L`ULM prépare une journée loufoque d`hommage à Pierre Dac

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L`ULM prépare une journée loufoque d`hommage à Pierre Dac
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E N
Jeudi 25 février 2016
LA SEMAINE DU MINERVOIS
“QUAND
A Taula
236. LO NOSET AL MOCADOR
Christine Cabantous a escrit Fais un
nœud à ton mouchoir (Ed. Du Mont)
que conta la vida a Argentièras
(comuna de Felinas de Menerbés),
un testimoniatge sus la vida dins
aquel canton del país al sègle 20.
Legirà tròces del libre (acompanhada
a la guitara per son òme) lo dimècres
2 de març (6 e mièja del vèspre) a
l’Ostal Sirventés (79, la Trivala,
Carcassona).
D E C A L E
LES LOUPS S ’ EMMELENT , LES PHOQUES RIENT” A CAUNES
*
L’ULM prépare une journée loufoque
d’hommage à Pierre Dac
Certains diront que ce n’est pas très sérieux, que le moment est mal choisi, que
c’est la crise... Pourtant, on peut aussi penser que justement, parce que nous
vivons des moments dramatiques, il faut faire une large place à la loufoquerie.
samedi 27 août, l’association ULM, Union
Loufoque Minervoise,
organise à Caunes une journée
loufoque, en forme d’hommage à
Pierre Dac. Jean-Louis Cazanave
est le très sérieux président de
l’ULM. Cet habitant de Trausse a
su conserver une âme d’enfant,
une imagination toujours en éveil,
le regard empli de rêves et de sourires. Il a eu l’idée de créer l’association, dont l’objet est de faire
vivre l’esprit de Pierre Dac et de
réveiller le loufoque qui sommeille en chacun de nous.
“L’idée d’une ‘journée loufoque’, sur les
traces de notre maître (soixante-trois !),
a germé dans nos esprits il y a quelques
mois à la (re)lecture des textes et autres
maximes de cet homme exceptionnel,
parfois un peu oublié ou inconnu des
jeunes générations. Plus qu’une forme
d’humour, Pierre Dac a fait de la loufoquerie un art d’aborder la vie, cela,
même dans les heures sombres de notre
histoire durant la dernière guerre mondiale, avec courage, élégance et détermination. Il suffit pour s’en convaincre de
lire sa biographie écrite par Jacques
Pessis (“Mon maître soixante-trois” Ed
François Bourin), son neveu adoptif.”
Jacques Pessis qui devrait
d’ailleurs apporter son soutien à
la manifestation caunoise, de
même que Jean-Louis Fournier,
auteur notamment du “CV de
Dieu”.
* Union Loufoque
Minervoise
Vaquí un pichon abans-tast d’aquel
temps ont i aviá pas de besonh de
montar una AMAP per trapar e
manjar ensaladas :
Les cueillettes sauvages
“Maman allait avec son sac ramasser
les dernières pommes que le vent
faisait tomber. Elle les faisait cuire
aux cochons ou c’était pour donner
aux lapins.
Elle ramassait aussi les laiterons
(laitissons) pour les lapins et des
herbes sauvages pour nous... la
chicorée (cicorèa) ou la fausse gerbe
et les pissenlits (mal-d’uèlhs), on les
ramassait pour la salade. C’était au
printemps quand ça repoussait. Et
allez, avec le couteau, on faisait les
chemins et les prés. Les feuilles des
pissenlits, on les mangeait en salade.
Les fausses gerbes, je les faisait
bouillir et on les mangeait avec une
vinaigrette. Et Mamie, de la chicorée,
elle en faisait une soupe. Elle lui
mettait une pomme de terre, des
carottes, de la graisse de canard et
allez tout ça, sur le feu, dans la petite
marmite ! Et ça bouillait, c’était bon,
ça aussi ! Vai, que papa, il l’aimait à
ça ! Et ça lui donnait de l’appétit
parce que c’est amer un peu la
chicorée. Mais avant de la mettre en
soupe, elle la faisait blanchir pour
enlever quand même un peu
l’amertume. (…)
L’erbolat (blettes sauvages), moi je le
cuisine à l’eau. Mamie, elle, coupait
les côtes, les faisait blanchir à l’eau,
les coupait à petits morceaux puis les
mettait dans un cocotte avec la
graisse de canard. Elle les faisait
roussir comme ça et après elle lui
faisait une sauce ou elle lui mettait
des cuisses confites de canard. Pour
la sauce, elle versait un peu de jus
de tomate ou alors elle faisait une
sauce blanche, une béchamel. Et elle
le préparait comme ça : c’était bon,
c’était vraiment bon ! (…)
On ramassait aussi la doucette, les
poireaux sauvages et le repounchou
(reponchon) qu’on trouvait plutôt
vers Chiffre, c’est comme une
asperge et on le mangeait aussi en
omelette. Et puis bien sûr, on allait
aux champignons !” (Contat per sa
maire)
(à suivre)
Du loufoque dans le Minervois
“Outre le fait que ce petit pays est cher
à notre cœur, un lien affectif reliait
Pierre à cette région, puisque son
épouse Raymonde Faure (Dinah de son
nom de scène) était native de Carcassonne, explique Jean-Louis Cazanave, et puis, notre région est teintée
de loufoquerie : Charles Trenet à Narbonne, Charles Cros à Fabrezan. Elle
fut aussi durant la dernière guerre un
passage pour nombre de surréalistes
dans “l’antre” de Joë Bousquet. Notre
ambition est de faire vivre le temps
d’une journée, l’esprit et la lettre de ce
grand monsieur. Vivre est le terme adéquat car nous souhaitons mettre en
scène les différentes facettes de cet art
d’aborder la vie. Cet événement se présentera sous forme de déambulations
au gré des “ateliers” animés, cycliquement sur la journée afin que chacun
puisse assister (et participer !) à tout et
ce gratuitement. L’ULM est une association loi 1901, fondée par des
adeptes de cette philosophie de vie pour
essayer de faire connaître l’homme et
l’œuvre au travers de cette manifestation que nous souhaiterions renouveler
© D.Castan
© D.R.
Le
Jean-Louis Cazanave, le très sérieux président de l’ULM en pleine action...
annuellement.” Les viticulteurs de
Trausse et de Caunes ont été
contactés pour une dégustation
loufoque (car comme le disait
Pierre Dac : “A l’eau de là, je préfère le
vin d’ici”.) Le club de hand local
sera également impliqué pour la
partie sportive (grand champion-
nat de force d’inertie). Une partie
de pétanque avec boules carrées,
démonstration
de
métiers
(fumeur de cravates, dresseur de
bretelles), leçons loufoques de
grammaire ou de mathématiques,
chansons, atelier d’écriture,
sketches variés, projection de
films… Un programme aussi riche
que déjanté, et qui n’est pas
encore définitif. Claude Marti et
Patrice Cartier seront également
de la partie. Une rumeur parle
d’une possible apparition d’Antoine de Caunes. Renseignements: 04.68.76.36.39.
Pierre Dac, la voix de Radio Londres
Pierre Dac, de son vrai nom André Isaac, est né en 1893. Durant la
seconde Guerre Mondiale, il est la voix de la Résistance à Radio Londres
dans “Les Français parlent aux Français”. Humoriste et comédien, il est le
créateur dans les années 30 de “L’Os à Moelle”, journal humoristique. Il
est l’inventeur du fameux Schmilblick (“objet rigoureusement intégral qui
ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout”), popularisé des
années plus tard par Coluche. Autre point commun entre ces deux humoristes: leur candidature à la présidence de la République. C’est Pierre Dac
qui popularise la loufoquerie. Il a longtemps animé des émissions radio
très populaires (“Signé Furax”, “Bons baisers de partout”). De nombreux
artistes, humoristes, ont hérité de cet esprit de Pierre Dac, parmi les plus
célèbres : Raymond Devos, Coluche, Pierre Desproges et bien d’autres.
Pierre Dac est mort le 9 février 1975.
Une toute petite sélection de ses œuvres,
à consommer sans modération !
Romans et essais : Les aventures de Furax - Du côté d’ailleurs et du côté de partout - Les Pensées - Essais Maximes
et Conférences
Périodiques : L’Os à Moëlle (1938-1940) (1964-1966)
Feuilletons radiophoniques : Avec Francis Blanche : Signé Furax - Avec Louis Rognoni : Bons baisers de partout
Chansons, monologues, sketches : Le Sâr Rabindranath Duval avec F. Blanche - Le Biglotron - Le parti d’en rire avec
F. Blanche - Nouvelles de partout et d’ailleurs avec P. Préboist - Hommage au mage - Prière fiscale - Neuf chansons
érotico-philosophiques
Théâtre : Phèdre (à repasser)
Cinéma (diverses apparitions et comme scénariste) : Allez France - Le petit baigneur - Le gorille a mordu l’archevêque - Co-auteur avec Fernand Rauzéna de l’adaptation française du film Hellzapoppin (un monument de l’absurde
et du loufoque)