VI. Populations particulières
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VI. Populations particulières
Lignes directrices cliniques du traitement des troubles dépressifs VI. Populations particulières 1 2 3 4 Lilian Thorpe, FRCPC , Di ane K Whit ney, FRCPC , Stan ley P Kutcher, FRCPC , Sid ney H Ken nedy, FRCPC et le Groupe de tra vail sur la dépres sion du CAN MAT5 Con texte : L’As so cia tion des psy chia tres du Can ada et leCa na dian Net work for Mood and Anxi ety Treat ments ont uni leurs efforts pour pro duire des lig nes di rec tri ces clin iques du traite ment des trou bles dépres sifs à l’in ten tion des psy chia tres. Méth ode : L’é la bo ra tion des lig nes di rec tri ces est con forme aux règles cou ran tes dans ce do maine. Les au teurs ont relevé la docu men ta tion per ti nente par une re cher che docu men taire in for ma tisée dans Med line, suivie de l’ex amen de la bib li og ra phie des docu ments re censés. La qual ité des faits sci en ti fiques a été dé ter mi née par l’ap pli ca tion de critères opé ra tion nels, et les recom man da tions quant au choix des op tions thé ra peu tiques et à leur or dre de pri orité se fon dent égale ment sur l’opin ion clin ique con sen su elle. La pré sente sec tion in ti tulée « Popu la tions par ticu lières » con stitue l’un des sept ar ti cles rédi gés et ex ami nés par des cli ni ci ens. La ver sion pré limi naire révisée a fait l’ob jet d’un ex amen par des pairs spé ci al istes du pays et de l’étranger. Résul tats : La pré sente sec tion rend compte de la préva lence, de l’évo lu tion et de l’is sue de la dépression dans cer taines popu lations particulières. Elle ren ferme égale ment une évalua tion cri tique des traite ments psy cholo giques, phar ma co lo giques et bio logiques dans ces popu la tions – l’en fant et l’a do les cent, la per sonne âgée, la femme à risque à cer tains mo ments de son cy cle re pro ducteur et cer tains groupes eth nocul turels. Con clu sion : Le trou ble dépres sif ma jeur (TDM) est préva lent tout au long de la vie.* En gé né ral, la si mili tude l’em porte sur la dis sem blance en ce qui a trait à la pré sen ta tion clin ique de la mala die en fonc tion de l’âg e, du sexe ou de l’o rig ine eth nique. Malgré que l’on dis pose de moins de données pro ban tes démon trant l’ef fi cacité des traite ments d ans ces sous- groupes de popu la tion que chez les adul tes dans la force de l’âge, on* constate des taux de réponse du même or dre aux di vers traite ments médica menteux et à la sis mothé ra pie, de même que, dans cer tains cas, à des for mes de psy chothé ra piefondées sur des données pro ban tes. INTRODUCTION L’ÂGE La plupart des recommandations fondées sur des données pro ban tes quant au traite ment des trou bles de l’hu meur s’adres sent à la popu la tion d’adul tes dans la force de l’âge. La tradition veut que ces recommandations s’appliquent aux popu la tions par ticu lières, no tam ment les femmes, les en fants et les ado les cents, les per son nes âgées et cer tains groupes ethnocul turels, sans toute fois que l’on ait évalué de façon ap propriée l’ef fi cacité, la tolé rabil ité ou la sé cu rité. L’ob jec tif de la présente section con siste à évaluer de façon critique les données dis poni bles sur l’épidémi olo gie, la pré sen ta tion clinique et les op tions thé ra peu tiques dans ces sous- groupes de la population. Di vers as pects des trou bles de l’hu meur vari ent selon l’âge, no tam ment la préva lence, la pré sen ta tion clin ique, le système de presta tion des serv ices, la réponse clin ique, la tolé rabil ité, la sé cu rité et le résul tat clin ique. Ainsi, les taux de sui cide, issue la plus som bre de la mala die, tant chez les je unes que chez les personnes âgées illustrent que non seulement la prévalence ac tu elle, mais égale ment le schéma de la fluc tua tion du taux au cours des deux dernières dé cen nies, diffèrent en tre ces groupes et les adul tes dans la force de l’âge. Par ex em ple, bien que le taux de sui cide le plus élevé au Can ada se con state chez les hommes âgés de plus de 80 ans, l’on ob serve une* réduc tion du taux de sui cide dans la popu la tion to tale âgée de plus de 65 ans (1). Quoique le sui cide soit rare chez les en fants de moins de dix ans, le taux de sui cide grimpe en flèche chez les ado les cents de plus de quinze ans, et cette hausse se maintient depuis trois dé cen nies (2). 1 Professeur agrégé, Dépar te ment de psy chia trie, Uni ver sité de la Sas katche wan, Re gina (Sas katche wan). Pro fesseur ad joint, Dépar te ment de psy chia trie, Uni ver sité de To ronto, Toronto (On tario); pro fesseur ad joint (à temps par tiel), Dépar te ment de psy chia trie, Uni ver sity of West ern On tario, Lon don (On tario). 2Pro fesseur et chef, Dépar te ment de psy chia trie, Uni ver sité Dal hou sie, Halifax (Nouvelle- Écosse). 3Pro fesseur et titu laire de la chaire d’études sur la dépres sion Cam eron Parker Hol combe Wil son, Dépar te ment de psy chia trie, Uni ver sité de To ronto, To ronto (On tario). 4Les mem bres du Groupe de tra vail sur la dépres sion du CAN MAT sont Sid ney H Kennedy (coprésident), Raymond W Lam (coprésident), Mur ray W Enns, Stanley P Kutcher, Sagar V Parikh, Arun V Ravindran, Robin T Reesal, Zindel V Segal, Lilian Thorpe, Pierre Vin cent et Di ane K Whit ney. La Re vue ca na di enne de psychiatrie En outre, men tion nons que les très je unes et les très âgés font preuve d’une sen si bil ité ac crue aux ef fets indésir ables de la pharmacothérapie, pour des mo tifs al lant des caracté ris tiques pharmacocinétiques et pharmacodynamiques des médica ments aux par ticu lari tés bio lo giques inhé ren tes à la je un esse et à la vieil lesse. 70S juin 2001 VI. Popu la tions par ticu lières 71S Tableau 6.1 Sommaire des particularités reliées à l’âge en ce qui a trait à la dépression et au suicide Groupe d’âge Présentation clinique et évaluation Taux de sui cide par 100 000 per son nes a Épidémiologie Âge (ans) Hommes Femmes Enfants et adolescents Les épisodes peuvent se prolonger; schéma pathologique de rémission et de rechute, incapacité importante sur les plans du fonctionnement social, interpersonnel, professionnel ou scolaire. La présence de distorsion cognitive et d’estime de soi diminuée en rémission représente des indicateurs prévisionnels d’épisodes futurs. La prévalence du trouble dépressif majeur (TDM) est relativement faible en pré-puberté, mais elle atteint le niveau des adultes à la fin de l’adolescence. Le ratio femme:homme est équilibré pendant l’enfance mais il correspond à 2:1, soit le même que chez les adultes, à l’adolescence. 10–14 15–19 2,1 21,4 2,1 4,9 Personnes âgées Les symptômes fondamentaux de la dépression grave sont les mêmes que ceux de la dépression chez des adultes dans la force de l’âge, mais il est plus difficile de distinguer ces symptômes en raison de la comorbidité médicale et de la probabilité accrue que la dépression chez les personnes âgées s’accompagne de symptômes cognitifs. Sont plus en clines à cer ner elles- mêmes des symptômes phy siques que des symptômes men taux et moins en clines à par ti ci per à des pro grammes struc tu rés de santé men tale. La symptomatologie des malades les plus vieux est celle qui s’éloigne le plus de la présentation clinique de la dépression chez les adultes dans la force de l’âge, alors que les caractéristiques de la maladie chez les personnes au début du troisième âge ressemblent le plus à celles de la dépression chez des adultes d’âge moyen. Le taux de trouble dépressif diminue dans les échantillons communautaires, mais s’accroît dans des échantillons de personnes institutionnalisées ou hospitalisées. La dépression infraclinique est vraisemblable plus fréquente dans cette population. 60–64 21,8 7,3 65–69 70–74 75–79 80–84 18,9 20,9 25,0 24,1 5,7 5,3 4,3 3,9 85–89 90+ 36,5 29,1 2,6 2,4 a Adapté de (2). L’EN FANT ET L’A DO LES CENT 1. In ci dence de la dépres sion chez l’en fant et l’adolescent D’a près des études men ées aux États- Unis, la préva lence de la dépres sion chez les préa do les cents os cille en tre 0,4 % et 2,5 %, la maladie touchant les garçons et les fil les dans la même pro por tion (3). Chez les ado les cents et les je unes adultes (4,5), ce taux varie de 5 % à 10 %, et la dépres sion frappe deux fois plus de fil les que de garçons. Les données ca na diennes sont du même or dre, révé lant qu’en vi ron 9 % des jeunes fil les âgées de 15 à 19 ans mani fes tent des symptômes dépres sifs im por tants (6,7). 2. Évo lu tion et is sue habi tu elles de la dépres sion chez l’enfant La du rée moy enne d’un épi sode dépressif majeur (EDM) dans une popu la tion clin ique d’en fants et d’a do les cents va de sept à neuf mois (8). Al ors que 90 % des ado les cents dépressifs bé néfi cient d’une rémis sion dans les deux ans, la mala die se pro longe chez une pro por tion tout de même no ta ble d’a doles cents. De plus, la re chute chez les per son nes rétablies est fréquente. Chez les enfants et les ado les cents souf frant de dépression, le taux de comorbidité par des troubles de l’anxiété, des troubles de comportement perturbateur et l’abus de sub stances psy choac tives est élevé. Les je unes aux prises avec une dou ble dépres sion (trou ble dépres sif ma jeur [TDM] con comi tant à un trou ble dysthymique) trav er sent des épi sodes dépres sifs de du rée et de gravité ac crues, mani festent un plus grand nombre de troubles con comi tants, sont mar qués par un risque sui cidaire élevé et font preuve d’une 71S in ca pacité so ci ale pire que les je unes qui sont at te ints soit du TDM, soit de la dysthymie (9). De plus, la dou ble dépres sion se trans forme sou vent en mala die af fec tive bi po laire (10). Enfin, la dépression grave et prolongée est associée à une comorbidité par un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) (8). Un EDM sur ve nant pen dant l’en fance ou l’a do les cence repré sente un in di cateur prévi sion nel de la sur ve nue d’autres EDM plus tard, ce qui a pour ef fet d’ac croître les coûts des soins de santé, le nom bre d’af fec tions médi cales, le nom bre de trou bles d’abus de sub stances psy choac tives et l’in ci dence de l’in ca pacité pro fes sion nelle, famili ale et so ci ale (8,11). Le risque de ré cur rence chez les ado les cents souf frant de dépression est élevé, soit une prob abil ité cu mulée de 40 % de ré currence dans les deux ans et de 70 % dans les cinq ans. D’autre part, les ado les cents qui éprou vent tou jours de la dis tor sion cog ni tive et dont l’es time de soi est fai ble à la rémis sion des symptômes dépres sifs sont à risque ac cru d’épi sodes fu turs. En outre, les en fants dépres sifs qui gran dis sent dans un mi lieu fa mil ial per turbé sont à risque ac cru de ré cur rence par rap port aux en fants dont le mi lieu fa mil ial est sta ble (4). Les enfants en prépuberté qui présentent un EDM sont porteurs d’un risque vari ant de 20 % à 40 % de sur ve nue d’un trou ble af fec tif bi po laire dans les cinq ans, par ticu lière ment si les symptômes dépres sifs sont d’ap pa ri tion rap ide, s’il ex iste des anté cédents fa mili aux de trou bles bi po laires, s’ils manifes tent des symptômes psy cho tiques au cours de l’épi sode dépres sif ou des symptômes d’hy po manie pro vo qués par les an tidépresseurs (3). La mala die af fec tive bi po laire chez les ado les cents, en rai son de sa pré sen ta tion clin ique atypique, peut fa vo riser un di ag nos tic er roné de schizo phré nie, de trouble de la per son nal ité ou de trou ble du com por te ment per turbateur (4). La Re vue ca na di enne de psychiatrie 72S LIG NES DI REC TRI CES CLIN IQUES DU TRAITE MENT DES TROU BLES DÉPRES SIFS 3. Ef fi cacité de la psy chothé ra pie et de la phar ma co thé ra pie chez l’en fant et l’a do les cent Pour cause d’insuffisance de données pro ban tes, on ne peut élaborer de lignes directrices du traitement des troubles dépres sifs chez l’en fant en prépu berté. Par con tre, on dis pose de données probantes démon trant l’ef fi cacité de deux psychothérapies, soit la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie interpersonnelle (TI), et de plusieurs traitements médica men teux chez l’a do les cent. Tableau 6.2 Dose des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) chez l’adolescent Psychothérapie Un ex amen métho dique de la litté ra ture relève six es sais cliniques contrôlés et à répartition aléatoire (ECR) sur la TCC chez des en fants et des ado les cents dont l’âge varie de 8 à 19 ans (12). Cet ex amen ap puie l’u tili sa tion de la TCC dans le traitement de la dépression, d’intensité modérée mais non grave, chez l’en fant et l’a do les cent (12); il vi ent égale ment con firmer les con clu sions d’un ex amen du traitement, qui s’est étalé sur dix ans (13). Mal heure use ment, on ne relève pas d’es sais clin iques con trôlés et à répar ti tion aléa toire compar ant la TCC et la phar ma co thé ra pie (12). Dose initiale Dose cible initiale Fourchette de doses Évaluation du résultat Citalopram 10 mg 20 mg 10 mg –40 mg 8 semaines Fluoxétine 5 mg 20 mg 10 mg –60 mg 8 semaines Fluvoxamine 50 mg 20 mg 100 mg –300 mg 8 semaines Paroxétine 10 mg 20 mg 20 mg–40 mg 8 semaines Sertraline 50 mg 50 mg 50 mg –200 mg 8 semaines Les données sur les caracté ris tiques phar ma co ci né tiques et pharmacodynamiques des antidépresseurs chez l’enfant et l’a do les cent sont peu nom bre uses. Par op po si tion au traitement cou rant chez l’adulte, l’amé lio ra tion clin ique dans cette population jeune peut ne pas se produire avant la sixième, voire la hui tième, se maine de traite ment; par conséquent, il est in diqué de pro longer l’es sai de l’an tidépresseur (17). An tidépresseurs tri cy cliques (ATC). Une méta- analyse de 12 ECR évaluant l’ef fi cacité des ATC chez des en fants et des ado les cents (dont l’âge varie de 6 à 18 ans) en ar rive à des con clu sions né ga tives (18). L’inef fi cacité des ATC peut s’expliquer par des fac teurs bio lo giques pro pres à cette popu lation – immaturité des systèmes de neurotransmission, ra pid ité du méta bolisme hépa tique, ni veau élevé de céto stéroïdes pendant l’adolescence et fluctuation de la sécrétion hor mon ale (18). Au nom bre des ef fets indésir ables néfastes des ATC, men tion nons les pro blèmes de con duc tion car diaque, source de préoccupation particulière dans ce groupe d’âge (19). Recommandations quant à la psychothérapie chez l’enfant et l’adolescent (Voir le tableau 6.3) • La thé ra pie cognitivo- comportementale (TCC) dans le traite ment de la dépres sion d’in ten sité lé gère à modé rée, mais pas dans la dépres sion grave (données pro ban tes de ni veau 1). • La thé ra pie in ter per son nelle (TI) dans le traitement de la dépres sion d’in ten sité lé gère à modé rée, mais pas dans la dépres sion grave (données pro ban tes de ni veau 2). In hib iteurs de la monoamine oxy dase (IMAO). Il n’ex iste pas de méta- analyses por tant sur des ECR com por tant un groupe sous pla cebo, quoique des ex po sés de cas et l’ex amen de dossi ers sou lig nent l’ef fi cacité pra tique des IMAO (20). Dans cette popu la tion, la vigi lance s’im pose quant aux re stric tions ali men taires et aux in ter ac tions médica men teuses avec cette classe d’an tidépresseurs (9,17,21). Pharmacothérapie Au même ti tre que dans les autres groupes d’âge, le traite ment par des an tidépresseurs de la dépres sion chez l’en fant et l’ado les cent doit s’ef fec tuer dans un con texte psy chothé ra peutique faisant intervenir la psycho-éducation, la thé rapie in di vidu elle et la thé ra pie famili ale. La pré sen ta tion clin ique, La Re vue ca na di enne de psychiatrie Médicament les anté cédents psy chia tri ques anté rieurs, l’his toire famili ale de mala die psy chia tri que, le pro fil d’ef fets indésir ables et la prise en compte du risque d’in ter ac tions médica men teuses doivent présider au choix du traite ment médica men teux (16). Il peut être utile d’ad min is trer d’a bord une dose d’es sai afin d’é car ter tout risque d’al ler gie, et de com mencer le traite ment par une dose faible que l’on augmentera progressivement jusqu’à la dose cible, d’après la réponse clinique et la tolérabilité. La TI se révèle égale ment ef fi cace dans ce groupe d’âge. En comparant la TI et la TCC, on constate que les deux psy chothé ra pies sont ef fi caces, les taux de réponse étant re spective ment de 82 % et de 59 % dans les groupes de la TI et de la TCC (14). Un es sai clin ique con trôlé d’une du rée de 12 semaines men tionne égale ment que la TI amène une amé lio ration im por tante sur les plans des symptômes dépres sifs, du fonc tion ne ment so cial et d’ap ti tudes par ticu lières à la réso lution de pro blèmes (15). Même s’il est solidement démontré que l’apparition de la dépres sion chez l’en fant est re liée à la na ture des rap ports famili aux, des es sais sur la thé ra pie famili ale n’ar rivent pas à faire la preuve de son ef fi cacité en ma tière de réduc tion des symptômes dépressifs (4). Il est égale ment no toire que de nom breux en fants souf frant de dépres sion gran dis sent au sein de fa milles équili brées (12). Traitements de premier recours vol 46, suppl 1 Inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS). L’un de deux ECR à ce su jet con state que le taux de réponse suscité par la fluoxétine est beau coup plus élevé que ce lui pro vo qué par le pla cebo (56 % con tre 33 %) (22). Dans l’autre 72S juin 2001 VI. Popu la tions par ticu lières es sai, le taux de réponse de la par oxétine, mais pas ce lui de l’imi pramine, est beau coup plus élevé que ce lui du pla cebo (taux re spec tifs de 67 %, 58 % et 55 %) (23). Dans une sé rie d’études ou vertes, la ser tra line est ef fi cace tant chez l’en fant (24) que chez l’a do les cent (24- 26). Des études ou vertes sur d’autres ISRS démontrent égale ment leur effi cacité (9,13,17). An tidépresseurs de nou velle gé né ra tion. Les ren seig ne ments quant à l’u tili sa tion d’autres an tidépresseurs dans le traitement des troubles dépressifs chez l’enfant ou l’adolescent sont limi tés. Les résul tats en courag eants ti rés d’études ou vertes restre in tes sur la ven la fax ine (27) et la néfa zo done (28,29) dev ront être re pro duits pour être con firmés. On peut en vis ager l’u tili sa tion du bupropion ou de la ven la fax ine en pré sence de comor bid ité en tre le trou ble d’hy per ac tiv ité avec défi cit de l’at ten tion (THADA) et le TDM (30). Recommandations quant à la pharmacothérapie chez l’enfant et l’adolescent (Voir le tableau 6.3) Traitements de premier recours • La fluoxétine ou la par oxétine (données pro- Traitements de deuxième recours • Les autres in hib iteurs sé lec tifs du re cap tage de Traitements de troisième recours Non recommandé ban tes de ni veau 2). la sé ro tonine (ISRS), la néfa zo done ou la ven la fax ine (données pro ban tes de ni veau 3). • Les in hib iteurs de la monoamine oxy dase (IMAO) (données pro ban tes de ni veau 3). • Les an tidépresseurs tri cy cliques (ATC) (données pro ban tes de ni veau 1). Traitement d’entretien Malheureusement, il n’ex iste pas d’études évaluant le traitement d’en tre tien dans ce groupe d’âge (à noter cependant qu’au moins un es sai sur la ser tra line est en cours). Le cli nicien n’a d’autre choix que de s’en re met tre à son expé ri ence clinique et aux données probantes confirmant l’efficacité d’op tions thé ra peu tiques dans d’autres groupes d’âge (voir la sec tion IV). 4. Place de la sis mothé ra pie De ré cents ex am ens de l’u tili sa tion de la sis mothé ra pie chez des ado les cents souf frant de dépres sion ou de manie, tout en sou lig nant la dis poni bil ité de données limi tées, con clu ent que cette thé ra pie est ef fi cace et rela tive ment bien tolé rée (31,32). L’amé lio ra tion sus ci tée et les ef fets indésir ables causés par la sismothérapie sont du même ordre que dans la population adulte (33). En rai son de l’in suffi sance des données sur l’utili sa tion de la sis mothé ra pie chez l’en fant et de l’expé ri ence clin ique très limi tée dans cette popu la tion, il est im pos si ble d’établir des lig nes di rec tri ces sur la sis mothé ra pie chez l’enfant. C’est pour quoi la sis mothé ra pie, en ce mo ment, devrait être réservée à l’adolescent souffrant de dépression ou de 73S 73 S manie re belle, de gravité telle que son état phy sique se dé té riore ou que le risque sui cidaire à court terme est très élevé (34). Dans ces cas, il est av isé d’ob tenir une deuxième opin ion d’un psy chia tre étranger au traite ment du malade et de procéder à une anamnèse médi cale et psy chia tri que ex haus tive, et à l’examen phy sique du malade. Le cli ni cien doit égale ment obtenir le con sen te ment éclairé du malade et de son tuteur avant de procéder à la sis mothé ra pie. À noter que l’Ameri can Academy of Child and Ado les cent Psy chia try éla bore ac tu el le ment des lig nes di rec tri ces sur l’u tili sa tion de la sis mothé ra pie chez l’a do les cent. Voici des propo si tions quant à l’u tili sa tion de la sis mothé ra pie dans cette popu la tion : 1. Choix de l’an es thésique : la thio pen tone, la méthohéxi tone ou le propofol (la crise comitiale chez l’adolescent se rait moins longue) sont d’usage courant. D’autre part, le suxaméthonium est util isé cou ram ment en tant que my ore lax ant. 2. Ap pa reil de sis mothé ra pie et dose du stimu lus élec tri que : on pré conise l’u tili sa tion d’ap pa reils pro dui sant un sig nal à im pul sions brèves plutôt qu’un sig nal si nu soïdal. Étant donné que, dans cette popu la tion, les seuils épi lep togènes sont bas, il faut util iser des ap pa reils pou vant pro duire un stimu lus électri que de fai ble in ten sité. 3. Mise en place des élec trodes : il n’ex iste pas de données établis sant un rap port en tre l’amé lio ra tion clin ique et la dispo si tion des élec trodes. La sis mothé ra pie uni laté rale peut se révé ler aussi ef fi cace que la sis mothé ra pie bi laté rale et produire moins d’ef fets indésir ables cog ni tifs, mais la sis mothéra pie bi laté rale peut ame ner une amé lio ra tion plus rap ide. On re com mande la dis po si tion uni laté rale lor sque le malade devi ent con fus par suite du traite ment par la sis mothé ra pie bilatérale, ou de passer de la sismothérapie unilatérale à la sismothérapie bi laté rale en l’ab sence d’amé lio ra tion en six ou huit sé ances (voir la sec tion IV qui aborde le su jet de la sismothé ra pie uni laté rale d’in ten sité su pra limi naire). 4. Sur veil lance par l’EEG et en reg is tre ment de la du rée de la crise comi tiale : cette procédure est in con tourn able dans cette popu la tion, et la crise comi tiale de longue du rée ( 2 min utes) doit être stoppée à l’aide de di azépam ou de l’an es thésique général. 5. Nom bre de sé ances : comme c’est le cas pour l’adulte, le nom bre de sé ances varie de six à douze. Le traite ment devrait se poursuivre jusqu’à la stabilisation de l’amélioration; la résis tance étant définie comme l’ab sence de réponse par suite de 12 sé ances, dont six en po si tion bi laté rale. Cer taines données pro ban tes sou lig nent que les taux de rechute par suite de sis mothé ra pie sont élevés chez les malades qui re pren nent un an tidépresseur in ef fi cace anté rieure ment. Par conséquent, on préconise d’instaurer un traitement La Re vue ca na di enne de psychiatrie 74S LIG NES DI REC TRI CES CLIN IQUES DU TRAITE MENT DES TROU BLES DÉPRES SIFS médica men teux par un an tidépresseur d’une autre classe de médica ments. L’ef fi cacité pra tique de la sis mothé ra pie d’entre tien en termes de préven tion de la re chute ou de la ré currence n’a pas été évaluée. (38,39), don nent à penser que la préva lence ac tu elle et à vie du TDM au troisième âge (65 ans ou plus) est beau coup plus fai ble que dans d’autres groupes d’âge. Par ex em ple, les taux de préva lence sur un an chez les hommes et chez les femmes, dans les études ECA, sont re spec tive ment de 0,4/100 et de 1,4/100, par rap port à des taux de 1,6 et de 4,8 dans le groupe d’âge des 18 à 44 ans. Chez l’a do les cent, les ef fets indésir ables de la sis mothé ra pie sont fréquents en pé ri ode post- ictus, mais ils sont gé né ralement tran si toires. Le plus sou vent, il s’agit de céphalées que l’on traite de la façon usu elle. Deux rap ports ré cents con cernant les ef fets cog ni tifs de la sis mothé ra pie ne relèvent pas d’ef fets de longue du rée sur di verses fonc tions neu ro cog nitives, quoiqu’ils rapportent des ef fets de courte du rée (jusqu’à deux mois) sur la mémoire (34,35). Mal gré la fai ble préva lence sig nalée du TDM chez la personne âgés dans des mi lieux gé né raux, de nom breux comptes ren dus font état de taux plus élevés dans cer tains mi lieux de traitement. Les groupes à risque élevé comprennent les malades hos pi tal isés, les rési dents d’établis se ments de soins de longue du rée et les per son nes souf frant de démence, particu lière ment de démence vas cu laire (40). Les données quant à la préva lence de la dysthymie, de la dépres sion mineure et d’autres trou bles dépres sifs sont limi tées (41). Il est vrais embla ble que ces trou bles soi ent fréquents et con tribuent à al ourdir le far deau de la mala die chez la per sonne âgée. Recommandations quant à l’utilisation de la sismothérapie chez l’enfant et l’adolescent (Voir le tableau 6.3) • La sis mothé ra pie con stitue rare ment un traite ment de pre mier ou de deuxième re cours chez l’a do les cent, mais son utili sa tion peut être en vis agée en cas de risque sui cidaire élevé, de dépres sion psy cho tique ou de dépres sion re belle (données pro ban tes de ni veau 3). • L’u tili sa tion de la sis mothé ra pie chez l’en fant en pré- puberté n’est pas étayée par des données pro ban tes sol ides (données pro ban tes de ni veau 4). 6. Ef fi cacité de la psy chothé ra pie et de la phar ma co thé ra pie chez la per sonne âgée LA PERSONNE ÂGÉE Psychothérapie L’évalua tion et la prise en charge de la dépres sion chez la personne âgée s’inscrivent dans le cadre d’une démarche toujours complexe. Même si bon nombre des hypothèses origi na les quant à la dépres sion dans ce groupe d’âge, par rapport à la population adulte plus jeune (différences d’ordre symp to ma tique, préva lence et chron ic ité ac crues, fai ble taux de réponse au traitement), se sont révé lées dans une grande mesure sans fondement, la dépression chez les personnes âgées con tinue d’être as so ciée à une mor bid ité et à une mortal ité con sidé rables. La pré sence fréquente d’af fec tions soma tiques con comi tan tes et la po lyphar ma cie con tribuent à la fois à la surdé tec tion et à la sous- détection des trou bles de l’hu meur dans ce groupe d’âge. À sou ligner que cette popu lation est caracté risée par la résis tance ou l’in ca pacité à exprimer des préoc cu pa tions de santé men tale ou à util iser des services de santé mentale. D’autre part, les prestataires de soins de santé font preuve d’un juge ment en ta ché de préjugés à l’é gard de la dépres sion chez la per sonne âgée (36), qu’ils con sidèrent sou vent nor male dans le con texte du dé clin physique ou men tal, d’où la sous- détection du pro blème. On a décrit diverses interventions psychologiques dans le traite ment de la dépres sion du troisième âge. Ces in ter ventions englo bent la TCC, la thé ra pie com por te men tale (TCO), la TI, la thé ra pie psy cho dy namique et la thé ra pie par rétrospec tive de vie (42). Une méta- analyse por tant sur les thé rapies cognitivo- comportementale, com por te men tale et psy cho dy namique met en évi dence que les taux de réponse à ces thérapies sont beaucoup plus élevés que les taux de réponse pro vo qués par le traite ment par le pla cebo dans des ECR sur les ISRS et les ATC. Toute fois, l’ana lyse ne comporte pas de com parai son di recte en tre les in ter ven tions psycholo giques et phar ma colo giques (43). Une autre méta- analyse d’études aux quelles ont par ti cipé des malades en soins am bu la toires con state que les traite ments « ra tionnels » comme la TCC sont d’ef fi cacité supé rieure à l’ab sence thé ra peu tique, mais que les traite ments d’or dre « af fec tif » tels la psychothérapie dy namique ne le sont pas (44). Une com parai son di recte de la par oxétine et de la thé ra pie par la réso lu tion de pro blèmes, chez des per son nes âgées de 60 ans ou plus souffrant de dysthymie ou de dépression mineure dans un mi lieu de soins pri maires, révèle que les ef fets bénéfiques de la thé ra pie par la réso lu tion de pro blèmes sont moins nom breux et d’ap pa ri tion tar dive par rap port à ceux de la par oxétine (45). La com parai son du traite ment d’en tre tien par la TI, la nor trip tyline ou la com bi nai son des deux op tions thé ra peu tiques in dique que le traite ment com biné est le plus ef fi cace dans la préven tion de la ré cur rence du TDM sur trois 5. Fréquence de la dépres sion et du sui cide chez la per sonne âgée Malgré qu’il existe une perception de longue date selon laquelle la dépres sion ac com pagne na turel le ment le vieillissement, les études Epidemiologic Catch ment Area (ECA) aux États- Unis (37), de même que deux études ca na di ennes La Re vue ca na di enne de psychiatrie vol 46, suppl 1 74S juin 2001 VI. Popu la tions par ticu lières ans, mais que la TI et la nor trip tyline seules sont plus ef ficaces que le pla cebo (46). Recommandations quant à la psychothérapie chez la personne âgée (Voir le tableau 6.3) Traitements de premier recours • Par rap port aux données sur les in ter ven tions phar ma colo giques, les données sur l’ef fet des inter ven tions psy cholo giques chez la per sonne âgée sont limi tées. Traitements de • La thé ra pie cognitivo- comportementale (TCC) et deuxième recours la thé ra pie in ter per son nelle (TI) dans le traitement de la dépres sion d’in ten sité lé gère à modérée (données pro ban tes de ni veau 2). 75 S syn drome de sé cré tion in ap pro priée de l’hor mone antidiu rétique, des symptômes ex tra py ra mi daux et en traîner un risque ac cru de frac ture de la han che. Il im porte égale ment de tenir compte des as pects phar ma co ciné tiques et des risques d’in ter ac tions médica men teuses. En rai son de sa longue demi- vie, la fluoxétine ne re pré sente pas un traite ment de pre mier re cours chez la per sonne âgée. Les ISRS in flu encent de plus le système isoen zy ma tique du cy tochrome P450 (CYP), d’où le risque im por tant d’in ter ac tions médica men teuses (52). De toute évi dence, la prise en compte de cet as pect revêt de l’im por tance chez la per sonne âgée at teinte d’af fec tions so ma tiques con comi tan tes, à qui l’on a probablement prescrit plusieurs médicaments (pour plus de ren seig ne ments à ce su jet, con sul tez les sec tions IV et VII). Pharmacothérapie La plupart des ren seig ne ments sur lesquels se fonde le choix du traite ment médica men teux chez la per sonne âgée pro vi ennent d’études ef fec tuées chez des adul tes dans la force de l’âge et sains phy sique ment, parce que ces études sont nombre uses et dis poni bles tôt dans la mise au point des médicaments. Trois méta- analyses in diquent tout de même que les médicaments antidépresseurs sont efficaces dans le traite ment de la dépres sion chez la per sonne âgée (43,44,47). Les nou veaux médica ments sont aussi ef fi caces que les ATC, et il n’ex iste pas d’é cart d’ef fi cacité im por tant en tre les di verses classes d’antidépresseurs. Deux méta-analyses constatent l’efficacité du moclobémide dans des populations gé ri atriques (48,49), et un vaste ECR (n = 671) com por tant un groupe traité par le pla cebo in dique que la fluoxétine est efficace (50). Sou lignons que de nom breux ECR sur d’autres ISRS et médicaments de nouvelle génération mentionnent que les taux de réponse dans la popu la tion âgée sont sem bla bles à ceux des popu la tions d’adul tes d’âge moyen. Mani fes te ment, la prise en compte des ef fets indésir ables des médica ments dicte le choix du traite ment médica men teux, parce que la sen si bil ité aux ef fets indésir ables des in ter ventions phar ma colo giques re pré sente une préoc cu pa tion im portante dans ce groupe de la popu la tion, et que cela ne se lim ite pas à une classe d’an tidépresseurs en par ticu lier. Les ATC (et les IMAO) en traînent des ef fets an ti cho liner giques (con sti pation, ré ten tion uri naire, trou ble de l’ac com mo da tion, défi cit cog ni tif ou dé lire) et de l’hy poten sion or thosta tique (qui augmente le risque de chute et, par le fait même, de frac ture de la han che chez la per sonne âgée, d’autant plus que celle- ci souffre sou vent d’ostéo po rose) (51). Les ATC peu vent égale ment aggraver un bloc de branche (fréquent au troisième âge) et sont dan gereux en sur dose, ce qui est sus cep ti ble de se produire par in ad ver tance chez des per son nes âgées ac cu sant un défi cit cog ni tif. Par conséquent, les ATC et les IMAO sont considérés comme étant des traite ments de deuxième ou de troisième recours chez la personne âgée. Les ISRS et les médica ments de nou velle gé né ra tion ne sont pas dé nués d’effets indésir ables. Les ISRS, par ex em ple, peu vent causer le 75S Recommandations quant à la pharmacothérapie chez la personne âgée (Voir le tableau 6.3) Traitements de premier recours • Le mo clobémide (données pro ban tes de niveau 1). • Le cita lo pram, le bupropion, la fluvox am ine, la mir tazap ine, la néfa zo done, la par oxétine, la ser tra line ou la ven la fax ine (données pro ban tes de ni veau 2). • La fluoxétine ou la nor trip tyline (données proTraitements de ban tes de ni veau 1). deuxième recours • La dési pramine ou la tra zo done (données proban tes de ni veau 2). • L’amitrip tyline ou l’imi pramine (données proTraitements de troisième recours ban tes de ni veau 1). • La clo mi pramine, la doxépine ou la ma pro ti line (données pro ban tes de ni veau 2). • La phé nelz ine ou la tra nyl cy promine (données pro ban tes de ni veau 3). Traitement d’entretien : • Chez la per sonne âgée, le traite ment médica men teux d’en tre tien devrait se pour suivre pen dant au moins deux ans (données pro ban tes de ni veau 2). 7. Ef fi cacité de la sis mothé ra pie chez la per sonne âgée Mal gré que les taux de mor bid ité et de mor tal ité rat ta chés à l’an es thésie chez la per sonne âgée soi ent plus élevés que chez les adul tes dans la force de l’âge, la sis mothé ra pie est en core considérée comme un traitement sûr, d’efficacité rapide et bien toléré du TDM (pour con naître les re com man da tions à ce su jet, con sul tez la sec tion IV). Il est démon tré que ce traitement pro duit de bons résul tats, même en pré sence d’af fections so ma tiques concomi tan tes im por tan tes, et son utili sa tion est répan due chez les per son nes âgées souf frant de dépres sion qui sont moins ap tes à sup porter les longs dé lais de réponse à la pharmacothérapie (53,54). Chez la personne âgée, l’ap pli ca tion ap pro priée de la sis mothé ra pie né ces site l’évalua tion et la prise en charge médi cale pré- anesthésique mi nu tieuses, la réduc tion de la con som ma tion de La Re vue ca na di enne de psychiatrie 76S LIG NES DI REC TRI CES CLIN IQUES DU TRAITE MENT DES TROU BLES DÉPRES SIFS LE SEXE médica ments ay ant des ef fets néfastes sur la cog ni tion et une sur veil lance car dia que étroite pen dant et après la sis mothé rapie (53). 10. Préva lence et sig nes clin iques de la dépres sion selon le sexe Le choix en tre la sis mothé ra pie uni laté rale et la sis mothé ra pie bi laté rale re pose sur les mêmes critères que dans la popu lation adulte plus je une, soit la prise en compte de la réponse rap ide, du nom bre moin dre de cri ses comi tia les inu ti les (et donc de la né ces sité réduite de re courir à des an es thésiques) et du dé lai de re chute plus long de la sis mothé ra pie bi laté rale, mais égale ment de la prob abil ité plus élevée d’oc ca sion ner un dé lire, par com parai son à la sis mothé ra pie uni laté rale. Le risque re latif à vie du TDM chez la femme, par rap port à l’homme, est d’en vi ron 1,7 pour 1, et ce dès le dé but de l’a doles cence et jusqu’à la cin quan taine ou même plus tard (5). La préva lence du trou ble af fec tif sai son nier (TAS) est égale ment plus élevée chez la femme, le ratio étant de 3:1 dans des échan til lons clin iques et de 1,6:1 dans des échan til lons de la popu la tion en gé né ral (62,63). Bien que des études trans versales ne relèvent au cune diffé rence en ma tière de chron ic ité ou de récurrence de la dépression entre les sexes (50), d’autres lais sent en trevoir que la dépres sion chez la femme est de ré cur rence plus élevée, d’ap pa ri tion à un plus je une âge et que la du rée moy enne d’un épi sode est plus longue que chez l’homme (64). 8. Ef fi cacité des traite ments d’en tre tien chez la per sonne âgée Les traite ments de main tien à in stau rer par suite de la rémission com plète de la dépres sion chez la per sonne âgée sont sem bla bles aux traite ments d’en tre tien en tre pris chez l’adulte dans la force de l’âge (55). Toute fois, le risque de re chute par suite de l’in ter rup tion de l’antidépresseur serait plus élevé chez la per sonne âgée (56), de sorte que la phar ma co thé ra pie d’entretien devrait être main te nue pen dant au moins deux ans (voir la sec tion IV). Une étude ex ami nant l’état de santé de personnes âgées souffrant du TDM, après une période de quatre ans, in dique que des scores d’anxiété élevés au moment de la réponse clin ique et un long dé lai d’ap pa ri tion de la réponse représentent des facteurs de risque de récurrence (57). Par conséquent, le fait de traiter les symptômes d’anxiété rési du els peut amé liorer le résul tat thé ra peu tique. Par rap port à la dépres sion chez l’homme, la mala die chez la femme se mani feste par un nom bre de symptômes ac cru, notamment des sig nes atypiques (hy per som nie, aug men ta tion de l’appé tit et gain de poids), un ralen tisse ment psy cho moteur, de l’anxiété et des symptômes so ma tiques (65). De plus, certains chercheurs mentionnent que la dépression chez la femme se rait plus grave et en traîn erait une in ca pacité fonction nelle ac crue par rap port à l’homme (66,67). La comorbidité différerait également d’un sexe à l’autre. Ainsi, le ra tio femme- homme de comor bid ité par des trou bles de l’anxiété est de 3:1, avec une prédominance de trouble panique et de pho bie sim ple. Les trou bles de l’ali men ta tion et les troubles de somatisation sont plus fréquents chez les femmes, tandis que l’abus de sub stances psy choac tives ou d’al cool et la dépen dance se mani fes tent da van tage chez les hommes. Même si les femmes sont plus sus cep ti bles d’être porteuses d’un di ag nos tic de cer tains trou bles de la per sonnal ité (TP), tels la per son nal ité lim ite, la per son nal ité his trionique et le trouble de la per son nal ité dépen dante (64,68), l’hypothèse traditionnelle selon laquelle le diagnostic de trou ble de la per son nal ité est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes a été re mis en ques tion der nière ment (69). Peu d’études con fir ment l’ef fi cacité pra tique de traitements d’entretien par ticu li ers chez la per sonne âgée (58). La phé nelz ine se révèle d’ef fi cacité supé rieure à celle de la nor triptyline dans une étude com por tant un groupe traité par pla cebo et ex ami nant le* traite ment d’en tre tien après un an chez des personnes âgées souffrant de dépression, quoique tous les groupes de traite ment soi ent mar qués par des taux d’a ban don élevés (59). Une étude plus ré cente con state que la nor triptyline est utile en tant que traite ment d’en tre tien, par ticu lièrement lor sque le taux plas ma tique est élevé (46). Une autre étude por tant sur des malades âgés (59 ans) fait res sor tir que les per son nes trai tées par la nor trip tyline et la TI bé néfi cient des meil leurs ef fets (60). (Voir égale ment la sec tion V.) Les taux de sui cide et de ten ta tive de sui cide diffèrent gran dement en tre les hommes et les femmes. Le Groupe d’étude national sur le sui cide au Can ada (1) rap porte que l’in ci dence du sui cide chez les hommes âgés de 15 à 19 ans est trois fois plus élevée que chez les femmes. Cette di ver gence en tre les sexes se main tient dans tous les groupes d’âge (7). Des 3 941 suicidés au Can ada en 1996, 78 % sont des hommes (7). Chez les hommes, les groupes d’âge des 20 à 24 ans et des 35 à 44 ans sont mar qués par les taux de sui cide les plus élevés. Chez les femmes, le taux de suicide le plus élevé s’ob serve dans le groupe d’âge des 35 à 54 ans (7). 9. Prise en charge de la dépres sion re belle Malheureusement, force est de constater que les études systéma tiques sur la résis tance au traite ment et la dépres sion re belle chez la per sonne âgée sont in ex is tan tes (61). La section IV aborde les op tions thé ra peu tiques pré conisées dans ces cas, mais qui n’ont pas été évaluées métho dique ment chez la per sonne âgée. La Re vue ca na di enne de psychiatrie vol 46, suppl 1 76S juin 2001 VI. Popu la tions par ticu lières Il est plus dif fi cile d’ob tenir et d’éval uer des données sta tistiques pré cises sur les ten ta tives de sui cide, parce que la défini tion d’une ten ta tive de sui cide ne fait pas l’u na nimité. Les taux an nu els vari ent de 43 par 100 000 per son nes à New Delhi (Inde) à 730 par 100 000 personnes à London (Ontario). Toute fois, les données de toutes les villes, à l’ex cep tion de New Delhi et de Hel sinki, in diquent que la fréquence des tenta tives de sui cide chez les femmes est plus élevée que chez les hommes. Les per son nes de moins de 30 ans sont à l’o rig ine de 50 % des ten ta tives de sui cide, et les médica ments re pré sentent le moyen le plus sou vent util isé, soit dans 70 % à 90 % des cas. La prévalence à vie de tentative de suicide chez les femmes est de 4,2 %, par rap port à 1,5 % chez les hommes. Le fac teur de risque indépen dant le plus dé ter mi nant de la ten tative de suicide est un diagnostic psychiatrique, quoique le taux de ten ta tive de sui cide soit plus élevé chez les femmes que chez les hommes, sans égard au nom bre de di ag nos tics (70). 11. Résul tats clin iques selon le sexe Psychothérapie En règle générale, les femmes s’en sortent mieux que les hommes en thé ra pie en groupe et en psy chothé ra pie in di viduelle fondée sur l’en traîne ment à la réso lu tion de problèmes, comme la TCC et la TI (64). Une étude, ce pend ant, con state que les résul tats par suite de la TCC sont sem bla bles tant chez les hommes que chez les femmes, mais dans le groupe de la maladie grave (score de référence à l’é chelle Hamilton d’évalua tion de la dépres sion [HDRS] 20), les femmes par venant à la rémis sion sont beau coup moins nom bre uses que les hommes (71). Pharmacothérapie Les di ver gences selon le sexe sur les plans de la phar ma co ciné tique et de la phar ma co dy namie des psy cho tropes peu vent tenir à l’ef fet des hor mones féminines sur l’ab sorp tion et la bio dis poni bil ité des médica ments, à une dis tri bu tion par ticulière du médica ment en rai son du rap port diffé rent en tre la masse cor porelle adip euse et la masse cor porelle mai gre, à une cir cu la tion san guine hépa tique diffé rente et aux ef fets du cy cle men struel (72). Chez les femmes, le taux plas ma tique des antidépresseurs est plus élevé pour la même dose de médica ment, les ef fets indésir ables sont plus nom breux et la toxicité médicamenteuse est plus fréquente que chez les hommes (65). Cer taines données pro ban tes lais sent en trevoir que les hommes répon dent mieux aux ATC que les femmes (73) et que, par con tre, celles- ci répon dent mieux aux ISRS (67), al ors que d’autres in diquent que les femmes répon dent plus len te ment à l’imi pramine (74). D’autre part, les femmes répondraient mieux que les hommes à la straté gie d’as so ciation de la triio do thy ronine (T3) à l’an tidépresseur (75). Des études sur l’as so cia tion d’oes trogène à l’an tidépresseur chez 77S 77 S des femmes souffrant d’une dépression postménopausique sont inconcluantes (76-81). Lorsque le clinicien envisage d’instaurer un traite ment an tidépresseur chez une femme, il devrait tenir compte des médica ments les moins sus cep ti bles d’entraîner un gain de poids, car il se peut fort bien que la femme en souf fre déjà, par ticu lière ment si elle pré sente des sig nes atypiques (65,82- 84). Sismothérapie Les femmes re pré sen tent 70 % des malades sou mis à la sismothé ra pie, ce qui il lus tre la préva lence élevée de la dépression dans ce groupe de la popu la tion. Des données pro ban tes révèlent que le seuil épi lep togène des femmes est plus bas que ce lui des hommes et que, en rai son des par ticu lari tés liées au sexe sur le plan de la laté rali sa tion cé ré brale, la sis mothé ra pie entraîne des effets indésirables cognitifs différents chez l’homme et la femme. Il est nécessaire, toute fois, de poursuivre la re cher che pour pré ciser cet as pect (85). 12. Préva lence du trou ble dys pho ri que prémen struel (TDP) D’a près la clas si fi ca tion du DSM- IV, le TDP se range parmi les trou bles dépres sifs non pré cisés par ail leurs : à sa voir, la présence, au cours de l’année écoulée, d’au moins cinq symptômes sur ve nant à la plupart des cy cles men stru els à la der nière se maine de la phase lu téale. Les symptômes s’atténu ent dans les quelques jours qui suivent le dé but des menstrua tions pour dis paraître la se maine suivante. Deux études, utili sant les critères du DSM- III-R du trou ble dys pho ri que en phase lu téale tar dive, con stat ent pour l’une une préva lence de 3,4 % (86) et pour l’autre, de 4,6 % (87). Des études épidémi olo giques qui n’ont pas util isé les critères stricts du DSM indiquent que de 3 % à 10 % de toutes les femmes en âge de pro créer men tion nent des symptômes as sez graves pour jus ti fier un traite ment médi cal. 13. Traite ment du trou ble dys pho ri que prémen struel (TDP) Psychothérapie On préconise, sans toute fois les avoir évaluées, la thé ra pie cog ni tive (TC), la thé ra pie axée sur le mode de vie, et la gestion du stress ac com pagnée de la sur veil lance du ré gime alimen taire (88,89). Pharmacothérapie La supé ri orité de la fluoxétine (90) et de la ser tra line (91) par rap port au pla cebo dans la réduc tion des symptômes et l’amélioration du fonctionnement psychosocial est désormais chose cer taine. Des ECR de pe tite taille vi en nent égale ment ap puyer l’u tili sa tion du cita lo pram (92), de la clo mi pramine (93), de la fluoxétine (94- 100), de la par oxétine (101,102) et de la ser tra line (103,104). La néfa zo done se révèle égale ment La Re vue ca na di enne de psychiatrie 78S LIG NES DI REC TRI CES CLIN IQUES DU TRAITE MENT DES TROU BLES DÉPRES SIFS ef fi cace dans un es sai ou vert (105). Même si la fluvox am ine est ef fi cace dans un es sai clin ique ou vert (106), elle n’est pas plus ef fi cace que le pla cebo dans un es sai clin ique con trôlé (107). Trois es sais clin iques com paratifs sou lig nent que les antidépresseurs sé rotoninergiques sont d’efficacité supé rieure aux médica ments nora dréner giques : la par oxétine est supé rieure à la ma pro ti line (108), la ser tra line est plus ef ficace que la dési pramine (103) et la fluoxétine pro duit de meilleurs résul tats que le bupropion (97). vivre seule, le nom bre élevé d’en fants, des sen ti ments ambigus quant à la grossesse, la sur ve nue d’évé ne ments de la vie per tur bateurs et le ni veau socio- économique fai ble (114). Psychothérapie Les données probantes démontrant l’efficacité de la psy chothé ra pie dans le traite ment de la dépres sion au cours de la grossesse sont limi tées. Dans un es sai ou vert de pe tite taille, la TI réduit de façon importante les symptômes dépressifs (115). Selon cer taines indi ca tions, de fai bles doses d’antidépresseurs seraient efficaces. Des femmes souffrant du TDP répon dent à la clo mi pramine en fai ble dose (10 mg à 50 mg par jour) (93,108,109). Quant à la fluoxétine, la dose de 60 mg par jour ne pro duit pas de meil leurs résul tats que la dose de 20 mg par jour. On compte égale ment des données pro ban tes pré limi naires qui ap pui ent l’ad min is tra tion in termit tente (au cours de la phase lu téale seule ment) du cita lopram (92), de la clo mi pramine (109), de la fluoxétine et de la ser tra line (103,104). Pharmacothérapie De plus en plus, les données pro ban tes démontrent que l’u tilisa tion des ATC et des ISRS pen dant la grossesse ne s’ac compagne pas d’un risque ac cru de té ra togé nic ité (116), quoique la Food and Drug Ad min istra tion aux États- Unis ne soit pas de cet avis, puis qu’elle dif fuse tou jours des mises en garde con cer nant la té ra togé nic ité des médica ments antidépresseurs. Au Can ada, The Moth er isk Pro gram – ini tiative nationale dont les efforts portent précisément sur les effets des médicaments sur le développement fœtal et sur d’autres pro blèmes ay ant trait à la grossesse – dif fuse des renseig ne ments à cet égard. Pour ob tenir un com plément d’infor ma tion, com posez le (416)813- 6780; (site Web: xxxxx En ab sence de réponse aux ISRS, on peut en vis ager de traiter le TDP par l’in hi bi tion de l’o vu la tion, mais le traite ment au long cours pour rait poser des pro blèmes. Deux études pro spec tives con trôlées (117,118) et des métaanalyses por tant sur plusieurs cen taines de femmes (119- 121) étudi ent les réper cus sions de la prise de fluoxétine au cours du pre mier tri me stre. Selon ces études, la fluoxétine n’en traîne pas de risque accru de malformations im portantes, ni de risque sta tis tique ment sig ni fi ca tif d’a vor te ment spon tané. La seule opin ion di ver gente à ce pro pos pro vi ent d’une étude pub liée évaluant l’u tili sa tion de la fluoxétine au dé but et en fin de grossesse (118). L’u tili sa tion en dé but de grossesse est as so ciée à une aug men ta tion des anoma lies mineures, al ors que la prise en fin de grossesse compromet l’adaptation néonatale. La validité de ces con sta ta tions a été re mise en ques tion pour des mo tifs de man que de rigueur méthod ologique (122- 124). Une étude pro spec tive des réper cus sions de l’utilisation de la fluoxétine au troisième trimestre révèle qu’il est fort peu prob able que l’u tili sa tion du médica ment à ce mo ment de la grossesse en traîn era des com pli ca tions postna tales im por tan tes (125). De même, d’autres cher cheurs con stat ent que la prise de citalopram, de fluvoxamine, de paroxétine, de sertraline ou d’ATC au cours du pre mier tri me stre ou tout au long de la grossesse ne s’ac com pagne pas d’un risque ac cru de té ra togénic ité (117,121,126). On relève des comptes ren dus de syndrome de sevrage aux ATC pendant la période périnatale (121), et deux rap ports établis sent un lien en tre l’u tili sa tion du cita lo pram en dé but de grossesse et la dys pla sie du nerf optique, al ors qu’un autre lui at tribue des anoma lies du septum pellucidum – deux mal for ma tions dé tectées longtemps après la pé ri ode péri na tale (127). Recommandations quant au traitement du trouble dysphorique prémenstruel (TDP) (Voir le tableau 6.3) Traitements de premier recours Traitements de deuxième recours • La fluoxétine, la par oxétine ou la ser tra line (données pro ban tes de ni veau 1). • Le cita lo pram ou la clo mi pramine (données pro ban tes de ni veau 2). 14. Préva lence de la dépres sion pen dant la grossesse et réper cus sions du traite ment Les femmes font preuve d’une prédisposition ac crue à la dépression à cer tains sta des du cy cle de la vie. La tra di tion veut que la grossesse soit vue comme une pé ri ode pen dant laquelle les femmes sont « prému nies » con tre les trou bles psy chia tri ques. Toute fois, la fréquence de la dépres sion reste sta ble, en pré sence de grossesse ou non (110). En vi ron 20 % des femmes enceintes manifestent des sig nes dépres sifs, et près de 10 % seront aux prises avec un EDM (111). On re marque la pro pen sion à con sidé rer les symptômes dépres sifs po ten tiels comme étant re liés à la grossesse. L’évalua tion de la dépres sion ma jeure du rant la grossesse peut se com pliquer du fait que l’on n’aura pas diagnostiqué des complications médi cales comme l’anémie, le di abète ges ta tion nel ou la thyroïdite auto- immune (112). On rap porte que les femmes ay ant déjà subi de la vio lence sexuelle sont plus sujet tes à la dépres sion pen dant la grossesse que les femmes n’ay ant pas ces anté cédents (113). Bien que le lien soit éta bli, il s’agit là d’un fac teur d’in flu ence mode ste par rap port à d’autres fac teurs comme une dépression anté rieure, le je une âge, le soutien so cial limité, le fait de La Re vue ca na di enne de psychiatrie vol 46, suppl 1 Les données sur la sûreté d’autres an tidépresseurs pen dant la grossesse sont rares et ne pro vi en nent, jusqu’à main te nant, que d’en quêtes, d’ex po sés de cas et d’études expé ri men ta les 78S juin 2001 VI. Popu la tions par ticu lières 79 S sur ani mal. Les résul tats de deux vastes études pro spec tives, l’une rele vant du Ré seau eu ropéen des serv ices d’in for ma tion en té ra tolo gie, et l’autre du Reg is tre médi cal des nais sances de la Suède, rap por tent l’ab sence de lien causal en tre une expo si tion intra- utérine d’an tidépresseurs et des ef fets néfastes sur la grossesse (127,128). Toute fois, une étude de pe tite taille sur l’évo lu tion de la grossesse par suite de traite ment par des IMAO sig nale un risque ac cru de mal for ma tions con gé nita les (121). (47). Les symptômes d’in ter rup tion com pren nent des manifestations somatiques générales, des symptômes gastrointestinaux, de l’anxiété, des sig nes af fec tifs et la per tur ba tion du som meil; le tiers des femmes aux prises avec ce syn drome font preuve d’un com por te ment sui cidaire aigu en rai son de la gravité des symptômes. La ré in stau ra tion du traite ment antidépresseur en raye les symptômes de l’in ter rup tion sou daine en une journée, mais ne vient à bout des symptômes de la dépres sion qu’en plusieurs se maines. Les données sur l’incidence à long terme de l’exposition intra-utérine d’antidépresseurs sur le comportement sont limi tées. D’a près une étude, la prise d’ATC ou de fluoxétine pen dant le pre mier tri me stre ou tout au long de la grossesse ne pro duit pas d’ef fets sur le QI global, le dévelop pe ment du langage ou le dévelop pe ment com por te men tal d’en fants d’âge prés co laire (129). De même, on ne relève pas d’é carts sig ni fica tifs sur les plans de l’hu meur, du tempé ra ment, du de gré d’éveil, du ni veau d’ac tiv ité, de la dis trac ti bil ité ou des problèmes de com por te ment en tre les en fants de ces groupes. Ces données vont dans le même sens que les résul tats d’un rapport préliminaire sur l’exposition intra-utérine d’ATC (130). Sismothérapie La dimi nu tion du taux plas ma tique de l’an tidépresseur pendant la grossesse peut faire re sur gir les symptômes, et il peut être né ces saire d’a dapter la dose du médica ment au der nier tri me stre de la grossesse en se fon dant sur le taux sé ri que (des ATC en par ticu lier) (114). Une étude sur l’a dap ta tion de la dose d’ISRS (fluoxétine, par oxétine et ser tra line) révèle que, dans la plupart des cas, il est né ces saire d’aug menter la dose pour maintenir l’état euthymique (131). En moyenne, la modi fi ca tion de la dose s’im pose vers la vingt- septième semaine de ges ta tion (écart- type de 7). À l’ac couche ment, la dose cor re spond à en vi ron 1,8 fois la dose ini tiale, et cette pro por tion est, à peu de cho ses près, la même en ce qui concerne tous les ISRS. À noter, toute fois, que tous les ISRS traver sent la bar rière pla cen taire, et que la pru dence est de mise (132). On rap porte égale ment des con sta ta tions semblables en ce qui con cerne les ATC (114). Selon certaines indications, la cessation du traitement an tidépresseur pen dant la grossesse est sus cep ti ble de pro voquer une re chute. Parmi des femmes en cein tes euthymiques, près de 75 % de celles ay ant in ter rompu leur traite ment antidépresseur ont éprouvé une re chute de dépres sion ma jeure avant la fin de la grossesse, la plupart des re chutes sur ve nant pendant le premier trimestre (133). À souligner que les conséquences de la re chute s’ex pri ment par des soins pré natals in suffi sants, un ré gime ali men taire médio cre, des com plica tions obstétricales , la possibilité d’une dépression du post- partum, de même qu’un risque ac cru de ta bagisme, de con som ma tion d’al cool ou de drogues (112,114). Pen dant la grossesse, une dépres sion non trai tée pro vo querait un fai ble poids à la nais sance, la détresse du nouveau- né et la prématurité (134,135). La sur ve nue d’un syn drome d’in ter rup tion sou dain par suite de l’arrêt rap ide d’an tidépresseurs ou de ben zo di azépi nes au mo ment de la confir ma tion d’une grossesse est docu mentée 79S On ne compte pas d’études pro spec tives con trôlées sur l’u tilisa tion de la sis mothé ra pie pen dant la grossesse, mais on sait que la grossesse peut modi fier le seuil épi lep togène. Un examen de 300 cas de sis mothé ra pie pen dant la grossesse rapporte un taux de com pli ca tions de 9,3 %, l’aryth mie fœtale bé nigne étant la plus im por tante (136). La plupart de ces effets peu vent être atté nués en modi fi ant la tech nique de sismothé ra pie cou rante dans le traite ment des femmes enceintes; toutefois, la décision d’u tiliser la sismothérapie devrait tenir compte de la ca pacité de la pa ti ente de bien saisir et éval uer les risques de la procédure pour elle- même et son fœtus. Recommandations quant au traitement de la dépression pendant la grossesse (Voir le tableau 6.3) Traitement de • La fluoxétine (données pro ban tes de ni veau 1). premier recours Traitements de • Le cita lo pram, la fluvox am ine, la par oxétine ou la deuxième ser tra line (données pro ban tes de ni veau 2). recours Traitements de • Les an tidépresseurs tri cy cliques (ATC) (données troisième pro ban tes de ni veau 2). recours • La sis mothé ra pie (données pro ban tes de ni veau 3). • La thé ra pie in ter per son nelle (TI) (données pro bantes de ni veau 3). 15. Fac teurs de risque d’ap pa ri tion de la dépres sion du post- partum (DPP) Les sous- types établis du trou ble de l’hu meur « d’ap pa ri tion en post-partum » sont le syndrome du troisième jour ou « blues » du post- partum (trou ble lé ger se mani fes tant dans les deux pre mières se maines de l’ac couche ment), la psy chose du post- partum (trou ble grave et rare se pro dui sant dans les six pre mières se maines du post- partum) et la DPP (112). En règle gé né rale, la DPP se mani feste en tre la deuxième et la vingt- sixième se maine suivant l’ac couche ment, et de 10 % à 15 % des nou velles mères en souf frent (65). Il est de la toute pre mière im por tance de dépis ter la DPP et d’in ter ve nir rapide ment. À cet égard, des ou tils di ag nos tiques ont été mis au point, comme The Post par tum De pres sion Check list (137) et la Ed in burgh Post na tal De pres sion Scale (138). Les fac teurs de risque d’ap pa ri tion de la DPP sont : La Re vue ca na di enne de psychiatrie 80S LIG NES DI REC TRI CES CLIN IQUES DU TRAITE MENT DES TROU BLES DÉPRES SIFS 1. un épi sode anté rieur de DPP; 2. des anté cédents per son nels de trou ble de l’hu meur ou d’un autre trou ble psy chia tri que; 3. la pré sence de symptômes dépres sifs pen dant la grossesse; 4. une his toire famili ale de dépres sion; 5. un soutien so cial in ap pro prié; 6. la pré sence de stresseurs chroniques; traite ment pro phy lac tique, mais son ef fi cacité est ter nie par plusieurs con traintes, no tam ment l’en trave à la pro duc tion de lait ma ter nel et à l’ad min is tra tion con comi tante d’an ti co agulants (143). Dans un vaste suivi natu ral iste de femmes aux prises avec la DPP, où l’ad min is tra tion de pro gesté rone s’impo sait dans cer tains cas, on con state que le taux de re chute dans le groupe traité par la pro gesté rone est de 7 % con tre un taux de 67 % dans le groupe sans progestérone (144). Ces con sta ta tions dev ront être con firmées par des études con trôlées. 7. un ni veau socio- économique fai ble; 8. la dépres sion et un ni veau élevé d’ex pres siv ité émo tive chez le con joint. Même si le trou ble af fec tif bi po laire est hors pro pos dans le cadre des pré sen tes lig nes di rec tri ces, il con vi ent de sou ligner que les femmes at te in tes de ce trou ble con nais sent un risque élevé de re chute (de 35 % à 50 %) dans la pé ri ode du postpartum. Le lith ium, ad min is tré au cours du troisième tri mestre ou dans les 48 heures de l’ac couche ment, pro duit un ef fet pro phy lac tique (145). 16. Traite ment de la dépres sion du post- partum (DPP) Psychothérapie Les femmes à risque de pré senter une DPP peu vent bé néficier du coun sel ling, de l’amé lio ra tion de leur soutien so cial et de séances éducatives avant l’accouchement (112). La TI adaptée pré cisément pour per met tre de ré gler des diffé rends con ju gaux et d’a bor der la ques tion de l’a dap ta tion des rôles par suite de l’ac couche ment s’est révé lée bé néfique. Un petit groupe de femmes ont été trai tées de la sorte pen dant 12 semaines, et toutes ont pré senté une amé lio ra tion importante des mesures de résultats à la fin du traitement (139). Une étude ca na di enne sou ligne que des pa ti en tes et leur con joint ay ant as sisté en sem ble à des sé ances de psy choédu ca tion s’en trou vent beau coup mieux que des pa ti en tes ay ant as sisté aux sé ances seules (140). Peu d’études com par ent la phar ma co thé ra pie et la psy chothérapie, seules ou combinées. Un ECR auquel participent 87 femmes at te in tes de la DPP non psy cho tique démontre que la fluoxétine et la TCC sont toutes deux ef fi caces; le traitement com biné n’est pas plus avan tageux que l’une ou l’autre des op tions seules (146). Il se peut que les autres ISRS et les médica ments de nou velle gé né ra tion soi ent bé néfiques dans ce cas, mais la re cher che devra démontrer leur ef fi cacité. Recommandations quant au traitement de la dépression du post-partum (Voir le tableau 6.3) Pharmacothérapie La pro phy laxie par des médica ments an tidépresseurs réduit le taux de ré cur rence : des résul tats pré limi naires in diquent que les femmes ay ant des anté cédents per son nels de DPP qui amorcent un traitement antidépresseur dans les 24 heures de l’ac couche ment sont aux prises avec une ré cur rence selon un taux de 6,7 %, par rap port à un taux de 62 % chez les femmes qui ont re porté la pro phy laxie (114). Dans un ECR, toute fois, la nor trip tyline n’est pas plus ef fi cace que le pla cebo dans la prévention de la DPP ré cur rente (141). Des cher cheurs constat ent que la thé ra pie oes trogé nique, la TI, des in ter ven tions psychosociales et la sertraline en monothérapie produisent cer tains ef fets bé néfiques (112). Par suite d’un seul mois de traite ment (in stau ra tion du traite ment dans les trois mois de l’ac couche ment), l’oes trogé nothé ra pie est beau coup plus effi cace que le pla cebo en matière d’amé lioration des symptômes chez des femmes souf frant de dépres sion grave : 50 % des femmes du groupe de l’oes trogé nothé ra pie con naissent une amélioration importante par rapport à 26 % des femmes du groupe sous pla cebo (142). Toute fois, en ce qui con cerne l’as so cia tion d’oes trogène comme po ten tiali sateur à un an tidépresseur, les résul tats ne sont pas aussi con cluants. On a mis à l’es sai l’oes trogé nothé ra pie à dose élevée à ti tre de La Re vue ca na di enne de psychiatrie vol 46, suppl 1 • Les femmes pré sen tant des fac teurs de risque d’ap pa ri tion de la dépres sion du post- partum (DPP) devraient être sur veillées de près pen dant la grossesse et par la suite (données pro ban tes de ni veau 3). • En pré sence d’anté cédents de DPP anté rieure, le cli ni cien devrait en vis ager la pos si bil ité d’un traite ment an tidépresseur pro phy lactique (données pro ban tes de ni veau 3). Traitements de premier recours • La fluoxétine (données pro ban tes de ni veau 2). • La thé ra pie cognitivo- comportementale (TCC) (données pro ban tes de ni veau 2). Traitements de deuxième recours • La thé ra pie in ter per son nelle (TI) (données proban tes de ni veau 3). • La psycho- éducation suivie par la pa ti ente et son con joint, à ti tre de traite ment d’ap point (données pro ban tes de ni veau 3). Traitements de troisième recours • L’oes trogène ou la pro gesté rone (données proban tes de ni veau 2). • La pro gesté rone (données pro ban tes de niveau 3). 80S juin 2001 VI. Popu la tions par ticu lières 17. Pharma co thé ra pie et allaitement Le bien- être psy cholo gique d’une nou velle mère peut tenir, en tre autres, au main tien de l’al laite ment (64). Mal gré que les données per met tant d’éval uer la sûreté des an tidépresseurs pen dant la pé ri ode d’al laite ment soi ent limi tées, plusieurs antidépresseurs – dont cer tains ATC, IMAO et ISRS – sem blent être dénués d’effets indésirables chez le nourrisson allaité (110). La plupart des études sur les ISRS font état de con cen tra tions très fai bles (fluoxétine) ou pra tique ment indé cel ables (ser traline et paroxétine) d’an tidépresseurs chez le nouveau- né allaité, mais les taux du médicament et de ses métabolites vari ent selon la dose ma ter nelle. La docu men ta tion ne sig nale au cun ef fet indésir able causé par un ISRS chez un nour ris son né à terme (147). Cer taines études font état d’un ef fet variable, la con cen tra tion de la par oxétine étant plus élevée dans le lait ma ter nel en fin d’al laite ment que dans le lait au dé but de l’al laite ment (148), mal gré que d’autres cher cheurs n’ont pu con firmer l’ef fet vari able de la par oxétine (149). On rapporte également un effet variable avec la sertraline (150). Pour chaque ISRS en par ticu lier, le cli ni cien doit tenir compte de la qual ité et de la quan tité des données pro ban tes quant aux réper cus sions d u t r a i t e m e n t médica men teux sur l’allaitement. En vi ron 10 % de la dose adulte de fluoxétine (20 mg) est décelé chez le bébé al laité, et bien que la quan tité du médicament et de ses méta bo lites varie selon le dé lai écoulé depuis la prise du médica ment, un suivi après deux mois ne per met pas de détecter d’effets significatifs chez le nourrisson (147). L’u tili sa tion de la ser tra line, de la par oxétine, de la fluvox amine et du cita lo pram par des mères qui al laitent n’en traîne pas d’ef fets néfastes chez le nour ris son, mais le taux plas ma tique du médica ment chez le nour ris son varie en fonc tion de la poso lo gie de la mère (132). L’amitrip tyline, la clo mi pramine, la dési pramine, la do thiépine (un ATC dis poni ble au Royaume- Uni), la nor trip tyline, la par oxétine et la ser tra line ne s’ac cu mu lent pas, selon toute évi dence, dans le sé rum du nourrisson (151). Des données pro ban tes in diquent que les nour ris sons al lai tés âgés de plus de 10 se maines sont à fai ble risque de subir des ef fets des ATC (151). D’autres rap ports lais sent en trevoir que la doxépine pour rait causer de l’apnée (dépres sion res pi ra toire dans un cas) et de la som no lence, que la fluoxétine entraînerait des effets gastro-intestinaux et cause rait de l’ir ri ta bil ité et de l’in som nie, et que le lith ium peut en traînerdes ef fets toxiques chez les nour ris sons al lai tés 81S 81S (110,151). Notons, toutefois, l’absence d’études au long cours (112), et la né ces sité d’éval uer les ef fets à long terme sur le dévelop pe ment de l’en fant (132). Recommandations quant au traitement de la dépression pendant la période d’allaitement (Voir le tableau 6.3) • Les données con cer nant l’u tili sa tion d’an tidépresseurs pen dant la pé ri ode d’al laite ment sont limi tées. Les ef fets à long terme sur le dévelop pe ment sont indé ter mi nés. • Selon des données pré limi naires sur la sé cu rité des médica ments, il n’est pas contre- indiqué d’u til iser cer tains an tidépresseurs tri cycliques (ATC) (amitrip tyline, dési pramine et nor trip tyline) ni plusieurs in hib iteurs sé lec tifs du re cap tage de la sé ro tonine (ISRS) (cita lo pram, fluoxétine, par oxétine et ser tra line) (données pro ban tes de ni veau 2). 18. In ci dence de la mé no pause sur la dépres sion et son traitement La con tro verse quant à l’ex is tence de mé lan co lie d’in vo lution » a ré gné pen dant plusieurs siècles. Selon cer taines in dications, des symptômes dépressifs se manifesteraient de façon accrue en périménopause (152). Environ 30 % des femmes de ce groupe d’âge pré sen tent des symptômes re liés à la dépres sion ma jeure ou à un trou ble de l’anxiété pri maire (152). Dans une autre étude, l’as so cia tion en tre des symptômes phy siques et un trou ble de l’hu meur se pro duit deux fois plus souvent chez des femmes ménopausées, de façon artificielle ou chirurgicale, que chez les femmes à d’autres périodes de leur vie (153). The Massachusetts Women’s Health Study met en re lief la prob abil ité ac crue de dépression au cours de la périménopause, et la National Comor bid ity Sur veyaux États- Unis con state une aug men tation du ra tio femme- homme de la préva lence de la dépres sion ma jeure dans le groupe d’âge des 45 à 55 ans (154). Les fac teurs de risque de sur ve nue de la dépres sion pé rimé nopau sique com pren nent des anté cédents de DPP, une his toire de dépres sion, une his toire de TDP, une longue pé ri ode périmé no pau sique (27 mois), une mé no pause pro vo quée par la chi rur gie et le dys fonc tion ne ment thy roïdien (155). Les pro blèmes que soulève la défi ni tion d’un trou ble re lié à la ménopause ti en nent au man que d’ou tils di ag nos tiques normal isés ap pro priés, à la vari abil ité de l’âge et de la défi ni tion de la mé no pause, et à la vari abil ité des fac teurs psy cho so ciaux et bio lo giques parmi les femmes. La sur veil lance étroite de la symp to matolo gie et de l’état en do crinien peut, toute fois, fa cili ter le di ag nos tic et le traite ment. Les as pects dont il faut tenir compte dans le traite ment com pren nent la dé ter mi na tion de l’o rig ine, na turelle ou chi rur gi cale, de la mé no pause, le rôle de l’hormonothérapie substitutive, et la nature et la gravité des symptômes (156). Il im porte égale ment de dé terminer si la malade ayant des antécédents de dépression La Re vue ca na di enne de psychiatrie 82S LIG NES DI REC TRI CES CLIN IQUES DU TRAITE MENT DES TROU BLES DÉPRES SIFS anté rieure est aux prises avec une ré cur rence ou si elle souf fre d’une dépres sion re liée à la mé no pause (157). Tableau 6.3 Critères de qualité des données probantes et de détermination de l’ordre de priorité des options théapeutiques L’oestrogénothérapie peut soulager, dans une certaine me sure, les symptômes vaso mo teurs, cog ni tifs lé gers et ay ant trait à l’hu meur (110). Dans un ECR de pe tite taille et con trôlé par placebo, auquel ont par ti cipé des femmes souf frant de dépression ma jeure ou de dépres sion mineure en pé ri ode de périménopause, l’oestrogène en administration trans dermique se révèle beau coup plus ef fi cace que le pla cebo (158). Plusieurs per son nes, toute fois, ont pré senté des symptômes de manie par suite d’un traite ment oes trogé nique (143). Cette con sta ta tion peut sig ni fier que l’oes trogène a un ef fet désta bili sateur chez les malades vulné rables (158). Un rap port prélimi naire révèle que l’es tra diol est ef fi cace dans le traite ment de la dépres sion en pé ri ode de pé rimé no pause (160). Dans la plupart des études sur l’as so cia tion d’oes trogène à un antidépresseur, l’an tidépresseur est un ATC, quoique trois études exami nent l’asso cia tion d’oes trogène avec la fluoxétine ou la ser tra line, et en ar rivent à des con clu sions con tra dic toires (160,161). Le traite ment de femmes souf frant de per tur ba tions af fec tives pen dant la mé no pause est sem blable à ce lui du TDM : les ISRS peu vent être bé néfiques pour les femmes sous hormonothérapie sub sti tu tive, et cer taines observations donnent à penser que les ATC peuvent être mieux tolé rés et plus ef fi caces que les ISRS en monothé ra pie. Toute fois, la re cher che devra se pour suivre afin de pré ciser ces aspects (157). Critères 1 Données tirées de méta-analyses ou d’essais contrôlés à répartition aléatoire (ECR) répétés qui comportent un groupe sous placebo. 2 Au moins un ECR comportant un groupe sous placebo ou un groupe comparatif sous traitement actif. 3 Essais non contrôlés auxquels ont participé au moins 10 personnes. 4 Exposés de cas anecdotiques. Ordre de priorité des options thérapeutiques Premier recours Critères Deuxième recours Données probantes de niveau 3 ou de meilleure qualité a accompagnées de l’appui clinique. Troisième recours Données probantes de niveau 4 ou de meilleure qualité a accompagnées de l’appui clinique. Non recommandé Données pro ban tes de ni veau 1 ou 2 démon trant l’inef fi cacité. Données probantes de niveau 1 ou 2, accompagnées de l’appui clinique. Des traite ments dont l’ef fi cacité est démon trée par des données pro ban tes de bonne qual ité peu vent être pro po sés en deuxième ou troisième re cours en rai son de leurs ef fets indésir ables ou de leur pro fil de sé cu rité. popu la tion en gé né ral, même si les données à cet égard sont limi tées et con tra dic toires. 19. Prise en compte des as pects cul turels et eth niques dans l’évalua tion et le traite ment de la dépres sion (Voir le tableau 6.3) Traitements de premier • In ter ven tions phar ma colo giques ou psy recours cholo giques cou ran tes (en rai son de l’ab sence d’es sais par ticu li ers dans cette population). Les données ca na di ennes sur le sui cide il lus trent les différences mar quan tes à ce pro pos en tre la popu la tion autochtone et la popu la tion non autochtone. Plus pré cisément, une enquête menée en 1997 dans les Ter ri toires du Nord- Ouest et dans la ré gion con nue désor mais comme le Nuna vut révèle que les Inuits connaissent le taux le plus élevé de suicide (79 sui cides par 100 000 per son nes), al ors que chez les Dé nés, le taux de sui cide est de 29 per son nes sur 100 000, et qu’il est de 15 personnes sur 100 000 dans les autres groupes ethniques. Les données chronologiques de 1982 à 1996, plus trou blan tes en core, font res sor tir une aug men ta tion con tinue du taux de sui cide dans cer tains groupes, par ticu lière ment au Nuna vut (162). • L’oes trogé nothé ra pie de rem place ment seule ou l’as so cia tion d’oes trogène et d’un an tidépresseur (données pro ban tes de niveau 2). ORIG INE ETH NIQUE ET AS PECTS CUL TURELS Des fac teurs eth niques et cul turels sem blent in flu encer la détec tion des trou bles dépres sifs, l’u tili sa tion des soins de santé mentale et le degré d’observance thérapeutique beaucoup plus que la préva lence réelle des trou bles dépres sifs. Le recensement et l’interprétation des symptômes dépressifs, la vo lonté d’ob tenir un traite ment médi cal de ces symptômes et l’ac cep ta tion du traite ment vari ent selon l’o rig ine eth nique. Les professionnels de la santé eux- mêmes peu vent ne pas traiter tous les groupes ethniques de la même façon, selon leurs pro pres préjugés : cer tains groupes mi noritaires se voient pre scrire de plus fai bles doses d’an tidépresseurs que la La Re vue ca na di enne de psychiatrie Niveau de qualité a Recommandations quant au traitement de la dépression postménopausique Traitements de deuxième recours vol 46, suppl 1 Ces taux se démar quent con sidé rable ment, par leur am pleur, du taux global au Canada, qui avoisine 13 personnes sur 100 000 depuis le mi lieu des années 1980 (162). On rap porte égale ment dans les col lec tivi tés de l’Arc tique ca na dien des taux élevés de dépression (27 %) et d’abus d’al cool à vie (19 %) qui con tribuent as su rément au taux élevé de sui cide dans cette popu la tion (163). 82S juin 2001 VI. Popu la tions par ticu lières La variation des caractéristiques pharmacocinétiques (ab sorp tion, dis tri bu tion, méta bolisme et ex cré tion du médicament) selon les as pects eth niques et cul turels a été étu diée de façon beau coup plus ap pro fon die que la varia tion des caractéristiques pharmacodynamiques, qui englobent l’effet du médica ment sur l’or gane ci ble, no tam ment l’ef fet sur les récep teurs. Chez cer tains groupes, no tam ment les Amé ri cains d’o rig ine asia tique et les Afro-américains, on a décelé des varia tions gé né tiques dans les isoen zymes du CYP (prin ci pale ment 2D6 et 2C9) qui méta bolis ent la plupart des ATC, des ISRS et des médica ments de nou velle gé né ra tion. Même en ten ant compte des varia tions in di vidu elles et eth niques, l’activ ité du CYP2D6 se rait ralen tie dans l’en sem ble chez certains groupes, comme les Amé ri cains d’o rig ine asia tique et les Afro- américains, quoique les comptes ren dus à cet égard sont contradictoires (164). Les renseignements de nature pharmacodynamique sont encore moins nombreux, mais il sem ble que la sen si bil ité des ré cep teurs cé ré braux différe rait chez les Asia tiques (164). Recommandations quant à la prise en compte des aspects culturels et ethniques (Voir le tableau 6.3) • Pre scrire dans la fourchette nor male de doses thé ra peu tiques tout en re con nais sant la pos si bil ité de par ticu lari tés méta bo liques pou vant ac croître la sen si bil ité aux ef fets indésir ables (données pro ban tes de ni veau 3). • Ne pas lim iter la dose lor sque la situa tion clin ique jus ti fie l’aug menta tion (données pro ban tes de ni veau 3). REMERCIEMENTS Les au teurs re mer ci ent les per son nes suivan tes de leur con tribution : les Drs Stella Black shaw, Alicja Fishell, Alastair J Flint, Jane Gar land, So phie Grigo ri adis, Ray mond W Lam et Isaac Sak inof sky qui ont par ti cipé à la rédac tion des ver sions pré limi naires du docu ment; les D rs Anne Duffy, Ian Good yer, Pe ter Schmidt et Donna Stewart qui sont in ter ve nus à ti tre d’ex ami nateurs ex ternes avant la pub li ca tion. SOURCES DE RÉFÉ RENCE 1. Health Can ada. Sui cide in Can ada: up date of the re port of the task force on sui cide in Can ada. Ot tawa: Min is try of Sup ply and Serv ices; 1994. 2. Health Sta tis tics Di vi sion. Mor tal ity, sum mary list of causes shelf ta bles (Mor tal ité, liste som maire des causes : tab leaux stan dards). Ot tawa: Sta tis tics Can ada; 1993. 3. Wel ler EB, Wel ler RA. De pres sion in ado les cents: grow ing pains or true mor bidity? J Af fect Dis ord 2000;61(Suppl 1):9–13. 4. 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