Kung Fu Panda 2 - Net Events Media

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Kung Fu Panda 2 - Net Events Media
///////////// Sommaire /////////////
Cinéma
Musique
Get Low
X-Men: First Class
The Hangover 2
The Lincoln Lawyer
Le Complexe du Castor
La Conquête
The Tree of Life
Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence
Skellig : The Owl Man
Le dilemme
Le Gamin au Vélo
Priest
Happythankyoumoreplease
Puzzle
Norwegian Wood
Pina
James Blake
He Who Saw The Deep label
Absolute Dissident
O
Senior
Interpol
Barking
History of Modern
Strange weather, Isn't It?
Who We Touch
Mines
20TEN
The Runaway
Blood Like Lemonade
The Boxer
Where Did The Night Fall
Wait For Me Remixes
Compass
The Way of the Animals Powers
Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons
DVD
Bulletproof Gangster
Antares
The Housemaid
Carcasses
El Mal Ajeno
Poupoupidou
Rabia
Nostalgie de la lumière
Tournée
Somewhere
Quartier Lointain
Chatroom
Four Lions
Oncle Boonmee qui se souvient de ses vies anterieures
Armadillo
Kill Me Please
Blu-Rays
The Tourist
About a Boy / The Doors
Toy Story 3
My Soul to Take
Sherlock Saison 1
La Princesse de Montpensier
Fair Game
Date limite
Skyline
El Mariachi / Desperado / Desperado 2: Il était une
fois au Mexique
Ray
Hors d'Atteinte
The Breakfast Club
Machete
Harry Potter et les reliques de la mort partie I
Classiques Disney: Bambi, Fantasia, Alice au pays des
merveilles
Dossiers
Immortals 3D
3 films op 11 jaar tijd... Tarsem Singh neemt er zijn tijd voor!
Zijn logica is alleszins geen verrassing voor wie de gelegenheid
had om zijn flamboyante filmvisioenen te zien, heuse lessen in
kadrering, kunstgeschiedenis, dromerige verhalen.
'Le gamin au vélo'
Twee keer hebben ze het festival van Cannes gewonnen en
met hun nieuwe film 'Le gamin au vélo' maken ze opnieuw deel
uit van de competitie.
Kung Fu Panda 2
Ok, de kerels van Pixar zijn
levende goden, die bijna
uitlsuitend meesterwerken
afleveren...
Interview : Michelle Rodriguez
Stoere tante Michelle
Rodriguez over
scifiblockbuster 'World
Invasion: Battle Los Angeles'.
///////////// Cinéma /////////////
Get Low
Cela paraitra étrange mais 'Get Low' se base sur des faits réels. Il était une fois dans les années '30, dans une petite ville
du Tennessee, un vieil homme étrange reclus depuis longtemps qui organisa ses funérailles de son vivant. Et il invita ceux
qui voulaient le rencontrer. Au final plus de 10.000 hommes s'y rendirent.
'Get Low' comble ce point de départ avec un traumatisme passé et un secret que porte depuis déjà 40 ans le personnage
excentrique. Seule sa muse fidèle est au courant. Nous recevons au début du film un petit indice (une maison qui brûle de
laquelle s'échappe et s'encourt un homme) mais pour le reste le protagoniste Felix Bush reste longtemps un mystère.
'Get Low' ne peut pas se targuer d'une réalisation inventive ou d'une structure inhabituelle. C'est du cinéma à la lettre, ce
qui en soi n'est pas un inconvénient. Ce style traditionnel offre le temps de profiter de l'atmosphère typique de l'Amérique
du Sud et de jouir du délicieux accent des personnages.
La star du film est incontestablement le personnage principal de Robert Duvall. Après un demi-siècle, sa réputation ne
cesse de se confirmer, il continue d'étonner. Chapeau. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 01 Juin 2011
Durée: 100 min
Réalisé par: Aaron Schneider
Avec: Robert Duvall, Sissy Spacek, Bill Murray, Lucas Black, Gerald McRaney, Bill Cobbs
Ruben Nollet
X-Men: First Class
Remettre sur des rails la franchise des 'X-men' n'était pas chose facile, après le travail de sape intégrale opéré par Bret
Ratner sur l'épouvantable et grotesque 'X-Men: l'affrontement final'. Soit une calamiteuse manière d'autodétruire
l'impressionnant travail mené précédemment par Bryan Singer! Pour parvenir à relancer la machine, les producteurs et
autres cadors hollywoodiens ont très intelligemment joué la carte de l'hybridation reboot / préquelle. On découvre donc ici
la jeunesse de Charles Xavier extrêmement proche de Mystique, et d'Erik Lehnsherr (sur fond concentrationniste), leur
rapprochement et la constitution du premier groupe de 'X-Men' (et de supervilains fédérés par Sébastian Shaw / Dr
Schmidt, interprété de manière hilare par Kevin Bacon), le tout sur fond de la Grande Histoire, vu que la majeure partie du
film prend comme contexte la crise des missiles cubains. Et il faut avouer que malgré des failles assez importantes (jeu
d'acteur parfois défaillant, clichés à la pelle, effets spéciaux bâclés,...) l'humour (réussi) et le crescendo de suspens et
d'action finissent par emporter le morceau. A défaut d'avoir retrouvé la superbe de Bryan Singer, difficilement égalable,
Matthew Vaughn ne s'en sort pas trop mal en fin de compte. Ne croyez pas les rumeurs hurlant au chef-d'oeuvre, mais par
contre, foncez vous délecter de ce moment de bravoure, qui malgré un début laborieux, vous laissera bouche bée.
Film: 7/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 01 Juin 2011
Durée: 132 min
Réalisé par: Matthew Vaughn
Avec: James McAvoy, Michael Fassbender, Alice Eve, Nicholas Hoult, Kevin Bacon
Gauthier Keyaerts
The Hangover 2
Toute suite de film à Hollywood rime souvent avec exagération. De 'Police Academy 2: Their First Assignment' en passant
par 'Revenge of the Nerds II: Nerds in Paradise' à 'Transformers: Revenge of the Fallen': on assiste à un bel exercice du
copier-coller.
Et ici, il s'agit bien de copie également. La seule vraie différence est le lieu : la ville du jeu Las Vegas est troquée contre la
ville encore plus païenne Bangkok. Pour le reste, la formule est à peine modifiée. Phil (Bradley Cooper), Stu (Ed Helms) et
Alan (Zach Galifianakis) partent à la recherche de leur compagnon le jour du mariage.
Cette fois, ce n'est pas le gentil Doug (Justin Bartha) qui a disparu, voilà la différence minime. Alan retrouve son rôle de
catalyser naïf, Stu vit de nouvelles escapades sexuelles et le singe talentueux remplace le tigre redoutable en plus drôle.
Même la musique d'ouverture nous revient des mains de l'as du métal Glen Danzig.
Même si les prises de vue magnifiques et les escapades déjantées de Galifianakis sauvent le résultat, vous avez
l'impression au final que cette franchise se répète.
Film: 4/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 25 Mai 2011
Durée: 102 min
Réalisé par: Todd Phillips
Avec: Bradley Cooper, Ed Helms, Justin Bartha, Zach Galifianakis
Steven Tuffin
The Lincoln Lawyer
Matthew McConaughey peut charmer comme personne. Dès qu'il sourit, vous succombez sur le champ. Il use aussi de ses
charmes dans 'The Lincoln Lawyer', un thriller palpitant tenu par d'excellents acteurs. En soi, le personnage principal de
McConaughey, Mick Haller, est du déjà-vu: un jeune homme futé qui ne se soucie pas de savoir si ses clients sont
coupables ou non, tant qu'il reçoit son chèque. Et vu qu'il en a dans la caboche et qu'il connait toutes les ficelles du métier,
il ramène souvent son butin chez lui. Et s'il rencontre un problème, il peut toujours se rabattre sur ses charmes précités.
Les lettres de sa plaque de voiture, une Lincoln, qu'il trimballe à travers Los Angeles en disent long : 'NTGUILTY'.
'The Lincoln Lawyer' est le genre de thriller qui mise autant sur les réparties que sur la tension et l'intrigue (en témoigne la
répartie "You got more balls than a Chinese pingpong tournament!"). Mais les boutades ne prennent jamais le dessus. Il
est donc regrettable que la finale se dirige vers un jeu du chat et de la souris inévitable et se termine en un affrontement
prévisible entres les bons et les mauvais. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 25 Mai 2011
Durée: 118 min
Réalisé par: Brad Furman
Avec: Matthew McConaughey, Ryan Phillippe
Ruben Nollet
Le Complexe du Castor
Pauvre Mel quand même! Alors que les cinéphiles l'avaient tant admirer le héros des 'Mad Max' et 'Lethal Weapon', tout le
monde a été déçu par des navets comme 'Ransom' et 'Conspiracy Theory'. Notons par contre que son interprétation dans
ce troisième long métrage de Jodie Foster lui vaudra certainement une nomination au Oscars.
Maintenant qu'on lui prête des propos antisémites et qu'il a souhaité à son ex "de se faire violer par 10 noirs", la popularité
de 'Mad Mel' en a pris un coup. Ironie du sort, il joue dans la tragi-comédie de Foster un directeur d'une société de jouets
blasé qui tant sur le plan professionnel que personnel est proche de toucher le fond. Quand il se met à parler à un castor
marionnette, il semble remonter la pente.
Bien que les prémices de l'intrigue semblent manquées, le résultat final est tout à fait convaincant. Gibson semble l'acteur
idéal pour vaciller sur la corde raide entre le drame et l'humour - Jim Carrey n'aurait pas fait mieux. Malheureusement, la
réalisation de Foster est médiocre et l'intrigue secondaire entre Anton Yelchin de 'Alpha Dog' et Jennifer Lawrence de
'Winter's Bone' n'est pas assez développée.
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 25 Mai 2011
Durée: 90 min
Réalisé par: Jodie Foster
Avec: Mel Gibson, Jodie Foster, Anton Yelchin
Steven Tuffin
La Conquête
"Malgré toutes similitudes avec des personnages et des évènements réels, il s'agit d'une oeuvre de fiction", précise "La
Conquête" avant de lever le rideau. Ensuite, toutes les parties sont citées par leur nom et prénom et si nous devons croire
le réalisateur Xavier Durringer, tous les dialogues ont vraiment été prononcés par les personnages.
Nous sommes donc certains qu'il s'agisse de l'histoire des cinq années avant l'accès de Nicolas Sarkozy à la présidence de
la République française, de ses chamailleries constantes avec les oppositions au sein de son propre parti (soutenu par le
Président en fonction Jacques Chirac) et de sa relation chancelante avec Cécilia, qui a toujours été son soutien, son refuge
et son avocat.
Au mieux, "La Conquête" offre un regard fascinant et espiègle sur le sport de combat sournois que l'on nomme politique, au
pire, on se demande pourquoi cette histoire devrait être plus intéressante que tant histoires d'autres dirigeants politiques.
Un peu de connaissance de la politique française ne fait en outre pas de tord. Une mention spéciale à tous les acteurs qui
incarnent avec brio leur personnage. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 18 Mai 2011
Durée: 105 min
Réalisé par: Xavier Durringer
Avec: Denis Podalydès, Florence Pernel, Hippolyte Girardot
Ruben Nollet
The Tree of Life
Une chose est sûre : un réalisateur qui construit l'origine de l'univers autour d'une simple histoire de famille n'a pas peur
de se mettre en danger. Terrence Malick n'est d'ailleurs pas un cinéaste ordinaire. En 40 ans de carrière, il n'a que cinq
films à son actif, mais chacun plus stupéfiants que les autres. 'Badlands', 'Days of Heaven', 'The Thin Red Line' et 'The New
World', montrent tous que Malick est capable de vraiment grandes choses.
Vu son style ésotérique et ses sujets philosophiques, les opposants sont nombreux et ils trouvent avec 'The Tree of Life' la
cible idéale pour leurs attaques. Ce que Malick veut raconter est si abstrait et lyrique que vous pouvez sans difficulté le
ridiculiser. Et cette oeuvre ne le mérite absolument pas. C'est encore trop tôt pour émettre la comparaison mais cela ne
m'étonnerait pas que dans 20 ans 'The Tree of Life' soit à égalité avec '2001: A Space Odyssey'.
Comme le film n'a à première vue pas l'impact émotionnel de 'The Thin Red Line', vous êtes forcément déçu. Mais c'est du
cinéma qui mérite absolument d'être vu. De Brad Pitt aux dinosaures. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 10/10
Date de sortie : 18 Mai 2011
Durée: 138 min
Réalisé par: Terrence Malick
Avec: Sean Penn, Brad Pitt, Fiona Shaw
Ruben Nollet
Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence
Il y a quelques années, nous n'avions plus rien à faire des aventures de Johnny Depp dans la peau du pirate Jack Sparrow.
La fin de la lucrative franchise de Disney arrivait à temps. La quête de Sparrow semblait finie, The Black Pearl partait en
fumée et l'histoire des personnages d'Orlando Bloom et Keira Knightley semblait achevée.
Maintenant, le compteur est remis à zéro et le chaos est à nouveau total. Certes, l'histoire de la recherche de la fontaine
de jouvence est rapportée de manière plus linéaire que dans les épisodes précédents. Les nombreuses scènes hystériques
swinguent à mort. Non seulement Sparrow, mais aussi les personnages de Penelope Cruz et de Ian McShanes sont
complètement barrés.
En plus, les intrigues secondaires les plus bâclées se retrouvent après un temps en arrière-plan. Blackbeard semble avoir
une prédilection pour la magie noire - il fait usage de marins "momifiés". L'histoire d'amour entre les remplaçants de Bloom
et Knightley, Sam Claflin et Astrid Berges-Frisbey, semblent dans une impasse. Soit ces affaires seront sondées dans les
suites inévitables.
Aurons-nous droit à une pause pirate bien méritée ?
Film: 4/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 18 Mai 2011
Durée: 140 min
Réalisé par: Rob Marshall
Avec: Johnny Depp, Geoffrey Rush, Penélope Cruz, Ian McShane, Kevin McNally, Stephen Graham, Astrid Bergès-Frisbey,
Sam Claflin, Yuki Matsuzaki, and Gemma Ward
Steven Tuffin
Skellig : The Owl Man
Pour être honnête, lorsqu'il s'agit de films de jeunesse, nous sommes heureux qu'ils ne tombent pas dans la leçon de vie
prévisible et mielleuse. Et là-dessus, Skellig : The Owl Man est gagnant, car l'histoire en soi offrirait de moins bons
résultats entre des mains moins talentueuses. Au final, il est question de bébés mourants, de tensions conjugales et de
problèmes en amitié.
Nous pouvons rassurer les parents anxieux : la réalisatrice Annabel Jankel compile le tout avec goût et veille à ne pas trop
impressionner les âmes les plus sensibles du jeune public. En réalité, elle y veille un peu trop et enlève à certains moments
à Skellig : The Owl Man la tension et le punch nécessaires.
On soulignera le travail des acteurs. Skellig : The Owl Man est de facture britannique, ce qui suppose de belles
performances, qui sont bel et bien au rendez-vous. Tim Roth attire évidemment l'attention dans le rôle du personnage
phare terne, énigmatique et malodorant, mais le déroulement du film ne repose pas sur ses seules épaules. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 18 Mai 2011
Durée: 102 min
Réalisé par: Annabel Jankel
Avec: Tim Roth, Kelly Macdonald, Bill Milner, John Simm, Skye Bennett
Ruben Nollet
Le dilemme
Sacré Ron Howard! Depuis ces dernières années, l'ancienne star de 'Happy Days' est un habitué des Oscars et du box-office
avec des films de prestige tels que 'A Beautiful Mind', 'Cinderella Man', et 'The Da Vinci Code'. De temps en temps, il
semble avoir envie de se remettre au travail. Dans le passé, cela a donné l'appréciable 'The Missing'. Maintenant qu'il se
met au tragi-comique, le résultat semble avoir manqué son objectif.
La collaboration d'Howard avec le cameraman Salvatore Totino continue à porter ses fruits. Comme au temps de
'Frost/Nixon' la photographie fantastique de l'homme porte le tout à un très haut niveau. En outre, le scénariste Allan Loeb
mérite quelques éloges. La réalisation d'Howard est par contre médiocre. Vince Vaughn et Kevin James sont insupportables
dans la peau de deux meilleurs amis sur le point de conclure le deal de leur vie lorsqu'un deux découvre que la femme de
l'autre le trompe. Pourquoi donnerions-nous du crédit à deux idiots insupportables ?
Film: 4/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 11 Mai 2011
Durée: 112 min
Réalisé par: Ron Howard
Avec: Vince Vaughn, Kevin James, Winona Ryder, Queen Latifah, Jennifer Connelly
Steven Tuffin
Le Gamin au Vélo
Des uppercuts émotionnels qui ne manquent pas de refléter le monde dans lequel nous vivons, sans pour autant tomber
dans la moralisation. C'est ce que nous avons l'habitude de recevoir de Luc & Jean-Pierre Dardenne (depuis"La Promesse")
en déjà 15 ans. Leurs efforts leur ont valu à deux reprises la Palme d'Or (pour "Rosetta" et "L'Enfant") et leur travail avec
les acteurs ou en tant que scénaristes a aussi été récompensé.
Dès le début, vous sentez que 'Le gamin au vélo' se rapproche du meilleur niveau que les Dardenne ont déjà atteint. Sans
trop d'explications, les frères parviennent clairement à expliquer la situation peu enviable du jeune protagoniste Cyril ainsi
que les émotions et les doutes qui lui traversent maintes fois la tête. En outre, lorsqu'on voit le naturel du jeune acteur
Thomas Doret, on est prêt pour offrir aux Dardenne un standing Ovation.
Bizarrement, cette envie disparait à mi-chemin, non que les acteurs perdent en énergie mais parce que le film ne prend
plus aux tripes. Dans leur meilleur travail, les Dardenne éblouissaient la salle. 'Le gamin au vélo' s'essouffle
accidentellement en fin de course. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 18 Mai 2011
Durée: 87 min
Réalisé par: Jean-Pierre, Luc Dardenne
Avec: Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Renier
Ruben Nollet
Priest
Première observation : "Priest" offre peu d'occasion de sourire et encore moins de rire. Ce n'est bien sûr pas vraiment un
défaut. Au contraire, il est préférable un film qui réserve son humour à quels rares bons moments plutôt qu'un script
affublé de blagues débiles. De plus, le ton grave sied à une histoire se déroulant dans un paysage brûlé. Après, il convient
aux scénaristes de trouver quelque chose qui puisse alléger l'atmosphère de plomb, des astuces originales ou des
personnages spitants qui puissent retenir le spectateur.
Malheureusement, le réalisateur Scott Stewart et son équipe n'ont rien de tout cela en stock. Bien sûr, l'équipe de design
s'en est donné à coeur joie et Karl Urban a pris du plaisir à jouer le méchant de cette simple histoire.
Mais ensuite, ce sont surtout la colère et les grincements de dents qu'évoquent "Priest". Le pire c'est que Stewart n'a
aucun remord à piquer les idées des autres films, en prétendant les avoir tirées de son génie. Un peu de "Mad Max", un
peu de "Aliens", un peu de "Matrix", un peu de "Searchers" et surtout rien de son cru. Réalisé par des professionnels et
pourtant tout à fait inintéressant. (RN)
Film: 3/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 11 Mai 2011
Durée: 87 min
Réalisé par: Scott Charles Stewart
Avec: Paul Bettany, Maggie Q, Cam Gigandet, Karl Urban, Lily Collins, Steven Moyer, Brad Dourif
Ruben Nollet
Happythankyoumoreplease
Le rôle interprété par le jeune Michael Algieri est relativement simple. Pourtant, il résume et représente parfaitement
l'histoire et l'esprit de 'Happythankyoumoreplease'. Il joue un personnage nommé Rasheen, un petit garçon noir perdu dans
le métro, recueilli et adopté pendant quelques jours par le rôle principal du film, Sam. Algieri n'a pas grand chose à faire:
ouvrir grands ses yeux de chiens battus et avoir un visage attristé. L'effet est immédiat: vous vous prenez de sympathie et
craquez complètement pour ce petit bambin si adorable.
Cela vaut également pour la plupart du reste du film. Les relations amoureuses et amicales que Josh Radnor (réalisateur,
scénariste et acteur principal du film) met à l'écran ont déjà été vues et revues. Etre à la recherche du partenaire idéal,
avoir le sens des responsabilités, oser s'investir dans une relation, vouloir devenir parents... sont tous des thèmes, qui reconnaissons-le - n'ont rien d'original.
Mais le charme et la convivialité du film font que l'originalité n'est pas nécessaire à sa réussite. Et ces deux atouts sont
tellement bien amenés que certains petits défauts (personnages inintéressants, blagues pas forcément drôles) sont même
oubliés. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 04 Mai 2011
Durée: 100 min
Réalisé par: Josh Radnor
Avec: Malin Akerman, Michael Algieri, Jakob Appelman
Ruben Nollet
Puzzle
Maria est une mère, femme au foyer, qui se découvre un talent et une passion qui déplait pas à sa famille. Beaucoup de
scènes de ce drame doux 'Rompecabezas' (casse-tête en argentin, le titre du film) sont exactement comme vous vous
imaginez. Maria, qui rit, qui est incertaine, qui malgré tout continue et qui le cache à ses proches... tout ça se trouve dans
le film.
Mais ce qui différencie 'Puzzle' de ses concurrents, c'est la manière avec laquelle la réalisatrice et scénariste, Natalia
Smirnoff (voilà un nom intéressant) remplit ces scènes en question. Pour vous donner un exemple: lors de la scène
d'ouverture, vous voyez les préparations de Maria pour un anniversaire. Elle organise, cuisine, et sert tout pendant que les
autres font la fête. Jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il s'agit de son anniversaire à elle.
'Puzzle' surprend donc le téléspectateur en lui donnant de fausses impressions, tout en subtilité, avec un sens de l'humour
décalé. Un drame gentil, sans grand symbole, mais avec une dimension humaine. Et avec une prestation de Maria Onetto,
qui n'est pas à sous-estimer. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 04 Mai 2011
Durée: 87 min
Réalisé par: Natalia Smirnoff
Avec: Maria Onetto, Gabriel Goity, Arturo Goetz, Henny Trailes, Felipe Villanueva
Ruben Nollet
Norwegian Wood
Cela n'arrive pas souvent que je doive voir un film une deuxième fois avant de trancher mon opinion mais avec 'Norwegian
Wood', cela fut le cas. La première fois que je l'ai visionné, j'étais au festival de Venise, où il faisait partir de la compétition
officielle. Je fus subjugué par la beauté des images de Tran Anh Hungs, sa manière avec laquelle il fait rayonner ses
personnages et les fait fondre dans la nature. Il distille une émotion subtile dans cette histoire d'amour.
Mais au fur et à mesure de l'histoire, le film perd de sa substance, et se perd sur la longueur de deux heures et quart (non
justifiée selon nous). Et même avec un acteur de cette trempe là, l'attention finit par se disperser.
6 mois plus tard, j'ai voulu revoir 'Norwegian Wood', pour lui donner une seconde chance. Le roman d'Haruki Murakami,
sur lequel est basé le film, n'a pas dû devenir un bestseller international sans raison. Mais mon avis n'a pas changé.
'Norwegian Wood' est un magnifique film à regarder, mais ne s'ouvre pas assez. Et on en perd toute émotion. Dommage...
(RN)
Film: 5/10, B.O.: 8/10
Date de sortie : 04 Mai 2011
Durée: 100 min
Réalisé par: Tran Anh Hung
Avec: Rinko Kikuchi, Kenichi Matsuyama, Reika Kirishima
Ruben Nollet
Pina
Il a fallu à Wim plus de 20 ans pour trouver la manière adéquate de rendre hommage à la superbe chorégraphe de danse
(qui est également son amie) Pina Bausch. Et lorsque la solution s'offre à lui et lui permet de mettre, comme il se doit, son
art de façon convaincante au grand écran, Pina décède suite à un cancer.
Grâce au soutien de ses danseurs, Wenders a pu trouver le courage pour réaliser son documentaire, qui deviendra un
hommage posthume. Une chose est sûre Bausch aurait été fière de voir ce film portant son nom. De nombreuses
personnes ne se sentant pas l'envie d'aller dans un théâtre, iront bien plus facilement au cinéma pour découvrir l'art de la
danse.
'Pina' est un véritable spectacle miraculeux, et ce grâce à la technologie 3D qui, ici, est utilisée parfaitement et impliquera
à merveille le téléspectateur. Wenders pousse parfois à l'extrême en montrant la sueur et en faisant ressentir les efforts
physiques dont les artistes font preuve sur scène.
Et comme vous êtes si proches des danseurs, vous voyez les créations de Bausch d'une manière différente. Une explosion
de beauté! Un magnifique film et une merveilleuse femme, qui va nous manquer. (RN)
Film: 8/10, B.O.: 8/10
Date de sortie : 04 Mai 2011
Durée: 103 min
Réalisé par: Wim Wenders
Ruben Nollet
///////////// DVD /////////////
Bulletproof Gangster
Voilà un curieux retitrage... En effet, vous connaissez peut-être ce 'Bulletproof Gangster' sous le nom 'Kill the Irishman'. Ce
petit rectificatif fait, le produit reste le même: soit un opus du niveau d'un téléfilm, enquillant les trombines de secondes
zones et les héros fatigués (Val Kilmer et son impressionnante surcharge pondérale!), et plus proche de la parodie que du
pur "gangsta movie". Naïf, assez mal troussé, mais pas forcément totalement insupportable, 'Bulletproof Gangster' fera
office de cale meuble, lors d'une soirée bancale. Vers l'insipide et en-deçà!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 106 min
Réalisé par: Jonathan Hensleigh - Avec: Ray Stevenson, Christopher Walken, Vincent D'Onofrio, Val Kilmer
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
Antares
Trois couples, proches géographiquement et aux destinés relativement similaires - mélange de rupture et d'adultère - vont
se croiser. Tant au niveau des rues qu'ils empruntent, mais aussi concrètement, provoquant des impacts d'une violence
rare... Chacun trouve sa manière de dire adieu (coup de téléphone, suicide)... ou de ne pas y parvenir (sous le coup de la
brutalité)! Sensuel, dur, psychotique, urbain, 'Antares' bouscule, bascule, bouleverse. Sans se noyer dans un puzzle narratif
assez intéressant, ou céder au sentimentalisme facile. Une fiction analytique glaciale comme peuvent en faire nos amis
autrichiens.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Götz Spielmann - Avec: Dennis Cubic, Andreas Kiendl, Petra Morze, Andreas Patton, Hary Prinz
Distributeur: Melimedias
Gauthier Keyaerts
The Housemaid
Euny commence un nouveau boulot dans une somptueuse résidence bourgeoise, où vit une famille élitiste baignant dans
une ambiance glaciale. Elle y officie en tant que femme de chambre, et garde d'enfants, déjà présents ou à naître. En effet,
la maîtresse de maison, (Hera) ne va pas tarder à donner naissance à un duo de poupons... Alors que les relations
sexuelles avec son épouse deviennent difficiles et délicates aussi proche du terme, Hoon, le maître de maison, jette son
dévolu sur Euny. Cette dernière tombe malheureusement enceinte. Une nouvelle qui provoque une grosse montée
d'adrénaline, de jalousie et d'envie génocidaires de la part d'Hera. Sa mère et elle vont tenter de décider Euny à avorter.
En cas de refus, la mort est une option... Remake assez libre d'un gros succès, devenu un classique référentiel du cinéma
Coréen ('Hanyo' de Ki-young Kim) datant des années '60, 'The Housemaid' affiche une esthétique parfaite, une
photographie bluffante, une maîtrise du cadre assez impressionnante (l'école cinématographique coréenne reste
extrêmement riche)... Malheureusement, ce savoir-faire tourne assez vite au maniérisme total, et plombe le rythme de ce
long-métrage assez féroce.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 106 min
Réalisé par: Im Sang-soo - Avec: Ahn Seo-hyun, Jeon Do-yeon, Lee Jung-Jae, Park Ji-Young, Seo Woo
Distributeur: Melimedias
Extras: Making of, bêtisier, ...
Gauthier Keyaerts
Carcasses
Oscillant, ou plutôt basculant du documentaire vers une étrange fiction, le film québécois 'Carcasses' a été présenté dans le
cadre de la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2009... Une place parfaite pour ce film aussi particulier que
naïf. Particulier en sa première partie, décrivant la vie d'un "ramasseur" compulsif, Jean-Paul Colmor, abritant sur son
immense terrain isolé du monde des tonnes de carcasses de véhicules et autres rebuts de la société. Une passion qui le
taraude, lui qui est toujours occupé à démonter l'une ou l'autre "chose", et parfois parvient à vendre quelques "antiquités".
Vivre seul, au gré de ses envies, Jean-Paul en jubile! Film naïf également, lorsque le réalisateur Denis Côté fait intervenir un
quatuor de trisomiques, venus chercher refuge en ce sanctuaire des objets devenus "inutiles". Cette seconde partie bat de
l'aile, et déforce un peu les propos de Denis... qui passe légèrement à côté de son sujet!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 72 min
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
El Mal Ajeno
Spécialisé dans la gestion de l'accompagnement de la douleur, généralement chez des malades arrivés en stade terminal
de maladies dégénératives, Diego se voit un jour confronté violemment avec le compagnon de l'une de ses patientes qui
vient de tenter de suicider. Menacé par une arme de poing, le médecin entend un coup de feu, s'effondre. Il est retrouvé
couvert de sang, en état de choc. Après cette expérience plus que traumatisante, Diego se rend compte qu'il a développé le
pouvoir de guérir, même les cas graves, par simple toucher. Mais il y a un lourd tribut à payer pour cette "bénédiction".
Grosse production pour public large, 'Le pacte du mal' séduira sans trop se forcer. Sauf si vous êtes allergiques aux gros
effets et à un discours extrêmement christique!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 107 min
Réalisé par: Oskar Santos - Avec: Belén Rueda, Eduardo Noriega, Angie Cepeda,...
Distributeur: Melimedias
Gauthier Keyaerts
Poupoupidou
David Rousseau, écrivain en panne d'inspiration, déboule dans la petite bourgade de Mouthe afin de percevoir un
héritage... pourri! Au coeur de cet endroit le plus froid de la France, sis juste à côté de la Suisse, Rousseau assiste, par
accident, à la récupération d'un corps trouvé inerte dans la neige: celui de Candice Lecoeur, star de toute la
Franche-Comté. Sorte de pin up locale, à la destinée possiblement liée à celle de Marilyn Monroe. La cause probable du
décès semble être le suicide. David Rousseau trouve dans cette anecdote macabre le début de son prochain roman. Et, à
force d'enquête, commence à trouver des incohérences dans cette mort prétendument décidée. Éminemment sympathique!
Film: 8/10, Extras: 7/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 102 min
Réalisé par: Gérald Hustache-Mathieu - Avec: Jean-Paul Rouve, Sophie Quinton, Guillamie Gouix
Distributeur: TF1 Video / Melimedias
Extras: Making of
Gauthier Keyaerts
Rabia
Plutôt mal perçus par les locaux, Rosa et José-Maria, immigrés Sud-américains, vivent une histoire d'amour assez
rapidement chamboulée car broyée par un engrenage infernal. José-Maria veut en effet venger sa belle, subissant les
remarques déplacées de garagistes lorsqu'elle passe dans la rue. Mais suite à cette intervention musclée, il perd son
emploi. Voulant défendre sa cause face à un chef de chantier raciste et têtu, notre homme s'enflamme à nouveau, et tue par accident - son ex employeur. Une seule solution pour José-Maria en fuite: se cacher dans la masure luxueuse et
immense où travaille Rosa... sans la prévenir! Les mois passent, le ventre de Rosa s'arrondit, elle est enceinte de
José-Maria. Ce dernier reste caché, et survit tant bien que mal, observant sa compagne depuis le dernier étage de la
maison, tel un fantôme. S'il n'y a pas - concrètement - d'éléments fantastiques au coeur de 'Rabia', Il est pourtant aisé de
comprendre pourquoi Guillermo Del Toro est impliqué dans cet étrange long-métrage. La réalité rejoint, voire dépasse ici
l'épouvante!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 89 min
Réalisé par: Sebastian Cordero - Avec: Gustavo Sanchez Parra, Martina Garcia, Concha Velasco
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Nostalgie de la lumière
La tête dans les étoiles et les pieds fermement plantés dans le sol aride du désert d'Atacama, Patricio Guzmán propose un
poème élégiaque où se mêlent, dans des moments d'une beauté absolue, la genèse du cosmos et l'histoire, tragique,
dérisoire, essentielle, des hommes. Reliant, au fil de réflexions aussi fluides que vertigineuses, l'universel et l'intime, le
sable et les poussières d'étoile, les corps célestes et corps osseux des victimes du régime de Pinochet, Guzman invite le
spectateur à une méditation bouleversante sur la liberté et le devoir de mémoire. "Nostalgie de la lumière" est bien plus
qu'un documentaire: c'est un chef d'oeuvre.
Film: 10/10, Extras: 9/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 90 min
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Extras: Documentaire
David Morelli
Tournée
Joachim revient en France après quelques années d'exil étasunien... Un voyage pour lequel il a tout plaqué: femme,
enfants, travail et célébrité, se faisant au passage moult ennemi(es). L'enfant prodige est donc de retour avec une troupe
de stripteaseuses américaines, créatures voluptueuses - quasi felliniennes - exubérantes, propriétaires d'un spectacle "New
burlesque", où la nudité et l'humour cohabitent avec bonheur. Mais les illusions sont de courte durée, et Joachim doit faire
face aux démons du passé. Ce qui l'empêche de pouvoir présenter "ses filles" à Paris, où ses frasques ont laissé bon
nombre de cicatrices incurables. Voilà un film brillant, louvoyant entre ses différentes facettes et histoires, à l'aide
d'éléments concrets, mais aussi de nombreux filigranes. Amalric réussit à faire comprendre énormément de subtilités de
manière implicite, au gré des regards et dialogues parfois perdus. Du coup, les mésaventures de son personnage prennent
une épaisseur véritable, débordant sur les autres personnages, et les remplissant d'une substance existentielle palpable et
toute en confessions. Un film à la fois profondément français, mais aussi très américain. Une Amérique caustique,
rock'n'roll, élégante dans le trash. Excellent, à tous points de vue.
Film: 9/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 111 min
Réalisé par: Mathieu Amalric - Avec: Mimi Le Meaux, Kitten on the Keys, Dirty Martini, Julie Atlas Muz, Evie Lovelle, Roky
Roulette, Mathieu Amalric, Damien Odoul, Ulysse Klotz, Simon Roth, Joseph Roth
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
Somewhere
Assez particulier, le monde de Sophia Coppola ne cesse de dépeindre des portraits de prime abord pastels, mais souvent
glacés, de personnages perdus au milieu de la foule. 'Somewhere' n'échappe pas à cette règle, mais va une étape plus loin
dans un cinéma minimaliste et à l'état d'inertie. Il y a donc quelque part (un luxueux hôtel), une vedette sortie de nulle
part, qui s'ennuie malgré l'alcool, le sexe à profusion, le luxe, sa grosse bagnole. Il se rend compte de cette vacuité faite
abondance, lorsqu'il doit babysitter sa jeune fille, et qu'il revient un instant "ici et maintenant". Cet exercice proche de la
démonstration de l'ennui par l'ennui aurait pu devenir horriblement horripilant, mais au final, 'Somewhere'' remporte le
grand prix de la délicatesse! Il serait juste temps que Miss Coppola étaie un peu son éventail cinématographique.
Film: 8/10, Extras: 7/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 108 min
Réalisé par: Sofia Coppola - Avec: Stephen Dorff, Benicio Del Toro, Elle Fanning, Michelle Monaghan
Distributeur: Melimedias
Gauthier Keyaerts
Quartier Lointain
Adapté de la bande dessinée 'Quartier Lointain', du grand mangaka japonais Jirô Taniguchi, le film éponyme de Sam
Garbarski possède pas mal de qualités... Pas de quoi faire oublier le matériel original, dont l'action fantastico-métaphysique
se déroulant au japon se voit ici transposé en France, ni même séduire profondément à coup de qualités, mais son
apesanteur possède malgré tout un certaine charme. Et c'est probablement cet aspect de flottaison qui procure un certain
cachet à cette relecture.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 100 min
Réalisé par: Sam Garbarski - Avec: Pascal Greggory, Jonathan Zaccaï, Alexandra Maria Lara, Léo Legrand
Distributeur: Melimedias
Extras: Interviews, leçon de cinéma, ...
Gauthier Keyaerts
Chatroom
Hideo Nakata, souvenez-vous, reste le nippon pourvoyeur de frissons le plus balèze de sa génération. Il a signé les
incroyables 'Ring' et 'Dark Water', deux opus importants pour les fans de terreur. Depuis, plus trop de plats de résistance à
consommer... 'Kaidan' et 'L: Change the World' en attestent. Et 'Ch@troom' de confirmer cette déchéance. Cette histoire à
strates, mélangeant de manière pas fort intéressante réalité virtuelle et concrète, le tout sur fond de manipulation
adolescente génocidaire, ne suscite que de gros bâillements, malgré quelques moments plutôt réussis visuellement.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 97 min
Réalisé par: Hideo Nakata - Avec: Matthew Beard, Aaron Johnson, Daniel Kaluuya
Distributeur: Melimedias
Gauthier Keyaerts
Four Lions
Des potes pakistanais, vivant en Angleterre, décident de devenir des héros du Djihad. Sans véritable autre motivation que
la gloriole, et l'entrée au paradis... Oui mais voilà: ils sont maladroits, un peu cons, et surtout plutôt puérils. Et lorsque
deux d'entre eux partent s'entraîner auprès de camarades talibans, les catastrophes s'accumulent. C'est donc dans un
tumulte crétin que ces zozos tentent malgré tout de mettre sur pied leur "grand coup"! Carrément drôle, 'Four Lions'
dépeint un portrait au vitriol du milieu des intégristes (ici mous et accidentels), mais aussi des autorités anglaises,
s'attaquant aux croyants arborant les signes religieux distinctifs, cibles faciles mais innocentes, ou encore aux amis des
terroristes en herbe, au cerveau absent. Au final, c'est clairement une accusation globale à la connerie universelle,
assumant pleinement son statut de comédie intelligente. Et osant un virage final qui remet les pendules à l'heure, de
manière glaciale et grinçante.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 97 min
Réalisé par: Christopher Morris - Avec: Benedict Cumberbatch, Kayvan Novak, Julia Davis, Chris Wilson
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Oncle Boonmee qui se souvient de ses vies anterieures
A la veille de sa mort, Oncle Boonmee reçoit la visite de sa défunte femme, de son fils devenu un singe fantôme, et se voit
entouré avec tendresse par ses amis et sa belle-soeur. Ces apparitions surnaturelles et ces tendres attentions lui font
comprendre la proximité de la fin de sa vie actuelle, et font ressurgir la mémoire de vies antérieures. Palme d'Or 2010, ce
film a suscité beaucoup de polémiques. Rien d'étonnant à cela, car les amateurs de cinéma classique, scolaire en sont pour
leur frais! 'Oncle Boonmee' avance à coup de métaphores, digresse sans prendre la main du spectateur, possède une force
sereine et une lenteur propres à l'esprit bouddhiste, thaï. Radicalement autre, mis en boîte part un réalisateur plutôt doué,
Apichatpong Weerasethakul (géniteur des sensationnels ' Blissfully yours', et 'Tropical Malady'), 'Oncle Boonmee' fera le
bonheur des esprits ouverts et sensibles à la poésie.
Film: 9/10, Extras: 10/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 113 min
Réalisé par: Apichatpong Weerasethakul - Avec: Natthakarn Aphaiwonk, Sakda Kaewbuadee, Geerasak Kulhong
Distributeur: Melimedias
Extras: Court-métrage, interview, scènes coupées,...
Gauthier Keyaerts
Armadillo
Armadilo suit, durant plusieurs mois, l'évolution psychologique de jeunes soldats danois effectuant leur première mission
en zone de guerre, dans le Camp d'Armadillo, au coeur des combats contre les Talibans. Ce documentaire nous plonge à la
fois dans la morosité du quotidien de ces soldats (missions de routine, jeux video, muscu) et dans des missions où
l'adrénaline, la peur et la mort sont au rendez-vous. Avec sa mise en scène du réel à la fois époustouflante (on se croirait
parfois dans une fiction tant la mise en image est léchée) et glaçante (de vrais cadavres à l'écran), Armadillo met en
lumière la fragile ligne rouge entre humanité et barbarie.
Film: 8/10, Extras: 4/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 100 min
Distributeur: Filmfreak
David Morelli
Kill Me Please
Le suicide, une option à une vie ratée? Le docteur Kruger vous affirmerait que oui! Sis au fond d'une luxueuse masure
posée au beau milieu de nulle part, notre homme - aidé par de plantureux subsides, et dons des ses "patients" - , coule
des jours "heureux" d'assistant à la fin de vie décidée. Bien entendu, sa pratique suscite de nombreuses polémiques, et
irrite de plus en plus les villageois jouxtant son mortifère hôpital. Un sujet caustique, un casting aux petits oignons, le tout
pout un film finalement assez amateur. Visiblement, Olias Barco pensait en avoir déjà assez fait... Du coup, il néglige trop
sa réalisation. 'Kill me Please' n'est pas un ratage, mais aurait pu contenir et afficher nettement plus de pertinence!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 90 min
Réalisé par: Olias Barco - Avec: Aurélien Recoing, Virginie Efira, Bouli Lanners, Benoît Poelvoorde, Virgile Bramly, Zazie de
Paris
Distributeur: Melimedias
Extras: Interview, scènes coupées, ...
Gauthier Keyaerts
///////////// Blu-Rays /////////////
The Tourist
Remake de l'excellent film français 'Anthony Zimmer' réalisé par Jérôme Salle, avec Sophie Marceau et Yvan Attal, 'The
Tourist' affiche glamour et ennui, humour poussif et poses excessives. Atteint de pré production houleuse, cette inutile
relecture fait la part belle à un numéro d'acteurs en roue libre de la part d'Angelina Jolie et Johnny Depp. Un couple
déséquilibré, qui fait pâle figure durant l'exposition lourdingue, et n'aboutit pas à grand-chose de plus par la suite.
Dommage, car par moment celle ou celui n'étant pas devenu(e) catatonique au bout des 20 premières minutes, ressentira
un petit frisson lié à quelques instants de bravoures, et autres morceaux d'action à teneur internationale. Une pelloche "Si
belle, si belle et inutile... Mais ce sont vos valeurs que je trouve futiles. Si belle, si belle et puérile. Mais ce sont vos discours
que je trouve infantiles." Merci Lio!
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 100 min
Réalisé par: Florian Henckel von Donnersmarck - Avec: Angelina Jolie, Johnny Depp, Timothy Dalton
Distributeur: Studio Canal
Extras: Featurettes, interview, commentaire audio,...
Gauthier Keyaerts
About a Boy / The Doors
Universal continue à nous asséner de bien belles pièces de son catalogue, liftées en haute-définition. "Classiques" mineurs
de bon aloi, c'est au tour de 'About a Boy' et 'The Doors' de nous revenir ainsi ragaillardis. Si l'adaptation de l'excellent
roman de Nick Hornby gagne un peu en grain, mais reste une sortie technique, c'est surtout du côté de la vision lysergique
de l'historique, à la sauce Oliver Stone (ben tiens) des Doors et du charismatique Jim Morrisson que les attentes étaient un
peu plus conséquentes. DTS-HD 7.1, bonne grosse image pétante, un nouveau documentaire. Les petits plats ne sont
pourtant pas vraiment mis dans les grands, en tout cas clairement pas pour une édition d'anniversaire! Attention, les
éditions francophones restent à paraître, pas de sous-titres français sur ces disques...
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 06/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Paul Weitz, Chris Weitz, Oliver Stone, - Avec: Hugh Grant, Toni Collette, Val Kilmer,...
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
Toy Story 3
Petite séance de rattrapage... Adieu tristounet pour les fans que nous sommes, ce - probable - dernier épisode des
aventures de Woody, Buzz, Dino, Jessie, et ce qu'il reste de la bande, est une pure merveille! A la fois intelligemment
référentiel, mais aussi ouvert sur un monde - enfin - plus large, et du coup plus effrayant, 'Toy Story 3' ne manque de rien:
l'histoire, toujours la même finalement (les jouets sont séparés d'Andy par accident, et font tout pour lui revenir) garde
toute son efficacité, le suspens y va bon train (d'ailleurs, les tout petits n'y trouveront pas leur compte), les nouveaux
personnages sont soit accrocheurs en plein (Ken) ou carrément effrayants (la poupée de bébé au visage traumatique) , et
les situations parfois hyper tendues! Un régal, d'autant que Pixar se lâche, et y va de sa plus belle animation, grattant la
moindre possibilité offerte pas des palettes graphiques, ou concevant des décors gigantesques, quasi infernaux (l'unité de
crémation des ordures). Bref, vous l'aurez compris, que ce soit en 3D ou en 2D (sans perte d'information), 'Toy Story 3'
c'est du concentré de chef-d'oeuvre, servi ici avec l'habituelle (le pied) pléthore de bonus.
Film: 10/10, Extras: 9/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 109 min
Distributeur: Buena Vista Home Entertainment
Extras: Court-métrage, featurette, ...
Gauthier Keyaerts
My Soul to Take
Un serial killer dans l'ombre, tapis dans le giron d'un homme atteint de personnalités multiples (sept au total), révèle enfin
son identité, par accident. S'ensuit un choc psychologique intense de la part de l'hôte bien malheureux, bon père de famille.
"L'un" prévient la police, tandis que "l'autre" passe à l'action. Dépecer c'est pesé! La police arrive trop tard, l'arme blanche
a parlé, et continue son discours à travers la chair de la maréchaussée. Malgré une intervention musclée de cette dernière,
l'assassin comateux parvient à se faire la malle... 16 ans plus tard, 7 enfants nés le soir de ce sinistre incident sont
attaqués tout à tour, par un mystérieux tueur. Pourtant relativement fier de son bébé, Wes Craven s'est fait tailler en
pièces pire que ses personnages. Cette âme à prendre n'aura même pas eu de sortie technique dans les salles obscures! Et
pourtant, on a connu pire.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Wes Craven - Avec: Max Thieriot, Denzel Whitaker, Shareeka Epps, ...
Distributeur: Universal
Extras: Début / fins alternatives, commentaires audio,..
Gauthier Keyaerts
Sherlock Saison 1
L'annonce d'une transposition de l'oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle à notre époque avait-elle de quoi exciter les pauvres
téléphages que nous sommes? Non, probablement pas, surtout échaudés que nous avons été par l'imbuvable long-métrage
récent de Guy Ritchie! Et pourtant, cette mini série (3 épisodes de 90 minutes chacun) réussit à la fois à fortement
respecter le matériau de base, tout en créant une osmose avec le quotidien du XXIe siècle. Initiée par Steven Moffat
(Doctor Who) et portée à bout de jeu d'acteur - convainquant et convaincu - par Benedict Cumberbatch et Martin Freeman
(pour une fois hors du contexte de la pure comédie), 'Sherlock' ne révolutionne pas, pas plus qu'elle bouleverse l'univers
des séries, mais le plaisir est bien présent. D'autant qu'optant pour un format long dans sa durée, mais court dans sa
répétition, 'Sherlock' provoque un petit élan de tristesse lorsque les enjeux concernant Moriarty se mettent en place... lors
de l'épisode final! Car oui, quelque part, ce premier trio d'aventures constitue une sorte d'exposition en forme de triptyque.
Vivement la suite!
Film: 9/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 270 min
Réalisé par: Mark Gatiss, Steven Moffat - Avec: Benedict Cumberbatch, Martin Freeman, Una Stubbs, Mark Gatiss
Distributeur: Twin Pics
Gauthier Keyaerts
La Princesse de Montpensier
Pour me vendre un film romantique français, situé au XVIè siècle en pleine guerre de religions, avec une brochette
d'acteurs sapés comme des clowns... Faut se lever tôt. Et pourtant, 'La princesse de Montpensier' du sieur Bertrand
Tavernier, avec ses acteurs à la limite du mauvais jeu théâtral, possède une ferveur, une sensualité picturale, qui lui
confèrent finalement un certain charme. Et vu que ses défauts ne le lestent finalement pas trop, l'intérêt surnage jusqu'à la
fin de cette reconstitution historique parfois assez prenante. Loin d'être un chef-d'oeuvre, mais permet de passer un
moment agréable V.F. uniquement.
Film: 6/10, Extras: 9/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 139 min
Réalisé par: Bertrand Tavernier - Avec: Grégoire Leprince-Ringuet, Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel
Distributeur: Studio Canal / Twin Pics
Extras: Commentaires audio,making of,...
Gauthier Keyaerts
Fair Game
Porté à bras le corps par le couple Naomi Watts / Sean Penn, 'Fair Game' lance un pavé de plus dans la marre déjà
troublée par l'excellent 'Green Zone'... et remue encore une fois les manipulations de l'administration Bush, post 9/11,
ayant mené au deuxième affrontement en Irak. Prenant ici comme point de départ un agent féminin de la CIA, quasi
barbouze, mise au ban de son service à cause de sordides manipulations va-t-en-guerre, le film s'attarde autant sur la
grande Histoire que sur celle de ses modestes et infortunés protagonistes. Le tout dans une optique relativement modeste,
et une mise en scène scolaire.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 104 min
Réalisé par: Doug Liman - Avec: Sean Penn, Naomi Watts,
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Date limite
Allez, un buddy movie de plus pour la bonne cause... ben ouais quoi, l'humour c'est bon pour la santé. Le seul problème,
c'est que mis à part quelques moments succulents, le jeu parfois hilarant de Zach Galifianakis, et le désarroi magnifique de
Robert Downey Junior, globalement, 'Date Limite' n'offre que très peu de stimulants positifs à nos corps endormis. Nous
refaisant une énième fois le coup de l'emmerdeur de service face à un gars survolté (ici en l'occurrence un futur papa
tentant désespérément d'arriver à temps pour l'accouchement de sa femme), le film s'embourbe dans les clichés habituels,
et les détours d'un ennui parfois mortel.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 95 min
Réalisé par: Tod Phillips - Avec: Robert Downey Jr, Jamie Fox, Michelle Monaghan, Zach Galifianakis
Distributeur: Warner
Extras: Scènes coupées, bloopers, ....
Gauthier Keyaerts
Skyline
Ce ne sont pas les fratries qui manquent dans le milieu du 7e art... Parfois gagnantes, à l'instar des Coen ('True Grit'), des
Wachowski (la saga 'Matrix') ou encore de Michael et Peter Spierig (un premier opus moyen mais rigolo, 'Undead', et un
deuxième fabuleux, 'Daybreakers'), souvent un peu moisies et feignasses dans l'acception de Danny Pang et Oxide Pang
('The Eye'), voire carrément nulles en plus d'être faussement une histoire de famille (Mitchell Altieri et Phil Flores, soit les
Butcher Brothers), les liens du sang s'expriment et s'affichent donc en salles obscures. Pour le meilleur et pour le pire!
Parlons ici de Greg et Colin Strause, responsables de l'éprouvant 'Skyline'. Déjà décriés, même carrément menacés de
séjour en fosse à purin lors de la sortie d' 'Aliens vs Predator - Requiem', les gusses remettent le découvert avec 'Skyline'.
Et dans le genre déconfiture aux fruits blets sur biscotte anémique, ils se posent là (oui, là, juste au milieu des bacs à
solde). 'Skyline' c'est un peu de l'Ed Wood tendance post 2 K, avec la même fascination pour les faux raccords, jeux
d'acteurs improbables (ils ont oublié de préchauffer le Balfour) et autres pompages sauvages d'idées. Tellement raté qu'il
en deviendrait presque touchant.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 94 min
Réalisé par: Colin, Greg Strause - Avec: Eric Balfour, Scottie Thompson, David Zayas, Donald Faison
Distributeur: Melimedias
Extras: Scènes coupées, scènes versions longues, featurettes, commentaires audio,...
Gauthier Keyaerts
El Mariachi / Desperado / Desperado 2: Il était une fois au
Mexique
Grâce à cette poignée de goguenards travaux cinématographiques, l'ami Robert Rodriguez réussit à se tailler une
réputation à la hauteur de ses qualités et défauts! ' El Mariachi', mis en boîte avec un budget équivalent à celui dévoué aux
sucrettes sur les tournages des frères Dardenne, prouve lors de sa sortie qu'une bonne paire de cojones, accrochées au
bon endroit, et un talent brut de décoffrage permettent à celui qui en veut d'aboutir un film viscéral, apte à conquérir le
monde entier. Rodriguez trouve son public dans le giron du culte tendance grosse déconne, et bâtit un mythe qui perdure.
Suite approximative, 'Desperado' monte sérieusement la barre, sans pour autant échapper au contrôle par abus d'ambition
à Rodriguez. Nanti d'une enveloppe budgétaire confortable, hanté par l'omniprésence féline d'un Antonio Banderas en plein
consécration, rendu pinupifié par le physique explosif de Salma Hayek, et carrément poussivement pétaradant, cette folie
filmique reste l'exemple parfait du prototype de long-métrage roublard et poseur... mais dans le bon sens du terme. Fun!
Quasi dans la foulée, Rodriguez signe son opus le plus marquant: 'From Dusk Till Dawn'. Puis c'est doucement la
dégringolade qualitative: 'The Faculty' (amusant), les horribles 'Spy Kids', pour en arriver à la fin du triptyque mariachiste,
avec le pas terrible (restons polis) 'Desperado 2 - Il était une fois au Mexique'. Un final malheureux, et la fin du grand
amour de la part des inconditionnels. Heureusement, Rodriguez reste un artisan touche-à-tout quasi autarcique , et du
coup peut se réinventer pour aboutir des projets aussi cinglés que 'Sin City', 'Planet Terror' ou 'Machete'. Bref, en plus
d'une trilogie mythique, c'est carrément un morceau de l'histoire d'un enfant sauvage que vous acquérez.
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 106 min
Réalisé par: Robert Rodriguez - Avec: Antonio Banderas, Salma Hayek, Joaquim de Almeida, Cheech Marin, Steve Buscemi
Distributeur: Sony Pictures
Gauthier Keyaerts
Ray
Cette histoire (biopic), ou en tout cas une des visions possibles de l'histoire du célébrissime Ray Charles, avait plutôt réussi
à fédérer public et critiques lors de sa sortie en salles obscures. A la fois caustique, tout en étant axé sur la musique, ce
film de Taylor Hackford n'a rien perdu de sa pertinence. Le revoir en Haute-définition apporte quelques frissons de plus...
et certainement la bonne manière de le revoir, et surtout de l'entendre, avec une interactivité légèrement retouchée.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 152 min
Réalisé par: Taylor Hackford - Avec: Jamie Foxx, Regina King, Kerry Washington
Distributeur: Universal
Extras: Scènes coupées, scènes versions longues, featurettes, commentaires audio,...
Gauthier Keyaerts
Hors d'Atteinte
Jack Foley aime les défis, enfin les défis un peu particuliers! Braqueur de banques de son état, il passe son temps en prison
à gamberger sa prochaine embrouille, puis sort, impaire et mange un nouveau séjour carcéral. Après une évasion tout
aussi rocambolesque que ses exactions bancaires, Jack tombe nez-à-nez avec un agent féminin au caractère volontaire et
bien trempé. Une relation étrange, placée sous le signe de Cupidon, va se tisser entre ces deux antagonistes. Soderbergh
mineur nanti d'une bande-originale signée David Holmes, 'Hors d'atteinte' s'apprécie d'un oeil distrait. Le seul problème
c'est que j'ai rarement l'oeil distrait!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2011 - Durée: 122 min
Réalisé par: Steven Soderbergh - Avec: George Clooney, Jennifer Lopez, Ving Rhames
Distributeur: Universal
Extras: Commentaires audio, scènes coupées,...
Gauthier Keyaerts
The Breakfast Club
Bardé de tubes 80's oscillants entre FM et new waveke, 'The Breakfast Club' et ses ados rebelles mais pas trop, n'a pas
fondamentalement vieilli... Enfin, ne souffre pas trop de son appartenance à cette douloureuse décennie culturelle. Par
contre, moi j'ai pris de la bouteille, et ce genre de pelloche verbeuse me fatigue. Se consomme entre 14 et 17 ans.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 95 min
Réalisé par: John Hughes - Avec: Emilio Estevez, Judd Nelson, Molly Ringwald
Distributeur: Universal
Extras: Featurettes, ...
Gauthier Keyaerts
Machete
Je me souviens m'être quasi fait dessus lorsque je vis en vision de presse, en ouverture de la projection de 'Planet Terror',
le faux trailer de 'Machete'. Comme beaucoup de geeks au cerveau dysfonctionnel, je fus alors pris d'une envie irrépressible
de pouvoir contempler la version long-métrage. Robert Rodriguez ayant bien vite compris l'impact de cette bande-annonce
mémorable, n'a pas tardé à annoncer la mise en chantier du projet. Youpi avons-nous hurlé tous en choeur!
Malheureusement, le résultat final n'est pas à la hauteur des espérances. Rodriguez n'est pas dans l'ornière où il se
fourvoie assez fréquemment, mais n'arrive pas trop à donner un véritable souffle épique à ce faux opus 'Grindhouse'. Déjà
qu'on connaît l'air, alors nous servir la même chanson, en moins bien, c'est un peu idiot. 'Machete' se laisse donc voir sans
problème d'allergie particulière, mais ne suscite pas l'énorme frisson tant attendu.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 107 min
Réalisé par: Robert Rodriguez - Avec: Danny Trejo, Robert De Niro, Jessica Alba
Distributeur: E1 Entertainment / Sony Pictures
Gauthier Keyaerts
Harry Potter et les reliques de la mort partie I
Ok, il faut avouer que la saga filmique d'Harry Potter fait fi de beaucoup de nuances, et n'a pas offert que des scènes de
bravoure. Mais il faut en même temps reconnaître que ce demi grand final reste un grand moment de désespoir.
Personnellement, je ne suis pas certain qu'il fallut en ajouter beaucoup plus. Certes le film est bancal, et manque peut-être
un peu de jus, mais ne torture pas trop le spectateur. L'univers est radicalement sombre, l'âge de raison passe par la table
rase... C'est parfois sublime et dépouillé. Mais si la mise en image ne manque pas de profondeur, David Yates semble
incapable par contre de donner un véritable souffle épique à ce matériel.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 146 min
Réalisé par: David Yates - Avec: Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Distributeur: Warner
Extras: Maximum Movie Mode, featurettes, scènes coupées, ...
Gauthier Keyaerts
Classiques Disney: Bambi, Fantasia, Alice au pays des merveilles
'Alice au pays des merveilles', 'Bambi', 'Fantasia'... Quel panel de sorties que nous assène avec flegme Buena Vista! Nous
nous arrêterons ici aux classiques originaux, mais sachez qu'ils sont accompagnés de deux suites, tardives, prolongeant sans plus - les univers de 'Fantasia' et 'Bambi'. ¨Premier constat concernant ces véritables chefs-d'oeuvre et merveilles:
une restauration digne de ce nom, évacuant un maximum de scories, une colorimétrie qui retrouve toute sa richesse et son
éclat, et une bande-son explosive! Cette dernière bénéficie d'un lifting en DTS-HD 7.1 pour deux des titres précités! Vous
l'aurez compris, c'est le confort total, clés en main, une fois que vous aurez accepté de sortir quelques billets de vos
portefeuilles. Du côté de l'interactivité, pas moins de soin apporté, les bonus dvd restent en gros présents, assortis parfois
de nouveaux modules pour la sortie Haute-définition (principalement 'Alice...'). De quoi fêter dignement les 50 ans d''Alice
au pays des merveilles'! Vous l'aurez aisément compris, les petits plats sont toujours mis dans les grands concernant les
ressorties des classiques issus des Studios Walt Disney, et pas question de s'en plaindre. Une fois de plus, ces éditions
comportent à la fois le film en Blu ray et en dvd. Incontournables...
Film: 9/10, Extras: 9/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 0 min
Distributeur: Buena Vista Home Entertainment
Extras: Documentaire, scènes inédites, jeux, commentaires audio, ...
Gauthier Keyaerts
///////////// Musique /////////////
James Blake (James Blake)
Cantonnée pendant des années à de discrètes caves londoniennes, la scène dubstep sort son pâle visage à l'air libre pour
profiter, via les sampling de Rhianna, les sonorités du nouveau Radiohead et des figures montantes comme Magnetic Man,
des sunlights du mainstream. Avec son premier album, James Blake devrait confirmer cette tendance tout en lui proposant
une direction novatrice et emballante. Adepte du less is more, le crooner met en avant sa voix, suave et mélancolique, fille
de James Buckley et Antony Hegarty, en l'entourant... de trois fois rien. Ici des loops rythmiques minimalistes, ici d'un
piano lunaire et, surtout, un peu partout, d'un silence lumineux et fragile. A plusieurs reprises, le jeune londonien touche
au sublime (le soulfull "Wihlems Scream" où rôde le fantôme de Marvin Gaye, "I never learnt to Share", prêche extatique à
l'auto-tune). Cet album antispectaculaire n'est certes pas parfait et bégaye quelque peu sur la longueur. Mais il en émane
une grâce, palpable et irradiante, qui le rend à la fois unique et énigmatique. A écouter à la pointe de l'aube.
CD: 9/10
Genre: Rock
Label: A&M - Distribution: Universal Music
David Morelli
I Like Trains (He Who Saw The Deep label)
Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans
lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans
et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement
leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous
transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant
crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le
groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons
envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares
pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow'
CD: 6/10
Genre: Pop, Rock
David Morelli
Killing Joke (Absolute Dissident)
Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et
"findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui
assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa
forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu
mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les
romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du
métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des
Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars:
guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud!
CD: 7/10
Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock
Label: Spinefarm Records - Distribution: V2
Gauthier Keyaerts
Oval (O)
Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un
album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du
krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale
typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique
Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit
rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de
son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation
incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album
Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote
suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album.
Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica
tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence!
CD: 9/10
Genre: Pop, Electronica, Experimental
Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent
Gauthier Keyaerts
Royksopp (Senior)
Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a
priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués
par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de
vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas
sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le
dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2',
revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour
accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports'
CD: 3/10
Genre: Dance, Electronica
Label: Virgin - Distribution: Pias
David Morelli
Interpol (Interpol)
Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la
première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la
beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après
l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de
resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de
sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs.
Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir
qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi.
Listen to : The National, 'Boxer'
CD: 7/10
Genre: Pop, Rock
Label: Cooperative Music - Distribution: EMI
David Morelli
Underworld (Barking)
Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du
terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait
une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique
électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le
devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's
dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient
les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément
embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree.
LT:Orbital,'Insides'
CD: 5/10
Genre: Electro
Label: Underworld.live - Distribution: V2
David Morelli
Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern)
Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai
2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait
interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un
album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre
chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à
la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur
et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même
note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales.
CD: 7/10
Genre: Pop, Electro
Label: Blue Noise - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?)
Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une
manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans
aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain
Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les
tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et
nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement
désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second
chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions,
ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux
prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to:
Zongamin, 'Fleshtapes'
CD: 7/10
Genre: Electro, Pop
Label: Warp - Distribution: V2
David Morelli
The Charlatans (Who We Touch)
Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I
know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide
Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans
crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment
néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent
mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et
son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par
un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized'
CD: 7/10
Genre: Pop
Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2
David Morelli
Menomena (Mines)
Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland:
dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure
qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des
arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose
pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles.
Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la
rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore
remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless
Freaks'
CD: 9/10
Genre: Pop
Label: City Slang - Distribution: V2
David Morelli
Prince (20TEN)
C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se
demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups,
de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet
"collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques
kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du
journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux
artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the
Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est
pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords
dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des
cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon
à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors
commerce (mais soldé sur le net).
CD: 5/10
Genre: Funk
Gauthier Keyaerts
The Magic Numbers (The Runaway)
Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise.
La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de
couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas
loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du
moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes
éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et
revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une
magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock
west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame.
CD: 8/10
Genre: Rock, Pop
David Morelli
Morcheeba (Blood Like Lemonade)
"'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin
d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères
fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye
Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais
pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères
douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin
années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de
retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill,
contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant.
Comme l'opus.
CD: 9/10
Genre: Lounge
Label: Pias - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Kele Okereke (The Boxer)
La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à
l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas
de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent
batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk
crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro,
Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les
mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et
surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy'
CD: 7/10
Genre: Electro, Rock
Label: Wichita - Distribution: V2
David Morelli
UNKLE (Where Did The Night Fall)
Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did
The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et
tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop
dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night
Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer
la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un
album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui
clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The
Rapture'
CD: 5/10
Genre: Electronica, Pop, Experimental
David Morelli
Moby (Wait For Me Remixes)
Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la
fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très
mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les
meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut
dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus
que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground
comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec
l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio.
CD: 8/10
Genre: Electro, House
Label: Little Idiot - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Jamie Lidell (Compass)
Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans
un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en
moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à
une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la
mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck
et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant
et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais
toujours entraînant.
CD: 8/10
Genre: Soul, Funk, Electronica
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
Zu (The Way of the Animals Powers)
Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the
Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien
Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie,
cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter
Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se
double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes!
CD: 8/10
Genre: Electro-Pop
Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM
204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons)
Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première
(sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits
soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant
Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un
chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant
sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques
amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room
204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls
commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack).
CD: 6/10
Genre: Folk, Rock
Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
///////////// Dossiers /////////////
Immortals 3D
3 films en 11 ans... Tarsem Singh prend son temps! Une
logique qui ne surprendra nullement celles et ceux ayant déjà eu l'occasion de voir ses flamboyantes visions cinématographiques, véritables leçons
de mises en cadre, d'histoire de l'art, de récits gigognes totalement oniriques. Brillants, baroques, surréalistes, psychanalytiques, les films de
Singh ne laissent pas indifférents: on adhère ou on déteste. Un peu comme le majestueux 'The Curious Case of Benjamin Button', oeuvre folle
signée de l'excellent David Fincher, sur laquelle Singh officia en tant que Réalisateur de 2e Équipe. L'amitié entre ces deux hommes n'est guère
surprenante.
Tarsem Singh déboule en 2000, avec son surprenant 'The
Cell', sorte de revisitassion en roue libre et totalement hallucinée du 'Silence des agneaux'. Jennifer Lopez y incarne une psychanalyste balancée à
la poursuite d'un serial-killer (Vincent D'Onofrio) plongé dans le coma. Dans le coma, une poursuite? Oui, rassurez-vous, je n'ai pas encore perdu
le contrôle de mon cerveau fatigué. La belle dame reçoit un ticket technologique et expérimental pour littéralement pénétrer dans l'esprit du tueur.
Un univers malsain, décalé, sombre et où tout peut se produire. Le film reçoit un accueil honorable, malgré ses dérives plastiques parfois un peu
trop appuyées et démonstratives, plaquées sur un récit prévisible... joué tant bien que mal par une J-Lo pas toujours fort convaincante.
Les années passent, et 'The Cell' oscille au niveau notoriété entre indifférence et statut culte! Parti se refaire une santé, et concrétiser un nouveau
défi titanesque, Singh ne revient que 6 ans plus tard, avec 'The Fall'. Abandonnant toute logique commerciale, notre homme s'abandonne à l'art
pur et dur, multiplie les lieux de tournages, assume toutes les audaces visuelles et narratives. Une fois de plus les fragiles barrières entre réalité,
fantasme, onirisme s'estompent, ici au service d'un numéro de manipulation entre adulte et enfant, assez dérangeant. Absolument divin, 'The Fall'
ne connaît qu'une difficile et réduite diffusion en salle, ce qui sera maigrement compensé par sa sortie sur un support domestique. De toute façon,
la téloche ne rend que très maigrement hommage aux hallucinantes visions de Singh.
2011: Nous attendons de pied ferme 'The Immortals', dont
les premières images laissent augurer du meilleur: soit un mélange surprenant, mais somme tout logique, entre '300' et 'The Fall'. Le cocktail
baston énorme, sauce Grèce antique (spart attaque), métissée de divinité (donc de fantastique), et autres costumes fous et design, le tout mis
soigneusement en images - 3D - par Tarsem Singh. Trop beau pour être vrai, espérons qu'il n'y aura guère de déception!
Kung Fu Panda 2
Ok, les mecs de Pixar sont des dieux vivants, ne produisant
quasi que des chefs-d'oeuvre... Mais il ne faut pas oublier qu'au milieu de cette omniprésence affective du côté du public, et cette manne
qualitative, d'autres studios nous assènent également quelques perlouzes de temps à autre. Tel qu'Universal ('Moi, moche et méchant'),
Dreamworks, et son délirant 'Kung-fu Panda'. Une merveille d'équilibre, au character design nickel, clairement servi par son casting voix de luxe:
Jack Black, Angelina Jolie, Dustin Hoffman, Jackie Chan, Seth Rogen, ...
'Kung Fu Panda' nous présentait un personnage plutôt sympathique, mais pas forcément des plus malins... à première vue: le panda Po, féru de
Kung-fu, et totalement fan des Cinq Cyclones. Notre héros part cependant avec quelques handicaps de base, obstacles à l'assouvissement de
cette passion dévorante: il est très maladroit, n'a pas véritablement un pouvoir de concentration fort élevé, et de plus, il n'a jamais connu que le
travail se serveur de nouilles comme formation! Et pourtant, par un concours de circonstances assez invraisemblables, Po se retrouve bombardé
l'Elu (d'une prophétie), et va suivre une formation intensive en arts martiaux, et ce auprès de ses idoles de toujours! Oui mais voilà, il suscite plus
d'énervements et de doutes que d'enthousiasme. Il devra pourtant faire preuve de courage, vu qu'il lui faudra affronter un dangereux individu
nommé Taï Lung... Bien entendu, malgré des débuts assez peu prometteurs, Po va s'avérer au final le panda de la situation! Ce succès critique et
public se devait de connaître des extensions ('Kung Fu Panda : Les Secrets des Cinq Cyclones') et autres suites.
'Kung Fu Panda 2' ('Kung Fu Panda: The Kaboom of Doom') nous raconte la suite des aventures de Po, devenu un grand maître (toujours un peu
stupide et gauche) aux côtés des Cinq Cyclones. Mais cette période bénie n'est que de courte durée, car une menace pèse sur la Chine et sur le
monde de Kung-fu, sous forme d'une arme secrète, proclamée indestructible et imbattable. Une belle dose d'anxiété en vue pour notre panda, qui
aura bien besoin du soutien de son quintet de choc favori. De nouvelles aventures qui devraient également permettre d'en savoir plus sur le passé
de Po.
Pas de continuité par contre concernant la réalisation. Exit
Mark Osborne et John Stevenson, enter Jennifer Yuh dont c'est ici la première réalisation pour le cinéma (elle a participé à la version télévisé de
'Spawn', et au premier 'Kung Fu Panda'). Peu d'expérience, mais gageons que Dreamworks aura fait le bon choix, et sait entourer les nouveaux
promus! Autre nouvelle - peu surprenante - ce nouvel opus de la franchise sortira sur nos écrans en 3D. Forcément joli, mais pas certain que cela
apporte quoi que ce soit à l'affaire.
'Le gamin au vélo'
"Les Dardenne, c'est la Belgique," estime Cécile De France,
l'actrice liégeoise qui fait la pluie et le beau temps en France et au-delà depuis de nombreuses années, et qui interprète aujourd'hui le rôle
principal du nouveau film de ces doubles vainqueurs de Palme d'Or, 'Le gamin au vélo'. Elle joue ici une coiffeuse qui s'occupe d'un jeune ado
abandonné par son père. L'histoire fait écho à ce que les Dardenne ont pu raconter par le passé, mais le fait d'avoir fait appel à Cécile de France
montre quand même une autre forme d'ambition. Une supposition renforcée par l'affiche du film elle-même: on y voit Cécile de France et son
compagnon pédalant le long de la Meuse par un jour ensoleillé. Le contraste avec le visage de 'Rosetta', la grise rue de 'La promesse', l'attitude
mystérieuse d'Olivier Gourmet sur l'affiche de 'Le fils' et même l'accolade de 'L'enfant' et le visage angélique du 'Silence de Lorna' est remarquable.
Voilà qui était à creuser.
Pourriez-vous nous dire quelque chose sur l'affiche?
Luc:
Oui, que pour la première fois, on a tourné en été. (rit) Nous voulions absolument avoir cette lumière dans le film. En plus,
nous avions besoin d'arbres verts pour notre histoire, et des arbres couverts de feuilles, on croise ça plutôt en été. Mais c'était
surtout pour la lumière, aussi bien la lumière créée par nos caméramans que celle qui émane de nos personnages. Surtout de
Samantha, le rôle interprété par Cécile De France. C'est également l'une des raisons pour lesquelles nous l'avons choisie, elle
possède cette qualité.
Avez-vous aussi voulu montrer que Liège, votre ville d'origine, a plus à offrir que du sombre?
Luc:
Nous n'avions en tout cas encore jamais montré cette partie de la ville et la région de cette manière. Les arbres sont en fleurs,
il y a des feuilles. Il y a des terrasses, les gens sont habillés autrement que quand il pleut ou qu'il y a de la grisaille. Ca donne
automatiquement une autre image. Pour le reste, le film se déroule dans un quartier où nous avons déjà souvent tourné. C'est
juste qu'on ne le reconnaît pas à cause des arbres.
Pourquoi avoir fait une coiffeuse du personnage de Samantha?
Jean-Pierre:
Dans une première version du scénario, elle était médecin, mais l'histoire était alors un peu différente. Ce qui était important,
c'était qu'elle fasse un boulot qui fasse partie intégrante du quartier dans lequel elle vit. On a aussi envisagé d'en faire une
libraire ou une épicière ou quelqu'un travaillant dans une laverie. Finalement, nous nous sommes arrêtés au salon de coiffure.
C'est un bel emploi. Les gens y vont pour se faire beaux, pour avoir une image un peu plus positive d'eux-mêmes. En plus, les
coiffeurs parlent avec les gens, c'est un lieu social.
Le film fournit peu de réponses. Nous n'apprenons par exemple jamais pourquoi Samantha décide de s'occuper du jeune Cyril.
Luc:
C'était l'un des défis du film. L'histoire démarre véritablement à la scène où Cyril s'accroche à Samantha dans la salle
d'attente du médecin. Tout le reste se développe à partir de ce point-là. On ne sait jamais vraiment ce qui arrive dans cette
scène. Quelque chose s'est passé entre ce garçon et Samantha, et ça suscite sa réaction. Mais nous avions dès le départ décidé
de ne pas donner de réponse, et surtout pas une explication psychologique pratique. Que Samantha le ferait parce qu'elle
aimerait beaucoup avoir des enfants mais ne peut pas, ou parce qu'elle aurait perdu un enfant. C'est au spectateur de formuler
des réponses pour lui-même.
Comment éviter alors de transformer Samantha en une sainte?
Luc:
Je pense qu'elle a les deux pieds bien sur terre. Elle se dispute avec Cyril, qui peut à la fois être très méchant et adorable.
Mais les raisons pour lesquelles elle est touchée par ce garçon et décide de lui laisser une place dans sa vie sont complexes. Je
trouve que les bonnes actions sont toujours plus difficiles à expliquer que les mauvaises. Mais c'est justement ce que je trouve
intéressant.
Jean-Pierre:
Il y a quelques jours, j'ai entendu l'histoire d'une vieil homme qui s'était effondré en rue, et gisait dans la rigole. Des tas de
voitures sont passées à côté de lui sans s'arrêter, sans doute pour plein de raisons. Et finalement, il y en a une qui s'est arrêtée
pour l'aider. Ce n'est rien de plus que cela.
Luc:
L'écrivain russe-juif Vasili Grossman raconte une belle anecdote dans son roman 'Vie et destin', qui se passe en Russie, lorsque
les nazi's arrivent durant la seconde guerre mondiale. Les soldats allemands ont encerclé un village et commencent à fusiller les
hommes. Entre temps, d'autres soldats s'occupent de nettoyer les armes. L'un d'entre eux fait une erreur de manipulation,
l'arme tire et il se retrouve avec un projectile dans le cou. Une Russe qui voit la scène décide de sauver la vie du soldat
allemand, même s'il est un ennemi. C'est une sorte de trahison, mais en même temps, pas du tout: c'est un acte de profonde
humanité, de solidarité.
Vos films donnent souvent l'impression de se dérouler dans leur propre univers, un monde très proche du vrai monde, mais qui est en même
temps sa propre réalité. Parce qu'on voit souvent revenir les mêmes visages, mais aussi parce que certaines scènes en rappellent d'autres. Quand
on voit Cyril rouler en vélo dans les rues la nuit, on ne peut que penser au jeune Jérémie Renier sur son vélo-moteur dans 'La promesse'. C'est
volontaire?
Jean-Pierre:
Non. Je pense simplement que c'est inévitable. A partir du moment où on a réalisé quelques films, on finit toujours par se
demander si certains des choix que l'on fait n'ont pas déjà été faits auparavant. Mais ce que nous voulons absolument éviter,
c'est choisir pour la solution de facilité. Raconter quelque chose d'une certaine manière parce que cette approche a déjà fait ses
preuves par le passé. Nous voulons continuer à nous imposer des défis, découvrir de nouveaux chemins. Lorsque nous faisons
quelque chose, c'est parce que l'histoire ou la situation le demandent, pas parce que c'est notre habitude de le faire ainsi. Le
fait que certaines scènes en rappellent d'autres n'est pas un problème en soi. Tant que nous ne devenons pas fainéants.
Interview : Michelle Rodriguez
Michelle Rodriguez se comporte dans la vraie vie de
manière aussi déjantée et rock'n roll que le pire des personnages qu'elle ait interprété à l'écran. Pas étonnant non plus qu'elle arrive terriblement
en retard pour son interview sur 'World Invasion: Battle Los Angeles'. Une bonne poignée de main et une tape sur l'épaule encore plus solide font
oublier tout ça en un clin d'oeil.
Et puis, il s'agit quand même de l'actrice, devenue icône, qu'on a pu voir dans la série racée 'Fast and the Furious', le phénomène télé 'Lost', le
spectacle 3D 'Avatar' et le pastiche de série B 'Machete', autant de films où elle a interprété une succession de personnages inoubliables. Une
tradition qu'elle poursuit dans 'World Invasion: Battle Los Angeles'. Dans ce film pseudo-réaliste d'une invasion extra-terrestre, elle joue un soldat
sans peur chargé de diriger un bataillon de bleuzailles Marines dans leur combat face à une énorme armée d'aliens furieux.
Vous n'en avez pas marre d'être à chaque fois engagée pour jouer la femme indestructible?
Rodriguez:
Ce genre de rôle ne me dérange toujours pas. Je trouve ça plutôt flatteur que les producteurs pensent à moi lorsqu'ils ont
besoin d'une solide bonne femme. En plus, je crois qu'entre temps, je suis devenue un modèle. Des femmes et filles de tous les
âges et races viennent me parler et me disent que je leur donne de la force quand elles me voient à l'écran. Rien que pour ça,
vous le feriez aussi, non?
Vous avez été révélée avec le petit budget 'Girlfight'. Pourquoi ne vous voit-on plus dans ce genre de films?
Rodriguez:
Que voulez-vous que je vous dise? Que je trouve ça dommage de ne plus jouer dans des productions indépendantes que
personne ne voit? A d'autres! Evidemment, je suis super fière de mon travail dans 'Girlfight'. Je me rends très bien compte que
je ne serais jamais arrivée dans le monde du cinéma sans ce film. Mais ce n'est pas pour autant que je me sens obligée de
continuer ce genre de films. Je suis totalement satisfaite de ma position actuelle à Hollywood.
Tous ces combats ne vous fatiguent pas ?
Rodriguez:
Heureusement pour moi, je suis dingue d'armes et de sports de combat. D''Avatar' à 'Machete' en passant par 'World
Invasion': à chaque film, j'apprends quelque chose. Pour la préparation de 'World Invasion', on a notamment dû partir en
'bootcamp'. On s'est retrouvés en compagnie d'un groupe de vrais Marines dans les marais de Louisianne. On a eu droit à
l'entraînement physique, au tir et on a pris part à de véritables opérations militaires. J'adore ce genre de choses. Ca vient sans
aucun doute du fait que j'ai grandi au milieu d'un large groupe de garçons violents. Il m'arrive souvent de me conduire de
manière plus macho que mes collègues masculins. (Rit)
'World Invasion: Battle Los Angeles' a été inspiré par une véritable alerte aux OVNI en Californie, dans les années '40. Vous croyez à l'existence
des extra-terrestres?
Rodriguez:
Honnêtement, c'est le genre de questions que je ne me pose jamais. Ca peut sembler superficiel, mais c'est vrai. Je vis dans
l'instant. Quand j'ai du temps libre, je m'essaye aux sports les plus extrêmes et je sors dans les soirées les plus folles. Je veux
profiter à fond de la vie. La réflexion, ça ne me dit rien. Même lire un livre me donne l'impression de perdre mon temps.
Dernière question: le cinquième 'Fast and the Furious' sort bientôt. Vous ne regrettez pas de ne plus faire partie de la célèbre franchise?
Rodriguez:
Quand j'ai vu la bande annonce, j'étais mal. Au fil des années, l'équipe 'Fast and the Furious' est devenue un club d'amis. De
me dire que les autres acteurs avaient pu retravailler ensemble, en compagnie de pas moins que The Rock, ça m'a rendue
verte de jalousie. Il n'existe malheureusement aucune manière réaliste de réinscrire mon personnage dans la franchise. A
moins que les zombies ne montrent tout à coup un intérêt pour les courses illégales! (Rit)
Merci pour cette discussion.

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