Près de la moitié de la population mondiale n`a pas accès

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Près de la moitié de la population mondiale n`a pas accès
SOUS EMBARGO JUSQU’AU 19 JANVIER, 00 H 01 GMT
Près de la moitié de la population mondiale n’a pas accès à l’éducation dans
une langue qu’elle comprend.
Paris, le 19 février – D’après un nouveau document du Rapport mondial de suivi sur l’éducation
(GEM) de l’UNESCO, 40 % des habitants de la planète n’ont pas accès à l’éducation dans une langue
qu’ils comprennent. Le document d’orientation, « Comment apprendre, quand on ne comprend pas
? », publié à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle (21 février), rappelle que
l'enseignement dispensé aux enfants dans une autre langue que la leur peut être préjudiciable à leur
apprentissage, en particulier pour ceux qui vivent dans la pauvreté.
La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a rappelé le principe fondamental qui veut que les
enfants fassent leur apprentissage dans une langue qu’ils parlent : « Compte tenu de la priorité
accordée à la qualité, l’équité et l’apprentissage tout au long de la vie pour tous dans le nouvel
agenda mondial de l’éducation, il est essentiel d’encourager le plein respect de l’emploi de la langue
maternelle dans l’enseignement et l’apprentissage et de promouvoir la diversité linguistique. Dans le
domaine de l’éducation, en plus de produire de meilleurs résultats d’apprentissage, les politiques
linguistiques inclusives contribuent à la tolérance, à la cohésion sociale et, en définitive, à la paix. »
L’apprentissage s’améliore dans les pays qui ont investi dans des programmes bilingues. Au
Guatemala, les taux de redoublement et d’abandon dans les écoles bilingues sont moindres
qu’ailleurs, et les élèves y enregistrent également de meilleurs résultats dans toutes les matières. En
Éthiopie, la participation des enfants aux programmes bilingues pendant huit ans a amélioré leur
apprentissage dans l’ensemble des matières enseignées.
La Base de données mondiale sur les inégalités dans l’éducation (WIDE) du Rapport mondial de suivi
sur l’éducation de l’UNESCO fournit des chiffres sur l’apprentissage ventilés par pays en fonction de
la langue d’évaluation :
- En Côte d’Ivoire, 55 % des élèves de 5e année qui parlaient chez eux la langue d’évaluation
ont acquis les rudiments de la lecture, contre seulement 25 % des élèves parlant chez eux
une autre langue.
- En République islamique d’Iran, 80 % des élèves de 4e année qui ne parlaient pas le farsi à
la maison ont acquis les rudiments de la lecture, contre 95 % des enfants parlant le farsi.
- Au Honduras, en 2011, 94 % des élèves de 6e année parlant chez eux la langue
d’enseignement ont acquis les rudiments de la lecture, contre seulement 62 % de ceux qui
ne la parlaient pas.
- En Turquie, en 2012, environ la moitié des élèves de 15 ans pauvres et non turcophones
atteignaient la norme minimale en lecture, alors que la moyenne nationale était de 80 %.
-2Le document indique que dans les sociétés pluriethniques comme la Turquie, le Népal, le Pakistan, le
Bangladesh et le Guatemala, l’assujettissement à une langue dominante par le biais du système
scolaire, même s’il est parfois dicté par la nécessité, est un sujet fréquent de doléances liées à des
problèmes plus généraux d’inégalité sociale et culturelle.
Selon Aaron Benavot, Directeur du Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO, la langue
peut être une arme à double tranchant : « Tout en renforçant les liens sociaux et le sentiment
d’appartenance d’un groupe ethnique, elle peut aussi devenir un facteur de marginalisation. Les
politiques éducatives doivent faire en sorte que tous les apprenants, y compris ceux qui
appartiennent à une minorité linguistique, aient accès à l’éducation dans une langue qu’ils
comprennent. »
Le document formule des recommandations clés pour garantir que les enfants reçoivent un
enseignement dans une langue qu’ils comprennent :
1.
Au moins six années d’enseignement dans la langue maternelle sont nécessaires afin
que les bénéfices tirés de celui-ci dans les premières années soient conservés.
2.
Les politiques éducatives doivent reconnaître l’importance de l’apprentissage en
langue maternelle. L’analyse des plans d’éducation de quarante pays montre que moins
de la moitié de ces documents seulement reconnaissent l’importance de l’enseignement
en langue maternelle pour les enfants, notamment au cours des premières années de
scolarité.
3.
Les enseignants doivent être formés à enseigner en deux langues et à comprendre les
besoins des apprenants de la deuxième langue. Ils sont rarement préparés aux réalités
des classes bilingues, même quand ils sont aidés par des matériels éducatifs inclusifs et
des stratégies d’évaluation adaptées. Au Sénégal, seulement 8 % des enseignants
formés, et seulement 2 % au Mali s’estiment capables d’enseigner dans les langues
locales.
- FIN Pour plus d’informations, merci de contacter Kate Redman au +33 602 049 345
[email protected]
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* Développé par une équipe indépendante et publié par l’UNESCO, le Rapport mondial de suivi sur
l’éducation (GEM) est une référence qui fait autorité et dont l’objet est d’informer, suivre,
influencer et soutenir un véritable engagement en faveur de l’Objectif de développement
durable 4 relatif à l’éducation et ses cibles correspondantes. Il remplace le Rapport mondial
UNESCO de suivi sur l’EPT (GMR).
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