Engagez vos salariés, la reprise arrive
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Engagez vos salariés, la reprise arrive
Point de vue Engagez vos salariés, la reprise arrive L’Engagement* des salariés, autrement dit leur volonté de contribuer au succès de leur entreprise, a été touché de plein fouet par la crise. Depuis les derniers mois, un pourcentage toujours plus important d’entreprises est confronté à une chute de la motivation de leurs équipes. Organisations présentant une baisse des niveaux d’Engagement 60% 46% 50% 37% 40% 30% 31% 20% 10% 24% 26% 28% 30% A y regarder de plus près, le tableau est loin d’être aussi noir. A la manière des irréductibles du célèbre petit village gaulois, certaines entreprises résistent à la tendance générale au désengagement et démontrent que, même par gros temps, il est possible de maintenir voire d’augmenter l’Engagement des équipes. A titre d’exemple, ce géant mondial des services à la personne dont le taux augmente de 7 points depuis 2008, ou cette grande entreprise de distribution alimentaire dont l’Engagement des cadres progresse de 5 points sur la même période. 31% 15% 0% Tendance historique Investir sur l’engagement des salariés s’avère payant dans la durée Juil–Sep Oct–Déc Jan–Mar Avr–Juin Juil–Sep Oct–Déc Jan–Mar Avr–Juin 08 08 09 09 09 09 10 10 Baisse (<=–4%) Source : Aon Hewitt‘s Global Employee Engagement* database, juin 2010 Augmentation de la charge de travail, manque de visibilité sur l’avenir, perspectives d’augmentations de salaires en berne, débordement croissant de la sphère professionnelle sur la sphère privée, restructurations, sont autant de facteurs qui obèrent le bien-être et l’Engagement pour l’entreprise. Ces phénomènes ne sont pas récents mais s’amplifient sous la pression de facteurs exogènes parmi lesquels la fragilité de l’économie mondiale ou le climat politique et social tendu. Ceci pèse à son tour sur les résultats économiques, puisqu’il est reconnu que les entreprises à faible taux d’Engagement souffrent de niveaux de performance plus faibles. La baisse de l’Engagement doit-elle être considérée pour autant comme une fatalité alors que la reprise pointe le bout de son nez ? L’Engagement et le bien-être des salariés ne sont donc pas inexorablement condamnés en période de turbulence. Les investissements dans ce domaine s’avèrent payant dans la durée, qu’il s’agisse de satisfaction et de rétention des clients, de revenu total par action ou de rétention des meilleurs éléments. L’analyse de ces entreprises met en évidence certaines pratiques qui leur permettent de réussir sur le terrain de la motivation, là où les autres échouent ou patinent. Dans ces entreprises, les dirigeants considèrent l’engagement de leurs équipes comme un enjeu de Direction Générale au même titre que le cours de l’action, l’EBITDA ou le ROCE. Ils affichent donc une forte volonté d’écouter leurs salariés pour agir ensuite à bon escient. Ils s’impliquent par conviction personnelle et intérêt économique dans la mesure du moral, du bien-être ou de l’engagement des troupes, dans la mise en œuvre et le pilotage serré d’actions qui ont pour finalité de préserver et améliorer l’Engagement. Au-delà de la prise de température, ces dirigeants mettent un point d’honneur à l’élaboration et le déploiement d’actions concrètes ; ils attachent une importance particulière à la communication avec les équipes, n’hésitant pas à prendre la parole eux-mêmes. * L’Engagement des salariés, tel que le définit Aon Hewitt, est une notion qui regroupe la mobilisation des salariés pour la réussite de l’entreprise, la fierté d’appartenance et la fidélité à l’entreprise. On imagine aisément que lamanière dont l’entreprise va gérer la crise influera sur ces trois dimensions, avec un triple risque sur la performance des collaborateurs, l’image de l’entreprise en tant qu’employeur et la rétention des meilleurs talents. La baisse de la motivation s’observe en effet souvent dans des entreprises qui auscultent régulièrement le moral de leurs troupes sans mettre en place d’actions d’améliorations ou sans les communiquer. D’un sondage à l’autre, les taux de participation ainsi que les témoignages positifs s’émoussent, faute de signes tangibles d’actions, les salariés étant convaincus que la situation ne changera pas. Ceci leur offre l’opportunité de se ressourcer au contact des membres du Comité de Direction, mais pas uniquement. En effet, la présence systématique des dirigeants cautionne l’importance du sujet et favorise la prise de conscience de la ligne hiérarchique sur les comportements nécessaires tels qu’explication et transmission de la stratégie et des objectifs, écoute et partage. C’est par la démonstration de ces comportements que les managers suscitent la motivation de leurs collaborateurs et parviennent à maintenir une dynamique d’entraînement. L’Engagement s’inscrit dans une perspective de relation employeur/employé Dans ces entreprises exemplaires, la notion d’Engagement dépasse le simple outil d’enquête pour s’inscrire dans une perspective plus large de relation employeur / employé. Il s’agit de nourrir le contrat moral, social, économique et financier qui unit l’entreprise à ses salariés à travers les plans d’actions qui sont déployés. Dans une période où les individus ont soif de sens, la capacité à passer de l’écoute à l’action les rassure quant à la volonté de l’entreprise de répondre à leurs attentes. Inscrire l’Engagement dans les indicateurs de pilotage et de gouvernance Il ne suffit cependant pas de réunions incantatoires pour que ces comportements se propagent. Il convient de les traduire ensuite en objectifs mesurables comportant un fort effet de levier sur la rémunération : il est plus difficile de motiver à atteindre un objectif s’il n’y a pas d’enjeu financier. Associés aux plans d’action et évalués sur leur faculté à les mettre en œuvre, les managers sont fermement priés de reproduire, au niveau de leurs équipes, les initiatives auxquelles ils ont été associés avec les dirigeants. Aux solutions souvent imaginées dans la solitude des Directions, succèdent alors des propositions d’actions élaborées en réunion et qui laissent une part plus belle aux initiatives des collaborateurs. Ces actions et leurs indicateurs de mesure sont ensuite filtrés pour en sélectionner les plus pertinents, qui sont communiqués et pilotés au plus haut niveau de l’organisation. En réalité, ces entreprises ont compris qu’Engagement et performance sont les deux faces de la même pièce et que l’Engagement ou la motivation – n’entrons pas dans des débats d’experts – représente un levier de performance à côté des autres moyens « habituels » (réduction des coûts, croissance externe, innovation,…). Les dirigeants inscrivent les actions qui affectent l’Engagement de leurs salariés au premier rang de leurs préoccupations, considérant qu’elles sont indissociables des autres actions économiques et financières. Ceci se traduit par l’enrichissement des tableaux de bord et des plans stratégiques, par des indicateurs tirés des enquêtes. Les indices d’Engagement ou de bien-être sont inscrits dans les tableaux de bord et font l’objet de points d’avancement réguliers au même titre que les autres indicateurs, les extirpant ainsi de la seule sphère « RH » où ils étaient le plus souvent confinés. Mais cela va plus loin. Dans ces entreprises, les dirigeants sont également évalués sur l’atteinte des objectifs relevant de l’Engagement des équipes et une partie de leur bonus en dépend. Ceci incite à ouvrir une réflexion plus large, sur le choix des indicateurs de pilotage de la performance des entreprises en général et de leurs dirigeants. Comment s’assurer que le niveau d’Engagement est suivi aussi rigoureusement que les autres indicateurs ? Pourquoi ne pas s’inspirer de l’exemple de ces entreprises, encore peu nombreuses, qui incluent systématiquement la mesure de l’Engagement dans les plans stratégiques ? Pourquoi ne pas rémunérer les dirigeants aussi à l’aune de l’Engagement des équipes dont ils ont la responsabilité ? Cette capacité des Directions Générales à piloter l’Engagement des salariés dans une perspective à long terme les dotera d’un avantage concurrentiel déterminant... sans même attendre que la reprise s’affirme. Il est, en outre, intéressant de constater que la prise de conscience de l’Engagement comme levier de performance s’accompagne souvent d’un leadership plus partagé, donnant l’opportunité aux managers opérationnels de travailler directement avec les dirigeants, en particulier sur les leviers de motivation des équipes. © Hewitt Associates 2010 Pour plus d’information : Didier Burgaud Tél. : +33.1.55.63.23.70 [email protected] www.aonhewitt.com 2