Dow Chemical

Dow Chemical
Le cas
En 2005, l’entreprise Dow Chemical a reçu le Prix du jury (« Public Eye Jury Award ») dans la
catégorie « droits humains » pour l’énergie consacrée à tirer parti de toutes les lacunes possibles
lui permettant de fuir ses responsabilités dans la catastrophe de Bhopal (Inde), la pire
catastrophe chimique de l’histoire. En 1994, une explosion de gaz dans une usine de la société
Union Carbide, qui a été rachetée en 2001 par Dow Chemical, a tué sur le coup 8 000 personnes.
A ce jour, plus de 25 000 personnes sont décédées des suites de cette tragédie et plus de
120 000 souffrent de maladies chroniques liées à l’exposition prolongée à des substances
toxiques. En outre, durant les quinze années pendant lesquelles Union Carbide a exploité l’usine
de Bhopal, des milliers de tonnes de déchets ont été « éliminées » et des substances toxiques
ont ainsi contaminé les nappes phréatiques, ce qui a causé des cancers, des malformations
congénitales ainsi que de graves dommages aux organes. Dow Chemical ne cesse pourtant de
répéter qu’elle n’a rien à voir avec la catastrophe de Bhopal et qu’elle ne peut, d’un point de vue
juridique, être tenue responsable des conséquences de cette tragédie.
Ce qui s’est passé depuis
Aujourd’hui, l’entreprise Dow Chemical s’obstine à prétendre qu’elle n’a rien à voir avec la
catastrophe de Bhopal, bien qu’une procédure pour homicide par négligence ait été engagée
contre sa filiale Union Carbide. Dow Chemical a récemment été convoquée par le tribunal
régional de Bhopal afin d’expliquer pourquoi elle ne garantit pas que sa filiale Union Carbide
comparaisse devant la justice et prenne position sur les faits qui lui sont reprochés. L’entreprise
nie toute responsabilité concernant les dommages à long terme sur la santé et refuse
catégoriquement de prendre des mesures de décontamination, alors que la contamination
chimique continue de prendre de l’ampleur et fait chaque jour de nouvelles victimes. Dow
Chemical ne se contente pas d’ignorer les conséquences terribles de la catastrophe de Bophal,
elle a également fait surveiller des militants et a même porté plainte contre des survivants et
survivantes qui avaient protesté devant son siège en Inde.
Pourquoi attribuer le «Lifetime Award » à Dow Chemical ?
Incroyable, mais vrai: trente ans après la tragique explosion de gaz survenue dans l’usine
d’Union Carbide, à Bhopal, Dow Chemical continue de refuser cet héritage-poison. L’entreprise
nie toute responsabilité pour les activités de sa filiale et ne veut pas accorder réparation aux
victimes. Récemment, Dow Chemical a d’ailleurs une fois encore soutenu qu’il est peu probable
que la catastrophe de Bhopal ait des répercussions financières, opérationnelles ou d’image sur
l’entreprise. Elle a assuré qu’elle ferait tout son possible pour couper court aux efforts visant à
l’impliquer dans cette catastrophe. Comme si la tragédie de Bhopal ne suffisait pas, une autre
filiale de la société en Inde, Dow AgroSciences, a été placée pour cinq ans sur une liste noire par
le gouvernement indien pour des problèmes de corruption. En rachetant Union Carbide, Dow
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Chemical a hérité de ses biens patrimoniaux, mais aussi de ses obligations. Il est grand temps
que la société mère assume ses responsabilités.
Faits et chiffres
Nom
Siège principal
Secteur
Chiffre d’affaires en 2013
Bénéfice net en 2013
CEO
Nombre d’employés
The Dow Chemical Company
Midland, Etats-Unis
Chimie
57 milliards de dollars (US)
4,8 milliards de dollars (US)
Andrew N. Liveris
52 800
Citations
« C’est la politique de double standard d’Union Carbide qui est principalement à l’origine de la
catastrophe de 1984. Aujourd’hui, Dow Chemical applique la même politique, car elle accepte
les obligations d’Union Carbide aux Etats-Unis, mais pas celles liées à Bhopal. »
Safreen Khan, membre fondatrice de Children Against Dow-Carbide
« Alors que des êtres humains souffrent toujours de maladies graves ou meurent à cause de
l’usine d’Union Carbide à Bhopal, Dow Chemical, qui en est propriétaire, use de son pouvoir
politique et de ses avocats hors de prix pour échapper à ses obligations juridiques. »
Rachna Dhingra, militante et membre du groupe « information et action » de Bhopal
« Dow Chemical refuse de prendre des mesures de décontamination à Bhopal. Mais la
contamination cause des malformations congénitales terribles parmi les communautés, qui
n’ont pas d’autre choix que boire les eaux contaminées. »
Safreen Khan, membre fondatrice de Children Against Dow-Carbide
« Après avoir causé la pire catastrophe industrielle de l’histoire, Union Carbide tente désormais
d’échapper à la justice indienne. Dow Chemical l’aide à poursuivre ses activités en Inde, bien que
celles-ci soient contraires à la loi. »
Safreen Khan, membre fondatrice de Children Against Dow-Carbide.
Organisation dénonciatrice
International Campaign for Justice in Bhopal
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