La loi anti-tabac a des retombées majeures sur le syndrome

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La loi anti-tabac a des retombées majeures sur le syndrome
La loi anti-tabac a des retombées majeures sur le syndrome
coronarien aigu.
Plusieurs études rétrospectives ont suggéré que le nombre
total d'admissions pour syndrome coronarien aigu (SCA)
avait diminué après la promulgation de la loi anti-tabac dans
les lieux publics. Le but de cette loi était de protéger les non
fumeurs du tabagisme passif mais aussi de réduire le nombre
de fumeurs ou de cigarettes consommées.
Ce travail prospectif avait pour objectif d’étudier ce
phénomène sur une période de 10 mois, avant et après la
mise en place de la loi entre 2005 et 2007 en Ecosse. Le
SCA était défini comme une élévation de la troponine après
hospitalisation pour douleurs thoraciques. Les patients admis
pour SCA avaient aussi une mesure du taux sanguin de
nicotine. Les auteurs ont observé une diminution de 17% des
admissions pour SCA entre ces deux périodes alors qu'en
Angleterre où la loi n'existait pas, la réduction n'était que de
4% et que sur les 10 années précédant cette étude, la baisse
du nombre des SCA n'avait été que de 3% en Ecosse. Il n'y
avait pas plus de décès à domicile attribuables à un SCA
durant cette période. Cette réduction semblait plus marquée
pour les non fumeurs (21%) et les anciens fumeurs (19%)
que pour les fumeurs (14%). Elle était aussi plus nette chez
les femmes que chez les hommes, qu'ils soient fumeurs ou
non. De même, cette réduction était plus prononcée chez les
femmes de plus de 65 ans et les hommes de plus de 55 ans.
La diminution du taux sanguin de nicotine était retrouvée
chez les non fumeurs, 0,68 ng/l versus 0,56 ng/l (p< 0,001),
ainsi que chez les anciens fumeurs, 0,71 ng/l versus 0,57 ng/l
(p< 0,001). Toutefois cette diminution était moins
importante que dans la population générale. De même, chez
les fumeurs avec SCA, les taux de nicotine étaient moins
importants qu'avant la loi.
En Ecosse, la loi a été d'emblée respectée. Il ne semble pas y
avoir eu de déplacement de la consommation de tabac vers le
domicile car le taux de nicotine chez les enfants scolarisés et
les adultes non fumeurs a globalement diminué. Cette baisse
était estimée à 42% dans la population générale, chiffre
similaire à celui d’une étude new-yorkaise (47%).
En revanche, le fait que les sujets non fumeurs présentant un
SCA aient un taux plus élevé de nicotine que la population
générale confirme que le tabagisme passif est un facteur de
risque non négligeable de SCA. Le risque excessif de SCA
lié au tabac diminue dans les jours qui suivent l'arrêt de ce
dernier pour aller jusqu'à 50% à un an.
Cette étude confirme la nécessité de protéger les non
fumeurs du tabagisme passif. D'autre part, il semble qu'elle
incite aussi certains individus à arrêter de fumer.
Nombre de syndromes coronariens aigus
Avant la législation
Après la législation
Diminution du risque relatif
Nb de patients
Nb de patients
(IC à 95%)
%
Hommes
-Fumeurs
-Anciens fumeurs
-Non fumeurs
Femmes
-Fumeuses
-Anciennes fumeuses
-Non fumeuses
Hommes + femmes
-Fumeurs
-Anciens fumeurs
-Non fumeurs
801
653
334
711
518
291
11 (9-13)
21 (18-24)
13 (9-17)
375
300
343
305
251
246
19 (15-23)
16 (12-20)
28 (23-33)
1176
953
677
1016
769
537
14 (12-16)
19 (17-21)
21 (18-24)
Nombre d’admissions pour syndrome coronarien aigu avant et après la mise en application de la loi.
Nathalie Faucher,
Hôpital Bichat, Paris.
Pell J.P, Haw S, Cobbe S, Newby D.E, Pell ACH, Fischbacher C, McConnachie A, Pringle S, Murdoch D, Dunn F, Oldroyd
K, MacIntyre P, O’Rourke B, Borland W. Smoke-free legislation and hospitalisations for acute coronary syndrome. N
Eng J Med. 2008;359:482-491.
©2008 Successful Aging SA
Af 567-2008

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