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O M D Actualités No 62 JUIN 2010 www.wcoomd.org Gestion des risques : un outil douanier crucial Haïti sous les projecteurs : la douane face à l’urgence Evaluation en douane : 30 ans de l’Accord GATT/OMC Organisation mondiale des douanes FL ASH INFOS !"#$%&$'()#*+$",#$-)**."/ 0)*$1((/$'",#$*)!(2' Long before border security became a topic of global interest, Perceptics was making a name for itself in the real world of border safety. For 30 years, our imaging and identification solutions have delivered crucial data for port, border, container and transportation lanes with unmatched integrity, relevance and reliability. Today, Perceptics continues to develop innovative technology designed to keep your borders safe. Perceptics systems are deployed at more than 1,000 border control lanes in North America, Southeast Asia, Eastern Europe, North Africa and the Middle East. Our passion for saving lives ensures that number will continue to grow. License Plate Reader Under Vehicle Inspection System Machine Vision Inspection System Container Code Reader Contact [email protected] for more information about our complete line of imaging technology solutions. 2 OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 9737 Cogdill Road, Suite 200N t Knoxville, Tennessee 37932-3350 USA t V: 865 966 9200 F: 865 966 9330 t w w w.perceptics .com ©2010 Perceptics, Inc. All rights reserved. Sommaire OMD ACTUALITÉS n° 62 Juin 2010 5 Editorial 34 Entretiens • Susanne Aigner et Heike Barczyk nouvelles Directrices adjointes au Secrétariat de l’OMD 6 Buzz 36 La vie des Membres 9 Flash Infos 41 Zoom • Administration des douanes de Colombie 4 Calendrier 15 Dossier spécial • A propos de la gestion des risques • Premiers résultats de l’enquête sur la gestion du risque douanier • Gestion des risques : que gère-t-on réellement ? • La gestion des risques sous la loupe de l’OMD Derniers développements Activités de l'OMD en matière de risque • Gestion des risques : les passages obligés • Gérer les risques en pratique, l’Afrique du Sud fait part de son expérience • Comment moderniser l’analyse du risque et la sélectivité des contrôles douaniers dans les pays en développement ? • Bosnie-et-Herzégovine : analyse conjointe des risques liés au trafic transfrontalier • Au Mexique, l'analyse des risques porte ses fruits Directeur de publication Kunio Mikuriya Rédacteur en chef Danielle Maïano Rédacteurs Grant Busby Laure Tempier Abonnements en ligne www.wcoomd.org/fr/ pagedaccueil_press_ wco_newsfr.htm Publicités Adresses électroniques Rédaction & abonnements [email protected] Publicités [email protected] Editeur Organisation mondiale des douanes Rue du Marché, 30 B-1210 Bruxelles Belgique Tel. : +32 (0)2 209 94 42 Fax : +32 (0)2 209 92 62 [email protected] www.wcoomd.org 42 Focus • Protection du patrimoine culturel • Aide humanitaire d'urgence et le cas d'Haïti • Les statistiques, une arme anti-corruption 52 Evènements • La journée internationale de la douane dans le monde • Karl Heinz Matthias, Directeur du Zollkriminalamt (ZKA), prend sa retraite • Conférence de l’OMD sur les Technologies de l’information, Dublin (Irlande) • Le Comité technique de l’Evaluation en douane fête les 30 ans de l’Accord GATT/OMC • Séminaires nationaux et régionaux sur le Système harmonisé Note de la rédaction OMD Actualités est distribué gratuitement en français et en anglais aux administrations des douanes, aux organisations internationales, aux organisations non gouvernementales, aux opérateurs commerciaux et autres lecteurs concernés. Il convient de mentionner que les idées exprimées dans les articles sont celles des auteurs et ne traduisent pas nécessairement le point de vue officiel de l’Organisation mondiale des douanes. Toute contribution en français ou en anglais est la bienvenue, mais doit nous parvenir pour le 10 août 2010 au plus tard. L’OMD se réserve toutefois le droit de publier, de ne pas publier, ou de corriger ces articles de façon à ce qu’ils soient conformes à la ligne éditoriale du magazine. Le Service Communication reste à votre disposition pour les demandes d’abonnement, la réception d’articles, et toute autre information en rapport avec OMD Actualités, à l’adresse électronique suivante : [email protected] D/2010/0448/6 Copyright © 2010 Organisation mondiale des douanes Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Toute demande concernant la traduction, la reproduction ou l’adaptation du présent document doit être adressée à [email protected] Remerciements : l’équipe de rédaction tient à exprimer ses sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce magazine. Photos : nos sincères remerciements vont aussi à toutes les personnes qui nous ont fourni gracieusement des photos, logos et dessins pour illustrer la présente édition. Design : www.inextremis.be Bernard Bessis OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 3 CALENDRIER Calendrier évènementiel Les réunions mentionnées pour information dans ce calendrier ne sont pas toutes ouvertes au public. Les formations sont quant à elles destinées au secteur privé. Sauf indication contraire, elles se tiennent à Bruxelles. Ces dates sont données à titre indicatif et sont susceptibles de changement. Ce document est mis à jour régulièrement sur le site des Membres de l’OMD sous la rubrique « informations pour les délégués » et sur le site public de l'OMD www.wcoomd.org , dans la section "Evènements". Juin 15 - 16 15 - 16 21 - 23 24 - 26 26 26 - 27 28 - 29 Atelier de formation sur le Modèle de données de l’OMD version 3.0 Atelier de formation sur l’évaluation en douane et les prix de transfert Commission de politique générale (63ème session) 115ème/116ème Sessions du Conseil Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues Sommet du G-20, Toronto (Canada) Forum OMD sur la gestion des risques Septembre 1-2 7-8 9 - 10 13 - 24 20 - 24 27 - 29 30 - 01/10 Conférence Internationale douanière UE-Chine : Pavillon UE-Belgique de l’EXPO, Shanghai, Chine Groupe de travail ad hoc au sujet des « Douanes en réseau international (DRI) » Groupe de travail du Comité du Système harmonisé 46ème session du Comité du Système harmonisé Equipe de projet chargée du Modèle de données 1ère session du Comité du Renforcement des capacités 9ème session du Sous-comité sur l’éthique Octobre 1 4-8 11 - 12 12 13 14 - 15 18 - 22 20 25 - 29 Réunion des Bureaux régionaux du renforcement des Capacités/Centres régionaux de formation 3ème réunion du Groupe de travail juridique mixte OMD CNUDCI 15ème réunion du Groupe consultatif du secteur privé Réunion SAFE réservée aux Membres de l’OMD Evènement « Douane - Entreprises » 7ème réunion du Groupe de travail SAFE 189ème/190ème sessions du Comité technique permanent 1ère Journée internationale des statistiques 31ème session du Comité technique de l’Evaluation en douane Novembre 2-4 3-4 9 - 10 10 - 13 15 - 24 23 - 25 29 - 30 2ème Conférence sur la technologie, (Egypte) 3ème réunion du Groupe de l’OMD sur la contrefaçon et la piraterie (CAP) Groupe de travail ad hoc au sujet des « Douanes en réseau international (DRI) » 14ème Conférence Internationale Anti-Corruption (IACC), Bangkok (Thaïlande) 41ème session du Sous-comité de révision du Système harmonisé 5ème Conférence Picard de l’OMD, Abu Dhabi (EAU) 12ème réunion du Comité de gestion de la Convention douanière relative aux Conteneurs, 1972 Décembre 1-3 6-8 8 - 10 4 9ème réunion du Comité de gestion de la Convention de Kyoto révisée 64ème session de la Commission de politique générale 6ème réunion du Groupe de travail sur la fraude commerciale OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 ÉDITORIAL Chers collègues et partenaires, Le dossier spécial de cette nouvelle édition d'OMD Actualités est consacré à la gestion du risque en préalable à l’organisation d’un panel de discussion lors des sessions du Conseil de l'OMD de cette année suivi de la tenue d’un Forum, tous deux centrés sur ce thème. Comme l’explique le Président du Conseil, Martyn Dunne, dans l’introduction de ce dossier, ce concept a été l'un des principes directeurs des administrations des douanes modernes, et est intégré dans de nombreux instruments de l'OMD. La gestion du risque, associée à d'autres éléments constitutifs essentiels, indique la direction prise par les douanes du 21ème siècle. Confrontées en permanence à de nouveaux défis, les douanes doivent rester réactives lorsqu'il s'agit de gérer les risques émergents. On citera comme exemple les catastrophes naturelles et autres où l'on attend des douanes qu'elles facilitent le dédouanement rapide des envois de secours. Nous avons tous encore présents à l'esprit les séismes qui ont récemment dévasté Haïti et d'autres pays et qui sont à l’origine de tant de tragédies humaines. Il faut aussi évoquer un risque associé, celui du commerce illégal d'éléments du patrimoine culturel, particulièrement la sortie illégale de pays frappés par des catastrophes naturelles et autres. Cette question touche également aux efforts de l'OMD qui, pour gérer ce risque, travaille en étroite collaboration avec la Croix-Rouge, l’UNESCO et autres organisations internationales. La contrefaçon de médicaments et autres marchandises est un autre risque nouveau et pressant qui constitue une menace directe pour la santé et la sécurité des personnes. L'OMD a travaillé activement à la sensibilisation à ce risque et la contribution des douanes a permis au public, au secteur privé et aux gouvernements de prendre conscience des méfaits de ce commerce criminel. Le nouveau partenariat avec la Fondation Chirac pour lutter contre les faux médicaments sera pour nous une plate-forme importante pour mieux sensibiliser les leaders politiques dans le monde. Les douanes doivent coopérer avec leurs partenaires pour gérer efficacement ces risques. Le partenariat douanes - secteur privé, autre élément constitutif important de la politique stratégique de la douane du 21ème siècle et thème de la Journée internationale de la douane 2010, a pour objectif d’améliorer le respect de la loi par le secteur privé, ce qui réduira les risques pour les administrations des douanes et facilitera les échanges. Cette nouvelle édition d’OMD Actualités présente également les nombreuses activités conduites par nos membres à l’occasion de la Journée internationale de la douane pour mettre en lumière ce partenariat important. J'espère que vous prendrez plaisir à lire ce nouveau numéro et je me réjouis à l'idée de vous rencontrer lors des sessions du Conseil du mois de juin. Kunio Mikuriya SECRETAIRE GENERAL OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 5 FL ASH INFOS Buzz • Dernière minute La 5 ème Conférence Picard de l’OMD programmée initialement du 28 au 30 septembre 2010 est reportée du 23 au 25 novembre 2010. Elle se tiendra à Abu Dhabi (EAU) comme prévu. • Info Forum public de l'OMC 2010 « Les forces qui déterminent le commerce mondial » 15-17 septembre 2010, à Genève, siège de l'OMC. Ce Forum sera l'occasion de faire le point sur les évolutions récentes au niveau mondial qui ont une incidence sur le système commercial multilatéral, d'identifier les mesures qui permettront de soutenir les flux commerciaux internationaux et de renforcer l'OMC. www.wto.org/french/forums_f/ngo_f/ forum10_background_f.htm Le Groupe de la Banque mondiale met en libre accès plus de 2 000 statistiques sur les finances, le commerce, la santé et le développement humain et économique qui, pour la plupart, n’étaient disponibles que par abonnements payants. http://donnees.banquemondiale.org • A lire La Commission européenne publie un guide de la gestion des risques pour les administrations fiscales. http://ec.europa.eu/taxation_customs La Banque Mondiale édite un nouveau rapport intitulé « Indicateurs du développement en Afrique 2010 ». Ce rapport aborde notamment le problème de la « corruption discrète », faite de petits abus quotidiens mais dont les conséquences sont massives en Afrique et particulièrement préjudiciables sur les populations les plus pauvres. Le rapport comprend plus de 450 indicateurs macroéconomiques, sectoriels et sociaux portant sur 53 pays africains. www.banquemondiale.org • Repères Les rapports annuels de l’OMD sur la drogue, le tabac et les droits de propriété intellectuelle seront publiés pour les sessions du Conseil de l’OMD, fin juin 2010. www.wcoomd.org • A la une Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues - 26 juin 2010. Sur le site Internet de l’ONUDC des maté- 6 riels promotionnels peuvent être téléchargés (brochure, logo, fiche d’information). w w w.unodc .org /unodc /fr/aboutunodc/26-June.html La Conférence Internationale douanière UE-Chine : « Des douanes modernes : Construire des ponts pour faciliter le commerce légitime tout en protégeant les citoyens », organisée par la Commission européenne en collaboration avec les douanes chinoises aura lieu les 1er et 2 septembre 2010 au Pavillon UE-Belgique de l’EXPO 2010, Shanghai (Chine) http://ec.europa.eu/taxation_customs Achim Steiner est réélu au poste de Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) pour une période de 5 ans à compter du 15 juin 2010. www.unep.org John Scanlon, a été nommé nouveau Secrétaire général de la CITES. Auparavant Haut Conseiller au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), il succède à Willem Wijnstekers, Secrétaire général de la CITES depuis 1999 et qui a pris sa retraite le 1er mai 2010. www.cites.org • Actualités Les réunions de la Direction du renforcement des capacités de l’OMD programmées pour la semaine du 19 au 23 avril 2010 ont été reportées compte tenu de l’arrêt des transports aériens en provenance et à destination de l’Europe du Nord. La 1ère session du Comité du Renforcement des capacités, la 9ème session du Sous-comité sur l’éthique et la réunion des Bureaux régionaux du renforcement des capacités et des centres régionaux de formation se tiendront du 27 septembre au 1er octobre 2010. www.wcoomd.org Les postes de Directeur du Contrôle et de la Facilitation et Directeur du Renforcement des capacités du Secrétariat de l’OMD seront vacants au 31 décembre 2010. Les Directeurs généraux des 176 administrations douanières Membres de l’OMD désigneront deux nouveaux Directeurs lors des sessions du Conseil de juin 2010. Ceux-ci prendront leurs fonctions le 1er janvier 2011. www.wcoomd.org Suite au décès de M. Antoine Manga, Directeur des Questions tarifaires et commerciales du Secrétariat de l’OMD, la Direction sera placée sous l’autorité du Secrétaire général adjoint, Sergio Mujica. L’ élection au poste de Directeur, Questions tarifaires et commerciales, aura lieu lors des sessions du Conseil en juin 2011. www.wcoomd.org • Accessions La République du Mali, la République de Malte et les Emirats arabes unis ont déposé l’instrument d’adhésion à la Convention internationale pour la simplification et l’harmonisation des régimes douaniers (Convention de Kyoto révisée) auprès de l’OMD respectivement les 4, 11 et 31 mai 2010. Entrée en vigueur le 3 février 2006, la Convention compte désormais 68 Partie contractantes. www.wcoomd.org • Nominations Directeurs généraux des douanes récemment nommés : Mme Marlene Ardaya Vásquez (Bolivie) ; M. Sang-Goo Byun (Corée, Rép. de) ; Vice-amiral Pedro Miguel Pérez Betancourt (Cuba) ; M. Tális Kravalis (Lettonie) ; M. Zouhair Chorfi (Maroc); Mme Angélique Berg (Pays- Bas) ; Mme. Gloria Luque Ramírez (Pérou) ; M. Ihor Kaletnik (Ukraine) ; M. Enrique Canon Pedragosa (Uruguay). Contrairement à ce que nous avions annoncé Erling Andersen reste Directeur général de la douane du Danemark. A vos agendas ! 11 juin - 21 juillet 2010 : Coupe du monde de football, Afrique du Sud Trophées OMD L’OMD décernera pour la 5 ème année, à l’occasion des sessions du Conseil de juin 2010, le trophée de la lutte contre la contrefaçon et de la piraterie. Cette année, le trophée récompensera une administration douanière qui se sera particulièrement illustrée dans la lutte contre le trafic illicite de faux médicaments. L’OMD a invité l’ensemble de ses Membres à participer à la deuxième édition du concours photo. Le trophée sera remis lors des sessions du Conseil de juin 2010. L' accent est mis sur le thème « la douane en action au quotidien ». OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FL ASH INFOS looking for the needle in a haystack HCV™ X-ray systems from Smiths Detection reveal the details that customs, ports & borders authorities and security organizations need to prevent smuggling and terrorism • Inspection of all kind of containers, trucks and wagons • Reliable detection of undeclared and illegal goods, i.e. drugs, weapons and explosives • Optional functionalities such as material discrimination (viZual™) and automatic radioactive detection (ARD™) available for entire system range • Wide range of stationary, relocatable and mobile X-ray systems • Tailored solutions for individual requirements • Comprehensive range of high volume pass thru systems • Cost-effective, adaptable to any infrastructure, easy to operate Truck being screened by a mobile HCV system Stolen car behind packing cases and scrap For information please call +33 1 55 53 55 55 or email [email protected] 8 www.smithsdetection.com HCV, viZual and ARD are trademarks of Smiths Detection Group Ltd. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FL ASH INFOS Des changements en perspective à l’OMD Les Directeurs généraux des douanes réunis pour les 115ème/116ème sessions du Conseil, éliront le samedi 26 juin 2010 deux nouveaux Directeurs en remplacement du Directeur du Contrôle et de la Facilitation, Michael Schmitz, et du Directeur du Renforcement des capacités, Lars Karlsson. Il appartiendra au Conseil de procéder à une nomination des deux Directeurs prenant effet le 1er janvier 2011, conformément aux règles en vigueur. Le Secrétariat a l’honneur d’annoncer que les candidats suivants ont déposé leur candidature pour les postes de Directeur Directeur du Contrôle et de la Facilitation Mme Sandra Lee Bell Directeur exécutif, Législations et règlementations, Bureau du commerce international, Douane et protection des frontières (Etats-Unis) M. Uri Bruck Ministre-Conseiller (Douane et fiscalité), Ambassade d’Israël à Bruxelles (Israël) M. Hippolyte Djegou Directeur général, Direction générale des Douanes et Droits indirects (Bénin) M. Mahmoud El Madna Chercheur, Comité sur les meilleures pratiques internationales, secteur de la planification stratégique, Administration des douanes (Egypte) du Contrôle et de la Facilitation et de Directeur du Renforcement des capacités. Un communiqué de presse aux résultats des élections sera diffusé par le Secrétariat de l’OMD. Directeur du Renforcement des capacités M. Emad Al Tamimi Chef du Système informatique, Direction générale des douanes (Jordanie) M. Hippolyte Djegou Directeur général, Direction générale des Douanes et Droits indirects (Bénin) Commissaire en charge des ressources humaines et de l’AdmiMme Christina Felicitas nistration, Administration des Msemburi recettes fiscales (Zimbabwe) !""#$%!&$'()*'+)&,-)"'.&)'*) %!"!%$&/)01$#2$(3)2$+-%&'+) 4$&,$()&,-)4'+#2)%1.&'5.)'+3!($6!&$'(7 M. Erich Kieck Groupe Directeur, Stratégie et la Politique douanières, Administration des recettes fiscales (Afrique du Sud) M. Janos Nagy Direc teur génér al, Ga rde des finances et des douanes (Hongrie) 78)"!+&$%1#!+. M. Mmadi Moindjie Administrateur national du Système d’information SYDONIA++ Direction générale des douanes (Comores) *9:;<=)>9:?)!"#$%&'"(&)*+ 59;@?>)>9:?)!"#$%&'"(&)*+ Directeur général, Départe*;ABC)>9:?DBE) ment de la coopération inter,-./0' nationale, Administration29C?)GH)I;ACJ) des "<9K?)GH)I;ACJ) En savoir + ;<$=5>0?' "4')5%67'"89:' douanes (Chine) ''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''' www.wcoomd.org '' )5576@=?6/.'?/'A>'?B5>$C'=.$'?/'A>'D=$>'=E=67=A7>'6.'>7>@?%/.6@'F/%D=?'/.'%>G<>0?&' $%&'()*+' !' !"#$%&'"(&)*+ M. Gaozhang Zhu .?F) '''''''1''2' '''''''!''3' " OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 !"#""! 9 FL ASH INFOS Adieu Antoine C ’est avec beaucoup de tristesse que la communauté douanière internationale a appris le décès de M. Antoine Marie Manga Massina, Directeur des Questions tarifaires et commerciales au Secrétariat de l’OMD, survenu le 24 avril 2010. Monsieur Manga était Directeur des Questions tarifaires et commerciales depuis le 1er janvier 2008, responsable des domaines clés de l’activité douanière ; le Système harmonisé, l’origine et l’évaluation en douane. De 1992 à 1999, il avait occupé les fonctions de Directeur adjoint chargé de l’évaluation en douane. Son expérience et sa grande expertise en matière douanière lui ont permis d’être reconnu par ses pairs et d’oc- cuper tout au long de son parcours professionnel, dans son pays natal et à l’étranger, plusieurs hautes fonctions dont la plus importante, celle de Directeur général des douanes du Cameroun en 2005. C’est ensuite de nouveau l’OMD, ses Membres et la communauté douanière internationale qui ont pu profiter de son ouverture d’esprit, de son écoute, de sa connaissance du terrain et de ses qualités humaines. Le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya, a exprimé ses sincères condoléances à la famille de Monsieur Manga au nom de la communauté douanière internationale et du personnel du Secrétariat de l'OMD. Les messages de condoléances peuvent être adressés à [email protected]. En savoir + www.wcoomd.org Rahofer. www.mic-cust.com !"#$%&'()$"*$+#,%"-,. /0$&120$,"3#%'"(,4 MIC Customs Solutions saves companies time, energy and money through the automation of customs import and export processing and the generation of transparency across the customs supply chain. MIC specializes in customs software for: · Multi-Country Import and Export Customs Clearance with Direct Electronic Communication to the National Customs Administrations‘ Systems (Self Clearance) · Single Authorization for Simplified Procedures (SASP) · Bonded Warehouse, Inward Processing Relief (Duty Drawback & Suspension), Outward Processing Relief, Processing under Customs Control, Free Trade Zone · Automatic Conversion of Export Data into Import Data – Global Trade Data Chain (GTDC) · Intrastat Reporting (for all 27 EU Member Countries) · New Computerized Transit System (NCTS) · Excise Movement Control System (EMCS) · Rules based Classification Automation (Global Product Classification) · Automated Origin Calculation and Supplier Solicitation (30+ FTAs fully supported) · Sanction List Screening MIC software has been implemented and operationally proven at more than 700 customer sites in over 40 countries on five continents. All MIC products are available as in-house installation or as hosted solution (Software as a Service). Get your personal presentation of field-tested customs solutions: 10 MIC Customs Solutions | Austria | Tel.: +43 (0)7 32 - 77 84 96 | [email protected] | www.mic-cust.com OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FL ASH INFOS L’appel de Cotonou, une stratégie politique pour des résultats rapides par Catherine Joubert Ces facteurs sont à placer dans un contexte régional voire international. Les trafics profitent des faiblesses des Etats, mais également de leur manque de coopération et de leurs difficultés à harmoniser leurs réglementations. Cette multiplicité des problématiques nécessite une action politique qui motive les parties prenantes, et qui fédère les structures et administrations qui agissent dans chacun des domaines concernés. L e médicament est entré dans la mondialisation comme n’importe quelle marchandise. Dans les pays du Sud, sa libre circulation a renforcé l’accès des populations à la santé, a rendu le réflexe des soins plus automatique, a encouragé la création de centrales d’achat de médicaments. Une diversification des financements de l’aide au développement par la santé a permis de baisser le coût des médicaments à destination des patients des pays les plus pauvres. Ces progrès ont épousé les Objectifs du Millénaire pour le Développement, fixés il y a bientôt dix ans aux Nations Unies. Mais en parallèle, le commerce de médicaments illicites a augmenté et de façon exponentielle. Les pays en développement sont aujourd’hui menacés par l’afflux massif, par des circuits criminels - mais aussi officiels -, de médicaments falsifiés et de médicaments de malfaçon. Ils représentent 30% des médicaments mis en circulation dans les pays en développement. Une action politique globale nécessaire Ce fléau trouve plusieurs causes. Outre des politiques structurelles et onéreuses de santé publique et de sécurité sociale peu mises en place, on constate un manque de capacités dans le contrôle de la qualité des médicaments mis sur le marché, des difficultés d’intervention efficace pour les douanes, des carences dans le système répressif, ainsi que de véritables défauts dans le cadre législatif et réglementaire des Etats. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 C’est pourquoi Jacques Chirac et plusieurs chefs d’Etat ont lancé un Appel pour lutter contre les faux médicaments en octobre 2009 à Cotonou au Bénin. Ses signataires s’engagent à élaborer les dispositions législatives et réglementaires nécessaires, et appellent de leurs vœux un cadre juridique de portée internationale donnant à chacun les moyens d’agir ensemble. Une solution autour de trois axes La résolution de ce fléau passe par la combinaison des actions de répression avec une amélioration de l’accessibilité aux médicaments de qualité, un contrôle strict de la qualité des produits et une amélioration de la traçabilité et de la sécurité du circuit pharmaceutique. Le succès de cette lutte repose sur l’application conjointe de ces stratégies, mais aussi sur la simultanéité des interventions au niveau des sous-régions. Les actions entreprises par la fondation Chirac depuis l’Appel s’articulent autour de trois axes complémentaires : • poursuivre les engagements à l’Appel de Cotonou de responsables politiques internationaux ; • encourager et conseiller les comités de lutte contre les « faux médicaments » qui se mettent en place dans les Etats signataires, en veillant à ce que toutes les parties prenantes s’y expriment ; • promouvoir un cadre juridique contraignant de portée internationale pour lutter contre la production et le commerce de médicaments falsifiés. Pour ces deux derniers axes, les compétences de l’OMD sont fondamentales pour l’obtention de résultats rapides. Au sein des Etats tout d’abord, un travail en commun doit renforcer la place des douanes dans le dispositif de lutte contre les faux médicaments. Leurs représentants doivent s’inscrire dans un partenariat complet avec les professionnels de santé, les consommateurs et les administrations policières et judiciaires. A un autre niveau, la capacité de l’OMD à travailler en réseau avec ses membres et sa connaissance très détaillée des codes des douanes en application, peuvent servir la coopération entre les Etats ainsi que l’élaboration d’un modèle de cadre juridique applicable par tout pays. Cela permettrait de développer ensemble les outils de la lutte contre les médicaments falsifiés. La fondation Chirac a pu, d’ores et déjà avec l’aide de l’OMD, délivrer auprès des douaniers du Bénin un message soulignant l’importance de leur rôle dans ce travail de très grande envergure. Nous espérons à l’avenir pouvoir ensemble et avec la coopération des administrations nationales, poursuivre ce plaidoyer au service de résultats rapides. Aujourd’hui, lorsqu’un faux médicament passe la douane, toute traçabilité sur le territoire est ensuite impossible. Catherine Joubert est le Directeur de la fondation Chirac dès 2007. A ce titre, elle coordonne et assure le développement des programmes de la Fondation pour l’accès aux médicaments de qualité, l’accès à l’eau, la lutte contre la Déforestation et la Défense de la diversité culturelle. Au cours de sa carrière, elle a dirigé l’association du Ministère des Affaires Etrangères « Bienvenue en France », pour la promotion de l’échange et du dialogue entre les cultures, et elle a par la suite travaillé aux cycles de conférences de « Connaissance et Vie d’Aujourd’hui », portant sur les enjeux contemporains nationaux, européens et internationaux. En savoir + www.fondationchirac.eu 11 FL ASH INFOS © Douane australienne © Douane australienne Le dispositif de lutte contre le trafic illicite des produits du tabac progresse É tant donné les risques sur la santé publique que pose le tabagisme, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé de lancer un instrument international de contrôle du tabac. Cette idée a abouti à l’élaboration de la Conventioncadre pour la lutte antitabac (FCTC), entrée en vigueur en février 2005. La Convention qui compte aujourd’hui 168 Parties contractantes est un instrument juridique complet sur la lutte antitabac. L’aspect lié au commerce illicite des produits du tabac est expliqué à l’article 15 de la Convention. Dans cet article, les Parties reconnaissent que l’élimination de toutes les formes de commerce illicite de produits du tabac, y compris la contrebande, la fabrication illicite et la contrefaçon, est un aspect essentiel de la lutte mondiale antitabac. L’article 15 prévoit que les Parties adoptent et appliquent des mesures législatives, exécutives, administratives ou autres mesures efficaces afin d’éliminer le commerce illicite de produits du tabac. Lors de sa première session en février 2006, la Conférence des Parties à la Convention-cadre a considéré que l’Article 15 n’allait pas assez loin dans le sens de la facilitation de la coopération internationale qui permettrait aux Parties d’éliminer effectivement le commerce illégal. Elle décida dès lors de créer un organe intergouvernemental de négociation en vue de rédiger un protocole sur le commerce illicite des produits du tabac qui s’appuierait sur les dispositions de l’article 15 de la FCTC et qui les complèterait. Le groupe d’experts ainsi constitué s’est réuni quatre fois à Genève depuis sa création, soit chaque année depuis 2007. Il regroupe les Parties à la Conventioncadre ainsi que des observateurs qui sont 12 des États non Parties, des organisations internationales intergouvernementales (notamment l’OMD), et des organisations non gouvernementales (par exemple l’Alliance pour la Convention-cadre). Le projet de protocole comprend à ce jour les éléments clés suivants : • des mesures visant à contrôler la chaîne logistique des produits du tabac (y compris le suivi et la traçabilité de produits du tabac, l’octroi de licences, des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et des restrictions sur la vente de produits du tabac sur Internet) ; • des mesures traitant de la criminalisation et de la lutte contre la fraude (détermination d’infractions, de sanctions, de pénalités, destructions, techniques spéciales de lutte contre la fraude) ; • des mesures de coopération internationale (notamment sur l’échange d’informations, la coopération sur des questions techniques et sur la formation et l’assistance juridique et administrative mutuelle). Il est extrêmement difficile de parvenir à un consensus sur les mesures obligatoires à appliquer à l’échelon international pour la lutte contre le commerce illicite de produits du tabac. La quatrième session de l’organe intergouvernemental de négociation n’a abouti à aucun accord final : même si les Parties se sont mises d’accord sur certaines dispositions importantes, d’autres n’ont pas été finalisées. Parmi les dispositions pour lesquelles un accord a été trouvé figurent celles de l’article 7 qui prévoit l’instauration d’un système mondial de suivi et de traçabilité de tous les produits du tabac. Cet article peut être considéré comme l’élément central du Protocole. Le système global de suivi et de traçabilité qu’il établit est composé de systèmes nationaux et régionaux de suivi et de traçabilité et d’un point de contact mondial pour l’échange d’informations situé au Secrétariat de la FCTC et accessible à toutes les Parties. Le système exige que des marques d’identification uniques, sécurisées et indélébiles, par exemple des codes ou des tampons, soient apposées sur ou fassent partie intégrante de chaque paquet, cartouche et carton de cigarettes et autres produits du tabac conditionnés. En utilisant ces marques d’identification, un représentant des forces de l’ordre ou un agent des douanes pourrait via un « portail » (site Web) recevoir des informations spécifiques telles que la date et le lieu de fabrication, ainsi que l’itinéraire, la date et la destination prévus. L’objectif est d’aider les Parties à déterminer l’origine des produits du tabac, les éventuels points de détournement, et de surveiller et contrôler la circulation des produits du tabac et leur statut juridique. L’application de ces dispositions, et d’autres toutes aussi importantes reprises dans le Protocole, aura probablement une incidence majeure sur le travail des douanes. Le projet de protocole, adopté par l’organe intergouvernemental de négociation lors de sa quatrième session en mars 2010, sera examiné lors de la quatrième session de la Conférence des Parties (COP) qui se tiendra en Uruguay en novembre 2010. La Convention-cadre étant l’une des conventions internationales ayant été les plus rapidement ratifiées et ce par un très grand nombre de pays, le Secrétariat de l’OMD encourage vivement ses Membres à examiner le texte précité et invite les administrations douanières à participer activement ou à apporter leur contribution aux travaux de la prochaine COP. Les négociations à venir pourraient conduire à un accord contraignant. Cela aurait une incidence majeure sur les activités douanières dans la lutte contre le commerce illicite de produits du tabac. L’OMD, le Secrétariat de la Conventioncadre et l’OMS continuent de se pencher sur les synergies et complémentarités possibles dans les domaines concernés par le protocole. En savoir plus www.who.int/gb/fctc www.wcoomd.org www.fctc.org OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FL ASH INFOS Des valeurs de modernité au service des publications ! L © Taxud ors des sessions du Conseil de juin 2009, le Secrétariat s’était engagé à moderniser les publications de l’OMD. Les outils existants ont été améliorés et de nouveaux développements sont envisagés. Modernisation des publications 2009/2010, pari tenu… La nouvelle application numérique du SH testée en juin 2009 est désormais disponible sur cd-rom et en ligne. Elle intègre de nombreuses et nouvelles fonctionnalités (possibilité de saisir des notes/ remarques sur des éléments et de les retrouver, déposer un post-it personnel sur un chapitre, une section, une position, un avis de classement (AC) ou une Note explicative (NE), moteur de recherche linguistique, etc.). Répondant aux attentes des utilisateurs, la forte progression des ventes de ces supports en témoigne, les publications de l’OMD mises à disposition sous les formats informatiques ont pu être intégrées dans les portails d’information douanière et dans des applications professionnelles. Depuis la mise à jour n°7 du SH, l’utilisation d’un nouvel outil professionnel d’édition a permis que les publications soient disponibles au même moment sur différents supports ; papier, cd-rom et en ligne. Les traductions des publications sont ainsi gérées de manière simple tout en assurant leur alignement sur les versions originelles. Amélioration du service aux Membres 2010/2011 : en cours… Conformément aux engagements pris, le Secrétariat poursuit ses efforts de mise à disposition de ses publications dans de nouvelles langues. Ainsi, le premier semestre 2010 a vu la mise en ligne des versions italienne, russe, et espagnole de la Base de données du SH (BDSH). De nouvelles traductions dans d’autres langues pourront être intégrées cette année. Le Secrétariat recherche notamment des volontaires pour engager des pilotes avec une langue utilisant des idéogrammes et avec la langue arabe. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 L’année 2010/2011 sera consacrée aux travaux de publication de l’édition 2012 du SH qui sera lancée en septembre 2011. La BDSH, l’index alphabétique et une nouvelle édition du Recueil des avis de classement seront disponibles pour la première fois sur tous les supports en même temps. A titre de rappel, l’index alphabétique du SH 2007 était paru deux ans après la sortie du SH et le cd-rom avait été mis à disposition 18 mois après. Que de chemin parcouru… Enfin, des réflexions ont été engagées avec les différentes Directions du Secrétariat en vue de moderniser toutes les autres publications de l’OMD et de développer de nouveaux outils. Ainsi, la Convention de Kyoto révisée est d’ores et déjà disponible sous format internet (HTML) et sera équipée d’un moteur de recherche d’ici la fin d’année. Après avoir adapté ses publications aux standards actuels de l’édition, le Secrétariat souhaite maintenant apporter à ses membres, aux agents exerçant sur le terrain et au public un service à la pointe de l’innovation. Dès 2010 des tests de fonctionnement des publications sur tablette PC nomade seront lancés. Rendez-vous pris pour essayer ce nouveau support lors des Sessions du Conseil 2011 ! En savoir + www.wcoomd.org Des infos sur les douanes en quelques clics ! …la CE lance la première phase de son Portail d’information douanière L e Portail d’information douanière de l’Union européenne (ECIP) est destiné à aider les entreprises à suivre les procédures douanières obligatoires lors de l’importation et de l’exportation de marchandises vers ou en provenance de l’Union européenne (UE) et lors du transit seul de marchandises à l’intérieur de l’UE. Cette première version du Portail ECIP est l’unique point d’accès à des informations pertinentes et pratiques sur l’application des modifications du Code des douanes liées à la sécurité (« Security Amendment ») et des procédures apparentées. Sur le portail, des animations expliquent simplement chacune des procédures d’importation, d’exportation et de transit aux opérateurs économiques. Ce portail réunit également des informations provenant à la fois des portails des douanes des États membres de l’UE et de la Commission européenne (CE). Ce portail web a été développé conjointement par la CE, son groupe de contact Commerce et les États membres de l’UE. Il porte essentiellement sur les conséquences de l’entrée en vigueur des modifications du Code des douanes liées à la sécurité (« Security Amendment ») le >> 13 FL ASH INFOS Sur le portail, des animations expliquent simplement chacune des procédures d’importation, d’exportation et de transit aux opérateurs économiques. 1er juillet 2009. Le portail est accessible au public et fait partie du site EUROPA de la Commission. Le portail ECIP donne trois catégories d’informations. Premièrement, il recueille des informations venant des sites douaniers de la Commission et des États membres de l’UE. Il s’agit de bases de données, de procédures et de services d’assistance ainsi que d’informations d’ordre général utiles se trouvant sur les différents sites web de la Commission. Le portail présente également des « scénarios douaniers » animés, lesquels guident les utilisateurs pas à pas dans les différentes procédures d’exportation, d’importation et de transit. Chaque étape est expliquée avec une liste des autorités responsables et des documents à remplir. Chaque scénario s’accompagne d’un glossaire détaillé mettant en relation les différents documents, bases de données et textes législatifs. Enfin et surtout, le portail recouvre le cadre juridique applicable. préalable à la version intégrale du portail d’information douanière, prévue ultérieurement. Il s’agit d’un projet visant à tester et à étudier les fonctionnalités de base d’un portail douanier regroupant à la fois des informations tirées de sources de la CE et des Etats membres. La Commission envisage de développer davantage le portail selon les résultats de ce projet et les retours d’information qui seront fournis. Le portail devrait étendre son champ d’application et le niveau des informations fournies sur les procédures douanières. La première phase du portail ECIP, disponible actuellement, est une version En savoir + http://ec.europa.eu/ecip/ TFDVSJUZCPEZTDBO 4 B G F U Z U B L F T K V T U BGFXTFDPOET :P V S Q B S U O F S J O U I F G J H I U B H B J O T U U F S S P S J T N BOEESVHT 1 I P O F 'B Y J O G P ! P E T F D V S J U Z D P N X X X P E T F D V S J U Z D P N 14 OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL Dossier spécial Gestion des risques L a gestion des risques est l’application systématique de politiques, procédures et pratiques de gestion en vue d’identifier, analyser, évaluer, traiter, surveiller et anticiper le risque. Partie intégrante de la Convention de Kyoto révisée (CKR) et d’autres instruments de l’OMD, la gestion des risques offre des avantages indéniables et visibles pour la communauté douanière internationale qui doit sans cesse améliorer son efficacité, sa performance et être toujours plus transparente, responsable et professionnelle. Au-delà de ce concept que se cache-t-il ? comment se traduit-il concrètement sur le terrain ? C’est ce que ce dossier se propose de faire en étudiant comment la gestion des risques peut être développée concrètement au travers des diverses expériences menées dans différents pays et des réflexions engagées sur la question. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 15 DOSSIER SPÉCIAL A propos de la gestion des risques par Martyn Dunne, Président du Conseil de l'OMD E n tant qu’administrations douanières, nous sommes particulièrement bien positionnés pour utiliser nos connaissances et compétences acquises en gérant les frontières afin de mettre en place le concept de gestion des risques. Je suis certain que ce concept et les avantages dérivant de sa mise en œuvre sont généralement bien assimilés, mais je pense que nous pouvons faire encore plus pour que ce principe soit appliqué concrètement à l’ensemble des activités douanières. Qu’entendons-nous par gestion des risques ? Comme cela a été signalé lors de la session de la Commission de politique générale de décembre 2009, la gestion des risques ne consiste pas seulement à mettre en place de bons processus ; c’est un véritable mode de pensée selon lequel l’administration ne se contente plus de réagir à des situations, mais les anticipe et prend en amont les initiatives qui s’imposent. Sur le plan opérationnel, la gestion des risques est un moyen efficace de traiter les flux impliquant un grand nombre de personnes, de marchandises et de moyens de transport avec des ressources restreintes et des risques en perpétuel changement, sans entraver la circulation du commerce licite. Le ciblage des risques permet de mieux délimiter le champ de nos opérations, et l’analyse du renseignement de déterminer où sont les plus hauts risques. Grâce à des moyens spécialisés tels que des centres de ciblage, nous pouvons déployer efficacement nos ressources et travailler de manière coordonnée avec d’autres organisations. Appliquer la gestion des risques à ce qui relève de l’organisation interne est également très important, cela fait appel notamment aux aspects suivants : éthique, leadership, questions juridiques et relations avec les partenaires. Quels sont les avantages ? Un programme complet de gestion des risques comporte les avantages suivants : meilleure affectation des ressources humaines, augmentation des recettes, 16 amélioration de la conformité aux lois et réglementations, diminution du temps nécessaire à la mainlevée et par conséquent baisse des coûts des opérations, et amélioration de la coopération entre les opérateurs commerciaux et les douanes. Une administration qui améliore ses processus de gestion améliore sa réputation, sa capacité à travailler plus efficacement avec les mêmes ressources ou des ressources moindres, adopte une approche plus « intelligente » et professionnalise davantage son personnel. Elle obtient globalement de meilleurs résultats, ce qui lui permet de réaliser ses objectifs internes et les objectifs nationaux. Une autre manière de faire Pour gérer les risques, une administration douanière doit s’écarter des méthodes traditionnelles et adopter une nouvelle culture et de nouveaux modes de résolution de problèmes, notamment responsabiliser davantage son personnel s’agissant des décisions prises. La méthodologie de gestion des risques doit être souple et adaptable. Elle doit prendre en compte les évolutions de l’environnement opérationnel, notamment en termes de processus et de législation. Elle doit être applicable à toute situation où un résultat non souhaité ou imprévu peut avoir une incidence majeure ou bien dans toute situation présentant des opportunités identifiées. Dans le domaine douanier, la gestion des risques, y compris le renseignement et les opérations, doit reposer sur une législation moderne. La législation doit permettre la collecte et le partage d’informations, même à l’échelon international si nécessaire. La législation devrait également fournir une base légale aux opérations. La gestion des risques douaniers comporte un volet international. La coopération transfrontalière avec d’autres services de renseignement et de lutte contre la fraude permet de mieux gérer les risques en améliorant la collecte d’informations et les moyens d’intervention. Un programme clé pour l’OMD L’OMD a fourni un excellent travail dans ce domaine et la gestion des risques fait désormais partie intégrante de la Convention de Kyoto révisée, du Cadre de normes SAFE, du Programme Columbus et du document stratégique intitulé La douane au 21ème siècle. Le Secrétariat de l’OMD prépare également un recueil sur la gestion des risques. Kunio Mikuriya, le Secrétaire général de l’OMD, est parfaitement conscient de l’importance de la gestion des risques et, en particulier, de la nécessité de son application pratique. La gestion des risques est une de nos priorités pour 2010, et l’OMD organisera un forum de deux jours sur ce thème à l’issue des sessions du Conseil de juin. Ce forum permettra de discuter de l’importance de la gestion des risques pour chacune de nos administrations, d’identifier des moyens de mettre en application le concept de gestion des risques et de s’assurer que les programmes de travail de l’OMD sont alignés, en particulier en ce qui concerne le renforcement des capacités. L’OMD peut fournir les outils, mais il appartient au final aux administrations douanières de faire en sorte que ces outils soient mis en œuvre afin que nous puissions atteindre nos objectifs. J’encourage donc tous les Directeurs généraux des douanes à assister au forum du mois de juin. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL Premiers résultats de l’enquête sur la gestion du risque douanier par Juha Hintsa et Toni Männistö, Cross-border Research Association L’ accroissement du volume des échanges commerciaux mondiaux, en tant que tendance s’inscrivant sur le long terme, continue d'être un défi majeur pour de nombreuses administrations douanières, alors que nous nous efforçons tous de maintenir nos capacités à protéger nos intérêts sociaux-économiques contre les menaces fiscales et non fiscales. D epuis de nombreuses années, les administrations des douanes évoluent vers des approches gérées de ce risque afin de maintenir le contrôle sur les mouvements de personnes et de marchandises ainsi que sur les moyens de transport traversant les frontières. Plus simplement, les administrations douanières ont appris, par nécessité, à concentrer leurs ressources sur les marchandises à hauts risques tout en facilitant simultanément le commerce à faible risque. Aujourd’hui, la gestion du risque douanier, la CRiM, est devenue une discipline au cœur des activités commerciales quotidiennes des administrations douanières membres de l’OMD. Ces dernières apprennent à exploiter la CRiM aux niveaux stratégiques et opérationnels et ont prouvé son efficacité dans l’identification et la répression des menaces fiscales et non fiscales hautement prioritaires. Les administrations douanières membres de l’OMD utilisent les principes de la CRiM et en constatent les avantages, notamment en matière de recouvrement des recettes évadées et de lutte contre des menaces sécuritaires et terroristes, les stupéfiants, les marchandises prohibées et les menaces alimentaires et agro-alimentaires, pour ne citer que quelques exemples. Lorsque l’on recherche sur «Google» l’expression «gestion du risque douanier», on obtient des résultats intéressants ainsi que de nombreuses références, notamment des dizaines de fichiers pertinents et d’articles portant sur de nombreux enseignements acquis. Dans le même temps, on constate une lacune dans la recherche sur la CRiM menée par le monde universitaire. Les données fournies par les études menées dans ce domaine sont difficilement accessibles et, à ce jour, peu nombreux sont les travaux qui ont officiellement recueilli et classé des données capables de fournir un instantané de l’environnement actuel de la CRiM à des fins d’analyse systématique. Pour combler cette lacune, une enquête auprès des administrations membres de l’OMD a été entreprise. Cette enquête a porté, pour l’essentiel, sur une vingtaine de composantes de la gestion du risque douanier se rapportant à l’élaboration et à l’exploitation des principes et des pratiques de la CRiM, dans des perspectives stratégiques et opérationnelles. L’enquête couvre les risques associés aux mouvements de marchandises (excluant, par exemple, les risques concernant les passagers ou les projets TI des douanes). Son objectif est d’analyser le niveau de compréhension détaillée, les informations, les mises en œuvre pratiques, les avantages tangibles et les critères de mesure de la réussite, entre autres facteurs, dans différentes administrations. La partie principale de cette enquête, à savoir la collecte de données, s’est déroulée entre mai et août 2009, au terme d’une phase de préparation intensive de deux ans. Les réponses obtenues ont été fournies par 24 administrations (sur 36 invitées) représentant les six régions de l’OMD et dont le PIB par habitant est compris entre 1 000 et 40 000 dollars américains. En se basant sur tous les résultats de l’enquête, les 12 recommandations suivantes sont proposées à l’examen des administrations des douanes : 1. Examiner l’ensemble du régime CRiM actuel, notamment les définitions, les procédures fondamentales, l’alignement avec les plans stratégiques douaniers généraux et les cycles de gestion du risque, etc. En cas de lacunes ou d’incohérences, envisager les moyens d’amélioration. Tenter d’établir des procédures officielles stratégiques et opérationnelles en ©CBRA OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 17 DOSSIER SPÉCIAL © Douane australienne matière de CRiM dans le cadre d’un cycle de gestion du risque établi, avec des mises à jour régulières, en se basant sur l’environnement opérationnel, criminel et juridique qui évolue. Veiller à ce que la CRiM soit intégrée au cœur de vos activités, qu’elle ne soit pas simplement un « vœu pieux » ou un autre « colosse au pied d’argile » au sein de votre administration. 2. 3. 18 Analyser et actualiser la structure organisationnelle actuelle de la CRiM dans votre administration en vous intéressant plus spécialement à la gouvernance interne. Déterminer et interpréter avec précision les fonctions et responsabilités qui sont centralisées par rapport à celles qui sont décentralisées et comment ces fonctions et sections de l’organisation agissent entre elles. Envisager même d’établir des unités indépendantes de gestion du risque (ciblage, analyse ou évaluation du risque), en tant que couches opérationnelles complémentaires, l’accent étant mis sur l’existence d’un mandat précis, d’une bonne gouvernance et de l’interopérabilité avec d’autres sections de lutte contre la fraude ou spécialisées dans le renseignement. Envisager d’actualiser le processus de recrutement et les plans de carrière, les programmes de formation, la reconnaissance et les récompenses pour vos fonctionnaires spécialisés en gestion du risque car cela apparaît trop souvent comme le point faible concernant la gestion des ressources humaines. Présenter la CRiM comme un travail apprécié et reconnu au sein de votre administration. 4. Analyser et classer par ordre de priorité les dangers et les risques fiscaux et non fiscaux de votre administration et de votre pays en examinant à la fois les implications stratégiques et opérationnelles dans la réalisation des risques. Étudier comment vos décisions sont prises concernant d’autres procédures douanières de votre administration, y compris les procédures fondamentales d’importation et d’exportation et rechercher des solutions pour promouvoir et apporter un soutien à la prise de décision basée sur le risque. 5. Examiner de près un vaste ensemble d’outils, techniques et normes, qualitatifs et quantitatifs, de gestion du risque, et envisager des mises à hauteur de votre « panoplie » CRiM actuelle, en vous basant sur vos priorités globales. Rechercher un équilibre entre approches et méthodologies qualitatives et quantitatives sans vous en remettre entièrement à l’une ou à l’autre. 6. Garder l’esprit ouvert pour améliorer l’ampleur, la profondeur, la qualité et les aspects temporels des données commerciales et autres données contextuelles de soutien qui alimentent votre processus CRiM ; en particulier, penser à mieux exploiter les données prédépart et (ou) pré-arrivée qui, actuellement, ont une très faible priorité globale. Collaborer de manière proactive avec le secteur privé pour OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL rechercher des solutions quant aux données qui vous aideraient à améliorer la visibilité de la chaîne logistique de bout en bout. 7. Vérifier quels types de renseignements et autres informations vous partagez avec d’autres agences dans votre pays, et à l’étranger, et essayer d’identifier et de surmonter tous autres obstacles en matière de délais, de qualité, de confiance, de légalité, etc., vous empêchant de mieux gérer les risques via un partage proactif de l’information. Dans une perspective interne, travailler en étroite collaboration avec vos divisions chargées de la lutte contre la fraude et du renseignement afin qu’elles puissent alimenter en informations majeures vos unités de gestion du risque pour influer, apporter un soutien et piloter les priorités aux niveaux stratégiques et tactiques. 8. Vérifier si des restrictions juridiques ou des obstacles politiques existent et qui vont à l’encontre de la CRiM. Dans de tels cas, rechercher des solutions pour mettre à hauteur la législation et les règlementations nationales, les pratiques commerciales locales ou régionales ou toute autre cause profonde sous-jacente à ces blocages. 9. Étudier et appliquer les enseignements recueillis dans la littérature existante sur la gestion du risque (y compris la gestion de la chaîne logistique et du risque en entreprise), les normes de gestion du risque (y compris AS/NZS 4360 et ISO31000), et les matériels de l’OMD comme le Guide de la gestion du risque de l’OMD, la Stratégie mondiale relative à l’information et au renseignement, les évaluations normalisées du risque, le document sur les indicateurs mondiaux de risques élevés et les matériels e-learning de l’OMD. 10. Établir les avantages systématiques de la CRiM et intégrer des indicateurs de mesure de performances dans votre cadre CRiM. Rechercher activement les améliorations à apporter à la CRiM qui soient rentables et mesurer quantitativement la réussite de vos décisions prises sur la base de l’analyse de risque. 11. Travailler en étroite collaboration avec le secteur privé de votre pays. Il est important d’être ouvert et transparent en ce qui concerne la CRiM (sans révéler, bien entendu, des détails sensibles concernant la sécurité) et de sensibiliser le secteur privé à vos plans d’exploitation de la CRiM dans l’avenir pour faciliter le commerce légal à faible risque et, si cela est OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 possible, présenter les avantages tangibles que peuvent en retirer les entreprises et les chaînes logistiques bien sécurisées et parfaitement conformes via les divers mécanismes de la CRiM que vous avez mis en place ou que vous mettrez en place à l’avenir. 12. Enfin, rappeler à votre administration qu’en mettant en œuvre concrètement la CRiM, chaque région ou pays considère le risque de manière différente, ce qui nécessite donc une approche adaptée. Toutefois, votre approche concernant la CRiM doit tenir compte de l’alignement nécessaire sur les partenaires régionaux ou mondiaux visant à promouvoir la sécurité des flux commerciaux, y compris l’interopérabilité et l’harmonisation avec les initiatives de guichet unique, les normes et les pratiques en matière de sécurité internationale et la collaboration avec d’autres partenaires gouvernementaux, administrations des douanes et la communauté commerciale. Le rapport complet devrait être publié au cours de la dernière semaine de juin et une présentation finale sera faite lors du Forum de l’OMD sur la gestion des risques le 30 juin 2010. Au terme de cette ma© Douane australienne nifestation, l’équipe de recherche à l’intention de lancer une douzaine d’études de cas portant, en particulier, sur les améliorations détaillées apportées à la CRiM par des administrations douanières du monde entier. Les liens entre la CRiM et deux importants projets européens en R&D, FP7-Integrity (éthique) et FP7-LOGSEC (sécurité logistique), vont être étudiés. Dans le cadre de la dernière étape de ce programme de recherche sur la CRiM étalée sur plusieurs années, l’équipe CDRA prévoit de développer un guide des meilleures pratiques en matière de CRiM, composé d’exemples courts, démontrant comment certains aspects de la CRiM ont été améliorés dans le passé. Les manifestations d'intérêt relative à cette étude doivent être envoyées à l'adresse électronique indiquée à la fin de cet article. En savoir + [email protected] 19 DOSSIER SPÉCIAL Gestion des risques : que gère-t-on réellement ? par James Giermanski « Tout responsable en matière de gestion des risques doit distinguer trois catégories de situation : soit il n’a aucun contrôle sur le déroulement des évènements, soit il a un contrôle direct, soit enfin il a un contrôle indirect. » T ant de choses ont déjà été écrites sur la gestion des risques qu’il semble qu’il n’y ait plus rien à dire. Le terme « risque » est utilisé pour désigner un péril, une perte, des phénomènes dangereux, une menace et même une vulnérabilité. Ceux d’entre nous qui ont dû enseigner la gestion ou le management dans des établissements d’enseignement supérieur savent que ce concept, depuis l’époque d’Henri Fayol avec ses 14 principes énoncés en 1916 jusqu’à aujourd’hui, englobe des fonctions telles que la planification, l’organisation, le commandement, le contrôle, la direction, l’établissement de budget. Il fait également appel à des principes de ressources humaines tels que l’administration du personnel, la motivation et les relations humaines, la formation, l’évolution et les évaluations de performances et la gestion opérationnelle. Autrement dit, la gestion des risques porte sur tous les aspects liés à l’état et au fonctionnement d’une organisation. Qu’en est-il de la sécurité de la chaîne logistique mondiale ? La chaîne logistique comporte des éléments de risque : tiers, expéditeurs étrangers, transporteurs, conditions météorologiques, intervention de gouvernements étrangers, perturbation des processus, délais, langue, qualité et quantité des chargements et autres forces en présence. Les organisations (et les entreprises) doivent concentrer leurs efforts en matière de gestion des risques sur ce qu’elles sont en mesure de contrôler. Dès lors tout responsable en matière de gestion des risques doit distinguer trois catégories de situation : soit il n’a aucun contrôle sur le déroulement des évènements, soit il a un contrôle direct, soit enfin il a un contrôle indirect qui des trois est la situation la plus délicate compte tenu que l’élément humain, composant fondamental du risque, est le plus difficile à gérer. ABSENCE de contrôle Les gestionnaires de la chaîne logistique mondiale sont conscients qu’ils ne peuvent rien faire, par exemple, contre le déclenchement d’une guerre ou d’hostilités nationales. Ce qui est hors de contrôle d’une organisation est désigné par le terme juridique de force majeure. © Inter American Development Bank 20 La force majeure est une clause exonérant une partie ou une personne de sa responsabilité lorsqu’un événement imprévu, se trouvant hors de contrôle OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL de celle-ci, l’empêche de s’acquitter de ses obligations contractuelles. La clause de force majeure couvre généralement les catastrophes naturelles ou autres « actions divines », les guerres, ou le manquement de tiers – fournisseurs ou sous-traitants – à leurs obligations envers la partie contractante. Il ne faut pas oublier que les « clauses de force majeure constituent une exonération de responsabilité uniquement si la partie en question ne peut absolument pas éviter de manquer à ses obligations malgré toutes les précautions nécessaires ». (Traduction littérale de la définition figurant à l’adresse suivante : www.library.yale. edu/~llicense/forcegen.shtml) • • Contrôle DIRECT Face au nombre considérable de risques menaçant la sécurité d’un chargement international tout au long de son trajet, il conviendrait de se concentrer sur une priorité : la qualité et les compétences du personnel, depuis les cadres chargés de développer et d’appliquer les mesures nécessaires jusqu’aux personnes chargées de les exécuter. La gestion des risques repose sur l’intervention humaine, et cela plus particulièrement en ce qui concerne la sécurité de la chaîne logistique. Les politiques développées en la matière devront dès lors être mise en œuvre par des personnes fiables à tous les niveaux de l’organisation. Deux exemples, l’un tiré d’un service gouvernemental, l’autre du secteur privé, démontrent le rôle joué par l’élément humain dans la sécurité de la chaîne logistique. Le premier concerne l’Administration des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis (CBP) qui a intégré l’aspect humain dans son Partenariat entre la douane et les entreprises contre le terrorisme (C-TPAT). Le second exemple se rapporte aux systèmes de traçabilité complets du point de départ à la destination qui commence à être utilisé par le secteur privé. Le facteur humain est évident dans les éléments de base du C-TPAT portant sur les aspects suivants : • sécurité des partenaires commerciaux : (a) « processus de sélection écrits et vérifiables, notamment pour les fabricants et fournisseurs de produits » ; • sécurité des procédures : (i) protection contre des substances non signalées, introduites dans un chargement ; (ii) tenue d’archives ; (iii) contrôles internes – inventaires ; (iv) procédures liées aux manifestes ; et (v) vérifications de la documentation – quantité, qualité, marquage ; • sécurité physique : (i) surveillance et éclairage ; (ii) systèmes de communication adaptés ; (iii) examen de la signalisation ; (iv) programme OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 • • • • de surveillance des détecteurs et des alarmes ; (v) installations – clôtures, gardes, alarmes ; (vi) contrôles à l’expédition et à la réception ; et (vii) prévention contre le vol – accès limité aux zones de chargement, procédures aux arrière-ponts (activités des entrepôts liées à la réception et à l’envoi des chargements) ; contrôles d’accès : (i) exigences d’identification – autorisations d’entrée et de sortie, photo, escorte, analyses au scanner ; sécurité du personnel : (i) contrôles généraux – casier judiciaire, réputation de la personne, comportement au regard du code de la route, dossier professionnel ; (ii) vérification lors du recrutement – profil, drogue ; (iii) code de conduite – distribué à la personne, qui s’est engagée à le respecter ; enseignement, formation et évaluation des menaces: (i) exigences de l’employé(e), mesures d’encouragement ; sécurité informatique : (i) mots de passe, autorisations d’utilisation ; sécurité des conteneurs : (i) contrôles sur le remplissage et la destination ; (ii) appareils de détection d’intrusions ; et (iii) surveillance de l’état d’avancement du chargement ; inspection des conteneurs : (a) sept points de contrôle (côtés, extrémités/portes, plafond/ plancher, châssis). Chacun de ces éléments implique l’action de l’homme, depuis la sélection des partenaires commerciaux par des responsables honnêtes et compétents jusqu’à l’inspection des conteneurs par le personnel compétent des entrepôts, en passant par l’élaboration de politiques et de processus vérifiables. D’autre part, si la sélection du personnel, la formation et l’examen de suivi sont de bonne qualité, il en résultera moins de fraude et de perte de chargement aux terminaux et sur les sites de distribution dans le monde entier. Même si elles n’ont pas accès aux logiciels de recherche et d’intégration de données utilisés par les services de renseignement et de lutte contre la fraude, les entreprises, en particulier celles qui participent au traitement du fret dans la chaîne logistique mondiale, doivent procéder à des contrôles de haut niveau sur le profil, le casier judiciaire et la réputation de l’ensemble de son personnel. Le Dr. James R. Giermanski (Jim) est Président de Powers Global Holdings, Inc. et Président de Powers International, LLC, entreprise internationale spécialisée dans la sécurité des transports. Il a été professeur et membre du conseil d’administration de l’Université internationale A&M du Texas (TAMIU) et il est actuellement membre de la faculté de l’Université de Caroline du Nord de Charlotte (UNC Charlotte). Après avoir été Directeur des études sur les transports et la logistique au Center for the Study of Western Hemispheric Trade de l’Université TAMIU, Jim est désormais réviseur au Transportation Research Board de l’US National Research Council. Il est l’auteur de plus de 130 articles, ouvrages et monographies, et il a publié un grand nombre d’écrits sur des questions liées au transport et au commerce. Il est également l’auteur de la chronique « International Insight » de la revue Logistics Management depuis cinq ans. Ancien agent spécial du FBI, agent spécial de l’OSI (Office of Special Investigations) et colonel de l’OSI chargé du contre-espionnage, il donne aujourd’hui des conférences sur la sécurité du transport dans le cadre du C-TPAT et d’autres programmes de la CBP. Jim est titulaire d’un master de l’UNC Charlotte, d’un master de l’Université internationale de Floride et d’un doctorat de l’Université de Miami. Contrôle INDIRECT Dans l’hypothèse où le personnel est fiable, il demeure néanmoins un risque de vol échappant au contrôle de l’expéditeur, du destinataire ou du transporteur. On doit donc utiliser des systèmes permettant de suivre et de contrôler le chargement depuis le remplissage du conteneur sur son 21 DOSSIER SPÉCIAL Les systèmes de gestion de la chaîne logistique et de sécurité des conteneurs sont étroitement liés à une sélection minutieuse du personnel, à ses compétences et à ses performances. 22 lieu d’origine jusqu’à son déchargement à destination. Les conteneurs intelligents impliquant un contrôle continu de l’origine à la destination répondent au besoin d’un « contrôle indirect ». En effet, le système de traçabilité complet du chargement peut traiter les mêmes informations que celles utilisées comme preuves à des fins de poursuite, par exemple : • Preuve trouvée par le fonctionnaire chargé de la lutte contre la fraude = le conteneur qui a été effectivement chargé. • Identification du fonctionnaire qui a trouvé la preuve = identification de l’individu chargé de vérifier le chargement. • Signature du fonctionnaire, premier élément de preuve ou lien d’une chaîne de preuves = signature électronique de la personne qui a vérifié le conteneur et la quantité de chargement. • Contrôle de la preuve par un tiers dans la salle des preuves en vue d’une vérification = contrôle du mouvement du chargement, détection des intrusions et notifications par un centre de commande tiers. • Réception et enlèvement des preuves pour vérification = réception et déchargement du fret par une personne identifiée et fiable sur le lieu de destination. La gestion des risques de la chaîne logistique, tout comme la chaîne de preuve, est fondamentalement une question de contrôle. De toute évidence, « l’ élément humain » est omniprésent. Les systèmes de gestion de la chaîne logistique et de sécurité des conteneurs sont étroitement liés à une sélection minutieuse du personnel, à ses compétences et à ses performances. Dans tout système international de gestion de la chaîne logistique, le contrôle des risques commence, s’exécute et se termine par l’élément humain. Ainsi, la combinaison d’un contrôle direct pour la sélection du personnel et d’un contrôle indirect des intermédiaires via des systèmes de traçabilité – qualité humaine associée à la qualité système – est ou devrait être le point central de la gestion des risques au sein de la chaîne logistique mondiale. En savoir + [email protected] OMD OMD Actualités actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL La gestion des risques sous la loupe de l’OMD Derniers développements L e document sur la douane au 21ème siècle, approuvé par le Conseil de l’OMD lors de ses sessions de juin 2008 à Bruxelles, a fait état de la nécessité d’adopter une démarche positive et dynamique en matière de gestion douanière. Le troisième élément constitutif de la douane au 21ème siècle identifie une gestion des risques reposant sur le renseignement comme la composante clé d’une stratégie douanière orientée vers l’avenir. Afin que les orientations émanant des discussions du Conseil soient suivies d’effet, le Secrétariat de l’OMD a entrepris un examen des instruments et des outils existants de l’OMD en matière de gestion des risques. Les recherches engagées ont permis de recenser la présence à l’OMD d’un vaste éventail de ressources de gestion des risques, conçues pour gérer les risques à différents niveaux. Il s’agit, entre autres, du Guide de l’OMD sur la gestion des risques de 2003, de la Convention de Kyoto révisée, de la Stratégie mondiale sur l’information et le renseignement et ses modules e-learning, et du Recueil de l’OMD visant à développer le renforcement des capacités. Mais aucune de ces ressources n’explique de manière complète comment mettre en œuvre la gestion des risques ni en détail les concepts de gestion des risques reposant sur le renseignement ou la méthode de gestion des risques à plusieurs niveaux. Ce passage en revue des ressources existantes a pour but d’élaborer un recueil sur la gestion des risques qui fournira aux Membres de l’OMD un cadre pour la mise en œuvre de systèmes de gestion des risques, ainsi que des instructions et des méthodes pour appliquer la gestion et l’évaluation des risques dans l’ensemble d’une administration. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 Le nouveau Recueil sur la gestion des risques se fonde sur les documents existants de l’OMD relatifs à la gestion des risques tout en intégrant, le cas échéant, les travaux réalisés par l’Organisation internationale de normalisation (ISO) en ce qui concerne les normes sur la gestion des risques en général. Des liens seront établis à partir de documents tels que les normes ISO/CEI 73 - Vocabulaire, ISO/CEI 31000 - Principes et lignes directrices, et ISO 31010 Techniques d’évaluation des risques, ainsi que d’autres références et expériences pertinentes dans ce domaine. La gestion des risques est une priorité de l’activité de renforcement des capacités de l’OMD depuis de nombreuses années. Le Cadre de normes SAFE reconnait la gestion des risques comme l’un de ses éléments de base et le Programme Columbus fournit une assistance dans ce domaine sous différentes formes - diagnostics, services de conseil pour le développement, formation, séminaires... Les missions de diagnostic menées dans le cadre du Programme Columbus ont révélé que de nombreuses administrations douanières avaient déjà mis en place des procédures de base, systèmes et solutions pour la gestion des risques au niveau opérationnel. Ces missions ont également montré qu’elles se limitaient souvent à une activité d’évaluation et de ciblage des risques, axée sur le rôle des douanes en tant que percepteur de recettes. Globalement, la gestion des risques mériterait d’être davantage développée afin de mieux prévenir et atténuer les risques et de mieux affecter les ressources. Ces questions seront développées plus en détail à l’issue du Forum de l’OMD sur la gestion des risques qui se tiendra en juin 2010. En savoir + www.wcoomd.org 23 DOSSIER SPÉCIAL Activités de l'OMD en matière de risque L a gestion des risques est un élément clé qui permet de répondre globalement aux exigences en matière de lutte contre la fraude, de sécurité et de facilitation. L’un des plus grands défis auxquels sont confrontées aujourd’hui les administrations douanières est de déterminer de quelle manière appliquer au mieux la gestion des risques pour identifier et limiter les risques au niveau opérationnel. Seule Organisation internationale à statuer sur les questions douanières, l’OMD a mis au point différents outils pour aider ses Membres et faciliter leur travail de gestion des risques. Stratégie mondiale de l’OMD relative à l’information et au renseignement Le renseignement est un élément clé de la gestion des risques. Il est produit par le recueil et le traitement de l’information, et est utilisé avant tout par les décideurs, à tous les niveaux afin d’étayer leurs décisions. La Stratégie mondiale de l’OMD relative à l’information et au renseignement (SMIR) définit ce qu’est le renseignement, identifie sa source réelle ou potentielle, pour qui le renseignement est produit et la raison pour laquelle il est nécessaire. Elle explique également le cycle du renseignement, et définit les principes et processus fondamentaux qui sous-tendent toutes les activités concernant la production du renseignement. Gestion des risques, profils et sélection Au niveau opérationnel, la gestion des risques, l’établissement de profils et la sélection constituent une partie importante du travail des douanes lié aux contrôles aux frontières. Ces contrôles ont pour objectif de s’assurer que la circulation transfrontalière des marchandises, des chargements et des personnes s’effectuent conformément aux lois, aux réglementations et aux procédures en vigueur. Le volume des exportations, des importations et des personnes qui traversent 24 les frontières est tel qu’il est impossible de tout contrôler. Il convient alors de concentrer les ressources sur l’identification et l’examen de passagers et de chargements à haut risque. Pour aider ses Membres à consacrer leurs ressources de manière plus efficace aux marchandises, chargements et passagers à haut risque, le Secrétariat de l’OMD a développé plusieurs modules de formation sur l’évaluation des risques, l’établissement de profils et la sélection : Fret aérien et avions pour fonctionnaires des douanes sur le terrain ; Passagers pour fonctionnaires des douanes sur le terrain dans les aéroports, Navires et fret maritime pour fonctionnaires des douanes sur le terrain ; Formation à la gestion des risques pour les responsables hiérarchiques ; Fonctionnaires des douanes sur le terrain aux postes frontières terrestres. Des mises à jour seront disponibles pour les Membres de l’OMD en 2011. Outre les modules précités, l’OMD a développé un autre module (Contrôles douaniers, évaluation des risques, établissement de profils et sélection) dans le cadre de son programme e-learning. Ce module est destiné à aider les fonctionnaires des douanes à décider comment utiliser au mieux les ressources disponibles pour la sélection des passagers et/ ou des marchandises à contrôler, et du niveau d’approfondissement du contrôle à effectuer. Indicateurs de risques Pour mettre en œuvre la gestion des risques dans la pratique, les douanes établissent des profils de risques. Elles remplacent l’examen aléatoire de documents et de marchandises par une méthode de travail ciblée et planifiée, utilisant au maximum les ressources douanières. Ces profils de risques sont établis grâce à des critères de sélection appelés « indicateurs de risques ». Le Secrétariat de l’OMD dispose de plusieurs instruments pour identifier les indicateurs de risques les plus courants et permettre aux Membres de développer leurs propres indicateurs, lesquels seront utilisés au quotidien par les fonctionnaires des douanes présents sur le terrain : Évaluations des risques normalisées, Modèles de profils/d’indicateurs de risques ; Indicateurs généraux de hauts risques ; Manuel sur les indicateurs de risques à l’attention des fonctionnaires des douanes, critères de violation des droits de propriété intellectuelle. Le Secrétariat travaille actuellement avec les Membres de l’OMD à la rédaction de documents sur les indicateurs de risques et de manuels sur la circulation transfrontalière par voie aérienne, maritime et terrestre, aux différents stades logistiques (avant l’arrivée, à l’arrivée et après l’arrivée). Ces documents seront finalisés en 2011. Directives relatives à l’analyse L’analyse des risques est un élément essentiel de l’évaluation des risques et fournit des informations précieuses aux décideurs, en leur indiquant notamment si les risques pris en considération doivent être traités, ainsi que les possibilités de traitement disponibles et les plus adaptées. Dans ce contexte, des Directives sur l’analyse destinées aux Membres de l’OMD sont en cours d’élaboration au Secrétariat. Ces Directives présentent les principes de base, processus et types d’analyse. Les Directives relatives à l’analyse seront disponibles en 2011. CEN - Réseau douanier de lutte contre la fraude Une analyse des données relatives aux saisies réalisées à l’échelon international peut aider les Membres à établir des profils de risques et à cibler les contrôles. Elle leur permet également de mieux comprendre les risques. Par conséquent, des outils comme le Réseau douanier de lutte contre la fraude (CEN), qui offre une multitude de fonctions différentes (bases de données des saisies et des images de moyens cachés, outil de communication, système d’alerte, etc.), peuvent être très utiles et aider les Membres à gérer les risques, en particulier sur le terrain. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL © Inter American Development Bank Rapports annuels Le Secrétariat établit également des rapports annuels sur les drogues, le tabac et les droits de propriété intellectuelle qui donnent une vue d’ensemble du commerce illicite dans ces trois domaines. Ces analyses peuvent permettre aux Membres de mieux comprendre les dernières tendances en matière de risque de fraude dans ces domaines, et dès lors d’adopter une approche plus efficace. Contrôle a posteriori La mise en œuvre de contrôles fondés sur l’audit va de pair avec l’application de méthodes d’analyses des risques, tout deux contribuant au maintien d’un équilibre entre facilitation des échanges et contrôle de leur conformité. Le contrôle a posteriori est considéré comme l’une des mesures les plus efficaces pour vérifier la conformité et détecter toute fraude commerciale, notamment la fraude en matière de valeur en douane. Un certain nombre d’administrations douanières ayant encore besoin d’aide dans ce domaine, l’OMD a développé des Directives relatives au contrôle a posteriori afin de donner des orientations spécifiques sur les éléments essentiels à la mise en place de ce contrôle. Ces Direc- tives intègrent également un ensemble de meilleures pratiques existantes. L’avenir La plupart des outils mentionnés dans l’article seront repris dans la section « Outils de gestion des risques » du recueil qui sera publié par l’OMD en juin 2011 (voir article page 23). En savoir + [email protected] Gestion des risques : les passages obligés La gestion des risques dans le contexte douanier a déjà fait l’objet de nombreux écrits. Les commentaires ne manquent pas sur les meilleures pratiques, les directives opérationnelles, cadres stratégiques, etc. Pour sortir des sentiers battus, j’aborderais dans cet article certains des éléments que j’estime indispensables à une gestion des risques efficace, éléments essentiels mais souvent négligés. Comprendre la vraie nature du risque Quand on me demande mon avis sur la gestion des risques, ma première question est la suivante : « risque de quoi ? ». Ce n’est pas toujours aussi simple d’y répondre. Par exemple, peu après les attentats du 11 septembre, j’ai interrogé plusieurs hauts fonctionnaires chargés de mettre en place des initiatives liées à la sécurité de la chaîne logistique dans vingt OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 administrations douanières. En discutant avec eux des risques contre lesquels ils avaient été amenés à agir, il s’est avéré que pour beaucoup de pays, il ne s’agissait pas tant de limiter le risque d’attentats terroristes que de conserver de bonnes relations commerciales avec les États-Unis. Sans vouloir débattre du bien-fondé de ce point de vue, il est néanmoins important pour la gestion des risques de s’assurer d’avoir correctement identifié le risque. par David Widdowson On évite ainsi d’introduire des variables superflues, par la suite, dans les prises de décisions. Reconnaître l’intérêt d’identifier les risques faibles Il est désormais communément admis que les opérateurs commerciaux présentant un bon niveau de conformité nécessitent des contrôles moins sévères que ceux traditionnellement peu conformes ou que ceux sur lesquels on a peu d’informations. Ce principe fait partie intégrante du Cadre de normes SAFE de l’OMD, qui préconise toute une série d’avantages pour les Opérateurs Économiques Agréés (OEA) en raison de leur statut d’opérateurs à faibles risques. Tout comme d’autres régimes d’« opérateurs de confiance », le programme d’OEA applique de solides principes de gestion des risques en identifiant, parmi la communauté commerciale internatio- 25 DOSSIER SPÉCIAL nale, les opérateurs à faibles risques. On réduit ainsi l’étendue globale des risques en appliquant les ressources disponibles de manière ciblée sur les opérateurs potentiellement à hauts risques. Comparons maintenant ce système au contrôle douanier traditionnel, qui consiste à évaluer dans quelle mesure une entreprise applique les réglementations en vigueur et non pas, comme certains le prétendent, simplement à déceler les erreurs dans les opérations réglementaires des entreprises. Ce qui est important ici, c’est qu’une telle évaluation, quel que soit son résultat, permet de cibler où doivent les priorités gouvernementales qui ellesmêmes se traduisent par le fait qu’une attention particulière est portée à certains aspects de la charte douanière, par exemple la perception des recettes, le trafic d’êtres humains, la sécurité ou la facilitation des échanges. Je vois souvent des administrations douanières être critiquées car elles consacrent leurs efforts et leurs ressources à certaines activités, au détriment d’aspects que d’autres membres de la communauté douanière internationale considèrent plus importants. Le fait est qu’au final, la gestion des risques politiques prendra toujours le pas sur le reste, quel que soit le pays. © CPB être utilisées les ressources disponibles en matière de conformité. Cette méthode a pour corollaire le fait que le rapport de conformité établi par un auditeur est un résultat tout aussi « bon » qu’un rapport de non-conformité. Cet aspect est souvent négligé car un rapport de nonconformité apporte des recettes en retour au gouvernement, contrairement à un rapport faisant état d’opérateurs conformes et en règle. Accepter que les risques politiques soient une priorité Les risques identifiés comme étant les plus élevés dans toute organisation, y compris l’administration douanière, sont de nature politique. Si ces risques ne sont pas gérés de manière efficace, la crédibilité des organisations sera compromise. À l’échelon national, le traitement spécial accordé à ces risques apparait dans 26 Il existe un moyen, souvent peu employé, de limiter les risques politiques : c’est de doter la douane d’un rôle actif dans le processus de décision gouvernemental. Par exemple, les objectifs de recettes (terme que j’abhorre) sont souvent fixés apparemment sans aucune rigueur scientifique. Il s’agit souvent d’objectifs politiquement corrects visant une hausse de « X % de recettes en plus par rapport à l’année précédente ». L’intervention des douanes dans le processus de prévision des recettes leur permettrait au moins d’éviter d’être mises devant le fait accompli par les Ministères des finances, fait qui les mobilise ensuite pendant les douze mois suivants. Parvenir à la cohérence L’intervention par exception est un terme que j’ai trouvé dans les années 1980 pour décrire une stratégie de conformité réglementaire, basée sur les principes de ges- tion des risques. Cette stratégie implique une intervention réglementaire lorsque celle-ci répond à un besoin légitime : il s’agit d’une intervention basée sur un risque identifié. Alors qu’aujourd’hui de nombreuses administrations douanières adoptent une politique d’intervention par exception, on observe régulièrement un manque de cohérence entre la politique énoncée et sa pratique opérationnelle. J’ai observé un jour des employés d’une administration des douanes d’Asie du Sud-Est ouvrir systématiquement tous les colis express arrivés le matin même. En montrant un camion qui passait, chargé d’un conteneur et venant du quai voisin, je demandais au directeur régional si les chargements maritimes subissaient le même niveau de contrôles douaniers. La réponse était prévisible : « non », la raison en revanche ne l’était pas : « gestion des risques ». Ce type de réponse dissimule généralement la véritable approche opérationnelle de bon nombre d’administrations douanières. Autrement dit, ce qui peut être examiné, sera examiné, quel que soit le risque. D’autre part, le nombre d’ « opérations à haut risque » a tendance à être directement proportionnel aux ressources disponibles pour conduire les examens nécessaires. Par exemple, le taux d’inspection des chargements transportés par une grande société d’expédition a considérablement augmenté récemment pendant la crise économique mondiale, et j’ai été plutôt surpris de découvrir que le même nombre d’inspections avait eu lieu pendant cette période, alors que le volume des échanges commerciaux avait chuté. Je doute cependant que les performances de l’opérateur commercial en matière de gestion des risques aient beaucoup évolué pendant cette période. Cet état de fait n’est malheureusement pas rare. Les administrations ont tendance à se donner beaucoup de mal pour montrer qu’elles pratiquent une politique de gestion des risques, mais il y a généralement un manque de cohérence entre la politique définie sur le papier et ce qui se passe réellement dans la pratique. Une preuve flagrante est le débat actuel sur les moyens à mettre en œuvre pour limiter au maximum les risques sur la sécurité. Réfléchissons à ceci : lorsqu’un opérateur commercial prouve son enga- OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL gement en faveur de la sécurité de la chaîne logistique mondiale en obtenant et en conservant le statut d’OEA, existet-il encore un risque réel justifiant que le chargement soit analysé au scanner et que l’opérateur fournisse encore des renseignements préalables aux autorités qui lui ont délivré le statut ? Cohérence interne Le problème de la cohérence touche jusqu’aux mécanismes internes d’une organisation. J’ai vu maintes et maintes fois des fonctionnaires des douanes appliquer correctement la politique de gestion des risques et découvrir ensuite un problème sur le chargement ou l’opération en question. Résultat : mécontentement de la hiérarchie et désignation d’un « coupable ». Les défaillances sont inévitables. Même le système de gestion des risques le plus fiable n’est pas infaillible. Les responsables hiérarchiques doivent le reconnaître et l’accepter et aider leur personnel, dans les paroles comme dans les faits. Cela me rappelle la remarque faite par un homme politique à une administration qui envisageait de mettre en place officiellement une gestion des risques : « Je vous souhaite bonne chance car c’est vous qui serez tenu responsable si quelque chose va de travers. » ! Voilà une anecdote qui donne matière à cette réflexion. De toute évidence, même avec les meilleurs systèmes et les meilleures procédures en place, il y aura parfois des défaillances. Il appartient donc à l’encadrement de ne pas se focaliser uniquement sur le mode de gestion des risques mais également sur les moyens et les aides dont disposent les personnes qui en sont chargées. Le professeur David Widdowson est le Président du Centre d’études des douanes et accises de l’Université de Canberra en Australie., Il est aussi le rédacteur en chef du World Customs Journal et le Président du Réseau international des universités douanières. En savoir + [email protected] OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 Gérer les risques en pratique, l’Afrique du Sud fait part de son expérience Comme il l’est rappelé dans le Guide de l’OMD sur la gestion des risques, l’application d’une stratégie de gestion des risques est profitable à toute organisation car c’est l’ensemble de ses performances qui en sont améliorées. La gestion des risques correspond à une série d’étapes bien définies qui, lorsqu’on en respecte l’ordre, aident à la prise de décisions en permettant de se faire une meilleure idée des risques et de leur impact. P our les administrations douanières, il est essentiel d’adopter la gestion des risques comme philosophie interne à l’organisation car elle en améliore de manière quantifiable l’efficacité. La gestion des risques peut s’appliquer dans n’importe quelle organisation, selon un mode manuel ou automatique variant de l’approche tactique à stratégique. Elle est pertinente dans pratiquement n’importe quelle situation de prise de décisions. En Afrique du Sud, la gestion des risques douaniers – c’est-à-dire l’application systématique de procédures et pratiques administratives fournissant aux douanes les informations nécessaires pour gérer les mouvements et les envois à risque – fait partie de l’approche opérationnelle mise en place depuis de nombreuses années. D’un point de vue structure organisationnelle, elle prend la forme d’une importante Unité de renseignement sur les entreprises et d’une Division de la Gestion des risques douaniers (CRM) créée plus récemment avec pour objectif d’identifier, classer, communiquer et réduire les risques. Le fonctionnaire Des agents de la CRM (spécialistes opérationnels : risque) sont affectés aux Unités centrales des risques (CRU) basées dans les différents ports d’entrée du pays ainsi qu’au Centre national de ciblage (NTC) qui a été créé en 2009. évaluer le risque, Les agents en poste dans les CRU sont chargés d’examiner principalement les cas de risques de non-conformité spécifiques dans les ports et les régions stratégiques, selon les paramètres nationaux, et de contribuer aux opérations en procédant chaque jour à l’identification, à l’analyse, à la communication des risques. Ces informations sont destinées principalement aux équipes opération- résoudre le risque. procède chaque jour aux étapes qui consistent à définir le contexte, identifier le risque, analyser le risque, établir son niveau de priorité et enfin 27 DOSSIER SPÉCIAL nelles travaillant sur le fret, aux équipes chargées de la lutte contre la fraude (ex : Unité de contrôles douaniers aux frontières) et aux services effectuant les contrôles a posteriori. Le fonctionnaire chargé de la gestion des risques douaniers doit collecter chaque jour des données (dans les bases de données douanières ou extérieures aux douanes), les analyser, les comparer, les pondérer, puis procéder à des déductions logiques et en tirer des conclusions qui permettront aux douanes de concentrer leurs efforts sur les envois à haut, voire très haut risque. Le fonctionnaire procède donc chaque jour aux étapes qui consistent successivement à définir le contexte, identifier le risque, analyser le risque, évaluer le risque, établir son niveau de priorité et enfin résoudre le risque. Un agent chargé de la gestion des risques doit assister les équipes opérationnelles en gérant les risques et en « comblant les lacunes » là où il faut. Il s’agit de diriger les activités du personnel opérationnel qui possède des compétences spécifiques vers des cas ciblés pour lesquels ses compétences sont requises. Ceci implique que les envois à haut risque lui soient communiqués. Le personnel opérationnel ne doit donc pas perdre son temps à appliquer les étapes successives du travail de gestion des risques, c’est l’affaire des spécialistes. © SARS Il ne faut pas oublier néanmoins que les services opérationnels sont en quelque sorte « propriétaires » du risque. Le simple fait que ce sont les fonctionnaires spécialisés en gestion des risques qui sont chargés de procéder aux étapes menant à l' identification des risques, n’empêche pas les fonctionnaires des douanes à tous les niveaux et dans tous les domaines de contribuer à la gestion des risques, par exemple en faisant état d’activités douteuses, en signalant de manière précise et dans les délais impartis les incidents et interventions, en transmettant les retours d’informations sur les risques testés, etc. Il est essentiel de rappeler que les fonctionnaires chargés de la gestion des risques n’ont pas la maîtrise du processus de risque en luimême. La gestion des risques relève de la compétence d’experts techniques ou de soutien. 28 Quant au Centre national de ciblage (NTC), son personnel est chargé d’identifier, d’évaluer et de classer les risques et d’en assurer le suivi. Il doit également préconiser les actions opérationnelles à adopter face à des produits dangereux et à certains actes d’individus, d’autres entités et participants à la chaîne logistique, responsables de la circulation de marchandises au-delà des frontières sud-africaines et sur le territoire sud-africain, en cas de menace grave pour le commerce et la sécurité, à l’échelon international, régional et/ou national. Le NTC est donc responsable d’identifier et d’interpréter l’environnement économique et sécuritaire international, régional et national, afin d’aligner son action sur les menaces qui s’y développent, et de formuler des avis sur les mesures à mettre en œuvre pour anticiper et réduire ces menaces dans la mesure où elles portent sur des marchandises importées, exportées ou en transit. Le NTC doit s’assurer également que les points suivants seront mis en place au cours de l’exercice 2010/11 : le ciblage des marchandises, des personnes et des moyens de transport avant le chargement (ciblage de « niveau 1 » basé sur des renseignements préalables) ; le développement et suivi des pondérations / profils nationaux par défaut, basés sur les différentes évaluations de risques et de menaces ; le soutien des centres de présélection et de ciblage au niveau des ports (NB : les centres de présélection peuvent être développés selon des modalités données et dépendre des renseignements fournis à l’avance par voie électronique) ; le maintenance d’un système d’alerte ; développement et suivi des bases de données nationales sur les saisies et les infractions ; et le calcul des niveaux de risque et de menace. Tout agent chargé de la gestion des risques doit faire preuve de curiosité, avoir une bonne compréhension du secteur douanier et faire appel systématiquement à ses connaissances pour aboutir à des résultats concrets qui orienteront les opérations. La gestion des risques est une activité essentielle dans un environnement limité en ressources, non seulement pour la perception des recettes mais également pour la sécurité. Toute administration douanière doit donc adopter les principes de la gestion des risques et se doter de capacités spécifiques en la matière pour garantir des opérations ciblées et rentables. En savoir + www.sars.gov.za OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL Comment moderniser l’analyse du risque et la sélectivité des contrôles douaniers dans les pays en développement ? par Anne-Marie Geourjon, Grégoire Rota Graziosi et Bertrand Laporte L a limitation des contrôles physiques est une recommandation de la Convention de Kyoto révisée de l’OMD (CKR). Elle est aussi une proposition discutée dans le cadre des négociations de l’OMC sur la facilitation des échanges. Par ailleurs, la promotion de l’éthique constituant un volet important des réformes entreprises dans les pays en développement pour moderniser leurs douanes, la limitation des contrôles s’impose si l’on s’attache aux risques de collusion entre agent et importateur qui sont plus élevés avant l’enlèvement des marchandises. Le ciblage et la sélectivité des contrôles sont donc inéluctables. Cependant, des réticences apparaissent de la part des personnels peu enclins à changer leurs méthodes de travail et redoutant la perte d’avantages, et de la part des autorités soucieuses de leurs recettes douanières, donc inquiètes à l’idée de libérer sans contrôle physique des marchandises, « garant » des droits et taxes dus. D’où la nécessité d’identifier les conditions optimales pour cibler les opérations à contrôler, sans risque de pertes de recettes. La sélectivité des contrôles implique d’identifier les opérations les plus risquées afin d’orienter les déclarations vers différents circuits de contrôle. Le ciblage se fait soit selon des méthodes traditionnelles, soit selon des méthodes plus innovantes utilisant des outils modernes d’analyse du risque. Dans les méthodes classiques, le ciblage est effectué de manière aléatoire, et/ou en utilisant des critères de risque. L’ identification des critères de risque se fait « manuellement » sur la base de l’expérience et du jugement des douaniers à partir des informations disponibles sur l’historique des transactions, ou révélées par le renseignement. Les critères de ciblage, validés par un Comité, sont paramétrés dans le module de sélectivité du système informatique, et, en principe, revus périodiquement. Ces méthodes présentent un double inconvénient. Elles sont dépendantes de l’intervention et de l’appréciation humaines, donc risquées, et elles demandent beaucoup d’efforts pour s’adapter en temps réel aux nouvelles formes de fraude. D’où l’intérêt d’éliminer au maximum l’intervention OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 humaine en utilisant des méthodes d’analyse de risque plus sophistiquées et automatiques. L’idée est d’adopter une démarche identique à celle utilisée dans de nombreux secteurs (banques, assurances, énergie nucléaire) pour analyser le risque, fondée sur l’utilisation de méthodes scientifiques, et de l’adapter au contexte douanier. Cette démarche est notamment celle retenue par les sociétés privées qui proposent aux douanes des systèmes d’analyse de risque (Smartlane, Profiler, SIAR, WebFountain…). Le système de ciblage repose sur quatre approches différentes : la première consiste à vérifier toute opération présentant des caractéristiques inconnues (nouvel importateur par exemple) ; la seconde résulte de l’examen de la déclaration d’importation, et de l’étude statistique des séries globales et des antécédents de fraude pour évaluer le risque ; la troisième porte sur le contrôle systématique d’une opération sur la base de facteurs liés à certaines caractéristiques ; la quatrième concerne une sélection purement aléatoire permettant notamment de réguler le taux de contrôle. La deuxième approche est au cœur du système, elle lui donne son caractère «rationnel» (non subjectif), permettant d’automatiser l’ensemble du système de ciblage. Chaque nouvelle opération de dédouanement a alors une probabilité de fraude (score global). Pour cela, des critères de fraude (par exemple l’importateur, le produit, l’origine…) sont initialement identifiés à partir des données historiques; puis des coefficients de pondération retraçant l’importance relative de chaque critère y sont ensuite associés. Les critères de fraude pertinents et leur pondération sont déterminés selon une méthode scientifique, par exemple par une analyse économétrique. Toute nouvelle opération de dédouanement obtient alors un score global évaluant le risque de fraude (la probabilité prédite de fraude) en fonction des caractéristiques de l’opération (les critères de fraude). Ce score permet d’orienter automatiquement la déclaration vers un circuit de contrôle. Une partie des déclarations orientées en vert est réorientée suivant la quatrième approche. Les approches une et trois permettent d’orienter La sélectivité des contrôles implique d’identifier les opérations les plus risquées afin d’orienter les déclarations vers différents circuits de contrôle. 29 DOSSIER SPÉCIAL ® LEADERS IN X-RAY DETECTION TECHNOLOGY. AS&E provides unique and flexible X-ray inspection solutions for cargo, parcels and people. Our systems are in use by governments and corporations around the world to combat terrorism, drug and weapons smuggling, illegal immigration, and trade fraud. Visit WWW.AS-E.COM to learn more. AMERICAN SCIENCE AND ENGINEERING, INC. | 829 MIDDLESEX TURNPIKE | BILLERICA, MA 01821 USA 30 TEL: 978-262-8700 | FAX: 978-262-8803 | [email protected] | WWW.AS-E.COM OMD OMD Actualités actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL des opérations directement en circuit rouge. La saisie des résultats des contrôles alimente en continu l’historique, et permet d’actualiser les critères de fraude et leurs coefficients de pondération. Cette approche a été testée pour deux pays africains1. Le pays A utilise les services d’une société de pré-inspection, le pays B n’a jamais eu recours à ces services, mais enregistre les contentieux dans son système informatique. Intuitivement, la méthode du pays B devrait être moins performante, car la qualité de l’information disponible y est moindre. Le pouvoir prédictif de la méthode est évalué en recalculant a posteriori le score total qui aurait été attribué à chaque opération, et en regardant si effectivement l’opération a été frauduleuse. Dans le pays A, en contrôlant seulement 25% des opérations, la méthode permet de saisir 93% des redressements effectués par la société de pré-inspection. Dans le pays B, en contrôlant 2,3% des opérations, la méthode capte 83,8% des opérations contentieuses. Le recours à une société privée «garante» d’une « bonne » qualité des données n’est pas indispensable pour développer un tel système. Sous l’hypothèse d’une relation significative entre le nombre de cas de fraude identifiés et le montant attendu des redressements, le bon pouvoir prédictif de la méthode assure une stabilité des recettes à court terme. A moyen terme, le caractère scientifique et automatique de la méthode, en réduisant le risque moral (les comportements de corruption), et en permettant d’améliorer la qualité des contrôles, aura un impact positif sur les recettes. L’impact sur la facilitation du commerce est immédiat ! Quelles sont les compétences techniques requises pour mettre en place de tels systèmes ? L’analyse scientifique des données historiques nécessite des compétences en « data mining » et statistiques décisionnelles de niveau universitaire élevé. Le système, pour être informatisé, ne demande pas une programmation lourde, mais un système intégré de dédouanement ouvert. Les contrôles a posteriori et l’activité d’enquête et de renseignements sont nécessaires pour débusquer de nouvelles filières de fraude et alimenter le système plus rapidement que ne le ferait la sélection purement aléatoire des opérations à contrôler. Hormis les compétences particulières en « data mining » et statistiques décisionnelles, les douanes détiennent le savoir-faire nécessaire. Seule question : est ce que l’engagement de l’administration pour un tel projet peut créer la synergie indispensable à son succès, en particulier mobiliser les moyens nécessaires et créer les structures institutionnelles adéquates ? Le recours aux services du secteur privé peut être envisagé pour aider la douane à utiliser de tels systèmes fonctionnant sur la base des données douanières, soit au travers de l’acquisition d’un logiciel et de sa mise © Inter American Development Bank en application (phase de conception), soit au titre d’un contrat de sous-traitance (conception et exploitation). Cependant, de récents travaux 2 s’appuyant sur la théorie de l’information ont souligné l’incompatibilité d’associer dans un même contrat, i.e. avec la même entreprise privée, un programme de vérifications des importations et un objectif de modernisation des douanes (y compris l’analyse de risques). En effet, une société chargée dans un pays de l’inspection avant embarquement ou à destination, n’a aucun intérêt à réussir le second objectif, celui de modernisation de la douane équivalent alors à la fin d’un programme de vérification très profitable. Le succès de ces contrats nécessite le respect de certaines règles3 portant sur la compatibilité des objectifs du contrat, les modes de rémunération, les flux d’informations 4 voire les parties contractantes (Ministère des finances ou autorité de recettes pour un programme d’inspection, douanes pour l’objectif de modernisation). En savoir + CERDI-CNRS, Université d’Auvergne, France [email protected] Dequiedt, V., Geourjon, A.-M. et G. Rota-Graziosi, 2009, « Les Programmes de Vérification des Importations (PVI) à la lumière de la théorie de l’agence », Afrique Contemporaine, 230(2), 151-166 ; Dequiedt, V., Geourjon, A.-M. et G. Rota-Graziosi, 2009, « On the Design of Preshipment Inspection Programs », Etudes et Documents du CERDI N° 10. 3 La théorie des contrats récente en science économique vise à déterminer le contrat optimal pour le Principal, à savoir l’autorité publique contractante. 4 Ainsi, il n’est pas souhaitable que les contrats établis dans le cadre de programme de vérification des importations incluent la fourniture à la douane des résultats d’analyse de risque sur lesquels définir sa sélectivité. 2 1 Geourjon, A-M. et B. Laporte (2005) : « Risk management for targeting customs controls in developing countries : a risky venture for revenue performance ?, Public Administration and Development, 25, p.105-113 ; Geourjon, A-M. et B. Laporte (2004) : « L’analyse de risque pour cibler les contrôles douaniers dans les pays en développement : une aventure risquée pour les recettes ?, Politique et Management Public, Vol. 22, n°4, p.96-109. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 31 DOSSIER SPÉCIAL Bosnie-et-Herzégovine : analyse conjointe des risques liés au trafic transfrontalier par Richard Ots La gestion des risques liée à la circulation transfrontalière de marchandises et de personnes a connu quelques évolutions remarquables ces dernières années en Bosnieet-Herzégovine. Au départ approche fragmentée en marge des processus opérationnels de certains services de gestion des frontières, elle est désormais sur le point de faire partie intégrante de la politique globale du pays en matière de gestion des frontières. régulièrement aux agences participantes pour approbation. Les agences fournissent au JAC des copies à jour de leurs données internes via l’entrepôt de données du Centre local d’analyse (Local Analysis Center, LAC) de chaque agence. Par exemple, les informations venant des différentes bases de données internes d’une agence sont tout d’abord acheminées vers son propre LAC, où elles sont traitées pour E ntre 2006 et 2009, l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) a mené un projet financé par la Commission européenne (CE) visant à aider le pays à concevoir et à appliquer une stratégie et un plan d’action à l’échelle nationale sur la gestion intégrée des frontières. L’analyse des risques faisait partie de ce projet, ce qui montre que les autorités avaient conscience du dilemme, à savoir la nécessité d’établir un contrôle efficace des frontières, malgré les moyens physiques limités à la disposition des services concernés. Les Balkans sont et ont toujours été une importante région de transit pour les marchandises et les personnes à destination et en provenance de l’Union européenne. La Bosnie-et-Herzégovine est devenue par ailleurs de plus en plus un pays d’origine et de destination. Vu la quantité de marchandises et de personnes qui circulent, il est impossible en pratique de tout contrôler à 100%. Mais le processus visant à déterminer ce qu’il faut contrôler et ce qu’il faut laisser passer en était, au commencement du projet, encore à ses débuts à bien des égards. Dès le début, il a été clair pour les parties prenantes au projet (Autorité de fiscalité indirecte, Police des frontières, Office vétérinaire d’État, Agence d’État pour la protection de la santé des plantes et Service des Affaires étrangères) qu’une coopération inter-agences apporterait une valeur ajoutée considérable au processus d’analyse des risques. En revanche, la forme que prendrait cette coopération était moins évidente. Le Ministère de la Sécurité et les chefs des agences de gestion des frontières se sont 32 Des membres du personnel du Joint Analysis Centre peu à peu habitués à l’idée qu’il fallait aller au-delà d’un simple échange de fonctionnaires de liaison. Des fonctionnaires de haut niveau se sont rendus en visites d’études au port de Rotterdam, à l’Organisation mondiale des douanes à Bruxelles et au Centre d’opérations frontalières conjointes (JBOC) d’Heathrow. Ceci leur a permis à la fois de développer une vision commune et d’intégrer l’idée d’une centralisation et d’une fusion partielle des fonctions d’analyse entre les services de gestion des frontières, pour former un centre d’analyse conjoint (Joint Analysis Centre, JAC). La création du JAC a fait l’objet d’un protocole d’accord interagences. Le JAC est ainsi un département de la Police des frontières mais est composé de personnel détaché par toutes les agences participantes. Le JAC a pour objectif de fournir aux agences participantes des informations concrètes utilisables en opérations ainsi que des informations de nature stratégique sur les tendances et évolutions générales de la circulation transfrontalière. Le plan de travail du JAC est soumis les besoins d’analyse propres à l’organisation. Ces informations sont ensuite reproduites (entièrement ou en partie) pour que le JAC croisent les données, analyse les éventuelles relations inter-agences ou tendances. Ce système nécessite un vaste travail permanent de normalisation et de standardisation des données pour établir des liens entre les champs des bases de données des différentes organisations ou d’une même organisation. La confidentialité et la protection des données à caractère privé sont assurées par l’installation dans les circuits de collecte et de gestion des données d’un outil rendant les champs comprenant des informations permettant d’identifier les personnes systématiquement anonymes. De plus, des mesures de séparations physiques et liées aux procédures et à l’organisation ont été mises en place. Les analystes du JAC ne voient donc à aucun moment les noms, adresses et numéros de téléphone des personnes, mais seulement des codes qui correspondent aux noms et qui sont les mêmes dans toutes les OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 DOSSIER SPÉCIAL bases de données. S’il s’avère important sur le plan opérationnel de connaître les personnes correspondant aux codes, des enquêteurs autorisés pourront demander aux agences concernées les informations concernant ces personnes. Ceci pourra entraîner une mise à jour des entrées sur une liste de surveillance ou une proposition d’opération inter-agences. Mais l’essentiel du travail d’analyse ne nécessite pas ce niveau de détail. La création et la mise à jour de profils de risques à utiliser aux points de passage des frontières ne nécessitent pas de connaître les noms ni les adresses détaillées. De même, les informations codées fournissent suffisamment de détails pour dresser un aperçu global des tendances et évolutions. Le JAC est équipé de logiciels standard d’analyse des risques pour la lutte contre la fraude et de logiciels plus complexes d’exploration de données (data mining). Le personnel a suivi des formations avancées sur l’utilisation de ces logiciels et sur l’analyse des risques, le renseignement stratégique, les statistiques appliquées, la collecte et l’utilisation d’informations en code source ouvert et sur l’établissement et la présentation de rapports. La création et l’évolution constante du JAC ont permis à la Bosnie-et-Herzégovine d’affecter ses ressources en matière de gestion des frontières de manière beaucoup plus optimale. Les agences continuent d’accroître la qualité et la quantité des données circulant dans leurs structures d’analyse en améliorant l’enregistrement des données aux frontières, en numérisant les archives et en normalisant et standardisant encore davantage la structure de leurs bases de données. Comme l’a déclaré M. Ermin Pesto, Chef du Secteur Sécurité générale et Sécurité aux frontières au Ministère de la Sécurité, « Le JAC [nous] permet de mieux cibler nos efforts et d’augmenter le taux de réussite de nos contrôles, tout en facilitant la circulation de marchandises licites et de personnes au-delà de nos frontières. » En savoir + Richard Ots Organisation Internationale pour les migrations [email protected] OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 Au Mexique, l'analyse des risques porte ses fruits Contrefaçons de marques de produits électroniques (Duracell, Motorola, Sony, Sony Ericsson) L ’une des priorités de l’Administration des douanes mexicaines est de contribuer au renforcement de la sécurité nationale en luttant contre les organisations criminelles. Ce projet répond à un objectif majeur du plan de développement national pour la période 2007-2012, à savoir paralyser les revenus illicites de ces organisations. Ces dernières années, les services fiscaux et les douanes du Mexique ont consacré d’importantes ressources humaines et financières au renforcement de leurs programmes visant à détecter les marchandises illicites aux ports d’entrée grâce à la mise en place d’une stratégie de renseignement et d’analyse des risques. Les informations préalables que les douanes mexicaines reçoivent sur les chargements maritimes entrant dans le pays constituent des renseignements précieux. Le Mexique s’est engagé par ailleurs à mettre en œuvre le pilier 1 du Cadre de normes SAFE de l’OMD, selon lequel les Membres de l’OMD doivent utiliser des renseignements fournis à l’avance et des systèmes de gestion des risques. L’analyse des risques basée sur des renseignements fournis à l’avance s’est révélée particulièrement efficace pour les saisies de marchandises pirates et marchandises de contrefaçon réalisées dans les ports de Lazaro Cardenas, Manzanillo, Ensenada, Veracruz et Altamira en 2009 ; c’est l’unité de renseignement des douanes qui a prévenu les autorités portuaires de l’arrivée de chargements suspects. Contrefaçons de marques de vêtements et d’accessoires (Lacoste, Puma, Abercrombie, Tous, Mont Blanc, Hugo Boss) Toujours en 2009, dans 94 conteneurs ciblés sur 504, le risque a été confirmé et une saisie a eu lieu. Ces conteneurs renfermaient environ 1 053 tonnes de marchandises, soit plus de 50% de l’ensemble des marchandises pirates saisies par les douanes mexicaines (33 millions d’articles piratés). Ces saisies sans précédent ont été possibles grâce au renseignement douanier et à l’analyse des risques ainsi qu’aux actions menées par le gouvernement mexicain. Les services fiscaux et les douanes du Mexique se sont engagés à renforcer sans cesse leurs procédures, infrastructures et technologies afin de lutter efficacement contre le commerce illicite. En savoir + www.sat.gob.mx 33 ENTRETIENS Interviews express Deux Directeurs adjoints viennent d’être nommés au Secrétariat de l’OMD : Mme Susanne Aigner à la Direction du Contrôle et de la Facilitation, et Mme Heike Barczyk à la Direction du Renforcement des capacités. OMD Actualités s’est livré à une interview express de ces deux nouveaux cadres. Susanne Aigner (à gauche) et Heike Barczyk (à droite) OMD Actualités : Quel est votre parcours professionnel ? lement dans le Cadre et système de gestion des risques de l’UE et dans la convergence des activités de contrôle au sein de l’UE. Susanne Aigner : J’ai commencé ma carrière dans les douanes par accident. Après mon doctorat en droit, je ne trouvais pas Heike Barczyk : Pour résumer, j’ai commencé ma carrière dans d’emploi dans un domaine qui me plaisait vraiment, par exemple les années 1990, j’ai d’abord travaillé pour les affaires étrangères travailler pour une association de défense des droits des mi- allemandes pendant trois ans (dont une année au Sénégal), puis grants ou défendre les intérêts de pays en développement. A j’ai repris des études de droit. J’ai passé deux examens d’État et cette époque, le Ministère autrichien des finances recherchait je suis devenue juriste. Après avoir travaillé pendant deux ans des femmes maîtrisant l’anglais et le français, pour des postes principalement dans le droit du travail et le droit commercial, j’ai au sein de la branche douane notamment. Comme je ne vou- « redécouvert » le service public en rejoignant l’Office de crimilais pas prendre un poste dans un cabinet juridique, j’ai décidé nologie douanière (ZKA) à Cologne, en Allemagne. J’ai été tout de travailler pour les douanes jusqu’à ce que je trouve quelque d’abord Chef de la Section anti-drogue et, plus tard, Chef du Buchose qui soit davantage à mon goût. Le plus surprenant, c’est reau régional de liaison et de renseignement (BRLR) d’Europe de que travailler pour la douane m’a tout de suite plu. Après trois l’Ouest, ce qui fut en fait ma première véritable expérience avec l’OMD. Avant d’arriver ici à Bruxelles, j’occuannées de formation et de cours obligatoires sur les aspects douaniers et fiscaux, on m’a Susanne : Mon nouveau pais le poste de Chef adjoint de la Division de la coopération douanière internationale au demandé de travailler pour le Ministère des finances sur des questions internationales et poste (...) implique une Ministère des finances allemand, à Bonn. des accords de libre-échange, entre autres sur le Système généralisé de préférences vision des choses sous un O. A. : Quelle a été votre motivation de la CNUCED. Après avoir été Chef d’unité pour le poste que vous occupez auadjoint pendant plusieurs années, j’ai rejoint autre angle, celui de l’OMD, jourd’hui ? les institutions européennes à Bruxelles en 1995. J’ai travaillé notamment au Bureau ce qui me donnera de S. A. : Après plus de cinq ans au même poste États-Unis/Canada de la DG TAXUD, charet surtout après avoir travaillé plus de huit ans gée des négociations de l’accord UE-États- nouveaux défis à relever... sur des questions de sécurité, je me suis sentie Unis sur la sécurité des conteneurs. En 2005, prête pour un changement. Lorsque l’avis de TAXUD a créé une activité spécifique sur la sécurité que j’ai di- vacance du poste à l’OMD a été publié, j’ai pensé que c’était rigée et qui a joué un rôle central dans l’établissement de la exactement le poste que je souhaitais à ce stade de ma carrière : législation sur la sécurité douanière et dans le développement plus international que mon activité précédente axée sur l’Europe ; du statut d’Opérateur Économique Agréé (OEA) dans l’UE. J’étais encore plus stimulant car il faudrait coopérer avec 176 Membres alors responsable des négociations techniques avec des pays tiers au lieu de 27 ; en même temps, ce n’était pas complètement l’incomme le Japon, les États-Unis et la Chine, sur la reconnaissance connu pour moi car j’avais déjà travaillé sur ces mêmes dossiers mutuelle des OEA, les mesures de sécurité et les résultats des à la Commission et je connaissais déjà nombreux de mes futurs contrôles. Courant 2009, j’ai dirigé l’Unité chargée de la gestion collègues. En revanche, ce nouveau poste se place à un autre des risques et de la sécurité et, tout en continuant à travailler sur niveau et implique une vision des choses sous un autre angle, la sécurité et les OEA, je me suis beaucoup impliquée personnel- celui de l’OMD, ce qui me donnera de nouveaux défis à relever 34 OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 ENTRETIENS et, j’espère, une perspective plus large. Je pense aussi que le être reportées à l’automne 2010. Bien évidemment, travailler à poste de Directeur adjoint me permettra de m’appuyer sur mon la préparation de ces réunions en m’impliquant personnellement expérience au sein de l’UE et de partager cette expérience avec pour que la motivation des participants à ces réunions demeure d’autres et qu’en même temps, je pourrai mieux comprendre les tout aussi vivace qu’elle l’a été précédemment est l’un de mes administrations douanières ainsi que les politiques et procédures principaux objectifs. Sur le plan plus personnel, il me reste à douanières autres que celles de l’UE. J’apprécie particulièrement m’installer ici à Bruxelles, et je souhaiterais également améliorer de travailler avec des collègues venant de différentes parties du mes connaissances en espagnol, langue que je n’ai pas vraiment monde pour rechercher ensemble des solutions à des problèmes pratiquée depuis l’école… communs. Je suis donc très heureuse de me retrouver dans une Direction comptant Heike : Après avoir travaillé O. A. : Si vous deviez changer de un très grand nombre de nationalités difmétier, que feriez-vous ? férentes, de presque tous les continents. dans le domaine international S. A. : Si je devais changer de métier sans H. B. : J’ai pensé que ce poste était pour (...) d'un point de vue national, tenir compte de mon expérience (et donc moi une évolution « naturelle ». Après quitter le monde des douanes ou du comavoir travaillé dans le domaine internatio- j'ai voulu élargir mon expérience merce), j’aimerais faire quelque chose de nal pendant un certain temps, mais plus ou complètement différent. Pendant mes moins d’un point de vue national, j’ai voulu personnelle pour travailler études, je travaillais dans une galerie d’art élargir mon expérience personnelle pour et aussi pour l’organisation de concerts de travailler davantage à l’échelle mondiale. davantage à l'échelle mondiale. musique classique contemporaine. J’ai orDans ce contexte, le renforcement des caganisé des expositions et des concerts sépacités est, à mon avis, l’une des missions les plus stimulantes lectionnant des artistes sur des thèmes spécifiques, en tant que de l’OMD car elle répond directement aux besoins des Membres. membre d’un jury ou commissaire d’une exposition. En dehors D’autre part, j’ai appris dans le passé que l’équipe de la Direction de toute préoccupation financière, j’essaierais de faire quelque du Renforcement des capacités était une excellente équipe, très chose de similaire et d’organiser des expositions et des concerts, motivée, ce qui est évidemment un plus. en particulier pour de jeunes artistes souvent excellents mais qui n’ont pas l’occasion de présenter leurs œuvres. Quand j’étais plus jeune, je voulais faire du théâtre ; j’ai essayé et j’avais apparemO. A. : Quels sont vos objectifs à court terme ? ment un certain talent. Cependant, je suis heureuse de n’avoir S. A. : Premièrement, je dois tout apprendre sur les domaines jamais poursuivi dans cette voie et, aujourd’hui, je me contente dont je suis responsable en tant que Directeur adjoint, et ceci d’apprécier les pièces jouées par d’autres acteurs. Mais finaletrès rapidement car mon programme de missions est déjà très ment, ne sommes-nous pas tous un peu acteurs quand nous chargé. Deuxièmement, je souhaite établir des relations solides présidons des réunions et négocions des accords ? avec mon excellente équipe, discuter et définir des priorités et des objectifs pour le groupe puis, en suivant mon style de ma- H. B. : Entre amis, nous nous sommes parfois demandé ce que nagement collaboratif, m’assurer que les questions qui ont un nous aurions aimé faire si nous n’avions pas choisi la voie profesimpact sur l’ensemble de la Direction soient traitées en temps sionnelle sur laquelle nous nous sommes engagés. L’une de mes voulu, de manière concertée et coordonnée, maintenant que les réponses favorites est que j’aurais pu devenir une archéologue… deux postes de Directeur adjoint sont pourvus. Beaucoup d’as- brillante (j’espère !). En réalité, si je devais changer de métier aupects concernent à la fois la facilitation et le contrôle / la lutte jourd’hui, en dehors des douanes, des affaires internationales et contre la fraude (comme la gestion coordonnée des frontières, du service public, je pense que je préférerais très probablement la gestion des risques, les douanes en réseau international). Les redevenir juriste. premières discussions qui ont été menées depuis mon arrivée traduisent sans aucun doute que le Directeur et ses deux adjoints O. A. : Et pour conclure…. sont unis et souhaitent ensemble faire en sorte que la Direction fonctionne aussi efficacement que possible et soit en mesure de S. A. : Je suis très heureuse de travailler à l’OMD. Pour l’instant, progresser sur ces aspects communs. Pour le reste, je suis sûre j’apprécie chaque jour en pensant que je peux contribuer actique de nombreux défis m’attendent ! vement à la réalisation des objectifs de l’Organisation et à son efficacité. Pourvu que cela dure et que mon personnel et, dans H. B. : Je suis arrivée au Secrétariat de l’OMD en plein préparatifs une plus large mesure, l’Organisation voient les choses de la de trois importantes réunions dans le domaine du renforcement même manière ! des capacités, programmées pour le mois d’avril de cette année. Il s’agissait de la première réunion du Comité du renforcement H. B. : Je suis extrêmement heureuse de ne plus connaître, dans des capacités, de la réunion du Sous-Comité sur l’éthique et de ma situation actuelle, les incertitudes d’avant. Aujourd’hui, je peux la réunion des Bureaux régionaux pour le renforcement des ca- vraiment compter sur des années de travail passionnant à l’OMD ! pacités (BRRC) et des Centres régionaux de formation (CRF). Malheureusement, l’éruption volcanique en Islande a suspendu le trafic aérien à destination et en provenance de l’Europe du Nord En savoir + et en conséquence au tout dernier moment les réunions ont du www.wcoomd.org OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 35 LA VIE DES MEMBRES Le Brésil crée de nouveaux centres pour chiens antidrogue L ’administration des douanes brésilienne (Receita Federal do Brasil) a annoncé la création de nouveaux centres pour chiens antidrogue dans six principaux centres douaniers. L’utilisation de chiens antidrogue permettra à l’administration de s’aligner sur les meilleures pratiques mondiales en matière de lutte contre les actes illicites liés aux échanges commerciaux internationaux, en particulier le trafic de drogue et la possession non autorisée de devises. feront preuve d’excellentes aptitudes naturelles dans l’exercice de leurs « fonctions » seront choisis pour la reproduction. Afin de garantir le succès du programme de formation, les instructeurs doivent sélectionner des chiens âgés d’au moins 18 mois et qui présentent une bonne résistance physique et beaucoup d’énergie. Une fois sélectionnés, les animaux seront régulièrement évalués pour tester leurs capacités. A l’âge de sept ans, les chiens seront retirés du service. Les chiens qui L’utilisation de chiens renifleurs a été une réussite au Brésil. Les plus grosses saisies de ces deux dernières années incluent la saisie de 630 kg de cocaïne dans le Port de Imbituba en 2008, 300 kg de drogues à Vitória et Rio de Janeiro en 2009, et 1,5 t de cocaïne à destination de l’Europe dans le Port de Paranaguá. Les douanes ont saisi en 2009, rien que dans l’Etat de 36 © Douane brésilienne © Douane brésilienne © Douane brésilienne Paraná, 42 kg de crack, 3,8 t de cocaïne, et 3 t de marijuana d’origine étrangère. En savoir + [email protected] OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 LA VIE DES MEMBRES Douanes algériennes : des valeurs de modernité au service de l’export P oursuivant son effort de modernisation, l’Administration des douanes algériennes a mis en place un nouveau dispositif de facilitation accordé aux opérateurs économiques en vue d’accompagner l’investissement et de promouvoir l’activité économique conformément à la Convention de Kyoto révisée de l’OMD ratifiée par l’Algérie. Afin de promouvoir cette nouvelle procédure et affiner le texte de la législation d’exécution, la douane algérienne a organisé le 4 mars 2010 à Alger, dans les locaux d’Algex (Agence algérienne de promotion du commerce extérieur relevant du Ministère du commerce), une rencontre « Douane-Entreprises » qui a réuni, outre des intervenants extérieurs, les cadres des douanes, les chefs d’entreprises du challenge OPTIMEXPORT (Programme de renforcement des capacités exportatrices des PME algériennes), des entreprises et organisations patronales, ainsi que les partenaires d’ALGEX et de la CACI (Chambre algérienne de commerce et d’industrie). saire d’assoir la Convention « Douane-Algex-CACI » au niveau régional en associant tous les acteurs impliqués, de renforcer la communication entre la douane et les entreprises au niveau national et régional, de faciliter l’accès aux informations et aux documents officiels, et enfin qu’il soit tenu compte des préoccupations des parties prenantes afin de parvenir à des solutions présentant des avantages pour tous et respectant les intérêts de chacun. Après les allocutions du Directeur général d’ALGEX, M. Mohammed Bennini, du Ministre du Commerce M. El Hachemi Djaâboub et du Directeur général des douanes, M. Mohamed Abdou Bouderbala, une convention « Douane-Algex-CACI » a été signée. Son objectif est de promouvoir les exportations, hors hydrocarbures, et d’instaurer un partenariat durable en vue de garantir le succès du statut de l’opérateur agréé. La réunion a été marquée par beaucoup de contributions intéressantes couvrant le nouveau statut d’OEA tel que repris dans le code des douanes algérien, la problématique de la communication dans la vie de l’entreprise, le statut de l’Opérateur économique agrée à travers l’expérience européenne et française, et les grands axes du programme OPTIMEXPORT aussi bien que le témoignage de deux chefs d’entreprises algériennes sur leur relation avec la douane. Le Secrétariat de l'OMD a fait une présentation sur le thème « Des valeurs de modernité au service d’un parOMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 tenariat Douane-Entreprises dynamique et efficace ». En marge de la plénière, un atelier composé de douaniers, de représentants du monde des affaires et des associations a débattu des questions liées au lancement de cette démarche en direction des entreprises. Les participants ont élaboré des recommandations pour permettre à la douane et à ses partenaires, au travers d’actions concrètes, de développer et renforcer ce partenariat. Ils ont notamment considéré qu’il était néces- Le partenariat « DouaneEntreprises » consacré lors de cette réunion se traduira notamment par la mise en place d’une instance de concertation chargée de débattre des termes de la demande d’obtention du statut et des critères d’attribution. Tous les participants ont marqué leur satisfaction quant aux mesures prises par la douane algérienne, mesures qui s’inscrivent dans une stratégie de modernisation et témoignent de l’évolution de cette administration vers une administration de service pour le plus grand bénéfice des opérateurs économiques. En savoir + www.douane.gov.dz 37 LA VIE DES MEMBRES Le mécanisme de partenariat douane – secteur privé au Cambodge L e premier mécanisme de partenariat douane – secteur privé (CPPM) de l’histoire du Cambodge a été lancé avec l’approbation du gouvernement royal du Cambodge, lors de la Journée internationale de la douane, à Phnom Penh. La cérémonie d’inauguration a été présidée par Son Excellence, le Dr Pen Siman, qui est à la fois Délégué du gouvernement royal du Cambodge, Directeur général des douanes et accises et Président du CPPM. Un grand nombre de personnalités a assisté à cet événement historique : le Comité de direction du Département général des douanes et accises et des représentants du secteur privé, notamment les Présidents de la Chambre de commerce du Cambodge, de l’Association des fabricants de textile du Cambodge, de l’Association des petites et moyennes entreprises, ainsi que l’initiateur et les bailleurs de fonds de la Zone économique spéciale, des membres de l’Association des transports, de l’Association des transitaires, de grands contribuables et des opérateurs économiques de haut rang. Le CPPM vise principalement à sensibiliser toutes les parties prenantes, à améliorer rapidement la coopération et à assurer une mise en œuvre efficace de la politique du gouvernement en faveur de la facilitation des échanges et aussi de la politique de l’OMD, en particulier du Cadre de normes SAFE. Les objectifs du CPPM sont notamment les suivants : • établir une relation de confiance, une compréhension mutuelle et une coopération entre la douane et le secteur privé ; • promouvoir moralité fiscale et facilitation des échanges pour que lois et réglementations soient mieux respectées ; • veiller à ce que tous les problèmes lies à la douane soient examinés ou résolus dans le cadre du CPPM avant d’être transmis à d’autres instances, par exemple à l’organe intergouvernemental ou au Forum gouvernement – secteur privé ; • encourager dans la mesure du possible la participation du secteur privé au processus de résolution des problèmes liés à la douane. 38 Comité de direction des douanes et les représentants du secteur privé Inauguration Session de questions-réponses Pause rafraîchissements Ces objectifs reposent sur le principe d’amélioration du partenariat douane – secteur privé, lequel favorisera une politique d’ouverture et encouragera un échange d’idées entre les administrations douanières et le secteur privé, afin de faciliter le commerce international de manière efficace et d’assurer la sécurité à l’échelon mondial. Une Unité relations publiques a été créée pour assister le Secrétariat du CPPM dans ses activités quotidiennes. Le CPPM comporte deux niveaux hiérarchiques : un comité de direction et trois groupes de travail techniques. Ces groupes de travail se caractérisent par les types d’investissement et de secteurs industriels dont ils relèvent : groupe de travail douane – industrie textile orientée export, groupe de travail douane – industrie non textile orientée export, et groupe de travail douane – entreprises nationales orientées vers le marché intérieur. Malgré le franc succès remporté par le Forum gouvernement – secteur privé (GPSF), organisé par le Conseil de développement du Cambodge (CDC) sous la direction de Samdech Akka Moha Sena Padei Techo Hun Sen (Premier Ministre du Royaume du Cambodge), plusieurs aspects liés à la douane, soulevés pendant le Forum, n’ont pas pu être examinés ni résolus préalablement de manière efficace au niveau opérationnel car il n’existait alors aucun mécanisme officiel. Le Département général des douanes et accises espère que ce nouveau mécanisme sera plus efficace pour traiter les nombreux problèmes et incompréhensions liés à la douane, s’agissant en particulier des procédures de dédouanement du fret, des coûts informels et des retards inutiles. En savoir + [email protected] OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 LA VIE DES MEMBRES " Megaports Initiative " en Malaisie D epuis novembre 2009, le programme « Mégaport Initiative » de contrôle des conteneurs destiné à rechercher, détecter et empêcher le trafic de matières nucléaires et radioactives, est opérationnel à Port Klang en Malaisie. L’accord lançant le projet remonte au 27 février 2008 et avant sa mise en place, 16 officier des douanes confirmés ont reçu une formation sur cette initiative à Washington (DC) en janvier 2009. Mis en place par la « National Nuclear Security Administration » (NNSA) du Département américain de l’énergie (DOE) dans le cadre du programme « Second Line of Defense »(SLD), le programme vise à empêcher la prolifération de matériaux nucléaires après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 et la fin guerre froide. Dans le cadre de « Megaport initiative », le DOE travaille en coopération avec les gouvernements étrangers pour équiper des ports sélectionnés de matériels de détection des radiations. Il prend à sa charge l’installation de l’équipement, la formation du personnel du pays hôte et la maintenance. Ensuite, l’exploitation des équipements est prise en charge par le gouvernement du pays hôte qui prend le programme totalement sous son contrôle. Tous les conteneurs – que ce soit à l’importation, l’exportation ou au transit – © Douane de Malaisie OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 subissent une inspection au scanner via un portique de contrôle du rayonnement, intégré à un système de reconnaissance optique de caractère (servant à identifier le numéro du conteneur). Une station d’inspection secondaire est en place sur tous les terminaux afin d’approfondir l’inspection si nécessaire en utilisant un portique spectroscopique avancé, un appareil d’identification d’isotope radioactif et autres équipements portatifs. Une station d’alarme centrale sert de centre de contrôle et de communication. La mise en œuvre de cette initiative permet aux opérateurs de terminaux portuaires de se conformer au Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS). La sécurité au Port Klang en sort renforcée, ce qui est crucial si l’on veut en faire un centre névralgique dans la région. Durant les trois premiers mois de mise en œuvre et d’exploitation des équipements en Malaisie, un total de 849 599 conteneurs a été scanné à l’aide de portiques de contrôle du rayonnement installés dans une zone stratégique du Port, et 13 118 conteneurs ont déclenché une alarme de première inspection. Toutefois, des évaluations ultérieures ont révélé l’absence de matériels nucléaires autres que ceux présents naturellement dans des matériaux radioactifs. L’initiative « Megaport » a été lancée en 2003 par les Etats-Unis ; pour l’instant 19 ports sont déjà opérationnels, 25 sont dans la phase de mise en œuvre et 25 autres ont entamé des négociations. En savoir + Razif Abbu [email protected] © Douane de Malaisie © Douane de Malaisie © Douane de Malaisie 39 LA VIE DES MEMBRES !"#$%&'(&)*&+#"')*#,'&,!"#$%"&'(%&!)*$(+*&,#-&./01*"&2$)-1"* 3#14"%*1$5&('&!,#6"%%, 7)*$%,81, I&?"*",%0B I&!(#*)8$,#05 I&J(0,$1(#,8&K%(@%,+* I&K(*$@%,-),$"&K%(@%,+* 9!:&700%"-1$"-&!()%*"* 5' 5' 5' 5' 5' 5' !"#$%&'()'*+$%&+"$,(+"-'./#$(0#'1"2'"+3'430,+,#$&"$,(+ !"#$%&'()'./#$(0#'430,+,#$&"$,(+ 6&"3/"$%'7,8-(0"',+'*+$%&+"$,(+"-'./#$(0#'1"2'"+3'430,+,#$&"$,(+ 6&"3/"$%'.%&$,9:"$%',+'*+$%&+"$,(+"-'./#$(0#'1"2'"+3'430,+,#$&"$,(+ 6&"3/"$%'7,8-(0"',+';<:,#%'=$/3,%# 6&"3/"$%'.%&$,9:"$%',+';<:,#%'=$/3,%# !"##$%&'($)*+$,)-%$%&'($(*-.#'(*%/$*.0$1(&*2$)33(,%(+ 4%"+5$.*#&*($.-$.*$3)',"/ 40 7)*$%,81,#&>(4"%#+"#$&?"@1*$"%"-& A1@B"%&.-)0,$1(#&C%(41-"%&D&EEFGFH& OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 0)*$(+*;0"#$%"<0,#6"%%,;"-);,) ===;0)*$(+*0"#$%";0,#6"%%,;"-);,) ZOOM La Direction nationale des impôts et des douanes de Colombie E n Colombie, la Direction nationale des impôts et des douanes (DIAN) est chargée de la mise en œuvre des mesures de contrôle et de facilitation auprès des opérateurs économiques afin que soient appliqués la règlementation fiscale et douanière et le système des taux de change. La DIAN a pour mission de collecter taxes et impôts, de faciliter les opérations du commerce extérieur et d’encourager la libre concurrence. Restructuration de l’organisation L’équipe dirigeante de la DIAN, constituée au début du premier mandat d’Álvaro Uribe, Président de la République, a constaté de graves problèmes structurels au sein de l’organisation. Ces problèmes engendraient des difficultés insurmontables compromettant la réalisation de la mission de la DIAN. L’organisation a subi un audit afin de trouver une solution cohérente aux problèmes et de redémarrer sur de nouvelles bases. Des feuilles de route ont été établies pour atteindre l’excellence en termes de fonctionnement, faire en sorte que l’organisation soit davantage orientée service, consolider son autonomie et sa légitimité et contribuer à la compétitivité du pays. Les actions stratégiques suivantes ont par ailleurs été identifiées : développement et mise en œuvre d’un nouveau modèle de gestion, restructuration de l’organisation, promotion des réformes juridiques nécessaires et gestion efficace des conditions. Un nouveau modèle de gestion La DIAN a fondé son modèle de gestion, appelé Modèle unique de recettes, service et contrôle automatisé (Modelo Único de Ingresos, Servicio y Control Automatiza- do – MUISCA) sur une gestion concertée, coordonnée et ordonnée des processus, des personnes et des technologies. Ces piliers sont essentiels à l’action de la DIAN. Ce sont également des facteurs critiques et décisifs d’efficacité et de rentabilité, qui lui permettent, par conséquent, de jouer correctement son rôle au sein de l’État. MUISCA repose sur trois principes stratégiques qui lui donnent toute sa force : intégration, unité, viabilité et ampleur. Ce modèle a pour objectif de promouvoir l’adoption de meilleures pratiques à tous les niveaux de l’organisation, par exemple : • coordonner l’activité de planification et le fonctionnement de l’organisation au sein de sa stratégie ; • examiner, façonner, simplifier, mesurer et surveiller les processus et procédures en vue d’atteindre les plus hauts niveaux d’excellente et de qualité ; • promouvoir les évolutions technologiques dans un objectif de durabilité et de couverture de masse ; • cultiver et gérer les connaissances, les talents de son personnel et les changements dans l’organisation. Les avancées de la DIAN La réussite du modèle de gestion MUISCA repose sur les facteurs clés suivants : • le soutien des hauts responsables de l’organisation et de ceux du gouvernement colombien, et le soutien de la Banque mondiale qui a accordé un nouveau prêt pour continuer à développer des aspects du projet en suspens jusqu’en 2012 ; • les fonctionnaires de la DIAN, qui, en tant qu’experts des processus concernés et connaissant bien les besoins de l’organisation, ont été chargés de recenser et de développer les procédures fournies via les services électroniques basés sur la TI, avec l’aide d’un groupe de consultants ; • le fait que, parallèlement à la mise en œuvre, un programme de soutien et d’assistance au public a été mis en place ; • s’agissant des questions douanières, il était vital que la DIAN suive les directives internationales de l’Organisation mondiale des douanes pour être pleinement intégrée aux milieux des douanes et se faire davantage connaître au niveau international ; • il était important également que la DIAN travaille en collaboration avec le Ministère du commerce extérieur, qui délivre les autorisations d’importation/ exportation. Le guichet unique pour le commerce extérieur ainsi que le système unique d’inspection simultanée ont été consolidés avec ces organismes, en utilisant le concept de « chaîne de procédure ». Le modèle MUISCA a permis à la Direction nationale des impôts et des douanes d’aller de l’avant. Contacts Directeur général des impôts et douanes Dr Néstor Díaz Saavedra Tél. : +57 1 607 93 25/94 75 Fax : +57 1 607 93 83 Courriel : [email protected] Directrice de la gestion organisationnelle Mme María Elena Botero Mejía Tél. : +57 1 607 99 99 Courriel : [email protected] Site Internet : www.dian.gov.co OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 41 FOCUS © Agence photographique de la RMN – Chuzeville © Dirk Bakker, DIA-FS Statuette provenant de Bacria, région d'Asie centrale, 3ème millénaire av. J.-C. Pendentif anthropomorphique, Diquis, Costa Rica, 1000-1500 av.J.-C. Douane et patrimoine culturel : repousser les trafiquants d’art Vue d’ensemble Le patrimoine culturel est l’héritage d’un ensemble d’œuvres d’art exprimant les valeurs d’une culture et les caractéristiques d’une société. Chaque nation dispose d’un patrimoine culturel, qui est source fondamentale de vie et de civilisation, ainsi qu’un atout unique pour son avenir. En effet, c’est grâce à la préservation et à la promotion de leur patrimoine et de leurs objets culturels que les sociétés transmettent leur identité aux nouvelles générations. donc sources de graves préoccupations pour la communauté douanière. Le rôle des douanes dans la lutte contre la criminalité transfrontalière a toujours été d’une importance capitale. La préservation du patrimoine culturel et l’élimination de phénomènes illicites comme le trafic et la contrebande de biens culturels sont en effet des questions qui dépassent les frontières. C’est pourquoi les administrations douanières peuvent contribuer dans une large mesure à cette lutte mondiale contre les organisations criminelles qui se livrent au trafic d’œuvres d’art, ou même contre les pilleurs, contrebandiers et autres trafiquants d’art peu scrupuleux. Il est donc vital de protéger les biens culturels contre toute atteinte à leur intégrité, en appliquant toutes les mesures nécessaires pour éviter des délits tels que le vol, le pillage et le trafic illicite, car une fois qu’un élément de l’histoire ou de l’identité d’un pays est perdu, il l’est à jamais et le dommage ainsi causé est souvent inestimable. La valeur réelle d’un bien culturel ne peut être appréciée que si des conditions telles que l’origine, la tradition et l’histoire sont entièrement respectées et sauvegardées. Chaque fois qu’un bien culturel est éloigné de son contexte d’origine, non seulement cela créé un vide dans le patrimoine du pays, mais l’objet en lui-même en est sérieusement appauvri. Dans ce sens, le vol et le trafic d’objets culturels représentent l’une des plus anciennes formes de délit, un fléau vieux comme le monde. Ces dernières années, l’OMD a renforcé la coopération internationale avec ses partenaires impliqués dans cette bataille pour l’amélioration et le renforcement de la protection des biens culturels contre les importations et les exportations illicites ainsi que le transfert illégal de propriété. Sur la base des protocoles d’accord signés avec l’UNESCO, INTERPOL et le Conseil international des musées (ICOM), l’OMD prend une part active à des projets et activités de renforcement des capacités à l’échelon mondial, visant à sensibiliser les administrations et à développer des outils de lutte contre la fraude efficaces dans le domaine spécifique de la protection du patrimoine culturel. L’augmentation constante du trafic illicite de biens culturels et les dommages qu’il cause au patrimoine culturel sont En 2005, l’OMD a fourni une assistance technique à l’UNESCO dans le cadre du développement conjoint du Efforts à l‘international Firgurine en bronze, fin du 3ème millénaire av. J.-C., Musée d'Irak 42 © Photo Scala, Florence OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FOCUS modèle de certificat d’exportation de biens culturels OMD-UNESCO. Ce travail commun entre l’OMD et l’UNESCO motivé par l’augmentation des exportations illicites de biens culturels, répond aux évolutions juridiques, et marque enfin l’importance, sur le plan pratique, de certificats d’exportation adaptés à la nature spécifique des biens culturels. Ce certificat permet d’appliquer les dispositions de l’article 6 de la Convention de l’UNESCO de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels. L’article 6 demande aux membres de l’UNESCO d’« instituer un certificat approprié par lequel l’État exportateur spécifierait que l’exportation du ou des biens culturels visés est autorisée par lui ». Le modèle de certificat d’exportation OMD-UNESCO facilite la récupération des objets culturels illicitement exportés en donnant à la douane la possibilité d’identifier et de remonter la trace de ces objets. La coopération avec l’ICOM est d’une importance capitale. Les Listes Rouges des biens culturels en péril dressées par l’ICOM (voir article page 44) permettent aux musées, aux vendeurs d’art, aux collectionneurs, aux fonctionnaires des douanes et aux forces de police d’identifier les objets susceptibles d’avoir été exportés illégalement ou d’avoir fait l’objet d’un commerce illicite. Dans le cadre de son partenariat avec INTERPOL, l’OMD participe au Groupe d’experts d’INTERPOL sur les biens culturels volés, qui se réunit chaque année et formule des recommandations sur les solutions à mettre en œuvre pour endiguer ce phénomène. Pièce de monnaie indo-grecque en argent, 2ème siècle av. J.-C. © Kabul National Museum and French National Library culturel du monde. Les services des douanes et de la protection des frontières (Agenzia delle Dogane et Guardia di Finanza) s’attachent au quotidien à protéger le patrimoine culturel italien contre tout type d’exportation illicite. L’Italie bénéficie par ailleurs de l’action coordonnée d’autres administrations douanières, notamment en ce qui concerne le rapatriement et le retour d’objets culturels exportés illégalement. Ainsi, grâce à une coopération efficace entre les douanes, 50 vases datant des 3ème et 4ème siècles avant JC ont pu être rapatriés en Italie il y a deux ans. Ces vases avaient été saisis par les douanes françaises en 2007, à Perpignan. Un autre exemple : les services des douanes et de l’immigration des Etats-Unis (ICE) ont renvoyé des objets d’art volés en Italie. En 2009, l’ICE a retourné aux autorités italiennes des objets culturels dont une amphore à col corinthienne (entre 580 et 670 av. J.-C.) et une fresque murale de Pompéï. Conclusion La préservation du patrimoine culturel, priorité pour l’OMD, doit évoluer et s’adapter aux nouvelles formes de trafic illicite Peinture, Archange avec une arquebuse, 18ème siècle ap. J.-C. L’OMD continue à intensifier sa présence sur la scène mondiale en participant à de nombreux forums et événements consacrés à la protection du patrimoine culturel. La coopération porte ses fruits Renforcer les efforts de coopération est primordial dans la lutte contre le mouvement illégal des biens culturels. Au niveau régional, le Bureau régional de liaison et de renseignement (BRLR) d’Europe de l’Est de l’OMD a mis sur pied une initiative appelée « Projet Obeliks » afin de sauvegarder le patrimoine culturel. Lancée en 2002, le projet vise à encourager les pays de la région à détecter les œuvres d’art faisant l’objet d’un trafic illicite et à les signaler dans la base de données du réseau douanier de lutte contre la fraude CEN. L’objectif est non seulement de renforcer les activités des services douaniers, mais aussi d’améliorer la coopération entre les douanes et d’autres services de lutte contre la fraude en Europe de l’Est. A titre d’étude de cas, l’Italie est un excellent exemple. Avec plus de 3 400 musées, 2 100 sites archéologiques et 43 sites répertoriés par l’UNESCO, l’Italie possède le plus vaste patrimoine OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 © MNAAHP 43 FOCUS © Trustees of the Bristis Museum © MCD-MLA Reliquaire en or en forme de stupa, 1 siècle ap. J.-C. Manuscrit relié en cuir, Guatemala, 19ème siècle d’œuvres d’art. Ainsi, les pilleurs et trafiquants d’art faisant preuve d’une ingéniosité prodigieuse en termes de tactiques, de nouvelles formes de coopération ainsi que de nouveaux outils de lutte contre la fraude devront être développés pour combattre efficacement ce phénomène et préserver notre patrimoine culturel et donc nos identités nationales. Le renforcement des capacités est également important. Développer les capacités des administrations douanières pour qu’elles puissent répondre de manière efficace à cette forme de criminalité permettra d'améliorer les contrôles aux frontières. Renforcer les relations entre autorités douanières et entre la douane et ses multiples partenaires, que ce soit les autres services de lutte contre la fraude ou les acteurs privés, est tout aussi important puisque l’échange d’informations et de renseignements, élément clé d’un contrôle aux frontières réussi, y gagnera en qualité et en quantité. er En savoir + [email protected] http://portal.unesco.org/culture/fr A propos des Listes Rouges L e Conseil international des musées (ICOM) vient de publier la Liste Rouge des biens culturels en péril d’Amérique centrale et du Mexique (2009), la septième Liste Rouge dans le cadre de son programme de lutte contre le trafic illicite de biens culturels. La Liste Rouge a été conçue afin d’aider à l’identification de catégories d’objets culturels qui sont particulièrement vulnérables au trafic illicite. Distribuées notamment aux services des douanes à travers le monde, les Listes Rouges peuvent également être consultées en ligne en différentes langues à partir du site internet de l’ICOM. L’ICOM a déjà publié des Listes Rouges pour les pays et régions suivants : · Liste Rouge des objets archéologiques africains (2000) · Liste Rouge des biens culturels latino-américains en péril (2003) 44 · · · · · Liste Rouge d’urgence des antiquités irakiennes en péril (2003) Liste Rouge des antiquités afghanes en péril (2006) Liste Rouge des antiquités péruviennes en péril (2007) Liste Rouge des antiquités cambodgiennes en péril (2009) Liste Rouge des biens culturels en péril d’Amérique centrale et du Mexique (2009) Les autorités douanières sont invitées à réaliser un contrôle approfondi lorsqu’elles se trouvent en présence de biens culturels décrits dans la Liste Rouge des biens culturels en péril d’Amérique centrale et du Mexique. Toutefois, cette liste ne prétend en aucun cas être exhaustive, et tout bien culturel provenant de cette région et, en général, d’un pays ou d’une région pour lequel ou laquelle une Liste Rouge a été élaborée, devra faire l’objet d’une attention toute particulière et de mesures de précaution renforcées. Trois nouvelles listes sont actuellement en projet pour 2010, respectivement pour Haïti, la Colombie et la Chine. En savoir + http://icom.musem/redlist OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FOCUS INTERPOL intensifie sa lutte contre le trafic des biens culturels E n dépit de la crise économique mondiale et de ses répercussions sur le marché de l’art, le trafic illicite des biens culturels demeure florissant. 1 OBJET : ITEM : Un trafic illicite spécifique Paire de vases Pair of vases OBJET : ITEM : Antéfixe Ante-fixae Inconnu Unknown AUTEUR : ARTIST : Ignacio de Ries AUTEUR : ARTIST : Inconnu Unknown DATE DU VOL : DATE OF THEFT : Entre le 12 août et le 1er septembre 2009 Between 12 August and 1st September 2009 DATE DU VOL : DATE OF THEFT : Entre le 12 février et le 24 mars 2008 Between 12 February and 24 March 2008 DATE DU VOL : DATE OF THEFT : Entre le 21 et le 22 juillet 2009 Between 21 and 22 July 2009 B.C.N. : NCB : PARIS B.C.N. : NCB : MADRID B.C.N. : NCB : VIENNE VIENNA N° de dossier : File No. : OBJET : ITEM : 2009/31393 N° de dossier : File No. : 2009/25976 N° de dossier : File No. : 2009/30068 LIEU DU VOL : PLACE OF THEFT : Palais Palace LIEU DU VOL : PLACE OF THEFT : Transport public Public transport LIEU DU VOL : PLACE OF THEFT : Site archéologique Archaeological site DIMENSIONS : Hauteur / Height : 60 cm DIMENSIONS : 112.1 x 136.8 cm DIMENSIONS : 21 x 19 x 2 cm Les informations de vol d’objets d’art enregistrées quotidiennement par INTERPOL et son unité spécialisée dans ce domaine illustrent la permanence d’un phénomène qui n’épargne aucune région du globe, de l’Amérique latine, victime du pillage archéologique de ses sites précolombiens, à l’Europe centrale et orientale où disparaissent les icônes des églises orthodoxes, en passant par l’Asie et les atteintes au patrimoine issu de la civilisation khmer. © INTERPOL 5 4 OBJET : ITEM : Statue OBJET : ITEM : AUTEUR : ARTIST : Inconnu Unknown AUTEUR : ARTIST : René Magritte DATE DU VOL : DATE OF THEFT : 1er janvier 2008 1st January 2008 DATE DU VOL : DATE OF THEFT : 24 septembre 2009 24 September 2009 B.C.N. : NCB : SAN SALVADOR B.C.N. : NCB : BRUXELLES BRUSSELS N° de dossier : File No. : 2009/36884 N° de dossier : File No. : 2009/31315 LIEU DU VOL : PLACE OF THEFT : Eglise Church LIEU DU VOL : PLACE OF THEFT : Musée Museum DIMENSIONS : 115 x 45 x 32 cm DIMENSIONS : 60 x 80 cm N°39 (b) December Décembre 2009 Tableau Painting Huile sur toile de Picasso datant de 1938 et volée en mars 1999 en France. 6 OBJET ITEM Sculpture AUTEUR : ARTIST : Inconnu Unknown DATE DU VOL : DATE OF THEFT : Entre le 18 et le 19 septembre 2009 Between 18 and 19 September 2009 B.C.N. : NCB : NEW DELHI N° de dossier : File No. : 2009/32911 LIEU DU VOL : PLACE OF THEFT : Temple DIMENSIONS : 90 x 56 cm - En cas de découverte ou de renseignements concernant ces affaires, prière d’aviser les services de police qui informeront leur B.C.N. INTERPOL. - Should any of these items be discovered or any information concerning these cases become available, please inform the police who will contact their INTERPOL NCB. INTERPOL édite d’ailleurs deux fois par an un poster, intitulé « les œuvres d’art les plus recherchées », afin de sensibiliser plus particulièrement le public sur six objets d’art significatifs volés (photo ci-dessus). La nécessité d’une base de données internationale d’objets volés Afin de lutter contre ce fléau, INTERPOL s’est doté d’une base de données intégrant les photos et descriptifs d’objets d’art dérobés aux quatre coins de la planète. Celle-ci compte aujourd’hui plus de 35 000 objets répertoriés et est en permanence alimentée par les 188 pays membres de l’Organisation. En constante évolution depuis sa création, en 1995, cette base vient de franchir une étape capitale avec une mesure phare : son ouverture au public depuis août 2009. Cette initiative, indispensable pour prétendre faire obstacle efficacement au trafic, permet désormais à l’ensemble des services chargés de l’application de la loi mais également à tout quidam de consulter directement et instantanément les informations contenues dans la base de données. Cet accès en ligne – www.interpol.int/Public/WorkOfArt/dbaccess.asp – soumis à l’attribution préalable d’un mot de passe, constitue une avancée très importante : elle offre à chacun la possibilité de vérifier qu’un objet n’est pas signalé volé, rendant dans le même temps plus délicat l’écoulement d’un bien culturel frauduleux. En outre, il devient à présent difficile à tout vendeur ou acheteur d’arguer de l’impossibilité de vérifier qu’un objet est enregistré comme volé ou non. Publié par INTERPOL - Published by INTERPOL - B.P. 6041 - 69411 LYON CEDEX 06 (FRANCE) Des vols plus médiatisés, tels que le vol à main armé d’un tableau de Magritte dans un musée des environs de Bruxelles (Belgique), en septembre 2009, ou plus récemment, en début d’année, d’un pastel de Degas à Marseille (France), sont là pour rappeler au monde entier l’existence de cette criminalité bien spécifique. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 3 2 Tableau Painting AUTEUR : ARTIST : Le succès rencontré auprès des différents acteurs impliqués par le problème du trafic des biens culturels démontre a posteriori combien cette avancée était impérieuse. A ce jour, plus de 1 300 droits d’accès ont d’ores et déjà été délivrés à des utilisateurs répartis dans une soixantaine de pays. Et ce chiffre ne cesse de croître… Tous les secteurs d’activité intéressés par le sujet se trouvent représentés : services répressifs, responsables d’institutions culturelles, professionnels du marché de l’art ou encore collectionneurs particuliers. Dans ce large éventail se trouvent tout naturellement les douanes, avec une quarantaine de représentants émanant d’une vingtaine de pays appartenant aux différents continents. Cette implication des autorités douanières correspond au rôle fondamental que cette administration joue dans la lutte contre l’exportation non autorisée de biens culturel, avec nombre de saisies d’objets régulièrement opérées. L’OMD travaille pour sa part étroitement avec INTERPOL, et ce depuis plusieurs années, pour combattre cette forme de délinquance transfrontalière – on peut rappeler ici l’accord de coopération plus général liant les deux organisations depuis novembre 1998. Au-delà de la nouveauté que constitue l’accessibilité en ligne de la base de données à un large public, d’autres projets sont actuellement en cours afin d’améliorer encore l’efficacité et les performances de la base d’INTERPOL. Sur un plan technique, il est ainsi prévu de recourir à un système de reconnaissance par similarité d’image pour faciliter les recherches dans la base de données. © R. Velasco Alonso, INAH Archange Saint Michel, Mexique, 18ème siècle 45 FOCUS Un des objectifs les plus importants repose sur une recommandation du Conseil de l’Europe visant à favoriser une meilleure alimentation de la base de données d’INTERPOL. Le recours à un dispositif informatique permettant l’intégration automatique des données provenant des pays est ainsi à l’étude. La mise en œuvre d’un tel système s’avère primordiale pour nourrir encore davantage la base de données, tant il apparait que nombre de pays communiquent bien trop peu d’informations à INTERPOL. Or, il est illusoire de prétendre juguler le © Iraq Museum trafic si l’adhésion et la participation de toutes les Plaque en ivoire provenant nations n’est pas acquise. de Nimrud, 9ème - 8ème siècles av. J.-C. Dans ce domaine de criminalité, comme dans bien d’autres d’ailleurs, la nécessité d’une coopération internationale forte se révèle essentielle. La mobilisation de la communauté internationale au service de la sauvegarde du patrimoine mondial Des évènements particulièrement dramatiques, tels que le conflit en Irak ou aujourd’hui le tremblement de terre en Haïti, mettent en exergue l’exigence d’une collaboration internationale dès lors que les patrimoines des pays concernés se retrouvent brutalement en danger. Tel est le cas pour Haïti qui voit ses trésors artistiques sous le coup d’une réelle menace en raison d’une situation de chaos propice aux vols et au trafic. 46 C’est pourquoi INTERPOL participe ici à la mobilisation de la communauté internationale, aux côtés de l’UNESCO, de l’ICOM ou encore de l’OMD, pour veiller à la préservation du patrimoine culturel haïtien. Les messages d’alerte transmis très rapidement après la catastrophe à l’ensemble des pays, pour sensibiliser ceux-ci à l’état de vulnérabilité du patrimoine d’Haïti et aux risques d’importation illégale de biens culturels de ce pays, ont été une des premières réponses pour faire face à l’urgence du problème. La publication à venir, sous l’égide de l’ICOM, d’une liste rouge des biens culturels haïtiens en péril, à l’instar de celles établies pour le Cambodge ou l’Afghanistan, correspond également à la gravité de la situation. Enfin, cette mobilisation devrait être prochainement formalisée par la création, à l’initiative de l’UNESCO, d’un comité international de coordination pour la culture haïtienne au sein duquel INTERPOL proposera, en lien étroit avec ses partenaires, son expérience et son savoir faire en matière de gestion de crise. En savoir + www.interpol.int [email protected] [email protected] OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FOCUS La livraison rapide de l’aide humanitaire d’urgence une priorité pour la communauté douanière internationale Dans les situations de catastrophes naturelles, sinistres ou dommages, l’aide humanitaire de la communauté internationale doit pouvoir être acheminée sur site dans les meilleurs délais pour porter secours aux rescapés. Mais en même temps, l’absence d’un contrôle adéquat au niveau national peut mener à une véritable inondation d’« assistance » internationale inappropriée ou mal adaptée aux besoins. L e dédouanement de ces envois doit être réalisé en urgence et avec soin et nécessite des procédures spéciales adaptées. La douane, compte tenu de sa position aux frontières a donc un rôle-clé en facilitant le mouvement expéditif des marchandises envoyées au titre de l’aide humanitaire d’urgence. Selon une étude réalisée par la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) en 2007, il existe une multitude d’instruments internationaux recommandant des mesures de facilitation pour simplifier et rationaliser le dédouanement des envois de secours humanitaires. Parmi eux, trois des plus importants ont été élaborés au sein de l’Organisation mondiale des douanes, à savoir la Recommandation de l’OMD concernant l’acheminement des envois de secours lors de catastrophes (8 juin 1970), la Convention de Kyoto révisée (CKR), en particulier l’Annexe spécifique J5 et la Convention d’Istanbul sur l’admission temporaire, en particulier l’Annexe B9. Ces instruments ont servi de modèle pour le développement, en 2007, des nouvelles « Lignes directrices relatives à la facilitation et à la réglementation nationales des opérations internationales de secours et d’assistance au relèvement initial en cas de catastrophe » (les « Lignes Directrices»), qui ont été adoptées par les Etats Membres des Conventions de Genève en 2007. Il est aussi à noter qu’une note de synthèse relative à ces mesures d’urgence a été mise à disposition des Membres sur le site web de l’OMD. Les catastrophes naturelles sont souvent imprévisibles en termes d’espace, de temps et d’intensité même si on arrive parfois à prévenir certains sinistres, et récemment malheureusement elles ont été d’une trop brulante actualité. Aussi le Comité technique permanent (CTP), lors de ses 187ème/188ème sessions (1 au 3 mars 2010), a consacré une partie importante de sa réunion à cette question afin de faire le point sur l’existant et ce qui pourraitêtre fait de plus. Lors de cette réunion, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (BCAH) et la FICR ont eu l’op- OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 Haïti : Campement de tentes de fortune portunité de présenter leurs travaux. Le BCAH en particulier a encouragé les Membres de l’OMD à souscrire à l’Accord type de facilitation douanière entre l’ONU et les gouvernements pour les envois de secours et des articles en la possession du personnel de secours en cas de catastrophe ou de situation d’urgence (tel que figurant dans la CKR) car actuellement peu de pays l’ont signé. Sur le plan national, les discussions préparatoires à la signature d’un tel accord sont généralement interministérielles, même si la décision finale relève souvent du niveau politique. En outre, en vue de gérer l’intervention d’un nombre élevé d’ONG lors des catastrophes, ce qui congestionne le dispositif de dédouanement, l’Accord cadre prévoit l’utilisation d’un certificat type permettant à l’ONU de garantir qu’une ONG ou une personne participe de bonne foi à l’opération de secours entreprise par les Nations Unies à la demande du gouvernement et peut, à ce titre, bénéficier des facilités douanières prévues par l’accord. La centralisation des formalités et du traitement des envois de secours est indispensable si l’on veut gérer efficacement l’aide humanitaire et la douane est idéalement placée pour occuper un rôle central dans la coordination et la gestion des crises huma- 47 FOCUS nitaires. Le BCAH dispose à cet effet, sur son site Internet (www.reliefweb.int), d’un répertoire des correspondants nationaux et de la législation en matière de facilitation douanière dans le cadre de l’assistance humanitaire internationale d’urgence. Les Membres de © CPB l’OMD sont invités à fournir à l’ONU les coordonnées des correspondants douaniers nationaux et/ou à vérifier la mise à jour de celles-ci. Quant à elle, la FICR a encouragé les membres de s’assurer que leurs cadres législatifs et règlementaires domestiques sont bien préparés pour les problèmes les plus fréquents de la douane en situations de catastrophe (tel que décrit dans son étude de 2007 et dans les plusieurs douzaines d’études de cas disponibles sur son site Internet www.ifrc.org/idrl). Les Lignes Directrices pourraient s’avérer utile dans cette évaluation. Elle a noté aussi que les Sociétés Nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge disposent souvent d’une expérience et expertise importantes dans ce domaine qu’elles peuvent partager. A l’issue des débats et compte tenu de l’impérieuse nécessité de mettre en place des systèmes de dédouanement efficaces, le CTP a identifié ce sujet comme une de ses principales priorités pour les 12 prochains mois. Une session de travail y sera d’ailleurs consacrée lors de la prochaine réunion du CTP en octobre 2010. Le Secrétariat de l’OMD élabore actuellement des Protocoles d’accord (PDA) de coopération entre l’OMD et le BCAH d’une part, et, l’OMD et l’IFRC d’autre part en vue de les signer prochainement. Il participe également à un Comité consultatif mis récemment sur pied par l’IFRC pour élaborer un modèle de législation nationale relative à l’aide internationale en cas de catastrophe et dont la première réunion s’est tenue à Genève le 19 avril. Enfin, il est intéressant de souligner que la Commission de politique générale a également inscrit ce sujet à l’ordre du jour de sa prochaine réunion (juin 2010). Les mesures de l’OMD sur l’aide humanitaire d’urgence sont disponibles sur son site Internet. En savoir + www.wcoomd.org www.reliefweb.int www.ifrc.org/idrl Haïti : « La Douane ne peut pas démissionner, elle doit aller de l’avant ! » L e 12 janvier 2010, à 16 heures 53, heure locale, un effroyable tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a frappé Haïti à environ 15 km à l’ouest de la capitale, Port-au-Prince. Ce séisme d’une violence inouïe a provoqué l’effondrement de nombreuses habitations, d’hôtels mais aussi d’édifices gouvernementaux de construction plus solide, comme le Palais présidentiel, le Parlement, le Ministère des Finances, le Ministère des Travaux publics, la prison centrale et le Centre des impôts. Plus de 300 000 décès ainsi que des centaines de milliers de blessés ont été recensés et des millions de haïtiens sont sans abris. Depuis le séisme, plus de 450 sites de regroupement, constitués le plus souvent de campements de fortune, ont surgi spontanément à Port-au-Prince. L’arrivée de la saison des pluies constitue désormais l’inquiétude principale, car tous les sinistrés n’auront pas d’abri étanche et décent pour se loger. Par ailleurs, les pluies vont détériorer les conditions sanitaires et vont augmenter considérablement les risques de maladies et d’épidémies. Courant mai, le Secrétariat de l’OMD a rendu visite au Directeur général des douanes d’Haïti à Port au Prince afin de lui témoigner 48 La Direction générale des douanes délabrée de la sympathie de l’ensemble de la communauté douanière internationale et de son soutien. Le séisme n’a évidemment pas épargné la douane haïtienne. Neuf douaniers ont trouvé la mort au cours de la catastrophe, 15 ont été gravement blessés et tous sans exception ont perdu des membres de leur famille. OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FOCUS (1) (2) Le port de commerce de Port au Prince Les infrastructures douanières ont également été gravement endommagées. Le bâtiment de la Direction générale des douanes est sur le point de s’écrouler et l’ensemble du personnel a été installé dans les locaux de l’Ecole des douanes. Ceux-ci étant trop exigus, les services de la Direction générale sont contraints de travailler en alternance. Les bâtiments de l’aéroport international de Port au Prince sont également inutilisables, les services douaniers ont pris place dans un hangar très sommairement aménagé pour exercer leurs missions. Les infrastructures portuaires ont été entièrement détruites (quais, entrepôts, bâtiments administratifs, etc.). En attendant la reconstruction, les Etats-Unis ont mis à disposition des autorités portuaires (en location) deux « docks » flottants qui permettent à certains navires de commerce d’accoster. (1) Un quartier de Port au Prince complètement détruit (2) Vestiges du Ministère des finances (3) Bureau frontière de Malpasse entre Haïti et la République dominicaine (3) Les navires de grands tirants d’eau sont contraints de décharger leur cargaison en République Dominicaine. L’acheminement des conteneurs se fait par voie terrestre via le bureau des douanes de Malpasse (poste frontière entre les deux pays), bureau sous-dimensionné pour la circonstance où les marchandises sont placées sous le régime du transit jusqu’à Port au Prince. Malgré toutes ces difficultés, la douane haïtienne a réussi l’exploit de remettre en fonction le système de dédouanement « Sydonia » dans les deux semaines qui ont suivi la catastrophe. A ce jour, la douane assure 65% de l’ensemble des recettes fiscales du pays. Le Directeur général des douanes d’Haïti, Monsieur Valentin Jean-Jacques, dispose dans les locaux de l’Ecole des douanes d’un petit bureau où il a reçu le représentant de l’OMD. Au cours des discussions qui ont animé cette rencontre en présence OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 de ses proches collaborateurs, le Directeur général a souligné le travail remarquable de ses services en cette période de crise et la disponibilité de son personnel malgré les difficultés rencontrées. « La Douane ne peut pas démissionner, elle doit aller de l’avant », telle est sa devise et celle de ses Directeurs pour rester motivés face à l’ampleur de cette catastrophe. En savoir + [email protected] 49 FOCUS Les statistiques, arme anticorruption par Bryane Michael et Nigel Moore D e nombreux responsables des douanes pensent qu’il leur faut des ordinateurs onéreux et des experts en informatique pour détecter la corruption en utilisant des méthodes statistiques. Cela est une erreur. Ils ont en effet à leur disposition de nombreuses méthodes qui leur permettent d’identifier rapidement et relativement facilement les activités suspectes affectant une grande diversité d’opérations douanières. Nous allons tenter de montrer comment un responsable régional des douanes peut détecter la corruption en analysant simplement des graphiques de données. Sur le graphique de la Figure 1, pouvezvous repérer les deux ou trois inspecteurs suspects ? Cherchez les points de données qui semblent inhabituels ; faites simplement appel à votre bon sens. Sur cette Figure, on compare le temps nécessaire à un certain nombre d’inspecteurs pour effectuer la mainlevée de marchandises ainsi que la valeur de ces opérations. Il est évident que les inspecteurs qui prennent trop de temps deviennent suspects ; mais un inspecteur qui procède trop rapidement représente également un risque. Nous avons coloré ces points pour faciliter les références. Ce graphique simple représente le concept de base du risque. Vous avez peut-être l’habitude de penser à un inspecteur isolé, travaillant sur un poste frontalier éloigné, de nuit, et de le considérer comme un risque de corruption. De nos jours pourtant, le responsable pense également au risque comme une variance statistique. En d’autres mots, combien de différence y a-t-il dans les groupes de données ? Si nous analysons la Figure 1, nous voyons deux groupes de données, un premier groupe (avec mainlevée des marchandises comprise entre 3 et 6 heures) et un second groupe qui se trouve en dehors de cette norme (c’est-à-dire, autour de 2 heures et 7 heures, respectivement). Le second groupe d’agents est une source de préoccupation car il se trouve en dehors de la plage normale. Les statistiques l’ont donc mis en lumière pour que l’on y prête davantage d’attention. En qualité de responsable, nous devons expliquer les raisons de ces anomalies. Comment pouvons-nous examiner la variance (ou risque dans notre jargon) des indicateurs de performances qui nous intéressent (comme les temps nécessaires à la mainlevée des marchandises) sans être obligés d’imprimer des milliers de graphiques de données ? Peut-être vous souvenez-vous de la notion d’écart type que l’on vous a enseigné à l’école. L’écart type (représenté par la lettre grecque σ) mesure la dispersion ou l’étalement des données. Les valeurs moyennes des importations, le temps nécessaire à la mainlevée ou d’autres variables qui nous intéressent présentent un écart type qui nous aide à mesurer les risques de corruption, l’inefficacité (ou simplement l’imprévisibilité aléatoire). L’écart type sur la Figure 1 pour le temps nécessaire à la mainlevée est compris entre 3 et 6 heures. !"#$%&'()'*+',&-,'.+,"/01%%$2,"1+'3'45'61%-78578 valeur des marchandises (en milliers) %"" 300 $#" 250 $"" 200 ;54&$%'?&-' !#" 150 :5%785+?"-& !"" 100 $ $&# % %&# ' '&# # #&# ( (&# ) 9&:2-'21$%'45':5"+4&;<&'=8&$%&-> *+,-./012+,3145+23167486291./31:+229/314,;1<6231:/1./=1/;/7>?/ 50 OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 FOCUS Il est facile de calculer l’écart type d’éléments tels que la valeur des importations ou les temps nécessaires à la mainlevée en utilisant Microsoft Excel. La Figure 2 montre comment ce calcul peut être fait en s’appuyant sur un autre exemple, à savoir le temps nécessaire à deux postes frontaliers (nord bleu et sud bleu) pour détecter une infraction douanière. Bien qu’à première vue le groupe 1 travaillant au poste frontalier nord bleu semble plus efficace (il a détecté davantage d’infractions), il est, en fait, plus exposé au risque que le groupe sud bleu lorsque l’on regarde l’écart type de ces deux groupes. Cela s’explique par le fait que l’écart type de temps concernant les infractions détectées est égal à environ 2,4 jours pour le poste frontalier nord bleu alors que pour le poste sud bleu l’écart varie de moins d’un jour. Comme on le voit, pour trouver les écarts types de ces groupes, il suffit de sélectionner les données et, dans une nouvelle cellule, de taper « stdev ». Dans la parenthèse, choisissez n’importe quelles données que vous souhaitez. Les deux écarts types apparaissent sur la Figure 2. D’un point de vue statistique, les responsables douaniers (et les groupes) à risques sont donc ceux qui sont « différents ». Ils présentent des écarts types plus élevés ; ils sont donc plus anormaux. Ils comprennent les individus qui sont différents du reste du groupe. Dans la perspective de l’analyse statistique, être différent est synonyme d’être mauvais. Les responsables doivent établir les causes de ces différences. Les statistiques sont des outils capables de nous aider à identifier et quantifier des risques, en l’occurrence, les risques de corruption. Les statistiques peuvent également nous permettent de quantifier le coût moyen de la corruption dans les douanes. En d’autres mots, la valeur escomptée de la corruption dans une partie des opérations douanières est égale à la valeur des marchandises dédouanées multipliée par la probabilité que des agents des douanes acceptent des pots de vin. Par exemple, si sur 50 agents des douanes il est probable que 15 % d’entre eux acceptent chacun 50 000 € de pots-de-vin, le OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 Figure 2: Utilisation d’Excel pour calculer les écarts types Infraction 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 moyenne Ecart type moyen Nord bleu 2.4 1.3 4.3 5.3 3.5 6.3 7.4 5.3 6.4 7.5 2.5 1.3 11.6 7.1 9.9 5.5 Sud bleu 24.2 22.1 23.3 25.2 23.1 24.4 24.6 24.5 22.1 22.3 23 24.2 24.7 23.9 24.1 23.7 2.38 0.85 =stdev(C4:C18) montant escompté de la corruption pour ce groupe est donc égal à 375 000 €. Il suffit de multiplier le nombre probable de fonctionnaires corrompus par le montant que ces inspecteurs peuvent percevoir. Il est possible que de nombreux lecteurs mettent sérieusement en doute la valeur de cette approche basée sur les statistiques utilisées comme arme anticorruption. Nous connaissons tous ces blagues qui courent concernant les statistiques et nous comprenons que ce concept puisse sembler original lorsqu’on le découvre. Les statistiques ne sont qu’un outil parmi de nombreux autres pour détecter et empêcher la corruption. Nous ne vous suggérons pas de transformer votre service des douanes en Faculté de statistique. Nous ne vous suggérons pas non plus de vous débarrasser de vos spécialistes du renseignement et de vos enquêteurs. Nous vous conseillons plutôt de former vos responsables à l’utilisation de l’analyse statistique de base pour les aider à repérer d’éventuelles activités de corruption, c’est-à-dire ces activités qu’un simple graphique peut faire apparaître très clairement. Nous avons essayé de simplifier ce sujet et nous vous demandons donc de n’accuser quiconque de corruption sans avoir auparavant procéder à une analyse professionnelle des données ! On trouvera un complément d’information sur ce sujet dans un article paru dans le World Customs Journal (www.worldcustomsjournal.org). Vous pouvez également nous contacter par courriel si vous souhaitez des précisions sur un point ou si vous avez une question spécifique à nous poser. Nigel Moore est expert indépendant en douane. Bryane Michael travaille à l’Institut d’économie de Stockholm. En savoir + [email protected] 51 ÉVÉNEMENTS La communauté douanière se rassemble pour améliorer les partenariats douane-entreprises Les administrations douanières du monde entier se sont rassemblées pour répondre à l’appel du Secrétaire général de l’OMD en engageant un certain nombre d’initiatives en faveur des partenariats douane-entreprises. L’OMD a en effet décidé de consacrer l’année 2010 à la promotion des partenariats douane-entreprises, en soulignant tout au long de l’année l’importance et la nécessité de tels partenariats, d’autant plus qu’il s’agit là d’un des dix éléments constitutifs de la stratégie de l’OMD sur la douane au 21ème siècle. L e Secrétariat aussi a tenu à relever le défi en lançant un projet visant à réexaminer tous les protocoles d’accord signés avec le secteur privé, afin de déterminer s’ils sont toujours adaptés, s’ils méritent d’être mis à jour et renforcés ou s’ils doivent être complètement renégociés pour intégrer les nouvelles opportunités et les nouveaux enjeux de l’environnement économique actuel. Ce projet a pour objectif principal de veiller à ce que les dispositions des protocoles d’accord relatives à l’échange d’informations soient renforcées le plus possible car le partage d’informations est réputé jouer un rôle clé dans l’amélioration des opérations et des performances douane-entreprises. Pour la Journée internationale de la douane, les Bahamas ont organisé un forum public avec des sociétés de courtage locales et le grand public, comprenant notamment une session de questions-réponses et un échange d’idées et de préoccupations. Le Cambodge a créé un mécanisme de partenariat douane-secteur privé destiné à sensibiliser toutes les parties prenantes, à améliorer rapidement la coopération et à assurer une mise en œuvre efficace de la politique du gouvernement en faveur de la facilitation des échanges et aussi des politiques de l’OMD, en particulier du Cadre de normes SAFE. Le Service des douanes coréennes (KCS) a signé de nombreux PDA avec les entreprises, renforçant ainsi son réseau de surveillance sur les drogues, les armes et la contrebande. Le partenariat KCS-entreprises est particulièrement marqué dans le domaine des DPI, notamment avec l’équipe de cyber-surveillance qui permet aux douanes et à des représentants de groupes de consommateurs de garder un œil sur les transactions de produits contrefaits dans le cyber-espace. Le Département des Douanes royales de Malaisie a organisé une réunion de consultation entre la douane et le secteur privé pour discuter de divers aspects douaniers afin d’améliorer la facilitation des échanges. La Norvège a choisi de consacrer la Journée internationale de la douane au partenariat douane-entreprises pour la lutte contre la contrefaçon, élément important du point de vue stratégique qui illustre sa bonne coopération avec le secteur privé. L’Administration norvégienne des douanes et accises tra- Voici un échantillon d’initiatives nationales concrètes rapportées par les Membres de l’OMD. Malaisie : consultation ent secteur privé cambodgienne La Direction de la douane é priv r teu du sec 52 et des représentants re la douane et le stions-réponses lors Cambodge : session de que veau mécanisme de l’inauguration du nou Douane Le Directeur général de la e des istr Min le c de Malaisie ave tificats Cer des ant ett rem s nce fina du ant ent rés rep de mérite à un é priv r teu sec OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 ÉVÉNEMENTS vaille quotidiennement avec la Confédération des entreprises norvégiennes. Elle a invité la presse à venir se rendre compte du nombre de produits contrefaits découverts en une semaine au principal terminal postal du pays. Les douanes ukrainiennes ont présenté les dernières évolutions de leur coopération avec le secteur privé : mise en œuvre du concept d’OEA pour des opérateurs de confiance (listes dites « blanche » et « verte ») ; lancement du projet de douane électronique (e-Douane) et mise en place de la première phase du projet, intitulée « e-Déclaration ». La communauté commerciale a été invitée à faire part de ses commentaires sur ces progrès et sur la dynamique de l’activité douanière. La Côte d’Ivoire a créé un observatoire sur le temps nécessaire à la mainlevée des marchandises, afin d’améliorer ses relations avec les entreprises. Elle a mis en place plusieurs comités de consultation avec le secteur privé et annoncé la création d’un comité national sur les DPI. Des représentants d’entreprises ont ainsi eu l’occasion de s’exprimer sur les changements effectués et, même s’ils ont reconnu les progrès réalisés, ils ont souligné la nécessité d’accélérer le dédouanement et de passer à un environnement sans document papier. Avec l’aide de l’OMD, le Maroc a créé un observatoire sur l’éthique dans le cadre de ses efforts visant à améliorer l’environnement commercial. Les douanes de Brunei ont annoncé qu’elles envisageaient de développer plusieurs activités avec le secteur privé en 2010, notamment une série de sessions d’échange d’idées et d’expériences. Brunei a précisé qu’il devait changer ses mentalités et réviser ses processus de travail et ses performances, encourager une attitude pro-entreprises et mieux comprendre les besoins des chefs d’entreprise qui ne souhaitent pas être freinés dans leurs activités par des règlements et des procédures qui ne sont plus adaptés. Au Mali, la tenue d’un séminaire sur les partenariats douane-entreprises a été l’occasion de souligner les efforts déployés par les douanes, par exemple le réexamen du code des douanes, les accords conclus avec des pays voisins sur les procédures de transit, l’intégration s du sec Douaniers et représentant informatique en cours des procédures douanières, l’utilisation de scanners pour réduire les temps de dédouanement, etc. D’autres projets sont en cours pour faciliter et simplifier les procédures visant à soutenir le développement commercial. La Tunisie a profité de la Journée internationale de la douane pour lancer son programme national d’OEA et pour expliquer en détail les conditions et exigences qu’une entreprise doit remplir pour obtenir ce nouveau statut. Au Cameroun, un débat a eu lieu pendant lequel les principaux aspects et obstacles au commerce ont été abordés Les délégués ont reconnu que bien des choses avaient été mises en place pour développer le partenariat douane-entreprises, notamment un Forum sur les douanes pour les entreprises et un comité de promotion de l’éthique. Tous les délégués ont également souligné la nécessité d’appliquer correctement les règlements et la nécessité pour chaque acteur de la « chaîne commerciale » de respecter ses propres responsabilités. u un Cer tificat de mérite teur privé chinois ayant reç Douaniers et r représentants du secteu o vél du t fon é priv ensemble en Indonésie Représentants du secteur privé honorés par les douanes indonésiennes Le Directeur général de la auprès de la Corée douane coréenne pose ave OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 c les ambassadeurs 53 ÉVÉNEMENTS r privé japonais aya Représentants du secteu Cer tificat de mérite nt reçu un SA) organise un La douane canadienne (CB lique pub événement d’information ers méritants L’Italie remercie ses douani pes cynophiles et des tours démonstrations d’équi e avec des expositions, des ert ouv te por e rné jou une organise La Douane néo-zélandaise Les célébrations de la Journée internationale de la douane 2010 coïncidaient avec l’ouverture de la réunion des fonctionnaires des douanes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine au Niger. Des représentants des douanes des huit pays membres ont échangé leurs expériences afin de trouver des solutions susceptibles de favoriser une plus grande intégration économique et commerciale. Les douanes de Hong-Kong ont annoncé le lancement officiel de leur système électronique de fret routier (ROCARS) visant à faciliter le dédouanement des marchandises transportées par la route. Le système ROCARS a été développé en étroite collaboration avec l’industrie et permet aux transporteurs de soumettre des données sur le fret routier, par voie électronique, avant le dédouanement. Les cérémonies israéliennes ont couvert la Journée internationale de la douane ainsi que son 60ème anniversaire au cours duquel ont été évoqués le passé et le 54 présent tout en envisageant l’avenir. Cet événement a souligné le rôle de l’administration des douanes israéliennes et sa coopération étroite avec la communauté commerciale internationale. treprises fournit une plate-forme pour le libre-échange de points de vue sur des problèmes qui ralentissent la croissance économique et entravent la circulation des marchandises. Le travail réalisé par le HRMC (Her Majesty’s Revenue and Customs) au RoyaumeUni afin d’aider les échanges commerciaux internationaux a été souligné. Ce travail couvre la totalité des opérations qui vont de l’aide aux principaux constructeurs automobiles au partage et à l’échange d’informations sur les conteneurs maritimes, en passant par la réduction du nombre de tâches administratives pour les entreprises de livraison rapide de colis qui remplissent des déclarations en douane au nom des importateurs. L’administration des douanes portugaises et l’Association commerciale de Lisbonne se sont réunies pour améliorer leurs performances par un partenariat ; et la douane soudanaise a signé un PDA avec une grande entreprise pour lutter contre la fraude commerciale. L’administration des douanes jordaniennes a continué à renforcer son partenariat avec le secteur privé en mettant particulièrement l’accent sur la sécurité de la chaîne logistique et la protection des droits de propriété intellectuelle. Leur Conseil de partenariat douanes-en- k IV » à bord de la vedette «Haw De manière générale, des cérémonies se sont déroulées partout dans le monde pour rendre hommage au travail des douanes visant à préserver la libre circulation de marchandises et donc à encourager les échanges. Beaucoup d’administrations douanières ont décerné le certificat de mérite de l’OMD à des fonctionnaires douaniers qui se sont distingués par leur professionnalisme et leurs compétences. En raison de l’intérêt porté aux partenariats douanes-entreprises en 2010, OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 ÉVÉNEMENTS La douane canadienne (CB d’information publique SA) organise un événement Les douaniers née s allemande Des enquêteurs des douane . rite cer tificat de mé Cer tificat de mérite rlandais posent avec leur ecteur des ser vices fiscaux douanes d’Israël et le Dir Le Directeur général des ecteur général du Dir ent céd onneur au pré remettent un cer tificat d’h fficiels douaniers es et Taxes en présence d’O Dépar tement des Douan l’OMD a décidé qu’il serait approprié de décerner également des certificats de mérite aux opérateurs du secteur privé et aux organisations qui jouent un rôle positif dans ce domaine. Un grand nombre d’administrations des douanes ont fait de même en décernant des certificats de mérite à leurs représentants nationaux du secteur privé dont le travail a conduit à des échanges commerciaux transparents et améliorés. En savoir + www.wcoomd.org OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 s reçoivent un Représentants des douane Un agent por tugais reçoit s et du secteur privé se ren un Cer tificat de mérite contrent en Ukraine mérite en Remise de Cer tificats de République dominicaine rvège montrant de faux Un poster de la JID en No le slogan « Ne laissez pas médicaments et por tant » s pay ceci entrer dans le 55 ÉVÉNEMENTS Une page se tourne au Zollkriminalamt Karl Heinz Matthias lors de sa cérémonie de départ K arl Heinz Matthias, Directeur du Zollkriminalamt (ZKA), l’Office allemand de la protection et de la répression des fraudes chargé des enquêtes criminelles douanières, a pris sa retraite le 30 avril 2010 après une longue et brillante carrière auprès des douanes allemandes, dont 20 ans au poste de Directeur du ZKA. Des invités de différents pays se sont déplacés au siège du ZKA à Cologne pour souhaiter à Karl Heinz une heureuse retraite. Au fil des années, l’OMD a pu compter sur le soutien dévoué du ZKA pour un grand nombre d’activités liées au contrôle douanier. Au début des années 1990, Karl Heinz et son équipe ont soutenu bon nombre de programmes et de projets opérationnels lancés par l’OMD. Ils ont hébergé les sys- page FRENCH Page by 09/02/2010 14:09 Karl Heinz a pris conscience très tôt de l’importance de la communication et du renseignement pour la lutte contre la fraude douanière et a proposé que le ZKA accueille le Bureau régional de liaison et de renseignement (BRLR) pour l’Europe occidentale. Ce Bureau sera toujours associé à son nom et au soutien qu’il a apporté à l’OMD. Sa clairvoyance, sa détermination et ses compétences mondialement reconnues dans le domaine de la lutte contre la fraude lui ont valu beaucoup d’amis Fusionner les données pour faire évoluer nos pratiques Page 1 UR NNÉES PO ER LES DO PRATIQUES S FUSIONN OLUER NO FAIRE ÉV D sur la TI C e n’est que la deuxième fois que l’OMD organise sa Conférence et Exposition annuelle sur la TI en Europe depuis la première édition, en 2002, à Bruxelles. Le volcan islandais a apporté inopinément une nouvelle dimension à l’événement et, même si les inscriptions en ont été affectées aux environs de la dernière semaine avant la conférence, les participants ont vécu une expérience formidable dans la capitale irlandaise du 28 au 30 avril et ceci grâce aux efforts de nombreuses personnes. L’OMD tient à adresser un très grand merci à la coorganisatrice de l’événement, Josephine Feehily, Directrice générale de l’Administration fiscale d’Irlande, qui, malgré son agenda très chargé, a été très présente tout au long de ces deux jours. 2010 de l'OM / Exposition nde Conférence Dublin • Irla il 2010 • 28-30 Avr Hosted By Corporate tèmes Balkan Info, Mar Info et Cargo Info et ont pris une part active à l’organisation d’un certain nombre d’opérations de lutte contre la drogue, par exemple Carmen I à IV, et plus tard, l’opération Roadrunner et des opérations ultérieures contre la drogue, la contrefaçon et les précurseurs, ainsi que d’autres mesures de lutte contre la fraude. Suite à ces opérations, l’OMD a développé différentes applications liées au Réseau douanier de lutte contre la fraude (CEN), pièces maîtresses de la coopération d’aujourd’hui en matière de douane et de répression des infractions. sor Event Spon 56 Beaucoup d’autres personnes se sont impliquées personnellement pour faire que cette édition 2010 remporte un succès hors pair. Ce fut le cas, par exemple, de toute l’équipe de « l’Office of Revenue Commissioners », qui a travaillé d’arrachepied, avec talent et une grande amabilité en soutenant l’équipe de l’OMD et les organisateurs officiels de la conférence. Il est à noter également la contribution de notre sponsor principal, Accenture, et de tous les autres sponsors et exposants, sans lesquels rien n’aurait été possible – l’OMD a placé l’année 2010 sous le thème du partenariat « Douane-Entreprises » et la Conférence Exposition sur la TI en est la preuve concrète. Il y a eu des moments mémorables, pendant les sessions et en dehors. Le premier soir, dans le magnifique hôtel particulier Mansion House du centre de Dublin, tout dans ce secteur, partout dans le monde, et ont permis à maintes reprises de souligner le rôle crucial de la douane dans la lutte contre toutes formes de criminalité liée aux douanes et accises. Grâce à Karl Heinz, l’OMD a bénéficié également de l’aide de nombreux experts hautement qualifiés pour conduire des opérations et évaluer les programmes de l’OMD. La légendaire réception de Nouvel An qu’il organisait pour la Journée internationale de la douane, le 26 janvier ou à une date approchante, était pour lui l’occasion de remettre personnellement les certificats de mérite de l’OMD à des fonctionnaires des douanes particulièrement dévoués. Ami de l’OMD, Karl Heinz restera dans les mémoires pour avoir longuement servi le ZKA et l’OMD et pour avoir contribué personnellement à l’amélioration de la lutte contre la fraude douanière dans le monde. Nous adressons à Karl Heinz et à sa famille nos meilleurs vœux pour l’avenir. En savoir + www.zoll.de le monde a été saisi par la pureté et la clarté cristalline des voix d’une troupe de chanteurs celtiques, moment évocateur et presque obsédant que toutes les personnes présentes ne sont pas prêtes d’oublier. Mais impossible de mentionner l’Irlande sans le mot « Guinness ». La soirée suivante s’est tenue dans l’un des endroits symboliques d’Irlande : l’entrepôt Guiness (Guinness Storehouse), il ne pouvait pas y avoir de meilleur endroit pour une soirée irlandaise traditionnelle : vues magnifiques sur la ville de Dublin, magnifiques danses et – bien sûr – la Guinness ! Côté officiel, depuis l’allocution d’ouverture prononcée par Conor Lenihan, Ministre irlandais des sciences, des technologies et de l’innovation, jusqu’aux discours de clôture de Josephine Feehily et de Sergio Mujica, Secrétaire général adjoint de l’OMD, cet événement a réuni tout un ensemble de personnalités de haut rang de la douane et du secteur privé. L’OMD accumule les succès avec sa Conférence Exposition sur la TI, et 2010 n’a pas fait exception. On a assisté à des présentations extrême- OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 ÉVÉNEMENTS Se pencher sur le passé pour mieux se tourner vers l’avenir L ors de sa dernière session au siège de l’OMD, le Comité technique de l’évaluation en douane a célébré le 30ème anniversaire de l’Accord GATT/OMC sur l’évaluation en douane. Cet événement a été l’occasion de faire le point sur le fonctionnement de l’Accord dans l’environnement commercial international actuel, compte tenu des changements majeurs intervenus ces 30 dernières années. En effet, l’Accord a été rédigé à une période où le commerce international n’en était qu’à ses débuts et donc très différent de ce que l’on connaît aujourd’hui, d’ailleurs entre temps, le volume des échanges mondiaux ment pertinentes sur le sujet complexe de l’évolution des pratiques grâce à la fusion des données, et les stands d’exposition ont permis à différents fournisseurs de présenter à un public très intéressé leur savoir-faire ainsi que des solutions de premier ordre. Enfin, il y avait la ville de Dublin en ellemême et l’Irlande en général. Toutes les personnes présentes garderont longtemps en mémoire la gentillesse, l’hospitalité et l’humour des gens qui donnent à ce pays toute sa richesse culturelle. Pour visionner la vidéo en ligne de cet évènement : www.wcoomd.org/event.htm En savoir + www.wcoomd.org OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 a augmenté de 525 %. Une telle croissance n’est pas sans poser des difficultés aux spécialistes de l’évaluation en douane d’aujourd’hui ; les chaînes logistiques et les structures multinationales sont devenues de plus en plus complexes et sophistiquées, et d’importantes sommes d’argent sont consacrées à la protection des droits de propriété intellectuelle et à d’autres domaines liés à l’importation de marchandises. Le Comité technique travaille donc d’arrache-pied sur toute une série de questions techniques délicates, par exemple : la nécessité ou non d’intégrer certains paiements de redevances dans la valeur en douane, l’importance du prix de transfert pour la valeur en douane, et la détermination des parties d’une chaîne logistique qui, pour les besoins de la valeur en douane, doivent être considérées comme acheteur et vendeur. Dans la plupart des pays en développement, la mise en œuvre et l’application de l’Accord de l’OMC sont souvent considérées comme l’un des principaux problèmes rencontrés par les administrations douanières. Le commerce informel transfrontalier a augmenté et s’est diversifié, il s’accompagne souvent de fausses factures et sous-évaluation. Ces questions ont été soulevées lors de la cérémonie anniversaire et sont actuellement examinées dans le cadre du « Dossier Recettes » de l’OMD, destiné à renforcer l’efficacité de la perception des recettes compte tenu de la crise financière mondiale et de la baisse des taux des droits de douane. Une série d’ateliers financés par le Fonds japonais CCF est organisée actuellement dans chacune des six régions de l’OMD. Les Membres de l’OMD sont encouragés à utiliser les outils et instruments existants et à profiter de l’opportunité qui leur est donnée d’identifier et de discuter des sujets sur lesquels ils apprécieraient être mieux conseillés. À l’heure actuelle, l’évaluation en douane, particulièrement dans le contexte de la fraude commerciale, est apparue comme le principal domaine nécessitant davantage d’assistance. Les intervenants et les participants aux discussions se sont penchés sur les enseignements des 30 dernières années ainsi que sur les perspectives et défis qui se profilent à l’horizon en matière d’évaluation en douane, et ont envisagé des solutions. Il est nécessaire de sensibiliser davantage les douanes sur l’activité commerciale pour qu’elles comprennent mieux les pratiques commerciales d’aujourd’hui et répondent aux besoins des entreprises. Il a été souligné également qu’il était capital d’établir de solides partenariats entre les administrations douanières. L’événement organisé à l’occasion du 30 ème anniversaire de l’Accord a resserré encore davantage les liens étroits existant depuis la création de l’OMC en 1995 entre les deux Organisations. Enfin, cette célébration a également été un moment de souvenir et de nostalgie : un musée temporaire sur l’Evaluation, regroupant objets, photos et documents, a permis à certaines personnalités du monde de l’évaluation en douane d’hier et d’aujourd’hui de retrouver d’anciens collègues et amis et de discuter du temps passé. En savoir + www.wcoomd.org 57 ÉVÉNEMENTS L’OMD s’engage à améliorer le classement tarifaire Séminaire en Afrique de l’Est et du Sud Au Timor-Leste Au Kenya Au Libéria A méliorer le travail de classement est une priorité de l’OMD inscrite dans son Plan stratégique qui recommande la mise en œuvre de meilleures pratiques dans ce domaine. Ces pratiques sont détaillées dans deux recommandations de l’OMD sur l'introduction de programmes de renseignements contraignants sur le classement des marchandises avant déclaration (18 juin 1996) et sur l'amélioration des travaux de classement et des infrastructures connexes (25 juin 1998). Depuis 1988, date de l’entrée en vigueur de la première version du SH, le Secrétariat de l’OMD a porté assistance à ses Membres dans leurs efforts de mise en œuvre du SH et d’amélioration du travail de classement. Début 2010, cinq séminaires SH au niveau régional et national ont été organisés avec le soutien de l’organisation. 58 Moderniser le travail de classement était le thème d’un séminaire organisé à Mombasa (Kenya) du 8 au 11 février. 27 agents des douanes représentant 20 administrations ont étudié comment organiser leurs infrastructures en matière de classement en appliquant les normes recommandées par l’OMD à leurs pratiques actuelles, en identifiant leurs forces et faiblesse communes, et en analysant les mesures à prendre afin de maintenir les méthodes de classification à jour. Le séminaire s’est aussi penché sur les problèmes de mise en œuvre d’un service de décisions tarifaires anticipées – une question prioritaire pour l’OMD. Séminaire en Afrique de l’Ouest et centrale Du 15 au 19 février, un séminaire régional sur le SH 2007 s’est tenu à Ouagadougou (Burkina Faso). 22 participants de 7 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale ont bénéficié d’une présentation sur le travail des Comités et Sous-comités du SH de l’OMD, sur les recommandations du Conseil de l’OMD et sur les amendements 2007 de la nomenclature. Ils se sont également familiarisés avec la base de données des marchandises de l’OMD, les publications du SH et les outils e-learning s’y rapportant. Atelier au Timor-Leste Renforcer les compétences des agents du Timor-Leste en matière de classement était l’objectif principal de l’atelier de renforcement des capacités en matière de SH de l’OMD qui s’est tenu à Dili du 8 au 12 février 2010. 25 participants ont ainsi développé leurs connaissances relatives aux mécanismes de classement, c'est-à-dire le processus étape par étape qui consiste à identifier tout d’abord la marchandise, puis les chapitres possibles (en utilisant la table des matières), puis les titres appropriés, suivi par les sections et notes de chapitres, et enfin classer la marchandises dans l’un des sous-titres à six chiffres. Diagnostic au Liberia Suite à une mission de diagnostic de l’OMD en 2009 au Libéria qui avait relevé le besoin d’assistance en matière de SH, un atelier sur l’application de la Convention et sur la structure type des travaux de classement tarifaire de l’OMD a été organisé en mars 2010. L’objectif était d’identifier les forces et lacunes dans l’organisation du travail de classement et de déterminer ainsi les besoins spécifiques d’assistance. Après une analyse de la situation, les participants ont défini les objectifs et développé un plan d’action de modernisation du travail de classement au Libéria. Séminaire pour l'Union douanière de la Biélorussie, du Kazakhstan et de la Fédération de Russie Du 17 au 18 février, la Biélorussie a accueilli un séminaire sur la gestion des défis posés par un tarif et une politique douanière communs et sur les problèmes de classification au sein de l’Union douanière nouvellement créée. Le séminaire a permis de clarifier certaines procédures et mécanismes de gestion de la classification SH à l’intérieur d’une union douanière, ainsi que d’apporter des informations pratiques concernant l’utilisation du SH au quotidien. Conclusion Ces différentes rencontres sont un pas en avant vers une amélioration de la situation sur le terrain. Les administrations douanières doivent prendre des mesures pratiques pour mettre en place les instruments de l’OMD en matière de travail de classement tarifaire et la dernière version du SH qui est adaptée aux types de marchandises faisant de nos jours l’objet d’échanges. La prochaine version du SH entrera en vigueur le 1er janvier 2012. L’OMD encourage les administrations douanières à commencer le processus de mise en œuvre du SH 2012 dans leur système tarifaire national ou nomenclatures statistiques. En savoir + [email protected] OMD Actualités – N o 62 – Juin 2010 Alexan UHF Passive Electronic Seal Solve smuggling issue & Accelerate Custom’s clearance Product Profile • Low cost ; High reliability • Design for superior performance sealed on container • No change to current container sealing process and no need of battery • For security consideration, disposable one-time device, and can’t be reused • RFID acts when sealed ; RFID no RF Specifications !"#$%#&'()"*&+# ,*+)-(.# /#01"() \#*3)\*&+#9 Physical Specifications 2#&+-6 21&+ /#34%0 561"21'<)='0> 78?@ A?8 B?7 C1D-)='0> E?7 E?7 E?7 C1D-)F#*D#3)G4-6)21'<)='0> @H?E 7B?E :?E I#4+6-)J)F#-)=+> 7H; EH A@ 1 1 K.#"*-4&+)-#0.#"*-%"# O@H M)-1)AH M P2OQORS5OTH7O2)J)/)J)5 /13#D)L1? /##-F)G4-6)U5KJQP5)7AA7@)64+6)F#'%"4-()F#*D)"#$%4"#0#&V,CH8MH:OH;HT M#"-4N4'*-41&)L1? function when bolt be cut off • Container travel speed: 0 to 80 km/h *Eseal’s bolt through closed hasp on container **Reader dependent (14m is based on 4W EIRP) PD#]*&),#'6?)U&'?) ,#D)^))_EETOBO877ABAH !*])^)_EETOBO877ABTA GGG?*D#]*&O-#'6?'10 ETH)/WX)-1):TH)/WX SQM)YD1Z*D)Y#&@)[)U5K)7EHHHOTM 7:@)Z4-F)G4-6),UV)'13# 21&+ /#34%0 561"78099 :0 ;0 TRADEWORLDMANAGER Portal® SINGLE WINDOW PORTAL FOR E-TRADE OPERATIONS A complete Customs Software compatible with the WCO Data Model which automates all customs procedures including Transit operations Full integration and real-time clearance of electronic trade documents from Government Regulatory Agencies, Revenue Authorities to Economic Operators as part of the backbone of a National Single Window UNIVERSALRISKMANAGEMENT MULTI-AGENCY RISK MANAGEMENT PLATFORM Provides risk assessment and management capabilities to any electronic document including Port or Airport Manifest, Customs declaration, regulatory certificates Risk engine built on auto-adaptive risk criteria mechanisms and Memory Based Reasoning GOVERNMENTEXECUTIVEVISION™ REAL-TIME MANAGEMENT INFORMATION TOOL On-line charts on revenue trends and cargo dwell time, performance of Customs offices and staff appraisal, compliance status of brokers and importers SMS or email alerts when sudden drop in revenue collection, high risk consignments or any user defined event, for Customs and Ministry of Finance executives Business Development Department Webb Fontaine Holding SA Rue de l’Est, 8 - 1207 Geneva, Switzerland +41 22 707 43 43 - [email protected]