Biographies des témoins
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Biographies des témoins
Biographies des témoins Paul Sobol Dans cet extrait, Paul Sobol décrit le processus de transformation par lequel un individu était déshumanisé durant les opérations qui suivaient son arrivée au camp d’Auschwitz. Paul Sobol est né à Paris le 26 juin 1926 de parents d’origine polonaise. Paul a un frère aîné, Bernard, et deux cadets, sa sœur Bella et son frère David. La famille Sobol s’installe en Belgique en 1928. Le père de Paul est fourreur tanneur. Les Sobol respectent les fêtes religieuses juives et Paul fait sa Bar Mitsvah. Son grand frère Bernard décède d’une crise d’appendicite en 1939. Après la capitulation de la Belgique, Paul commence à travailler dans la fourrure. Son père accepte toutefois qu’il retourne à l’école en mai 1941. Il intègre l’école des Arts et Métiers mais, en 1942, le directeur l’avertit du danger et l’invite, avec d’autres élèves juifs, à quitter l’école. En juin 1944, Paul Sobol est arrêté avec sa famille par la Gestapo. Internés à Malines, les Sobol y demeurent jusqu’au 31 juillet, date à laquelle ils sont déportés à Auschwitz. La mère et le petit frère de Paul disparaissent à la suite de la sélection à l’arrivée. Paul est versé dans un petit Kommando qui va relativement le préserver de la violence de l’environnement. Il est séparé de son père au moment de l’évacuation du camp, le 18 janvier 1945. Après trois jours de marche, il atteint le camp de Gross-Rosen. Il est ensuite transféré au camp de Dachau qu’il atteint le 28 janvier. Le 22 février, il est affecté au Kommando de Mühldorf, qui travaille dans la forêt. Le 25 avril, face à l’avancée des Alliés, il est mis dans un train. Le bombardement du convoi lui permet de s’échapper. Il est recueilli dans le presbytère d’une église, avant que les Forces Armées américaines ne libèrent le village. Rapatrié en France, il est placé dans un camp de rassemblement à Charleville. Le 18 mai 1945, la Croix-Rouge belge lui permet de passer en Belgique. Ses amis d’avant-guerre lui viennent en aide. Seule sa sœur revient des camps. Après un passage dans un préventorium près de Bruxelles, Paul passe trois mois dans une maison de l’armée belge en Suisse, où il recouvre la santé. Paul reprend des études à l’académie des Beaux-Arts. Il se spécialise dans la publicité et c’est dans ce domaine qu’il fait carrière dans l’aprèsguerre. Il se marie avec sa petite amie d’avant-guerre, Nelly, avec laquelle il a un premier enfant, Alain, en 1949. Leur fille Francine naît deux ans plus tard. Parallèlement, Paul se passionne pour la plongée. Travaillant en free lance, il s’associe à une entreprise américaine de matériel de plongée. Sa passion le conduit à parcourir le monde pour développer des activités de tourisme dans ce domaine. Plus tard, Paul Sobol intervient dans les établissements scolaires pour transmettre la mémoire de la déportation. En 2010, il a publié Je me souviens d'Auschwitz. De l'étoile de shérif à la croix de vie, (Bruxelles, éditions Racine) L’interview a été réalisée le 16 octobre 1997, à Bruxelles. L’intervieweuse était Viviane Lipszstadt. © 2016 USC Shoah Foundation