de lumière directement sur le film pendant l'exposition et envoie l'ordre au flash de couper l'éclair (beaucoup plus juste que le computer). Il est très fortement conseillé, lorsque c'est possible, de diriger l'éclair vers un réflecteur (mur, plafond…) qui diffusera la lumière. En effet, le gros inconvénient du flash est d'être une source quasi ponctuelle de lumière : ceci provoque des ombres disgracieuses et un fort contraste. Depuis quelques années, apparaissent des flashes à synchro rapide (jusqu'au 1 / 12 000 s) : ils émettent en réalité plusieurs éclairs de petite puissance pour exposer la totalité du négatif. L'exposition est alors entièrement automatique… Les capteurs TTL des appareils sont maintenant couplés aux capteurs multizones des appareils (ceux-ci étant couplés aux capteurs AF), augmentant ainsi la précision de l'exposition, avec en plus un bref pré éclair qui permet l'analyse de la scène par l'appareil. -7-