HÉMATOLOGIE
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NOUVELLES FRONTIÈRES nOUVELLES HÉMATOLOGIE Syndromes myéloprolifératifs : de grandes avancées cliniques grâce aux thérapies ciblées Compte rendu de la 53e Assemblée/Exposition annuelle de l’American Society of Hematology San Diego, Californie / 10-13 décembre 2011 San Diego - À mesure que s’enrichissent nos connaissances sur la physiopathologie moléculaire des syndromes myéloprolifératifs (SMP), des agents vraisemblablement capables d’inhiber des étapes clés du processus morbide voient le jour. Dans la myélofibrose, la polycythémie vraie et la thrombopénie essentielle, il a été établi que la voie des janus kinases (JAK) jouait un rôle clé et qu’elle constituait une cible séduisante pour la maîtrise de la maladie. Bien que d’autres agents, y compris des immunomodulateurs, demeurent à l’étude, la découverte des avantages éventuels de l’inhibition d’un médiateur central de l’expression clinique des SMP a accéléré l’évaluation de plusieurs inhibiteurs de JAK, dont un qui a fait l’objet de deux essais de phase III simultanés. Les essais cliniques réalisés à ce jour n’avaient pas la puissance statistique nécessaire pour objectiver un gain de survie, mais ils montrent une régression marquée des symptômes. Rédactrice médicals en chef : Dre Léna Coïc, Montréal, Québec Les syndromes myéloprolifératifs (SMP) – notamment la myélofibrose (MF), la polycythémie vraie (PV), la thrombopénie essentielle (TE), la leucémie myéloïde chronique, la leucémie chronique à neutrophiles, la leucémie chronique à éosinophiles et la leucémie à mastocytes – se développent quand une anomalie de la lignée myéloïde accélère l’hématopoïèse, ce qui entraîne l’apparition d’une fibrose dans la moelle osseuse, une surproduction d’hématies et la synthèse de plaquettes dysfonctionnelles. Tous ces syndromes peuvent entraîner une splénomégalie, un risque accru de thrombose et l’apparition de symptômes invalidants. Les mutations des janus kinases (JAK) isolées dans la MF, la TE et la PV sont très répandues, leur fréquence variant entre 50 % (MF et TE) et 95 % (PV) des cas. La dérégulation fonctionnelle des JAK peut survenir en l’absence de mutations pour diverses raisons, par exemple une anomalie de la boucle d’activation du domaine catalytique. Au vu des nouvelles données indiquant que les inhibiteurs de JAK exercent des effets bénéfiques dans plusieurs SMP, même en l’absence de mutations de JAK, l’inhibition ciblée de la voie JAK-STAT semble importante. La majorité des cas de MF, de PV et de TE, tant primaires que secondaires, se caractérisent par la mutation V617F connue pour entraîner un gain de fonction de JAK2. «Certes, il s’agit d’une cible potentiellement importante du traitement, mais nous savons également que le type sauvage de JAK2 joue un rôle clé dans l’hématopoïèse normale. Il pourrait donc être important d’inhiber JAK2, mais il faut le faire sélectivement afin de ne pas nuire au fonctionnement normal de la moelle», explique le Dr Srdan Verstovsek, Département des leucémies, M.D. Anderson Cancer Center, University of Texas, Houston. La voie de signalisation JAK s’est avérée une cible prometteuse non seulement dans les syndromes myéloprolifératifs, mais aussi dans un certain nombre de processus prolifératifs comme les cancers et de processus auto-immuns au cours de maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde. Plusieurs inhibiteurs de JAK sont donc à l’étude dans différentes indications cliniques. Études COMFORT Les données de phase III qui ont récemment amené la FDA à homologuer un inhibiteur de JAK dans la MF ont été dévoilées au congrès 2011 de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), puis mises à jour au congrès 2011 de l’American Society of Hematology (ASH). L’agent étudié, le ruxolitinib, a fait l’objet de deux essais cliniques menés simultanément, COMFORT-I et COMFORT-II. «La constance de l’effet dans tous les sous-groupes est le résultat le plus important des analyses récentes des essais COMFORT. L’avantage relatif associé au ruxolitinib par rapport au meilleur traitement disponible a été observé sans égard au syndrome myéloprolifératif, à la présence ou à l’absence de la mutation V617F, à l’âge (≤65 ou >65 ans) et à la stratification en fonction du volume de la rate», explique la Dre Claire N. Harrison, Département d’hématologie, Guy’s and St. Thomas NHS Foundation Trust, Londres, Royaume-Uni (Figure 1). Aux yeux des chercheurs, le meilleur traitement disponible désignait l’hydroxyurée et divers agents utilisés dans le traitement de l’anémie, comme la prednisone à faible dose, les agents qui stimulent l’érythropoïèse ou les androgènes, explique-t-elle. De plan similaire, les deux essais COMFORT regroupaient des patients atteints de MF, de MF post-PV (MF-PPV) ou de MF post-TE (MF-PTE), à risque intermédiaire ou élevé dans Figure 1. COMFORT-II : Efficacité par sous-groupe Proportion, dans chaque sous-groupe, de patients dont le volume de la rate avait diminué de ≥35 % après 48 semaines de traitement n=144 88 56 108 35 74 70 20 48 76 36 108 97 97 72 72 76 68 63 81 Taux de réponse des patients ayant reçu le MTD Tous les patients sous ruloxitinib Dose initiale de 20 mg 2 fois/jour Dose initiale de 15 mg 2 fois/jour Mutation JAK2-V617F présente Mutation JAK2-V617F absente Risque intermédiaire-2 Risque élevé MF-PTE MF-PPV MF primitive Hydroxyurée jamais reçue Hydroxyurée déjà reçue Taille de la rate au départ >10 cm Taille de la rate au départ ≤10 cm Volume initial de la rate >médiane Volume initial de la rate ≤médiane Âge >65 ans Âge ≤65 ans Femme Homme 0,1 0,2 0,3 MTD = meilleur traitement disponible 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 Taux de réponse 1,0 D’après Harrison et al. ASH 2011, affiche 279. Figure 2. COMFORT-I : Mise à jour de la survie globale (intention de traiter) Probabilité de survie 1,0 0,8 HR 0,50; IC à 95 % : 0,25-0,98 p=0,04 0,6 Ruxolitinib Placebo 0,4 Nombre de patients à risque – ruxolitinib 0,2 155 155 155 154 153 152 148 144 143 143 140 134 102 68 52 37 18 8 3 148 147 147 142 139 132 131 123 115 83 58 45 35 20 9 3 12 28 44 48 52 56 60 64 68 72 Nombre de patients à risque – placebo 0,0 154 152 0 4 151 8 16 20 24 32 36 40 Semaines 76 Analyse de survie globale réalisée au moment de la mise à jour prévue au protocole des données d'innocuité. Date limite de collecte des données : 4 mois après la date limite de collecte des données pour l'analyse principale de l'innocuité Après un suivi d'une durée médiane de 51 semaines, on avait enregistré 13 (8,4 %) décès dans le groupe ruxolitinib vs 24 (15,7 %) dans le groupe placebo. D’après Verstovsek et al, ASH 2011, affiche 278. Figure 3. Études COMFORT : Variation moyenne du volume de la rate au fil du temps, vs volume initial Volume de la rate (IRM ou TDM) 20 Placebo MTD 15 10 5 0 -5 0 12 24 36 Taille palpable de la rate 20 Variation moyenne en % vs valeurs initiales (± écart-type) Variation moyenne en % vs valeurs initiales (± écart-type) tous les cas. Dans le cadre de l’essai COMFORT-I, auquel participaient des centres du Canada, 309 patients ont été randomisés de façon à recevoir par voie orale du ruxolitinib à raison de 15 ou 20 mg 2 fois/jour, selon leur nombre de plaquettes, ou un placebo. Lors de l’essai COMFORTII, qui s’est déroulé en Europe, 219 patients ont été randomisés de façon à recevoir l’inhibiteur de JAK2 à l’une ou l’autre des posologies selon leur nombre de plaquettes ou le meilleur traitement disponible, qui pouvait inclure de l’hydroxyurée, des transfusions sanguines, des corticostéroïdes, de l’allopurinol et d’autres traitements souvent utilisés dans les soins de soutien. Les résultats des deux essais se renforcent mutuellement. Après 24 semaines de traitement, on a observé une réduction de ≥35 % du volume de la rate chez 42 % des sujets de COMFORT-I vs 1 % des témoins sous placebo (p<0,0001). Dans le cadre de COMFORT-II, toujours après 24 semaines de traitement, les proportions se chiffraient à 31,9 % dans le groupe de traitement actif et à 0 % dans le groupe du meilleur traitement disponible (p<0,0001). Au chapitre du score total de symptômes (malaises abdominaux, satiété précoce, prurit, sueurs nocturnes et douleur osseuse), la proportion de sujets de COMFORT-I chez qui on a observé une diminution de ≥50 % était aussi significativement plus marquée dans le groupe ruxolitinib (45,9 % vs 5,3 %; p<0,0001). Bien que la puissance des essais COMFORT n’ait pas été suffisante pour objectiver une différence entre les groupes sur le plan de la survie dans COMFORT-I, l’inhibition de JAK a augmenté de 50 % la probabilité relative de survie (HR 0,50; IC à 95 % : 0,25-0,98; p=0,04) (Figure 2). Une analyse post hoc des essais COMFORT a apporté plus de détails sur l’importance relative d’un traitement efficace de la MF. Au chapitre de l’issue clinique, on n’a observé aucune différence entre les témoins de COMFORT-II qui recevaient le meilleur traitement disponible et les témoins de COMFORT-I qui recevaient un placebo, explique le Dr Ruben Mesa, Mayo Clinic, Scottsdale, Arizona (Figure 3). En fait, «dans ces deux groupes, il n’y a eu aucune amélioration cliniquement significative entre le début et la fin de l’étude quant aux scores de symptômes ou de qualité de vie», et l’augmentation du volume de la rate était «similaire numériquement parlant». En effet, les données semblent 48 Placebo MTD 15 10 5 0 -5 0 12 Semaine MTD (n) = 72 Placebo (n) = 154 60 132 45 106 MTD = meilleur traitement disponible D’après Mesa et al. ASH 2011, affiche 1753. 24 36 48 30 44 31 14 Semaine 40 46 34 13 72 63 56 50 49 154 147 141 136 123 41 108 MTD = meilleur traitement disponible indiquer qu’avant l’avènement du ruloxitinib, Figure 4. Variation moyenne ajustée du score de qualité de vie globale et des le meilleur traitement disponible était associé scores fonctionnels, vs scores initiaux, selon le questionnaire à «une amélioration négligeable du volume de QLQ-30C de l’OERTC la rate, des symptômes ou de la qualité de vie». Le protocole de l’essai COMFORT-II Différence Aggravation Amélioration (IC à 95 %) prévoyait une analyse rigoureuse de la *,† 9,2 État de santé général/ qualité de vie. Au cours de l’essai, en effet, 8,8 (3,8-13,7) 0,4 Qualité de vie les patients devaient répondre régulièrement * Capacité physique 7,9 (3,9-11,9) 4,4 aux questionnaires QLQ-C30 et FACT-Lym, fonctionnelleb -3,5 tous deux mis au point par l’Organisation * 6,0 européenne pour la recherche et le traitement Adaptation aux divers rôlesb 12,7 (6,9-19,1) -6,7 † du cancer (OERTC). Le questionnaire *,† 4,7 Fonctionnement socialc 6,6 (0,7-12,6) QLQ-C30 évalue 5 aspects fonctionnels et 9 -1,9 symptômes. Quant au questionnaire FACT4,1 Adaptation émotive 4,5 (-0,5-0,6) -0,4 Lym, il est conçu pour évaluer 4 aspects du bien-être et permet notamment de suivre 0,4 Fonction cognitive 2,2 (-2,3-6,8) -1,8 l’évolution de l’état émotionnel et social. Ruxolitinib (n=126) Ces questionnaires ont objectivé une -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 MTD (n=57) Variation moyenne ajustée vs score initial détérioration de la qualité de vie chez de Ajustement en fonction de l'âge, du sexe, du score initial et de la catégorie de risque; ruxolitinib, n=130; ruxolitinib, n=125; nombreux patients qui recevaient le meilleur *p<0,05 pour la différence de traitement (modèle mixte); Différence cliniquement significative traitement disponible, alors que le ruloxitinib D’après Harrison et al. ASH 2011, affiche 279. a été associé à une amélioration constante qui était non seulement statistiquement soulève l’inhibition de JAK2 et qui ne se sont pas encore significative, mais aussi «cliniquement importante», précise la matérialisées dans les essais cliniques menés à ce jour. «Du fait Dre Harrison (Figure 4). qu’il n’entraîne pas de myélosuppression, cet inhibiteur de JAK2 revêt une importance particulière pour les patients atteints de MF Données à l’appui de l’inhibition de JAK2 dont l’hématopoïèse est altérée.» Le bénéfice associé à l’inhibition de JAK2 que l’on a observé Stratégies prometteuses dans les SMP dans les essais COMFORT, même en l’absence de la mutation caractéristique V617F, valide le rôle clé de la voie JAK2 dans les Cela dit, les inhibiteurs de JAK2 ne sont pas les seuls traitements maladies étudiées et en tant que cible primordiale du traitement. prometteurs dans les SMP. Plusieurs séries de nouvelles données Il n’est donc pas étonnant que d’autres inhibiteurs de JAK2 soient ont été présentées sur les immunomodulateurs, les inhibiteurs en développement. Des essais cliniques portant sur plusieurs des histone déacétylases (HDAC) et l’interféron alfa-2a pégylé. agents, entre autres un essai de phase II sur le pacritinib, ont été Dans le cadre d’un résumé de trois essais consécutifs sur le présentés au congrès. Dans l’ensemble, ces essais sont venus pomalidomide, un immunomodulateur, on a présenté des données ajouter du poids à la pertinence de l’inhibition de JAK2 dans ces sur 82 patients, dont 63 avaient été évalués lors d’un essai de maladies. Dans le cadre d’un essai de phase II non comparatif sur phase III. Au départ, les patients dépendaient tous de transfusions le pacritinib, qui visait surtout à évaluer la variation du volume de de concentrés érythrocytaires. Même si seulement 22 (27 %) la rate et l’innocuité du traitement, 34 patients atteints de MF et de répondaient aux critères de réponse prédéfinis de régression de splénomégalie ont reçu 400 mg/jour comme dose initiale. l’anémie, l’état clinique de 21 (96 %) répondeurs s’était amélioré «Nous avons noté une diminution de la splénomégalie en quelques mois de traitement. palpable chez près de 90 % des patients, une diminution ≥50 % Les deux meilleurs prédicteurs de la réponse étaient la présence chez 44 % des patients et une régression clinique chez 18 % de la mutation JAK2-V617F et l’absence de splénomégalie, des sujets», souligne le Dr Rami S. Komrokji, Moffitt Cancer explique le Dr Kebede Begna, Mayo Clinic, Rochester, New York. Center, Tampa, Floride. Fait digne de mention, la diminution du Si la survenue de neuropathies périphériques fait parfois obstacle volume de la rate était comparable chez tous les patients, que le au traitement à long terme, certains patients ont pu demeurer sous nombre de plaquettes ait été faible ou normal. Après 6 mois de pomalidomide jusqu’à 36 mois. suivi, la diminution du volume de la rate était corrélée avec une Le givinostat, inhibiteur des HDAC qui cible les cellules diminution significative des symptômes de la MF, notamment les caractérisées par la mutation JAK2-V617F, a été évalué chez douleurs abdominales, les douleurs osseuses et la fatigue. Les 44 patients atteints de PV qui ne répondaient pas à la dose effets indésirables étaient de nature digestive pour la plupart, mais maximale tolérée d’hydroxyurée. Dans un essai de phase II, les ils étaient de faible intensité et pouvaient être traités, poursuit le patients demeuraient sous hydroxyurée et étaient randomisés de Dr Komrokji. façon à recevoir du givinostat à 50 ou 100 mg. La régression des «Dans le traitement de la splénomégalie et des symptômes symptômes, qui ne différait pas de façon marquée entre les deux constitutionnels associés à la MF, le pacritinib offre une efficacité groupes, a été observée chez 95 % des patients. Le traitement a prometteuse à une dose qui n’entraîne qu’une myélosuppression été particulièrement efficace pour soulager le prurit, affirme le minime, ajoute-t-il, faisant en cela allusion aux craintes que a a b † c Dr Guido Finazzi, Ospedali Riuniti di Bergamo, Italie. Tous les effets indésirables liés au traitement, y compris la diarrhée et la thrombopénie, étaient de grade 2 ou inférieur, de sorte que le développement de cet agent vaut la peine d’être poursuivi, surtout chez les patients présentant un prurit réfractaire. Plusieurs études sur l’interféron alfa-2a pégylé ont été présentées au congrès, dont une à laquelle plusieurs établissements ont participé. Dans le cadre de cette étude rétrospective, les taux de réponse ont été évalués chez 115 patients, dont 54 (47 %) souffraient de PV, 44 (38 %) de TE et 17 (15 %) de MF. La majorité des patients avaient déjà reçu au moins un traitement, notamment l’hydroxyurée, l’anagrélide, l’AAS, un interféron non pégylé ou des saignées. La dose initiale médiane se chiffrait à 45 g (22,5 à 100 g). Les taux de réponse étaient élevés dans les trois sous-types de SMP, et environ la moitié des patients atteints de PV et de TE ont obtenu une réponse complète. Les signes de toxicité, tant hématologique que non hématologique, étaient généralement légers, précise l’auteure principale, la Dre Krisstina Gowin, Keck School of Medicine, University of Southern California, LosAngeles. Bien que 17 % des patients aient abandonné le traitement pour cause de toxicité, le traitement a été qualifié de «bien toléré», compte tenu, en particulier, de l’activité du traitement contre les symptômes des SMP. «Comme le traitement cytoréducteur avait échoué chez la majorité des patients, ces résultats étayent l’efficacité de l’interféron alfa-2a pégylé rapportée antérieurement dans les SMP», poursuit la Dre Gowin. Résumé Les résultats d’une étude de phase III sur un inhibiteur de JAK – notamment une diminution substantielle du volume de la rate et une impressionnante régression des symptômes – témoignent des progrès que l’on réalise dans le traitement des SMP. Cet essai a d’ailleurs mené à l’homologation de cet agent dans le traitement de la MF aux États-Unis. D’autres inhibiteurs de JAK sont en développement, et des traitements dotés d’autres modes d’action pourraient élargir l’éventail d’options dans le traitement de ces maladies. L’activité que l’on observe dans ce domaine est fort encourageante vu le nombre restreint d’options de traitement à ce jour. Questions et réponses Les questions et réponses qui suivent sont tirées d’un entretien avec la Dre Claire N. Harrison, Département d’hématologie, Guy’s and St. Thomas NHS Foundation Trust, Londres, Royaume-Uni. Q : Aux États-Unis, la FDA a homologué le ruxolitinib dans le traitement des SMP sur la foi des essais COMFORT. Comment pensezvous utiliser cet agent dans la pratique? R :Je serais portée, je crois, à le prescrire à tous mes patients atteints de MF symptomatique. La régression des symptômes dans les essais COMFORT m’a vraiment impressionnée. À vrai dire, la recul de ces symptômes très débilitants a été spectaculaire. Je serais même tentée de prescrire du ruxolitinib dans les cas de SMP à risque intermédiaire, pour autant que les patients aient une splénomégalie et des symptômes. Q : A-t-il été nécessaire de diminuer la dose ou d’apporter d’autres modifications au traitement en raison d’effets indésirables chez certains patients? R : Il n’y a eu aucun effet indésirable grave dans notre essai. Dans certains cas, selon la dose administrée, nous avons observé une réapparition des symptômes de MF, mais aucun effet indésirable n’a nécessité de diminution de la dose. Au début de l’étude, la dose de 20 mg a été associée à un taux de réponse plus élevé que la dose de 15 mg, mais au terme des 48 semaines, il n’y avait aucune différence, et la dose plus forte n’a pas semblé associée à une hausse importante du risque d’effets indésirables. Q : Le ruxolitinib est-il associé à un gain de survie? R :COMFORT-II n’avait pas la puissance statistique voulue pour évaluer la survie, mais COMFORT-I a objectivé un gain de survie significatif par rapport au placebo. La poursuite du traitement nous permettra avec le temps d’accumuler des données sur l’issue clinique à long terme. Le profil de tolérabilité donne tout lieu de croire que le traitement à long terme est une réelle possibilité, mais nous avons besoin d’un suivi plus long pour mieux évaluer l’innocuité, le risque de résistance et la possibilité d’une maîtrise indéfinie de la maladie. Pour obtenir la version informatisée de cette publication et des diapositives connexes, visitez le site www.mednet.ca/2011/MF12-006f. © 2011 Frontières médicales internationales inc. Tous droits réservés. 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