Biographies des artistes minimalistes

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Biographies des artistes minimalistes
Biographies des artistes minimalistes
Musée Guggenheim Bilbao
Carl Andre (1935 - , Quincy, Massachusetts, États-Unis, 1935)
Carl Andre est né le 16 septembre 1935 à Quincy, Massachusetts (États-Unis). De 1951 à 1953, il fait des
études d'art à la Phillips Academy de Andover sous la direction de Patrick Morgan. Après un bref séjour
au Kenyon College de Gambier (Ohio), Andre travaille au Boston Gear Works, où il réunit suffisamment
d'argent pour voyager en Angleterre et en France en 1954. L'année suivante, il entre dans le Service
d'Intelligence de l'armée des États-Unis, en Caroline du Nord. En 1957, il s'établit à New York et travaille
comme éditeur adjoint pour une maison d'éditions. Peu après, il commence à réaliser des sculptures en
bois, influencé par Constantin Brancusi et les peintures noires de son ami Frank Stella.
Il fut l'un des leaders du mouvement minimaliste, qui occupa la première moitié des années 1960. En plus
de la sculpture, Andre commence à écrire des poèmes dans la tradition de la Poésie Concrète, dans
laquelle les mots sont répartis sur la feuille comme s'il s'agissait de dessins. Entre 1960 et 1964, il est
contrôleur et serre-frein à la Pennsylvania Railroad dans le New Jersey. Andre réalise sa première exposition
individuelle en 1965 à la Tibor de Nagy Gallery de New York. Dans les années 1970, l'artiste prépare de
nombreuses installations grand format telles que Blocks and Stones pour le Portland Center for the Visual
Arts de l'état d'Oregon en 1973 et réalise un grand nombre d'œuvres pour des espaces extérieurs comme
Stone Field Sculpture à Hartford, en 1977. Depuis, son œuvre reste centrée sur la spécificité matérielle et
spatiale.
Parmi les multiples rétrospectives de son œuvre, on remarque celles du Solomon R. Guggenheim Museum
de New York, en 1970, du Laguna Gloria Art Museum d'Austin (Texas), en 1978, du Stedelijk Van
Abbemuseum d'Eindhoven en 1987, du Museum of Modern Art d'Oxford en 1996 et celle du Musée
Cantini de Marseille en 1997. Andre réside actuellement à New York.
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Robert Mangold (North Tonawanda, New York, États-Unis, 1937)
Robert Mangold est né le 12 octobre 1937 et a passé toute sa jeunesse à Buffalo, New York. En 1956, il
entre dans le département d'illustration du Cleveland Institute of Art. En un an, il est muté au département
des beaux arts du centre pour y apprendre la peinture, la sculpture et le dessin. En 1957, tout en poursuivant
ses études dans cet institut, Mangold se rend à Pittsburgh pour visiter la biennale Carnegie International,
où il découvre l'œuvre de multiples peintres de l'expressionnisme abstrait, comme Willem de Kooning,
Adolph Gottlieb, Franz Kline et Jackson Pollock. La même année, il assiste à une importante exposition
de peintures de Clyfford Still à la Albright-Knox Art Gallery de Buffalo. Plus tard, la peinture de Mangold
reflèterait son intérêt pour l'expressionnisme abstrait et pour l'œuvre d'Alberto Burri et d'Antoni Tàpies.
Mangold s'éloigne de son intérêt initial pour le naturalisme et commence à peindre des œuvres abstraites
à grande échelle. Au terme de ses études, en 1959, il obtient une bourse pour étudier à la Yale Norfolk
Summer School of Music and Art de Norfolk (Connecticut, États-Unis) et en automne 1960, il s'inscrit
au programme de troisième cycle de la School of Art and Architecture de l'Université de Yale. Là il
expérimente avec une multitude de langages stylistiques. Parmi ses compagnons de classe se trouvent
Nancy Graves, Brice Marden et Richard Serra. En 1961, il se marie avec sa compagne d'études Sylvia
Plimack et s'installent tous deux à New York une fois son master achevé, en 1962. Il commence à travailler
comme gardien au Musée d'Art Moderne et, quelques mois plus tard, obtient un poste d'assistant à la
bibliothèque du Musée. Il a alors l'occasion d'y rencontrer quelques artistes comme Robert Ryman et
Sol LeWitt, qui travaillent aussi comme gardiens dans le musée.
En 1964, Mangold avait d'ores et déjà adopté son style minimaliste caractéristique. Sa première exposition
individuelle, intitulée Walls and Areas, eut lieu à la Fischbach Gallery en 1965 et consistait en de grandes
peintures sur masonite et bois contreplaqué. Dans certaines de ses œuvres, il utilisait beaucoup de peinture
pour donner l'impression qu'elles faisaient partie du mur, et dans d'autres, il pulvérisait la peinture pour
obtenir des effets plus légers. De 1964 à 1973, Mangold s'associa aux galeries Thibaut et Fischbach de
New York et son œuvre fut exposée dans de nombreuses galeries européennes. En 1965-66, le Jewish
Museum (musée juif) de New York réalise la première grande exposition de peinture minimaliste, avec
certains travaux de Mangold. Au milieu des années 1960, Mangold commence à donner des cours dans
le département des beaux arts de la School of Visual Arts de New York. Sa seconde grande exposition
individuelle est organisée à la Fischbach Gallery en 1967 et présente ses expériences avec des fragments
de cercles en carton et masonite.
En 1968, Mangold commence à remplacer la peinture à l'huile par l'acrylique mais au lieu de la pulveriser,
il l'étale sur les surfaces en masonite ou en bois contreplaqué. Cette même année, il cesse d'utiliser ces
supports plus industriels pour passer à la toile. En 1969, il obtient une bourse de la John Simon Guggenheim
Memorial Foundation grâce à laquelle lui et Plimack peuvent se faire construire une maison à Catskills.
Ils y vivront jusqu'au milieu des années 1970 puis déménageront à Washingtonville, New York, où ils
résident encore aujourd'hui. En 1970, Mangold commence à travailler avec des toiles de formes différentes
et tout au long de la même année, il commence à étaler la peinture sur la toile au pinceau au lieu d'utiliser
un spray. Il s'associe à la John Weber Gallery en 1972, à la Paula Cooper Gallery en 1984 et à la Pace
Gallery en 1991. D'importantes expositions de son œuvre ont été réalisées au Salomon R. Guggenheim
Museum de New York en 1971, au Museum of Contemporary Art de San Diego en 1974 et au Stedelijk
Museum d'Amsterdam en 1982.
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Agnes Martin (Macklin, Saskatchewan, Canada, 1912-Taos, Nouveau Mexique,
États-Unis, 2004
Agnes Martin est née le 22 mars 1912 à Macklin, Saskatchewan (Canada) et a grandi à Vancouver,
Colombie-Britannique. Elle arrive aux États-Unis en 1932 et vit à Washington et dans l'Oregon jusqu'en
1940. Elle étudie au Western Washington State College de Bellingham, à l'Université du Nouveau Mexique
à Albuquerque et obtient sa licence et un master au Teachers College de l'Université de Columbia (New
York). Elle donne des cours dans des écoles publiques de Washington, Delaware et Nouveau Mexique
à la fin des années 1930 et dans les années 1940; à l'Université du Nouveau Mexique à la fin des années
1940 et à l'Eastern Oregon College (La Grande) en 1952-1953. Elle obtient la nationalité américaine en
1950.
Martin a vécu et donné des cours de façon périodique à New York dans les années 1940 et début des
années 1950. En 1957, elle s'installe à Coenties Slip, dans le bas Manhattan, où elle a pour voisins et amis
Robert Indiana, Ellsworth Kelly et Jack Youngerman. En 1958, elle célèbre sa première exposition individuelle
à la Section Eleven de la Betty Parsons Gallery, à New York. À la fin des années 1950, Martin remplace
ses aquerelles de paysages figuratives, ses huiles surréalistes et ses sculptures tridimensionnelles par des
abstractions très simplifiées. Ces œuvres de maturité, qui se caractérisent par des formes carrées, des
grilles ou des lignes dessinées sur une toile et par des couleurs monochromatiques aux subtiles variations
de tonalité, ont influencé les jeunes artistes.
Lorsqu'en 1967, Martin quitte New York pour s'installer à Cuba, Nouveau Mexique, elle cesse de peindre
pendant plusieurs années. Elle produira pourtant une série de nouvelles peintures en 1974 et a exposé
régulièrement depuis 1975. Dans certaines de ses œuvres, Martin a remplacé les tonalités neutres par des
couleurs plus vives. En 1973, l'Institut d'Art Contemporain de l'Université de Pennsylvanie (Philadelphie)
a organisé une exposition sur son œuvre de 1957 à 1967, également présentée au Pasadena Art Museum.
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Robert Ryman (Nashville, Tennessee, États-Unis, 1930)
Robert Ryman naît le 30 mai 1930 à Nashville. En 1948, il entre au Tennessee Polytechnic Institute mais
opte l'année suivante pour le George Peabody College for Teachers de Nashville, où il fait des études
de musique. En 1950, Ryman s'engage dans le corps de réserve de l'armée américaine et est destiné à
une unité de réserve durant la guerre de Corée. En 1952, il s'installe à New York, où il étudie avec le
pianiste de jazz, Lenny Tristano. Après divers emplois hétéroclites pour gagner sa vie, Ryman obtient
un poste de gardien au Museum of Modern Art de New York en juin 1953, année où il produit ses
premières peintures.
En 1955, Ryman commence à peindre l'œuvre qu'il considérera comme son premier travail professionnel,
un tableau fondamentalement monochromatique intitulé Peinture orange (Orange Painting). Son travail
est exposé pour la première fois lors d'une exposition d'œuvres d'employés du Museum of Modern Art
de New York, en 1958. Plus tard la même année, l'artiste est inclus dans une exposition collective de la
Brata Gallery de New York. À la fin des années 1950, Ryman se lie d'amitié avec les artistes Dan Flavin
et Michael Venezia, qui travaillaient eux aussi au Museum of Modern Art. En 1961, l'artiste se marie avec
l'historienne d'art Lucy Lippard mais son mariage se termine par un divorce. Plus tard, il se remarie avec
Merrill Wagner. En 1961, il commence aussi à peindre à temps complet. Au début des années 1960,
Ryman passa beaucoup de temps avec d'autres artistes dont les ateliers se trouvaient dans le Bowery.
Parmi eux on remarque Tom Doyle, Eva Hesse, Sol LeWitt et Sylvia et Robert Mangold. À cette époque,
Ryman commence à réaliser ses premières peintures sur métal (polymère de vinyle sur aluminium), un
support qu'il utiliserait à maintes reprises. En 1966, l'œuvre de Ryman est incluse dans l'exposition Systemic
Painting organisée par le Solomon R. Guggenheim Museum de New York aux côtés d'œuvres de 28
autres artistes, dont Ellsworth Kelly, Jackson Pollock et Frank Stella. La première exposition individuelle
de l'artiste est organisée à la Paul Bianchini Gallery de New York en 1967. Deux ans plus tard, Ryman
est inclus dans When Attitudes Become Form (Quand les attitudes deviennent forme), une exposition
d'œuvres d'artistes minimalistes et conceptuels organisée par le Kunsthalle Bern. Tout au long de sa
trajectoire, Ryman a isolé les principaux composants de la peinture et joué avec leurs variations.
En 1972, le Solomon R. Guggenheim Museum expose 38 œuvres de Ryman correspondant à la période
1965-1972. C'est la première exposition individuelle de l'artiste organisée dans un musée new-yorkais. Le
même été, Ryman est inclus dans la Documenta de Kassel. En 1973, il reçoit une bourse de la John Simon
Guggenheim Memorial Foundation et l'année suivante, une rétrospective de son œuvre est organisée
au Stedelijk Museum d'Amsterdam. D'autres rétrospectives sont réalisées à la Whitechapel Art Gallery
de Londres en 1977 et à InK, Halle für Internationale neue Kunst de Zurich, en 1980. Celle-ci voyage aussi
dans différentes villes d'Europe. En 1983, la Hallen für neue Kunst de Schaffhausen installe une exposition
permanente d'œuvres de Ryman. En 1991, ses œuvres de 1958 à 1981 sont exposées à l'Espace d'Art
Contemporain de Paris. En 1993 et 1994, une exposition itinérante de l'œuvre de Ryman visite la Tate
Gallery de Londres, le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía de Madrid, le Museum of Modern
Art de New York, le San Francisco Museum of Modern Art et le Walker Art Center de Minneapolis. En
1994, Ryman est élu membre de l'Académie Américaine des Arts et des Lettres de New York. L'artiste
vit actuellement à New York.
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Richard Serra (San Francisco, États-Unis, 1939)
Richard Serra naît le 2 novembre 1939 à San Francisco. Tout en travaillant dans des aciéries pour gagner
sa vie, Serra étudie à l'Université de Californie, à Berkeley et Santa Barbara, de 1957 à 1961 et obtient
sa licence en littérature anglaise. Par la suite, de 1961 à 1964, il étudie à l'Université de Yale, où il obtient
une licence et un master en beaux arts. Serra s'est formé comme peintre à Yale, où il travailla avec Josef
Albers sur son livre The interaction of Color (1963). Au début des années 1960, il fait la connaissance de
Philip Guston, Robert Rauschenberg, Ad Reinhardt et Frank Stella. En 1964 et 1965, Serra voyage à Paris
grâce à une bourse de l'Université de Yale, et une fois dans la capitale française, visite la reconstruction
de l'atelier de Constantin Brancusi au Musée National d'Art Moderne. Il passe une grande partie de
l'année suivante à Florence grâce a une bourse Fulbright et voyage dans le sud de l'Europe et le nord
de l'Afrique. La première exposition individuelle du jeune artiste a lieu à la Galleria La Salita de Rome,
en 1966. Plus tard la même année, il s'installe à New York où il côtoie un cercle d'amis dans lequel on
retrouve Carl Andre, Walter De Maria, Eva Hesse, Sol LeWitt et Robert Smithson.
En 1966, Serra réalise ses premières sculptures avec des matériaux non conventionnels comme la fibre
de verre et le caoutchouc. De 1968 à 1970, il réalise une série de pièces, Éclaboussure (Splash), dans
lesquelles il projette ou applique du plomb en fusion aux angles des murs. La première exposition
individuelle de Serra aux États-Unis a lieu au Leo Castelli Warehouse de New York. En 1969, il travaille
déjà sur la construction de ses Étais (Props), dont les parties ne sont pas soudées ou unies mais seulement
en équilibre par le seul effet de la gravité et du poids. La même année, Serra est inclus dans l'exposition
Nine Young Artists: Theodoron Awards, du Solomon R. Guggenheim Museum de New York. En 1968, il
tourne le premier de sa longue liste de court métrages et au début des années 1970, il s'initie à la vidéo.
Le Pasadena Art Museum organise en 1970 une exposition sur l'œuvre de Serra et la même année, l'artiste
reçoit une bourse de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation. En 1970 aussi, il aide Smithson
à réaliser la Spiral Jetty du Grand Lac Salé, dans l'Utah. Néanmoins, Serra, plus attiré par le paysage
urbain que par les vastes espaces de la nature américaine, installe en 1970 une œuvre dans une rue sans
issue du Bronx. Il reçoit la Médaille Skowhegan de Sculpture en 1975 et voyage en Espagne en 1982 pour
étudier l'architecture mozarabe.
Des expositions individuelles de Serra ont été organisées au Kunsthalle Tübingen en Allemagne en 1978,
au Musée National d'Art Moderne de Paris en 1984, au Museum Haus Lange de Krefeld (Allemagne)
en 1985 et au Museum of Modern Art de New York en 1986. Dans les années 1990, l'œuvre de Serra
continue de jouir d'une grande réputation : une rétrospective de ses dessins est organisée au
Bonnefantenmuseum de Maastricht, il obtient le prix Wilhelm Lehmbruck de sculpture à Duisburg en
1991 et l'année suivante, une rétrospective est également organisée au Museo Nacional Centro de Arte
Reina Sofia de Madrid. En 1993, Serra est élu membre de l'Académie Américaine des Arts et des Sciences.
En 1994, il reçoit le Praemium Imperiale de la Japan Art Association et est investi Docteur Honoris Causa
des Beaux Arts par le California College of Arts and Crafts d'Oakland. Serra continue d'exposer en
solitaire et avec d'autres artistes à la Leo Castelli Gallery et à la Gagosian Gallery de New York Il continue
aussi de réaliser de grandes structures en acier destinées à différents emplacements des États-Unis et
d'Europe. En 1997-1998, ses Torqued Ellipses (1997) ont été exposées dans le Dia Center for the Arts de
New York. Serra et sa femme, Clara Weyergraf-Serra, résident dans la banlieue de New York et en
Nouvelle-Écosse.
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