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F190 P 00 00 REUSSITE - copie 30/03/07 11:45 Page 1 Deux hommes de Contact depuis 25 ans ! Plus qu’une réussite, c’est un rêve que vivent Didier Rigot et Jean Vandecasteele. En un quart de siècle, alors que le paysage radiophonique s’est radicalement transformé, une Didier Rigot, petite radio locale de proximité Président directeur général Jean Vandecasteele, est devenue l’une des stations Directeur général associé leader en France avec 600 000 auditeurs quotidiens. Success story d’un groupe connu des jeunes, mais pas assez des milieux économiques ! L ’histoire est à peine croyable, mais elle a résisté à un quart de siècle. A l’époque, en 1982, c’est la révolution sur les ondes. Le président François Mitterrand, à peine élu, libère les fréquences jusque là encadrées par l’Etat. Pour lui, les radios libres émergentes ne sont pas une simple mode, mais une lame de fond répondant à des aspirations profondes de la jeunesse. En ce début d’année 82 se crée une radio dans un quartier populaire de Tourcoing, “Radio Contact”, à l’initiative de deux jeunes âgés d’une vingtaine d’années, Jean Vandecasteele et Didier Rigot. A la limite, pourrait-on dire, rien d’extraordinaire pour l’époque. Des centaines, voire des milliers d’initiatives de ce type ont vu le jour, mais 25 ans plus tard, le “PAF” a pris plus d’un coup sur son pif et le paysage radiophonique n’a plus rien à voir avec le vent d’innovation de spontanéité de la bande FM d’alors. Aujourd’hui, quelques grands groupes internationaux commerciaux “encadrent” ou dominent les ondes, NRJ, RMC, RTL, Europe et bien sûr le groupe public Radio France. Pas étonnant, puisque -faut-il le rappeler- la radio est le média préféré des Français touchant 70% de la population avec une audience forte chez les jeunes. L’hertzien vit ses dernières années, avalé peu à peu par le tout numérique et les nouveaux médias. Pourtant Contact, comme le Petit Poucet, a résisté, grandi et s’est diversifié aujourd’hui pour devenir un groupe tout en restant indépendant. 30 L’après-midi dansant dans la cantine d’usine… Didier Rigot est vraiment à l’origine de Contact avant la naissance de la radio. A 16 ans, il n’aime pas l’école. Guy Degrenne au même âge FACE - AVRIL 2007 - N° 190 dessinait car il s’ennuyait en classe. Didier Rigot rêvait de musique et son esprit d’envolait vers d’autres horizons. Résultat, il se retrouve, sans diplôme en poche, standardiste chez Norpac. C’est à ce moment que l’extraordinaire d’aujourd’hui naît de l’ordinaire d’hier : “A cette époque, grâce à un homme, Robert Del Gado, mon destin s’est forgé et mon rêve finalement a commencé à se réaliser. En face de l’usine textile Alphonse Six à Tourcoing, dans le réfectoire où des générations d’ouvriers avaient avalé leur gamelle, hommes et femmes séparés dans des locaux distincts, Robert Del Gado m’a donné ma chance comme animateur d’aprèsmidi dansants…” Le “Droit au Soleil” était une association, qui, comme beaucoup d’autres autour de la frontière franco-belge, organisait des après-midi dansants sans autre prétention que d’apporter un peu de bonheur par la musique. Avec son copain JeanPhilippe Vandercamer, pour se préparer à ces récréations dansantes, ce sont des soirées à bidouiller des sonos, et le jour travailler comme technicien TV- Hi FI- Radio. Tout un programme pour des ados roubaisiens et tourquennois. Mais l’avenir n’était pas aussi tracé qu’une ligne de TGV ! Avec un autre copain Christian Kasteloot l’idée surgit : “Si l’on créait une radio locale qu’on appellerait Radio Contact ?”. Le projet est né : “C’était la première génération de la radio, faite de bouts de ficelle et de dominos pour tenir les fils et sans réel cadre législatif et haute autorité. Nous étions tous bénévoles jusqu’à 106 !- pour tenir l’antenne dont l’audience restait confidentielle. Pour faire vivre la station qui n’avait pas de régie publicitaire, nous avions créé des “Contact Center” chez les commerçants du coin. Ils vendaient nos casquettes, nous citions leur nom à l’antenne… C’est aussi l’époque où Jean Vandecasteele nous a rejoints”. Les camarades du début décrochent : service militaire ou boulot oblige ! Une deuxième étape va commencer, avec la libéralisation de la pub sur les ondes. Cette perspective intéresse l’afficheur Dauphin, soucieux de créer une régie radio en France avec des stations locales indépendantes. Radio Contact obtient 5 000 euros par an d’avances sur recette. C’est le vrai départ de la société qui va se professionnaliser. Sauvé par manque d’argent ! “Paradoxalement, ce qui nous a sauvés, c’est le manque d’argent … Nous avions repris des fréquences à Valenciennes, Amiens, SaintQuentin. C’était compliqué et cher d’obtenir des faisceaux hertziens. Nous n’avions pas les moyens d’investir dans les nouvelles technologies quand NRJ a proposé de nous racheter pour 15 millions de francs ! Nous avons accepté ce pont d’or après des années de persévérance et de galère… mais plus avec la tête qu’avec le cœur. Heureusement, la haute autorité de l’audiovisuel de l’époque a retoqué le projet NJR, ce qui nous a obligés à nous remettre en cause d’où l’idée de créer une radio de niche, thématique de « dance music”. Lors d’un voyage de Didier Rigot chez Vibration à Orléans, il fait la connaissance de Jérôme Delaveau, le directeur des programmes. Ensemble, ils créent donc le premier format musical thématique en France (100% Technodance Music). Le changement de format d’antenne et de marque, puisque la radio devient “Contact FM” sont salutaires. Peu à peu, Contact étend sa toile grâce au satellite qui permet d’envoyer à des émetteurs locaux des émissions préparées à Tourcoing. D’où le rachat des fréquences de “Radio Quinquin” (à Douai) en 1997, d’Opalis FM (Côte d’Opale), la création de “Contact 2” en Belgique qui deviendra en 2002 “Z1One” en 2002, année de la reprise de “Fugue FM” (en Picardie) et consécration suprême l’arrivée en Ile-de-France, en association avec Patrick Chêne, avec la reprise de Sport O FM en 2005. “Un projet cher, près de 3M€ et compliqué car au fil des mois des divergences de stratégie et de contenu sont apparues avec notre associé. Nous lui avons racheté ses parts avec l’aide d’investisseurs privés de la métropole lilloise pour en faire “Sport MX” avec un format DJ électronique, calquée sur les styles de vie des jeunes sportifs urbains”. Le Groupe contact comprend des radios, les NTIC et le secteur “business”. PHOTOS : FACE/Alain BENARD La réussite, une stratégie Entre temps, au regard de l’évolution des fréquences et aussi de la diversification des activités, est créé le Groupe Contact dont le holding est détenu à 50/50 par les deux associés Didier Rigot et Jean Vandecasteele. L’oublié du Pôle Image de Tourcoing ! La radio numérique avec ses nouvelles normes, la bande III, la dématérialisation des supports avec l’électronique portable, l’individualisation des médias et des outils informatiques font que la radio, tant pour ses programmes que la publicité, va vivre de nouvelles révolutions. “Il faut désormais adapter les produits à l’individualisation des médias et s’adapter en fonction du besoin du consommateur. Nous devons également détenir les droits des contenus, de la technologie et des marques pour apporter de la valeur et travailler le marketing. Par exemple, en plus de la musique, il est nécessaire de packager les offres : sonnerie de téléphone, logos, places de concert, téléchargements et d’utiliser les sites internet pour les communautés. Enfin, à l’horizon 2008, nous aurons Contact TV sur le câble. La boucle sera bouclée pour proposer des kits aux consommateurs et une offre globale aux annonceurs”. Le Groupe Contact est désormais structuré par métier s’adaptant à cette stratégie : les radios dont le cœur de cible va de 17 à 39 ans (avec les marques Contact, ZI One et Sport FM) ; l’édition et la production musicale, via la société 3e Media (quatre labels : Contact, 250 bis Records et Loud Beats, Bass Street) ; les NTIC avec la société DIGIMAC (solutions radio, vidéos TV pour les radios, TV ou des solutions d’ambiance sons ou images, par exemple, dans les métros de Lille et de Montréal ou les complexes cinématographiques Kinepolis), et le secteur “business” qui couvre tous les accords commerciaux, publicitaires, achats d’espaces, réalisation de prestations commerciales, spots etc, notamment en association avec le groupe Lagardère Activ Pub. 25 ans plus tard, la morale de cette belle histoire est intacte à en croire Didier Rigot, qui l’emprunte à Philippe Chatel, le “papa” d’Emilie Jolie : “Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve...”. Mais un regret cependant : nul n’est prophète dans son pays. Le Pôle Image créé à quelques centaines de mètres sur la Zone de l’Union l’a totalement oubliée dans sa démarche. “Nous n’avons pas assez communiqué sur nous”, avoue humblement Didier Rigot. La discrétion n’était-elle pas la force et la faiblesse des gens du Nord ? Philippe HOCHART G Fiche signalétique G GROUPE CONTACT Nom commercial : Contact Groupe, créé en 2001 est issu de Radio Contact puis Contact FM créée 1982 à Tourcoing. Président-directeur général : Didier Rigot (et fondateur), directeur général Jean Vandecasteele, tous deux associés 50/50. Chiffres d’affaires : 50 millions d’euros, 128 collaborateurs. En voiture ou sur la radio : Beauvais : 88.3 (Fugue, Programme Contact) ; Saint-Just en Chaussée : 93.8 (Fugue, Programme Contact) ; Creil / Senlis / Chantilly : 90.1 (Fugue, Programme Contact) ; Compiègne : 100.0 (Fugue, Programme Contact) ; Noyon : 88.9 (Fugue, Programme Contact) ; Laon : 95.6 ; Saint-Quentin : 97.5 ; Péronne : 106.5 ;Amiens : 94.2,Abbeville : 91.2, Hesdin : 104.4, Le Touquet : 87.9 ; Boulogne-sur-Mer : 90.4 ;Arras : 93.8, Saint-Omer : 93.8 ; Lens/Béthune : 88.0, Douai : 90.7 (Radio Quinquin Programme Contact) ;Valenciennes : 100.8 ; Lille : 91.4 ; Paris 99,9 Sport MIX ; Z1 One 107.4 (la radio “bobo” du Grand Lille et de la communauté francophone belge, qui émet de Mouscron) - Sur le net : www.contactmusic.fr - Le blog : http://www.contactmusic.fr/Radio/redaccontact.php5 - Slogans : De la station Contact Music : “Enjoy Dance Music” ; Anciens slogans : “Le I rythme d'abord ; Le rythme d'avance” FACE - AVRIL 2007 - N° 190 31