Pour le document en format PDF
Transcription
Pour le document en format PDF
8 septembre 2008 Centre d'Information sur les Renseignements et le Terrorisme au Centre d'Etudes Spéciales (CES) Communication et terrorisme : la chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah a commencé à émettre via un satellite indonésien, après avoir été retirée d'un satellite thaïlandais. Le satellite indonésien couvre l'Asie orientale, la Chine et l'Australie. L'Indonésie étant un pays musulman, cela complique le combat de la communauté internationale contre l'incitation à la haine retransmise de façon permanente par le Hezbollah. Zone de diffusion du satellite de télécommunications indonésien PALAPA-C2 (satjournal.tcom.ohiou.edu) 2 A Appeerrççuu ggéénnéérraall 1. Il y a environ deux mois, la chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah a commencé à émettre via un satellite de télécommunications indonésien appelé PALAPA-C2. La zone de diffusion du satellite inclut, entre autres, la Chine, l'Asie orientale et l'Australie. 2. Un journal local de Perth en Australie a publié un article (21 août 2008) déclarant que les programmes d'Al-Manar peuvent être reçus à travers l'Australie. Selon l'article, la chaîne diffuse des émissions et des documentaires incitant à la haine envers Israël et l'Occident. La chaîne diffuse également des spectacles d'enfants et des spectacles musicaux, et appelle les téléspectateurs à faire des dons au Hezbollah. L'article affirme également que le ministre australien des Télécommunications examine l'aspect légal des émissions de la chaîne, afin de décider si elles contredisent ou non la loi australienne selon laquelle toute chaîne incitant les téléspectateurs à rejoindre ou à soutenir une organisation terroriste doit être interdite. 3. Le porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis en Indonésie a déclaré que le gouvernement américain était préoccupé par l'utilisation au profit d’Al-Manar du satellite indonésien, les Etats-Unis ayant déclaré Al-Manar "entité terroriste" en Décembre 2004. Le ministre indonésien des Télécommunications et de l'Information Mohammad Nuh a déclaré que les programmes étaient "purement commerciaux" et que les Etats-Unis n'avaient aucun droit de se mêler des affaires de la compagnie. Il a également ajouté que des chaînes comme la BBC recourent elles aussi à des satellites. 4. PALAPA-C2 est un satellite indonésien de télécommunications de troisième génération lancé en 1996. Appartenant à Indonesia Telkom, il est exploité par le groupe SATELINDO de Jakarta. La plupart des actions d'Indonesia Telkom sont détenues par le gouvernement indonésien, qui a le droit d'appliquer son veto aux décisions stratégiques de cette entreprise. Le satellite est adapté au climat pluvieux d'Indonésie et des environs, afin de pouvoir émettre quasiment sans interruption. Il fournit des transmissions vidéo, des services de téléphonie cellulaire et l'accès à Internet.1 1 Les sites Internet des organisations terroristes palestiniennes, comme ceux du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien, recourent eux aussi aux services de fournisseurs d'accès à Internet indonésiens, suite à la décision de certaines sociétés occidentales de ne plus assurer ces services. 3 Le logo du groupe SATELINDO qui exploite le satellite PALAPA-C2 Base terrestre du satellite de la compagnie SATELINDO R Rééssuum méé eett ccoonncclluussiioonn 5. L'empressement de l'Indonésie à permettre la diffusion d'Al-Manar via un satellite de télécommunications indonésien porte atteinte à la lutte internationale contre les programmes d'incitation à la haine d'Al-Manar. Impliquant les Etats-Unis et plusieurs pays européens, cette lutte a déjà remporté un succès partiel, réduisant la portée de la diffusion d'Al-Manar dans le monde entier. Par exemple, en Août 2005, l'activité d'Asiasat, un satellite de télécommunications qui diffusait la chaîne de télévision du Hezbollah dans les pays asiatiques, a pris fin. De plus, des limitations ont été imposées aux programmes de la chaîne aux Etats-Unis, en Europe et en Amérique du Sud.2 2 Le Centre d'Information sur les Renseignements et le Terrorisme suit ce processus depuis le début. Ainsi, voir notre article du 11 juillet 2005 intitulé : "Nouvelles restrictions à la diffusion des programmes d’Al-Manar : Le gouvernement espagnol interdit la diffusion des programmes de la chaîne du Hezbollah en Amérique latine via son opérateur Hispasat," à l'adresse http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia/English/Marketing%20Terrorism/PDF_FRE/JULY12_05.PDF 4 6. En Janvier 2008, la chaîne Al-Manar a commencé à émettre via Thaisat, un satellite de télécommunications exploité par une société thaïlandaise et couvrant l'Asie du Sud-Est. Le correspondant au Moyen-Orient d'une agence de presse américaine est entré en contact avec la direction de cette société, après que l'affaire a été révélée dans un article du Centre d'Information sur les Renseignements et le Terrorisme. Suite à cette divulgation, Thaicom a officiellement annoncé qu'il retirait Al-Manar de sa grille de programmation dès le 11 janvier 2008.3 7. Le Hezbollah s'est donc remis du contrecoup thaïlandais (et ailleurs) en diffusant Al-Manar par l’intermédiaire du satellite de télécommunications indonésien. Cette mesure devrait permettre au Hezbollah (et à l'Iran, qui le parraine) d'accroître significativement la diffusion des programmes d'incitation à la haine anti-israélienne d'Al-Manar, particulièrement parmi les audiences-cibles musulmanes dans l'Asie du Sud-Est, en Chine et en Australie. 3 Voir notre article du 10 janvier 2008 : “La chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah a commencé à émettre via le satellite de télécommunications THAICOM,” à l'adresse http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia/fr_n/pdf/thaicom_f.pdf; et l'article du 15 janvier 2008 “Le satellite thaïlandais de télécommunications Thaicom a interrompu la diffusion des programmes d'Al-Manar peu de temps après avoir commencé à retransmettre la chaîne,” à l'adresse http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia/fr_n/pdf/thaicom_fu_f.pdf.