Successions internationales : ce qui change en août 2015 publié

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Successions internationales : ce qui change en août 2015 publié
Règlement européen
Testament
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SUCCESSIONS
INTERNATIONALES :
CE QUI CHANGE
EN AOÛT 2015
www.notaires.paris-idf.fr
Choix de la loi
applicable
Certificat
successoral
européen
Successions
internationales
SUCCESSIONS INTERNATIONALES : CE QUI CHANGE EN AOÛT 2015
Le 17 août 2015 marque l’entrée en application d’un Règle­ment européen du 4 juillet 2012 qui réforme le droit des successions internationales. Signé par tous les États membres de l’Union européenne, à
l’exception du Danemark, du Royaume-Uni et de l’Irlande, il harmonise
les règles déterminant la loi applicable au règlement des successions
internationales.
EXEMPLE : un Belge vivant et travaillant en Italie décède en France où sont localisés ses
intérêts familiaux et patrimoniaux. Sa succession sera soumise à la loi française car
il entretient des liens plus étroits avec la France qu’avec l’Italie.
EXEMPLE : un résident français de nationalité belge peut décider que la loi belge
s’appliquera à sa succession (et non pas la loi française qui est celle de sa résidence
habituelle conformément au principe du Règlement).
On parle de « succession internationale » dès lors qu’il existe un élément d’extranéité dans une succession : biens situés à l’étranger, résidence habituelle du défunt à l’étranger et biens situés en France...
Ce Règlement désigne dorénavant une seule loi applicable à l’ensemble
d’une succession. Il autorise également toute personne à en choisir une
autre (celle de sa nationalité), notamment par testament. Enfin, il introduit le « certificat successoral européen », qui permet de justifier de sa
qualité d’héritier en principe dans n’importe quel pays signataire.
›Le
› renvoi d’une loi à une autre
Si la loi d’un État non signataire du Règlement s’applique, il faudra prendre
en compte le fait que cette loi peut elle-même renvoyer à l’application
d’une autre loi.
EXEMPLE : un Français vivait au Maroc où il décède. Conformément au Règlement
européen, la loi applicable est la loi marocaine (État tiers au Règlement). En fait, la
succession sera régie par le droit français car le droit international privé marocain
prévoit une compétence de principe en faveur de la loi de la nationalité du défunt.
Ce choix doit être fait par écrit, notamment au moyen d’un testament
olographe (écrit, daté et signé de la main du testateur) ou authentique
(rédigé par un notaire et signé par le testateur, le notaire et deux témoins
ou deux notaires).
Le testament doit être conforme à la loi :
•de l’État dans lequel il a été rédigé,
•d’un État dont le testateur possédait la nationalité ou dans lequel il avait
son domicile ou sa résidence habituelle soit au moment de la rédaction,
soit au moment du décès,
•ou pour les biens immobiliers, de l’État où ceux-ci sont situés.
LE PRINCIPE :
APPLICATION DE LA LOI DE LA RÉSIDENCE HABITUELLE DU DÉFUNT
Une loi unique régira désormais l’ensemble des biens composant la
succession (biens immobiliers, comptes bancaires, parts de société,
œuvres d’art, mobilier...).
Il s’agira de la loi de l’État dans lequel le défunt avait sa résidence
habituelle au moment de son décès.
LES EXCEPTIONS
›L’existence
›
de liens plus étroits du défunt avec un pays
Lorsqu’au moment de son décès, le défunt présentait « des liens manifestement plus étroits » avec un État autre que celui de sa résidence
habituelle, la loi applicable à la succession sera celle de cet autre État.
›Le
› respect de l’ordre public
Si le Règlement désigne comme loi applicable celle d’un État tiers, le
notaire chargé de la succession ou, le cas échéant, le juge, peut écarter
une disposition de cette loi si celle-ci est contraire à l’ordre public de
son propre pays.
Est d’ordre public une règle à laquelle il n’est pas possible de déroger car
elle répond aux principes fondamentaux du droit.
EXEMPLE : Exemples de règles d’ordre public en France : règles relatives aux bonnes
mœurs, à l‘égalité entre homme et femme, à la non-discrimination liée à la religion
ou à la race…
UNE NOUVELLE LIBERTÉ DE CHOIX :
APPLICATION DE LA LOI NATIONALE
Le Règlement européen réserve pour chacun la possibilité de choisir la
loi de l’État dont il a la nationalité pour régler sa succession. C’est ce
que l’on nomme la « professio juris ».
LE « CERTIFICAT SUCCESSORAL EUROPÉEN »
L’harmonisation et la simplification du règlement des successions internationales ne pouvaient se réaliser sans un document unique pour tous les
pays signataires, permettant de prouver sa qualité d’héritier.
C’est pourquoi un certificat successoral européen est créé. Il permet à
la personne qui y figure de justifier de sa qualité d’héritier, de légataire,
d’exécuteur testamentaire ou d’administrateur de la succession, et ce sur
l’ensemble du territoire de l’Union européenne (sauf Royaume-Uni, Danemark et Irlande).
Un légataire est une personne désignée dans un testament pour recevoir des
biens d’une personne décédée. Un exécuteur testamentaire est une personne
désignée pour veiller à la bonne exécution de dispositions testamentaires.
Consultez votre notaire,
qui saura vous aider à anticiper, surtout si vous avez des liens avec un autre État
(domicile ou résidence habituelle à l’étranger, activité professionnelle à l’étranger, biens situés à l’étranger, nationalité étrangère…).
Juillet 2015 - Papier issu de sources responsables
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