92 luthérienne a été introduite là où les rhingraves ont le
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92 luthérienne a été introduite là où les rhingraves ont le
luthérienne a été introduite là où les rhingraves ont le droit de collation. A contrario, lorsque le collateur est catholique, le culte est maintenu : c’est le cas à Fénétrange dans la chapelle du château, à Romelfingen, Munster, Gosselming, Haut-Clocher, Baerendorf429. Il faut noter que c’est en ces lieux que la population est entièrement catholique. Ce tissu d’églises permet aux sujets catholiques de la baronnie de suivre la messe et de recevoir les sacrements. La noblesse d’Empire joue un rôle identique. L’ensemble de la région est ponctué de possessions de la noblesse430 et de seigneurs catholiques, parmi lesquels l’ordre teutonique. Celui-ci possède entre autres des implantations à Sarrebrück, à Heidelberg, à Weinheim, Dallau et Ober-Flörsheim. Le culte n’y est pas autorisé431 mais y est tout de même exercé ponctuellement comme en témoignent les plaintes portées au prince territorial. Interdite depuis 1650, la messe est cependant célébrée secrètement par des capucins de Ladenburg et de Hemsbach dans la chapelle de la commanderie de Weinheim dans les années 1660432. Ce n’est pas un cas isolé. En 1656, le Landschreiber d’Alzey signale au gouvernement de Heidelberg qu’un prêtre prêche et célèbre la communion dans la commanderie d’OberFlörsheim433. Le culte catholique reprend également dans la commanderie de Sarrebrück434. Un décret du comte daté du 14 juin 1656 dénie tout droit au culte public dans ladite chapelle car le culte luthérien y a été exercé depuis 1573 et qu’en 1624, aucun culte catholique n’y avait lieu ; celui-ci a bien été réintroduit mais seulement en 1629, donc après l’année de référence des traités de paix435. Les choses semblent en rester là même si la commanderie de Sarrebrück refait parler d’elle en 1669. Le commandeur de l’ordre teutonique se vante de pouvoir célébrer la messe dans la chapelle alors que dans une lettre à Monsieur de Haracourt, le comte de Nassau-Sarrebrück mentionne clairement que le commandeur l’a seulement autorisé à y faire seul ses dévotions privées ; d’ailleurs le comte veut couper court à toute spéculation en écrivant le 15 juillet 1669 : « je déclare la dite permission de nulle valeur me precautionnant de toutes les mauvaises consequences qui en pourroient sortir en faisant de la sorte »436. Les domaines nobles constituent autant de points d’appui pour le catholicisme. Au début des années 1650, le bailliage d’Oppenheim doit prendre des mesures interdisant la tenue du culte catholique dans un domaine noble à Ober-Ingelheim (1651) et au Kronberger Hof à Oppenheim (1653) où jusqu’à une centaine de personnes des environs se sont rendues. Les menaces d’amende de 50 Reichstaler ne suffisant pas, le domaine est occupé par quelques mousquetaires chargés de taxer d’une amende d’un Reichstaler chaque catholique venu entendre la messe437. Ce n’est là qu’une mesure ponctuelle qui indique l’absence de solution valable pour faire cesser le culte catholique dans une cour noble privée. La menace d’amende n’est guère dissuasive. L’ampleur du problème de ces cultes officieux pousse les autorités palatines à proclamer un rescrit en mars 1654, valable pour tous les bailliages, interdisant à tous les nobles catholiques l’exercice de la religion romaine dans leurs maisons438. Malgré 429 Pour l’église de Haut-Clocher, ce sont alternativement le commandeur de la commanderie teutonique de Beckingen et les chanoines de Sarrebourg qui sont collateurs (ADM 18 J 85) ; LEPAGE, op. cit., p. 342-345. 430 Même remarque pour les environs de Dirmstein (carte n°12). 431 A Heidelberg, le culte dans la commanderie de l’ordre teutonique est expressément interdit (GLAK 61/8822, 10/01/1650). 432 ERNST, Die reformierte Kirche, op. cit., p. 303. 433 GLAK 61/8842. 434 LASb NS II Nr. 5847 (1652). 435 LASb NS II Nr. 5847 fol.60. 436 LASb NS II Nr. 5847 fol.60. 437 ERNST, Die reformierte Kirche, op. cit., note 125 p. 304. 438 GLAK 67/935, p. 34v ; en 1659, Karl Ludwig ordonne au Landschreiber d’Alzey de ne plus tolérer le culte catholique dans la cour noble de Bobenheim. 92