Visite des Invalides

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Visite des Invalides
MINES CULTURE
Visite Insolite du 14 décembre 2013
Les INVALIDES
Secrets d’architecture et Symbolique de l’histoire française
« Nouvellement créé, le club Mines-Culture qui a pris la suite des activités du groupe Ile de France
des Mines de Saint-Etienne avait organisé, pour sa première manifestation une visite des Invalides.
Sous la conduite du conférencier Pascal Payen-Appenzeller, 21 personnes ont découvert ou
redécouvert, dans une visite de plus de 3 heures, les secrets de notre histoire : de la Communion
royale au Mémorial républicain »
Créé par un édit royal de louis XIV en 1670, l’hôtel des Invalides, premier de ce genre en Europe,
avait pour objectif d’apporter aux soldats – invalides ou non – aide et assistance après les
campagnes. La construction de l’hôtel proprement dit, confiée à l’architecte Libéral BRUANT, fut
rondement menée, de 1671 à 1674. L’ouvrage qui comprenait un hôpital, une maison de retraite et
un mausolée était constitué de 5 cours centrées sur la plus grande. Curieusement, tandis que
Versailles, tout à la gloire de Louis XIV, fut un gouffre financier, le coût de l’hôtel des Invalides ne
fut pas exorbitant car payé par une retenue sur les soldes des soldats et par…la contribution des
abbayes et couvents avoisinants ! Ceux-ci obligés auparavant de reloger comme oblats les anciens
soldats – pas toujours disciplinés – étaient bien aises de trouver un nouveau lieu capable de les
accueillir. La construction de l’église attenante fut en revanche beaucoup plus longue et dura plus
de trente ans à partir de 1676 sous la conduite de HARDOUIN-MANSART, nommé par
LOUVOIS, très attaché aux Invalides.
Construit dans la plaine de Grenelle, alors faubourg de Paris, l’Hôtel des Invalides est orienté dans
un axe traversant Nord-Sud (l’axe de Dieu ?) pour être vu de partout, avec des esplanades de part et
d’autre ; ainsi le pont Alexandre III, édifié au XIXème siècle, fut « aplati » pour ne pas altérer la
vue. Notre conférencier s’attacha notamment à nous faire découvrir l’harmonie des volumes et de la
perspective qui est un « monde des illusions », tant elle abolit les distances comme le montre la vue
du Dôme depuis la cour d’honneur.
L’église des Invalides et son Dôme, chef d’œuvre de l’édifice, dominent le tout. Ce Dôme de 107 m
avec ses dorures (12 kg d’or pour la restauration de 1989), point de repère du paysage parisien,
surplombait la chapelle royale, elle-même séparée de la nef par une verrière.
Au fil de l’histoire, l’église et le Dôme, conçus pour être le caveau des Bourbons, sont devenus le
haut lieu de l’épopée napoléonienne avec le tombeau de l’empereur, visité par les touristes du
monde entier. Le lien entre les Invalides et le jeune général Bonaparte fut d’emblée très fort : il y
retrouva les invalides de ses premières campagnes, y développa les bâtiments, y remit plus tard les
premières légions d’honneur (1804) et nombre de ses fidèles généraux y sont enterrés.
Après le retour des cendres de Napoléon en 1840, la construction de son tombeau de 20 t en
quartzite rouge de Finlande par le sculpteur Visconti prit une vingtaine d’années. La déclamation
par le conférencier, devant le tombeau, d’un poème écrit par un admirateur finlandais de
l’empereur fut un moment de bravoure !
Conçu par et à la gloire de Louis XIV – dont la statue équestre trône au fronton de l’entrée -,
symbole du 1er empire, l’Hôtel des Invalides est surtout une part de l’histoire de Paris et de la
France à travers la Royauté, les Empires et les Républiques
Toujours propriété de l’Etat elle abrite encore l’institution des Invalides (une centaine de grands
handicapés), le Gouverneur de Paris, le Musée de l’Armée, la cathédrale du diocèse catholique des
Armées…. D’éminents généraux des 2 guerres mondiales y sont enterrés : MANGIN, NIVELLE,
JUIN, LECLERC…Des cérémonies en l’honneur de soldats ou de personnalités décédés ont encore
lieu en présence du Président de la République.
Jean Estivalet (E59)