Cours4

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Cours4
REDECOUVRIR LA GRAMMAIRE FRANCAISE
COURS 4
L’ANALYSE GRAMMATICALE : TESTS DE CONSTITUANCE
1. Tests de constituance
Manipulations utilisées pour segmenter une phrase en constituants syntaxiques de niveaux
inférieurs.
- La pronominalisation :
Il couvre les pages de son carnet de dessins d'animaux.
Il les couvrit de dessins d'animaux.
Il en couvrit les pages de son carnet.
Son carnet, il en couvrit les pages de dessins d’animaux.
La pronominalisation permet de repérer un constituant, mais aussi de différencier syntaxiquement
des séquences homophones :
Jean pense voir un ami.
Jean le pense
Jean descend voir un ami . *Jean le descend.
C’est un test fondamentalement sémantique : un pronom = une unité sémantique.
- La commutation ou substitution :
Met en évidence des classes d'équivalence, des éléments qui jouent le même rôle syntaxique :
Jean
lit un roman de Balzac.
Mon frère
lit un roman de Balzac.
Mon frère
dessine.
L'effacement n'est qu'un cas particulier de substitution.
Jean lit un roman de Balzac.
Jean lit.
- L'insertion :
Mesure le degré de cohésion d'un groupe :
Il tient à son travail.
Il tient vraiment à son travail.
* Il tient à vraiment son travail.
* Il tient à son vraiment travail.
- Le déplacement :
Souligne les relations de dépendance.
Il tient à son travail pour de multiples raisons.
Pour de multiples raisons, il tient à son travail.
* A son travail, il tient pour de multiples raisons.
- L'interrogation :
C’est un cas particulier de pronominalisation
Jean a ramené un vase de Chine.
D'où Jean a-t-il ramené un vase?
Que Jean a-t-il ramené ?
- La dislocation (ou détachement) gauche ou droite :
1
J'ai lu beaucoup de livres.
Des livres, j'en ai lu beaucoup.
J'en ai lu beaucoup, de livres.
La dislocation droite ou gauche, cad un déplacement avec reprise pronominale
2. L’analyse en constituants immédiats
• Du plus grand aux plus petits en passant par TOUS les niveaux intermédiaires
L'analyse en constituants immédiats consiste à décomposer une unité syntaxique, non pas d'emblée
en ses plus petites unités grammaticales (comme les mots ou les morphèmes), mais d'abord en ses
plus grands constituants, qui sont donc des groupes de mots. Puis ensuite seulement, elle réitère le
processus de découpage jusqu'à arriver finalement aux constituants minimaux que sont les mots ou
les morphèmes. Cette procédure permet de mettre en évidence la structure hiérarchique associée à
chaque phrase, structure que l'on représente soit sous forme arborescente, soit au moyen de
parenthèses emboîtées.
• Taille d'un syntagme ou constituant
Un syntagme peut se réduire à un seul mot. Dans l'exemple précédent, le syntagme nominal Jean
se réduit à un seul mot, et aurait pu commuter avec un syntagme beaucoup plus complexe comme
Le petit garçon qui habite en face de chez moi. En fait, la limite inférieure pour le syntagme est un
mot, et la limite supérieure, une proposition :
Soit la phrase (i), trouver une phrase dans laquelle on a substitué à demain une proposition.
(i)
Nous partirons demain.
(ii)
Nous partirons dès que Jean arrivera.
• Justifier une analyse
Faire l'analyse syntaxique d'une phrase, c'est préciser quelle est sa structure, quels sont les groupes
dont elle est constituée. Mais chacun des regroupements proposés doit être justifié. A quoi donc
reconnait-on l'existence d'un groupe ? Au fait que plusieurs éléments se comportent comme une
unité à certain niveau d'analyse.
Exercice 1 :
A partir de la phrase suivante, montrer quelles sont les opérations de dislocation qu’on peut faire et
celles qu’on ne peut pas faire.
(1)
Mon fils ne peut pas supporter son professeur d’anglais.
Montrer qu’on peut cumuler les dislocations et combiner pronominalisation et insertion.
1. Mon fils ne peut pas supporter son professeur d’anglais.
2. Son professeur d’anglais, mon fils ne peut pas le supporter.
3. Mon fils ne peut pas le supporter, son professeur d’anglais.
4. Mon fils, il ne peut pas supporter son professeur d’anglais.
5. Il ne peut pas supporter son professeur d’anglais, mon fils.
6. Mon fils, son professeur d’anglais, il ne peut pas le supporter.
7. Son professeur d’anglais, il ne peut pas, mon fils, le supporter.
Exercice pour le 19 octobre :
Quels sont les constituants de la phrase suivante ? Attention, si elle est ambiguë, donnez les
différentes analyses possibles. Et justifiez toujours vos réponses.
Le jeune malade a reçu une photo de sa mère.
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