CINE CLUB - Médiathèque d`Evreux

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CINE CLUB
Johnny s’en va-t-en guerre
de Dalton Trumbo (1971)
Johnny s’en va-t-en guerre (1971)
Etats-Unis
Titre original : Johnny got is gun
Réalisation et scénario : Dalton Trumbo, d’après son roman
Musique : Jerry Fielding
Avec :
Timothy Bottoms : Johnny
Diane Varsi : Jody
«Un soldat atrocement mutilé échoue dans un hôpital. Pour les médecins, il n'est plus qu'une épave
réduite à une existence végétative. Mais son cerveau fonctionne parfaitement et il tente
désespérément de communiquer avec l'extérieur. »
Durée : 1h47
Talton Trumbo (1905-1976)
James Dalton Trumbo naît le 9 décembre 1905 à Montrose (Colorado). Il semble que le patronyme
"Trumbo" soit un héritage helvétique (la famille est originaire de Suisse) : les chutes de
Trummellbach. Son évolution, au cours des siècles, suit l'itinéraire de la famille : Trumbach, puis
Trumbeau (Alsace), et enfin Trumbo (Angleterre).
À l'âge de vingt ans, Dalton Trumbo part pour la Californie. Il y travaille comme boulanger la nuit,
tandis que le jour il étudie à l'Université de Californie du sud. À la fin de ses études, il commence à
écrire des articles en tant que journaliste indépendant. En 1933, il devient rédacteur en chef de la
revue Hollywood Spectator, une publication de critique cinématographique. La revue cesse un an
plus tard. Trumbo est alors engagé comme lecteur à la Warner Bros jusqu'en 1936. Il est renvoyé,
car il refuse de démissionner de la Screen Writers Guild, un syndicat fortement ancré à gauche. Il
écrit quelques scenarii sans grande importance pour la Screen Writers Guild et milite dans plusieurs
associations de gauche.
En 1938, il écrit Johnny s'en va-t-en guerre, ainsi que le scénario de son premier film d'importance :
A Man to Remember de Garson Kanin. Il devient rapidement l'un des scénaristes les mieux payés
d'Hollywood avec Ben Hecht. À la Metro-Goldwyn-Mayer, à l'époque, il est courant de lui payer un
script 75 000 dollars ! Il a une capacité à écrire très rapidement : en une journée il peut proposer
trois, quatre versions d'une même scène. En 1941, Kitty Foyle, réalisé par Sam Wood, est nommé
pour l'Oscar du meilleur scénario. Il est également un grand pamphlétaire. Il écrit les scénarios de Tu
m'appartiens de Wesley Ruggles, Un nommé Joe (Victor Fleming, 1943) Trente secondes sur Tokyo
de Mervyn Le Roy et Nos vignes ont de tendres grappes de Roy Rowland.
En 1941, peu de temps après l'invasion allemande de l'URSS, alors que le Parti communiste USA
(PC USA) vient de faire un virage à 180° sur la question de l'entrée en guerre, Johnny s'en va-t-en
guerre est épuisé et l'extrême droite américaine fait pression sur lui et son éditeur pour obtenir une
réédition. Cela le convainc que c'est « exactement le type de livre qu'il ne fallait pas réimprimer avant
la fin de la guerre ». Il va jusqu'à informer le FBI des agissements de ces correspondants, ce qui
provoque le début de ses ennuis avec celui-ci. Il est membre du Parti communiste USA de 1943 à
1948 et fait la guerre du pacifique.
En octobre 1947, la commission des activités antiaméricaines se réunit à Washington et commence
des audiences afin de déterminer quels sont les individus "déviants" du monde hollywoodien. Trumbo
est l'un des Dix d'Hollywood, lorsqu'il refuse de répondre à la question : « Êtes-vous encore, ou avezvous été membre du parti communiste ? ». Les dix invoquent le premier amendement (liberté
d'expression et de réunion) pour justifier leur refus de répondre. La commission, quant à elle, estime
qu'ils outragent le congrès. Trumbo est condamné à une peine de prison de 11 mois de prison qu'il
effectue en 1950 dans un pénitencier fédéral.
De plus il est inscrit sur la liste noire de Hollywood ce qui dans les faits lui interdit de travailler dans le
cinéma. Sa dernière collaboration en 1951 au scénario du Rôdeur de Joseph Losey ne sera même
pas mentionnée au générique. Il vend son ranch californien et part s'installer au Mexique. Durant les
dix années à venir, il subsistera en écrivant dix-huit scénarios tous signés de pseudonymes. Au
Mexique, il rencontre Luis Buñuel avec lequel il noue une relation amicale. Il lui parle alors d'un projet
qui lui tient à cœur : l'adaptation au cinéma de Johnny s'en va-t'en guerre. Mais le producteur
mexicain fait faillite et le projet est abandonné. Du mexique, Trumbo continue à écrire pour le cinéma
américain sous des noms d'emprunts, Millard Kaufman (Gun Crazy en 1950) ou encore Robert Rich,
avec qui il remporte même l'Oscar du meilleur scénario pour Les clameurs se sont tues d’Irving
Rapper, en 1956. Il ne se présentera pas pour recevoir le prix.
À partir de 1957, tout va contribuer à affaiblir le pouvoir de la liste noire. Il en sort officiellement en
1960, lorsqu'Otto Preminger pour Exodus, demande que Dalton Trumbo soit crédité sous son vrai
nom au générique. La compagnie United Artists, de tradition libérale et de gauche, accepte. Kirk
Douglas fait alors rétroactivement la même chose avec le film sorti la même année, Spartacus,
réalisé par Stanley Kubrick.
Dès lors, Dalton Trumbo retrouve très vite l'audience et la considération qu'il mérite et signe
successivement les scripts de El Perdido de Robert Aldrich et Seuls les indomptés de David Miller
pour son ami Kirk Douglas; puis Le chevalier des sables (Vincente Minnelli, 1965), Hawaï de George
Roy Hill, L'homme de Kiev (1968) et Les cavaliers (1971) de John Frankenheimer, le dernier d'après
Joseph Kessel. En 1971, il peut enfin réaliser un vieux rêve : adapter et mettre en scène lui-même
Johnny got his gun, son roman écrit en 1939, plaidoyer pour la paix qui lui vaudra quatre prix à
Cannes. À la même période, il publie aux États-Unis un recueil de correspondance décrivant les
moments difficiles de son existence; intitulé "Additionnal Dialogue" l'ouvrage est fort apprécié. Ses
derniers scénarii seront ceux de Papillon de Franklin Schaffner d'après le best-seller d’Henri
Charrière, et Executive action de David Miller qui développe la thèse du complot dans l'assassinat de
Kennedy à Dallas.
Atteint d'un cancer, il s'affaiblit rapidement et meurt d'une crise cardiaque le 10 septembre 1976 à
Los Angeles. Dalton Trumbo est l'un des rares scénaristes américains demeuré toujours fidèle à ses
idées progressistes depuis sa jeunesse. Ses adaptations et ses dialogues reflètent tous ces
préoccupations généreuses. Son style reste très américain, parfois un peu littéraire, souvent lyrique
et refusant l'intellectualisme. "Il sait concilier à merveille les intérêts de l'histoire et de la morale "
écrivent Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier (" Trente ans de cinéma Américain "). Sa
conscience d'écrivain de gauche lui fait tout sacrifier à la défense de la dignité humaine comme en
témoigne sa description de la condition des esclaves dans Spartacus. Et dans Seuls les indomptés,
qui reste peut-être son ouvrage le plus caractéristique, il se fait le chantre de l'indomptabilité de
l'homme et dénonce les dangers des systèmes totalitaires qui finissent par détruire tout
individualisme.
Source : ciné-club de Caen
FILMOGRAPHIE
de Dalton Trumbo
Réalisateur :
Johnny s’en va-t-en guerre (1971)
Scénariste :
La Danseuse de San Diego – 1935
Love begins at twenty – 1936
Camp de forçat – 1936
Tugboat princess – 1936
A man to remember – 1938
Fugitives for a night – 1938
Career – 1939
Five came back – 1939
The Flying Irishman – 1939
Heaven with a barbed wire fence – 1939
Sorority house – 1939
A bill of divorcement – 1940
Curtain call – 1940
Kitty Foyle – 1940
We who are young – 1940
Accent on love – 1941
Un nommé Joe – 1943
Tender comrade – 1943
Trente secondes sur Tokyo – 1944
Jealousy – 1945
Our vines have tender grapes – 1945
Le Démon des armes – 1949
Emergency wedding – 1950
Menaces dans la nuit – 1950
Le Rôdeur – 1950
Les Clameurs se sont tues – 1955
The Boss – 1956
The Green-eyed blonde – 1957
Cow-boy – 1958
Terror in a Texas town – 1958
Spartacus – 1959
Exodus – 1960
El Perdido – 1960
Seuls sont les indomptés – 1961
Lonely are the brave – 1961
Le Chevalier des sables – 1964
Hawaï – 1965
L'Homme de Kiev – 1968
Les Cavaliers – 1970
Executive action - 1973
Documents disponibles dans les bibliothèques d'Evreux :
DVD :
Exodus, d’Otto Preminger
(Cote : Fc PRE)
Le Rôdeur, de Joseph Losey
(Cote : Fc LOS)
Papillon, de F. Schaffner (Cote : F PAP)
Spartacus, de Stanley Kubrick
(Cote : F SPA)
Johnny s'en va-t-en guerre, de Dalton Trumbo (Cote : F JON)
LIVRES :
Johnny s'en va-t-en guerre, de Dalton Trumbo, éditions Actes Sud – 2004
(Cote : R TRU)
Sites :
Le portail officiel du centenaire 14-18 : http://centenaire.org/fr

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