imagerie de la première crise convulsive de l`adulte
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imagerie de la première crise convulsive de l`adulte
Société Française de Neuroradiologie IMAGERIE DE LA PREMIÈRE CRISE CONVULSIVE DE L’ADULTE AURORE ESQUEVIN 1, BÉATRICE CARSIN-NICOL 1, GÉRALDINE MINEUR 1, JESÙS AGUILAR-GARCIA 1, ANCA NICA2, HÉLÈNE RAOULT 1, JEAN-CHRISTOPHE FERRE 1, JACQUES BOUGET 3, JEAN-YVES GAUVRIT 1 1 Département d’imagerie neuro-faciale ; 2 Service de neurologie ; 3 Service d’accueil des urgences CHU Rennes QUELLE QUE ELLE PRISE EN N CHARGE ? LE STATUS ST TATUS EPILEP EPILEPTICUS PTICUS Une première crise convulsive est un motif fréquent d’admission aux urgences, qui nécessite le plus souvent, une prise en charge comprenant la réalisation d’une imagerie cérébrale : scanner ou imagerie par résonance magnétique (IRM) dans un délai court voire en urgence. Or, cette prise en charge varie en fonction du contexte : intoxication, traumatisme crânien récent et violent, syndrome méningé, fièvre ainsi qu’en fonction des étiologies suspectées : thrombose veineuse... ou du type de crise. L’état de mal épileptique est défini par une crise comitiale d’une durée supérieure à 30 minutes ou par au moins 2 crises sans retour à une conscience normale. TECHNIQUES TECH HNIQUES D’IMAGERIE D’IM MAGERIE : LE SCA SCANNER CANNER L’imagerie est généralement normale mais peut montrer des anomalies localisées, principalement, dans la substance grise corticale, la substance blanche sous-corticale, le splénium du corps calleux et les hippocampes. En scanner, les lésions apparaissent hypodenses avec une dédifférenciation substance blanche/ substance grise. En IRM, les anomalies sont en hyposignal T1, hypersignal T2 et Flair et souvent en restriction en diffusion, avec une dédifférenciation et un effet de masse modéré. Un rehaussement cortical peu marqué est possible après injection. Sur les séquences de perfusion, on note le plus souvent une hyperperfusion. Le scanner cérébral sans injection permet la détection rapide d’une hémorragie cérébrale, d’une hydrocéphalie ou d’une lésion traumatique. La réalisation d’un angioscanner à un temps veineux permet également la recherche d’une thrombose veineuse encéphalique. En revanche, le scanner est limité pour la recherche d’anomalie hippocampique, d’une lésion tumorale de petite taille ou malformative. Dans tous les cas, un scanner cérébral interprété comme normal ne permet pas de s’affranchir de la réalisation d’une IRM encéphalique. TECHNIQUES TECH HNIQUES D’IMAGERIE D’IM MAGERIE : L’IRM M L’IRM est l’examen le plus performant pour rechercher une étiologie non traumatique à une première crise convulsive. Un protocole classique doit comprendre: une séquence T2* pour rechercher un cavernome, des calcifications ou une hémorragie, une imagerie de diffusion pour éliminer une cause ischémique ou un status epilepticus, une séquence coronale T2 dans le plan des lobes temporaux pour faciliter l’analyse de la région hippocampique, une acquisition volumique Flair (ou 2 plans Flair) et T1 souvent avec un temps d’inversion récupération (ou 2 plans T1) pour rechercher des anomalies de signal et malformatives. La réalisation d’une séquence après injection peut être intéressante en cas d’immunodépression, de néoplasie connue, de fièvre, de suspicion de thrombose veineuse encéphalique ou en cas de découverte d’un processus expansif. Fig. 2 : Imagerie du status epilepticus. Status epilepticus chez deux patients avec mise en évidence d’hypersignaux en séquence Flair (haut) et en diusion (bas), en région frontale gauche (A) et temporo-occipitale droite (B). STRA STRATÉGIE ATÉGIE DIAGN DIAGNOSTIQUE NOSTIQUE Q DEVA DEVANT ANT UNE E PREMIÈRE CRISE CRI R SE CONVULSIVE CONVULSIV IVE CHEZ L’ADULTE L’ADULTE Fig.1 : Imagerie de la première crise convulsive de l’adulte en IRM. A : Hétérotopie péri-ventriculaire sur une séquence coronale T1 inversion récupération. B : Dysplasie corticale frontale gauche (séquence coronale Flair). C : Séquence coronale T2 mettant en évidence une sclérose mésiale avec atrophie hippocampique droite et dysgénésie hippocampique gauche (verticalisation du sillon collatéral). D : Vide de signal frontal droit correspondant à un cavernome (séquence axiale T2*). Abréviations : TDM = tomodensitométrie ; IRM = imagerie par résonance magnétique ; TC = traumatisme crânien ; CI = contre-indication ; SIDA = syndrome de l’immunodéficience acquise