Mise en page 1 - Regards socialistes sur l`industrie

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Mise en page 1 - Regards socialistes sur l`industrie
SUR L’INDUSTRIE
Spécial Législatives 2007 - n°2
Sarkozy et la politique industrielle : ce qu’il a déjà fait
Jean-louis LEVET
Responsable national
à l’industrie
I
l est bien temps de découvrir la
politique industrielle. Elle a été mise en
œuvre dans les grands pays développés,
mais aussi dans nombre de pays émergents. Avec l’Etat Chirac/Sarkozy, elle
s’est résumée à la création d’une multitude d’agences (agence pour la recherche, agence pour l’innovation, etc.), ce
qui aboutit à un inextricable enchevêtrement administratif et financier. Avec
la droite, c’est le triomphe de l’Etat
procédurier, alors que l’économie
Française a plus que jamais besoin d’un
Etat stratège. Au lieu de « libérer les
entreprises », on les ligote.
Quelques dossiers révélateurs.
1 – Alstom. Pour sauver le groupe,
Sarkozy a suivi le travail initié par son
prédécesseur, Francis Mer. Fort bien.
C’est donc la preuve que l’Etat est fondé
à intervenir pour sauver un groupe
industriel, y compris en entrant au
capital. Mais une hirondelle ne fait pas le
printemps ! Car ce que la droite nous
prépare maintenant, c’est la prise de
contrôle d’Alstom par le groupe
Bouygues. On voit bien les intérêts en
jeu.
Lagardère par Dassault. Un ami
remplace un autre ami.
Ce n’est certes pas la meilleure manière
de conforter un important secteur
industriel, pour qu’il soit à la fois performant et créateur d’emplois. Mieux vaudrait chercher à constituer une offre
industrielle globale de l’énergie, mieux
armé à l’exportation, par exemple, en
encourageant un partenariat entre
ALSTOM, AREVA et EDF/GDF.
N’est-ce pas confondre politique industrielle et petits arrangements entre gens
de bonne compagnie ? Des amis de
Monsieur Sarkozy qui sont également à
la tête des principaux groupes de
médias…
2 - EADS/Airbus. Airbus – modèle de
coopération industrielle européenne - a
su se hisser au niveau de Boeing, son
tout puissant rival américain. Ses
difficultés actuelles ont deux raisons
majeures :
- D’abord les défaillances du management ; C’est Sarkosy qui, suivant en cela
les recommandations de Jacques Chirac,
a imposé Noël Forgeard à la tête d’EADS,
comme pour lui éviter d’assumer les
conséquences de sa mauvaise gestion à
la tête d’Airbus. Le subterfuge a fait long
feu, mais Forgeard a tout de même
empoché une prime de 8 millions
d’Euros et une insolente plus value
boursière, alors que les salariés, eux,
n’ont plus que leurs yeux pour
pleurer.
- Ensuite, les défaillances de l’actionnaire
privé, Lagardère.
3 - EDF/GDF. C’est un serment
prononcé, en 2004, devant l’Assemblée
Nationale, « avec force » et même des
trémolos dans la voix. Pour faire
accepter l’ouverture du capital de GDF,
Nicolas Sarkozy s’est engagé à ce que la
part de l’Etat ne soit jamais inférieure à
70%. Indispensable, en effet, pour cette
entreprise qui joue un rôle clé dans
notre politique énergétique. Deux ans
plus tard, c’est la fusion entre GDF et
SUEZ qu’il faut faire passer en force. Une
promesse ? Quelle promesse ? Sarkozy
est l’homme de la rupture… avec ses
propres engagements.
GDF comme EDF doivent rester les
grandes entreprises publiques qu’elles
sont et qui bénéficient d’une formidable
côte de faveur auprès des français. Pour
des
raisons
de
sécurité
d’approvisionnement ; pour éviter des
hausses massives de tarifs ;
Comment ? Avec une société holding
qui contrôlera les deux groupes.
Et que prépare maintenant, Monsieur
Sarkozy ? Le remplacement de
" Regards socialistes sur l'industrie", (RSI) - Directeur de la publication : Jean-Louis Levet,
Parti socialiste, secrétariat national à l'économie et à la fiscalité, Groupe politique industrielle,
10 rue Solférino, 75 007 Paris ([email protected])
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